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Je me pose une question bizarre.
Finalement, que veut Sauron ? Quel dessein poursuit-il ? Quel est son rêve ?
Sur Numenor, il semble vouloir inculquer aux hommes un culte à Morgoth, mais par la suite cette préocupation semble l'avoir abandonner. Il veut conquérir le monde. Mais pour quoi faire ?
Pourquoi Morgoth voulait-il le monde, et pourquoi par la force.
De même, quel est le but des Valar, que font-ils, que veulent-ils faire. Je ne me demande pas quel est leur rôle, mais quel est leur dessein en ce monde. Les Valar, il me semble, doivent coopérer à réaliser la musique qu'Eru leur a montré et à laquelle ils ont participer. Mais pourquoi sont ils sur Terre ?
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Les Valar sont descendus sur Arda pour donner forme à la vision que leur a montré Eru, vision qui est en fait une transposition en visuel de la musique des Ainur. À ce moment, Eru crée effectivement Arda, et lui insufle la flamme de vie. Seulement tout est encore à faire. Car alors Arda n'est qu'une terre aride, vierge de toute vie. C'est aux Valar qu'il appartient de réaliser leur vision.
Et c'est cette vision que Morgoth va s'attacher à pourrir. Car il veut le monde pour lui seul. Il ne soufre pas que Manwë soit le maître et pas lui.
Il faut considérer que cette soif de pouvoir (qui est irrationnelle en fin de compte car à terme la fin du monde survient et tous se retrouvent devant leur créateur, les grands comme les petits, et les mauvais doivent inévitablement expier) cette soif de pouvoir donc, doit être comprise comme un moyen de combler le vide que ressentent les mauvais, Melkor le 1er. C'est une créature qui a toujours ressenti un vide, dès l'époque où, ainu, il s'écartait de ses semblables et d'Eru pour explorer le vide du cosmos. On retrouve ce même besoin de combler un vide chez Ungoliant, qui est toujours affamée, même après s'être tapé toute la sève des arbres de Valinor, ce qui n'est pas rien. Après elle se tape tous les joyaux de Formenos, mais ça ne lui suffit toujours pas. Il lui faut les Silmarils. Et ça n'aurait encore certainement pas suffi, car sa faim est insatiable. De même que celle de Melkor.
Partant, on peut penser que Sauron agit de même. Mais il cherche peut-être aussi à accomplir l'oeuvre de son maître, ie réaliser la domination du mal sur la Terre du Milieu.
Cette idée de vide que l'on retrouve chez tous les mauvais, a peut-être pour but de souligner la superficialité de ces personnages.
Parce qu'en fin de compte, au yeux d'Eru, Melkor n'est guère qu'un gosse capricieux.
Denethor.
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Mais arrêtez avec vos questions intéressantes, je me sens obligée de chercher dans HOME X après et je m'occupe pas de mon site, lol;)
Heureusement en ce qui concerne la volonté de Sauron, j'avais lu un passage explicaif en faisant ma recherche sur le Hroä des maiar...
Alors c'est parti, toujours dans Myths transformedpp 396-397:
Je résume brièvement car là encore c'est un peu long à citer, en fait, à la diférence de Melkor, la volonté de Sauron n'est pas la destruction absolue, ni le nihilisme, et, à la base, (c'est pour cela qu'il est comparé à Saruman), ses motifs étaient *bons*, c'est à dire qu'il désirait le bien pour tous les habitants d'Arda (même si il se voyait déjà à leur tête). Mais en fait pour corrompre Sauron Melkor, a du lui donner c'est appétit pour la destruction ("she, the mistress of her own lust..." BG), et une haie d'Eru. Pourtant Sauron n'est pas un athe sincère et il ne peut sempêcher de croire en un supérieur, ie Melkor, pourtant, même si il n'est qu'un esclave Sauron est avant tout un être assoiffé de puissance et non de destruction, ainsi :
"Sauron (unlike Melkor) would have been content for the Nuumenooreans to exist, as his own subjects, and indeed he used a great many of them that he corrupted to his allegiance."
Finalement il est donc très semblabe de Saruman mais aussi je dirais de Galadriel qui sont caractèrisés par leurs appétits de puissance, même si cette dernière y a renoncé.
Necsipaal
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Melkor, a priori, était en effet animé d'intentions moins "hostiles".
Dans le chapitre "Ainilindalë", éd. Pocket, p. 18, on y lit seulement que Melkor voulait pour lui-même avoir des serviteurs et des sujets, s'entendre appeler Seigneur et se sentir le maître d'autres volontés.
