Vous n'êtes pas identifié(e).
De but en blanc : à quoi ressemble un jardin de Hobbit ? Il y a des choses qui se mangent, des fleurs (gueules de loup et soleil, roses et pâquerettes), des arbres fruitiers (beaucoup de pommiers, je suppose) et des champs de céréales, d’accord. Mais organisés comment ? En jardin de curé, en jardin à la française, en carré, en fouilli, en jardin de paresseux (qui a toute ma sympathie ;-D) ? Et quelles sont leurs plantes indigènes ? Par ce que les Hobbits boivent du thé, seulement je ne sais pas d’où il vient ; il ne me semble pas que le climat de la Comté se prête à la culture du thé. A moins que ce soit un terme désignant une quelconque tisane (poua !!!).
De même, je suppose que les peuples de la TdM ont des jardins de simples (au moins les maisons de guérison du Gondor) : mise à part l’athelas, quelles sont les plantes qui guérissent qui sont cultivées ? Ont-ils des herbes « prouvençale », telles la sariette, le basilic, le thym, le romarin etc… ?
Enfin, est-il mention quelque part des jardins des Elfes (ce qui m’intrigue, c’est comment ils peuvent avoir des jardins en pleine forêt. Des petits jardins, c’est possible (celui de Galadriel, par exemple) ; seulement vu le nombre d’Elfes vivant par exemple en Lorien ou Mirkwood, il doit falloir voir plus grand, et donc défricher ( :-( ), à moins qu’ils ne les fassent en bordure de forêt, avec des champs de blé…).
J’allais oublier l’Herbier de la Comté de Meriadoc : Tolkien en a-t-il écrit des bouts (mis à part ceux cités dans le SdA sur l’herbe à pipe de Longbottom) ?
D’accord, ça fait beaucoup de questions, mais il y a sans doute des réponses puisqu’on voit dans le film des jardins Hobbits ;-)
Suilad
Laegalad
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La question m?intéresse?malheureusement, je n?ai pas grand-chose comme réponse?
J?ai regardé « jardin » avec le moteur de recherche du site, et j?ai ça :
Dans le SdA ( ed° Presses pocket)
Dans les jardins des hobbits, il y a des gueules de loups, des soleils et des capucines, de la pelouse et des pommiers.
Page 43
A Cul-de-Sac, Bilbon et Gandalf étaient assis à la fenêtre ouverte d'une petite chambre donnant à l'ouest sur le jardin(?). Les fleurs rutilaient, rouge et or, gueules-de-loup et soleils, et des capucines qui grimpaient sur toutes les parois de gazon et débordaient au bord des fenêtres rondes.
Page 72:
. On entendait, venant du jardin, le bruit que faisait Sam Gamegie en tondant la pelouse.
Page 117:
- Eh bien, monsieur, si j'étais capable de faire pousser des pommes semblables, je m'appellerais un jardinier.
Chez Bombadil, il y a des haricots :
, Page 178:
Le ciel annonçait de la pluie, mais la lumière s'étendait rapidement, et les fleurs rouges des haricots commencèrent à rutiler au milieu des feuilles vertes mouillées.
Les Ents femmes faisaient des jardins partout (passage dans la forêt de Fangorn)
A Minas Tirith, il semble n?y avoir que le jardin des maisons de guérison
Page 174:
(Les maisons) étaient entourés d'un jardin et d'un gazon planté d'arbres, seul endroit de ce genre dans la Cité.
Et Legolas regrette à un moment qu?il n?y ait pas de jardins dans la cité.
Les Ents transforment l?Isengard en jardin de vergers et d?arbres
Dans Bilbo le hobbit, il y a des fleurs dans le jardin de Béorn que l?on n? a jamais vues ailleurs.
Dans le Sil :
Pour les Elfes, il y avait des hêtres et des rossignols dans les jardins de Lorien, ou a Valinor au sens large.
Page 117, §3
Les piliers de Menegroth furent taillés à la semblance des hêtres d'Oromë, tronc, branches, feuilles, et des lanternes dorées les éclairaient. Des rossignols y chantaient comme dans les jardins de Lórien, il y avait des fontaines d'argent, des bassins de marbre et des sols en mosaïques multicolores.
Chez les hommes il est fait seulement mention de Nimloth
(Akallabeth, La Chute de Númenor) Page 344, §1
L'arbre grandit dans les jardins du Roi, à Armenelos, il fleurit et on le nomma Nimloth. Ses fleurs s'épanouissaient au crépuscule et venaient parfumer les ombres de la nuit.
Page 357, §2
Sauron pressa le Roi d'abattre l'Arbre Blanc, le Beau Nimloth, qui poussait dans son jardin, puisque c'était un souvenir des Eldar et de la lumière de Valinor.
