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#1 01-05-2018 10:49

TB
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Exuvie...

En 1965, à deux mois de mes 16 ans, j' étais "descendu" à Marseille, pour fonder, en achetant un demi-kilo d' haschich, ma petite entreprise, m' évitant, ainsi, d' aller me prostituer chez un employeur honnête qui m' aurait offert, pour un mois de lever tôt et de vie ennuyeuse, ce que je pouvais gagner en une heure, en vendant mon cul, ou de la dope...J' étais jeune, et je pensais, à l' époque, que la virilité d' un homme se situait dans son pantalon: je choisis donc la dope!
Une vie plus tard, je pourrais vous décrire chaque pavé de la rue du Baignoire, chaque façade écaillée, et les trois marches à descendre pour accéder au bar éponyme: sur la gauche, adossé à la porte en bois du tripot, un vieux noir ( Il avait bien 50 ans...Voire plus, pour ce que j' en avais entr'aperçu. ) rythmait, de sa carcasse, un blues inaudible, et le reste du lieu baignait dans une ombre propice...Assurément, en voyou déjà bien rompu au décryptage des environnements favorables, j' allais trouver, là, ce que je cherchais!
La fille qui vint à notre table était incroyablement maigre, avait un profil de buse, et des yeux clairs, où les pupilles n' étaient, malgré la pénombre, que deux pointes noires, ma première rencontre avec l' héroïne: " Z' avez rien à foutre ici, les mômes...Barrez-vous! ", et elle ponctua l' ordre d' un vilain coup de torchon sur le guéridon de ferraille...C' était mal barré! Mais, je vous l' ai dit, j' avais aucun scrupule à m' imposer, et je lui dis la formule magique de ces endroits peu engageants: " J' ai du pognon, je veux du shit... ", " Et deux Coca! ", ajouta Macias, un pote-express que je m' étais fait, en cherchant un hôtel discret et, si possible, en dehors du circuit habituel des flics de la Mondaine.
Ritonne-la-fausse-conne, comme je devais la surnommer un peu plus tard, nous apporta deux Coca tièdes, et désigna le noir de la porte: " Tu vois le Colonel, va lui parler...Moi, je vends que dalle! "...
En fait, le vieux n' avait pas de shit, mais il me refila, pour 35 francs, un sachet de cellophane contenant, le paquet, et le trombone en moins, 7 grammes de "cheval"...Nous étions en pleine époque de la "French Collection", et son héro, quand on avait la chance de tirer la bonne carte, était, sans conteste, une des meilleures de ma vie de junkie.
Cinquante années plus tard, je roulais, dans la bagnole d' un portugais amis , dans les rues crades d' une banlieue pourrie, à la recherche d' une provision suffisante d' opium: comme c' était devenu l' obligatoire coutume, j' étais armé ( Un Glock 17, si ça intéresse les curieux: il contient deux fois plus de munitions, pour la quasi moitié du poids d' un vieux 45...La nostalgie a ses limites! ), et j' étais de mauvaise humeur!
C' était le plan habituel: un mec, qui connaissait un mec, qu' habitait chez un mec, dont la sœur vivait à la coule avec un gus qui connaissait le mec qu' avait vu l' ours...Et ça faisait deux heures qu' on slalomait entre les poubelles éventrées, les tours merdiques, et les zombies glandeurs, à la recherche de ce putain d' ours, sis, si on croyait à notre bonne fortune, rue du Chèvrefeuille , ou Allée des Primevères...Un nom à la con donner par un fumier sans imagination au cercle inconnu d' un enfer quotidien, peuplé d' abrutis, dont la lueur bleuâtre qui dégueulait de chaque fenêtre de leur clapier en disait long sur leur capacité à se révolter!
On a fini, hasard plus que réelle efficacité, par tomber sur le numéro supposé gagnant: un trou à rats, peuplé de rats, comme de bien entendu...En l' occurrence, trois infâmes connards qui se donnaient des allures, pathétiques, de mecs malhonnêtes et dangereux: celui de gauche était un malingre, au faciès d' olive blette, et à l' accent arabe aussi faux que son regard, le deuxième, j' ai cru à un gag, se faisait  les ongles avec son canif, adossé aux boites à lettres, quant au troisième, il s était placé au plus près de la porte, défoncée, menant aux caves...Un prudent, donc, peut-être, dangereux!
Je vous ferais grâce du fiasco, l' olive n' avait pas d' opium " mais de la bonne...Super! ", le gros con perdit ses talents de manucure, quand Paolo, à titre préventif ( On va l' appeler Paolo, notre portos...C' est pas un accroc à la célébrité. ), le braqua...J' étais même pas énervé: on est repartit sur Nemours.
