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Sur les neufs membres de la Compagnie de l'Anneau, Frodon et Sam sont les acteurs principaux du drame qui se déroulent en Terre-du-Milieu.
Merry et Pippin ne sont pas moins importants car ce sont eux qui en partie en convaincu les Ents de partir en Guerre. Et je ne parle pas de l'intervention décisive sur le Roi-Sorcier...
Aragorn recouvrera son titre de Roi longtemps attendu. Et grâce à son intervention, les troupes des orques devant Minas Tirith.
Je crois qu'il est inutile de montrer l'importance du rôle de Gandalf.
Boromir, quant à lui, est le symbôle de la Tentation et de la Chute. La Chute d'un Homme Noble, un des descendants du pays de Numenor.
J'en viens maintenant à mon interrogation : Quel rôle assument véritablement Legolas et Gimli ??
Interviennent-ils vraiment sur le déroulement de l'histoire de façon décisive ?
Gimli a bien son épisode à la Moria où il est mis en valeur.
Legolas, lui, retrouve la Lorien, digne pays des Elfes.
Legolas et Gimli sont certes des représentants valeureux de leurs races comme l'a voulu Elrond. Et puis ?
Croyez-vous que Legolas et Gimli soient de simples figurants ?
La question est un peu exagérée mais j'espère ainsi obtenir vos réactions outrées ;-)
Voire, qui sais, votre accord avec ma théorie...
Cédric
PS : Dites, vous me chantez un petit "Happy Birthday" ? J'ai 26 ans aujourd'hui ;-)
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Très rapidement (je répondrai plus tard), je te souhaite un excellent anniversaire !!
Rassure-nous, comme cadeau, tu n'as pas reçu d'anneau ?!
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Lorsque la Compagnie de l'Anneau se constitue à Rivendell, Elrond annonce qu'elle sera composée de neuf marcheurs, qui s'opposeront aux neuf Servants de l'Anneau. Legolas et Gimli sont nommés, mais il reste deux personnes à désigner. Elrond ne s'est pas encore décidé. Ce sont Merry et Pippin qui feront office de "bouche-trou"...
Legolas et Gimli ne sont donc pas des figurants ; ils représentent chacun leur race, signe de leur combat contre Sauron. Que Legolas soit le fils de Thranduil (Roi des Elfes de la Forêt Noire du Nord) et Gimli, celui de Glóin (l'un des treize Nains, compagnons de Bilbo) rend manifeste la volonté d'une filiation : ce qui a été commencé à l'époque de la découverte de l'Anneau par Bilbo doit être poursuivi : ils accompagneront Frodo, neveu de Bilbo. La présence de chaque race au sein de la Compagnie rappelle d'ailleurs la Bataille des Cinq Armées, où les Elfes, les Nains et les Hommes s'étaient retrouvé alliés de fait. On a ici un argument pour le choix de Legolas et de Gimli (et non pas un autre Elfe, ou un autre Nain).
Mais, si l'on va voir les premières versions du SdA, dans HoME VI, on s'aperçoit qu'il n'y avait ni Elfe ni Nain dans la Compagnie (qui se composait de sept personnes : Gandalf, Boromir, et cinq Hobbits). Il semblerait que Legolas et Gimli ne soient vraiment pas déterminants pour l'intrigue principale. Encore plus curieux : Merry, par exemple, faisait d'emblée partie de la Compagnie. Evidemment, il ne s'agit pas de la dernière version ; on est en droit de ne pas considérer ce point comme étant convaincant. Or, il est toujours intéressant de constater ce qui s'imposait dès le début à un auteur. En outre, le Silmarillion n'a pas été publié par Tolkien ; il se compose de textes de dates très différentes. Tolkien n'abandonnait pas ses textes, il les réécrivait ; les premières versions correspondent à des légendes existantes, mais mal retranscites ou déformées par les âges.