Et de la pousse qui reverdit dans les jardins d?Aragorn
Page 397, §2
L'Arbre Blanc fleurit à nouveau dans les jardin s de Minas Anor, grâce à une pousse trouvée par Mithrandir dans les neiges de Mindolluin dont la blancheur dominait la Cité de Gondor. Tant que l'Arbre vécut, les Rois gardèrent au c?ur un souvenir des Jours anciens.
C'est un peu maigre, comme info, et j'espère que d'autres pourront en dire plus...Il me semblerait normal qu'il y ait des jardins d'herbes aromatiques ou médicinales partout où on fait de la guérison ( Minas Tirith et Elfes) et j'ai un petit faible pour les jardins de curés, mais je n'ai rien trouvé qui l'atteste.
Oh, et, bien sur, il y a aussi de l'herbe à pipe dans les jardins des hobbits!
Je m'excuse, c'était un peu long.
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Et en plus d'être long, il apparaît des points d'interrogation intempestifs, du diable si je sais pourquoi. Soupir....
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Les jardins de Hobbits doivent à mon avis se rapprocher des jardins anglais de la première moitié du XIXe un peu tel que les concevait Humphrey Repton, c’est à dire des parterres de fleurs près de l’habitation et un gazon(« A Cul-de-Sac, Bilbon et Gandalf étaient assis à la fenêtre ouverte d'une petite chambre donnant à l'ouest sur le jardin. Les fleurs rutilaient, rouge et or, gueules-de-loup et soleils, et des capucines qui grimpaient sur toutes les parois de gazon et débordaient au bord des fenêtres rondes ») mais sans les éléments architecturaux comme les balustres, terrasses …
Les deux illustrations (une en noir et blanc et une en couleur) de Tolkien « The Hill : Hobbiton across the Water » réalisé pour le Hobbit (on peu la trouver dans l’ouvrage « JRR Tolkien, Artiste et Illustrateur), ce paysage qui doit évoquer pour l’auteur une campagne anglaise idéal, nous apporte quelques éléments les jardins sont de taille moyenne, délimité par des haies et des clôtures de type « bocage ». Certains alignement d’arbre évoque de petit verger, les arbres d’ornements semblent plutôt utilisé de manière isolée ou en petit groupe.
Le jardin de Cul-de-sac semble découpé en plusieurs parties bien distinctes : une prairie avec un arbre qui correspond à l’endroit de la fête de Bilbon, devant les fenêtres la partie ornementale qui comprend fleurs et gazons, et une troisième partie qui doit comprendre verger et potager.
En plus des végétaux cités par Laegalad et Romaine nous avons de l’orge, au potager des pommes de terre et divers racine (sans doute des carottes et compagnie), dans les vergers des pruniers, des châtaignés.
Les arbres généalogiques des Hobbits nous indiquent à travers les prénoms certaines plantes : pivoine, lis (Lily), angélique (Angelica), belladone (Belladona), primevère (Primula), sauge (Salvia), menthe (Mentha), marguerite
Il faudrait explorer tous les chapitres parlant de la Comté pour avoir une vision complète
A propos des herbes provençales il suffit de lire le chapitre « Herbes et ragoût de lapin », Sam demande à Gollum de lui rapporter « Quelques feuilles de Laurier, du Thym et de la Sauge », que notre cuisinier hobbit les connaissent nous indique qu’elles poussent dans la Comté.
Pour ce qui est du Thé, le Camellia sinensis qui le produit est originaire de Chine, si dans de bonnes conditions il doit être possible de le cultiver sous un climat anglais (c’est Linné qui a fait germer les premiers plants de théier en Suéde) il ne doit pas y avoir une production très importante. Au niveau des hobbits on peut supposer que la production était suffisante par rapport à la population.
Voilà une réponse un peu longue mais qui j’espère répondra à quelques questions sur les jardins des hobbits.
Pour la suite on verra plus tard
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Merci bien! Et j'attend la suite ;o)... (si un jour j'ai une maison avec un bout de terrain à moi, j'aimerai bien faire un jardin hobbit ;-)). C'est vrai que le thé peut pousser en Suède ? J'aurai appris au moins une chose dans la journée... Remarque, il faudra que je regarde dans les "gazettes du jardin" de mon père (un journal génial, un vrai journal, pas truc en papier glacé), je crois qu'il y avait un article un jour sur le thé, que je n'ai pas du lire.
Suilad
Laegalad
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>C'est vrai que le thé peut pousser en Suède ?
Linné les a probablement fait germer en serre, je pense pas qu'un Camellia puisse y passer l'hiver.