Vous allez dire: " c' est bien gentil, cette balade en Mordor, mais en quoi ça nous intéresse!? "...
Simple, ce jour-là, j' ai décidé d' arrêter...Pour être plus précis, j' ai décidé d' arrêter définitivement! Parce qu' arrêter, je l' ai fait souvent: j' ai fait, pratiquement, l' ouverture de Marmottan, j' ai fatigué quelques psy, et j' ai pris quasiment tous les produits de substitution...En attendant l' embellie d' un nouvel approvisionnement. Mais, en ce mois de Décembre 2017, c' était différent: j' étais pas en manque, et j' avais de quoi passer l' hiver tranquille, je n' étais pas malade, j' étais pas en sursis...J' étais, tout simplement, trop vieux!
Bien sûr, le toxico de 67 ans a plus grand chose en commun avec le junkie de Marseille, du Laos, ou de Tataouine: je me suis "embourgeoisé", j' ai "planifié" mes besoins, mes nécessités, mes voyages, mais, un moment ou l' autre, il me fallait replonger dans cette jungle merdique, générée par la prohibition et la malfaisance humaine...Ca m' est devenu insupportable!
J' avais, il y a longtemps, connu la violence létale comme simple solution: pour atténuer la douleur de l' horreur, par vengeance, par peur, et, pour finir, par habitude, et j' ai mis longtemps à me débarrasser de cette banale indifférence. Et, cette nuit-là, elle était revenue: l' envie de tuer ces connards, comme ça, par dépit, parce qu' ils étaient trop laids, désincarnés, factices...Ou pour rien, parce que j' étais armé, et que j' avais troqué une soirée paisible, devant mon PC, à parcourir Cyrodiil, pour une entrée d' immeuble immonde!
Comme ni le monde, ni moi, allaient, l' un et l' autre, changer, j' en ai conclu, de retour chez moi, qu' il me fallait, pour supprimer les conséquences néfastes, supprimer la cause, aussi plaisante soit-elle...C' est ce que j' ai fait.
La Drogue n' a pas plus d' existence unique et absolue que la Vérité, le Bien, le Mal, l' Amour, l' Humanité...Tous ces mots-valises qu' on traîne, pour transporter nos illusions, nos peurs, nos croyances, nos préjugés, et les connaissances qu' on juge "utiles", "intéressantes", "nécessaires"...Les oripeaux changeants de nos, quelque peu, chaotiques existences, pour filer la métaphore.
La Drogue n' existe que dans l' abjection des professionnels de la politique, dans la peur, et la méconnaissance, de la populace, dans la psychorigidité de la Faculté, incapable de choisir, entre la délinquance et la maladie, tout en niant le simple usage récréatif et le plaisir...Les drogues, elles, sont bien réelles, et peuvent être dangereuses pour les imbéciles, les ignares, et les imprudents, comme traverser une rue sans regarder, ou se jeter à l' eau sans savoir nager! Mais je peux vous assurer que je n' aurais pas, de si tôt, cesser d' en prendre, si j' avais pu acheter mon opium, moyennant ordonnance médicale, chez mon pharmacien!
Seulement voilà, dans ce monde où on bombarde, à coup de missiles démocratiques, un type susceptible d' avoir, peut-être, affreusement gazé, en quelques minutes, des petits bébés, au lieu de les déchiqueter, comme il se doit, au canon de 130, ou de leur offrir une lente suffocation dans les ruines de leur HLM, pulvérisé à la bombe "intelligente", dans ce monde où on torture à Guantanamo, et à Paris, pour que ça cesse, nous dit-on, chez les autres, voire, pour notre Bien et notre Sécurité, fumer du haschich, et/ou manger de l' opium, est dangereux pour notre santé...Et le salut de l' Humanité!
Bref, se battre, tous les jours, contre la bêtise et la malfaisance finit par user le plus hédoniste des toxicomanes, j' ai donc mis 5 mois à décrocher: je vais pas vous baratiner, quelque soit la méthode, vous allez quitter le paradis ( Artificiel, peut-être, mais bien réel ) pour l' enfer...Bien réel aussi, celui-là, et, pour l' essentiel, tout aussi artificiel, encore qu' assurément beaucoup plus gris!
Me voilà donc sevré, guéri, redevenu humain, mais triste et amer...J' avoue avoir connu des libérations plus festives, et des défaites moins pénibles!
On ne devient pas vieux par la faute des calendriers, d' un physique qui finit par s' user, ou par un changement d' époque...On devient vieux quand le regard qu' on porte sur ce qu' on a été, renvoie à ce qu' on ne sera plus: je viens de le découvrir.
Carpe diem...

