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A votre avis, le Seigneur des Anneaux connaît-elle une "happy end" ?
Lorsque vous avez reposé le livre, étiez-vous de bonne humeur, triste, nostalgique ?
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué, votre dernière impression ? Avez-vous retenu les événements heureux comme la destruction pour le bien de tous de l'Unique, le couronnement de Aragorn ou encore le mariage de Faramir et Eowyn ?
Ou est-ce plutôt le départ de Bilbo, Frodo et des derniers Elfes vers les Havres Gris, la nostalgie de temps révolus ?
Cédric
PS : Je profite de ce message pour m'enquérir de vous, chers lecteurs et lectrices. Est-ce l'hibernation estivale ? Vous êtes bien silencieux ! ;-)
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la fin du sda n'est pas une happy end tous simplement parceque ce b'est pas une fin, des personnage sont arrivé d'autres sont partis, nous n'avons assisté qu'a une des péripétie de l'histoire des terre du milieu, les choses ne sont pas mieux qu'avant le pire a juste été evité.
The road goes ever on.
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Mon sentiment a la fin du Seigneur des Anneaux a ete un sentiment de frustration. Frustration parce que le livre etait fini, mais aussi de ne pas connaitre l'avenir des personnages et la suite de leur histoire. Qu'adviendrait de Gandalf, de la Lothlorien et que resterait des elfes dans la memoire des hommes. J'aurai aussi voulu connaitre l'Ithilien et ses habitants sous la direction de Faramir.
Je ne trouve pas que le Seigneur des anneaux connaisse une happy end, plutot un sentiment de perte, quand chacun repart dans son monde (pas de E-mail ou de telephone en terre du milieu pour que les amis gardent le contact). L'appauvrissement du monde aussi, appele a etre regi uniquement par les hommes a bien court terme.
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Oui, je suis plutot de l'avis d'Ikkya...
Un sentilment de perte et de nostalgie, j'ai repensé à tous ces merveilleux moments que j'ai vécu et je me dis:
" *sigh*... c'est fini... je ne connaitrais pas la suite de leurs aventures... *sigh*... "
Quelque chose comme ça, je me suis dit que j'aurais aimé en savoir plus plus plus plus plus....
Salut,
Elu
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Une fin heureuse qui fait pleurer... Heureuse pour Aragorn et pour le Royaume, heureuse pour Merry et Pippin, mais teintée de tristesse pour Sam qui perd son Maître. Frodo, le héros, sait en lui-même qu'il a failli, et ne peut trouver le repos qu'en passant à l'Ouest. Pour lui, une manière de mort. C'est de ces sentiments mêlés qu'est chargée la dernière phrase du livre : "Well, I'm back, he said". A chaque fois que je relis le dernier chapitre, je ne peux m'empêcher de verser ma petite larme. Mais Tolkien exprime encore mieux tout cela, alors, encore une citation. Au Champ de Cormallen (Le Retour du Roi 6.IV) :
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La fin du SdA est conçu comme, ce que Tolkien nomme dans son essai sur les contes de fées, une "eucatastrophe". Les méchants sont punis et tués et le monde se régénère.
Cependant, la fin du SdA parait bien amère, car le merveilleux qui imprégnait jusqu'ici la TdM quitte pour toujours le continent, pour laisser la place au monde bien triste des hommes. Le SdA est un roman sur le déclin et la disparition du merveilleux en somme.
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Je pense que la fin du SdA n´est certainement pas un "Happy End" dans le sens hollywoodien du terme. Il y a effectivement des éléments positifs (la chute de Sauron et la délivrance des Terres du Milieu, le retour du roi, le marriage d´Aragorn et d´Arwen), mais il y a aussi des éléments amères (le départ des Elfes pour Valinor, le commencement du quatrième age etc.). Personellement, ca ne me gême pas, bien au contraire: je considère que c´est une fin beaucoup plus intéressante que le banal "Happy End" cinématographique.
Michel
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Je fais aussi partie de ceux qui sont tristes de quitter la compagnie et de ne pas pouvoir continuer la route avec eux. Je regrète même de ne pas pouvoir lire le sda pour la première fois une deuxième fois (!) et revivre l'émerveillement que cela avait suscité chez moi. Pour répondre à ta question : si je ressens aussi la nostalgie de la fin, quand je parle de cet ouvrage à quelqu'un qui ne le connait pas (si si il y en a plein !)j'ai tendance à dire que ça termine bien car le bien triomphe. J'ai peut-être une vision trop manichéenne de la chose ...
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argh...
je suis pas d´accord avec olosta qui dit qu´à la fin ca na va pas mieux et que l´on a juste éviter le pire!!!
Eh ben merde, Gorthaur s´est quand même prit une grosse claque qui va le calmer ( ainsi que tous ses serviteurs, les fouteurs de bordel ds les terres du milieu.... ) pendant une periode non negligeable!!!
Donc une grosse partie des " forces du mal " va foutre la paix aux gentils!!!
enfin bon.....
sinon, j ai trouve la fin tres bonne ( surtout aux havres... )
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Le SdA a-t-il une happy end?
Je suis d'accord avec vous tous pour dire que oui et non à la fois... et que c'est aussi pour cela certainement que le livre est si marquant...
Curufinwe, je trouve que ce que tu dis est très juste: le SdA, c'est l'histoire de la fin du merveilleux. La magie, la délicatesse, la sagesse finissent de quitter le monde après une dernière bataille. Et le règne des Hommes commence. Il commence bien, avec Elessar, mais au fond on sait que le sang des Dunedains, sang magique, finira par se diluer avec les siècles et qu'un jour il n'en restera rien de visible directement. Et le monde deviendra ce qu'il est aujourd'hui, c'est à dire pas très cool selon les critères propres à Tolkien.
C'est curieux, d'ailleurs, car le SdA est empreint à la fois d'un certain désespoir (on ne peut rien faire face à la disparition du merveilleux) et de pas mal d'optimisme (le Bien triomphe, mais de toute façon le Mal est très minoritaire, et les personnages globalement très positifs). Mélange riche et fertile... oeuvre douce-amère, c'est pour ça que je l'aime...
