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Je relisais hier "La Chute de Gondolin" dans le Second Livre des Contes Perdus (HoME II).
C'est sans doute le texte que je préfère de tout ce que j'ai lu de Tolkien (avec l'histoire de Beren et Luthien, peut-être et le SdA bien sûr).
Sans doute parce que je suis originaire de la côte atlantique, j'aime particulièrement le personnage de Tuor.
Sa découverte de la Mer est, à mon avis, trop brièvement traitée dans le Silmarillion ou dans les Contes et Légendes inachevés par rapport aux développements du Second Livre des Contes Perdus.
Dans HoME, c'est un texte magnifique, où les sens sont sollicités les uns après les autres : l'ouïe en premier avec le cri des oiseaux de mer, puis très vite le rugissement des vagues; la vue, avec la découverte cocasse du ressac (la rivière qui coule à contre courant), puis de l'immensité des océans; l'odorat avec le parfum ennivrant de l'Océan; etc...
En relisant cette histoire, je n'ai pas pu m'empêcher (c'est mon gros défaut) de faire quelques parallèles avec d'autres écrits anciens, en l'occurence des éléments mythologiques de la Grèce antique.
Il se trouve que l'un des principaux, sinon le premier héros de la ville d'Athènes (qui n'est pas une ville cachée comme Gondolin) fut Thésée.
Son père était Poséïdon, dieu de la Mer, qui avait abusé de la femme d'Egée, roi d'Athènes, faisant d'Egée le beau-père de Thésée (Poséidon fut le protecteur de Thésée et celui-ci lui voua un culte particulier).
Laissant sa femme enceinte, Egée rentre à Athènes, non sans avoir placé auparavant, sous un rocher, des armes pour son fils, et c'est avec ces armes que Thésée se rend à Athènes et grâce à elles qu'il est reconnu par son beau-père. Enfin, c'est Thésée qui dirige l'armée athénienne contre ce que l'on qualifie de "première attaque d'une cité libre" : c'est la guerre contre les amazones (combat qu'il remporte).
Comme vous le constatez, les éléments du récit sont différents (Gondolin tombe, pas Athènes), mais on trouve des points communs troublants:
- Une cité libre (Athènes/Gondolin);
- Un roi et son héritier (Egée et Thésée / Turgon et Tuor);
- La faveur particulière du dieu de la mer pour le héros, capitale dans les deux cas (Poséidon / Ulmo);
- Un héros élevé par sa mère en l'absence de son père;
- Des armes laissées au héros pour être reconnues plus tard par le roi (NB: les armes que laissent Turgon pour Tuor n'apparaissent que dans le Silmarillion et les Contes et Légendes Inachevés mais pas dans HoME II).
En fait, ce sont surtout ces armes laissées par le roi pour être reconnues qui m'ont fait penser à Thésée.
Encore une fois, je ne fais pas de comparaison littérale, car Tolkien n'a sûrement pas copié la légende de Thésée (bien trop d'éléments diffèrent); mais j'en viens à la même conclusion que pour les post déjà laissés dans d'autres fuseaux sur d'autres thèmes comparés à des récits anciens, religieux ou mythologiques (la chute de Numeror et le déluge de la bible; les trois âges de l'humanité chez Ovide;etc... cf le fuseau "Eru Iluvatar et Melko).
Je suis convaincu que Tolkien, même s'il était plus attiré par les légendes celtiques ou finnoises, a également été inspiré, consciemment ou non, par son éducation, chrétienne d'une part, classique de l'autre (au sens latin).
Silmo (accroc à l'iode et au sel)
PS spécial pour Cirdan : les Suderons m'ont fait peur samedi en première mi-temps mais le XV d'Eriador s'en est finalement bien sorti (OUF)...; Quand à la suite du post sur Tom, je n'abandonne pas la partie mais je n'ai pas eu les temps de rédiger quelque chose de satisfaisant (y'a pas le feu). A suivre donc.
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Puisque nous sommes dans les parallèles entre les textes de Tolkien et les récits anciens, il s'en trouve un qui m'a toujours troublé (à moins que ce ne soit que mon imagination) :
- Lorsque Aragorn rejoint Minas Tirith sur les navires des pirates d'Umbar, Denethor croit la fin de son royaume arrivée à la vue du pavillon hissé sur les navires. Aragorn ne s'était en effet pas encore annoncé. Denethor, sans plus aucun espoir et fou de chagrin du fait de la perte de ses deux fils (croyait-il) finit par se suicider.
Cet épisode, je le mettrai en parallèle avec celui du combat de Thésée contre le Minotaure. A son retour, et malgré sa promesse à Egée, Thésée oublie de hisser la voile blanche sur son navire qui devait annoncer sa victoire aux Athéniens et Egée. Égée, à la vue des voiles noires, se jeta dans la mer (qui depuis a pris son nom).