Une remarque, à ce propos : si l'on compare la Compagnie telle qu'on la trouve dans HoME VI, et le destin des personnages de la dernière version, on peut mettre en relief une sorte d'inversion. De façon sommaire, moins un personnage posait de problèmes dans les brouillons, et moins il reste longtemps dans la Compagnie de la dernière version. HoME VI désigne explicitement Gandalf, Boromir, Sam et Merry (leur présence posa peu de problème dans la rédaction). Par contre, le Porteur de l'Anneau (appelé Frodo, dans la dernière version) change plusieurs fois de nom. Grands-Pas [Strider = Aragorn ] est alors un Hobbit, nommé Trotter. Si l'on regarde l'ordre dans lequel les personnes quittent la Compagnie, on s'aperçoit que partent en premier ceux qui posaient apparemment le moins de difficulté. Gandalf disparaît le premier dans la Moria. Boromir meurt. Merry et Pippin se font enlever par des Orques. Sam s'échappe pour suivre Frodo. Ne restent qu'Aragorn, Legolas et Gimli (c'est-à-dire celui qui a le plus changé depuis les premières versions, et ceux qui n'existaient pas encore). Ils sont les derniers à rester ensemble (on ne peut les appeler les Survivants de la Compagnie, car c'est Sam qui, en rigueur de termes, est le dernier à accompagner le Porteur de l'Anneau).
Ce sera d'ailleurs lorsque Legolas et Gimli iront ensemble visiter la forêt de Fangorn qu'Aragorn déclarera : "Voici donc enfin venue la fin de la Communauté de l'Anneau" (Pocket, vol. III, p. 354). On notera au passage que la mort de Boromir n'avait pas rompu cette Communauté... Legolas et Gimli sont donc partie constituante de la Compagnie. En aucun cas, ils ne se contentent de figuration. En fait, ils figurent, c'est-à-dire représentent, activement leur peuple.
Mais leur intérêt ne se limite pas à leur rôle d'ambassadeurs. Outre les points rappelés par Cédric, il faut souligner leur participation à la bataille du Gouffre de Helm. Elle n'est d'ailleurs pas dénuée d'humour : les deux compères jouent à celui qui tuera le plus d'Orques...
C'est surtout l'occasion pour Tolkien de développer leur amitié. Celle-ci est l'une des plus fortes de la Terre du Milieu. Elle a surtout la particularité d'être originale. Les Elfes et les Nains s'aiment assez peu ; au mieux ils profitent mutuellement de leurs connaissances. A ma connaissance, le Silmarillion ne fait pas état d'une amitié durable entre un Elfe et un Nain. Il aura fallu attendre la fin du Troisième Age pour la rencontrer, c'est-à-dire le moment où les Humains prennent la place des Elfes et des Nains. Si ni Legolas ni Gimli ne connaissent d'action d'éclat au même titre que les Hobbits ou qu'Aragorn, ils figurent en cela la passation de pouvoir : les Premiers-Nés et les Enfants d'Aulë doivent s'effacer devant les Successeurs et les Semi-Hommes.
Enfin, Legolas et Gimli sont glorifiés dans leur amitié au moment même de leur effacement. Il est dit qu'ils prirent tous deux la mer pour l'Ouest : Gimli bénéficie donc d'un statut extraordinaire.
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Bonjour tout le monde (je suis nouveau ici).
Je vais un peu extrapoler, mais l'amitié entre Legolas et Gimli me semble bien représentative du "Seigneur des Anneaux" lui-même. Cet ouvrage est souvent apprécié pour sa trame complexe et riche, mais ce n'est pas cet aspect qui est le plus important, et de loin (vous vous en doutez). Le Quatrième âge est une période où tout change : le départ des Elfes, la venue au pouvoir des seconds enfants d'Illuvatar... et deux races si réciproquement froides qui s'unissent tout à coup sous les traits de Gimli et Legolas... Ceux qui ont lu "Faërie" me répondront que la période charnière est caractéristique des contes médiévaux (il m'a semblé lire ça quelque part) dont Tolkien s'inspire pour bâtir son oeuvre. Le "Seigneur des Anneaux" serait donc bien l'oeuvre "réelle" de Tolkien, l'aboutissement de son travail (cela me semble très accepté en général).