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Je dirai même que l'oeuvre du SdA se veut le "témoignage" de la mort du merveilleux en Terre du Milieu. Tout concourt dans l'oeuvre à montrer que les faits du SdA furent réels et authentiques. Ceci donne d'autant plus de force aux propos de Tolkien. Je pense aussi que l'auteur a, d'une certaine manière, tenté de nous faire percevoir la substance même de la merveille. Tolkien a pris soin de choisir comme héros des hobbits,personnages très casaniers et matérialistes, pour nous faire découvrir, au travers de leur regard, le mystère et le secret scintillement du monde. Car la merveille chez Tolkien tient, entre autres, des couleurs et de la lumière chaleureuse qui s'émane d'un lieu, d'un pot de miel de Baie d'Or ou d'un chant. Nous, simples communs des mortels du Cinquième Age, demeuront aveugles, car nous ne savons guère souvent percevoir la beauté en chanteresse du monde. Le SdA, selon moi, guérit cet aveuglement et nous devenons (pour un temps et peut-être pas toujours...)des voyants. Le monde brille et étincelle, mais nous ne savons pas le contempler... C'est dur...
J'arrête là, sinon je vais me suicider...
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La fin du SdA est bien une happy end dans le sens où c'est le bien et la morale qui triomphent, mais on ne peut s'empêcher de ressentir un sentiment de manque et d'amertume comme vous l'avez tous plus ou moins dit, parce que le merveilleux disparaît petit à petit (mais pas complètement) de la Terre du Milieu, mais aussi parce que les personnages des Hobbits, voire tous les Hobbits ont perdu leur innocence qui les rendait si spéciaux ; désormais tous savent ce qu'est la souffrance (avec le ravage de la Comté par Sharcoux) et des êtres simples comme Sam ont en eux une part de mélancolie qu'ils n'avaient pas avant, à mon avis. Sam, s'il profitera des années de bonheur qu'il a encore à vivre, aura toujours en lui le souvenir de son maître perdu et des grands évènements qu'il a vécus et qu'il ne revivra plus. La fin du SdA c'est le retour à une vie "normale", morne, plate, faite d'habitudes, loin du souffle épique des aventures passées ; c'est cela que je ressens lorsque Sam se met dans son fauteuil avec sa fille sur les genoux, que sa femme met la table et qu'il laisse tomber, désolé, "je suis de retour".
Vu comme ça, le SdA serait alors comme une leçon d'énergie pour se battre contre la routine de la vie quotidienne...connaissant un peu la vie de Tolkien, cela paraît paradoxal, mais après tout pourquoi pas ?
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au contraire je trouve la fin pas si joyeuse que ca : frodon rate sa quete ( oui oui ce n'est pas lui qui gagne c'est l'anneau qui perd ) , des gens sont tue par centaines , les elfes et les nains vont bientot disparaitre , et c'est surtout la fin des aventures de nos joyeux heros preferes...
pareil aussi pour la fin du silmarillon : la derniere phrase ma carremeent fait pleurer : un truc du genre '' et ce fut la fin des chants et de la beaute des eldars dans notre monde ''
par contre j'ai bien aime la fin de bilbo :) ( pis la mort de thorin ma presque rien fait je dois dire ... ) et puis aussi surmeent parce que je savais quil y aurait qqchose a lire apres ( le sda en locurence )
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C'est vrai... La fin du Sda, c'est la fin du Merveilleux... Tous les êtres non humains qui jouaient un rôle important dans le roman (frodo, Les Elfes... ) quittent la Terre du Milieu qui devient la "chasse gardée" des Hommes.
Cette fin me fait un peu penser à l'histoire des chevaliers de la table Ronde. Au départ de leurs aventures, les chevaliers sont confrontés à des fées, des magiciens, des événements surnaturels ou mystiques... Puis, peu à peu, les chevaliers conquis par la montée du Christianisme (Ils partent à la Quête du Graal) oublient les anciennes croyances et le Monde merveilleux fini par disparaître... (Retranché derrière les brumes d'Avalon ?).
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Il me semble qu'on devrait définir la happy end par eucatastrophe, comme Tolkien le faisait dans son essai "Sur les contes de fées". Quand à savoir ce qu'il en est pour le SdA, il me semble que la récente biographie littéraire de Pearce en parle au chapitre 7 ou 9.
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Juste pour pinailler un peu je répondrai à Eowyn que les Romans de la Table Ronde ont été écrits vers le XIIe siècle, et que par conséquent christianisme et légendes celtes sont mélangés d'un bout à l'autre des récits. Et puis même à l'époque du Roi Arthur, le christianisme était en train de s'imposer (c'est le temps de St Patrick).
Quant au Graal, c'est au départ une simple histoire de vengeance par le sang. Ce sont les cisterciens qui en ont fait un objet sacré et religieux.
Pour en revenir au sujet, je me souviens d'avoir lu une "deuxième" fin du SDA qui se passait plusieurs années après et où Sam parle à sa fille Elanor. En revanche, je suis incapable de me souvenir où j'ai vu ça. Si cela évoque des souvenirs à quelqu'un....
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Il ne s'agit en fait pas d'une "seconde" fin (une fin que Tolkien aurait changée), mais du dernier chapitre du SdA : L'épilogue. Mais il n'a pas été inclus dans l'édition finale du roman ce qui est bien dommage. Sam s'entretient avec sa fille aînée Elanor. On peut le lire dans le tome 9 de HOME. Il comprenait aussi une longue lettre écrite en sindarin et "anglais" d'Aragorn, Elessar.
Edouard Kloczko
P.S. L'épque du 'Roi Arthur' est comme l'époque du SdA. Une évocation d'un "passé" qui n'a jamais existé "historiquement". Les Rois et évenements des aventures de la Table Ronde sont imaginaires (c'est le poéte anglo-norman Wace qui a _imaginé_ la table ronde), mm si on retrouve dans ces romans bien des détails de la vie réelle de l'époque.
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Vous pouvez trouver cet épilogue, traduit, à cette adresse:
http://www.chez.com/multimondes/Crytolkien.htm
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La première fois que j'ai lu le SdA, la fin m'a semblé un mystère insondable : qu'allaient faire toutes ces belles personnes aux Havres Gris, quelle était cette terre joyeuse vers laquelle se tournait Frodon ? Tout cela m'aparaissait à la fois gai et infiniment triste.
Et puis j'ai lu le Silmarillon, et j'ai compris. C'est frappant de constater comme la relecture du SdA provoque alors de toutes autres émotions...
Un happy end ? Non, c'est tellement plus riche que cela.
E.
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Il me semble qu'un très vieux Dragon Magazine avait proposé une traduction de l'épilogue évoqué par Edouard. Je me trompe ?
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Oui, il s'agit bien du Dragon Magazine (n°9, janvier-février 93). L'url qu'a donné Leo trois posts au-dessus correspond à la mise en ligne de cet article.
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Je me souviens parfaitement de ce moment là !.
Le livre refermé,la boule au fond de la gorge qui gonfle,qui gonfle...!.
Et lentement,la montée irrépressible de la certitude absolue que je viens de lire LE livre !