Cédric.
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Wow. Bien vu Cedric (j'avais complètement oublié cette histoire).
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Je ne suis pas tout-a-fait d'accord sur l'idee que le rapport a la mer ou, dirons-nous dans un sens plus large a la nature soit trop brievemnt traite dans les CLI. D'accord pour le Silmarillion, mais pour Of Tuor and his coming to Gondolin, non! Le conte est assez long, tres beau et raconte principalement l'errance de Tuor seul (puis avec Voronwe pour le retour). J'ai toujours ete saisi a la lecture de ce conte comme Tuor est en accord avec les elements. On sent la mer bien avant qu'il y arrive et il ya par exemple le signe que lui font les oiseaux et plein d'autres details que je n'ai pas en tete mais qui prepare son arrivee d'une maniere messianique. D'ailleurs la facon dont il apparait devant Voronwe rend l'elfe minuscule (d'autant plus que Tuor s'adrese a lui s'en le connaitre, de plus haut, et avec ce qui est probablement la voix d'Ulmo), situation extrement rare dans les rapports elfes/humains chez JRRT. Le retour en plein "fell winter", le terrible hiver de 495 ou quelquechose comme ca (je cite de tete), peut s'apparenter par sa difficulte au voyage de deux autre heros qui a peu pres 7000 ans plus tard connurent apeu pres les meme condition quoique leur destination fut moins agreable que Gondolin.
Tiens, pendant qu'on est sur Gondolin, je voulais dire que j'ai toujours trouve que Turgon avait un culot enorme et etait un peu sans genes d'envoyer sept bateaux (NB: d'habitants de la cite aux sept noms et aux sept portes) aux frais du maitre de l'ile de Balar. Qu'est-ce qu'il a fait pour gagner le droit du pardon des Valar? Rien et il le sait parfaitement alors qu'espere-t-il avec ses coques de noix sur Belegaer?
Cirdan (qui fait juste ressortir une vieille rancune du fond des ages)
Maitre d'Eglarest, Brithombar, isle de Balar, des havres gris et territoires du Lindon.
PS: Le XV D'Eriador a ete pitoyable. Si ils jouent comme ca contre les numenoreens ou les tol erreseaniens d' O'Driscormallen, ils vont se faire plumer! Comme au temps d'Ar-Pharazon...
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Cirdan a écrit > Je ne suis pas tout-a-fait d'accord sur l'idee que le rapport a la mer ou, dirons-nous dans un sens plus large a la nature soit trop brievemnt traite dans les CLI. D'accord pour le Silmarillion, mais pour Of Tuor and his coming to Gondolin, non!
Des gouts et des couleurs, nous ne pouvons discuter, cher Cirdan :-)
Je ne parlais que de la Mer (sujet qui me tient particulièrement à coeur et à toi aussi, je suppose, compte tenu de ton pseudo), or je trouve que le traitement poétique dans HoME II, sur ce seul thème marin - et pas sur celui de la nature en général - est plus raffiné et plus complet que dans les CLI.
Ce que c'est quand même que la subjectivité..... :-)
Silmo (en manque d'embruns et qui ne va pas tarder à aller faire un aller et un retour vers les rivages occidentaux d'Eriador)
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Bon, allez, puisque tu refais duu pied, il faut bien qu'il y en ait un qui te le demande:
il veut dire quoi ton pseudo :-)) ?
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Enfin un curieux !!! :-)
Eh bien non, là, je ne faisais même pas référence à mon pseudo, figures-toi.
D'ailleurs, il n'a rien a voir, ou presque, avec la mer.
"sil" ça se traduit par Lune
(bon d'accord, la Lune à un rapport avec la mer puisqu'elle est responsable des marées)
Silmo, c'est un nom qui n'apparaît que deux fois dans le Premier Livre des Contes Perdus et pas ailleurs à ma connaissance (pas même dans les lexiques, ce qui rendait l'enigme plus corsée)
Le personnage de Silmo est choisi par Irmo (appelé plus tard Lorien, le Vala des songes et des visions) pour arroser l'arbre Silpion (Telperion)
Dans cette première version du conte, l'arbre Silpion doit en effet être arrosé en permanence pour survivre et c'est Silmo qui en est chargé. Après la destruction des arbres par Melko, Silpion engendre la Lune et Silmo voudrait la conduire dans le ciel (c'est la seconde et dernière fois qu'il est cité), mais le rayonnement de l'Astre est trop fort pour qu'il puisse le supporter. On ne sait pas ce qu'il devient après.
Et puis, le Premier Livre des Contes Perdus dit de Silmo que c'était "un homme que Lorien aimait" (voila des sentiments rares chez les Valar, et la raison première de mon choix) ;-)
Silmo
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