A lire cette phrase, il semblerait que les intentions de Melkor, si elles n'étaient pas en accord avec la volonté d'Eru et la vision "idéale" des Ainur, n'étaient pas animé d'intentions aussi dévastatrices que Sauron.
D'ailleurs, initialement, il croyait (ou presque) lui-même à cette vision (Ibid) :
Quand les Ainur eurent contemplé la vision de cette demeure et qu'ils virent les Enfants d'Ilúvatar, beaucoup d'entre eux parmi les plus forts tendirent toute leur volonté et leur esprit vers ce lieu. Melkor fut le premier de ceux-là, comme il avait été le plus grand, dès le début, à tenir sa partie dans la Grande Musique.
Il sembla, et lui-même commença par le croire, qu'il voulait se rendre en cette demeure et y ordonner toutes choses pour le bien des Enfants d'Ilúvatar, et contrôler les tourbillons de chaleur et de glace qui le traversaient.
Sur la chute de Melkor, le sujet Corruption pourra vous paraître intéressant.
Cédric.
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Ah bah mince Cédric, tu viens de dire exactement le contraire de ce que je voulais dire, lol...
En tout cas dans le pasage auquel j'ai fait allusion il est clairement dit que la volonté de Melkor est totalement nihiliste dévastatrice et aussi athé, il nie purement et simplement Eru et sa volonté se résume à la destruction ce qui n'est pas forcément le cas de Sauron...
Enfin il est clair que Melkor n'avait pas cette intention dès le début, come cela est sousentendu dans l'AInulindalë (après c'est moi qui interprète, je le reconnais), le concept du vide l'a marqué à totu jamais, c'est de là que vient sa perversion...
Necsipaal
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Je serais d'avis que Cédric et Necsipaal ont tous deux raisons.
L'idée de dominer à forcément traversé l'esprit de Sauron et de Melkor, pourtant ils ont du ce rendre à l'évidence : Cette domination passe par la destruction des opposants. Puis ce fut l'engrenage, Ce désir mue par l'orgueil enfla en haine envers ce qui représente le pouvoir installé. Haine qui devint directe et la destruction de tout ce qui est proche ou cher aux autres ( puisque tous s'opposent à eux à leurs yeux ) devient une cible qui permet de toucher l'adversaire.
Voici ma vision de la chose. Je suis pourtant peu expert car je n'ai lu qu'une seule fois Tolkien ( Silm, LoTR, Bilbo ), mais je vous promet de le lire en anglais d'ici peu.
Je m'interrese de + en + à Tolkien car je crée avec une équipe un jeu de rôle PC gratuit basé sur l'univers de Tolkien, vous vous direz un de plus, mais peut être vous mettrais-je à contribution pour épprouver le respect de cet univers... je vous en reparlerais.
Je dis Bonjour à tous sur ce forum car ceci est ma première intervention.
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Salut Tortues ! Puisque Cédric, notre webmaster bien-aimé, n'a pas ncore réagit, je me permet de le paraphraser : "Nous espérons te lire souvent ici".
N'hésite pas à nous poser des questions pour ton jeu et, surtout, tiens nous au courant de l'évolution de celui-ci !
Namárië.
Toko
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Ouais pareil!
ça c'est un surnom qui me botte, 'Tortue' !
Sam, ou 'Crevette'...
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Au départ, Melkor et Sauron n'étaient évidemment pas "mauvais"; Eru a créé toutes choses sans exception bonnes (même Ungoliant ? ); le mal c'est du bien perverti, car le mal est sans substance : "In my story [LotR] I do not deal in Absolute Evil. I do not think there is such a thing, since that is Zero..." (L183, p.243, 1956). Le problème c'est que Melkor en a fait une maladie contagieuse ...
Dans cette même lettre 183 Tolkien explique bien ce que veut Sauron en dernier ressort, dans une perspective chrétienne, qui va au-delà de la simple notion de puissance :"In the LotR the conflict is not basically about 'freedom', though that is naturally involved. It is about God, and His sole right to divine honour. The Eldar and the Numenoreans believed in the One, the true God, and held worship of any other person an abomination. Sauron desired to be a God-King, and was held to be this by his servants. If he had been victorious he would have demanded divine honour from all rational creatures and absolute temporal power over the whole world..." (même référence).