Mais l'Anneau, a-t-on dit, est symbole de technologie. Tolkien n'aimait pas du tout la modernisation : il s'imaginait des châteaux en voyant des usines, lors de ses promenades, et nombre de critiques considèrent la destruction de l'Anneau comme expression de ce "Retour aux racines". Cela signifierait donc nier cette période de changement ? Non, puisque de toute façon elle est inéluctable : Illuvatar en a voulu ainsi.
Je pense que Tolkien a voulu, sous couvert de reprendre le même schéma que les contes traditionnaux (période de changement), a voulu passer un petit message personnel sur la conservation des tradition... sans vouloir, bien sûr, penser qu'il était absolument réfractaire à tout progrès (comme l'inéluctabilité du départ des Elfes le montre).
Oups, je me suis un peu égaré... ;-) Ma thèse de départ était "LotR est un bouquin formidable", mais je sais pas si j'ai réussi à le faire passer... j'ai du mal à comprendre ce que je viens d'écrire...
Ah, si, je voulais dire que par la précision avec laquelle Tolkien nous montre le passage de "main" d'un âge à un autre (à travers des détails tels que l'amitié Legolas / Gimli), Tolkien rend vraiment vivante et puissnate cette transition. Le Seigneur des Anneaux, c'est le début de la fin, des humains indépendant et seuls face à leur Destin... le début de la fin. C'est là, je pense, le rôle du livre, et celui de la présence de Gimli et Legolas. Sans leur présence dans la compagnie, tout semblerait beaucoup plus être un "simple victoire du bien sur le mal". Le manichéisme n'est que l'arbre qui cache la forêt.
Bon, ben je crois pas été très clair, si quelqu'un n'a pas compris quelque chose il n'a qu'à me le redemander.
A plus tard,
Cayin.
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Ouh là là ! Non, je n'ai vraiment pas été très clair ! Et j'ai glissé partout des répétitions et des fautes grammaticales ! Désolé !
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Salut Cayin !
Aurais-tu retrouvé la référence dont tu parles sur les contes médiévaux comme charnière ?
Au sujet du rapport entre le SdA et les contes traditionnels, je t'indique l'article "Les archétypes du conte merveilleux chez Tolkien" de Hiswelokë, que tu trouveras dans son livret à télécharger sur son site (il est mentionné dans les liens).
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Avant de répondre, Cayin, je te souhaite la bienvenue à Cayin et te remercie de ta participation à ce forum ;-)
L'idée qui consiste à dire que l'amitié de Legolas et Gimli est une transition me plait bien. Et comme le disait Fangorn, il aura fallu attendre la fin du Troisième Age pour qu'elle ait lieu.
La destruction de l'Unique a anéanti le pouvoir des Trois et causé le départ des Elfes.
C'est la fin du Troisième Age et l'arrivée des Hommes au pouvoir. Une page (un livre même) est tournée et les les Premiers-Nés d'Iluvatar ainsi que les enfants d'Aulë n'ont plus véritablement leur place en Terre du Milieu.
Je vais faire une petite digression mais en écrivant ces lignes, je m'apercois que si le règne des Elfes est terminé, on ne sait rien du devenir des Nains. Sont-ils restés en Terre du Milieu ? Oui, certainement car ils ne peuvent être admis, sauf l'exception notable de Gimli, en Valinor. Je suppose que les Hobbits ont continué à vivre dans leur chère Comté, discrètement, à l'abri des regards indiscrets. Mais les Nains, ont-ils continué à creuser les Montagnes ? Ont-ils disparus de la surface de la Terre pour ne vivre que sous elle ?
Cayin disait également que l'amitié de Legolas et Gimli apportait une nuance au combat du bien contre le mal. C'est vrai que le dialogue de ces deux compères apporte une touche d'humour dans une bataille dramatique. Ce sont eux qui font des concessions à leur principe et à leur tradition d'inimitié en montant par exemple sur le même cheval, en s'engageant à visiter les domaines de l'autre. Malgré tous les obstacles et les dangers de leur périple, ces deux membres de la Compagnine ont su trouver une chose qui puisse vaincre la peur : la force de l'amitié.
Autre exemple, sans elle, Gimli n'aurait jamais pu traverser le Chemin des Morts...