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#2 02-05-2018 03:59

Hyarion
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Re : Exuvie...

Or donc, avant "TB au Laos" pendant la guerre du Viêt Nam, il y a eu "TB à Marseille" au temps de la French Connection...
On pourrait en faire une BD, de tout cela, sachant qu'au fond, TB, tu es un peu notre Mr. Natural...

La drogue ne m'a jamais vraiment intéressé comme plaisir, en tout cas beaucoup moins que la lecture, le sexe ou la bonne bouffe. Je ne sais pas trop pourquoi, mais peut-être parce que la drogue suppose trop de passivité face à elle, contrairement aux autres plaisirs que j'ai cité...
Je suis né juste après ces fameuses "Seventies" durant lesquelles fumer des joints quand on est jeune était devenu pour le moins courant, mais on ne m'a pas transmis le "virus", quand bien même celui-ci faisait partie du paysage. Lorsque j'étais lycéen, lors d'une soirée maquillée en clair-obscur (ce devait être un soir d'Halloween), une amie m'avait donné l'occasion de prendre un bang en bambou entre mes mains : tel un barbare à qui un missionnaire civilisé donnerait une bible sans explication, je ne comprenais pas l'usage de cette pipe à eau artisanale dont on peut se servir pour fumer de la beuh, et en la manipulant en tout sens, l'esprit déjà quelque peu embrumé par l'alcool, je n'avais rien trouvé de mieux à faire que renverser par inadvertance le contenu liquide du bang sur les jambes de mon voisin... Plus tard, lorsque j'étais étudiant, durant un voyage universitaire à Rome, lors duquel nous étions logés chez des religieuses (c'était meilleur marché que bien des hôtels), je me souviens que l'on m'avait proposé un joint qui tournait lors d'une soirée où nous étions réunis dans une même chambre : là comme en d'autres occasions, je n'avais pas eu envie d'essayer le cannabis proposé. Mon abstinence en matière de cigarettes-qui-font-rire ne m'a cependant pas empêché, depuis des années, de respirer la fumée des autres et d'en bien connaître l'odeur, non seulement à la fac dans le temps (sur le campus du Mirail, la brume ne venait pas d'en haut, et ça n'a pas trop changé aujourd'hui d'ailleurs) mais aussi, de plus en plus souvent ces derniers temps, dans la rue et jusque sur mon palier... Mais Diable ! Alors que je n'ai jamais autant senti la beuh autour de moi qu'actuellement, voila que notre TB nous annonce qu'il a réussi sa cure de désintox après toutes ses aventures zonardes par monts et par vaux ! À te lire, c'était peut-être ta dernière aventure, d'ailleurs... même si j'ai du mal à y croire. Toi qui te sens vieux en t'apercevant que tu ne seras plus le junkie vagabond que tu as été ou le toxico que tu étais encore il y a quelques mois, dis-toi en tout cas que tu as fait un choix et que maintenant il ne te reste plus, comme dirait Gandalf, qu'à savoir quoi faire du temps qui t'est (encore) imparti...
Ton cerveau a l'air encore, en tout cas, en bon état de marche après toutes ces années de consommation de substances illicites : c'est heureux car je ne crois pas que ce soit le cas pour tous les consommateurs desdites substances. Quant à la santé en général impactée par l'usage des drogues et au risque de passer tout simplement l'arme à gauche de ce fait, j'avoue que je n'envie pas le destin de Janis Joplin ou de Prince Nelson, morts prématurément chacun d'une overdose de drogue à la mode à leur époque – l'héroïne pour Janis et le fentanyl pour Prince. Les drogues, douces ou dures, franchement, ça ne fait pas rêver... même s'il ne faut sans doute pas tout mélanger (au propre comme au figuré) : à chacun son type de consommation, avec les risques correspondants qu'il faut savoir assumer. Mais l'addiction, quelle horreur... Si je souffrais d'une maladie dont le cannabis m'aiderait à supporter la douleur physique, je n'hésiterais pas à en consommer si c'est possible (légalement ou non), mais à condition de ne pas en devenir trop dépendant pour peu que je puisse guérir...
Bref, à ta place, je ne regretterais rien... mais je ne suis pas à ta place ! Pas de quoi être plus triste et amer que si tu avais continué, à mon avis, en tout cas : c'est le même réel qui s'impose toujours à toi, que tu sois toxico ou pas, même si tu penses que c'est illusoire et même si c'est peut-être Lovecraft qui a raison, avec sa vision non-anthropocentrique du cosmos...
Il y aurait encore bien des choses à dire, sur ce monde qui ne parait pas avoir de sens et sur cette humanité bourrée de contradictions entre idéal et réel... Toi qui aimes bien parler de prostitution au détour d'une phrase, c'est là un bon exemple de sujet, peut-être encore plus clivant que celui des drogues, à propos duquel on prétend faire le bonheur des gens malgré eux tout en continuant à se moquer du monde par ailleurs. Mais il est tard et j'ai déjà bien assez parlé...

Pour conclure, je m'interroge : après sa mue, notre TB serait-il désormais à poil, tout nu quelque part dans le village global qu'est devenu ce monde absurde ? Au moins, si c'est le cas, es-tu prêt à te faire tirer la barbe par Goldberry pour une petite baignade printanière avec elle dans le Withywindle : ça tombe bien, contrairement sans doute au "victorien attardé" Tolkien (Toto pour TB), j'ai toujours préféré imaginer Goldberry toute nue dans la rivière, elle aussi.

Carpe diem, donc.

Amicalement,

Hyarion.

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#3 06-05-2018 03:45

TB
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Re : Exuvie...

Si je t' ai bien compris...Tu n' as jamais lu Tolkien, si ce n' est quelque extrait sur la jaquette de la "Trilogie du Siècle" (tm), mais tu l' aimes pas car il préconise, comme ce nazi de Nietzsche, l' usage de la violence et la suprématie de la force brute, et qu' il est, intrinsèquement, raciste, machiste, et déshonore la Littérature, en publiant des débilités infantilisantes, à base de nains grotesques et de bimbeloterie satanique: c' est bien ça!?
Je ne saurais jamais rien du degré de sujétion à vos levés matinaux, vos vacances annuelles, vos triomphes professionnels, vos goûts assurés, et à la joie profonde, et ineffable de se sentir au seul endroit où vous vous devez d' être...Je n' en saurais rien, car la connaissance d' univers différents souffre guère le tourisme virtuel.
Certains arpentent des BD "underground", d' autres des toiles bucoliques de Watteau, et d' autres, encore, affichent, sur des photos jaunies, leur fière rigidité morale, entre femme aimante, enfants chéris, et bénédiction divine, au sein de quelque ouvrage pédagogique, et de bon goût.
Ce n' est pas très important: par contre, parler de "passivité" face aux drogues conforte un mensonge, bien agréable, certes, mais pérennisant le concept d' un esclavage sournois et, voilà le tragique de la chose, inhibiteur de toute responsabilité: le "drogué" est un ludion, animé par la seule volonté du poison infernal, errant au gré de ses (mauvaises) pulsions, et de son indifférence aux valeurs de son "humanité" disparue...Bref, un enfant débile, méritant le fouet rédempteur, et/ou la compassion poisseuse d' une suffisance " en bonne santé ".
Et offrant à l' adolescence, en mal de romantisme crépusculaire, et au malfaisant en mal de prétexte, l' alibi parfait de leur bêtise crasse...Avec la prohibition, c' est le socle fondateur de la com' du dealer, et des succès électoraux de nos "élites" politiciennes...Belle théorie!
Ceci étant, je n' ai guère le goût des foules, qu' elles tendent le bras à Nuremberg, ou des briquets à Woodstock, aussi j' approuve la volonté de Hyarion à s' épargner l' usage de produits hallucinogènes et stupéfiants, quand bien même le met-il au niveau de la bouffe, et du sexe...Disons que j' offre la tolérance qu' on me refuse, ce qui doit faire de moi un genre de saint homme, nichtwahr!?  angel
Carpe diem...

