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Je ressent une différence fondementale entre les rapports qu'entretiennet Bilbon et Frodon avec l'anneau. Bilbon, malgré l'attachement qu'il éprouve pour l'anneau, n'est finallement pas vraiment lié à lui. Comme le souligne gandalf, il le donne volontairement le jour de son départ. L'Unique n'a jamais été pour lui qu'un jouet.
Frodon ressent l'Anneau de manière fort différente. Il s'en méfie dès le début, comme s'il sentait. J'ai le sentiment qu'il sait depuis le début que l'Anneau le veut lui, et qu'il a égallement conscience qu'au final il ne saura pas lui résister. Cela serait-il la cause de la mélancolie qui le hante incessament ?
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Et si la différence d'attitude entre Bilbon et Frodon s'expliquait tout simplement par le fait que Frodon connait la nature de son anneau et non Bilbon ?
Je m'explique:
Frodon sait qu'il a affaire à l'unique et connait donc les pouvoirs terrifiants de l'anneau, d'où une peur envers lui mais également une terrible tentation de l'utiliser. Bref il ressent un grand malaise provenant à mon sens d'un mélange de dégôut et de désir pour l'anneau. Par conséquent, l'anneau a une grande emprise sur lui et obsède ses pensées.
Bilbon, quant à lui ignore la nature de son anneau. Il croît avoir à faire à un anneau magique sans plus, bien pratique pour esquiver les importuns, d'où une moins grande emprise sur lui puisqu'il ignore les pouvoirs terrifiants de son anneau.
Je ne crois pas que l'anneau veuille plus de Frodon que de Bilbon, mais plutôt que la plus grande emprise qu'il a sur le premier vient de ce qu'il est plus facile de tenter qelqu'un qui connaît la véritable étendue de ses pouvoirs.
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La connaissance de la vrai nature de l'anneau doit effectivement avoir un rôle, son ascendant sur son porteur doit être lié avec la maniére dont celui-ci le considére et l'importance qu'il lui accorde.
Comme indiqué dans le message précedent Bilbon qui trouve l'anneau plus ou moins par hazard ne le considére que comme un belle objet utile et lui accorde une attention en rapport, il ne decouvre la nature de l'anneau que bien plus tard après l'avoir librement abandoné.
A l'inverse Frodon apprend assez rapidement la vérité (en faite Gandalf le met en garde, dans une certaine mesure, dès qu'il rentre en possession de l'anneau)à partir de là il accorde à l'anneau une très grande importance ce qui permet ainsi à ce dernier d'avoir une emprise beaucoup plus forte sur Frodon que celle qu'il eut sur Bilbon.
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Et y'a aussi le fait qu'au moment où Bilbo possède l'anneau, Sauron n'est pas vraiment au courant que ce dernier a été retrouvé.... ce qui n,est plus le cas lorsqu'il est en possession(ou vice-versa) de Frodon... à cet période, Sauron le cherche désespérément et y mets beaucoup de son pouvoir... d'où, peut-être, la plus grande emprise de l'anneau, celle-ci est plus active car "percoit les commandes de son maître"
voilà
sigmo
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Je me demande si, en plus du fait que Frodo connait le danger qu'il court et la puissance qu'il pourrait posséder, il n'y a pas également un lien avec l'agitation croissante de Sauron et l'imminence de la guerre; l'anneau "sent" que le moment est venu de rejoindre son maître et Frodo doit d'autant plus percevoir le mal qui se dégage de l'objet.
Blandine
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Ce que je voulais dire c'est que frodon ressent cette défiance avant même de connaiître le véritables nature de l'Anneau : il ne l'aime pas et n'aime pas que Bilbon s'en serve. Mais pourquoi donc est-ce à Frodon de détruire l'Anneau ? Qu'a-t-il fait pour s'attirer un tel destin ? Est-ce parce qu'il est tout simplement l'incarnation du Sacrifice ou du Rédempteur ?
Mais je ne comprend pas ce qui dans sa généalogie ou son histoire lui impose ce destin.
