Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1 bas de page
Alors que dans le monde en général, et dans la littérature en particulier, le gris est une couleur - une non-couleur, devrais-je dire - qui signifie plutôt " terne,morne" , j'ai l'impression que chez Tolkien, le gris est couleur par excellence. En tout cas, elle est certainement la plus citée. Elfes Gris, vêtements gris de la Communauté, Gandalf le Gris, yeux gris des Noldor ou d'Aragorn...
Le Gris n'est pas triste chez Tolkien. Il est protection. Il est éclat. Sa neutralité même est belle. Il est assez frappant aussi que les couleurs vives soient quasi-absentes de ses descriptions. La seule couleur vive que j'aie en mémoire est le vert de l'Elessar. Car le vert des habits de Faramir en Ithilien, par exemple, se doit d'être un vert sombre, ou "chasseur".
Le fait de travailler dans la couleur ( j'ai quand même vendu des encres pendant 15 ans ) me laisse sensible à ce "problème". Quelqu'un parmi vous a-t-il une réponse ou une interprétation symbolique ? Religieuse ? ( je ne dirai pas psychanalytique, mais, bon, j'ouvre le débat quand même ..... )
Hors ligne
C'est vrai que j'ai commençais à aimer le gris grâce à Tolkien!
J ai trouve ca sur un site:
"Union du blanc de l innocence et du noir de la culpabilite, le gris fut l embleme chretien de la mort terrestre et de l immortalite spirituelle de l innocence calomniee, noircie, condamnee par l opinion ou les lois. C est aussi la tonalite de la tristesse, de l anxiete, de la reverie vague. Dans la Bible, c est la couleur de la cendre, symbole de penitence et de deuil." Le gris symbolise aussi l indecision et l incertitude. Je laisse à d autres le soin d interpreter...
En plus, il y a beaucoup de belles choses grises sur Terre: les bouleaux, les loups, les anes, les pierres... C'est peut etre un sens artistique inconscient qui a guide Tolkien?
Miriel
Hors ligne
Mais pense aussi au gris de la mer... les cieux gris lors des tempêtes sur Ekkaïa...Le gris de l'argent, et les reflets des étoiles et de la lune... Je pense que tout ça ressemble bien à des idées d'elfes, non ?
Sinon, pour les numénoréens, les earendilyon, le "gris de la mer" me leur correspond-il pas ?
Hors ligne
Ca me parait un sujet qui est eminament dans le champs de l'interpretation (en particulier psychanalitique). Apres tous les debats animees sur le sujet sur ce forum ...
S'il y a bien un domaine ou il existe des theories fumeuses c'est bien l'interpretation des couleurs (surtout que ca se mele au mystiscisme/superstition). Desole mais l'eclat du gris par exemple ....
Ceci dit, le gris me fait penser a la melancolie/nostalgie du SdA. Par ailleurs, "la nuit tout les chats sont gris" et les elfes se sont eveilles sous les etoiles.
CdC
PS a strictement parler, la non-couleur c'est le noir
PPS dans les bouquins de Zelasny, chacun des princes d'Ambre a deux couleurs (associes a son blason , j'imagine). Je me souviens pas de la deuxieme (le bleu ?) mais pour Corwin, la premiere est le gris (faut dire qu'il est assez crepusculaire comme gars). Mais je m'egare ...
Hors ligne
Il est vrai que la couleur prédominante dans le Seigneur des Anneaux est bien souvent le gris. On ne retrouve pas facilement de trace de couleur vive.
Cependant il est quelques couleurs qui me sont aussi apparue lors de ma lecture:
- La couleur or est bien présente, dans les bois de Lorien par exemple, le toit de Meduseld, Les cheveux de certains Elfes dont Glorfindel, Galadriel,....
- La couleur argent (proche du gris mais c'est quand même un peu différente) pour les armes, casques, étincelant, le mithril qui miroite comme un flot d'argent,...
- La couleur verte pour les champs de Rohan, Aragorn ne dit il pas:
"The green earth, say you? That is a mighty matter of legend, though you tread it under the light of days!"
- La description que Gimli nous fait des cavernes du gouffre de Helm n'est elle pas pleine de couleur et de lumière.
- Le rouge n'apparaît pas tel quel, mais lors de la sortie de la compagnie de la Moria, celle ci est en feu, elle me parraît rouge de feu, chaude, un peu comme une image des "enfers", l'oeil de Sauron entouré de flamme.
- Le bleu, ma couleur, n'apparaît hélas que trop peu à mon goût. Elrond porte l'anneau bleu et protège Imladris grâce à celui ci. La mante bleue étoilée de la mère de Faramir, le bleu pâle de Dard.
-Un peu toute les couleurs lors du feu d'artifice du départ de Bilbo.
Mais il est vrai que Tolkien préfère opposer le noir au blanc, il parle de lieu sombre et d'éclat lumineux. La toure blanche contre la tour noire, l'éclat lumineux de la fiole de Frodon contre l'abscence totale de lumière dans l'antre d'Arachne,... Pour ne pas casser cette opposition, il ne peut faire intervenir des couleurs vives comme un rouge ou un bleu flamboyant. Entre les deux "couleurs" dominantes (noir et blanc), impartial se trouve le gris. Ainsi quand Gandalf prend pleinement part de tout ses pouvoir pour lutter contre Sauron, il passe au blanc.
En conclusion, il est vrai qu'à prmière vue peu de couleur ne nous viennent à l'esprit lors de la lecture du sda mais avec un peu de réflection elle sont bien présentent, bien que passant inapercues pour mieux permettre un contraste entre le blanc et le noir.
Sur ce Ulmo seigneur des eaux vous salue.
Hors ligne
Pur ma aprt, je distinguerais deux gris: celui de Gandalf ou des pélerins, et celui des Elfes.
L'un est l'incertitude d'un état pas encore accompli, l'autre est le reflet de l'argent.
Gandalf est gris avant d'être blanc, mais ce qui prime c'est qu'il soit blanc en fin de compte.
Pour le membres de la communauté c'est pareil, ils ont tous encore un choix à faire, quelque chose à accomplir pour se réaliser. Une fois que c'est fait, ils perdent cette couleur.
Les Elfes sont gris à cause de l'argent, leur regard, leux cheveux, leurs voiles, ect... sont souvent d'un girs argenté à ce qu'il me semble (à ce sujet, on se rend compte à quel point la traduction Grispoil est dommage).
Au sujet des couleurs, il y a tout de même Tom Bombadil et le couronnement d'Aragorn (je cois).
Hors ligne
Cher Vinyamar,
Si je ne me trompe pas, les couleurs du Couronnement sont le noir, le blanc et l'Argent ( mis à part le vert de la pierre Elessar )
Hors ligne
Cher Ulmo,
J'ai dit PEU de couleurs. Pas PAS de couleurs.
Oui, il y a de l'Or et de l'Argent. Surtout en Lorien.
Quant au bleu, tu as oublié la bannière des princes de Dol Amroth.
Lambertine
Hors ligne
Je pense que le gris est à percevoir comme état de promesse. Je reprend un peu ce que dit Vinyamar, mais en temps que médiation entre le blanc et le noir, le gris est le fléau de la balance. Mais un fléau temporaire, puisque Gandalf etc... (je ne ferais que répéter).
Pour le gris des Elfes, c'est un gris lumineux, certe, mais aussi profond (comme celui de l'Océan ou comme leur mélancolie). Là, il ne serait pas à percevoir comme le gris-médiateur, à mon sens, mais comme un état permanent, reflet de leur personnalité (en tant que peuple, et non en tant qu'individu : Legolas, par exemple, de par son nom et son caractère, est plus à associer au vert (ma couleur ;-D)).
Deux dimensions donc au gris : le gris passager entre le jour et la nuit, et le gris permanent, caractéristique.