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#4 07-05-2018 03:39

Hyarion
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Re : Exuvie...

TB a écrit :

Disons que j' offre la tolérance qu' on me refuse

Haha, TB qui prend la pose de l'intolérant, bourré de préjugés sur les "autres", tout en se présentant lui-même comme une victime de l'intolérance : on va aller loin, avec ce genre de sainteté... ;-D

Or donc, constatons : sur le présent forum, souvent par le passé mais moins souvent maintenant (encore heureux !), il m'arrive, comme dans mon précédent message, de pisser dans un violon.
Merci d'avoir pris le temps de me le rappeler, mon cher TB, même si je me dis que si c'était pour pondre le propos qui suit ton "Si je t'ai bien compris..." initial, ce n'était peut-être pas la peine d'aller plus loin, car, ma foi, au cas où cela manquerait décidément de clarté, il me faut bien te le dire : à moins d'avoir voulu faire une (mauvaise) blague, tu n'as, semble-t-il, strictement rien compris à ce que j'ai écrit...
Note bien que, si tu as le mémoire, c'est souvent ce qui arrive sur ce forum : toujours ce satané décalage entre l'intention d'un message et c'est que l'autre peut y lire... Surtout dans un contexte "élitiste" dont tu as l'air de croire que tu es le seul à te sentir décalé par rapport à lui... C'est dire à quel point non seulement tu n'as rien compris, mais aussi à quel point il est parfois bien difficile de se faire comprendre ici au-delà des mots...

TB a écrit :

Tu n' as jamais lu Tolkien, si ce n' est quelque extrait sur la jaquette de la "Trilogie du Siècle" (tm), mais tu l' aimes pas car il préconise, comme ce nazi de Nietzsche, l' usage de la violence et la suprématie de la force brute, et qu' il est, intrinsèquement, raciste, machiste, et déshonore la Littérature, en publiant des débilités infantilisantes, à base de nains grotesques et de bimbeloterie satanique: c' est bien ça!?

Pfff... Non, ce n'est évidemment pas (du tout) cela, et tu devrais le savoir, toi qui te penses peut-être un peu plus "initié" qu'autrui sur la nature des choses. Aussi ne puis-je que te renvoyer volontiers à la figure ta rhétorique tolkienophile un brin éculée et à base de préjugés pachydermiques, car elle ne mérite guère plus pour un modeste lecteur de Tolkien de longue date comme moi... lecteur qui parfois essaie toutefois de s'imaginer, en souriant, la tête consternée du pieux J. R. R., la pipe à la bouche, face au spectacle de jeunes hédonistes fumeurs de hash idolâtrant son SdA à partir de 1965... C'est peu de dire qu'il y a eu un "léger" malentendu à l'époque, mais les œuvres sont faites pour échapper à leurs auteurs, n'est-ce-pas ? Encore heureux, du reste...

TB a écrit :

Je ne saurais jamais rien du degré de sujétion à vos levés matinaux, vos vacances annuelles, vos triomphes professionnels, vos goûts assurés, et à la joie profonde, et ineffable de se sentir au seul endroit où vous vous devez d' être...Je n' en saurais rien, car la connaissance d' univers différents souffre guère le tourisme virtuel.

Si ton emploi du vouvoiement équivaut ici à mettre tous les JRRVFiens qui ne sont pas comme toi dans le même sac, permet-moi de n'y pas consentir : tout le monde ne se ressemble pas ici, et ta propre attitude en matière de préjugés et de mises en boîte est en fait plutôt très commune en matière de comportement sur le Ouèbe. Mais bon, perdons encore un peu de temps pour mettre les points sur les "i" en ce qui concerne ma modeste personne, même si ça risque encore de te passer au-dessus :
- "vos levés matinaux" : il se trouve, mon cher TB, que je ne suis pas (du tout) matinal... ou alors en oiseau de nuit qui se couche souvent bien tard (comme cette nuit encore !), auquel cas, on peut dire que je suis éveillé le matin, mais à des heures où "la France qui se lève tôt" dort, elle, à poings fermés ! Ma vie personnelle est peu compatible avec les boulots "ordinaires", et ce n'est jamais facile de concilier les deux, mais nécessité (financière) faisant loi... du moins en l'état actuel de la société !
- "vos vacances annuelles" : je suis censé y avoir droit, mais en fait cela fait des années que je n'ai pas vraiment pris de vacances... étant loin d'avoir une vie professionnelle aussi parfaitement réglée que tu sembles l'imaginer... J'aime beaucoup dormir quand je peux, ceci dit, et n'ai pas besoin de vacances annuelles pour cela.
- "vos triomphes professionnels" : haha, grosse rigolade... Je suppose que tu t'adresses à d'autres qu'à moi !
- "vos goûts assurés" : là, c'est vraiment stupide de ta part... Les goûts de chacun se façonnent sur toute une vie, et tu devrais le savoir...
- "la joie profonde, et ineffable de se sentir au seul endroit où vous vous devez d' être..." : franchement, je ne sais pas de quoi tu parles, mon cher TB... Personnellement, il ne se passe pas une année sans que je me dise que je ne suis pas à ma place, et je ne sais même plus depuis quand je me le dis tellement cette impression remonte à loin... Comme toi, je n'ai pas le goût des foules, en tout cas...
- "la connaissance d' univers différents souffre guère le tourisme virtuel" : ah, nous y voila... Le fameux laïus de "l'initié", auquel on aura décidément eu souvent droit sur les forums tolkieniens, en particulièrement sur JRRVF... Tremblez, "touristes" mécréants, TB est un "connaisseur", si ce n'est carrément un fidèle ! Toi qui t'agaçais ici naguère des "bondieuseries" de certains, voila qui ne manque pas de sel... S'il y a bien des gens de qui je n'ai pas de leçons à recevoir en matière de "tolkienophilie" ou de "tolkienologie", ce sont bien les gens qui tiennent des discours comme le tien, tout TB "hors normes" que tu sois ou prétendes être... Quant à connaître l'univers lié à tel ou tel usage de telle ou telle drogue, que veux-tu, je suis d'un naturel curieux, mais pas pour autant forcément très suiviste en matière de comportements supposés "cools"... Et si je peux éviter de tomber dans l'addiction à une substance quelconque, j'avoue que je ne me gêne pas... mais évidemment ça n'engage que moi.