Après,viendront les réflexions,les analyses,les questions....Mais d'abord,cette incroyable émotion ......!!.Un sentiment étrange et contradictoire,mélange de tristesse et de joie : un bonheur triste ...,la nostalgie d'un souvenir impossible,d'un monde ignoré...!
Là-bas, hier, j'avais du faire le mauvais choix !. J'avais du prendre la mauvaise route !.
Je n'avais rien à faire dans ce monde-çi, plat, morne, dur, lourd, bête !. J'étais né pour être palefrenier à Bree, pour cueillir des lys, ou les champignons magiques du père Maggot...!
Ca oui, j'ai été ému !. Et je le suis encore, et encore ! Et je le serai jusqu'au jour de mon embarquement vers l'Ouest .....!
Ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman ? L'amour de la vie....!
C'est con, hein ?! Et horriblement sentimental, sans doute...
TB ( définitivement émotif )
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C'est bizarre, je pensais avoir posté ma réponse il y a longtemps...
Je réécris donc mon message :
Tout d'abord, je remercie Leo pour l'URL.
Si certains ont lu cet épisode, pourraient -ils donner leurs impressions?
Pour ma part, j'ai été un peu déçue, je suis restée sur ma faim. Mais cela vient peut-être du fait que je l'ai pris hors contexte, et que de toute façon, je n'aime pas les épilogues.
En y réfléchissant, je me souvient qu'en lisant les dernières lignes je me suis dis : "Alors, c'est tout? Et après?" D'où peut-être, l'utilité d'un épilogue, même si, à mon avis, les appendices suffisent amplement. Evidemment, il faut pouvoir les lire, ce qui n'est pas le cas des éditions françaises. Peut-être dans les nouvelles?
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Mince alors, je n'avais jamais vu ce sujet, débuté lors de ma longue période d'hibernation estivale (comme le dit Cédric...)! Merci Eriel de l'avoir remonté en haut du tableau.
Je partage l'avis de Marineva et Curufinwe (et d'autres aussi), sur le fait que le SdA évoque la fin du Merveilleux.
Du point de vue de l'histoire, on ne peut, à mon avis, pas parler de happy end. Le dénouement a beau être positif, même avant le départ des Elfes, la cicatrice infligée aux Terres du Milieu et à ses habitants par Sauron semble trop profonde pour inspirer la joie. Alors quand j'ai lu la destruction de l'Anneau, c'est plus un réveil douloureux, un soulagement qui s'est dégagé du livre vers moi qu'une joie de vivre retrouvée.
A mon avis, Tolkien a su, tout au long du livre, malgré l'aspect fantastique, se tenir en frontière du monde présent. Qui n'a pas été en forêt ou simplement dans la nature pour lire son passage préféré, pour se sentir comme en Lorien? Qui n'a pas voulu trouver dans un rocher, une architecture, un cours d'eau, Tout prend un sens plausible, le Merveilleux est parti, les races des Hobbits et des Grands Hommes déclinent et la fin transforme lentement les Terres du Milieu en quelque chose qui pourrait fortement être notre Terre à nous, si bien que quand on referme le livre, l'histoire se prolonge, mais c'est nous qui l'écrivons. La fin du SdA est pour moi un commencement. Mais c'est un commencement triste, parce que Tolkien ne nous donne pas d'espoir de revoir le Merveilleux.
Mon humeur donc, quand j'ai refermé le livre, était (arrgh c'est dur à expliquer!) le remords d'avoir lu trop vite les passages les plus beaux, de n'avoir pas assez sû déguster les mots. On est pressé de voir la fin et pourtant on souhaite qu'elle n'arrive jamais. Et je sais qu'à une deuxième ou Xième lecture ce ne sera pas la même magie.
Beuuuuh faut que je trouve un mouchoir...
Revenons à des choses plus terre-à-terre (du milieu?)
Pour les appendices, Eriel, ils sont disponibles chez Christian Bourgeois Editeur, dans le 4e tome de l'édition à couverture souple, ainsi que dans l'édition complète reliée de 92, le gros volume qui fait mal au genoux. Mais c'est vrai que ni l'une ni l'autre de ces deux éditions ne doit tenir le palmarès des ventes.
David.
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C'est tout moi ça! Un ami vient discuter un moment, et j'oublie que je rajoutais une phrase au milieu de mon plaidoyer...
Pour ceux qui n'auraient pas compris pourquoi j'ai mis une majuscule après une virgule:
message précédent, paragraphe 2, L7
au lieu de:
"Qui n'a pas voulu trouver dans un rocher, une architecture, un cours d'eau, Tout prend un sens plausible...."
il faut lire:
"Qui n'a pas voulu trouver dans un rocher, une architecture, un cours d'eau, une forme ou un lieu semblable à ceux que l'on rencontre dans les Terres du Milieu? On mélange avec plaisir le réel et l'imaginaire. Tout prend un sens plausible...."
C'est pas du Ledoux, c'est pire parce que je n'avais rien à traduire! ;)
David.
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Moi j'ai tout simplement pleuré. Pleuré parce que le livre était trop court, pleuré parce que la fin est triste (je ne vois pas où il y a happy end!), et pleuré parce que je ne trouverais jamais dans notre monde réel les merveilles que Tolkien m'a fait découvrir.
J'ai parfois pensé à ma vie si je n'avais pas lu Tolkien, et je n'arrive pas à savoir laquelle des deux est préférable. Dans l'une, j'ai découvert un monde merveilleux et un auteur fantastique. Je peux dire que ça m'a profondement touché, que ça a bouleversé ma vie et changé ma vision du monde tout en me laissant un goût amer sur la triste réalité dans laquelle nous vivons. Dans l'autre, j'aurais perdu l'oeuvre d'une vie et la joie indescriptible que j'ai ressenti à la lecture mais je ne me serais pas perdu dans des rêves éveillés (non je ne suis pas un elfe!:)). Je rjoins donc TB, quelle joie d'être palfrenier à Bree!:))
Ne vous inquietez pas je ne suis pas fanatique ni suicidaire!:) J'ai tout simplement essayé de vous transmettre ce que j'ai ressenti. Je ne parle pas sindarin (quoique j'aimerais!:)) et je ne me greffe pas des poils sur les pieds!:) (j'en ai suffisamment!:)).
Pour conclure, je ne trouve pas que ce soit une happy end. Pour moi, une happy end est autant un fin heureuse dans l'oeuvre (film, livre...) que pour le lecteur/spectateur...
C'est une fin qui déchire le coeur de Sam et du lecteur. Les elfes s'en vont et c'est autant la fin d'un monde que du livre.