J'espère être compréhensible.
Suilad
Laegalad
P.S. : salutation à Miriel : moi aussi j'aime les loups (un de mes totems ;-)) et les bouleaux (pleureurs surtout), et les ânes sont aussi entêtés que moi (non, un peu plus quand même). ;o)J'en entends qui disent que les ânes sont bêtes : je m'insurge, c'est faux!
Hors ligne
Dans mon mémoire, j'ai écrit quelques pages sur le gris, et les couleurs des Istari, mais en anglais. Si ça vous intéresse?
Hors ligne
Oui, çà nous intéresse .
Hors ligne
Oui ça nous interesse (y'a d'l'écho, là).
Hors ligne
Miriel > Moi aussi j'ai eu une vision bien différente du gris après avoir lu les magnifiques écrits du professeur Tolkien :-)
La question du gris de Gandalf m'intéresse beaucoup et j'ai hâte de lire ce qu'en a écit Cécile.
Quant au gris elfique, je me range assez du côté de Laegalad : non pas une médiation mais quelque chose de profond et duquel ressort une incontestable beauté.
Ce qui revient le plus souvent, c'est je trouve l'association du gris avec la clarté et la luminosité de la nuit se reflétant dans le regard des elfes. Ainsi Elrond est-il décrit ainsi :
"His eyes were grey as a clear evening, and in them was a light like the light of stars" (LotR, Many meetings).
On pourrait multiplier de tels exemples à l'infini mais ce qui compte selon moi, c'est que l'on a ici une image de la beauté de la nuit. Cette dernière n'est pas que ténèbre. C'est d'ailleurs encore plus flagrant dans la belle description de Lúthien qui figure dans le "Lay of Leithian" (HoME 3) :
"He gazed, and as he gazed her hair
within its cloudy web did snare
the silver moonbeams sifting white
between the leaves, and glinting bright
the tremulous starlight of the skies
was caught and mirrored in her eyes."
Bien que le mot "grey" ne soit pas employé ici, je me fait une idée assez précise de ce qu'il pouvait représenter pour le professeur.
L'association avec la mer est également très importante et là encore, c'est bien d'une couleur en tant que telle qu'il s'agit, et belle qui plus est, malgré (ou grâce à) la mélancolie qui s'en dégage et qui transparaît dans maints récits elfiques de Tolkien. J'aime ainsi beaucoup les descriptions des "sea-grey eyes" des elfes que nous offre Tolkien à plusieurs reprises.
Que dire également du gris des Sindar ?
Cette question me passionne et je pourrais en parler pendant des heures si la dure réalité de notre monde primaire ne m'appelait pas à d'autres tâches urgentes pour le moment ;-)
Finrod.
Hors ligne
Conclusion: tout le monde aime le gris elfiques non? J avais oublie le gris de locean, j aime beaucoup cette image. Je trouve les couleurs de Tolkien tres bien representee dans les dessins de Eissman, cf celui ou Arwen et Aragorn se rencontrent dans une foret de bouleaux.
En fait le plus etrange c'est que si on me demandait quelle est la couleur predominante chez Tolkien, je repondrais... le bleu! Par exemple malgre les textes de references je m'obstine a imaginer les cheveux de Luthien en bleu, les vetements en bleu... Jai meme la chance d'avoir une edition avec couverture bleue. Comme quoi on peut donner une impression de couleur en ne citant presque jamais cette couleur...
Miriel
Hors ligne
Le bleu ? Affaire de goûts personnels, sans doute ;-)... Pour moi ce serait plutôt le gris, le vert et la bruyère... Je dévis je dévis... ;oD
Alors, ce mémoire sur le gris ;-)?
Suilad
Laegalad
Hors ligne
Eh! c'est pas sur le gris, mais j'ai consacré une partie à la signification des couleurs chez Gandalf et Saroumane en particulier.
Je l'envoie à Cédric dès que possible (je suis en GB pour l'année, et je n'ai pas un accès internet chez moi!)...
titC
Hors ligne
J’aimerais faire remonter ce fuseau qui ne me semble pas avoir épuisé le sujet.
Bien qu’une autre idée soit déjà perceptible à la lecture des messages des uns et des autres , on parle ici plus de la symbolique de cette « couleur »dans ses différentes tonalités et de son effet sur les choses et les êtres auxquels elle s’appliquent comme des états qu’elle suggère mais de manière ponctuelle.
Mais pour ma part je me demande si cette réitération presque excessive du gris ne pourrait pas être appréciée de façon plus globale (à défaut de moyens plus complets, il suffit de faire fonctionner le moteur de recherche sur ce terme pour constater le nombre d’occurrence dans la seule section du légendaire).
Cette insistance m’apparaît comme une intention délibérée de Tolkien
et me fait davantage penser à un procédé littéraire qui, à ma connaissance serait original et génial. Cette pensée me revient avec force depuis ma réflexion sur Osgiliath où Tolkien, de mon point de vue , oriente (dirige) les pensées de son lecteur en agissant subrepticement sur son subconscient par d’adroits procédés comme la répétition de mots, de phrases apparemment négligemment reproduites à plusieurs dizaines de pages d’intervalle pour relier des instants d’émotion ou simplement fondre dans notre esprit des scènes vécues à des instants différents comme autant de moyens propres à stimuler notre mémoire, semblables à ce qu’on pourrait appeler dans un certain jargon des solutions de continuité !
Telle cette réitération du mot « histoire » aux « Escaliers de Cirith Ungol » qui me (nous ?) ramène « au Miroir de Galadriel » pour évoquer « ce qu’il y a de bon en ce monde, qui est menacé et mérite qu’on se batte » (pardon de vous rappeler à nouveau ce sinistre passage !)
N’est-ce pas par cette utilisation fréquente du gris que Tolkien a intentionnellement projeté dans notre esprit cette mélancolie qu’on associe généralement à cette tonalité et qui génère des sentiments tels que ceux exprimés par Ylem dans le fuseau « happy End »
....forts accents desesperants, tristesse face aux separations, au caractere ephemere de l’histoire du monde et de chacun, a l’injustice, melancolie face a la perte du « merveilleux », du temps de l’innocence, de la nature preservee,
puis quelques promesses, quelques lueurs, quelques taches de couleur, mais bien ephemeres aussi, dans un monde decidement tres sombre lors des moments de crise ou "entre gris clair et gris fonce", dans le quotidien.
C’est ce melange de sentiments dont je ne peux me departir, a chaque fois que je relis l’epilogue du SDA. (Ylem.)
et son intention n’était-elle pas encore plus ambitieuse à savoir influencer l’ensemble du récit d’une symbolique plus significative, exprimant la neutralité ou l’oscillation permanente entre le noir et le gris , qu’on pourrait lire comme une démonstration de l’absence totale de frontière entre le bien et le mal.( à ajouter si c’était encore nécessaire en tant qu’argument supplémentaire contre le manichéisme du SDA )
Toute cette réflexion n’est peut-être pas originale !!
Mj
Hors ligne
MJ
Je lis avec intérêt:
"Cette insistance m’apparaît comme une intention délibérée de Tolkien
et me fait davantage penser à un procédé littéraire qui, à ma connaissance serait original et génial. Cette pensée me revient avec force depuis ma réflexion sur Osgiliath où Tolkien, de mon point de vue , oriente (dirige) les pensées de son lecteur en agissant subrepticement sur son subconscient par d’adroits procédés comme la répétition de mots, de phrases apparemment négligemment reproduites à plusieurs dizaines de pages d’intervalle pour relier des instants d’émotion ou simplement fondre dans notre esprit des scènes vécues à des instants différents comme autant de moyens propres à stimuler notre mémoire, semblables à ce qu’on pourrait appeler dans un certain jargon des solutions de continuité !"