TB a écrit :

Certains arpentent des BD "underground", d' autres des toiles bucoliques de Watteau, et d' autres, encore, affichent, sur des photos jaunies, leur fière rigidité morale, entre femme aimante, enfants chéris, et bénédiction divine, au sein de quelque ouvrage pédagogique, et de bon goût.

Oulala, mon cher TB, qu'écris-tu là en parlant de "fière rigidité morale, entre femme aimante, enfants chéris, et bénédiction divine, au sein de quelque ouvrage pédagogique, et de bon goût" : je me demande bien, en riant, de qui tu parles... mais ce n'est sûrement pas de moi ! :-D
En tout cas, c'est beau à tes yeux, les cases toutes faites, hein ? Moi, je t'avoue que je trouve ça assez moche, mais TB a bien le droit d'aimer ça. À tes mises en boîtes qui enferment, pour ma part je préfère les mises en cadres de Watteau, tellement plus suggestives et telles des fenêtres ouvertes...

TB a écrit :

Ce n' est pas très important: par contre, parler de "passivité" face aux drogues conforte un mensonge, bien agréable, certes, mais pérennisant le concept d' un esclavage sournois et, voilà le tragique de la chose, inhibiteur de toute responsabilité: le "drogué" est un ludion, animé par la seule volonté du poison infernal, errant au gré de ses (mauvaises) pulsions, et de son indifférence aux valeurs de son "humanité" disparue...Bref, un enfant débile, méritant le fouet rédempteur, et/ou la compassion poisseuse d' une suffisance " en bonne santé ".
Et offrant à l' adolescence, en mal de romantisme crépusculaire, et au malfaisant en mal de prétexte, l' alibi parfait de leur bêtise crasse...Avec la prohibition, c' est le socle fondateur de la com' du dealer, et des succès électoraux de nos "élites" politiciennes...Belle théorie!

Hahaha, tu parles d'une théorie, "bien agréable" pour toi peut-être... mais ça y est, on y vient enfin : l'origine de la rouspétance (à côté des clous) de ce brave TB... Ce saint homme, "initié" rappelons-le, ne supporte pas que l'on puisse envisager de parler de "passivité" en matière de toxicomanie de "loisir", face à d'autres activités dont j'ai davantage pu apprécier les vertus récréatives et me semble-t-il les modalités plus actives...
Or je n'ignore pas que la consommation de drogues puisse renvoyer à tout autre chose qu'à un simple passe-temps récréatif pour "planer"... mais comme ce bon TB se contentait de réduire lui-même, dans son propre propos, la consommation de drogues à cela (à une majuscule près, employée n'importe comment), je n'ai pas cru devoir aller au-delà, car cela m'aurait dès lors jeté dans l'écriture d'un pavé... que je me retrouve à écrire finalement cette nuit, bravo TB ! Mais je vais quand même essayer d'abréger, vu que tu ne me liras peut-être même pas, ou alors mal comme la dernière fois... Toujours le violon, si c'est le cas !

Le monde semble absurde et il est compliqué... malgré les efforts obsessionnels de certains pour y donner un sens et en simplifier les enjeux, à coups de grilles de lecture idéologiques et/ou religieuses... Tous me paraissent bien prétentieux, avec leurs certitudes... Quant à l'état d'esprit de la masse des indifférents, apparemment plus ou moins satisfaits de leur destin consumériste, il ne me parait pas plus enviable. Et parfois, oui, on pourrait peut-être avoir "l'envie de tuer ces connards, comme ça, par dépit, parce qu'ils étaient trop laids, désincarnés, factices", comme tu l'as écrit l'autre jour... Mais ça, il y en a d'autres qui y ont pensé, et qui l'ont même fait : des ratés nihilistes que l'on appelle aujourd'hui, presque banalement, des terroristes. De la merde qui se rajoute à la merde, si tu veux mon avis. Sur fond de préjugés de toutes sortes envers autrui. Avec par là-dessus des conflits géopolitiques aussi sanglants que tortueux et aux implications qui nous dépassent. Alors évidemment, sachant qu'il ne faut pas être « trop prompt à dispenser la mort en jugement », on aimerait bien quand même, au bout du compte, comprendre un peu mieux à quoi tout cela rime. Il semble bien, en tout cas, que nous ne soyons pas grand-chose à l'échelle de l'univers connu... pour le peu qu'on en connait ! Et au-delà de l'horizon du monde matériel, qui sait ? Comme je l'ai déjà écrit dans mon précédent message, si ça se trouve, c'est Lovecraft qui a raison... J'aime bien ce propos de Maupassant dans le Horla : « Je ne sais plus que penser. Le sage dit : Peut-être ? »

« Si les seuils de la perception étaient nettoyées toute chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est, c'est-à-dire infinie » écrivait William Blake dans son Marriage of Heaven and Hell. Mais pour ce faire faut-il prendre de la mescaline tel Aldous Huxley ou de la beuh, supposée plus douce, comme tant de gens ? Honnêtement, je ne sais pas. Je doute simplement que cela suffise en tout cas. La plupart des toxicos ne me donnent pas l'impression d'être mieux lotis que les "braves" gens qui ne sont pas comme eux, quoique ces "braves" gens puissent être eux aussi accros à d'autres choses, aux certitudes religieuses et idéologiques notamment, mais aussi à tout objet de passion excessive... y compris (pourquoi pas) la tolkienolâtrie !

