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Une petite question m'est venue à l'esprit alors que j'assistais à une soporifique conférence sur le système éducatif en France...
On sait que Bilbo est un fin lettré. Il a écrit dans le langage commun un joli compte rendu de son aller-retour jusqu'aux confins du monde connu, et il connait les bases du Sindarin, et probablement un brin de Quenya, et c'est aussi un auteur poétique d'une certaine renommée...
Mais où et quand a-t-il appris tout ça ?
Où sont les écoles de la Comté ?
L'instruction est elle le privilège des familles fortunées ?
Existe-t-il une forme d'instruction publique ?
... J'ai quelques idées mais je suis curieux de connaître d'abord vos avis éclairés sur ce sujet qui, il me semble, n'a jamais été évoqué dans ces pages.
I.
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Il me semble qu'il en avait déja été (un peu) question, mais c'est vrai que ce sujet reste très intéressant.
Une première remarque ("banale") : ce sont les Elfes qui ont appris à écrire aux Hobbits.
Quant à Bilbo, si on l'en croit la description qui en est faite dans Le Hobbit, celle d'un jeune hobbit bourgeois oisif et curieux, il devait avoir beaucoup de temps pour se cultiver :)
Et Bilbo a appris à écrire à Sam, mais on voit aux paroles de l'Ancien, que, globalement, l'instruction des Hobbits semble assez limitée, et qu'il y a meme quelques préjugés à ce propos...
T1, Chap. I. UNE RECEPTION DEPUIS LONGTEMPS ATTENDUE, Page 41:
En tout cas, mon gars Sam doit en savoir plus long là-dessus. Il est tout le temps fourré à Cul-de-Sac. Il est fou des histoires de l'ancien temps, et il écoute tous les récits de M. Bilbon. M. Bilbon lui a appris ses lettres - sans malice remarquez bien, et j'espère qu'il n'en sortira aucun mal.
et page 22: "Les Hobbits étaient loin d'être tous lettrés"
Et Poiredebeurré, qui n'est pas un Hobbit mais vit dans le même "milieu" se flatte d'en être un.
On pourrait donc penser qu'il n'y a pas d'écoles dans la Comté, l'instruction étant le privilège d'une élite, un privilège qui n'est pas forcément ressenti comme tel par les autres Hobbits qui véhiculent bien certains préjugés campagnards :p - ce qui à mon sens ne dénote pas avec le reste de l'image qu'on a de cette contrée. Toutefois, cette phrase de Gandalf indique peut-être le contraire:
T3, Chap. I. MINAS TIRITH, Page 25:
- Ecoutez, Maître Pippin, il n'y a pas le temps de vous instruire maintenant de l'histoire de Gondor; peut-être eût-il mieux valu en apprendre quelque chose alors que vous dénichiez encore les ceufs d'oiseaux et que vous faisiez l'école buissonnière dans les bois de la Comté
De plus quand Sam récite, il le fait "comme à l'école"... alors la plupart des Hobbits seraient des cancres invétérés? :)
Léo
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Cher Leo,
Suite aux références que tu viens de donner (et que je n'aurais pu citer que de mémoire... ) j'émettrais l'idée que :
1. Des écoles existeraient bien
MAIS que
2. Seuls les enfants de familles aisées y auraient accès ( pour des raisons financières ou simplement de temps, les enfants pauvres devant travailler plus jeunes).
3. ... et que ce n'est pas nécéssairement ceux qui y sont envoyés qui ont le plus envie de s'instruire
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Sam, toutefois, n'avait aucune objection contre le lapin, et il le dit. Du moins comme le lapin cuit. Tous les Hobbits savent faire la cuisine, car ils commencent à apprendre cet art avant leur alphabet (que beaucoup n'apprennent jamais); mais Sam était bon cuisinier, même selon la norme hobbite, et il avait fait une bonne partie de la cuisine du camp au cours de leurs voyages, quand il y en avait la chance.
Les Deux Tours, Chapitre IV : Herbes et ragoût de lapin.
Et merci au moteur de recherche du SdA ;-)
Cette citation laisse entendre que l’apprentissage de l’alphabet (et donc par extension de la lecture puis de l'écriture) est recommandé mais rarement effectif.
Pour ma part, je doute de l’existence d’écoles au sens stricte du terme sur le territoire de la Comté. Je pense plutôt à un système éducatif informel et bénévole basé sur le savoir des anciens et, pour les plus aisés, des précepteurs hobbits ou d’une autre race.
Vinch’
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Le goût du savoir (autre que la généalogie) était peu prononcé parmi eux, mais il restait encore quelques membres des plus anciennes familles qui étudiaient leurs propres livres et même rassemblaient les documents des anciens temps et des terres lointaines auprès des Elfes, des Nains et des Hommes.
La Communauté de l’Anneau, Chapitre I, "Des Hobbits"
Voilà qui témoigne bien de l’assiduité des hobbits pour l’étude ;-) Cependant, les cas particuliers peuvent pousser loin leurs études.
Vinch’
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J'ai retrouvé le précédent sujet dont parlait Léo : L'éducation.
Pour les idées que j'évoquais plus haut, eh bien vous les avez toutes et tous évoquées.
Effectivement, j'imagine l'instruction dans la Comté organisée des trois façons suivantes :
- Les enfants hobbits qui n'ont pas encore l'âge de travailler avec leurs parents sont peut-être confiés plusieurs fois par semaine à un maître qui leur inculquerait une instruction élémentaire. Mais ce maître est sans doute un éducateur indépendant, rémunéré par les familles.
- Parmi les familles fortunées, la suite de l'instruction peut-être confiée à un maître lettré, un précepteur, qui parachèverait l'enseignement de l'écriture et plus encore, celui de la lecture et éventuellement de la poésie. (Bilbo a-t-il été instruit de cette manière ou bien son goût pour les belles lettres est-il venu après son voyage à Erebor ? Pippin a surement connu cette forme d'éducation, mais son assiduité ne fut peut-être pas exemplaire si on en croit Gandalf... idem pour Frodo, qui semblait être un des gamins les plus turbulents du Pays de Bouc)
- Pour les moins fortunés qui n'ont pas eu la chance ou l'occasion d'apprendre leur alphabet, la troisième possibilité pourrait être celle s'un voisin ou d'un employeur à la fois lettré, pédagogue et généreux. Par exemple Sam qui apprend à lire grâce à Bilbo.
Bref, pas d'instruction publique en vue. Les notes sur l'ordonnance de la Comté ne parlent que de la Poste, des Shirrifes et des frontaliers comme agents publics. Pas des instituteurs... Aucun Charlemagne, Condorcet, Guizot ou Jules Ferry n'a émergé dans l'histoire tranquille des Hobbits !
De même, vous l'avez tous dit, l'école ne semble pas être obligatoire. Elle est certainement liée à une "envie" d'apprendre et d'étudier qui n'est peut-être pas commune à toutes les classes sociales du pays. Les plus aisées (et parfois les plus oisives) sont sans doute plus à même d'avoir cette envie, tandis que les classes laborieuses (sous l'influence à la fois de leurs pesantes activités et de certains préjugés campagnards) peuvent ne pas avoir simplement le temps ni l'envie de s'instruire : " moins on en sait, mieux on se porte" ;o)
Mais comme dirait Danton, n'oublions pas que "Aprés le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple..."
I.
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