L'obsédé du mariage de la carpe et du lapin que je suis ne peut voir dans le procédé que tu décris qu'un avatar du "grundthema" wagnérien (plus communément appelé leitmotiv, motif conducteur).
Ce procédé n'a pas été inventé par Wagner, mais il est le premier à l'avoir utilisé systématiquement pour construire ses drames musicaux.
Un exemple très fort de ce procédé à la fin de l'Or du Rhin,
Lorsque Wotan chante, avant de pénètrer au Walhalla:
"Du matin jusqu'au soir,
Il fut conquis
sans joie, dans la peine et la peur!( in Müh' und angst )
La nuit approche: contre ses maux,
il nous offre un abri"
Non seulement ce court texte résume le noeud dramatique de tout ce qui s'est déroulé précédemment, mais la musique révèle le sens profond des paroles de Wotan en déroulant sous ses mots une formulation musicale de "l'anneau", alors que l'anneau même n'est pas cité! qui plus est, ce motif de l'anneau est présenté dans une orchestration nouvelle, où domine les cordes (alors que "l'anneau" précédemment fut le plus souvent joué par les bois) cette couleur particulière s'accorde à la nuit qui approche, mais permet aussi l'association demi-consciente chez l'auditeur "peine-peur-nuit-maux = anneau", équation qui sera amplement développée par la suite.
Si tu préfères un exemple littéraire (je sais que certains d'entre-vous sont rétifs dès que l'on parle de W...) Proust est un grand virtuose de ce procédé ("petit pan de mur jaune")...
mais P l'a pris à W...
Dernière chose: j'ai lu quelque part que lorsque l'on interrogea Tolkien sur la musique qui conviendrait pour son oeuvre, il cita Weber.
Wagner fut un grand admirateur de Weber.
Entre ce W et ce W, je vous laisse après tout le soin de choisir celui qui vous convient le mieux.
En tout cas, mise à part la comparaison (fondée me semble t-il) avec W, ce thème de la couleur chez T m'intéresse. Quant au procédé, il faudrait savoir s'il n'a pas pu l'emprunter à quelqu'un d'autre encore, en sachant qu'un emprunt chez un créateur n'est pas forcément un vol ni un viol.
Comme disait Stravinsky "il ne suffit pas de violer Euterpe, faut-il encore lui faire de beaux enfants"
Je pense que Tolkien n'a pas à rougir de ses enfants, et c'est là l'essentiel.
A PLUS
Hors ligne
Tiens? Stavinsky aussi? Dumas Père a dit à peut près la même chose, mais au sujet de l'Histoire... :-).
La symbolique du gris dans le Seigneur des Anneaux pourrait aussi être interprétée comme une nuance crépusculaire, entre jour et nuit, appliquée à un monde en train de disparaître. Cette couleur est surtout associée aux Elfes et aux Rôdeurs, descendants des Numénoréens, deux peuples en voie d'extinction (ou de disparition). C'est vrai qu'en ce sens, elle ajoute encore à la mélancolie qui plâne sur l'oeuvre, mélancolie liée à la sensation de perte, de fin d'une époque.
Cette couleur sert aussi à caractériser les personnages : utilisée par les Elfes, elle évoque une forme d'élégance très épurée, sobre, discrète et raffinée à la fois. Par ailleurs, lorsqu'ils traversent les bois enveloppés de manteaux gris pour rejoindre les Hâvres (Gris aussi), elle leur assure d'une part, discrétion et quasi invisibilité au yeux des mortels, d'autre part, renforce cette impression de crépuscule, de lumière d'entre-deux, appliquée à un peuple qui disparaît du monde physique de la Terre du Milieu. Valinor, par contraste, apparaît plutôt colorée dans le Silmarillon. On peut donc supposer (et on l'espère pour eux!) qu'ils retrouveront là-bas les couleurs et la joie de vivre qu'ils ont perdue dans un monde qui change et évolue trop vite pour leur immortalité.
De même lorsque Tolkien en revêt les Rôdeurs, le gris sert aussi à insister sur la discrétion et le secret dans lesquels ils sont tenus de vivre, ainsi que l'ingratitude de leur tâche. Le manque d'éclat et de visibilité de leur tenue trahit aussi le peu d'estime et de reconnaissance sociale qui leur sont accordées.
Rappelons aussi que les Hobbits, représentants de l'hédonisme et de la joie de vivre, aiment, eux, les couleurs vives.
Enfin, on a beaucoup évoqué plus haut dans ce fuseau le gris de la mer, que Tokien aimait. On peut aussi penser à la beauté changeante des ciels gris d'Angleterre, qu'il a peut-être aussi fait passer dans les yeux de certains de ses personnages.
Finalement, bonne idée, MJ d'avoir fait remonter ce fuseau. D'abord parce que je ne le connaissais pas (encore). Ensuite parce qu'effectivement, il y aurait encore beaucoup à dire sur le symbolisme des couleurs en général chez Tolkien.
Hors ligne
Melilot :
J’adore moi-même ce fuseau ! Il me paraît feutré, vaporeux, reposant tout imprégné de ce gris si suggestif (quand il veut l’être), dans le registre de l’harmonie et de la sérénité !!
« quand il veut l’être » : j’ai ajouté cette restriction car en écrivant je me suis moi-même apporté la contradiction en songeant à tout ce que ce gris pouvait avoir de menaçant, d’angoissant lorsqu’il se voulait inquiétant !
Alors la symbolique « positive » qui nous vient je crois en premier à l’esprit comporte immédiatement son corollaire tout aussi prégnant :le gris des « rôdeurs », n’est-il pas à la fois celui du secret, de la dissimulation et celui de la modestie comme tu le suggère, le gris des Elfes évoque une forme d'élégance très épurée, sobre, discrète et raffinée à la fois, mais il trahit aussi leur appartenance ambiguë au monde des hommes.
Comment expliquer qu’un terme unique puisse vehiculer tant d’émotions diverses, tant de sentiments ?
Il me semble en effet, dans un premier temps, qu’il agit essentiellement sur nos cordes sentimentales ! mais il ne prend sa signification qu’attaché à un autre terme, à une autre expression .
Par élimination, on peut dire par ailleurs qu’il n’exprime jamais une idée d’euphorie, de franchise, de netteté, de clarté, d’évidence !
C’est donc le flou , l’incertain, le mystère !
Ce à quoi chacun de nous apporte sa propre réponse , son degré d’intensité émotionnelle, peut-être « la part du lecteur » !
Le gris serait alors notre instrument ou notre palette pour compléter ce que l’auteur nous offre !
Et dans ce cas Tolkien l’aura poussé au paroxysme !!!
Evidemment il faudrait développer tout ça ! j’ai peur de ne pas être très claire ! Malheureusement j’ai peu de temps et je voudrais aussi répondre à Lindoro qui compare cette redondance de gris au leitmotiv musical ou au petit pan de mur jaune qui éclaire la vue de Delft?
Je serais prête à partager ton point de vue si le gris comparé au leitmotiv avait pour objet uniquement de nous inviter là où il apparaît, au mystère et à notre implication, ce qui serait en faveur de ma « théorie » précédente !
Mais ton association musicale me suggère une autre idée bien qu’encore très vague , en rapport avec le choix de Tolkien pour l’origine du monde dans la « Grande musique » ! (encore une clé ?…)
Mj
Hors ligne
Il ne m'a pas semblé inintéressant de faire un petit détour par un dictionnaire de symboles pour voir ce qu'on y disait du gris.
J'y ai trouvé trois références principales :
La première à la symbolique chrétienne, le gris, comme cela a déjà été dit, étant la couleur de la résurrection. Cependant le pourquoi de la chose n'est pas développé, aussi cela reste un peu terne comme piste. Toutefois, on pourrait se demander si le fait que Gandalf perde son gris lors de sa "résurection" n'est pas à mettre en relation avec cela ?