Le couronnement d'Elessar aurait été une happy end, pas celle-ci.
Lomion
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Salut à tous,
Uhmmmm, voyons, Lomion traduit parfaitement mon sentiment à la fin de la lecture du SdA, de fait moi non plus je me greffe pas des poils sur les pieds ni ne me taille les oreilles en pointe. Et chaque fois que j'arrive à cette fin, c'est pareil: pas du tout le sentiment d'un happy-end, plutôt une sourde nostalgie liée à l'évocation de la disparition d'un monde;
Néanmoins, après qques heures de réflexions, moi, spectateur passif mais passionné de cette magnifique épopée, je ne me résous pas à refermer l'histoire de ce monde :
en effet, l'histoire de la terre du milieu se poursuit,car certes l'observateur-conteur de ce monde, JRR, n'a point continué à nous la transmettre du fait de son statut de mortel, mais cette histoire continue !!!!!
Ne me dîtes pas que maintes légendes et exploits ne pourraient pas être relaté qui ne concernent le 4ème âge : qu'en est-t-il des nains, même si à moyen ou long terme ils sont "supposés" disparaitre, et les orcs? ne me dites pas qu'ils n'en restent pas dans les monts brumeux, et qu'ils sont devenus doux comme des hobbits, les aigles observent tjs la TdM de leurs aires, les béornides continuent d'arpenter leur territoire, et à l'est !!!! De l'est mystérieux nous ne savons finalement pas grand chose, Sauron n'aurait-il pas laisser des traces de son activité dans maints coins reculés de la TdM?
Je pourrais continuer comme çà jusqu'à l'an 2020 !=)
Donc pour finir, je refuse de rester sur cet état de fait à la fin du SdA, les elfes ont certes rejoint Valinor (et encore pas tous), mais moults merveilles et sordides complots seront vivaces durant le 4ème et le 5ème âge. La TdM est une uchronie, son histoire n'est pas NOTRE histoire !
Roäc, corbeau.
"l'oeuvre doit échapper à son créateur"
Fantasy power!
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A mon sens, ce n'est pas un happy end mais juste la vie qui va. Quand le récit se termine, j'oscille entre le souvenir nostalgique des choses perdues et l'incertitude troublante des choses à venir.
Le merveilleux achève de se retirer. Imladris ferme ses portes, la Lorien subsiste encore un temps. Les Anneaux disparaissent, les Elfes passent à l'Ouest lointain...et tout cela vient rejoindre dans nos mémoires le coin poussièreux où s'entassent parmi de multiples visions merveilleuses des Dragons, des joyaux sans prix, des chants magnifiques...
Les Hobbits retournent dans leur Comté natale, mais ils ont perdu l'innocence qui leur donnait ce charme si particulier, à l'image d'un Samsagace devenu taciturne. Les Nains vivent encore dans leurs demeures de pierre, mais déjà ils rejoignent l'imaginaire où ils cotoyent les Elfes, à l'image de Gimli partant vers Valinor avec Legolas.
C'était prédit: le Quatrième Age est celui des Hommes. Sera-t-il pire ou meilleur? Personne ne peut le dire. Il commence sous de bons hospices: le mal est vaincu et éradiqué pour un long moment, des souverains ou des régents capables accèdent à la plupart des trônes ou continue de les occuper: Elessar, Faramir, Imrahil, Eomer...
Le Silmarillion nous rappelle que les Elfes ont apporté avec eux leur lot de douleur et de choses mauvaises. Et puis les années passant, ils sont devenus sages et avisés, et c'est ainsi que nous les voyons dans le Seigneur des Anneaux. C'est peut-être à présent aux Hommes de faire l'apprentissage de la sagesse.
Telglin
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Ave,
Moi je partage tout a fait l'impression de Philippe a la fin, comme je l'ai dit, en fermant le livre pour la deuxieme fois je n'avais pu m'empecher de pleurer sur mon oreiller !!
Mais j'adore cette fin, a la fois gaie, heureuse, et nostalgique...
Magnifique !
Greyelm, qui a fait un message court.
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J'ai pas lu toutes les réponses, mais je me suis senti obligé de rédiger ces quelques lignes.
Au moment (que je redoutais) de la dernière phrase, j'ai eu une dôle de sensation. C'était, je ne sais comment décrire, mais je dirai de pleinitude. J'avais tous les sentiments en moi, et tous se bousculèrent pour chercher une place tout devant dans ma tête. Normalement quand j'ai fini de lire un livre, c'est fini... et c'est tout, mais un sentiment de vide m'envahit, mais aussi un sentiment que j'avais besoin de lire plus de tout savoir sur cette terre, et surtout ce qui se passe après. J'ai donc lu les appendices avec amertume et délice, j'y appris de ma mort tragique et de mon royaume...;-).
En fin de compte, je vous dis que j'étais pendant quelques minutes comme paralysé, inatteignable par le monde extérieur, pendant que - comme quand on meurt - tout le livre me défile devant les yeux. ( Mais j'aimerai quand même affirmer que je ne suis pas fou!)
Michael
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Je m excuse de ramener ce sujet sur la table alors qu il date de si longtemps mais je n ai pas pu m empecher d etre emu par vos reponses, parce qu elles m ont rappele ma propre experience quand, il y a de cela neuf ans, je finissais pour la premiere fois ce qui restera eternellement le livre le plus fort que je puisse jamais lire.
J'etais tellement triste d ailleurs, que je suis reste avec une boule dans la gorge toute la journee, j'avais envie de pleurer, je me sentais mal dans ma peau. Je me disais, "non c est pas possible, je veux savoir la suite, ca peut pas etre fini". Tant de questions qui restent sans reponses (heureusement que j ai decouvert jrrvf!). Enfin, devant un sentiment de perte insoutenable, je m'y suis finalement replonge immediatement le lendemain, afin de retrouver la magie de la terre du milieu, et d'oublier encore une fois la monotonie et le manque d aventure de notre quotidien.
Depuis, j ai lu Bilbo, le Silmarillion, les CLI du 3eme age, Je l ai relu quasiment une fois par an, j ai meme ete jusqu a me l acheter en anglais cette annee, mais il y a rien a faire, je ne crois plus retrouver l emerveillement de la premiere fois. Alors je suis triste.
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Le lendemain !?
=P
Earnil, c'est un peu normal que tu ne puisses plus retrouver cette sensation de spleen qui caractérise la fin du SdA ; console-toi en te rappelant que toi tu l'as ressentie au moins une fois, alors que d'autres lecteurs occasionnels n'ont prêté à cette fin qu'un intérêt plutôt sommaire...
