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En relisant le texte sur les Drúedain dans "Contes & Légendes inachevés", je me suis brusquement fait la remarque que cette peuplade avait tout l'air d'"Hommes Préhistoriques".
Les Drúedain sont des Atani (Hommes) mais semblent ne pas avoir évolué comme la plupart des Hommes.
Est-ce que Tolkien lorsqu'il a fait "naître" les Hommes avait une vision d'anthropologue ? Est-ce que les différentes maisons des Hommes de la Terre du Milieu ont évolué, tout comme nous, au fil du temps avec plus ou moins de réussite selon l'endroit où ils avaient élu leurs foyers ?
Est-ce parce que les Valar ne sont pas réellement intéressés à eux (Silm. pocket, p. 131 : "Aucun Vala ne vint à Hildórien pour guider les Humains ou les inviter à venir à Valinor") ?
Est-ce que le "retard" des Drúedain est dû au fait qu'ils n'aient pas rencontré les Eldar (ibid. p. 130, "On dit qu'avant longtemps ils rencontrèrent des Elfes de la Nuit qui leur offrirent leur amitié") alors qu'en ont "profité" ceux des Trois Maisons Amies des Elfes ?
C'est peut-être un mélange de toutes ces raisons.
Voici tout de même le texte qui appuie quelque peu mes dires :
Le Silmarillion - Contes & Légendes inachevés, Christian Bourgeois, édition compacte, p. 780 :
"C'était des gens trapus et courts-pattus (certains n'avaient que quatre pieds de haut) mais très larges d'épaules avec un gros derrière; et ils avaient la face épanouie et les yeux profondément enfonçés dans les orbites sous un front bas et proéminent, et le nez épaté...".
"Ils utilisaient leur odorat pour chasser les Orcs, avaient une connaissance très étendue des plantes et de tout ce qui pousse dans le sol."
"Ils possédaient déjà, semble-t-il, dans le lointain passé, quelques menus outils de silex, grattoirs et couteaux, qu'ils utilisaient encore, et cela malgré que les Atani aient eu connaissance des métaux et du travail de la forge...".
"Ils possédaient déjà le secret des pigments que l'on tire principalement des plantes, et ils dessinaient des images et des motifs ornementaux sur le bois et sur les pierres plates, et parfois, dans un bâton noueux, ils taillaient un visage dont ils rehaussaient les traits à la peinture...".
Vous l'aurez lu, les Drúedain étaient doté d'un physique massif, tout comme l'étaient nos lointains ancêtres.
Mais plus que tout, la référence aux silex et grattoirs font immédiatement penser aux Âges Préhistoriques.
Autre point, la similitude avec "l'art rupestre" qui est illustée par le dernier paragraphe cité.
Ma théorie vous paraît-elle valide ?
Par ailleurs, dispose-t-on d'autres textes qui traitent des Drúedain ?
Cédric
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C'est vrai que cela serait tentant de faire un parallèle entre les Drûgs et les Néandertaliens, par exemple...
D'autant qu'à l'époque (tardive) du texte que tu cites sur les Druedain, l'Eveil des Hommes date d'un passé très lointain. Tolkien avait tout loisir d'insérer une longue "préhistoire" jusqu'à l'arrivée des Edain en Beleriand.
Le hic, c'est que je crois que les Néandertaliens, à la différence des Drûgs, n'ont pas eu d'expression artistique ; l'art apparaît avec les homo sapiens sapiens. A vérifier...
A propos des survivances préhistoriques, Tolkien répondait ainsi à Rhona Beare, qui lui demandait si les "montures ailées" des Nazgûl étaient des ptérodactyles survivants (Letter 211 de 1958, p. 282):
Oui et non. Je n'avais pas l'intention de faire de la monture du Roi-Sorcier ce qu'on appelle aujourd'hui le "ptérodactyle", et qui est souvent représenté (avec une connaissance plus sûre que pour nombre des monstres de la "Préhistoire", cette nouvelle et fascinante mythologie semi-scientifique). Mais elle est "ptérodactylienne", évidemment, et doit beaucoup à la nouvelle mythologie ; la description qui en est faite indique même de quelle façon elle pourrait être la dernière survivante d'ères géologiques plus anciennes.
Pour la description de la bête, cf. Le Retour du Roi, 5,6.
Plus bas dans la lettre, Tolkien met cependant en garde sa correspondante contre toute interprétation hasardeuse : son récit relève du mythe, non de l'histoire, et il ne faut pas y chercher une trop grande correspondance avec nos connaissances archéoloqiques et géologiques, même si le Prologue indique que la Comté était située dans ce qui est aujourd'hui l'Europe. Il espère simplement que la longue période qui nous sépare des événements racontés (évaluée par lui à 6000 ans dans cette lettre) suffit à assurer une "crédibilité littéraire", même pour des lecteurs un peu au fait de la préhistoire.
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