Ou peut-être qu'un élément de réponse se trouve au Conseil d'Elrond : Frodon choisit librement de devenir le Porteur. Il choisit ce destin car il est homme et donc dépositaire du Don d'Eru, la Liberté. refuser l'Anneau, c'est alors se soumettre à Sauron en renonçant à le combattre. Porter l'Anneau, c'est affirmer la Liberté en refuant le Destin qui semble inéluctable. Qui sait si les Edain n'ont pas eut trop de contacts avec les Elfes pour se prétendre suffisement Libre... Le pouvoir de s'opposer à Sauron n'est plus en eux. Ils ont déjà tenté et ont échoué : la Dernière Alliance était une erreur ! Voilà pourquoi c'est à frodon qu'incombe cette tâche.
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Elenillor > Mais je ne comprend pas ce qui dans sa généalogie ou son histoire lui impose ce destin.
D'un point de vue strictement littéraire, Bilbo et Frodo représentent 2 types de héros de nature différente, qui déterminent peut -être leur relation à l'Anneau ; Bilbo incarne le héro de conte de fées alors que Frodo tient plutôt du héro tragique et mythique.
Leur caractérisation est aussi différente, Bilbo, plutôt enfantin pour son âge respectable, même dans le SdA avec son méga-anniversaire et sa 'petite blague' pas vraiment appréciée, tandis que Frodo, plus jeune, semble plus réfléchi et discret.
D'ailleurs le tragique apparaît tôt dans la vie de Frodo, dès l'âge de 12 ans, lorsqu'il perd ses parents, Drogo et Primula, noyés dans le Brandywine (Tolkien lui-même perd sa mère à 12 ans).
D'où un jouet pour Bilbo, mais un fardeau pour Frodo dans la narration ?
Mais c'est un point de vue tout à fait formel ;-)
Cathy
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Elenillor disait que Frodon choisit son Destin en affirmant vouloir porter l'Anneau sur la Montague du Destin.
Mais est-ce vraiment le cas ? Pouvait-il vraiment rejeter l'Anneau et décider de ne plus s'occuper des conséquences de son refus ?
Cédric.
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... et pouvait-il seulement rejeter l'Anneau tout court ?
Dès sa discussion avec Gandalf [Les Ombres du Passé - SdA I], il s'est surpris à l'avoir toujours en main alors que l'ayant "jeté" au feu ... :)
Sans rien ôter à la valeur de son choix, je pense que l'idée + ou - consciente de conserver - encore un temps - l'Anneau était là lorsqu'il proposa de se charger de le détruire.
Quoi qu'il en soit, je ne crois pas que "refuser" l'Anneau eût signifié se soumettre à Þauron ; et choisir de le porter n'était sans doute pas entièrement un acte libre. Les choses sont plus nuancées à mon goût.
Jérôme
ps : Ca rejoint en partie Cédric, mais je ne pense pas que soit entré en ligne de compte uniquement le souci pour les autres d'un éventuel refus, sauf le respect de Monsieur Frodo.
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Yyr >Sans rien ôter à la valeur de son choix, je pense que l'idée + ou - consciente de conserver - encore un temps - l'Anneau était là lorsqu'il proposa de se charger de le détruire.
La situation est des plus complexes pour Frodo, car en effet, je crois aussi que le pouvoir maléfique de l'Anneau commençait à influencer la volonté de Frodo.
Aussi, il me semble qu'en acceptant, Frodo a pourtant conscience qu'il va échouer, mais comment refuser, il y a comme une sorte de sourde pression psychologique exercée par le Conseil d'Elrond (avis tout personnel).
Frodo choisit son destin par amour et humilité, selon l'interprétation de Tolkien (Lp.327,1963):
"Frodo undertook his quest out of love - to save the world he knew from disaster at his own expense, if he could; and also in complete humility, acknowledging that he was wholly inadequate to the task. His real contract was only to do what he could, to try to find a way, and to go as far on the road as his strength of mind and body allowed..."
Le problème, c'est qu'il porte "le mal en lui", donc tâche désespérée, ce qui rejoint la problématique chrétienne du "ne nous soumets pas à la tentation" (qqchose comme ça):
"It is possible for the good, even the saintly, to be subjected to a power of evil which is to great for them to overcome - in themselves" (Lp.252,1956).
C'est tout le problème d'" Arda Marred" ;-))
Et d'un point de vue narratif , c'est quand même plus intéressant et crédible un héros qui doute et qui s'oppose à sa quête :"And surely it is a more significant and real event than a mere 'fairy-story' ending in which the hero is indomitable ?" (idem).
A+
Cathy
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