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#1 03-01-2006 16:19

Feuille de Niggle
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Messages : 246

un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

  Ceci est un article que j'ai trouvé dans un numéro de la revue Les Temps Médiévaux.(copié-collé depuis le site du même nom :)
L'auteur en est Philippe Ilial, Professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Saint Vincent de Paul de Nice. Diplômé d’Etudes Approfondies en Histoire.


   Guerre, Trahison & Corruption dans Le Seigneur des Anneaux de J.R.R.Tolkien

Le Seigneur des Anneaux est une œuvre complexe mais qui n’est pas uniquement le fruit de l’imagination rêveuse et débordante d’un universitaire britannique particulièrement cultivé. En effet, son auteur, J.R.R.Tolkien est avant tout un universitaire, un linguiste et surtout un passionné de Moyen Age. Ses sources d’inspiration pour écrire son fameux « Seigneur » sont multiples et proviennent, non pas exclusivement, mais pour une majorité, de sagas nordiques et de poèmes du Haut Moyen Age, citons pêle-mêle Le Kalevala, Les Eddas, La Saga Völsunga, Beowulf, Le Cycle Arthurien… (à ce propos lire l’article Le Seigneur des Anneaux et les mythologies liées à l’anneau dans la revue Les Mystères du Temps n°1 !). Affirmer que Le Seigneur des Anneaux est une œuvre littéraire médiévale serait donc un non-sens absolu, par contre dire que cette œuvre est pétrie d’influence et de références médiévales est une évidence.

Le thème de la querelle armée est un élément majeur de l’œuvre de Tolkien dans son ensemble. La discorde est le centre du Seigneur des Anneaux qui relate la guerre entre Sauron, le Seigneur Ténébreux et son serviteur et pâle imitateur, Saroumane devenu « multicolore », contre les peuples libres de la Terre du Milieu à la fin du Troisième Age. Mais l’union des peuples libres contre le Mordor n’est pas sans failles ; convoitises et corruption sont omniprésentes !

La guerre en Terre du Milieu n’est pas uniquement vue par le prisme des batailles, escarmouches ou affrontement massif entre troupes humaines et orques (voir la bataille des Champs du Pelennor dans Le Retour du Roi), elle est également abordée de façon psychologique ; ses conséquences sont parfois désastreuses dans l’esprit de certains acteurs (c’est le cas de Denethor, le vieil Intendant du Gondor). On peut se demander si cette vision des ravages de la guerre sur l’équilibre psychologique des hommes n’est pas le ressenti d’un homme qui fut acteur du premier conflit mondial et qui subit la Deuxième Guerre Mondiale par l’intermédiaire de son fils, engagé dans la R.A.F. ?

Pourtant la guerre est loin d’être omniprésente dans la première partie du récit, en effet, La Communauté de l’Anneau plante un décor plutôt tranquille, La Comté, paisible patrie des hobbits, petits êtres à mille lieues des luttes de pouvoir que se livrent les hommes. Le premier tome est marqué par des escarmouches dont le but semble être de créer une progressive et oppressante sensation de suspens. Les chapitres « Brouillard sur les Haut des Galgâls » et « Un poignard dans le noir » ont plus vocation à planter un décor ; le seul moment qui pourrait s’approcher d’un réel conflit est le fameux passage de la Moria, et encore, ce passage magistral et angoissant ne met en fait en opposition qu’un groupe restreint, la communauté des neuf, contre une horde d’orques et un démon des temps anciens au service de Sauron, le fameux Balrog responsable de la disparition momentanée du guide de la troupe, le magicien gris Gandalf ! L’ampleur de cet affrontement est sans commune mesure avec les affrontements relatés dans les livres suivant (la bataille du Gouffre de Helm notamment).

La majorité de l’action est en fait relatée par les hobbits, dont la taille réduite les rend vulnérables et renforce la puissance du péril (la comparaison entre les Nazgùls et les habitants de La Comté !). Les escarmouches qui se multiplient dans le premier opus et dont la gravité va crescendo – blessure de Frodon par un esprit servant de l’anneau aux Monts Venteux, disparition de Gandalf, le guide spirituel, trahison puis rédemption sacrificielle de Boromir - achèvent la dislocation de la communauté et constituent un prélude à la guerre qui s’approche.