Alors in fine, qui sait et que sais-je ? De mon point de vue, long est le cheminement vers la Conscience, en tendant vers l'équilibre : cela dure toute la vie, et peut prendre bien des itinéraires, créatifs, intellectuels, spirituels, avec ou sans substances, cela au moins est pour moi évident !

Gute Nacht,

Hyarion.

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#5 08-05-2018 05:27

TB
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Re : Exuvie...

Aïe...J y vais donc d' une tentative d' explication du fond, de la forme...Et des sous-entendus d' entre les lignes.
Tu aurais éructé, accoudé au comptoir de Chez Marcel et sirotant ton Ricard, quelques "vérités d' évidence", sorties de ton béret, que je me serais épargné cet humour détestable, sur ton affirmation première, je résume: " Je me suis jamais drogué, mais j' aime pas parce que c' est pas bon "...Hors, cette opinion, communément admise, je l' ai entendu dans la bouche de médecins, de psy, de juges, et d' une multitude de gens, comme j' ai lu, ici et ailleurs, des jugements péremptoires, encore que très éloignés du réel, sur la nature profonde de Tolkien et de ses écrits, par des gens confondant, pour l' essentiel, cinéma et littérature...D' où ce parallèle odieux! Mea culpa, puisqu' il semble qu' il t' est plus douloureux de te sentir la cible d' une caricature anodine que je ne le suis à me voir dépeint comme un connard arrogant, sur son petit nuage ( De fumées délétères...Oeuf corse ): mais bon, c' est, peut-être, que j' ai rien à foutre, moi, des hiérarchies, tout en admettant, difficilement, les préférences de chacun!?
C' était, en tout cas, tout ce qu' il y avait à déduire de mon incertitude à connaître tout, ou partie, du quotidien des autres, exprimée par cette énumération, qui semble t' insupporter, de faits non partagés: les gens qui travaillent se lèvent, généralement, tôt: moi, non...Les gens  qui travaillent se voient octroyer des vacances: moi, qui ne "travaille" pas, je ne suis jamais, ou toujours, en vacances...D' où la conclusion, que tu sembles n' avoir pas mémorisé: je ne connaîtrais rien de vous que je ne partage...Pas de quoi fouetter le chat de Céline!
Pour le reste, le ton de mes 400 messages définissent assez bien mon goût à parler de tout à tous, par delà un pingpong d' ego quelque peu réducteur, tout en gardant la faculté d' abuser d' un humour déplorable pour parler de moi...Comme des autres! Mais je suis sincèrement désolé de t' avoir blessé, si c' est le cas: ce n' était, bien évidemment, nullement mon intention: je respecte vos vies, vos choix, vos opinions, vos sentiments, vos vérités, vos connaissances, vos tolérances...Comment dire...Comme les miennes: ça te parait suffisamment équitable!?
Et tant de gens, voulant mon bien, m' ont, si souvent, défini comme con, fasciste, ignorant, anarchiste, rebelle, instable, bête, asocial, caractériel, voire " psychopathe agressif à tendance(s) paranoïaque(s)", que j' ai peut-être à cœur de l' être, qui sait!?  angel
Carpe diem, quoi...

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#6 09-05-2018 01:27

Hyarion
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Re : Exuvie...

Bon... Patron, un whisky avec un verre d'eau s'il vous plait (j'ai beau être du Sud, je n'aime pas le pastaga, de chez Ricard ou d'ailleurs)...

Même si je ne savais pas que le vrai nom de notre taulier Cédric était Marcel, ici bien sûr, chacun le sait (ou devrait le savoir), on est au comptoir de la buvette de l'auberge JRRVF, encore parfois un peu fréquenté par quelques piliers de bar entiques... et je sais donc quel est le ton généralement de mise dans ce fameux "Espace libre" un brin foutraque du présent forum. Au bout de toutes ces années de discussions en ligne avec son incompressible lot de malentendus, le cuir s'est tanné et j'accorde bien moins d'importance à tout cela que par le passé... mais quand on fait un (modeste) effort de sociabilité cependant que rien ne nous y oblige, oui, ça reste toujours gonflant d'avoir la sensation de... pisser dans un violon, comme dit plus haut.
Je n'ai pas trouvé ta première réaction à la hauteur de celle que je m'étais permis d'avoir, mais aussi bien toi même, à l'évidence, ne trouvais-tu pas ma propre réaction vraiment à la hauteur de tes confidences... Je n'ai pas totalement exclu, comme je l'ai écrit, qu'il soit question d'une blague dans ton propos, car je connais évidemment ton goût pour l'humour "rentre-dedans" et la caricature, mais s'il fallait mieux lire entre les lignes, j'avoue que celles-ci me paraissaient bien épaisses, tellement j'ai notamment trouvé intempestive l'exhumation de toutes ces vieilles histoires poussiéreuses entre écrits tolkieniens et adaptations jacksoniennes (un "débat" qui ne m'a jamais passionné, à la différence de notre JR/Isengar, même si, là encore, je crois avoir fait quelques efforts de sociabilité sur ce forum)... La mise en boîte générale de nos vies a achevé de me faire voir seulement le négatif brut de l'impression de lecture, faute de communication aussi bien orale que non verbale pour aider à mettre de l'eau dans le vin corsé...
Je n'ai pas été autant blessé que cela aurait pu être le cas à mes débuts ici - depuis le temps, le cuir s'est tanné, disais-je -, mais disons que j'ai été vraiment déçu que tu n'ai pas eu l'air de comprendre ce que j'essayai de dire... Et aussi bien ai-je pu mal m'exprimer de mon côté, ce que je n'exclue jamais malgré mon souci de ne pas froisser autrui... Mais j'avais tellement l'impression d'avoir écrit pour rien... sinon pour conforter des préjugés, ce qui n'était pas du tout le but !

