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Chers amis,
Le Collège des Bernardins à Paris (*) accueillera l'exposition « Aubusson Tisse Tolkien » du vendredi 21 mars au dimanche 18 mai 2025.
L'exposition sera l'occasion d'un événement en réalité bien plus large.
En attendant la communication officielle, on peut lire au détour de la toile :
Au cœur des belles voûtes médiévales du Collège des Bernardins, on découvre une quinzaine de tapis et tapisseries réalisée par la Cité internationale de la tapisserie sur lesquels on retrouve des paysages inspirés de l'univers de J.R.R Tolkien. Une manière originale de se plonger en terre du milieu ! Par ailleurs cette exposition est accompagnée d'une programmation spéciale entre concerts, lectures, cinéma [hélas] ainsi qu'un colloque international.
Par lectures, il faut entendre un Tolkien Reading Day assez spécial, puisqu'il s'agira sous ces voûtes de lire et d'entendre lire l'intégralité du « Silmarillion » plus quelques autres textes en continu, du samedi 22 au dimanche 23 mars. La lecture sera assurée par des personnes distinguées et pour autant familières ... pourquoi pas même ... vous — car ceux qui aimeraient y participer peuvent faire signe :).
Les concerts font référence au Festival des heures musicales qui se tiendra du vendredi 4 au samedi 5 avril, avec deux grands volets : les musiques ayant pu inspirer Tolkien, et les musiques ayant été inspirées par Tolkien — deux volets interprétés chacun par un orchestre prestigieux.
Avant d'en arriver au colloque, ajoutons un Cycle de Conférences Grand Public, au soir des lundi 24 mars, jeudi 3 avril et jeudi 24 avril. Trois conférences pour aborder avec Tolkien « la nature, l’homme et le mystère » (cf. Faërie) — les conférenciers et intervenants n'étant pas tous nécessairement des spécialistes de Tolkien mais se proposant de dialoguer avec lui.
Enfin, le Colloque, plus académique, recevra des spécialistes de Tolkien, français ou étrangers venus de plusieurs coins du Monde autour de la « consonance chrétienne de la Terre du Milieu » les vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 mai. Au moins une quinzaine de présentations sont attendues. L'une d'entre elles (probablement le samedi) laissera la place à une table ronde dite du « parvis des gentils » où lesdits gentils pourront échanger autour de leur propre cheminement (pas nécessairement chrétien) avec Tolkien (trois invités de marque ; avec un indice pour l'un d'entre aux : il a de la fourrure aux pieds, il manque rarement un bon mot, et il est le seul ici à donner une critique impartiale de la dévastation jacksonienne).
Plus de précisions bientôt, avec des noms, des titres, des couleurs et des détails (et d'autres choses, plus secondaires, sont aussi prévues).
Signalons que le Comité de Pilotage est tout de même jrrvfien pour moitié ;).
Il va sans dire que vous tous serez des hôtes de marque, honorant le cas échéant ce festival de votre visite ... voire de votre participation (cf. Tolkien Reading Day) — Cédric le premier (il y a du sang jrrvfien là-dedans, chef :)).
Jérôme
(*) Collège des Bernardins
20 rue de Poissy, 75005 Paris
Entrée libre
En ligne
...une table ronde dite du « parvis des gentils » où lesdits gentils pourront échanger autour de leur propre cheminement (pas nécessairement chrétien) avec Tolkien...
Si je puis me permettre... dans l'esprit du Comité de Pilotage, et dans la mesure où l'on associe le terme à un « parvis » qui, en contexte catholique, peut faire penser à une place ou cour devant une église ou une cathédrale, qu'entend-on exactement ici par « gentils » ? Car je ne connais que deux sens, anciens, à ce terme relevant de l'histoire religieuse, référencés dans le TLF : le sens désignant des personnes étrangères au judaïsme par rapport aux Juifs, avant l'avènement du christianisme, et celui désignant les païens par rapport aux chrétiens, dans les premiers temps du christianisme.
Amicalement, :-)
B.
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Cette exposition est une superbe nouvelle !
J'avais hésité longuement cet été à faire un long détour pour passer par Aubusson, ce à quoi j'avais dû renoncer.
Et plus encore que l'exposition, des moments forts sont également programmés. Top !
Evidemment, j'imagine que vous serez un certain nombre à visiter l'exposition et/ou à être dans le public pour les tables rondes.