Cédric
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Pour répondre à Fangorn, je ne retrouve pas la référence précise. Et je me mets à douter, car j'ai beaucoup de problèmes en ce moment avec les réfrences (cf. un ou deux autres sujets du forum ;-) ).
J'ai bien lu quelque part que les contes médiévaux se situaient souvent à une période charnière, mais je ne sais plus si c'est dans Faërie ou dans un autre livre. Je vais chercher, en espérant être en état de vous donner une réponse rapidement...
Mais d'un point de vue simplement logique, cet argument me semble juste de toute manière : à toutes les époques de l'humanité, la majorité des gens ont regretté le "bon vieux temps", et ont parfois essayé de rétablir la grandeur passée (les exemples ne manquent pas dans l'histoire...). Si l'homme passe son temps à courir après le passé, il est bien normal que les contes populaires soient l'expression de cette aspiration; et la formule "tout fout l'camp" peut très bien, il me semble, s'appliquer à LotR (même si ce point de vue est un peu caricatural).
A +,
Cayin.
P.S. : l'article de Hiswelokë est excellent, en effet !
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Merci Cayin (Ca c'est ce qu'on appelle bien commencer l'annee).
Didier ("Hisweloke").
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Désolé, je sais que ça ne se fait absolument pas, mais je vais me répondre à moi-même ;-))
J'avais relevé (dans le message du 23.12.1999) une sorte d'inversion entre le texte de Home VI et le texte définitif du SdA à propos des neuf membres de la Compagnie de l'Anneau. Je supposais que moins un personnage posait de problème d'élaboration à Tolkien, plus vite il disparaissait. Cela pouvait laisser entendre que si Legolas et Gimli restaient jusqu'au bout dans la Compagnie, c'est qu'ils n'étaient apparus que tardivement dans l'élaboration des brouillons.
Il faut nuancer cette idée, car leurs noms sont, bien au contraire, les premiers parmi les neuf à avoir été trouvés par Tolkien. En d'autres termes, des neuf membres de la Compagnie, ce sont les noms de Legolas et de Gimli qui apparaissent en premier dans les textes de Tolkien. Bien entendu, il ne s'agit que de leurs noms, pas des personnages eux-mêmes.
1/ Dans la "Chute de Gondolin" (in The Book of Lost Tales, II), Legolas Greenleaf, à la vue perçante, est un Elfe de Gondolin, de la Maison de l'Arbre, qui fait partie des exilés (Home II, 189, 191-192 ; LCP II, 239, 241-242). Christopher Tolkien précise dans son commentaire qu'il s'agit du premier nom de l'un des membres de la Compagnie à être mentionné (Home II, 214 ; LCP II, 269), puisque ce Conte est le premier à avoir été écrit. Legolas figure dans la Liste de noms accompagnant le conte, où l'on dit qu'il "vit encore sur Tol Eressëa et y est appelé Laiqalassë par les Eldar (...)" (Home II, 217 ; LCP II, 273). Ch. T. renvoie alors à l'entrée "Tári-Laisi" de l'Appendice sur les Noms dans les Contes Perdus (Home I, 267 ; LCP I, 354).
2/ Dans le "Conte de Tinúviel" (in The Book of Lost Tales, II), Gimli est le nom d'un Gnome très âgé, aveugle, retenu en esclave dans le palais de Tevildo, le seigneur des chats (Home II, 29 ; LCP II, 41-42). Christopher Tolkien l'évoque brièvement dans son commentaire en Home II, 55 et 214 (LCP II, 73 et 269).
Il est piquant de constater que les deux premiers noms cités de la Compagnie de l'Anneau se distinguent par des caractéristiques sensorielles exceptionnelles. Legolas ("dont les yeux étaient comme ceux des chats dans l'obscurité, et pourtant ils pouvaient voir plus loin encore", Home II, 191-192 ; LCP II, 241) est doué d'une vue hors du commun, tandis que Gimli, au contraire, est aveugle mais possède "l'ouïe la plus fine qui ait été au monde" (Home II, 29 ; LCP II, 41). Sans surinterpréter cette coïncidence, on peut donc souligner que les noms des deux futurs compères s'associent dans l'excellence des sens. Par contre, si Gimli était aveugle, rien indique que Legolas fût dur de la (Verte-)feuille ;-)
Enfin, plus sérieusement, pour reprendre la question de la dissolution de la Compagnie, celle-ci se produit lorsque Legolas et Gimli partent de leur côté. Leurs noms furent historiquement les premiers employés par Tolkien, et le départ de ces personnages marque la fin de l'histoire de la Compagnie en tant que telle.