Les drogues sont un sujet difficile, comme la prostitution, un de ces "sujets de société" sur lesquels la plupart des gens n'ont qu'un avis à courte vue, faute de vouloir voir le réel tel qu'il est dans toute sa difficulté, son humanité même, depuis leurs petites vies qu'ils voudraient bien rangées (au moins en apparence). Je comprends fort bien ce que tu veux dire lorsque tu évoques la prohibition des comportements jugés "déviants" et l'hypocrisie des "élites" politiciennes (et de leurs électeurs) qui va avec. Il n'y a qu'à voir cette loi française pénalisant les clients de la prostitution, votée il y a quelques années après un "débat" parlementaire d'une rare indigence, et dont les promoteurs prétendaient qu'elle allait aider les personnes prostituées... en les infantilisant et en les privant de ressources sans même une compensation crédible. Le but, à l'évidence, n'était pas d'aider qui que ce soit : il s'agissait simplement de satisfaire le confort psychologique de personnes vivant très loin de ces problématiques complexes, mais dont l'existence les gêne lorsqu'elles y pensent, c'est-à-dire seulement de temps en temps (peut-être une ou deux fois dans l'année ?). Toute contestation de cette logique hypocrite et stupide, bien évidemment, ne peut être que le produit d'un esprit égaré, forcément aliéné, soit par sa propre implication dans le processus, soit par un esprit de "domination patriarcale". En revanche, le paternalisme ou maternalisme imposant aux autres leur "bon" comportement et leur "bonne" morale est bien sûr autorisé. Ces gens que la prostitution dérange devraient pourtant savoir que leur conception de la sexualité (religieuse, prétendument "féministe", ou que-sais-je) n'a pas à être une norme imposée à tous, et que le vrai problème n'est pas la prostitution en soi (le droit de disposer librement de son propre corps suppose aussi le droit à pratiquer cette activité ou à y avoir recours, entre adultes consentants). Le vrai problème est évidemment l'esclavage, qui dépasse très largement la question sexuelle... esclavage qui, comme par hasard, est une chose dont il est bien plus difficile de s'occuper sérieusement, et ce même des décennies après avoir décrété son abolition ! Pour en revenir au sujet des drogues, il n'y a pas là de dimension sexiste ou sexuelle, mais il suffit de remplacer le mot "proxénète" par "dealer", et on se rend compte que l'histoire est à peu près la même, faite de normativité que l'on cherche à imposer et d'hypocrisie face à un réel qui est complexe. Le problème n'est pas le recours à un comportement jugé moralement "déviant" par les "braves" gens, mais l'exploitation de l'être humain par l'être humain. Et ça, c'est beaucoup plus compliqué à régler que de culpabiliser et punir les clients de drogues ou de sexe vénal, car on touche là au crime organisé, aux fameux trafics de toutes sortes (de drogues, d'être humains... entre autres !) devant lesquels nos "élites" politiciennes sont largement impuissantes. Il est évidemment plus aisé pour ces "élites" de promettre à leurs électeurs qu'ils ne verront plus de prostituées ou de dealers dans leurs rues... comme si du reste, les choses ne se passaient pas, aujourd'hui, largement sur la Toile... Le réel s'impose toujours : il ne sert à rien de le cacher !

Bref, tout ça pour dire que je ne cherchais pas à t'indiquer ce qu'il était bien que tu fasses en arrêtant ou non de fumer des pétards (et/ou autre chose, je ne sais pas). Je ne pense pas que quelqu'un qui se drogue soit en soi quelqu'un de "déviant" ou d'"aliéné". Mais s'il fait ça en étant en état de dépendance physique, et que cela fasse souffrir aussi bien lui que ses proches, j'estime que c'est une situation à la fois dramatique et dangereuse, qui devrait pouvoir être évitée car la vie est trop courte pour être gâchée de la sorte. C'est une des raisons qui font que l'usage des drogues ne m'intéresse pas. Est-ce que cependant je pourrais aimer consommer du cannabis à titre récréatif ? Je ne sais pas. Peut-être. Mais ça ne m'attire pas. Et moi qui écrit et qui dessine, est-ce que cela me rendrait plus créatif si j'essayais ? Un peu comme Charles Duits et son peyotl pour créer Ptah Hotep ? Même pas sûr... Si je me souviens bien, Baudelaire et Théophile Gautier n'ont pas été, de leur propre aveu, plus créatifs grâce au haschich... Mais ceci dit, si certains trouvent leur compte, récréatif ou créatif, en consommant du hasch ou autre chose, qui suis-je pour les juger ?

TB a écrit :

conclusion, que tu sembles n' avoir pas mémorisé: je ne connaîtrais rien de vous que je ne partage...

C'est vrai, et cela me fait d'ailleurs un peu penser à ce proverbe bambara qui dit : l'étranger ne voit que ce qu'il connait déjà. Voila encore de quoi méditer pour les Ents du bar de JRRVF...

Tu as fait librement un choix, mon cher TB, et tout ce que j'ai cherché à dire c'est que c'est un choix qui a ses avantages. Prends-en ton parti, même si ça peut être dur. "Il faut toujours voir le côté positif des choses", me disait souvent ma grand-mère. Bien sûr, ça a l'air banal, dit comme ça, et même pas évident selon les cas, mais ce n'est pas faux dès lors que l'on choisit "d'avancer"... et peu importe où, vu que la mort est toujours au bout ! L'être humain est un être curieux et sociable. Reste donc à savoir quoi faire du temps imparti, hein Gandalf ?