Voilà l'objectif final du maître des ténèbres ;-)
A+
Cathy
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C'est bien ce qu'il me semblait, mais c'est mieux quand Tolkien le dit.
Cependant, quel est l'objectif de Sauron: réaliser le rêve de son maître ? ou bien plus vivieux, prendre la place de son maître, et de faire adorer à sa place (ce qu'il me semble) ?
Quel est l'objectif comparé des Valar? Comment doivent-ils réaliser la vision d'Eru ?
Denethor -> Il faut considérer que cette soif de pouvoir (qui est irrationnelle en fin de compte(...) doit être comprise comme un moyen de combler le vide que ressentent les mauvais
J'ai relu cette phrase en la méditant un peu mieux, et je la trouve d'une richesse étonnante. Tu as raison de signaler que quelque chose du but de Sauron restera toujours en dessous de notre compréhension, c'est irrationnel ! "La haine est irrationnelle, c'est pourquoi il est si difficile d'y remédier" me disait un prêtre récemment.
Le vide dont tu parles mérite d'être plus attentivement analysé, et il provient pour moi de ce que Melkor s'est écarté de l'amour d'Eru en refusant de collaborer. en s'écartant de l'amour, il s'est écarté de tout ce qui en découle: la Vie, la Bonté, la Vérité, etc...
Il est donc loin de la Vie, et peut-être son vide provient de ce qu'il tente désespérement de se faire passer pour vivant, alors que c'est impossible. Peut-être tente-t-il de se faire adorer pour se prouver que son choix est valable, alors qu'il est absurde.
Mais ce ne sont que des suppositions.
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Je suis ravi que ça te plaise, je te remercie. Concernant ce vide dont je parlais, je serais bien en peine de l'exprimer de façon compréhensible. Je me comprends moi-même, mais j'ai du mal à l'expliquer. Je me lance :
ce vide dont je parlais doit être perçu, à mon sens, comme le point de départ de sa rébellion. Il est au départ le plus brillant des Ainur qu'Eru a créés, donc son favori. Et je pense que, de par sa position, il en vient à se considérer, à défaut de l'égal, comme le rival d'Eru (preuve en est il se permet de lancer des thèmes concurrents à ceux d'Eru lors de l'Ainulindalë).
C'est ce même comportement que l'on retrouve, à un stade plus poussé, lorsqu'il cherche à conquérir Arda pour lui-même. (au passage, notons qu'au départ il cherche à conquérir l'ensemble d'Arda, tandis qu'après la destruction d'Utumno, et son come back, il semble n'en avoir qu'après la Terre du Milieu. L'idée est latente dans le Silmarillion, il est dit qu'il cherche à conquérir la Terre du Milieu, qu'il ne cherche jamais à porte la guerre sur mer, pourtant condition sine qua non à une invasion de Valinor, sauf à passer par Helcaraxë, mais je doute que des orcs en soient capables - déjà que pour des elfes, fallait tout...)
Où veut-il en venir, l'intendant, vous dites-vous : eh bien ce que je veux dire, c'est que les ambitions de Melkor semblent se réduire comme peau de chagrin au fil du temps : au début il cherche à imposer ses vues à Eru, et donc à l'univers ; puis à Arda et aux Valar ; et enfin seulement aux Terres du Milieu et aux Enfants d'Iluvatar. Ce qui souligne le problème psychologique de Melkor : il sait pertinemment que le fin du monde viendra un jour, Eru l'ayant décrété, et que tous se retrouveront devant lui : Melkor doit donc savoir qu'il n'y a pas d'échappatoire possible et qu'il paiera tôt ou tard pour ses méfaits. Mais il s'acharne quand même à vouloir être le grand patron contre la volonté de tous, et en 1er lieu, celle d'Eru. Ou alors il se voile la face et en arrive à se convaincre qu'Eru n'est rien comparé à lui et qu'Arda est son domaine, qu'elle durera tant qu'il le voudra. Que se passe-t-il dans sa tête, on n'en sait rien.
En tout cas une chose est claire, c'est que ce comportement, dans un cas comme dans l'autre, est IRRATIONNEL. Melkor n'est donc pas un être de raison, il est totalement dominé par ses émotions. (d'ailleurs Tolkien fait souvent allusion à sa jalousie, son envie, sa haine, etc) Tous ces sentiments proviennent de sa frustration de n'être pas le maître : il a besoin de dominer toutes choses ; même au début lorsqu'il n'est pas encore véritablement mauvais et qu'il veut juste le bien d'Arda et de ses habitants, il éprouve le besoin de diriger tout. Il veut la considération, comme Sauron, être considéré comme le maître absolu et avoir tout pouvoir sur ses sujets. Cette tentation est d'autant plus grande qu'il est le plus puissant être marchant à la surface d'Arda.