Doit y avoir moyen de se coordonner pour nous rencontrer là-bas (l'occasion pour moi de revoir également certains personnes que je n'ai pas croisé depuis quelques années)
Signalons que le Comité de Pilotage est tout de même jrrvfien pour moitié .
Il va sans dire que vous tous serez des hôtes de marque, honorant le cas échéant ce festival de votre visite ... voire de votre participation (cf. Tolkien Reading Day) — Cédric le premier (il y a du sang jrrvfien là-dedans, chef ).
Merci Yyr. Je serai bien sûr présent à un moment ou un autre mais, les hôtes de marque, c'est vous
Bonne soirée !
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Merci pour ces précisions, Jérôme. :-)
Je me doutais que c'était le deuxième sens du mot « gentils » qui convenait, en actualisant la dichotomie chrétiens/païens en dichotomie chrétiens/non-chrétiens ou croyants/non-croyants, mais cette explicitation est bienvenue. Les précisions qu'apportent les pages que tu indiques en liens clarifient bien le contexte... et encouragent, à vrai dire, une contextualisation plus large...
À lire ces pages indiquées en liens, le « parvis des gentils » est donc une structure organisée en 2011 par le Conseil pontifical de la culture (lequel a depuis fusionné, en 2022, avec la Congrégation pour l'éducation catholique au sein d'un dicastère pour la Culture et l'Éducation), avec l'Institut catholique de Paris (sis rue d'Assas dans le 6e arrondissement : un quartier que j'ai assez souvent arpenté, d'un bon pas, à une époque...), dans le but de construire un espace de dialogue « avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu, et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l'approcher au moins comme Inconnu ». Selon le cardinal Ravasi, ancien président du Conseil pontifical pour la culture, l'origine de cette initiative se trouve dans une affirmation de feu Benoît XVI selon laquelle « la recherche de Dieu et la disponibilité à l'écouter sont au fondement de la culture de l'Europe, et elles demeurent aujourd'hui encore le fondement de toute culture véritable », qu'« une certaine nostalgie de Dieu habite le cœur de tout homme » et qu'il faut « inviter ceux qui ne se reconnaissent pas dans telle ou telle religion à se poser la question de Dieu comme question essentielle de leur existence ». La présence de cette espace de dialogue dans l'organigramme du colloque au sein du programme tolkienien du Collège des Bernardins rappelle ainsi, utilement, la dimension confessionnelle de l'ensemble de la manifestation prochaine. Ce n'est pas là une critique, mais nous connaissons bien ici la citation de Boileau, chère à notre ami Silmo : « ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement ». J'entends bien, pour ma part, que la grande nef à colonnades du XIIIe siècle du Collège des Bernardins est ouverte à tous, à l'occasion de l'exposition à venir, des prochains concerts, voire des conférences, celles-ci étant, là encore, généralement ouvertes à tous (du moins le dit-on), et puisse le dialogue culturel et intellectuel entre l'Église et la société, tel qu'il est promu par cette institution sur son site web, être vraiment authentique.
Pour en revenir à la dichotomie croyants/non-croyants, les notions de « croyant » et de « croyance » seraient en soi à questionner, mais ce serait trop long de le faire ici et j'en ai du reste déjà parlé ailleurs par le passé. On pourra tout de même constater qu'il y a quelque-chose de, disons, un peu trop simple dans cette distinction des « gentils » : il y a tellement de nuances possibles, entre ce que l'Église catholique estime être les croyants d'un côté, et les non-croyants d'un autre, de même qu'au sein de la catégorie censée être celle des croyants, il y a tant de nuances possibles entre les très pratiquants, les peu pratiquants, les non-pratiquants, a fortiori dans un pays de vieille culture catholique comme la France... À cette aune, et à vrai dire, quoique mon cas particulier n'ait pas grande importance, j'avoue ne pas me sentir concerné par ces distinctions, du moins en l'état. Lorsque j'arrive aux abords d'une église ou d'une cathédrale où je souhaite effectuer un passage, je ne reste pas sur le parvis : j'entre et je me dirige d'abord, comme par réflexe, vers le bénitier pour me signer, et lorsqu'il n'y a pas d'eau bénite (ce qui arrive encore de temps en temps, je suppose pour des raisons sanitaires héritées de la période Covid), je le regrette aussitôt, même si alors je me signe tout de même en faisant comme si mes doigts avaient trouvé de l'eau dans ledit bénitier. Et lorsque je fais cela, je ne me soucie pas d'être catalogué « croyant » ou « non-croyant », « pratiquant » ou « non-pratiquant », vu de l'extérieur, et c'est d'ailleurs la même chose en cas de présence à une messe, de recueillement en allumant un cierge dans une chapelle, ou lorsque je suis amené à faire savoir, évidemment en d'autres circonstances, mon opinion sceptique quant à la conception virginale de Jésus ou mon opposition claire à la condamnation par le Vatican du droit à l'IVG : les gens peuvent bien juger et supposer ce qu'ils veulent sur mon compte, dans l'une ou l'autre des situations, la spiritualité est une affaire personnelle, intime, dont on peut éventuellement tout de même discuter, mais pas moins pudiquement que lorsque l'on peut le faire en matière, par exemple, de vie sexuelle et affective.