Et puis il faut parfois battre d'autres sentiers pour retrouver des sensations connues. J'ai par exemple ressenti le même sentiment de fin douce-amère avec trois romans de Stephen King : ÇA, Le Talisman (écrit avec Peter Straub) et La Tour Sombre. On y retrouve ce même sentiment de "tranche de vie" qui, même consommée, n'empêche pas le reste du monde de tourner.
Pat.
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Pour moi, le SdA n'est pas une happy-end, et on a effectivement au final une lourde sensation de nostalgie: si seulement le monde pouvait encore ressembler à ça!
Ah oui? Mais ça, c'est propre à n'importe quelle histoire passionante, et cela ne vaut que si nous faisons partie de l'histoire. Sinon, c'est la même impression de platitude.
Le monde réel n'est pas pourri, et il est encore nourri d'aventures, Seullement, elles ne viennent pas frapper à notre porte comme Gandalf un beau matin. C'est à nous de la saisir, de la provoquer, et cette aventure s'appelle l'amour (au sens large)
- Construire un foyer: une aventure !
- Partir deux ans (ou 1) comme volontaire avec une assoc. humanitaire pour aimer des hommes défavorisé: une aventure !
- Aimer et persévérer malgré les obstacles, défendre ses valeurs contre le "tout le monde a raison" ambiant: une aventure.
D'accord, il n'y a pas le fantastique, ni le souffle épique, mais tant mieux. Se faire réduire par un mage quand on n'est que hobbit, c'est décevant. Par contre il reste le merveilleux, quand ce que l'on fait est habité par l'amour.
NON, le monde actuel n'est pas pourri, si nous voulons bien sortir du canapé confortable où on nous a installé en nous disant bien de ne pas trop penser, que d'autres font ça pour nous.
Quand j'ai refermé le livre, j'ai aussi eu envie de retourner vivre dans les bois et d'aimer la nature sans que l'homme ne la détruise. Mais c'est irréaliste... L'homme fait aussi du mieux en transformant le monde (pas QUE du pire)
Pour moi, l'aspect marquant du SdA est que l'oeuvre est achevée, entièrement. Les annales nous donnent la fin de tous les personnages, jusqu'à leur mort: tout est achevé. Le roman n'est pas laissé en suspend après l'aventure (dans l'attente de la suivante?), mais c'est bien la vie qui s'achève. Elle a eu sa partie extraordianire, puis l'ordinaire revient, un peu comme pour nous lecteur. Et c'est pénible, mais au moins c'est vrai!
Le SdA, finalement, ce n'est pas une histoire, une aventure justement. C'est une vie, des vies, qui (comme le dit très bien Curufinwë) ont ouvert un regard lumineux sur un monde monotone, ont perçu la beauté du monde...
Cela n'est pas interdit aux hommes que nous sommes, mais à condition, comme Bilbo (qui était traité de fou), de ne pas rester dans son trou !
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Le SdA, there and back again... for good.
Greyelm
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Je fais remonter ce fuseau des profondeurs du forum car sa lecture est des plus émouvante et je pense qu’il peut encore ouvrir quelques perspectives.
Tout d’abord, je rejoins l’avis assez partagé qui veut que la fin du SDA soit empreinte d’amertume et de nostalgie. C’est personnellement le genre de fin que je préfère car elle nous ramène tout naturellement à la réalité après l’évasion hors du Temps que permet la lecture. (cf.Mircea Eliade, pour ceux qui ont eu le bonheur de lire ses études…) D’autre part cette fin m’en a rappelé une autre tout aussi sublime, il s’agit du "Nom de la Rose" d’Umberto Eco. Je vous la livre en précisant que le narrateur du livre est un moine copiste qui vient de raconter les aventures qu’il a vécues dans sa jeunesse :
« Il fait froid dans le scriptorium, j’ai mal au pouce. Je laisse cet écrit, je ne sais plus pour qui, je en sais plus à propos de quoi : stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus. »
Je n’ose traduire la citation latine tant elle est belle mais à destination de ceux qui ne connaissent le latin, je propose une traduction dans le style « belle infidèle » :
« stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus : la rose d’autrefois demeure par son nom, nous conservons seulement des noms (littéralement : des noms nus, vides) »
L’être de papier créé par l’auteur s’efface progressivement mais le souvenir de son nom perdure comme ceux des morts dans les cimetières… Ce n’est pas très gai tout ça mais si j’insiste, c’est que j’ai retrouvé un écho à ce que je viens de dire dans l’épilogue du SDA rédigé par Tolkien mais jamais publié :
« A la lecture d'anniversaire, outre Elanore, étaient présents le petit Frodon, la petite Rosie, et les jeunes Merry et Pippin ; mais les autres enfants n'y avaient pas assisté. »
Non, non, ce ne sont pas les personnages du SDA qui fêtent leurs retrouvailles mais il s’agit de l’énumération des noms des enfants de Sam 14 ans après la fin du SDA ! De leur souvenir, il ne reste que leurs noms et l’histoire de leurs vies que va leur raconter Sam…
J’encourage tout le monde à aller faire un tour sur le site qui publie cet épilogue :
http://www.jrrvf.com/forum/noncgi/Forum1/HTML/000117.html#ancre
On n’y apprend pas grand-chose de nouveau mais le ton y est un peu plus léger voire attendrissant tout en gardant une part de mystère et d’espoir. Je vous en livre en amuse-bouche (il est bientôt midi !!!) la toute fin :
« Ils rentrèrent, et Sam ferma la porte. Mais, à ce moment précis, il entendit soudain, profond et ininterrompu, le soupir et le murmure de la Mer sur les rivages des Terres du Milieu. »
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Le Nom de la rose ressemble aussi au Sda par un autre côté (à mon humble avis) : on sait que le héros est mort, comme les principaux personnages de la communauté... Le sentiment final est le même : joie de connaître la victoire (quoique...) mais amertume à l'idée de tout ce qui est perdu (la magie / la bibliothèque).
AVA
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Mea culpa, mea maxima culpa !
Et je m’étonne que personne ne réagisse à ma suggestion de lire l’épilogue de Tolkien !!!
J’ai donc fait une énorme boulette en vous donnant un mauvais lien. Donc si vous voulez aller lire cet épilogue, rendez-vous à :
http://www.chez.com/multimondes/Crytolkien.htm
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J'aime beaucoup l'épilogue cité par Nikita.
La fin du Seigneur des Anneaux n'est pas un Happy End . Surtout à cause du sort de Frodon, de sa maladie, de so départ. Je ne dirai pas de son "oubli" par les autres. Car les autres ne l'ont pas oublié. Il s'est mis lui-même en retrait ( mais celà je l'ai déjà dit ).
