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Je pense que la section du Légendaire est la plus adaptée au problème que je vous partage.
Il y a quelques jours, mon petit Calandil, au moment de se coucher, me demande : « papa, comment on dit "cocorico" en elfique ? ».
Eh bien je suis resté bouche bée, et, pour la première fois je crois, je n'ai rien trouvé à lui répondre.
Ayant eu ensuite une discussion avec un ami par téléphone à ce grave sujet, je pense être tiré d'embarras.
En effet, les coqs de Valinor n'ont jamais eu besoin de chanter le moindre cocorico. Au début il n'y avait ni Lune ni Soleil mais les Deux Arbres.
Les coqs que les Exilés ont emmenés avec eux en Beleriand n'avaient jamais eu besoin de saluer le lever du Soleil. Point de cocorico en quenya, donc !
Lorsque la Lune et le Soleil ont commencé à naviguer, ils étaient en Terre du Milieu, et, fiers comme des coqs (surtout ceux de la Maison de Fëanor), je gage que les échanges interculturels avec les coqs vulgaires sont restés limités ...
Je veux bien avoir votre avis sur la question.
Et si Elwë repasse par ici, peut-être se rappelle-t-il ce que chantaient les coqs à la cour de Menegroth ?
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Pieter Brueghel le Jeune (1564-1638).
La Kermesse de Saint Georges (1628).
Huile sur panneau de chêne, 117 x 176 cm.
Collection privée.
La présence d'un coq quelque part dans une fameuse scène de kermesse peinte par Brueghel le Jeune fait le lien avec le sujet du présent fuseau.
Il se trouve qu'il y a quelques années, j'avais écrit dans un autre fuseau (et à la suite de Lambertine), que si quelqu'un était capable de traduire « saucisse de Strasbourg » et « kermesse brueghelienne » en elfique, je serais curieux de connaître le résultat... et il se trouve que Elendil avait tenté à l'époque une réponse... alors, pourquoi cette fois-ci aussi ? ;-)
Encore faudrait-il, toutefois, être d'accord sur les motivations d'un coq pour chanter son « cocorico »... Or, ce n'est pas vraiment pour saluer le lever du soleil (avec ou sans majuscule) qu'il chante, mais avant tout pour « faire le coq », c'est-à-dire pour marquer son territoire vis-à-vis des autres mâles de son espèce, et aussi bien sûr pour séduire les femelles de ladite espèce, les fameuses poules pondeuses... En ce sens, le coq chantant affirme sa présence plus que celle du jour, et c'est donc bien davantage une affaire de fierté territoriale et de séduction sexuelle que de réveille-matin, fût-il poétique ! ^^
Albert Cuyp (1620-1691).
Coqs et poules.
Huile sur toile, 80 x 130 cm.
Paris, musée du Louvre.
Pour qui voudrait en savoir plus, un petit article, mis en ligne sur le site du magazine Science & Vie en 2015, apporte quelques précisions sur le sujet : https://www.science-et-vie.com/question … matin-6187
Amicalement, :-)
Hyarion.
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Je peux juste constater qu'il y a des coqs sur l'île de Númenor (en témoigne le conte d'Aldarion et Erendis), ce qui implique que les Númenóriens aient eu un nom pour le chant du coq. Comme le souligne Hyarion, il est fort probable qu'il en soit allé de même à Valinor.
Et le plus drôle... c'est qu'on dispose sans doute d'une réponse suggérée à cette question, aussi bien en qenya qu'en quenya. Je cite les passages sans commentaire supplémentaire :
PE 12, p. 71 :
OTO- knock
[...]
otto- (otonte.) knock.
otoke, otokotta beating of breasts, wailing.
À comparer avec PE 16, p. 132 :
tokot, cock.
[Perhaps cp. QL otokotta 'beating of breasts, wailing' < OTO- 'knock', with the onomatopoeic effect here suggestive ofthe cock's crowing.]
Et par ailleurs, PE 21, p. 82 :
As khollō, cock [√KHOL, crow, cry aloud]
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Ne devrait-on pas envisager de partir de cock-a-doodle-do ("Coq, fais un gribouillage)", plutôt que cocorico ?
I. je connais la sortie...
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Oh ! Tout çà !
Bon, Hyarion & Elendil me sabordent ma mythopoésie naissante .
Mais avec beaucoup d'élégance, et aussi de très bonnes raisons.
Dans un autre style, Isengar me rappelle qu'il est là pour m'aider si, un jour, je ne sais plus quoi répondre à mon fiston .
Eh bien la question est réglée, je suppose, ou presque.
On pourrais imaginer une construction comme *otocotto ...
Yyr
PS : la prochaine fois, j'ouvrirai le fuseau dans 'Votre nouvelle' et en attendant, je vais le déplacer dans la section des Langues Inventées — par les pouvoirs et l'autorité conférés par Cédric
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Hop.
Ça a marché .
Au fait, Elendil, ça te dit quelque chose un mot pour le cri ?
Car on pourrait aussi composer un nom exprès.
Mais moi, dans mes souvenirs et mes tablettes, je n'ai que miulë (gémissement, miaulement, Ety/373), plus à voir avec le cri des mouettes, Maiwë (ibid. + Markirya).
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Des mots pour le cri, on en connaît plein en q(u)enya, avec pas mal de nuances de signification : hó, yello, nwámë...
Pour le vocabulaire, je t'invite désormais à consulter Eldamo, qui est vraiment très complet et bien sourcé. Seul caveat : éviter les mots en néo-quenya ou néo-sindarin (bien indiqués) si tu veux rester dans ce qui est attesté chez Tolkien.
E.
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Oh merci !
C'est drôlement bien fait ! (mais ça ne marche pas sous Vivaldi).
Bon, j'ai réfléchi ... Il est plus que logique de garder l'idée d'un nom proche de l'onomatopée.
Les enfants sont donc très contents maintenant de pouvoir crier *otokotto.
Par contre, ils le crient plutôt le soir, avant / au lieu de se coucher.
Si ça continue, Benjamin et Damien, vous allez venir les coucher
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