À mon sens il faut percevoir cette puissance innée non comme l'origine profonde de son désir de pouvoir mais comme un élément aggravant ; on retrouve en effet dans toute l'oeuvre de Tolkien, et particulièrement dans le SdA, l'idée selon laquelle la tentation du pouvoir et plus forte chez les êtres supérieurs (cf la tentation de l'Anneau chez Gandalf, Galadriel et Boromir dans le SdA).
Et là j'y viens enfin, cette source ultime, c'est le vide. Cette idée est très forte chez Tolkien, cette assimilation du vide au mal absolu : Ungoliant descend des ténèbres extérieures au monde, Melkor rassemble ses "troupes" dans les ténèbres extérieures avant de descendre, "[lorsqu']il se crut fort", attaquer les Valar et leurs réalisations lors du Printemps d'Arda, et détruire les Lampes. De la même façon, Merlkor, après sa défaite consécutive à la Guerre de la Colère, est jeté enchaîné dans le vide extérieur, d'où il est dit qu'il reviendra finalement pour la bataille ultime, la Dagor Dagorath ; là encore c'est du vide que le mal viendra.
Le vide est donc fondamentalement mauvais chez Tolkien, ou du moins il est la source du mal. On aurait tort de croire que Melkor est la source ultime du mal. Encore que ce point prête à discussion. On pourrait arguer que le vide dans le coeur de Melkor est présent dès l'origine ; alors cela signifie qu'Eru a commis une erreur, ce qui remet en cause le dogme de l'infaillibilité divine. On pourrait aussi arguer que la curiosité de Melkor, qui le pousse à explorer seul le Néant, va se muer en mal au contact de ce vide. (pour être plus précis dans mon argumentation il faudrait que je relise l'Ainulindalë)
En tout cas ce vide, ce manque dans le coeur de Melkor est ce qui le pousse à se combler comme il le peut : il cherche donc à être le maître, pas tant pour tout régenter, à mon sens, que pour être un objet d'adoration et de culte pour tous ses serviteurs. En cela son but serait le même que celui de Sauron, si l'on en croit les citations de Cathy. Il a besoin d'être considéré, et d'être parmi les grand de ce monde, et même le plus grand. A vouloir s'imposer de la sorte il s'attire la haine du plus grand nombre, ce qui l'entraine encore plus loin dans son désir et son besoin. C'est un cercle vicieux.
Il en finit par ne même plus voir à quel point il tombe en déchéance, à quel point sa lutte est vaine et illusoire. Je suis intimement convaincu que le Melkor des 1ers jours d'Arda aurait été horrifié de voir ce qu'il allait devenir des millénaires plus tard lors de la Guerre de la Colère : il était beau et brillant, il devient lâche et faible (cf Silmarillion, lorsqu'il se terre dans ses cavernes en implorant pardon au lieu de se défendre la tête haute), il aimait la Lumière et la beauté, et, par frustration de ne pouvoir la conquérir et la garder pour lui seul, il se tourne vers les Ténèbres, la vilenie et la laideur (ses serviteurs en sont l'exemple vivant). Il va diffuser sa puissance (au détriment de la sienne propre en tant qu'entité) sur Arda toute entière pour le seul plaisir de pervertir le travail des Valar et d'Eru. Tous ces exemples témoignent de la déchéance corrollaire à cette soif de pouvoir, cet hybris dont parle Vince Ferré.
Notons pour finir que ce vide est présent également chez Ungoliant, qui est sans cesse affamée et veut toujours plus ; cette faim est métaphorique en quelque sorte : elle cherche à combler son vide, elle aussi, et ce désir prend une forme différente par rapport à celle qu'il recouvre ches Melkor. En tout cas il est bien présent, au point qu'elle en arrive à se dévorer elle-même.
Mais je crois avoir déjà abordé la question d'Ungoliant et je m'égare.
Enfin bref, je crois que j'ai vidé mon sac pour le moment. ;o)
Denethor.