L'aventure des noms des membres de la Compagnie de l'Anneau est très dense. Signalons, pour finir, une autre résurgence du conte de la Chute de Gondolin dans l'élaboration du SdA. Ch. T. indique que Legolas ne fut pas le premier nom donné à l'Elfe venu de Mirkwood comme messager dans la Maison d'Elrond. Cet Elfe messager fut d'abord nommé Galdor (Home VI, 400 et 413 n. 18). Or, dans les Contes Perdus, ce nom est celui du seigneur du peuple de l'Arbre à Gondolin : autrement dit, Galdor était à l'origine le seigneur de Legolas, qui l'a remplacé dans l'évolution du SdA ! Galdor devient alors le nom du messager de Círdan.
I. Histoire sommaire de l'Elfe de la Compagnie :
- Il n'existe pas à l'origine (la Compagnie se compose simplement de Gandalf, de Boromir et de cinq Hobbits) ; seul un Elfe messager est venu de Mirkwood : il se nomme Galdor (Home VI).
- L'Elfe est renommé Legolas, et il fait désormais partie de la Compagnie.
II. Histoire sommaire de l'attribution du nom de Legolas :
- Legolas est un Elfe du peuple de l'Arbre de Gondolin (Home II).
- Legolas est un Elfe Sindarin, le fils de Thranduil (Roi des Elfes de la Forêt Noire du Nord).
III. Histoire sommaire de l'attribution du nom de Galdor :
- Galdor est le seigneur du peuple de l'Arbre de Gondolin (Home II).
- Galdor est l'Elfe messager de Mirkwood, venu à Rivendell (Home VI).
- Galdor est un Humain de la Troisième Maison ; il est le père de Húrin et de Huor (notons, au passage, que cet Humain fut d'abord nommé Gumlin dans le Quenta Silmarillion ; voir notamment Home V).
- Galdor est l'Elfe messager de Círdan, venu à Rivendell.
Seuls les deux derniers resteront dans le Silmarillion et le SdA.
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Je ressuscite un débat mort et enterré depuis longtemps, mais c'est que j'allais justement poser la question. Et après avoir lu vos posts, je me suis demandé si Legolas et Gimli représentaient vraiment la fin de l'ancien monde, ou quelque chose de plus général. Je vais faire un effort de clarté mais si je n'y arrive pas, dites-le :
En fait, pour moi, leur amitié était nécessaire au sein de la Compagnie parce qu'elle se rapporte au thème de la survivance (de la mort et de l'immortalité aussi, comme V. Ferré l'a développé dans son essai sur la Terre du Milieu, ceci est juste un petit prolongement) : on ne survit pas à travers soi-même, mais par l'ouverture ; en cela le thème de l'amitié est capital dans le livre, où de nombreux exemples montrent que la solitude recherchée, la satisfaction du moi au lieu de son effacement (le désir de pouvoir par exemple) aboutissent à la destruction. Le SdA est une anti-quête initiatique, car on ne devient un héros que par l'aliénation de soi-même. Legolas et Gimli sont justement les seuls à ne pas devenir des héros ; leur destin me semble cependant représenté de manière beaucoup plus positive que celui de Frodo, par exemple. Il est vrai qu'on peut rapporter cette vision à la chute des Elfes et à sa cause, mais l'amitié entre Legolas et Gimli éclaire à mon avis un point de vue plus général.
A propos, petite parenthèse : effectivement, Melkor est seul. Mais il était au départ censé être le frère de Manwë, non ? Je n'ai pas réussi à trouver quelle importance avait cette parenté, si elle l'influençait surtout. Melkor ferait-il exception ? Et pourquoi, alors ?
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