La guerre, l’affrontement de forces nombreuses, ne débute qu’avec l’entrée des orques de Saroumane, les Ourouk-Aï, contre les cavaliers du Rohan assiégés dans leur forteresse séculaire, le Gouffre de Helm. A ce moment, le vocabulaire utilisé par les protagonistes prend une tournure nettement plus militaire, on parle d’armées, de sorties, de remparts, de fortifications…

Comme toute guerre, la guerre de l’anneau voit apparaître la traditionnelle notion d’union sacrée entre groupes aux motivations et modes de vie différents, c’est le cas de l’alliance entre les Rohirrim, dresseurs de chevaux et le Gondor au mode de vie plus urbain. C’est d’ailleurs une étrange et imprévisible alliance qui permet au Rohan de triompher au Gouffre de Helm, l’alliance des Ents, gardiens de la forêt, entraîne la destruction de la Tour Blanche de Saroumane. L’Ysengard détruit, l’épique et désespérée sortie du roi Théoden à la tête de ses hommes permet une victoire momentanée certes mais éclatante. Comme les guerres médiévales (Guerre de Cent Ans), la guerre de l’anneau affecte les populations civiles qui se réfugient auprès du pouvoir suzerain (voir la population du Rohan suivre le roi Théoden au Gouffre de Helm). L’une des caractéristiques principales de la guerre tolkennique est le nombre des combattants tués au combat, les chiffres semblent importants, nous sommes par contre ici loin des effectifs du Moyen Age classique et plus proche des effectifs des légions romaines ou de l’Ost de la Guerre de Cent Ans ! Tolkien met également en avant, par la poésie, la vaillance des combattants tués au combat (voir le poème dédié à Théoden, mort sur les Champs du Pelennor en venant au secours de son allié du Gondor). On voit que comme dans le Cycle Arthurien, Tolkien magnifie le courage ; pourtant, parfois, le prestige militaire disparaît pour laisser la place à de vastes charniers où les protagonistes errent entre la vie et la mort ; c’est le cas lorsque guidés par Sméagol, Frodon et Sam traversent le Marais des Morts. On peut y voir un hymne à la paix et une stigmatisation certaine du gâchis humain occasionné par la guerre (on pense à la bataille de Verdun), contrairement à certains poèmes du Haut Moyen Age qui magnifient systématiquement les combattants (voir Beowulf). Il est vrai qu’en écrivain du XXème siècle, Tolkien considère la guerre comme un événement exceptionnel et dramatique alors qu’elle fait partie intégrante du quotidien des hommes du Haut Moyen Age ! Cette guerre pharaonique, cette mobilisation de toute les forces libres de la Terre du Milieu ne peut être qu’une allégorie de la Deuxième Guerre Mondiale qui a nécessité l’alliance de toutes les forces du monde libre pour triompher de l’Hydre nazie.

Il est important de noter que Saroumane utilise un vocabulaire assez contemporain pour une uchronie sensée se dérouler à une époque reculée (proto-historique). En effet, le chef du Conseil Blanc parle d’industrie, dénature son fief en déracinant les arbres pour alimenter le brasier nécessaire à ses forges maléfiques, clone des orques pour créer des Ourouk-Aï moins vulnérables à la lumière… Bref, il transforme l’Ysengard en véritable « usine ». Sa déontologie est en totale opposition avec celle des Ents qui semblent être les dépositaires d’une tradition qui voue un culte à la nature (résurgence druidique ?). De plus, lors de la bataille du Gouffre de Helm, les orques de Saroumane utilisent un explosif pour créer une brèche dans les remparts de la forteresse. Procédé qu’Aragorn juge déloyal. Doit-on y voir l’inquiétude d’un Tolkien confronté à un monde qui s’industrialise rapidement et dont la technologie naissante aboutit à une contre-nature philosophique, la destruction massive de l’homme par l’homme lors de l’un des premiers conflits industriels à grande échelle (hormis la guerre de Sécession), la Première Guerre Mondiale. Tolkien n’est donc pas un réactionnaire hostile au progrès, mais un humaniste outré et impuissant face à l’impact des Révolutions Industrielles – il en est le contemporain – dont les progrès sont ramenés à des fins destructrices. L’opposition entre la guerre médiévale, préfigurée par la façon honorable dont Théoden, Aragorn ou Faramir la mènent et la guerre industrielle de Saroumane et de Sauron manifeste encore de cette différence entre un passé « honorable » et glorieux et les guerres contemporaines aux bombardements aveugles. Les Nazgùls sont comparables au avions de chasse de 1914 et les effets de leurs attaques commotionnent leurs victimes à l’image des poilus des tranchées qui subirent des bombardements intensifs (lire Orage d’acier ou Le Boqueteau 125 de Ernst Jünger).