Cependant, les discours de l'Église me rappellent régulièrement ce qui heurte ma conception, éminemment intime et privée, de la spiritualité, de la foi, des croyances relevant de la métaphysique. Hier dimanche, encore, le pape actuel François, de passage en Corse, a déclaré selon le Figaro que « la foi ne reste pas un fait privé », alors qu'elle devrait à mon sens précisément le rester, du moins idéalement. Je ne comprends pas cette persistance, malgré les expériences du passé, à vouloir exercer un pouvoir d'influence public, et donc politique, sur la collectivité, alors que c'est le christianisme qui a pourtant permis notamment le développement de la conscience individuelle en Occident.
Durant son passage rapide sur l'Île de Beauté hier 15 décembre, le pape actuel a promu, contre la laïcité à la française, et dans le sillage de son prédécesseur Benoît XVI (j'imagine sur ce point la probable satisfaction d'un Rémi Brague), une « saine laïcité » qui ne soit pas « statique et figée » (comme si l'Église catholique, elle, ne l'était pas du tout...) et qui signifierait « libérer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance et l'indispensable collaboration entre les deux », ce à quoi une fine commentatrice, active sur le réseau d'Elon M., a pertinemment réagi en partageant cette citation de Germaine de Staël, extraite de ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française : « l'assemblée constituante, en proclamant la parfaite liberté des cultes, replaçait la religion dans son sanctuaire, la conscience ». Et cette commentatrice rappelait, quelques jours plus tôt, en ayant déjà évoqué cette citation de Mme de Staël dans un autre contexte, que la laïcité est une politesse, c'est-à-dire une façon d'être un peu moins soi-même pour faire de la place aux autres. Or la « saine laïcité » défendue par le pape rappelle, hélas, la « laïcité inclusive » promue par ailleurs par certains en France, notamment par des personnes pour le moins complaisantes avec le communautarisme et l'islam politique ou islamisme (sources de très graves dérives, notamment antisémites et même francophobes, sous prétexte de lutter contre « l'islamophobie ») : ainsi de toutes parts, et quelle que soit sa nature suivant sa provenance (je ne mélange pas tout, mais constate une convergence anti-laïque de fait), le danger politique de l'emprise religieuse menace l'universalisme républicain laïc à la française, et donc la garantie qu'il représente pour chacun en matière d'émancipation individuelle et de véritable liberté de conscience. Or, je ne suis pas sûr, hélas, que l'archidiocèse de Paris (propriétaire du collège des Bernardins, sauf erreur de ma part) et le dicastère pour la Culture et l'Éducation (à l'instar d'autres institutions du Saint-Siège) soient des interlocuteurs extrêmement fiables à ce sujet, pas plus en tout cas que certains intellectuels catholiques français qui, tel Pierre Manent récemment, après avoir été complaisants avec le communautarisme musulman au nom de la défense (catholique) d'une liberté d'influence religieuse (anti-laïque), craignent maintenant une concurrence inter-religieuse, et aspirent donc à ce que la France demeure chrétienne en reconnaissant l'islam, mais à condition que le christianisme catholique soit, lui, reconnu comme culte autochtone et majoritaire, et au passage en jetant donc aux orties la laïcité à la française, sauf peut-être pour les exceptions à la loi de séparation des Églises et de l'État dont la République, bonne fille, s'accommode depuis longtemps (en Alsace-Moselle notamment)...
Dans tout cela, il finit par être moins question de spiritualité que d'identité... et c'est sans doute là que l'usage qui peut être fait de J. R. R. Tolkien et de son anglo-catholicisme peut, en particulier, poser question.