De plus, au Moyen-Age, le gris est la couleur du manteau du christ lors du jugement dernier. J'ai essayé de voir si cela pouvait éclairer à nouveau à propos du personnage de Gandalf, mais je ne suis pas convaincu, et je pense que la couleur grise de Mithrandir est plus une référence au manteau gris d'Odin errant à travers le monde qu'au Christ.
Enfin, pour finir de balayer les références chrétiennes (sans dictionnaire des symboles cette fois) j'évoquerai le gris monastique, signe de la médiocritas, c'est à dire la couleur du juste milieu, celle de l'humilité revendiquée par certains ordres monastiques. En l'occurence, je pense que le manteau gris de Gandalf est lié à cette acception humble du gris, car il est celui qui refuse de prendre la tête du Conseil et la laisse à Saruman, ou encore celui qui refuse de prendre l'anneau pour son compte. Le gris du manteau de Gandalf serait symbole d'humilité, car il est terne, mais le gris de la mer, ou le gris argenté des capes elfiques me semble échapper à ce schème de lecture.
J'en viens donc à la seconde référence développée dans le dictionnaire des symboles, et elle me semble nettement plus éclairante sur la nature du gris, et peut-être sur ce qu'il peut signifier chez Tolkien : "Dans la génétique des couleurs, c'est semble-t-il le gris qui est perçu en premier lieu, et c'est le gris qui reste pour l'homme, au centre de sa sphère des couleurs." L'enfant prend conscience du monde en gris, et il devient le centre du monde de la couleur. L'homme est donc gris au centre du monde chromatique, représenté par analogie avec la sphère céleste, au centre de la sphère chromatique. S'en suit un long développement sur la composition de cette sphère chromatique (Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, collec. Bouquins) conclut par le fait que "chacun se tourne donc inconsciemment vers la région chromatique à laquelle il appartient. [...] La couleur devient significative pour l'homme, pour les peuples ou encore peut-être pour l'humanité, d'une manière irraisonnée et imprévisible."
Il ressort donc que le gris est une couleur neutre par excellence, mais pas seulement comme le mi-chemin entre le blanc et le noir, mais comme le coeur de la sphère chromatique.
Dès lors, on comprend pourquoi Gandalf, âme du combat contre Sauron, est en gris au coeur du Conseil multicolore. Ce gris devient signifiant du juste milieu (référence à la médiocritas) contre les extrêmes que sont le noir de Sauron, ou le blanc de Saruman. Certes, Gandalf devient par la suite blanc, et Saruman se détache de celui-ci. Je pense ne pas extrapoler en disant que Tolkien montre à travers Saruman que le blanc est un chemin extrême d'où il est aisé de basculer. Gandalf préfère le gris, et n'aborde les choses qu'avec le blanc, certes plus éclatant et puissant, qu'en dernier recours.
Du point de vue de la construction chromatique du seigneur des anneaux, cette prédominance du gris me semble l'inverse du leitmotiv, qui lui est signifiant et tire le lecteur vers une disposition précise de son état d'esprit (fort justement, le petit pan de mur jaune, comme la madeleine, ou encore les petits papiers japonais de Proust). Le gris serait plutôt couleur de liberté, qui permet à chacun d'avoir son accpetion chromatique du livre : ainsi qui remarquera plutôt le bleu ou le vert chez les elfes, se souviendra plutôt du rouge des joues hobbits ou du rouge sanglant des Suderons, etc...
A ce titre le gris-bleu de la mer, ou le gris argenté elfique me semblent des couleurs à part entière. Il faudrait dès lors les détacher du gris neutre du vêtement de Gandalf, qui lui peut accpeter les éclairages.
Enfin, la troisième référence est celle à l'Inconscient : "les rêves apparaissent dans une sorte de brume grisâtre, ils se situent dans les couches reculées de l'Inconscient qui demandent à être éclairées par la prise de conscience. De là l'expression se griser pour être à moitié ivre, c'est à dire dans l'état d'obscurcissement qu'est la semi-conscience."
Le gris est alors puissance de dissimulation. Face à l'oeil de Sauron, symbolique de la conscience du mal qui est en chacun, le gris devient puissance de résistance. Gandalf se dissimule sous le gris, mais aussi les elfes, dont les vraies couleurs - vertes, bleues, argent - ne transparaissent que par reflet pour éviter la prise de conscience de leur existence par l'oeil. D'ailleurs, Rivendell, ou la Comté, sont géographiquement séparées du Mordor par le flot gris, et Sauron ne peut pas les atteindre directement. Il doit dépêcher ses émissaires aveugles, les Nazgûl, pour agir là-bas.
Il me semble aussi que le gris ne soit pas qu'un moyen de dissimulation vis-à-vis de l'oeil de Sauron, mais aussi par rapport à l'oeil du narrateur. Le gris est la couleur du merveilleux, et il est ce qui s'estompe depuis les hâvres gris, alors que les elfes amorcent leur retour définitif vers Valinor. Le gris, ce sont les frondaisons de Fangorn, les manteaux des elfes, Gandalf, les hâvres des elfes, les graines de Lorien (la boîte de Sam remplie de fine poussière argentée), mais les hommes du Gondor portent des tabards sable et blanc, ceux du Rohan le vert, ceux de Dol Amroth le bleu. Le gris n'est pas absent (ne serait-ce que le fer des armures) mais il n'est plus la gamme chromatique esthétique, il est l'accessoire, l'utile : Les nains ont des armures de fer, mais préfèrent la couleur de l'or.
Donc le gris pourrait s'interprêter comme le filtre chromatique entre la conscience raisonnée du lecteur, qui refuse la féerie du monde de Tolkien, et les éléments merveilleux dont celui-ci est pétri. Un forme de moyen stylistique de renvoyer le lecteur vers son inconscient, seul moyen pour lui d'apréhender toute la richesse de la matière d'Arda.
Hors ligne
Je crois que dans la troisième partie de ton message tu as développé et d'une manière beaucoup plus experte ce que je pressens exactement:
Le gris serait plutôt couleur de liberté, qui permet à chacun d'avoir son acception chromatique du livre
ou
Donc le gris pourrait s'interprêter comme le filtre chromatique entre la conscience raisonnée du lecteur, qui refuse la féerie du monde de Tolkien, et les éléments merveilleux dont celui-ci est pétri. Un forme de moyen stylistique de renvoyer le lecteur vers son inconscient, seul moyen pour lui d'apréhender toute la richesse de la matière d'Arda.
Tolkien aurait donc privilégier ce moyen pour permettre notre adhésion à son oeuvre en autorisant ce degré de liberté et d'indépendance.
N'est-ce pas ce qui lui permet de toucher des individus d'horizons très différents?
Mais quel est son degré de "volonté" ?A-t-il usé consciemment du procédé? ou bien sommes nous en face de sa propre vision du monde qu'il a créé?
Mj
Hors ligne
Chère MJ
J’avais préparé un laïus mais l’intervention éclairée de Pierre de Lune m’amène à nuancer ma position.
Je n’opérais pas de comparaison entre la technique du leitmotiv adaptée à la littérature et le gris chez Tolkien, mais je disais pour répondre à Ta supposition
« Cette insistance m’apparaît comme une intention délibérée de Tolkien
et me fait davantage penser à un procédé littéraire qui, à ma connaissance serait original et génial. »
que le gris me semblait être lui-même un leitmotiv, comme ont pu l’utiliser avant lui un certain nombre d’écrivains, dont Proust.