Nous venons de voir que les valeurs guerrières traditionnelles du monde médiéval sont les caractéristiques du camp du bien, celui qui œuvre pour la destruction de l’anneau. Certains peuples évoluent dans des sociétés à l’évidence inspirées par le Moyen Age. Les Cavaliers du Rohan en sont le plus bel exemple ; sorte de guerriers vikings ayant troqué drakkars et razzias pour dresser des chevaux, ils vivent dans un fief que leur a concédé leur voisin le Gondor. Leur chef, Théoden est un monarque dont on ne sait s’il tient sa légitimité de Dieu ou d’une élection, mais au vu des références littéraires et des sources historiques utilisées par Tolkien, on peut légitimement penser qu’il fut choisi pour sa vaillance par l’ensemble des guerriers au son des « Heil » comme le veut l’ancienne tradition germanique. Ce qui n’est pas le cas de Denethor, le puissant intendant du Gondor, héritier de la famille qui assure la régence du royaume depuis la faute d’Isildur qui s’appropria l’Anneau Unique après avoir terrassé Sauron. Il dirige le Gondor mais n’est pas de sang royal tel Aragorn, l’héritier qui possède un pouvoir thaumaturgique garant de sa légitimité (voir Marc Bloch, Les Rois Thaumaturges). La tentative de suicide de Denethor lui vaut le courroux de Gandalf, qui passe ici du rang de druide à celui très chrétien d’ange, et assure l’intérim tant que dure la bataille des Champs du Pelennor en attendant Le Retour du Roi. Aragorn, l’héritier d’Isildur à lui, toutes les qualités du souverain médiéval légitime et chrétien : son attitude est faite de sagesse et de force, les qualités emblématiques du roi, magnifiées par la plume de Chréstien de Troyes. La sagesse d’Aragorn est d’ailleurs mise en opposition avec la fougue et donc la corruptibilité de Boromir, fils de Denethor, lorsque celui-ci tente de s’approprier l’anneau. Si Aragorn semble être l’archétype du souverain idéal selon les critères de l’amour courtois, ses exploits sont inspirés d’un fond médiéval beaucoup plus ancien ; il a le pouvoir de parler avec les morts – ou les non-morts, c’est selon. Le chapitre « Le passage de la compagnie noire » fait allusion directement à un poème folklorique normand, la « Maisnie Hellequin », qui raconte l’histoire d’une bande de cavaliers maudits en quête de repentir. Lorsque Aragorn commande aux cavaliers noirs qui errent dans l’attente du repos, il transcende son état d’homme pour toucher au divin (monarchie de droit divin), triomphe de l’ennemi et permet à la compagnie d’accomplir son destin et de trouver le repos (pouvoir de rédemption du monarque). On a donc affaire à un récit où voisinent habilement imagination et érudition, légendes médiévales et amour courtois, le tout formant un récit particulièrement cohérent.

Le lecteur assidu n’aura pas manqué de remarquer que le sort de l’humanité semble joué d’avance, les effectifs humains (Gondor et Rohirrim) sont inférieurs aux monstrueuses armées du Mordor et de l’Ysengard, et si quelques chevaliers y croient - Eomer pour le Rohan et Faramir pour le Gondor - les chefs, Aragorn, Elrond le semi-elfe de Fontcomb, Gandalf et Aragorn ont bien conscience que cette bataille est perdue d’avance. La réalité est que cette guerre n’est qu’une diversion permettant à Frodon, le porteur de l’anneau, de le détruire. C’est la raison pour la quelle les hommes se battent avec l’énergie du désespoir tentant seulement de donner du temps à Frodon et Samsagace. Par contre, Sauron compte exclusivement sur le pouvoir de corruption de l’anneau, son Histoire a prouvé que nul être n’avait pu y résister, c’est bien là l’erreur, sa vanité n’avait pu envisager qu’un simple hobbit eut pu être plus résistant au pouvoir de l’anneau qu’un grand roi comme Isildur.

En effet, il est vrai que tout les acteurs de cette saga semblent irrésistiblement attirés par l’anneau ; les êtres les plus puissants qui peuplent la Terre du Milieu doivent mener un combat acharné contre leur propre volonté pour ne pas céder à la tentation de posséder l’Unique ; Gandalf transpire de peur à l’idée de ce qu’il pourrait en faire lorsque Bilbon le lui propose, tandis que la sage et majestueuse Galadriel tremble quand elle envisage la puissance que lui concéderait l’anneau de pouvoir ! Si de tels êtres « supérieurs » par la sagesse et le savoir doivent combattre cette tentation que les naïfs hobbits leur soumettent, on comprend le désir d’un Boromir ou les hésitations de son frère Faramir. Saroumane, le chef du Conseil Blanc en personne a succombé au désir de posséder l’anneau, à tel point que son âme s’en trouve pervertie, corrompue.

Mais les puissants de Tolkien sont également soumis à la tentation de connaître l’avenir. En effet, les fameux Palantirs, véritables « boules de Cristal », ont bouleversé la donne géopolitique de la Terre du Milieu dès l’instant où Denethor et Saroumane y ont plongé leur regard. L’un y a vu sa destruction, ce qui lui ôté toute volonté de lutter, tandis que l’autre y a perçu l’étendue de son pouvoir et en a été grisé au point de se prendre pour Sauron lui-même ! On voit donc que la corruption règne en Terre du Milieu. En chrétien fervent J.R.R.Tolkien condamne – par procuration – les oracles et autres pratiques divinatoires.