Cependant, la fin (officielle ) du SdA n'est pas triste. Elle est juste la preuve que la quête pour laquelle Frodo s'est sacrifié a abouti. Car ce qu'a voulu sauvé Frodo, c'est la Vie. La Vie tout simplement. Oui, les Elfes s'en vont. Une civilisation fait place à une autre et c'est toujours triste. Mais la Vie a triomphé. Les autres personnages vont accomplir leur destin, puis mourir, ou partir pour Valinor, laissant le monde entre les mains de leurs héritiers ( cfr les appendices) . Ils ont construit un monde meilleur. Pour un temps, car leur civilisation aussi décroitra. Comme toutes. Comme la nôtre un jour. Mais ils auront laissé à leurs enfants un monde en paix. Et c'est celà qui donne un sens au sacrifice de Frodo. Pas l'aventure. Pas la Gloire. Pas la Magie. La vie quotidienne, banale peut-être, mais plus belle, et plus difficile dans sa banalité que toutes les aventures. Il a perdu celà pour le donner aux autres.
Je dirais simplement que Frodo a tout donné pour qu'Eldarion puisse grandir à Minas Anor, et Elanore à Cul de Sac. Ou plutôt, pour qu'Eldarion et Elanore, et tout les enfants qui ont suivi, fils de roi, fille de maire ou fils de pauvres, puissent grandir tout court. Et c'est magnifique.
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Pour moi, la fin du SDA, c’est d'abord les notes d'espoir, promesses de continuation du monde (rendue possible par la destruction finale de l'Anneau), et de sa reconstruction dans un esprit de bien.
L'avenir, je le vois surtout dans les mains des couples Aragorn/Arwen, Faramir/Eowyn, Sam/Rosie. Dépositaires, chacun à leur manière, de la sagesse des Elfes et de Gandalf. Pour moi, tout ne se perd donc pas avec leur départ. Les graines de leur histoire, de leur sagesse ou encore , par exemple, de l'amour de la beauté et de la nature, sont appelées à grandir ou se perpétuer à travers ces couples (Sam replante les arbres de son pays et à une bien grande descendance - , "j'aimerai tout ce qui pousse et n'est pas stérile" (Livre VI chap. V), dit Eowyn.).
Le monde est à construire et les graines ont été semées pour donner aux hommes la chance que ça se passe bien. A eux (à nous) la liberté de s’en servir pour qu’il en soit ainsi.
Mais, il faut bien dire aussi que la Terre du Milieu se vide de tout son "merveilleux". C'est clair à la fin du SDA avec le départ de Gandalf et consorts, mais aussi tout au long du récit. Depuis le début du SDA, on sait que les Elfes s'en vont, que leur temps s'achève. De nombreux éléments littéraires sont là pour l'évoquer, soit littéralement soit par des métaphores. (Dans le fond pourquoi les Elfes s'en vont-il vraiment ? La lassitude de la vie et la nécessité laisser la place aux humains ? Mais alors pourquoi tous dans un même mouvement, pourquoi ne peuvent-ils vivre côte à côte ?… Parce que c'est le destin qui leur est assigné, sans doute… Décidément il faudrait bien revenir un jour ou l'autre sur cette question du destin…).
Même plus : toute l'histoire du Silmarillion baigne aussi dans ce climat de mélancolie, où il semble que les acteurs vivent avec la nostalgie du temps qui précède ou alors du Paradis perdu, celui des Origines du Monde, de la Grande Musique, le temps de l'innocence, de la naissance, de la Création. Lorsque ce n'est pas évoqué clairement, c'est à tout le moins le style de Tolkien qui plonge le lecteur dans ce sentiment mélancolique.
La fin des aventures dramatiques, mais aussi exaltantes, (aussi, dans une certaine mesure dans le Hobbit), la dissolution de la Communauté dans le SDA, où chacun part mener ses tâches de son côté, la fin présentée comme définitive de cette fraternité pourtant improbable, née de la nécessité, laisse bien, pour moi, un petit goût triste.
Triste aussi lorsque l'on évoque la séparation de Sam et Frodo (même si c'est peut-être une étape obligée dans la vie de Sam).
En fait, franchement triste lorsque l'on se penche plus particulièrement sur l'avenir ou plutôt le non-avenir dans le monde concret, qui est réservé à Frodo Je ne vais pas revenir sur tout ce que j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer sur le fuseau "Plaidoyer pour Frodo", mais je ne peux m'empêcher de trouver particulièrement injuste le sort de celui qui aura au sens plein du terme, tout donné de lui-même pour sauver la Terre du Milieu. Son départ est présenté beaucoup plus comme une quasi "dissolution" que comme une récompense et le début d'une seconde vie pleine de félicité. (Il en est un peu de même pour les Elfes. Mais si on peut considérer qu'ils retournent vers leur pays d'origine tant désiré, Frodo, lui, c'est la Comté qu'il aimait profondément. Pour moi, il ne part pas vers une terre promise à laquelle il aspire, mais s'en va parce qu'il n'a plus de place chez lui. Je trouve çà fort triste.)
Pour tout dire, plus j'y pense et plus je trouve que, vu du seul côté de Frodo, le SDA a des accents carrément désespérants.
Il est bien l'élément clef qui sauve en définitive la Terre du Milieu, mais que lui reste-t-il personnellement de cet exploit. Malgré son incommensurable courage, son abnégation, le sacrifice jusqu'au plus profond de lui-même, il ne parvient pas à jeter l'Anneau, il est vaincu par lui. La tâche était impossible, personne ne peut lui en vouloir, mais lui, il doit porter le terrible sentiment de cet échec personnel, il est irrémédiablement souillé. Il réussit dans sa mission en tant "qu'instrument" dans un destin (décidément le thème ne me quitte pas !) plus vaste, plus général qui est celui de la Terre du Milieu, mais il échoue complètement sur un plan personnel.
D’une manière générale, c'est comme si, en quelque sorte, Tolkien nous disait que le don de soi, même le plus total, ne sert à rien, ne parvient pas à assurer le salut, s'il n'y a pas un 'miracle', d'aucuns diront, une intervention Providentielle, Divine. Sans intervention divine, qui n'est d'ailleurs ni automatique, ni prévisible, les meilleures intentions, les meilleures actions, les sacrifices les plus grands, sont voués à l'échec.
La "victoire" finale est permise par la compassion dont Frodo fait preuve à l'égard de Gollum, allez-vous m'objecter (ainsi que le dit d'ailleurs Tolkien dans ses Lettres).