>il faudra que je regarde dans les "gazettes du jardin" de mon père
C'est une très bonne référence
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Le Livre des Contes Perdus nous offre des descriptions détaillées de jardin elfique.
La première est celle du jardin de Mar Vanwa Tyaliéva la demeure de Lindo et Vairë :
« En ce lieu, se trouvait un portail treillissé qui s’ouvrit à son toucher et mena dans ce jardin dont les pelouses s’étendaient sous la fenêtre de sa chambre. Là, il vagabonda respirant les airs et regardant le soleil se lever au-dessus des toitures étranges de cette ville, lorsque parut le vieux gardien de la porte qui se trouvait en face de lui, venant le long d’un chemin de coudriers. […] Maintenant vinrent ces deux là à une verte charmille et le soleil était levé et chaleureux, et les oiseaux chantaient avec une grande puissance mais les pelouses étaient recouvertes d’or. Puis Rúmil s’assit sur un siége qui se trouvait là, de pierre taillée et couverte de mousse » (Chap 2)
« Alors Eriol le remercia, et déjeunant, il passa le restant de cette douce journée perdu dans ses pensées et caché dans les allées tranquilles de ce jardin ; il ne manqua pas non plus de plaisance, car bien qu’il semblât clos par de grandes murailles de pierre couvertes d’arbres fruitiers ou de plantes grimpantes dont les fleurs or et rouge brillaient sous le soleil, pourtant les coins et recoins du jardin, ses taillis et pelouses, ses allées ombragées et champs fleurit étaient sans fin, et les explorations d’Eriol découvraient toujours quelque chose de nouveau. » (Chap 3)
Nous avons également une longue description du jardin de Meril-i-Turinqui :
« Maintenant la maison de cette gente dame se trouvait en cette même cité, car au pied de la grande tour bâtie par Ingil était un large bosquet des plus anciens et des plus beaux ormes que possédait tout ce Pays des Ormes. Ils se dressaient jusqu’au ciel, en trois étages décroissants de feuillage brillant, et la lumière du soleil qui filtrait au travers était très fraîche- un vert doré.
Au milieu de ces arbres était une grande pelouse verte, lisse comme une toile de tissu, et autour de celle-ci les arbres se dressaient en un cercle, de sorte que les ombres étaient lourdes sur ses bords mais que le regard du soleil tombait toute la journée en son milieu. Là se dressait une maison superbe, et elle était toute bâtie de blanc et d’une blancheur qui brillait, mais sa toiture était tant recouverte de mousses et de joubarbes et de maintes plantes grimpantes curieuses que ce dont elle fut jadis façonnée ne pouvait se distinguer sous le labyrinthe glorieux, d’or et de rouge-brun, d’écarlate et de vert.
D’innombrables oiseaux jasaient sous les avancées de son toit, et d’aucuns chantaient sur les toitures tandis que pigeons et colombes cerclaient en vol les bordures du korim ou bien plongeaient pour se poser et prendre le soleil sur la pelouse. Maintenant toute cette demeure avait les pieds en fleurs. Des grappes fleurissantes l’entouraient, des nœuds et des cordes, des piques et des pompons tout fleuris, des fleurs en panicules et en ombelles, ou bien aux visages grands et larges qui fixaient le soleil. Là elles lâchaient sur les airs à peine agités leurs multiples senteurs qui se mêlaient en un grand parfum d’un enchantement excessivement merveilleux, mais leurs teintes et couleurs s’éparpillait et se rassemblaient, semblait-il, comme le hasard et le bonheur de leur croissance les dirigeaient.
Toute la journée, allait un bourdonnement d’abeilles parmi ces fleurs : des abeilles volaient autour du toit et de tous les parterres et chemins parfumés ; même autour du toi et de tous les parterres et chemins parfumés ; même autour du toit et de tous les parterres et chemins parfumés ; même autour des frais porches de la maison[….]
Bientôt ils vinrent à un mur massif de blocs de pierre taillée, et celui-ci se penchait vers l’extérieur, mais des herbes poussaient dessus, et des campanules et de jaunes pâquerettes.