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Je rajoute quand même ceci : tu as raison, Vinyamar, à mon avis, de souligner le fait que c'est le faite de se détourner de l'amour d'Eru qui cause la chute de Melkor. Je suis retombé la-dessus en relisant ton message, et en effet je pense que l'absence d'amour peut expliquer ce vide, ce manque dans le coeur de Melkor. Mais ce que je disais sur le besoin de Melkor d'être adoré comme un dieu par tous, est en fait une sorte de palliatif à l'amour perdu d'Eru. Melkor est un être qui souffre.
Denethor.
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Ouais. Vu la tronche de mon dernier post, on sent la fatigue. Mais sur le fond ça reste valable. Je reprends donc cette idée de Vinyamar selon laquelle Melkor est devenu mauvais, littéralement parce qu'il n'a pas eu assez de câlins quand il était jeune. ;o)
Je reprends donc le huitième paragraphe de mon avant-dernier post (celui qui n'en finit pas): ce n'est pas le contact avec le vide sidéral qui rend Melkor mauvais, c'est du vide laissé par le manque d'amour dans son coeur que vient tout le mal. Pourtant ce n'est pas Eru qui le rejette, c'est lui qui se détourne de son père.
Bref, je m'excuse en tout cas pour le manque de cohérence de mon argumentation par moments, c'est que c'est pas évident de rester cohérent en tous points lorsqu'on pond des posts aussi longs et que l'on réfléchit tout en écrivant.
Enfin voilà quoi.
Denethor.
PS : si ce thème du vide dans le coeur source du mal vous intéresse, je vous conseille la série animée jap Neo Genesis Evangelion, qui aborde ce thème avec un surprenante maturité, pour un animé.
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Hé ben, Denethor, bon ben , je vais te relire carefully ;-) et pas un gros mot... ;-))
Cathy
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Waow, je suis impressionné par tes posts Denethor ! Une réflexion très intéressante sur le sujet du mal...
> Il est au départ le plus brillant des Ainur qu'Eru a créés, donc son favori. Et je pense que, de par sa position, il en vient à se considérer, à défaut de l'égal, comme le rival d'Eru (preuve en est il se permet de lancer des thèmes concurrents à ceux d'Eru lors de l'Ainulindalë).
Cela fait penser à un fils qui se révolte contre son père (c'est un peu freudien, non ?).
> Ce n'est pas le contact avec le vide sidéral qui rend Melkor mauvais, c'est du vide laissé par le manque d'amour dans son coeur que vient tout le mal. Pourtant ce n'est pas Eru qui le rejette, c'est lui qui se détourne de son père.
Sans oublier le fait qu'il s'est fait "jeter" par Varda qui a refusé son amour (voir le Silm), ce qui n'a pas été pour arranger ses relations avec Manwë et les autres Valar...
Comme tu le dis bien Denethor, Melkor est un être qui souffre.
> Si ce thème du vide dans le coeur source du mal vous intéresse, je vous conseille la série animée jap Neo Genesis Evangelion, qui aborde ce thème avec un surprenante maturité, pour un animé.
Tout à fait d'accord. Evangelion est vraiment très différent des animes classique car les thèmes qu'il aborde vont très loin au niveau psychologique.
Toko
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Aaaah, un connaisseur. J'aime bien les gens qui aiment bien Evangelion. Sinon pour Melkor je me rappelais pas de cette histoire de rateau avec Varda, mais ça ne fait que confirmer ce que je pensais...
Denethor.
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J'hésite à mettre mon grain de sel, étant donné le niveau de réflexion auquel vous parvenez et votre connaissance manifestement supérieure à la mienne de l'oeuvre de Tolkien - même si moi je savais que Melkor se prenait un rateau de Varda ;).
La première fois que j'ai lu le Sil, je me suis fait deux remarques. la première, c'est l'idée magnifique de créer le monde en musique d'abord. La seconde, c'est que la mythologie de Tolkien est fondamentalement chrétienne - ce qui m'a été confirmé récemment à force de fréquenter Tolkien sur le web, mais c'est un autre problème. Dans tous mes souvenirs, le mal chez Tolkien est toujours issu de l'orgueil et du manque d'amour. Feanor en est également un exemple; Galadriel, tentée, est sauvée à mon avis entre autres par Celeborn qui, pour ainsi dire, "l'apaise". Les hobbits sauvent le monde parce qu'ils ignorent l'orgueil, Aragorn est un bon roi parce qu'il sait ce qu'il risque mais aussi parce que sa motivation première est amoureuse au sens noble, alors que Boromir, qui chute, est porté par l'orgueil fou de son père qui le détruit plus qu'il ne le construit.