Il est intéressant de constater également que plus un personnage est puissant plus son potentiel de corruptibilité est grand ; doit-on y voir une critique de l’auteur à l’égard d’un système capitaliste issu des Révolutions Industrielles qui permet aux riches de s’enrichir d’avantage encore ? Quoiqu’il en soit, c’est aux hobbits, peuple simple et proche de la nature, que le monde des hommes doit son salut final !

Cosmogonie cohérente basée essentiellement sur une culture médiévale occidentale et la mythologie antique (voir l’article Les mythologies liées à l’anneau dans Les Mystères du Temps n°1), Le Seigneur des Anneaux met en avant le conflit armé comme vecteur principal de l’action, en effet, les différents peuples de la Terre du Milieu sont en guerre, une guerre « mondiale » pourrait-on dire. Ce conflit qui va crescendo ; des escarmouches de La Communauté de l’Anneau à l’affrontement final du Retour du Roi, voit le triomphe du camp dont les valeurs fondamentales se rapprochent de celles véhiculées par les différentes littératures médiévales ; le camp du Mal, de l’oppression, semble lui, sortir des usines qui « défigurent » l’Angleterre de l’après Révolution Industrielle. Cet univers imaginaire est peuplé d’entités vivantes qui ne sont jamais des idéaux mais des êtres torturés et enclins à céder à la corruption que représente l’anneau de pouvoir. Une lecture plus sociologique de l’œuvre de Tolkien permettrait d’élargir le débat, n’oublions pas que l’auteur est un homme du début du siècle, une époque où l’historiographie affectionnait les évènements courts et datés comme facteur de changement (peste, révolutions, grandes invasions…), Le Seigneur des Anneaux, bien que magistral, est aussi le fruit de cette époque puisque cette guerre de l’anneau voit la fin de la domination des elfes en Terre du Milieu (ils partent vers les Havres Gris) et l’avènement des hommes après une guerre, donc un événement court et daté. Par ailleurs, on peut pousser l’analyse plus loin encore et affirmer – ce qui serait intéressant mais péremptoire – que le « Seigneur » est un plaidoyer contre l’atome(ici l’anneau), arme absolue que l’homme a conçu sans pouvoir la maîtriser…

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Voilà. C'était pour vous le faire connaître, et si éventuellement ça vous inspire des réflexions :)

FdN

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#2 03-01-2006 16:44

Dior
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Je n'ai pas pu lire plus loin que le passage sur l'hydre nazie. Celui qui a écrit cet article s'est basé sur PJ, pas sur Tolkien :-(

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#3 03-01-2006 18:12

Feuille de Niggle
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

-- je dois vous avouer que je n'ai fait que le survoler (il est trop long pour moi en ce moment)
  Je ne crois pas que PJ soit coupable dans cette affaire -- et non!... pour une fois ;) -- car ce genre d'interprétation existait avant la trilogie. Les gens ont très vite comparé les efforts "totalitaristes" de Sauron aux exemples qu'ils avaient connus dans la réalité. On en a un exemple avec l'idée que l'Anneau se rapproche de la bombe atomique -- la comparaison avec le nazisme est arrivée après (d'ailleurs, c'est intéressant pour voir l'évolution des souvenirs dans la mémoire collective...)
  Par contre, dans cette même phrase de l'article, l'auteur parle d'allégorie -- et ça, ça prouve qu'il ne doit pas bien connaître Tolkien ;)

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#4 03-01-2006 19:20

Tar Palantir
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Beaucoup de fautes d'orthographe et de typographie, on dirait ma version "Pocket" du Seigneur des Anneaux ;-)

Je n'ai pas trop saisi l'idée générale que l'auteur veut faire apparaître dans son article, c'est une guerre, oui, il y a des gentils, oui, des méchants, oui, des batailles, oui, des faits héroiques, oui, mais encore ?

Sinon, je trouve qu'il y a beaucoup de bla-bla dans cet article (les hobbits, dont la taille réduite les rend vulnérables et les nains ? ;-)), d'idées fourre-tout et de noms de personnages et de lieux empilés les uns à la suite des autres (presque tous les personnages cités en 10 lignes, bravo!).