Ils trouvèrent un portail dans le mur, et au-delà se trouvait une clairière sous les ormes, et là courait un chemin bordé d’un côté par des buissons tandis que de l’autre coulait une petite eau courante murmurant sur un lit brun d’humus et de feuille. […]
Puis Eriol s’avança seul sur la pelouse ensoleillée jusqu’à ce que les hautes fleurs qui poussaient devant les porches surplombant l’entrée se dressassent au niveau de ses épaules […]
Elle pria Eriol de la suivre vers un espace proche de la maison, et celui-ci était d’herbe fraîche, mais non très courte. Des arbres fruitiers y poussaient, et autour des racines de l’un, un pommier de large taille et de grand âge, le sol était tassé de sorte à ce qu’il y eût maintenant un large siège entourant son tronc doux et recouvert d’herbe. » (Chap 4)
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En étudiant ces descriptions on peut trouver des points communs entre ces jardins et ceux du Moyen Age Occidental dont on peut trouver des descriptions dans des textes tel que « Erec et Enide » de Chrétien de Troyes ou « Le Roman de la Rose » de Guillaume de Lorris (je crois que ce dernier à été traduit en anglais par Chaucer)
En premier lieu ce sont des jardins clos (une des caractéristiques du jardin médiéval, bien quel apparaisse également dans d’autres styles), on y accède par des portails ou des arches. On y trouve des pelouses, des arbres fruitiers, des treillages et des plantes grimpantes. On peut s’asseoir sur des banquettes en gazon (chez Tolkien ce sont des sièges de pierres recouvert de mousse). Dans ces jardins on trouve souvent des volières, ici les oiseaux sont présent mais libre.
Il y a cependant des différences importantes, le jardin médiéval est de forme géométrique régulière (carré ou rectangulaire), le massif sont réalisés sur des plates-bandes surélevées les plantes et les arbres sont taillés et greffés.
Au contraire le jardin de Meril-i-Turinqui semble avoir une forme circulaire délimitée par des Ormes, les végétaux y sont libres (« comme le hasard et le bonheur de leur croissance les dirigeaient. »)
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J'avais feuilleté à la FNAC le bouquin "Jardins du Moyen Age" de M.F. Valery et A. Le Toquin, ed. La Renaissance du Livre. Le titre m'a attiré, la couverture aussi (on voit une vasque en pierre qui m'a évoqué, allez savoir pourquoi, le miroir de Galadriel), quant au prix... je ne m'en souviens plus, mais hors de la portée de ma bourse :-< Un très beau livre, avec beaucoup d'illustrations et de photos. Il y est dit (entre autre) que le jardin médiéval était une évocation de la Vierge Marie, et que c'est pour cela qu'il était clos. Mais il me semble que, de ce point de vue-là, les jardins elfiques évoqueraient plus la Vierge (ou du moins, une figure féminine, mais Tolkien admirait beaucoup apparemment Marie) que les jardins médiévaux, par leur rotondité... En tout cas, merci Vallis pour avoir pris la peine de recopier les passages; ils ouvrent une interprétation symbolique interessante; il me reste à chercher la symbolique des plantes qu'on y trouve...
Suilad
Laegalad
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S’il est vrai que l’hortus conclusus, la vision allégorique chrétienne du jardin, est porteur d’une image de la Vierge Marie, la raison première de la création de jardin clos est pour ce protéger.
Après si Tolkien a imaginé un jardin inscrit dans un cercle plutôt que dans un carré, c’est à mon avis parce que les courbes évoquent plus la nature que les angles droits et donc s’accordent mieux au tempérament des elfes.
Pour revenir aux jardins des hobbits voici deux autres passages qui peuvent apporter quelques éléments.
Ce passage qui raconte l’arrivée des hobbits sur les terres du père Magotte nous montre l’utilisation des haies basses (c’est à dire de 50 / 60 cm de haut) régulière pour souligner le tracée d’une allée ou d’un chemin
« Ils longèrent un immense champ de navets et arrivèrent à une forte barrière. Au-delà, un chemin sillonné d’ornières courait entre des haies basses et bien plantées vers un bouquet d’arbres assez éloigné. » (La communauté de l’anneau, chap 4)
Le deuxième extrait est la description du jardin de Creux-de-Crique
« Ils arrivèrent enfin à une étroite porte, ménagée dans une haie épaisse. On ne voyait rien de la maison dans l’obscurité : elle s’élevait en retrait du chemin au centre d’une vaste circonférence de gazon, entourée d’une ceinture d’arbres bas qui doublaient la haie. » (La communauté de l’anneau, chap 5)
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Deux extraits peuvent laisser penser que la Comté possède des lieux se rapprochant de jardins public :
« Les Hobbits tombés furent couchés ensemble dans une tombe creusée au flanc de la colline, où plus tard fut dressée une grande stèle au milieu d'un jardin ». (Le retour du Roi, Le nettoyage de la Comté)
« Le devant de la nouvelle sablière fut entièrement aplani et transformé en un grand jardin abrité » (Le retour du Roi, Les Havres Gris)
Une autre description, celle des jardins des Ents-femmes, nous montre un jardin ordonné, avec un caractère utilitaire / vivrier prononcé, contenant de nombreux arbres fruitiers.