TB a écrit :

tant de gens, voulant mon bien, m' ont, si souvent, défini comme con, fasciste, ignorant, anarchiste, rebelle, instable, bête, asocial, caractériel, voire " psychopathe agressif à tendance(s) paranoïaque(s)", que j' ai peut-être à cœur de l' être, qui sait!?  angel

À force de vouloir le bien des gens, on risque peut-être cette conséquence, en effet... mais je ne (te) le souhaite pas !
En tout cas, je ne sais pas où tu as été diagnostiqué "psychopathe agressif à tendance(s) paranoïaque(s)", mais d'après le moteur de recherche du forum, ce n'était pas ici ! ;-)

Désolé pour cette "brève de comptoir" qui n'est pas du tout brève : que voulez-vous, on ne se refait pas !

Amicalement,

Hyarion.

Hors ligne

#7 10-05-2018 07:08

TB
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Messages : 429

Re : Exuvie...

La discussion (re)devenant badine, je pose ma cravache...L' humour, chez moi, est un vernis censé édulcorer le tragique et l' insupportable du réel, et si on ajoute un manque total de foi en une partition idéale du bien et du mal, de LA vérité et des mensonges, et des faits et de leurs interprétations ( "C' est pas moi, M'sieur, c' est Nietzsche qu' a commencé..."), je conçois que la compréhension de mon "moi-profond" puisse être malaisée...Et, de nouveau, je m' en excuse.
Reste que, comme chacun je présume, j' ai des "sujets qui (me) fâchent": les drogues et leur utilisation, le plaisir, et ses choix éventuels, la tolérance, et son arrière-goût de condescendance - On "tolère" plus facilement, n' est-il pas, une faute, et/ou une erreur qu' une affirmation non partagée. -...Et d' autres, encore, plus sombres et complexes: la vie et la mort, la violence et son usage...Et leur kyrielle de "pourquoi", et "comment il se peut"!
Ceci posé, passons à la pratique qui en découle: comment, par exemple, se présenter à la personne qui vient, par sa seule présence, de bouleverser votre chaotique existence..." Salut, je m' appelle michel, je vends de la dope à des personnes majeures et consentantes, et j' en ai tué d' autres qui l' étaient moins..."...Ou bien: que faire d' un malfaisant, qui, son chargeur vide, vient quêter pitié et, surtout, survie, les mains à hauteur de sa tête, après avoir passé sa dernière demi-heure à tenter de vous tuer..." Ok, man, on a tous nos contradictions...Un p'tit joint, pour sceller notre nouvelle amitié!? "
Non... Je partage, allongé sur l' herbe, et une nuit d' été entière, l' infini d' un ciel étoilé, en lui parlant de mon désir à voyager jusqu' aux confins de l' univers...Avant qu' elle me fasse taire d' un baiser! Quant au malfaisant, préférant assurer ma survie que la sienne, je l' explose d' une cartouche de chevrotines...Après tout, qui voudrait se traîner cinq ou six ennemis, au milieu de leur territoire, attendant le moindre signe de faiblesse, ou d' inattention, pour vous faire de même!?
Alors...Où est le juste, la vérité, la certitude!? Je n' ai, pourtant et cette nuit-là, pas menti une seule seconde, comme il me semble pas, perdu dans le maquis lao, avoir été un seul instant "inhumain"...Hélas...Enfin, peut-être! Je pense, aujourd'hui, qu' on se détermine en fonction des choix personnels qu' on pêche dans l' étendue infinie de nos possibles: certains, peu enclins à l' errance, préfèrent lui substituer une Vérité absolue, unique et de toutes éternités, engendrant un Bien univoque et, intrinsèquement, supérieur au Mal qu' il combat...Bonne chance à eux!
Pour ce qui est du diagnostique, il est le fait d' un "psychiatre militaire" ( Je sais...Mais mon pouvoir " d' initié" n' est pas omnipotent: je me dois de m' accommoder du réel! ), commis par l' Armée pour déterminer si il existait plus de risque(s) que d' intérêt(s) à me garder en son sein: une sombre affaire de poursuite d' un sous-off' imbécile et sadique par moi-même, armé d' une hache d' incendie, venant, en sus, à l' éradication intempestive de quatre prisonniers (Déjà!), à l' aide d' une grenade, certes d' exercice mais totalement inappropriée, et ce, aux dires du coupable ( Votre bon TB, pour ceux qui ont du mal à suivre...): "..parce qu' ils m' auraient retardé, et privé, par l' arrivée - supposée - tardive au bivouac du soir, du seul repas chaud de la journée"...Ce qui est, pour le moins, une version très résumée de ma déposition et des entretiens qui ont suivi!
Ceci dit, l' homme de bien que je suis n' est pas exempt de la faculté de pardon, cet olibrius m' ayant, par son jugement favorisant mon exclusion - Ad vitam aeternam - de la "Grande Muette", épargné une mutation au fort d' Aiton...J' aurais mauvaise grâce, compte tenu de la réputation du lieu, à lui en vouloir!
Bref ( Si je puis dire...), je sais: mal agir contre des malfaisants n' est pas la meilleur des définitions du bien, comme mentir par omission n' est celle de la vérité...Mais je réclame, pourtant et tout à la fois, l' indulgence du jury, pour mon peu de respect de la psychiatrie et de ses dérives psychanalystes, et l' absolution du péché de gourmandise, pour le repas au bivouac du soir...Et pour vous avoir infligé, analogiquement parlant, cette inutile débauche de bande passante! angel
Carpe diem...

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