Je regrette quelques erreurs et contre-vérités. Ainsi, "Sauron compte exclusivement sur le pouvoir de corruption de l’anneau", pas du tout, il se lance à la guerre sans avoir l'anneau, Sauron se lance dans la guerre, car il sait ses ennemis affaiblis et il pense pouvoir les vaincre et récupérer son anneau.
De même "Il est important de noter que Saroumane utilise un vocabulaire assez contemporain pour une uchronie sensée se dérouler à une époque reculée (proto-historique). En effet, le chef du Conseil Blanc parle d’industrie, dénature son fief en déracinant les arbres pour alimenter le brasier nécessaire à ses forges maléfiques, clone des orques pour créer des Ourouk-Aï moins vulnérables à la lumière… Bref, il transforme l’Ysengard en véritable « usine ».", la forge et le travail des métaux existe dès l'époque proto-historique, quant au "clonage", Tolkien n'a pas connu nos "OGM" si c'est ce qu'entend l'auteur, t les croisements de plantes et d'animaux existent depuis l'invention de l'agriculture.

Enfin, quand il estime que "plus un personnage est puissant plus son potentiel de corruptibilité est grand", c'est aller très vite en besogne. On rencontre des personnages qui ont failli par lacheté ou faiblesse tout en étant déjà très "bas" au départ (cf. Ted Rouquin, Bill Fougeron, Grima), et d'autres se montrent avec une très forte grandeur d'âme tout en étant quasi incorruptibles comme Faramir. Je prépare d'ailleurs un article en lien avec ce sujet.

Pour finir, le SdA comme critique du capitalisme, c'est du grand n'importe quoi !

Bref beaucoup d'idées empilées, mais le tout est assez creux.

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#5 04-01-2006 15:07

Dior
Inscription : 2004
Messages : 984

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

FdN : l'article relate certains événements du SdA, mais du SdA de PJ : vois par exemple le peuple du Rohan suivant Theoden au Gouffre de Helm ...

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#6 04-01-2006 15:40

ISENGAR
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Eh oui, amalgames... amalgames... toujours ces amalgames... :o/

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#7 05-01-2006 12:11

Feuille de Niggle
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

-- oui, et dire que Faramir hésite devant l'Anneau...  ;)

Tar Palantir dit: "le SdA comme critique du capitalisme, c'est du grand n'importe quoi ! Bref beaucoup d'idées empilées, mais le tout est assez creux."

  Je crois que la vision de l'auteur n'est pas originale et qu'elle rejoint les idées des jeunes Américains des années 60... vision que ne partageait pas Tolkien, il me semble (?)

  Par contre, il y a une réflexion que je ne m'étais jamais faite -- elle se trouve à la fin du texte, dans le passage:"Une lecture plus sociologique...donc un événement court et daté." (vers la fin du dernier paragraphe).

  -- est-ce que la fin de la domination des Elfes est entraînée uniquement par les résultats (positifs) de la guerre de l'Anneau?

  -- c'est vrai que tous les hommes du début du XXe ont été impressionnés par la véritable rupture de civilisation que fut la Grande Guerre de 14-18 (événement \plus ou moins\ court et daté).

  -- est-ce que, selon vous, l'on peut dire que les événements courts et datés sont toujours le facteur de changement dans l'histoire de la Terre du Milieu? (pour moi, ce qui est le plus impressionnant dans son déroulement c'est justement l'étalement sur les millénaires).

FdN (perplexe)

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#8 05-01-2006 19:29

Dior
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

est-ce que la fin de la domination des Elfes est entraînée uniquement par les résultats (positifs) de la guerre de l'Anneau?

J'ai bien fait de ne pas le finir, ce texte, parce que là, c'est le genre de truc qui me fait bondir ...

Pour te répondre, bien sûr que non, voire absolument pas : la fin de la "domination" (quand a-t-elle eu lieu, cette prétendue domination ? à la limite au Premier Âge, et encore) des Elfes, ou plutôt le début du dominion des Hommes, est écrite dans le Conte d'Arda depuis le départ. L'issue de la Guerre de l'Anneau n'est, tout au plus, qu'un élément accélérateur.

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#9 08-01-2006 02:57

Neiklot
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Feuille de Niggle > est-ce que, selon vous, l'on peut dire que les événements courts et datés sont toujours le facteur de changement dans l'histoire de la Terre du Milieu?

En fait, on peux avancer que cela se retrouve directement dans notre histoire à nous et donc Tolkien s’en est inspiré certainement.