Bien que d’un peuple différents, ces jardins sont assez proche de ceux des Hobbits :
« Mais les Ents-femmes s'intéressaient aux arbres moindres et aux prairies ensoleillées au-delà du pied des forêts, et elles voyaient la prunelle dans le hallier et la floraison du pommier sauvage et du cerisier au printemps, et les herbes vertes dans les terres aquatiques en été, et les herbes grenantes dans les champs d'automne. Elles n'avaient aucun désir de parler avec ces choses; mais elles voulaient qu'elles entendent ce qu'on leur disait et y obéissent. Les Ents-femmes leur ordonnaient de pousser selon leurs vœux et de porter des feuilles et des fruits à leur goût; car les Ents-femmes voulaient l'ordre, l'abondance et la paix (par quoi elles entendaient que les choses devaient rester là où elles les avaient établies). Les Ents-femmes faisaient donc des jardins pour y vivre. » (Les Deux Tours, Sylvebarbe)
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Voilà encore quelques petites réflexions sur les jardins (en espérant que quelques personnes sont intéressées), cette fois sur les jardins de Lórien à Valinor dont on peu trouver une description dans le Livre des Comtes Perdus
« Lórien aussi demeurait loin, et son palais était vaste et peu éclairé et possédait de larges jardins. Il nomma le lieu de sa demeure Murmuran, qu’Aulë fit de brumes recueillies au-delà d’Arvalin sur les Mers Ombreuses. Elle était placée dans le sud au pied des montagnes de Valinor aux confins du royaume, mais ses jardins vagabondaient merveilleusement, serpentant jusqu’à proximité de Silpion dont la lumière les éclairait étrangement. Ils étaient emplis de labyrinthes et de dédales, car Palúrien avait donné à Lórien une grande richesse d’ifs et de cèdres, et de pins qui exsudaient des odeurs assoupissantes à la tombée de la nuit ; et ceux-ci dominaient des mares profondes. Des vers luisants rampaient autour de leurs bordures et Varda avait placé des étoiles en leurs profondeurs pour le plaisir de Lórien, mais ses esprits chantaient merveilleusement dans ces jardins et le parfum des fleurs nocturnes et les chansons des rossignols somnolents les emplissaient d’une grande beauté. Là poussèrent aussi les coquelicots qui rougeoyaient dans le crépuscule, et ceux-là les Dieux les nommaient fumellar, les fleurs du sommeil – et Lórien en usa grandement pour ses sortilèges. Au centre de ces plaisances fut placée dans un anneau de cyprès ombreux hauts comme des tours la profonde cuve de Silindrin » (Le Livre des Contes Perdus t1, Chap 3)
Cette description des jardins de Lórien nous montre la présence de nombreux labyrinthes fait en if taillé qui doivent probablement amener le promeneur jusqu’au centre du jardin et la cuve de Silindrin. Le dédale est un aménagement que l’on trouve dans de nombreux styles de jardins (jardins médiévaux, Renaissance, …), il possède plusieurs signification ici on peut penser qu’il représente, entre autre, le cheminement du dormeur vers le rêve car ces labyrinthes conduisent jusqu’à la cuve qui contient la lumière de Telperion.
La présence de Cyprès est assez curieuse, il aurait plus leur place dans la demeure de Mandos car cet arbre (en particulier le Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens) est sensé servir de route au mort pour gagner l’au-delà.
On nous parle du « parfum des fleurs nocturnes » ce qui laisse penser que l’on doit y trouver des plantes tel que le Jasmin de Nuit (Cestrum nocturnum), des Datura et Brugmansia dont le parfum est le plus fort au crépuscule, la Belle de Nuit (Mirabilis jalapa et Mirabilis longiflora) dont les fleurs s’ouvrent le soir pour se faner au matin.
Ici tout est fait pour que le jardin prenne vie au crépuscule et qu’il s’endorme au matin.
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Moi, je suis toujours intéressée
Mais je ne trouvai rien à ajouter.
Pardonne donc ce silence Vallis
Il faut que j'arrète de rimer... stop, j'ai dis STOP!
Ouf! Merci donc. Je vais bientôt relire the LotR, et je comptais repérer tous les noms de plantes cités dans les jardins... Du moins, essayer ;-). Et voici encore des rimes qui se glissent dans ma prose. _soupir_. Je ne promet pas de les poster tout de suite! Mais je le ferrai, je t'en donne ma parole ;-). Comme ça, ça me ferra apprendre du vocabulaire anglais sur les plantes.