Cette explication, forcément réductrice (W lui-même appréciait peu les objets musicaux catalogués par les soins de von Wolzogen, inventeur du leitmotiv, il les trouvaient trop réducteurs de ses intentions) n’épuise bien sûr pas le sujet et l’éclairage symbolique apporté par Pierre de Lune est en ce sens plus fructueux, car il réintroduit du jeu et de la liberté là où l’approche leitmotivique peut apparaître par trop mécaniste.
Maintenant,faisons-nous vigoureusement mal à l'épaule en affirmant que La liberté et l’usage conscient que l’on en a est un thème fondamental chez Tolkien .
Le personnage de Frodo, qui sait et agit en conséquence dans la force COMME DANS LA FAIBLESSE, m’apparaît par exemple éminemment plus accompli que le Siegfried wagnérien, qui ne sait pas, ou pire feint peut-être de ne pas savoir, et est agi plus qu’il n’agit dans la plus parfaite inconséquence. ( c.f ce que disent de lui les filles du Rhin qui lui demandent de leur donner l’anneau et essuient un refus : " Venez, mes soeurs! Fuyez ce fou! Le héros s'imagine sage et fort, alors qu'il est captif et aveugle. (...) Il connait des runes, et ne s'y réfère pas!" Crépuscule des dieux, III-1.
Le gris comme thème de la liberté du sujet lecteur en rapport avec l’objet texte (je me permets de résumer la chose en ces termes et j'espère ne pas trahir l'esprit) m'apparait en conséquence en parfaite adéquation avec l'expérience de Tolkien qui est la mienne.
J'aimerai toutefois ajouter que le leitmotiv dans son acception première et musicale est beaucoup plus subtil que le bottin mondain raillé par Debussy ou l'énumération scholastique pieusement consignée par von Wolzogen, et qu'il peut-être aussi couleur de liberté pour l'auditeur.
Pour rester ainsi sur le thème de la couleur (et sans jouer sur chromatisme visuel et chromatisme musical , thème en soi ), le chef d'orchestre Jeffrey Tate faisait naguère remarquer que les leitmotiv dans "l'Or du Rhin", prologue de "l'anneau du Nibelung", sont "comme des couleurs primaires"( l'avant scène opéra, fascicule sur le Crépuscule des dieux, "diriger le texte").
Mais au fur et à mesure que l'oeuvre avance tout au long de ses 4 parties, les leitmotiv perdent de leur littéralité scénique immédiatement signifiante au profit d'un réseau de symboles polysémiques.
Un exemple célèbre est le moment où Siegfried est confronté à Brunnhilde, la femme endormie, et qu'il fait l'expérience de la peur. Ce n'est pas alors un quelconque thème signifiant "Brunnhilde" ou "peur" que nous entendons, mais le motif précedemment associé à Fafner-dragon dans un contexte tout différent. L'auditeur attentif et pas simplement consommateur de bruits wagnériens est donc amené à s'interroger , confronté qu'il est à sa propre liberté de sujet auditeur en rapport avec l’objet musique.
Je terminerai, MJ, pour initier une éventuelle causerie sur Tolkien et la musique, en laissant la parole à la musique elle-même telle qu'elle s'exprime au prologue de l'Orfeo de Monteverdi (je vous l'offre en italien, c'est plus beau: puisse la musique du verbe agir comme le filtre chromatique dont parle Pierre de Lune)
"Io la Musica son, ch'a i dolci accenti
so far tranquillo ogni turbato core,
et or di nobil ira et or d'amore
posso infiammar le più gelate menti.
Io su cetera d'or cantando soglio
mortal orecchia lusingar talora,
e in questa guisa a l'armonia sonora
de la lira del ciel più l'alme invoglio."
Hors ligne
très beau sujet.
je pensais avoir posté sur ce fuseau : est-ce que quelqu'un a assisté à l'intervention d'hervé aubron, sur ce sujet, lors de la semaine Tolkien à Rennes ? son article va paraître dans le recueil, mais peut-être avez vous déjà entendu sa communication
Vincent
Hors ligne
Vincent : je n'étais pas à la semaine Tolkien à Rennes; pourra-t-on se procurer le recueil ? existe-t-il un autre moyen de lire l'article sur ce sujet ?
Lindoro: quelle tristesse de ne pas répondre à ton message se terminant sur un couplet si flatteur à l'oreille.
Mais je suis jusqu'à présent restée insensible au chant wagnérien et il m'est difficile d'apprécier le leitmotiv et ses effets dans la musique de ce compositeur. Pour ne pas te peiner, parce que je crois lire tout ton attachement à ce musicien, j'ajoute que mon goût est plus tributaire d'une certaine sensibilité qu'à des principes ou des préjugés. J'aime la musique plus facile où la fonction mélodique est plus évidente.
Pour le gris en tant que leitmotiv , je ne doute plus que la répétition de cette couleur produise un effet semblable dans notre esprit; mais pour moi le gris de Tolkien va plus loin encore.
Dans l'exemple que tu cites :
« « Un exemple célèbre est le moment où Siegfried est confronté à Brunnhilde, la femme endormie, et qu'il fait l'expérience de la peur. Ce n'est pas alors un quelconque thème signifiant "Brunnhilde" ou "peur" que nous entendons, mais le motif précedemment associé à Fafner-dragon dans un contexte tout différent. L'auditeur attentif et pas simplement consommateur de bruits wagnériens est donc amené à s'interroger , confronté qu'il est à sa propre liberté de sujet auditeur en rapport avec l’objet musique. » »
...certes du simple motif répétitif évocateur, nous passons à un écho plus lointain, à une association d'impressions qui sollicite davantage l'imaginaire de l'auditeur. Mais la peur suggérée est néanmoins celle que l'idée du Dragon nous a déjà inspirée. Elle est à mon sens unique et définitive.
Dans sa magie, le gris nous permet au contraire d'associer aux images ou aux sentiment qui s'y rapportent, toutes les nuances que nous dictent notre caractère, notre tempérament, nos connaissances ou même le climat du moment. C’est actif, mouvant , totalement subjectif !
Ainsi je me suis amusée à le poursuivre dans 4 chapitres :
-Chapitre VII :Le miroir de Galadriel : 24 pages (editions pocket pour pouvoir griffonner ), 9 occurrences de gris ,11 si on tient compte de Gandalf le Gris.
-Chapitre VIII :L’Adieu à la Lorien : 19 pages et 10 occurrences
-Chapitre IX : Le grand fleuve : 26 pages et 10 occurrences
-Chapitre X :La Dissolution de la communauté : 19 pages et seulement 2 occurrences
Dans le 1er de ces chapitres nous pénétrons dans la Lorien . La lumière éclate partout, c’est une avalanche de blanc, d’or et d’argent , un éblouissement !
Pour moi ces 9 ou 11 gris viennent tempérer la lumière, modérer notre enthousiasme joyeux pour un Eden menacé par les ténèbres qui s’insinuent. Une incitation à nous rappeler que la communauté apporte avec elle le souci.
La tonalité que nous prêtons à ces gris déterminent l’intensité que nous voulons pour les différents arguments du texte ; notre esprit va-t-il privilégier le flou gris dont sont revêtus les elfes ? ou le gris inquiétant qui cache Gandalf à la vue de Galadriel ? est-ce le gris nostalgique du souvenir de Frodon pour sa Comté ? ou bien le gris angoissant de la route que Frodon perçoit dans sa vision ?
Dans l’adieu à la Lorien la répétition est flagrante (10 occurrence pour 19 pages !Nul doute qu’elle désire traduire la mélancolie du départ avec insistance ;Mais quelle intensité commune ou permanente donne une nuit grise. Est-elle d’un gris profond , angoissant ou mystérieux ou encore simplement triste.
Des capes grises , des bateaux gris, des cordes grises , des flots gris, du bois gris ….un monde gris, un pays gris, une nuit grise...
Pauvreté de vocabulaire ??