À voir passer toutes sortes d'échanges et commentaires en ligne, surtout sur les « rézosocios » et parfois ailleurs, j'ai tendance à le voir, sinon forcément de plus en plus souvent, mais en tout cas régulièrement, à des degrés divers, et depuis maintenant un certain temps : aborder Tolkien à travers la dichotomie croyants/non-croyants peut renvoyer, fondamentalement et bien au-delà de la littérature et de la « pop culture », aux préoccupations de certaines personnes se revendiquant chrétiennes et considérant cela comme un marqueur identitaire occidental primordial, au-delà donc du caractère individuel et intime de la foi, face à la déchristianisation, face à la concurrence islamique voire islamiste, face à l'universalisme républicain laïc à la française, face à la Modernité associée à la puissance technique (quid, à ce propos et au passage, de l'expérience suisse “Deus in machina” ou “AI-Jesus”, réalisée tout récemment à la chapelle Saint-Pierre [ou Peterskapelle] catholique à Lucerne ?), voire même, et de façon certes plus dérisoire, face aux productions audio-visuelles (du cinéma et de la télévision) s'inspirant de Tolkien mais ne rendant pas à leurs yeux justice à la dimension catholique de l'auteur et de son œuvre (Michaël Devaux, entre autres, s'est déjà souvent publiquement exprimé là-dessus)...
Et cetera.
Mais (que l'on se rassure) je n'en dirais pas plus.
Je me suis juré, depuis le drame que j'ai connu fin décembre et début janvier derniers, de ne plus me prendre la tête avec des choses qui n'en valent pas la peine, notamment dans le domaine tolkienien. Je traverse encore, presque un an après, une période qui reste difficile et au cours de laquelle il ne me semble pas encore avoir expérimenté que, d'un point de vue chrétien, il existe pour moi une consolation. Le cheminement, à travers la peine, le souvenir des souffrances, la douleur de l'absence ici-bas, est long... et c'est une histoire évidemment individuelle. Bref, point de « gros débat » ici, point de « polémique », car je n'ai pas (plus) d'énergie pour cela de toute façon, mais de mon point de vue, voila simplement le contexte général (et par ailleurs personnel, même si c'est là mon affaire) dans lequel j'apprends l'organisation des évènements faisant l'objet du présent fuseau...
De consolation, il en sera sûrement question à l'occasion de cette manifestation au Collège des Bernardins, et ce ne sera certes pas en soi une mauvaise chose dans la noirceur des temps que nous vivons, mais pour ma part, je peux dire seulement, et simplement, que je n'en suis pas là (même si je ne me plains pas, le réel étant ce qu'il est).
Amicalement,
B.
P.S.: je n'avais pas du tout prévu d'écrire autant s'agissant du présent message, mais il faut croire que le pape François aura su hier, à sa façon, me donner du courage (halala, ces jésuites, ils sont trop forts, comme les dominicains...). ^^'
[EDIT (17/12/2024): corrections de fautes, et changement d'un lien hypertexte, vers un article en anglais plus complet que le précédent indiqué, concernant l'expérience “Deus in machina”]
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Cher Jérôme, chers tous, cette nouvelle méritait une ANNONCE !
C'est chose faite, en page d'accueil de JRRVF
https://www.jrrvf.com/tolkien-au-colleg … s-en-2025/
Bonnes fêtes à tous !
I.
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Cher Jérôme, chers tous, cette nouvelle méritait une ANNONCE !
C'est chose faite, en page d'accueil de JRRVF :)
Merci, cher JR.
On apprend ainsi que Jean Chausse (« notre » Jean de JRRVF, si j'ose dire) est le commissaire de la future exposition : félicitations à lui. Il y a maintenant assez longtemps qu'il n'est plus actif en ces lieux, et je n'ai pas oublié le contexte qui l'avait fait s'éloigner : puisse cette manifestation à venir aux Bernardins être l'occasion de le voir revenir, peut-être un jour prochain, échanger ici – certes, on ne sera jamais d'accord sur tout, et alors ? Donc, j'ose le dire, même si cela devait rester dans le vide : reviens, Jean, ce serait bête d'en rester là. ^^
Bonnes fêtes de fin d'année également, à toutes et à tous.
Amicalement,
B.
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Merci Isengar :)
& Joyeux Noël à tous,
J'ai transmis ton message à Jean, Benjamin. Merci pour ces gentilles paroles.
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