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Bien Laegalad, dans ce cas voilà encore un passage (dommage pour toi, car si « la langue des Nains va toujours, quand ils parlent de leur œuvre » il en va de même des jardiniers.)
« Loin des courts résonnantes de cette maison s’étendent ses jardins, robustement clôturés d’aubépine de grande taille qui fleurit comme neige éternelle. Sa solitude la plus centrale est murée de roses, et cet endroit est le lieu bien-aimé de cette douce dame du Printemps. Tout à fait au milieu de cet endroit à l’air parfumé Aulë plaça naguère ce chaudron, Kulullin d’or, toujours empli de la splendeur de Laurelin comme une eau miroitante, et il conçut de celui-ci une fontaine de sorte que le jardin entier fût empli de la santé et de la joie de sa pure lumière. Des oiseaux chantèrent là à longueur d’année avec la pleine gorge du printemps, et les fleurs y poussèrent en une débauche de floraisons et de vie glorieuse. […] mais autour de la fontaine l’endroit était toujours éclairé de la lumière ambre du jour, et les abeilles s’affairaient autour des roses, et Vána y foula le sol avec grâce tandis que les alouettes chantaient au-dessus de sa tête dorée. » (Le Livre des Contes Perdus t1, Chap 3)
A l’inverse des jardins de Lórien, ceux de Vána où se trouve la cuve contenant la lumière de Laurelin sont remplis de lumière.
Ce jardin est un lieu clos, d’abord à sa périphérie par des aubépines puis l’espace centrale où se trouve la cuve par des rosiers.
Par contre il ne semble pas y avoir d’arbre dans ce lieu, mais beaucoup de fleurs.
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Pourquoi dommage? Au contraire, tant mieux! Parle, parle, ma chère Vallis, je suis toute ouïe (pas toute binette, parce que je n'ai pas de jardin... Toute manière, c'est gelé). J'ai sursauté en voyant le chaudron (sans doute distorsion d'une passionnée de contes et légendes), qui m'a fait pensé au chadron de Dagda des Irlandais. Sans doute aucun rapport, si ce n'est comme instrument du merveilleux celte.
Je me trompe peut-être, mais apparement les jardins elfiques sont plutôt clôts, ronds et plein de fleurs; je suppose que celui de Galadriel doit être ainsi aussi (d'autant plus qu'il doit être dans une clarière). Les végétaux, tu l'as dit, croissent libre de toute entrave et tout est "luxe, calme et volupté"... Hmm, agréable en effet comme petit paradis ;-)
Pour tLotR, j'essaye de m'y mettre dans une semaine, et pour le lire il me faudra... 2 semaines en escomptant ne pas avoir trop de travail (ce qui n'est pas donné). DOnc... dans un mois je posterai peut-être le résultat ;-)
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Laegalad : parle, ma chère Vallis
Nom mais OOOOOH, je n’ai pas encore subi d’opération ;
Bon ça ira pour cette fois, mais attention sinon c’est 15 heures de bêchage même (surtout) si c’est gelé.
Si en effet les jardins elfiques ont l’air d’être clôt (ou au moins de contenir un espace clôt, une sorte de retraite) la forme ronde ne me semble pas une généralité, ni les végétaux laissés sans entrave. Dans la description du jardin de Mar Vanwa Tyaliéva rien n’indique qu’il est rond de plus ce lieu me semble assez ‘ordonné’ et les plantes conduites.
La description du lieu où Galadriel conduit les Hobbits ne mentionne pas de fleur, quelques-unes unes peuvent être présente dans l’herbe (pourquoi pas du Niphredil) mais ça ne doit pas être un élément dominant.
« et passant au travers d’une haute et verte haie, il arrivèrent dans un jardin clos. Il n’y poussait aucun arbre, et il était à ciel ouvert.[…] Par un long escalier, la Dame descendit dans un profond creux vert, dans lequel coulait en murmurant le ruisseau d’argent issu de la source de la colline. Au fond, sur un socle bas sculpté en forme d’arbre rameux, se trouvaient une vasque d’argent, large et peu profonde, et à côté une aiguière de même métal » (SdA, Le miroir de Galadriel)
Merci Silmo pour ces liens, j'avais oubliè le deuxième fuseaux
Lionel
(qui laisse enfin tomber ses vieux haillons pour éviter toute confusion)
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M'sieur Vallis, :-)
L'évocation que tu donnes du jardin de Vana et de la relation "Vierge/Jardin clos" n'est pas sans rappeler certains tableaux du Moyen-Age comme par exemple "La Vierge au Buisson de Roses" de Martin Schongauer (dans l'église des Dominicains à Colmar) - ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres... car il n'était pas rare, dans l'iconographie du Moyen-Age (tableaux ou enluminures), de représenter des jardins clos d'aubépine et de rosiers avec quelques animaux plus ou moins familiers (parfois exotiques, voire fabuleux) et on y trouve souvent des fontaines (la fameuse tapisserie de la Dame à la Licorne - au musée national du Moyen-Age dans l'Hôtel de Cluny à Paris - est traitée dans le même esprit).