Le degré d’intensité de la tristesse ou de la mélancolie est pour moi laissé volontairement au lecteur
Même procédé dans le chapitre suivant mais avec moins d’insistance ; ce n’est qu’un prolongement du chapitre précédent et le sentiment de séparation s’estompe.
Chapitre X La dissolution de la communauté : Ici nous ne trouvons que 2 occurrences pour 19 pages .
C’est évident l’auteur a repris en main la narration, nul besoin de liberté pour le lecteur ; peut-etre le procédé fait-il place à un autre qui m’échappe !
Tantôt je parcourais le bel ouvrage de P Carlier « Homère » et je suis tombée sur cette phrase à propos des épithètes grecques dans la tradition de poésie orale :
« « « Faut-il attribuer ce style formulaire à la pauvreté d’imagination du poète ou doit-on au contraire y voir la marque d’une esthétique raffinée soucieuse de ménager de subtils échos ? » » »
Je ne pense pas que ma démonstration soit très éloquente , il faudrait un autre niveau d'expertise pour clarifier une idée si exclusivement du domaine de la sensibilité et de la subjectivité ....
Mj
Hors ligne
Après de long mois d'absence, me revoilà !!
Peut-être vais-je faire du hors-sulet alors escusez-moi d'avance...
Ce qui m'as surtout marqué sur les couleurs dans Tolkien, ce sont les yeux. En effet il me semble qu'un grand nombre de personnes ont les yeux gris, de Gandalf à Aragorn en passant par les rohirrims ou les habitants du Gondor (je ne connais pas le therme,désolé).Et pourtant je trouve que les yeux gris sont assez communs, ou pas très resortant. Alors pourquoi ce choix de leur faire des yeux tristes? Pourquoi ne pas leur avoir donné des couleurs vives ou extravagantes pour les démarquer ou faire resortir les races ?
Bis' élanore.
ps: Je viens de m'apercevoir que mon sujet n'étais pas clair... Une petite recherche et je reviens me préciser demain !
Hors ligne
tant qu'on y est...connaît-on la couleur des yeux de Frodon ?
Hors ligne
Bruns chez les Hobbits? Non? (Faudrait que je vérifie).
Hors ligne
MJ a écrit :
>pour Vincent : je n'étais pas à la semaine Tolkien à Rennes; pourra-t-on se procurer le recueil ? existe-t-il un autre moyen de lire l'article sur ce sujet ?
le recueil paraîtra dans quelques mois. vous serez tenus au courant, bien sûr.
V
Hors ligne
Kementari: on peut se poser la question: que nous aurait apporté: les yeux d'un bleu outremer pour Arwen, bleu de cyan avec des petites étoiles pour Legolas, vert émeraude pour Aragorn, noir de suie pour Lurtz, chocolat pour Frodon ?
D'une part je ne pense pas que le technicolor soit l'effet recherché par Tolkien
Et puis n'aurait-il pas là aussi volontairement renoncé à nous imposer la couleur d'un regard, plutot que d'y projeter une caractéristique physique où certains ont pu lire une intention douteuse en n'y voyant que du bleu?
Enfin pourquoi un regard gris serait-il triste ?
Mj
Hors ligne
Vincent: message croisé! merci pour ta communication :-)
Mj
Hors ligne
Chère MJ
Toujours beaucoup de richesse sur ce fuseau...
Ne t'inquiète pas, je ne suis pas un wagnérien atrabilaire ni énamouré: le wagnérisme a fait beaucoup de mal à Wagner, mais c'est un peu tant pis pour lui, car d'une certaine façon il l'a voulu.
Ma citation de l'Orfeo, tu l'auras compris, est là aussi pour ouvrir d'autres voix dans les parallèles chromatiques qui nous occupent.
Je me permets toutefois de préciser que le dragon chez Wagner ce n'est pas que la peur associée simplement à l'objet "dragon", mais c'est aussi la communion avec la nature, la connaissance des choses cachées.
Le sang du dragon qui le brûle met Siegfried en communion intime avec la nature, il comprend dès lors le chant des oiseaux, il fait l'expérience de la mort et en voyant Brunnhilde qui bientot va s'éveiller à son contact il s'éveille à la conscience du monde: sans cette prise de conscience sans doute aurait-il été impuissant à l 'éveiller.
C'est tout cela à mon sens qui provoque sa peur. La "couleur dragon" ce n'est pas que l'association "j'ai vu naguère un dragon il ne m'a pas fait peur mais maintenant que je vois la femme je comprend ce que réprésentait cette vilaine bête et j'ai peur" (je passe en outre sur le ridicule relatif de cette situation en soi...)
Je comprend toutefois parfaitement ta sensibilité musicale, je dirai avec tout l'excès de mon esprit classificateur, que ta sensibilité est plus debussyste que wagnérienne. Pour le gris de Tolkien, je songerais alors plutôt à des pièces commes "nuages" ou "sirènes"...
Je vous laisse méditer sur tout cela.
Lindoro
Hors ligne
Je viens de faire un tour sur le fuseau du TILKAL, et voici ce que dit Silmo (simple copié-collé ;o), les emphases sont miennes...) :
Toujours dans HoME X, Morgoth'Ring (édition de 1994), on lit plus loin pp. 400-401:"It is quite possible, of course, that certain 'elements' or conditions of matter had attracted Morgoth's special attention (mainly, unless in the remote past, for reasons of his own plans). For example, all gold (in Middle-Earth) seems to have had a specially 'evil' trend - but not silver."
Voila qui est doublement clair. D'une part, il y a des métériaux plus ou moins corrompus par Morgoth et c'est le cas de tout l'Or (pas de l'argent); d'autre part, Tolkien précise que cette corruption générale de l'or ne concerne que celui de la TdM, et donc pas celui du Royaume Béni.
(Pardonne moi, Silmo, pour ce plagiat :o)) L'argent, le gris-argent serait donc seul à ne pas être perverti, à garder sa pureté originelle.
Et pour Debussy - dont je me suis (re)découverte une passion il y a quelques semaines... La clarté argentée de Clair de Lune, dont j'ai trouvé une version à la harpe encore plus aérienne que celle que j'avais au piano, me semble parfaitement convenir à une promenade dans une forêt elfique traversé par un cours chantant ;o)...
Hors ligne
> Laegalad Je connaissais bien moi aussi la version piano du Clair de Lune mais pas cette même pièce jouée à la harpe... Merci beaucoup pour cette découverte argentée, belle, et comme tu le dis, presque elfique ! Doran - grand consommateur de Debussy, à ses heures
PS: Ben, ne serais-tu pas tenté par une petite interprétation de ce morceau à la harpe lors de la prochaine rencontre jrrvf ? :)
Hors ligne
Il n'y a pas de plagiat Laegalad :-))
Mais il faut que je précise mon propos car Tolkien ne dit pas que l'argent est totalement incorruptible mais seulement qu'à la différence de l'or, il n'a pas une grande disposition à être corrompu...
Silmo
Hors ligne
Silmo, je m'étonne de ton texte: pourquoi l'or serait-il plus corruptible?
Il est plus corrompu et par là plus corrupteur, mais il ne me semble pas que le fait que Morgoth s'y soit interressé implique une prédisposition inhérente à l'or, ou bien je me plante quelque part?
Hors ligne
Attention Jacques (VerteJoux), de ne pas me faire pas dire ce que je n'ai pas écrit :-))
Je n'ai pas dit que l'Or était plus corruptible que d'autres matières mais simplement précisé que l'argent n'était pas incorruptible.