On voit que ce que le l’on considère comme l’Histoire commence la où s’arrête la Préhistoire, c’est-à-dire à la naissance de l’écriture datée à environ – 3000 ans. La commence ce qu’on appelle l’Antiquité qui va durer jusqu’à la chute de Rome en  476, évènement en soit ponctuel même si le déclin de l’empire romain s’était amorcé bien avant. Il suit le Moyen-âge qui s’étendra sur près de 1000 ans puisqu’on considère qu’il s’achève sur la fin du XVeme siècle avec l’avènement de l’imprimerie et surtout la découverte de l’Amérique en 1492. Cette découverte prouvant ainsi que la Terre est bien ronde comme l’avait déjà émit certains scientifiques de l’antiquité. Même si pendant un moment l’Eglise se servira de l’imprimerie pour étendre sa doctrine, la découverte du Nouveau Monde et l’avènement d’un nouveau mode de raisonnement scientifique (Descartes, Galilée) allé remettre en cause la bible et le protestantisme naîtra de ces évènements au XVI eme siècle. Plus tard, c’est la création d’une machine par James Watt qui va déclancher la première révolution industrielle et l’entrée dans l’époque industrielle.
En réalité, chacune des époques (ou des ages) de notre histoire a était engendré par un évènement ponctuel mais c’est plus les conséquence de cet évènement qui importe que l’évènement lui-même.

Tout ce qu’a engendré l’écriture à fait l’Antiquité. De la chute de Rome et des invasions barbares a découlé la politique et les guerres du Moyen-âge. La remise en question de la bible par la découverte de l’Amérique a engendré les nouveaux raisonnements scientifiques et l’humanisme et les guerres de religion entre protestants et catholiques. La machine à vapeur a créée une nouvelle force de travail bien plus performante qu’auparavant et lança une réaction au niveau mondial.

Le voyage d’Earendil a permis aux enfants d’Eru de recevoir le pardon et engendra la grande guerre contre Morgoth, détruisant le Bélériand et entraînant le retour massif des Eldar, laissant la domination de la Terre du Milieu à qui la voulait et la création et l’avènement de Numénor. Fin du Premier Age et début du Deuxième.
La bataille de la Dernière Alliance contre Sauron et la défaite de celui-ci entraîne la domination des Terres du Milieu par les Exilés de Numénor sous l’œil bienveillant des elfes.
Fin du Deuxième Age et début du Troisième Age.
La guerre de l’anneau entraîne la défaite finale de Sauron et montre la capacité des hommes à se « débrouiller ». Les elfes leur abandonnent les Terres du Milieu et rentrent en masse à Valinor.
Fin du Troisième Age et début du Quatrième.
Domination des hommes et déclin total des autres races pendant le Quatrième Age.

Pour conclure, c’est moins l’évènement en lui-même que les conséquences de celui-ci qui fondent un nouvel age qu’il s’agisse de notre Histoire à nous ou de celle de la Terre du Milieu (qui est la même d’ailleurs).

PS : si je me suis planté quelque part ou que j’ai oublié quelque chose faites le remarquer, SVP.

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#10 08-01-2006 12:58

Aino
Inscription : 2005
Messages : 13

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Juste une petite rectification :)

Neiklot :"(...)la découverte du Nouveau Monde et l’avènement d’un nouveau mode de raisonnement scientifique (Descartes, Galilée) allé remettre en cause la bible et le protestantisme naîtra de ces évènements au XVI eme siècle."

Le protestantisme, même s'il est lié très étroitement, par certains aspects, à l'humanisme, ne résulte aucunement d'une révolution scientifiquee ; celle-ci n'adviendra véritablement qu'au XVIIe siècle. La découverte de l'Amérique n'a que très peu d'incidence sur les guerres de religion de la fin du XVIe siècle.
L'historien Lucien Febvre nous prévient : "A révolution religieuse, il faut chercher des causes religieuses". En l'occurence, le protestantisme n'est absolument pas une remise en cause des Ecritures, bien au contraire, puisque Luther décide de s'en remettre entièrement à elles, "Sola scriptura", sans la médiation d'un corps ecclésial comme c'est le cas dans la religion catholique. Si l'on veut chercher un événement ponctuel qui aurait précipité la rupture entre protestants et catholiques, il faudrait plus évoquer l'affaire des indulgences (remise d'une partie des peines de purgatoire par l'Eglise en échange de dons.)

Bref, vaste débat :) Les historiens, à l'heure actuelle, n'ont toujours pas tranché ! L'école des Annales a fortement remis en cause l'histoire événementielle ("histoire-batailles" comme on dit dans le jargon :p), privilégiant le "temps long" et les évolutions structurelles (cf. Fernand Braudel). Mais certains historiens, de nos jours, parlent justement d'un retour de l'histoire événementielle, à travers un renouvellement de l'histoire politique...en gros, on est pas sortis de l'auberge ^^

J'estime pour ma part qu'il est tout aussi difficile de répondre en ce qui concerne l'histoire de la Terre du Milieu : Tolkien a dû faire coïncider deux temporalités, un temps long compté en millénaires, celui des Elfes immortels, et un temps narratif, la trame événementielle du récit, le temps des hommes. Je pense que l'importance du rôle du destin tend à minorer celui des événements ponctuels.

Mais cela réclamerait une étude bien plus longue et plus étoffée :)

Emilie.