Je n'ai malheureusement pas d'image sous la main pour illustrer cela mais ça doit pouvoir se trouver sur la toile.
A propos des fumellar, les fleurs du sommeil, qui sont dans le jardin de Lorien en Valinor (jardins qui me sont chers :-), le texte que tu cites dit qu'il s'agit de coquelicots et si je ne me trompe pas, ce sont de proches parents du pavot, ce qui explique certainement leur pouvoir soporiphique, non?
Silmo
Silmo
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Oops, encore un doublon (cette fois-ci, la signature)
errare humanum est.... sed persevere diabolicum :-)
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Oups! Mes excuses Vallis, un malencontreux fourchage... Franchement désolée!!! En pénitence, j'irais faire des cuvettes autour des fruitiers de mon père (quand la température remontera à 10°C, j'ai encore de la marge ;-))
Laegalad, confuse, confuse... vraiment confuse...
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Oui, le Coquelicot (Papaver rhoeas) que l’on trouve dans les champs et le Pavot à opium (Papaver somniferum) sont des plantes très proches, les deux appartiennent au genre Papaver qui contient une cinquantaine d’espèces. Lorsqu’il est dit que « Lórien en usa grandement pour ses sortilèges » il ne fait aucun doute que c’est pour leur propriété soporifique car ces plantes contiennent des alcaloïdes.
Cette description du jardin de Vána muré par des aubépines et des rosiers ressemble énormément a cette vision du jardin médiéval, bien plus que ceux que j’ai put citer précédemment.
La relation Vierge / jardin clos découle d’une lecture allégorique du ‘’Cantique des Cantiques’’ : « C’est un jardin clos que ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée ; un parc de plaisance où poussent des grenades et tous les beaux fruits, le troène et les nards ; le nard, le safran, la canelle et le cinname, avec tous les bois odorants, la myrrhe, l’aloes et toutes les essences aromatiques ; une fontaine des jardins, une source d’eaux vives, un ruisseau qui descend […] J’ai récolté ma myrrhe et mon baume, j’ai mangé de mes rayons de miel, j’ai bu mon vin et mon lait »
L’hortus conclusus représente Marie qui est restée vierge et cependant ‘fertile’, et lui sont associé le lis et la rose. Le tableau de Schongauer que tu mentionne rentre dans cette optique.
Lionel
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Les extraits suivant concernent les jardins d’Imladris :
«ils sortirent dans un jardin en terrasse au-dessus de la rive escarpée de la rivière.
Frodon trouva ses amis sous un porche du côte est de la maison.[…]Le son de l’eau vive et des
cascades retentissait, et le soir était rempli d’une légère senteur d’arbres et de fleurs,
comme si l’été s’attardait encore dans les jardins d’Elrond .» (SdA, t1, livre2 , chap 1)
« Et soudain, tandis même qu’il chantait, il vit une jeune fille qui marchait sur le gazon parmi
les troncs blancs des bouleaux» […] «Dame Undomiel, dit Aragorn, l’heure est cette dure,
mais elle fut compensée en ce jour de notre rencontre sous les bouleaux blancs
dans les jardins d’Elrond où nul ne se promène plus.»
(SdA, Appendice, Fragments de l’histoire d’Aragorn et d’Arwen)
Ici la notion de jardin clos n’apparaît pas (bien que rien ne contredît la possibilité qu’il y ait
un espace fermé dans une autre partie des jardins) on a plutôt l’impression d’un jardin ouvert
sur la vallée et sur la Sonoronne. Le lieu semble assez structuré, réparti en terrasse
(peut être un peu dans l’idée des jardins suspendu de Babylone) ce qui indique qu’il est construit
sur un terrain en pente, et avec une maçonnerie assez importante.
A l’inverse d’autres endroits (illustré par le second passage) semblent plus ‘naturel’ avec des
bosquets.
Lionel
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Merci pour ces nouvelles références, ça m'évitera de les retaper ;-) L'idée des jardins suspendus me plait assez. D'ailleurs, serait-il possible qu'en Lorien il y ait des jardins dans les mellyrn? Sachant que les Elfes habitent dedans, cela ne me semble pas impossible.
Avec un mois de retard sur mon planing, j'ai fini tLotR. Evidemment, pour une fois que ça m’aurait arrangé que notre traducteur oublie des trucs, il a tout consciencieusement traduit.