J'aurais dû être encore plus clair : l'argent... "n'a pas une grande disposition à être corrompu...par Morgoth car celui-ci s'est plus intéressé à d'autres matières"
A priori toutes les matières d'Arda sont corruptibles (encore qu'on pourrait parler du cas particulier de l'eau qui contient toujours le pouvoir d'Ulmo)
Mais pour l'Or, il n'est effectivement pas plus corruptible que la pierre ou le bois... pourtant, au final, il est plus corrompu que d'autres éléments, et ceci de manière générale en TdM, parce que Morgoth s'est focalisé sur ce métal (c'est ce que nous dit le passage de HoME X que je citais dans le fuseau "Et le Tlkal dans tout ça").
Est-ce plus clair ainsi?? :-)
Silmo
Hors ligne
Toujours parcourant ma vieille histoire de la littérature anglaise évoquée dans le fuseau « La francophobie de Tolkien » je relève un passage qui me semble étonnamment pertinent.
Je le précise à nouveau mon édition est de 1965 mais l’originale est encore plus vieille et j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ressortir de vieux fantômes (Maglor : je suis désolée ;-)))
Legouis disons-le tout de suite préférait la poésie Anglaise née avec Chauceur plutôt que l’Anglo-Saxonne et se plaisait à démontrer le positif que le franc-normand avait apporté à la langue Anglaise.
En substance, il reprochait à l’anglo-saxon et aux textes anciens cette austérité, ce pessimisme, ce scepticisme pour le bonheur terrestre, exprimé dans une langue qu’il disait assombrie par l’accumulation des consonnes, au détriment des voyelles sonores qui avait produit un lexique empreint de tristesse et de mélancolie.
(Je cite ce passage pour introduire la suite et non pour déclencher une polémique sur le jugement de Legouis !)
Selon lui, donc, les normands auraient apporté avec notre vieux français , la lumière qui devait en quelques siècles illuminer la langue et la poésie anglaise.
Je vous épargne la longue démonstration trés imagée et un peu emphatique.
Mais l’intérêt de ce texte aujourd’hui, réside dans le fait que cette lumière, cette clarté, Legouis l’attribuait à des expressions colorées, à la prédominance des voyelles sonores et en particulier à un mot dont il a relevé la redondance dans plusieurs textes de l’époque de référence notamment dans La Chanson de Roland :
« « Le propre de la langue d’oil était en somme moins la couleur que la simple lueur, la lumière blanche ou encore cette transparence de l’eau de roche de la fontaine pure sur un lit de sable fin……..
« « Le mot « cler » (clair) qui exprime cette sensation est en lui-meme une véritable réussite et sa valeur a été si bien sentie par nos vieux poètes qu’ils en ont fait leur vocable préféré, le mot qui donne à leurs poèmes leur atmosphère.
C’est le mot de prédilection du chantre de Roland et il serait curieux de compter les vers où il figure dans l’épopée faisant tableau par l’heureuse place qu’il occupe »
(Suivent les vers de la Chanson de Roland qui contiennent ce mot)
Legouis poursuit :
"Cette même blancheur est partout dans Chrestien de Troyes"
(4 vers de Chrétien)
« Or c’est de la perception de cette lueur et de l’effort fait pour les reproduire que naitront les premiers beaux vers de la langue Anglaise renouvelée du 14siècle. Il n’est pas seulement curieux; il est hautement significatif d’y voir notre mot « cler » repris alors et employé à peine moins copieusement (et pour des effets semblables ) qu’il l’avait été chez nous »
Et Legouis de citer moultes exemples pris chez Chaucer .
Il poursuit sa démonstration pour divers vocables ou expressions qui par leur emploi répétitif créent l’atmosphère d’un texte.
Dans sa version française le SDA a capté notre attention sur le gris et la volonté de Tolkien dans cet usage me semble établie, notamment pour la symbolique ordinaire de cette couleur (mystère et mélancolie)mais aussi je crois pour ma part, pour cette liberté laissée à l'intensité de nos émotions.
Je suppose maintenant que le texte contient d’autres expressions ou vocables recelant la même magie qui n’est pas étrangère à notre envoûtement ; mais la traduction je crois rend plus difficile leur révélation meme si l'émotion probablement parvient à nous atteindre par des mots ou expressions moins justes, d'un effet plus diffus.
D’où l’intérêt me direz-vous, de lire Tolkien en V.O.!!
Lindoro:Je ne connais pas grand'chose à la théorie musicale, mais dans l'usage de ces mots qui résonnent en laissant dans notre esprit un écho durable, suggererais-tu qu'on y reconnaisse les accords particuliers à Debussy qui colorent ses partitions pour nous en donner le ton?
Mj
Hors ligne
De simple passage mais c'est toujours un plaisir de vous lire...
Mj,
je crois que tu n'as pas besoin de théorie musicale, ton intelligence sensible suffit.
Pour Debussy, je pense comme toi.
Songeons à son mélodisme si particulier où les accords sont structurants par leurs couleurs et ce qu'ils suggèrent d'un état du monde et des choses plus que par le rapport qu'ils entretiennent entre eux au sens de l'harmonie traditionnelle.
Pour revenir au gris de Tolkien, il serait parent de cette rémanence du ton chez Debussy, ce halo sonore rendu hypnotique même par le refus de moduler...
Il sera temps alors en compagnie des Elfes d'écouter le vent nous raconter l'histoire du monde...
Hors ligne
Merci Lindoro ! très flattée de partager avec toi cette impression sur Debussy.
Mj
Hors ligne
Et une citation spéciale pour MJ !
Hors ligne
Et tant qu'à faire gris, je donne le début de la citation :-)
Hors ligne
Quel plaisir de retrouver ce fuseau ! Nous n'avons pas percé les mystères du gris de Tolkien mais il participe bien à cette douce mélancolie qui enveloppe la Terre du Milieu dès qu'on s'éloigne un peu !
Merci Dior d'ajouter encore ce témoignage mais mon anglais est si médiocre !! S'agit-il d'un gris protecteur ou bien d'un gris traduisant les progrès du mal engendrés par la guerre Je pencherai pour le premier ?
Mj
Hors ligne
Je traduis demain, promis juré :-)
Mais Harry Potter vient juste de me relâcher, et je tombe de sommeil ...
Hors ligne
Spécialement pour MJ : traduction approximative.
It is said that folk of the North [=Lake Mithrim] were clad much in grey, especially after the return of Morgoth when secrecy became needed; and the Mithrim [=Elvish inhabitants of the area] had an art of weaving a grey cloth that made its wearers almost invisible in shadowy places or in a stony land. This art was later used even in the southern lands as the dangers of the War increased.
On dit que les gens du Nord (Lac Mithrim) s'habillaient surtout en gris, spécialement après le retour de Morgoth, lorsque le secret devint une nécessité; et les Mithrim (Elfes habitant la région) possédaient l'art de tisser des vêtements gris qui les rendaient quasi invisible dans l'ombre ou parmi les rochers. Plus tard, cette technique fut utilisée même dans les régions plus au sud, alors que les risques de guerre augmentaient.
Lake Mithrim, meaning originally "Lake of the Mithrim". Mithrim was a name given to them by the southern-dwellers, because of the cooler climate and greyer skies, and the mists of the North. It was probably because the Ñoldor first came into contact with this northerly branch that they gave in Quenya the name Sindar or Sindeldi "Grey-elves" to all the Telerin inhabitants of the Westlands who spoke the Sindarin language.
Le lac Mithrim, s'appelait à l'origine "Lac des Mithrim". Mithrim était le nom que les habitants du Sud leur donnaient, à cause du climat plus froid et des cieux plus gris, et des brumes du Nord. C'est probablement parce que les Noldor sont d'abord entrés en contact avec cette branche nordique qu'ils ont donné en Quenya le nom de Sindar ou Sindeldi "Elfes Gris" à tous les Telerin habitant de l'Ouest qui parlaient la langue Sindarine.
Bonne lecture et bisous. :-)
Hors ligne
Glorps!??? j'avais tapé font color=grey ????