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#11 08-01-2006 01:17

Neiklot
Inscription : 2005
Messages : 130

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Merci Emilie, j'avais oublier l'histoire des indulgences (quel idiot).

Je ne voulais pas dire que la naissance du protestantisme resulté d'une nouvelle pensée scientifique mais bon, s'était tard et je voulais me coucher et j'ai peut être un peu abrégé. A vouloir aller trop vite on ne fait pas bien les choses.

Milles escuses pour les lacunes.

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#12 09-01-2006 09:23

ISENGAR
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Inscription : 2001
Messages : 4 978

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Plusieurs remarques en vrac...

Neiklot : ...découverte de l’Amérique en 1492. Cette découverte prouvant ainsi que la Terre est bien ronde comme l’avait déjà émit certains scientifiques de l’antiquité. Même si pendant un moment l’Eglise se servira de l’imprimerie pour étendre sa doctrine...

Tu sais, le contemporains de Christophe Colomb savaient déjà que la Terre était ronde avant son premier voyage. Et sa découverte de 1492 ne sera pas immédiatement connue par tout le monde, étant gardée secrète par les rois castillans, aragonais et portugais pendant plusieurs années. Elle n'a pas révolutionné aussi subitement les données scientifiques.

Pour l'imprimerie, l'Eglise ne l'a pas attendue pour étendre sa doctrine. Le Christianisme était solidement implanté en Europe depuis l'époque carolingienne, et il n'a guère eu besoin de l'écriture pour se diffuser.

Aino : l'histoire événementielle... [vs]... le "temps long" et les évolutions structurelles

Et n'oublions pas que pour les Antiques, l'histoire n'avait de sens qu'à travers la vie des grands hommes.
L'Histoire de la Terre du Milieu (je préfère dire le Conte d'Arda) n'est-elle pas un subtil mélange de ces trois conceptions ?

En tout cas, le père Ilial, tout professeur d'Histoire-géo qu'il est, aurait mieux fait de manger son chapeau avant de prétendre écrire cet article...

I.

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#13 11-01-2006 13:31

Neiklot
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Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Isengar, il est incontestable que l'Eglise avait déjà implanté sa doctrine auparavant mais il me semblait que le premier livre qui fut le plus tiré en imprimerie à l'époque fut la bible et c'est de cela que je voulais parler.

En revanche j'ignorais que le secret de la découverte de l'Amérique avait été gardé pendant un certain moment. Merci du renseignement.

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#14 11-01-2006 15:45

Feuille de Niggle
Inscription : 2005
Messages : 246

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Isengar << Et sa découverte de 1492 ne sera pas immédiatement connue par tout le monde, étant gardée secrète par les rois castillans, aragonais et portugais pendant plusieurs années. Elle n'a pas révolutionné aussi subitement les données scientifiques.

-- le secret a-t-il porté sur la nature même de l'information? ils ont voulu garder le bon filon pour eux... mais savaient-ils qu'il s'agissait d'un vrai nouveau continent? -- je pense que rien n'est moins sûr: après tout, ce n'est qu'avec les "photos satellites" qu'on a eu l'exact découpage des terres et les explorateurs ont vraiment fini de parcourir le territoire d'Amérique du Nord seulement dans les premières décennies du XXe siècle ;) -- Pour revenir à 1492, je crois me rappeler que Ch. Colomb est mort sans l'avoir jamais su.

Neiklot << Tout ce qu’a engendré l’écriture à fait l’Antiquité. De la chute de Rome et des invasions barbares a découlé la politique et les guerres du Moyen-âge.

-- ce n'est qu'à partir de la Renaissance que les hommes ont commencé à compartimenter les périodes historiques. Les hommes de l'Antiquité ne faisaient pas de distinction entre l'Ecriture et eux -- c'est la même époque mais pas au même endroit ;) -- mais surtout, les hommes du Moyen Age ne voyaient pas (hors, bien sûr, la distinction fondamentale d'avant\après Jésus-Christ) de distinction entre l'Antiquité et eux. En effet, ils regardaient ce qui avait été fait avant eux et l'intégraient sans se poser ces questions (cf. les écrits d'Isidore de Séville) -- en écrivant ça je m'aperçois, Neiklot, que je rejoins ton point de vue :)

  Il y a eu plusieurs "renaissances" -- au IXe siècle (carolingienne); au XIIe. Mais c'est de la prétention des Modernes du XVIe s. que nous est venue la fâcheuse mauvaise habitude de croire que rien n'existait avant eux :( voire même d'envisager l'Histoire humaine par étapes... Et, au bout du compte, ça rejoint la conception marxiste de l'Histoire, avec l'idée que par étapes on progresse.