Les Valar se savent créés, ce que Melkor "oublie": en ce sens, même s'ils sont très conscients de leur valeur, ils restent humbles. Et en ce sens aussi la mythologie tolkienienne est judéo-chrétienne: le péché originel, c'est lorsque l'homme se croit l'égal de Dieu et s'oublie comme créature. Je reviens à Feanor: le créateur des Silmarils prend chez lui le pas sur la créature - sans mépris aucun dans cette expression -, l'elfe aimé d'Eru et des Valar. La suite est un désastre ...
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Très belle série de post ;-)
Sur la réduction des ambitions de Melkor, je crois qu'elle est liée à son pouvoir même.
Melkor (puis Sauron après lui) a vu au fil du temps son Pouvoir se "diluer". Dans les Premiers Temps d'Arda, Melkor est en quelque sorte jeune et fort et son pouvoir est immense. Lors de la formation d'Arda, Melkor savait modifier à lui seul le cours des eaux, aplanir les montagnes, etc. A ce moment, il agissait seul si ce n'est quelques serviteurs qu'il avait déjà pervertis. On le sait, il était le plus puissant des Valar.
Puis sa chute commence avec son appel à Ungoliant. En effet, pour mener à bien son projet de tuer les Deux Arbres, il transmet à Ungoliant une partie de son pouvoir. A partir de ce moment, Melkor s'est affaibli, et l'absorption des joyaux par Ungoliant et sa force grandissant, il ne pourra qu'appeler à l'aide les Balrogs pour repousser Ungoliant.
Par la suite, Melkor s'entourera des serviteurs, "créera" les Orques, les Dragons, s'entourera des Balrogs et autres créatures. Ceci contribue également à un grand affaiblissement de ces pouvoirs (cette notion d'affaiblissement du pouvoir de Melkor est cité au moins à deux reprises dans Le Silmarillion ; je pourrai en retrouver les passages).
A l'instar des Valar et Elfes (et tout être vivant(?)), Melkor est habité par une Flamme. Celle-ci s'affaiblit car il transmet ses pouvoirs, sa force, sa haine et sa volonté à ses "sujets". Son "Aura" baisse, la peur vient l'habiter, il se réfugie alors au plus profond de sa fortesse.
Son affaiblissement est manifeste lors de son combat avec Fingolfin où il sera tout d'abord tenté de refuser le duel puis, pour "rassurer" ses serviteurs, se devra de l'affronter. Il sera alors victime de plusieurs blessures infligées par la colère de Fingolfin. Je ne crois que Fingolfin, tout puissant qu'il fut, aurait pu même blesser Melkor au faite de sa puissance.
En bref, et à mon sens, la révision des ambitions de Melkor doit lui venir de cet amoindrissement et du fait qu'il a pris conscience de ses propres limites ; que les Valar, unis en une seule force, peuvent le vaincre comme cela lui est déjà arrivé. Contre eux, il ne peut rien.
En conclusion, je dirai que son combat contre les Elfes et les Hommes sont peut-être également le moyen de les toucher, eux, les Puissants qui l'ont renié. On lit en effet à plusieurs reprises qu'ils haïssaient les Elfes (et plus particulièrement les Eldar) car ils avaient l'attention des Valar et qu'ils étaient à l'origine de sa propre Chute.
Cédric.
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Pour les amateurs de Shin Seiki Evangelion, je recommande humblement la visite de Dieu dans l'atmosphère, le site web de mon ami David Deleule (traducteur officiel de la série en français) dont j'ai assuré la mise en page et la traduction partielle en anglais.
Pat
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Nan sérieux ? T'es un pote de David Deleule ? Excellent. Ce site est dans mes favoris. J'y vais assez souvent. (quoique je l'aie un peu délaissé ces derniers temps)
Comme quoi le ouaibe est petit.
Sinon comme site je sais pas si tu connais Eva no Thesis, le site à Shogouki, j'ai sévi dessus à une époque, et j'y ai même laissé ma marque. (sous un autre pseudo, voir mon adresse email)
Denethor.
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Un ami de longue date, en effet. De 1991 à 1995, nous avons sévi ensemble dans un fanzine baptisé Eden, dédié à une obscure console de jeu japonaise. Il m'arrive encore de trainer chez lui pour me farcir l'intégrale de Friends et des Avengers en VO... ou pour discuter longuement des rapports intrinsèques entre le Silmarillion, Lovecraft et Babylon V :P
Mais je suis un peu hors-sujet, là.
Pat
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