Hors ligne
Toi aussi t'es victime d'IE :) Demande à Dior : pour IE, gris ça se dit "gray", avec un a comme Antoine, et non pas comme on pourrait logiquement penser avec un "e" comme Emilie... Avec un navigateur genre Mozilla ou Firefox, pas de soucis, les deux donnent du gris... avec IE, on a un vert fluo, pas chercher pourquoi. D'où le fait que je me sois amusée hier soir à écrire un petit post en utilisant "grey" et "gray", ce qui rend tout gris avec le navigateur de mon portable, mais qui fait une alternance au boulot où je suis condamnée à IE :)
Dior : aaarg, tu l'as ! Moi qui l'avais précommandé à la fnac, je ne l'ai toujours pas reçu !!! C'est une honte, un scandale !! Je veux savoir la suite des aventures de Lupin ! Je veux savoir ce qui est arrivé à Sirius ! gnnnnaaaarglllgl !
Hors ligne
ce qui est arrive a Sirius? ben ca c'etait dans le dernier tome? Celui qui vient de sortir est encore plus violent. Mais je n'en dis pas plus:la lecture est un bien precieux
Hors ligne
Je vous assure que je n'ai pas de contrat de sous-traitance avec Agnès (bienvenue dans le monde merveilleux des grey-gray; mais il ne faut pas chercher à comprendre) ! ;-)
Laegalad : oui je l'ai, et sans l'avoir précommander (y en a tout plein à la fnac de Bruxelles) :-)
Sieglinde : oui dis ! ça va finir dans le gore ;-)
Hors ligne
Chhhht !!! Bon, dur, je sais que ça va l'être, vue la tournure du 5e... Mais pour Sirius, ce que je veux savoir, c'est ce qu'il y a derrière ce ¨%^\'# voile, pourquoi ils les entendent encore, comment il a pu disparaître pfuit ! comme ça ! c'est pas possible, bon sang ! Il peut pas être mort, pas Sirius ! Pourquoi c'est toujours mes personnages préférés qui prennent tout dans la poire pour sauver ceux qui m'agacent ! (parce que le petit Potter, il lui manque des torgnoles. Mes aïeux, qu'est-ce qu'il peut être pénible ! Il en tient une, franchement... Heureusement que Hermione est là, elle a la tête sur les épaules au moins, elle).
Pis je l'avais précommandé en pensant que je l'aurais dans ma boîte le 16 pile... 3 jours que je me ronge les ongles ! La fois dernière pourtant ç'avait marché... Mais y'avait pas de pont du 14 juillet au milieu.
Hors ligne
Chère Laegalad! tu parlais ailleur de spontanéité, alors... allons y!
moi aussi je l'ai en ayant pas commandé à l'avance!!! (gnark gnark gnark, sadique être j'aime) mieux vaut se bouger un peu que de faire confiance à la poste!
au passage je pense que tu va aimer il promet! ;)
Ardarín (yes j'arrive à mettre les accents! Youpi)
Hors ligne
Grmf, ça va, hein ! Apprend, jeunot, que quand on pratique ce genre d'escrime, on apprend à esquiver les attaques du même genre, par un procédé que je ne dévoilerai pas... Il faut quelqu'un au moins du même acabit que soi pour être sensible à ses piques et feintes, et tu ne fais pas encore le poid :) J'esquive et hop ! même pas mal :)
S. -- catégorie fine lame, sabreuse brévetée... et quatrième mousquetaire :)
Hors ligne
Dior: ah non, je dirais rien! Moi ca m'agacerait plus qu'autre chose que quelqu'un decouvre le tresor a ma place (ben oui, par tresor, j'entends la joie, la tristesse,... que procure la lecture d'une bonne histoire). ;-)
Laegalad: desolee pour Sirius, mais...ct pourtant bien explique (ou explicite, me souviens plus tres bien si ct vraiment dit ou pas) dans le livre 5 non: il a passe la porte de la Mort. Mais bon ca aurait ete pas mal que le godfather reste vivant ne serait-ce que pour pouvoir remettre l'ado hysterique a sa place. Tout a fait d'accord sur ce point la. Dans le 6 il est un peu moins insupportable.
Mais on s'eloigne pas de sujet la?
Hors ligne
Laegalad : mais je ne demande qu'a aprendre vou savez c'est pourqoui je suis la pour apprendre et débattre sur Tolkien et son oeuvre (enfin j'en est l'envie et la prétention mais y arriver c'est une autre histoire
Sieglinde> ce n'est qu'un bref détour j'èsperre comme ça arrive (souvent?). bientôt on, ils, plutôt, repartiront sur le sujet de départ! je me trompe :o
Hors ligne
J'interromps ces charmantes digressions pour remercier Agnès de sa rapidité et de sa précision !
Merci chère Melilot et tu sais que tes bisous me font toujours si chaud au coeur !
Mj
Hors ligne
A ton service MJ. :-) Et dans l'attente du plaisir de te revoir. Ako bijou (trad. miniElfe/Français : Encore bisou) :-*
Dior, ne t'inquiète pas pour mes honoraires et émoluments. Je te passerai la petite note lors de la prochaine soirée bruxelloise. :-D :-D :-D
Hors ligne
Je n'ai pas vraiment trop pris le temps de me pencher sur ce fuseau par manque de ... temps, justement. Mais c'est amusant car ils ont sorti ici "Le Promeneur du Champs de Mars", que j'ai vu hier, et a un moment donne un court debat similaire sur la couleur grise emerge dans le film et m'a donc fait penser au sujet de Dame Lambertine. J'ai aussi ete amusee de me souvenir qu'il doit y avoir 6 ans, la couleur a la mode pour l'ete etait le gris, ce qui a surpris et decu beaucoup de personnes qui associent plutot cette couleur a l'automne et au mauvais temps. Ca ne m'a pas empechee d'acheter une jolie petite robe qui n'a pas fait long feu suite a une collision accidentelle dans la salle de bain avec de l'eau de Javel... tsss :-(
Hors ligne
Je ne sais pas si Lindoro passe encore ici de temps en temps ? Ah ! ce temps qui nous éloigne !….. Mais qui n’efface pas les bons moments comme par exemple ces merveilleuses discussions dont on reste très imprégné et qui tissent entre nous des liens si durables.
Mais venons –en au fait : je viens de me procurer un livre magnifique Harmonie en bleu et or –Debussy la musique et les arts par J.M. Nectoux . Il nous plonge dans l’univers de Debussy , une dense évocation de ce qu’il aimait et particulièrement , de ce goût pour le mariage du visuel et de l’harmonie sonore : « Parce que j’aime presque autant les images que la musique » déclarait-il . Et je lis avec ravissement cette préférence du compositeur, pressentie apparemment par Lindoro quand il voulait définir pour nous la gamme de sensibilité qu’on aurait pu associer aux Gris de Tolkien.
Car effectivement Debussy aimait le « gris » et toutes ses déclinaisons :
De ses nocturnes pour violon seul et orchestre il disait : « C’est en somme une recherche dans les divers arrangements que peut donner une seule couleur , comme par exemple ce que serait en peinture, une étude dans les gris ». Ailleurs il citait la gamme exquise des gris pour évoquer Beethoven ; ou encore : « Nuages, c’est l’aspect immuable du ciel avec la marche lente et mélancolique des nuages, finissant dans une agonie grise, doucement teintée de blanc". A propos du triptyque à deux pianos : »… ces morceaux veulent tirer leur couleur, leur émotion, du simple piano , ! Tels les « gris » de Vélasquez, si vous voulez bien » .
C’était pour partager avec vous quelques instants de plaisir .
Mj
Hors ligne
Plaisir partagé, chère MJ :o)
I.
Hors ligne
Pages : 1 haut de page