Juste quelques remarques, donc : L1C1 : à propos du jardin de Bilbo, je croyais que « parois de gazon » était une erreur, car je pensais qu’on employait plutôt la mousse pour en faire. Mais non : « The flowers glowed red and golden : snap-dragons and sunflowers, and nasturtians trailing all over the turf walls and peeping at the round windows » .
A propos du jardin de Dame Galadriel : elle en a au moins deux : celui au Miroir : L2C7 : « Passing through a green hedge they came into an enclosed garden. No trees grew there, and it lay open to the sky […]. Down a long flight of steps the Lady went into the deep green hollow, through which ran murmuring the silver stream that issued from the fountain of the hill.” ; et un verger : “In this box there is earth from my orchard”. Mais pour le verger, aucune description.
Etant en train de relire Bilbo (ce qui devrait aller plus vite, car je n’ai que la version française ), j’ai eu la réponse aux jardins des Nains : ils n’en ont pas : C1 (page 31 de l’édition Bourgois) : « Nous ne nous soucions jamais de faire pousser [des vivres] ou de nous [les] procurer par nous-même ». Evidemment, Bilbo n'est peut-être pas la référence absolue, mais je pense que du point de vue botanique, Tolkien a du ne changer que peu d'avis.
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Des jardins dans les Mellyrn, pourquoi pas mais alors soit sous forme de végétaux poussant
le long des troncs ou dans les fourches des branches (un peu comme ce que l’on peut trouver dans
les forêts tropicales) soit sous forme de mini jardin ou de jardin sur des plateaux
(sur le même principe que ce qui se fait au Japon). Quelque chose de plus grand serait étonnant à
la fois pour une question de place mais aussi de poids, 1metre cube de terre pèse
facilement 1.5 tonnes non seulement il faut la monter (et tout à dos d’elfes) mais il faut
qu’elle tienne.
En y réfléchissant ces parois de gazon doivent tous simplement être les murs de la maison.
Cul-de-sac étant creusé dans la colline les « the turf walls » doivent être les pentes couvertes
d’herbe plutôt que des murs verticaux habillés de gazon (parce que là je plains Sam qui devait
les entretenir !).
Pour continuer le tour des jardins d’Arda encore quelques passages tirés du Livre des Contes Perdus
sur ceux réalisé à Valmar.
Le verger de Yavanna
« Dans cette cour se trouvaient quelques-uns de tous les arbres qui plus tard poussèrent de par
la terre, et un étang d’eau bleue s’étendait parmi eux. Là des fruits tombaient à longueur de
journée, chutant à terre d’un bruit mat et riche sur l’herbe de sa bordure, et étaient recueillis
par les demoiselles de Palúrien pour ses festins et ceux de son seigneur. »
Le jardin de Nessa
« Mais par-dessus tout elle aimait à se retirer en un lieu de douces pelouses dont son frère Oromë
avait sélectionné la terre dans les plus riches des clairières de ses forêts, et Palúrien l’avait
semé de sortilèges de sorte qu’il fut toujours vert et lisse. Là dansa-t-elle parmi ses demoiselles
aussi longtemps que Laurelin fleurit, car n’est-elle pas plus grande dans la danse que Vána
elle-même ? »
A la limite du jardin les forêts d’Oromë
« Maintenant Oromë possédait un vaste domaine et il l’aimait profondément, et ne l’aimait pas
moins Palúrien sa mère. Voici, les bosquets d’arbres qu’ils plantèrent sur la plaine de Valinor
et même sur les contreforts des montagnes n’ont pas de comparaison sur la Terre du Milieu.
Les bêtes se délectaient là, des cerfs parmi les arbres, et des troupeaux de bovins parmi ses
espaces et ses larges prairies ; il y avait des bisons et des chevaux qui vagabondaient dessellés,
mais ceux-ci ne s’égaraient jamais dans les jardins des Dieux, et pourtant était-ils en paix et
n’avaient aucune crainte, car les bêtes de proie ne demeuraient point parmi eux et Oromë ne chassait
point en Valinor. »
Cette description me fais penser aux parcs de chasse des rois de Perse :
« En cette contrée, leur plus grande magnificence ne consiste qu’en des parcs remplis de bête fauves,
et, pour cet effet ils choissent de grandes forêts arrosées d’eaux »
(« Vie d’Alexandre» par Quinte Curce) avec néanmoins la différence que ce ne sont pas
des fauves que l’on trouve dans les forêts d’Oromë et que celui-ci n’y chasse pas.
Parmi les espèce d’arbre doit se trouver des hêtres et des ormes.
Lionel
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