C'est vrai, mais là aussi, si cette compassion est un élément clef dans l'épilogue, vu du seul point de vue de Frodo, c'est encore un échec, car cette compassion ne lui a pas permis de sauver Gollum lui-même, qui après avoir paru se tourner petit à petit vers plus de bien, retombe en définitive dans le mal. (Gollum aurait été interdit de rédemption ? prédestiné à rester damné ? Que ce serait-il en fin de compte passé si Gollum avait choisi la voie du bien ? Encore la question du destin…)
C'est ce qui arrive encore beaucoup plus clairement lorsque, à la fin du récit, Frodo laisse aussi leur chance à Saroumane et à Grima. Résultat de son incroyable attitude de compassion à l'égard de celui qui a détruit son pays : un nouvel échec. L’un et l’autre sont tués. Frodo ne parvient pas à éviter le bain de sang dans son propre pays. La sagesse qu’il a acquise durant sa Quête, le message de paix, de compassion, y compris envers les êtres qui semblent les plus abjects, dont il est désormais Porteur, ne recueillent qu’incompréhension et indifférence.
Le départ de Frodo, je le ressens aussi un peu comme si Tolkien nous disait amèrement que ceux qui clament la paix, la compassion et la tolérance n’ont pas leur place dans le monde réel.
A mes yeux, la façon très « réaliste » dont le récit a été volontairement conçu, rend ces messages particulièrement transposables au monde dans lequel nous vivons, et donc particulièrement désespérants.
(Ca me fait penser que cette idée est déjà présente, dans une certaine mesure, dans « the Hobbit . Bilbo renonce à garder l’Arkenstone qu’il a dérobée à Smaug et qui est pourtant un joyau inestimable. Il le donne au Roi des Elfes en vue d’éviter la guerre avec les Nains. Son entreprise altruiste et courageuse se solde aussi par un échec. Il en récolte la malédiction de Thorin et ne doit la vie qu’à l’intervention de Gandalf. Et la guerre survient bien avec son lot de massacres)
Forts accents désespérants,
tristesse face aux séparations, au caractère éphémère de l’histoire du monde et de chacun, à l’injustice,
mélancolie face à la perte du « merveilleux », du temps de l’innocence, de la nature préservée,
puis quelques promesses, quelques lueurs, quelques tâches de couleur, mais bien éphémères aussi, dans un monde décidément très sombre lors des moments de crise ou "entre gris clair et gris foncé", dans le quotidien.
C’est ce mélange de sentiments dont je ne peux me départir, à chaque fois que je relis l’épilogue du SDA.
Ylem.
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Ylem tu dis que "D’une manière générale, c'est comme si, en quelque sorte, Tolkien nous disait que le don de soi, même le plus total, ne sert à rien, ne parvient pas à assurer le salut, s'il n'y a pas un 'miracle', d'aucuns diront, une intervention Providentielle, Divine. "
¨Peut -on vraiment aller jusqu'à là dans l'interprétation? Je pense qu'avant tout "l'échec final " permet d'éviter de faire de Frodon un "superhéros " comme on en trouve tant dans des films ou des livres .En effet qu'aurions nous dit si Frodon avait réussi ? on aurait peut-être penser " bah oui c'est normal c'est toujours comme cela que ça marche dans les romans: le gentil c'est le plus fort il gangne à chaque fois "
c'est peut-être surtout cela que Tolkien voulait éviter . Et peutêtre voulait t-il aussi suggérer que le vrai héroisme n'est pas forcément celui qui se manifeste par un résultat ...le vrai héros n'est pas celui qui réussit forcément c'est celui qui va jusqu'au bout de lui même.En tout cas c'est mon interprétation ...
Par contre je suis entièrement d'accord avec toi sur ton autre idée : "Le départ de Frodo, je le ressens aussi un peu comme si Tolkien nous disait amèrement que ceux qui clament la paix, la compassion et la tolérance n’ont pas leur place dans le monde réel."
J'ai ressentit exactement la même chose .c'est vrai qu'à la fin du SDA on s'achemine vers un monde qui est plus proche du notre ( sans elfe... sans ent ...) et dans ce monde il n'y a pas de place pour les vrais sages . C'est dans ce sens aussi que j'interpréte le départ des elfes .
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Au sujet du départ des Elfes, j'ai difficile à le voir comme une fin du merveilleux, mais plutôt comme la fin d'un monde, d'une civilisation. Peut-être parce que j'ai difficile aussi, après la lecture du Silmarillon, à voir les Elfes comme des êtres NECESSAIREMENT sages et merveilleux. Certes, Elrond l'est dans le SdA, et Galadriel l'est devenue. Mais que penser d'un Feanor, d'un Thingol( enfin, à certains moments ), d'un Eol, d'un Maeglin ou d'un Saeros ? Sages ??????
Oui, les Elfes sont "meilleurs" que les hommes ( ils sont moins sensibles à l'influence du mal ) mais ils ne représentent pas vraiment la magie. Plutôt une race "supérieure" ( oh !pas au sens que l'on a donné à ce mot au XXème siècle ) , très belle, très noble, devenue sage par la force du temps. Une race qui doit faire place à la domination d'une autre. De la nôtre. Enfin, dans un premier temps, du règne de personnes qui comptent parmi les meilleurs de la nôtre.
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Owina:
peut etre l'analyse de Sam dans l'article sur les archetypes (heros modest mais essentiel repond a ta question.
Sinon j'aime pas trop le terme de "race superieur". Cela renvoie trop clairement a un eventuel racisme (c'est bien beau de ne pas vouloir y mettre le sens de la fin du 19e siecle mais le concept meme vient de cette epoque). Par ailleurs je ne pense pas que ce soit etaye par les textes. Plus ancienne serait plus approprie. Certes certains elfes sont nobles et sages mais vraiment pas tous (cf l'orgueil destructeur des noldor). Par ailleurs etre beau n'implique pas necessairement etre bon (Cf. Alcibiade ou Loki). Enfin pour Tolkien les elfes ne pouvant mourrir et etant intrinsequement lies a Arda sont intrinsequement limites (comme la nymphe qui est lie a son bosquet). Ils sont differents des hommes pas superieurs.
CdC
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Cher CdC,
"Race Supérieure", c'est essentiellement par rapport à leur "immortalité" (enfin , disons à leur longévité exceptionnelle), et à leur intelligence.
Pour le reste, tu dis exactement ce que je voulais dire : ils ne sont pas meilleurs, individuellement, que les hommes. Seulement, leur longévité exceptionnelle peut leur donner une sagesse que nous n'atteindrons jamais.
Mais le fait que nous soyons destinés à une mort relativement proche, peut nous donner, à nous, un autr regard sur la vie.
