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Le chapitre XIX du Silmarillion est remarquable à plus d'un titre. Nous y observons par exemple quantité d'événements plutôt "inhabituels".
Par exemple, en page 212 (éd. Pocket), nous lisons :
Gorlim aurait voulu reculer mais, pris par le regard de Sauron, il dit enfin tout ce qu'il savait. Alors Sauron se mit à rire et se moqua de lui, lui disant qu'il n'avait vu qu'un fantôme conjuré par magie pour le prendre au piège, et qu'Eilinel était morte. " Je vais tout de même te donner ce que tu as demandé, dit Sauron. Tu vas retrouver Eilinel et être libéré de mon service ". Puis il le fit mettre à mort avec la plus grande cruauté.
C'est ainsi que le refuge de Barahir fut découvert, que Morgoth put tendre ses filets et que les Orcs vinrent dans les heures tranquilles d'avant l'aube surprendre les hommes de Dorthonion et les tuer tous, sauf un. Car Beren, le fils de Barahir, était parti sur l'ordre de son père pour une dangereuse mission afin d'espionner l'ennemi, et il était loin quand le refuge fut investi. Et alors qu'il était endormi dans la forêt en pleine nuit il rêva que des charognards se pressaient en rangs serrés comme les feuilles des arbres sur des troncs dénudés près d'un marais, et que du sang coulait encore de leurs becs. Puis il perçut dans son rêve qu'une forme traversait les eaux pour venir vers lui, et c'était le fantôme de Gorlim qui lui raconta sa trahison et sa mort et lui dit de se hâter d'aller prévenir son père.
Est-ce que cela veut dire que les Humains, lorsqu'ils en ressentent le besoin impératif, peuvent différer un peu leur départ vers le lieu assigné après leur mort pour mener à bien cette mission ?
Est-ce que certaines âmes humaines errent sur la Terre du Milieu en quête de la réalisation de leur mission ?
Mais Gorlim me paraît un cas bien isolé. Unique ?
Cédric.
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Nous savons qu'il existe plusieurs moyens pour gagner Valinor depuis la Terre du Milieu. L'un est la mort, tracé par Mandos, un autre est celui des rêves, tracé par Lórien. (Je crois qu'il en existe un autre à l'actif d'Oromë mais uniquement pour les Valar, et un autre par Ulmo ou Ossë, il faudrait vérifier dans les Contes Perdus).
Ces deux chemins se croisent peut-être, ce qui expliquerait que Beren et Gorlim aient pu se rencontrer : Beren est en train de "rêver" (dans son rêve) et Gorlim est mort.
Thorondor.
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Très belle explication, à laquelle je souscrirais volontiers... si Gorlim était un Elfe. Mais d'après cédric (je n'ai pas le Silmarillon avec moi, et je n'avais pas fait attention à ce passage à ma lecture), Gorlim est un homme. son destin n'est donc pas Valinor, et nous ne sommes pas même certains qu'ils vont à Mandos. Je crois que si (ce serait l'Hades). Mais si les chemin ne peuvent se croisier qu'entre Mandos et Valinor (ce qui est le cas), l'explication, bien que magnifique, ne tient plus.
Quel étaient les liens d'affections entre Gorlim et Beren ?
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Désolé.
En ce moment je suis dans les Contes Perdus alors je me mélange un peu les pinceaux avec le Silm.
Dans Les Contes Perdus, les Humains vont jusqu'à Mandos où ils embarquent pour je-ne-sais-plus où. Je ne me rappelle plus exactement de la version définitive du Silm mais il me semble que même les Valar ne savent pas où ils vont, ce qui n'exclut pas qu'ils passent par Valinor.
A voir d'ailleurs à ce sujet le conte de Beren et Lúthien : je crois qu'ils se voient sur les rivages de Mandos.
Je n'ai malheureusement pas les livres sous la main et ne peux pas vérifier. Quelqu'un peut-il me confirmer ou m'infirmer tout cela ?
Thorondor.
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En tout cas Cédric, une chose est sûre : dans l'univers de Tolkien, il arrive que des hommes s'attardent sur Terre après leur mort pour accomplir un dessein particulier avant de mourrir, ou parce qu'une malédiction quelconque les y retient. C'est le cas des spectres du chemin des morts. Eux aussi sont des mortels qui se sont attardés sur Terre, et bien plus longtemps que Gorlim, en plus.
Denethor.
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Bonsoir Cédric,
Peut-être Eru ou Manwe ont-t-ils autorisé Gorlim à prévenir en songe Beren du triste évenement, avant qu'il ne gagne le séjour des morts. Ainsi, comme tu l'écris, son départ est quelques peu différé.
Thorondor, dans le Silm. il est ecrit que les Humains se rendent aussi dans les Cavernes de Mandos mais qu'ils n'y attendent pas au meme endroit que les Elfes, et sous l'oeil d'Iluvatar, Mandos seul apres Manwe sait où ils vont apres s'être rassemblés dans les grandes cavernes près de la Mer Extérieure.
Mais...il est rajouté: "Peut-être que le sort des hommes apres la mort n'est pas dans la main des Valar, qu'il ne fut pas même prédit par la Musique des Ainur."
Tiens, tiens... Que pensez-vous de cette phrase?
Aredwin.
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En tout cas Cédric, une chose est sûre : dans l'univers de Tolkien, il arrive que des hommes s'attardent sur Terre après leur mort pour accomplir un dessein particulier avant de mourrir, ou parce qu'une malédiction quelconque les y retient. C'est le cas des spectres du chemin des morts. Eux aussi sont des mortels qui se sont attardés sur Terre, et bien plus longtemps que Gorlim, en plus.
Denethor.
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"Peut-être que le sort des hommes apres la mort n'est pas dans la main des Valar, qu'il ne fut pas même prédit par la Musique des Ainur."
La Musique des Ainur est sensée régir tout ce qui se passe sur Arda, en bien comme en mal. Si le sort des Hommes n'est pas prédit par la Musique, c'est que leur destin post-mortem n'est pas sur Arda. A partir du moment où les Humains sont morts, les Valar n'ont plus leur sort entre leurs mains. Toutefois, après la mort des Humains, il s'écoule un laps de temps où les Valar peuvent encore décider du destin des Hommes : le temps de les faire quitter Arda.
Ainsi tous ne partent pas aussitôt leur mort mais se voient accorder un délai, le temps peut-être d'accomplir une mission.
Comment peuvent-ils d'ailleurs quitter Arda alors que Manwë lui-même ne le peut pas ?
Thorondor.
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C'est peut-être justement pour ça que melkor déteste les hommes plus que tout autre créature, et les craint en même temps qu'il sait pouvoir les corrompre plus facilement.
De plus, le destin des hommes sur Arda n'est pas lui-même dans la musique, seule les hommes eux même sont dans la musique. ils sont affranchis de toute idée de destin pré-vu
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