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Je voudrais revenir sur l'article de Didier Willis Dorwinion, pays de cépages.
Il mentionne une traduction de ce toponyme suggérée par Karen Fonstad : "Land of Wines" (Pays de Vins), mais la trouvant légèrement abusive, préfère "Pays de Vignobles", remarquant qu' en dépit des apparences, Dorwinion est un mot elfique sans aucune connection avec l'anglais "wine", vin. Ce qui est certainement vrai en interne, mais moins certain en externe... Qu'est donc ce winion ou plutôt gwinion comme mot indépendant puisque le w initial doit venir d'une lénition ?
Le vin de Dor-Winion apparaît d'abord dans le Lai des Enfants de Húrin, commencé selon CJRT en 1918 et composé pendant le séjour de son père à Leeds. La date signifie que le mot peut être du gnomique ou dans une première forme de noldorin, à moins qu'il ne soit dans une langue indigène du Beleriand dans le scénario d'alors (ilkorin ou doriathrin). En gnomique et ensuite en doriathrin et en ilkorin, il existe un génitif pluriel en -ion que notre mot contient vraisemblablement, nous permettant de le segmenter en gwin-ion. Le contexte appelle pour gwin le sens de "vin" ou quelque chose d'approchant. Difficile de voir une coïncidence dans le fait que gwin soit précisément le mot gallois (et aussi breton) pour "vin", un emprunt ancien au latin vīnum, comme les mots des langues germaniques d'ailleurs. A ce moment, nous pouvons bel et bien avoir en Dor-Winion un "Pays de Vins".
Le mot a subsisté en sindarin puisqu'il apparaît au nord-ouest de la mer de Rhûn sur une carte de Pauline Baynes. Le génitif pluriel en -ion n'est plus productif en sindarin, mais Tolkien a conservé jusqu'à la fin des noms comme Region, Dorthonion "Pays de Pins" et Nanduhirion "Vallée des rigoles sombres". Il offre cependant une réinterprétation possible de la terminaison dans les CLI (Cirion et Eorl, note 49):
Rochand comporte une terminaison sindarine en -nd (-and, end, -ond) ; c'était la terminaison courante des noms de pays, mais dans le langage [sic] parlé, on omettait généralement le -d final, surtout dans les noms un peu longs, tels Calenardhon, Ithilien, Lamedon, etc.
Il est certes possible que certains -ion sindarins soient conçus comme une terminaison archaïque de génitif pluriel fossilisée dans la toponymie, qui serait apparentée au Quenya -ion, mais dans les écrits tardifs de Tolkien on trouve des arguments contre. Dans Q&E (WJ:369) il est dit que le génitif pluriel ne comportait pas de -n dans le telerin d'Aman, ce qui suggère que c'était une innovation spécifique au quenya - à moins bien sûr que le sindarin n'ait fait de même indépendamment. Puis, selon VT42:24, le n final ( Au passage, il me semble qu'il y a une erreur de chronologie dans l'article, qui conclut en disant que ce toponyme, d'abord rattaché à Tol Eressea, a été réutilisé dans le Lai des enfants de Húrin, associé aux nains et réemployé dans The Hobbit avant de se retrouver sur la carte de Pauline Baynes. Cependant, le Lai a été composé à Leeds donc au début des années 20, alors que l'association à Tol Eressea apparaît dans la dernière phrase du Quenta Silmarillion, donc plutôt vers les années 30. Est-ce bien une interversion ou ai-je raté quelque chose ? B.
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Bladorthin
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La nouvelle version de mon (vieil) article sur le "Dorwinion, pays de cépages", révisée et augmentée par Bertrand suite à ce fuseau, vient d'être mise en ligne sur Hiswelókë.
Elle rectifie la petite erreur de chronologie mentionnée ci-dessus et reprend l'éclairage intéressant que Bertrand apporte sur le sens de l'élément elfique -Winion.
Comme quoi même un vieux sujet sur une point de détail... peut toujours être amélioré. Un grand merci à Bertrand pour sa contribution.
Le Dorwinion encore, "Dorwinion, tierra de viñedos", en espagnol et dans la version initiale de l'article, rejoint à cette occasion les autres traductions d'Hisweloke "International". J'ai fini par le retrouver, celui-là! Devenu un moment introuvable, il manquait encore à ma "collection" ;)
Didier.
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Merci Didier :)
Dernière p'tite correction à apporter : il n'est pas mentionné dans la liste de sources au début que le "XI" dont j'ai fait quelque usage est évidemment The War of the Jewels. En revanche, il n'est pas nécessaire d'y référencer The Shaping of Middle-Earth car il n'en est pas question ici (la citation du Quenta Silmarillion provient finalement de The Lost Road).
B.
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Je reviens rapidement sur ce fuseau pour remarquer que le mot déduit #gwin pour "vin" n'aurait probablement pas exactement cette forme en isolation, puisque dans les monosyllabes terminés par une seule consonne (sonore) les voyelles tendent à devenir surlongues et à prendre donc l'accent circonflexe. Je m'attendrais donc finalement plutôt à #gwîn.
B.
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Fantastique remontée de fuseau pour signaler, à la veille des fêtes, la production de vins "étiquetés" avec des noms issus de l’œuvre de Tolkien...
https://www.terredevins.com/actualites/ … es-anneaux
Une autorisation en bonne et due forme existerait, même si ce n'est pas clair (a priori faite auprès de la Middle-earth enterprise, mais j'ai cru comprendre que les droits sur les produits dérivés sont à présent détenus par Embracer group).
Je me serais bien laissé tenter pour un repas à thème, à la bougie, bien sûr, pour ne pas être interrompu par un soudain "délestage", mais les bouteilles ne seront disponibles qu'en 2023.
I.
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Je lis dans cette présentation viticole : "... j’ai tenté ma chance avec l’entreprise qui gère les droits des livres – pas des films, ni des séries – de Tolkien , explique Thibault Bardet. Ils ont tout de suite été emballés par notre idée ..."
Il faut effectivement reconnaitre que cette opération publicitaire n'est qu'une question d'emballage (bouteille, étiquette et promo). Au moins, le producteur est peut-être un fan des livres, espérons-le, pour des quilles au tarif bourgeois.
S.
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