-- Un clerc du XIIe (je ne me rappelle plus son nom, mais je vais le retrouver) avait cette vision des choses: nous sommes comme des nains installés sur les épaules de géants... grâce à eux nous pouvons voir plus loin qu'eux :) -- euh? c'est une petite parentèse hors-sujet, mais parler du Moyen Age réveille souvent en moi mon côté "entique": envelopper une idée de quinze autres informations... :0)

Isengar << L'Histoire de la Terre du Milieu (je préfère dire le Conte d'Arda)

-- bien sûr, on dit "Des goûts et des couleurs on ne peut pas discuter" et je n'aurais pas l'idée de te convaincre du contraire ;) mais je me demandais ce qui te motive pour cette préférence? -- pour moi, peut-être parce j'aime l'Histoire même quand elle n'est pas "scientifique", je préfère l'autre appellation. "Le Conte d'Arda", ça fait trop littéraire, trop fictionnel.

FdN

P.S. ...pour revenir au sujet initial, dans la même revue, il y a un autre article (d'un numéro plus ancien) signé du même auteur qui traite de Tolkien et du Moyen Age :\

P.P.S. Il faut quand même dire que si l'on excepte la page des lectures (laissée à l'appréciation de chacun), la revue Les Temps Médiévaux donne de très bons articles :))

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#15 11-01-2006 20:05

jean
Inscription : 2002
Messages : 893

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Le clerc en question était Bernard de Chartre. Cette citation est une de mes préférée et mérite d'être méditée dans notre époque ou l'homme se croit trop souvent "suppérieur"

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#16 12-01-2006 10:58

ISENGAR
Lieu : Tuckborough près de Chartres
Inscription : 2001
Messages : 4 978

Re : un article: Guerre, Trahison et Corruption dans le SdA

Roooh ! Jean, c'est Chartres avec un "s" ;o)

Feuille de Niggle, effectivement, les autorités ibériques ont longtemps été persuadées que les côtes atteintes par Colomb étaient la partie la plus orientale du continent asiatique ("les Indes"). Et le secret qui a été gardé une dizaine d'années n'était pas celui de la "découverte d'un nouveau continent", mais celui de la découverte de la "nouvelle route des Indes" qui permettait aux rois ibériques d'espérer atteindre les richesses de l'Asie (en particulier les épices) sans passer par l'intermédiaire musulman (d'ailleurs la recherche d'une telle route a aussi motivé les voyages autour de l'Afrique puis vers l'Océan indien de navigateurs comme De Gama, Dias et Cabral - qui découvre le Bresil par accident -  pour le compte du roi du Portugal, tandis que les rois castillans et aragonais privilégient la "nouvelle" route vers l'ouest).
Le secret était mal gardé, cependant, puisque Jean Cabot se promène du coté des côtes du Labrador pour le compte de l'Angleterre dés 1497.

Bref, au début des années 1500, la principale colonie espagnole était l'île d'Haïti (Hispanola) qui était considérée comme le point le plus oriental des Indes. Et c'est de cette île que les expéditions des conquistadores s'attaquèrent aux empires indiens du Continent (Aztèques, Incas...) mais il fallut atteindre ces conquêtes pour que les Espagnols prennet conscience de ce nouveau continent.

Curieusement, ce sont les royaumes voisins qui - à force d'espionnage et de recoupements des informations - réaliseront très vite que les "Indes" découvertes par Colomb et les explorateurs postérieurs, dont Amerigo Vespucci, sont bel et bien un nouveau continent. Ainsi, en 1507, les français - très attentifs aux faits et gestes des explorateurs ibériques - parlent pour la première fois du "Nouveau monde" et en attribuent par erreur la découverte à Vespucci (et le Nouveau monde deviendra alors un peu plus tard les "Amériques", les découvertes d'Amerigo) et l'amiral Turc Piri Reis établit en 1513 une carte extrêmement précise du monde qui inclue les nouvelles terres occidentales découvertes par les Espagnols et les portugais et qui les distinguent bien du continent asiatique correctement placé à l'est...

Une vingtaine d'années plus tard, tout le monde a bien compris que les espagnols ont découvert un nouveau continent, mais on continue encore de parler des "Indes" parallèlement au "Nouveau monde" et on cherche toujours une route vers l'ouest pour gagner l'Asie. C'est ce que tente Jacques Cartier en 1529 en pensant trouver un passage à l'extrême nord du nouveau continent (ce qui lui permet de découvrir le canada pour le compte du roi de France en 1534).

En ce qui concerne la cartographie, il existait de nombreuses cartes extraorinairement précises (pour les technologies de l'époque) bien avant que n'existent les photos aériennes.

Enfin bref, je suis sorti complètement du sujet, mais pour ceux que ces petites choses intéressent, voici deux liens, le premier sur Piri Reis, et le second sur les Grandes Découvertes des XV et XVIème siècles.

I.

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