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Quand je parle de sagesse des Elfes, je pense essentiellement aux Elfes du 3ème âge - Elrond, Celeborn et ce qu'est devenue Galadriel.
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Faut pas exagerer au troisieme age il n'y a plus de haut roie Noldor. Les elfes sont divises entre eux (eg il n'y pas d'emissaire de Galadriel au conseil d'Elrond), mefiant des nains et des hommes, vivant dans leurs petits royaumes plus ou moins caches ou fortifies et se lavant plus ou moins les mains du destins des hommes. Par ailleurs le fait qu'il y est des individus marquant ne permet pas de generaliser.
Par ailleurs, je rappelle que les elfes dont nous parlons existent seulement dans le legendaire. Leur imortalite dans le legendaire est aussi leur limitation. Sont ils plus intelligent en tant que peuple que les hommes ? Ca ne me parait pas evident (as tu des elements de texte ?). Comme dit le poete: "Quand on est con, on est con, le temps ne fait rien a l'affaire". Quand a la sagesse, c'est chez les elfes aussi essentiellement une histoire d'individu (Faenor n'est pas exactement un sage). Les elfes de terre du millieu, tout specialement les noldor, ont une memoire, une tradition beaucoup plus ancienne que celles des hommes de terre du millieu (forcement).
CdC
CdC
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Cher CdC,
Je n'ai pas parlé de hauts rois Elfes, seulement de gens qui avaient suffisemment pris de coups pour en tirer les conséquences ( et qui, s'ils se sont parfois trompés, n'étaient pas "cons" au départ )
Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'Elfe de la Lorien au Conseil d'Elrond qu'ils ne sont pas ses alliés (ils attendent quand même la Communauté, et savent qui en fait partie, donc ils ont été prévenus )
Lambertine
PS : Je n'ai jamais dit que Féanor était sage. J'ai même du dire le contraire 5X . Même si quelque part, lui aussi, je l'aime bien malgré ses - ô combien - graves erreurs .
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CdC >>>> Sont ils plus intelligent en tant que peuple que les hommes ? Ca ne me parait pas evident
C'est la civilisation elfique qui sortit l'humanité des ténèbres, car avant de s'effacer elle intoduisit l'art et la science (HoMEX, p.405), et le monothéisme par la connaissance d'Eru et des Valar aux Edain.
Tiens et voici une très jolie réponse de Fangorn à propos de l'apport elfique à l'humanité :
"J. R. R. Tolkien annonce, dans le brouillon d'une lettre à Peter Hastings de septembre 1954, que "l'introduction chez les Hommes de la tendance elfique représente (...) une partie d'un Plan Divin pour l'annoblissement de la Race Humaine, destinée dès le commencement à remplacer les Elfes" (Letters, n° 153, p. 194). Effectivement, la vision qu'ont les Ainur de la grande Musique semble s'achever sur "l'accomplissement de la Domination des Humains et l'effacement des Premiers-nés" (Silm., Ainulindalë, Pocket, p. 20). Cet annoblissement est le fruit du croisement des lignées des Elfes et des Humains. Or, non seulement ces mariages mixtes ne sont pas nombreux, mais leurs descendances se rejoignent. En définitive, ces êtres issus de deux natures portent le destin de l'Humanité.
Ils apparaissent pour la plupart comme des figures héroïques et tiennent une place prédominante dans l'Histoire de la Terre du Milieu : Elwë & Melian, Beren & Lúthien, Dior & Nimloth, Tuor & Idril, Eärendil & Elwing, Aragorn & Arwen. Ces personnages hors du commun — au sens propre — ne se distinguent pas uniquement par la vaillance de leurs actions. Elles ne sont que l'effet de leur inspiration. Je crois qu'il y a un lien étroit, voire nécessaire, entre la possession d'une double nature et l'héroïsme inspiré. Etre plus que soi-même, c'est dépasser l'union habituelle entre l'âme et le corps. Le propre du métissage elfico-humain est de faire de cet outrepassement sur-naturel une nouvelle nature. Il faut rappeler que la première union métissée a lieu entre un Elda et une Maia : Melian a transmis à ses descendants une parcelle de sa divinité. L'in-spir-ation (ou son équivalent d'origine grecque qu'est l'en-thous-iasme) marque la présence d'un esprit supérieur (voire divin) qui conduit la personne à sortir d'elle-même, à quitter son état naturel, c'est-à-dire étymologiquement à vivre une ek-stase. Le rêve elfique auquel est soumis par exemple Aragorn en Lórien participerait de cette inspiration, confondant un temps Lúthien et Arwen."
A +
Cathy
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J'aimerais revenir sur la tristesse que peut engendrer la dissolution de la communauté, et au fait que certains ont pu y voir une certaine indifférence qui finit par avoir raison de l'Amitié. Ce que je suis loin d'avoir vu.
D'abord, Tolkien a placé son histoire dans une société pré-industrielle. Or, dans ce type de société, la relation au temps est très différente de ce qu'elle est dans la nôtre, ou tout va vite, et ou les moyens de communication sont très nombreux. Entre la dissolution et le départ de Frodon, il y a un peu plus d'un an. Donc, on ne peut pas dire que ses amis l'aient "abandonné".
Ce qui se passe, c'est que chacun ( enfin, pour Legolas et Gimli c'est moins flagrant ) a pris ses responsabilités. Et les responsabilités consistent à reconstruire une terre détruite, et pas seulement physiquement. Celà prend du temps. Celà demande de l'énergie. Et laisse peu l'occasion de faire un long voyage pour visiter de vieux amis.
C'est vrai que les Compagnons ( et en particulier Aragorn ) font tout pour retarder le plus possible le moment de la séparation, celui de devoir affronter la vie sans l'aide et la présence des autres.
Et, autre chose m'a frappé : leurs vies ont été entretissées. Quoi qu'ils fassent, ils restent unis les uns aux autres. Certains se sont revus ( sans doute Merry et Eomer, Pippin et Faramir, Sam et Aragorn ) mais n'avez-vous pas vous-mêmes de vieux amis très chers qui, même s'ils sont très loin et que vous les voyiez rarement, comptent plus pour vous que des gens très proche ?
La fin ( je veux dire la fin des appendices ) montre que, très vieux et à l'approche de la mort, c'est vers ces vieux amis qu'ils se tournent : Eomer appelle Merry, Pippin l'accompagne et à la mort de ce dernier vont finir leur jour auprès du Roi et non auprès de leurs enfants. Et à la mort d'Elessar ( et non avant ) Legolas emmène Gimli au Royaume Bienheureux.
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