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Bonjour à tous :-)
Comme je suis d'humeur (;-)) scribouillarde en ce moment, je voudrais soumettre à la sagacité de chacun une réflexion que je me suis faite récemment.
J'esplique :
Je viens de relire pour la x-ième fois l'intégralité (si,si !) du cycle de Fondation d'Isaac Asimov et là, l'évidence me sauta à la figure : Asimov/Tolkien même combat !
Le maître de la S-F construit en effet tout au long de ses romans un monde (un univers plutôt ;-)) cohérent avec, son histoire, sa géographie, ses figures historiques et ses inévitables grandes quêtes.
La manière dont s'est construit le cycle me fait également penser à Tolkien : quelques romans-phares écrits en peu de temps, et le reste de la vie d'écrivain d'Asimov passée à combler les "trous" et à affiner la cohérence de son oeuvre en reliant entre eux des morceaux épars.
Alors, parallèle pertinent (au moins un petit peu ?), ou délire fondé sur quelques similitudes de surface ?
Maglor
P.S. Désolé pour le côté légèrement "brouillon"...
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Je n'ai pas lu tout Asimov (est-ce possible?), mais je ne pense pas que l'on puisse comparer son oeuvre à celle de Tolkien: le cycle Fondation est une suite de livres qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres (d'ailleurs ils n'ont pas été écrits dans l'ordre chronologique), qui se passent sur des mondes différents avec des personnages différents. Il n'y a guère qu'Harry qui est un personnage récurrent du cycle Fondation, et encore il n'apparaît que sous la forme d'un hologramme.
Asimov a écrit des histoires d'anticipation, c'est-à-dire qu'il décrivait un futur possible, et si certains éléments réapparaissent ici et là, c'est uniquement parce qu'Asimov pensait raisonnablement qu'ils pourraient faire partie de notre futur. Les 3 lois en sont un exemple (le meilleur! J'ai vu il y a quelque temps un cybernéticien qui disait que si l'on devait un jour créer des robots aussi avancés que ceux décrits par le vieux Isaac, ils seraient régis par les 3 lois), mais aussi les cerveaux positroniques, les voyages dans l'hyperespace, les AC (là il s'est bien planté ;-)...
En bref je ne crois pas qu'il prêtait grande attention à ses récits ultérieurs quand il écrivait une nouvelle histoire: dans beaucoup de recueils de nouvelles, il écrit des trucs du genre "ah oui, c'est vrai, j'avais complètement oublié cette histoire, heureusement qu'il y a des gens qui connaissent mieux mon oeuvre que moi!"
Mais Asimov reste un des meilleurs écrivains du XXè siècle, et pour moi le meilleur auteur de SF (enfin avec Fredric Brown et Ray Bradbury...), et ses histoires ont souvent un côté un peu prophétique.
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amusant : une des prochaines parutions que je vais signaler est le livre d'Anne Besson (que certains d'entre vous ont vue et entendue à la bnf en janvier dernier), qui porte sur ... Tolkien, Asimov et quelques autres.
je pense que tu trouveras des éléments qui vont dans ton sens !
Vincent
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Quoiquoiquoi ? Tu n'as pas lu tout Asimov ? Honte à toi :D
Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il écrivait parfois au "coup par coup" lorsque l'envie lui prenait (ou sur réclamation de fans !), mais je trouve qu'il a fait un gros effort, les 10 dernières années notamment, pour transformer son oeuvre en un tout cohérent, en reliant ses différents cycles (i.e. "Les Robots" et "Fondation") par des romans dits "mineurs"
Cette volonté (tardive certes, mais clairement affichée) d'expliciter et de combler les "trous" de son histoire du futur me fait vraiment penser à Tolkien qui estimait que le Silmarillon était indispensable à la compréhension du SdA.
Par ailleurs, je pense que Daneel Olivaw, en tant que personnage récurrent des deux cycles, fait un meilleur lien qu'Hari Seldon qui reste circonscrit au cycle de Fondation.
Il me semble aussi avoir vu récemment quelquechose à propos des 3 lois (dans un Science et Vie, crois-je)
Maglor
P.S. "...un des meilleurs écrivains du XXè siècle..." farpaitement !!
P.P.S "...les AC" : antichar ? air conditionné ?
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AC --> Analogic computer, les énormes ordinateurs planétaires (comme MultivAC)
Asimov lui-même a déclaré que rien qu'à cause de ça, rien que du fait qu'il n'avait pas anticipé la miniaturisation et la numérisation de l'informatique (sauf sur le tard, mais bon là ce n'était plus de l'anticipation), on ne pouvait pas le considérer comme un "prophète".
C'est vrai que sur la fin il a tenté de créer une vision cohérente, mais je pense que ce n'était qu'une de ses lubies... "Tiens, et si je créais un univers cohérent constitué de 40 milliards de systèmes stellaires et s'étendant sur 10 000 ans ?"
En fait il décrit plus le déclin d'une civilisation et la survie d'un ilôt de connaissances, et comment, tandis que l'un se dégrade, l'autre prend de l'ampleur, qu'un monde avec sa géographie, son histoire, ses "races" et ses coutumes.
Asimov, sur la fin, s'intéressait aux transitions plus qu'à l'action proprement dite, tout le contraire (selon moi) de Tolkien.
En schématisant -dans la mesure où l'on peut schématiser l'oeuvre d'écrivains prolifiques et d'une longévité exceptionnelle - Tolkien c'est de la poésie et des belles batailles, Asimov c'est de la science et des types qui discutent dans un bar...
Je les trouve complémentaires mais pas similaires. Du coup ta comparaison avec des parallèles est pertinente: ils sont proches de par la richesse de leur imagination, mais différents car leurs univers ne se croisent pas.
Pour bien finir, une petite citation du vieil Isaac:
"The most exciting phrase to hear in science, the one that heralds new discoveries, is not "Eureka!", but "that's funny..."
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"Je les trouve complémentaires mais pas similaires."
Similaires, non, bien sûr. Mais un souffle épique (qui a dit "space opera" ?) traverse aussi l'univers asimovien. La description de la ville-monde Trantor, les guerres à l'échelon stellaire, le foisonnement de mondes habités, entre autres, répondent (je trouve) à la TdM de papa Tolkien, qui d'ailleurs ne cessa jamais non plus son "niggling" ;-)
J'attend avec impatience le bouquin d'Anne Besson :-)
au fait, Vincent, merci pour l'info (ça m'aurait étonné aussi d'être le seul à rapprocher ces deux géants :D)
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...et merci à toi Philomythus de reprendre ce fuseau au bond :-)
Maglor (philo-plein de choses)
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En fait c'est à moi de te remercier...
J'ai repris la lecture de mes vieux recueils de nouvelles d'Asimov (après les avoir dépoussiérés), et même si en connaître la chute nuit quelque peu à leur intérêt, ça reste grandiose...
"La machine qui gagna la guerre"
"La dernière question"
Rhââââ!!
Ce qui me fait dire que (selon moi) Asimov est très bon en général, mais excellent dans ses très courtes nouvelles: il faut un rare talent pour:
1 > placer des personnages crédibles
2 > créer une atmosphère, un "background"
3 > développer une intrigue
4 > terminer sur un climax
... tout ça en quelques pages.
Donc je persiste et signe: (selon moi) Asimov atteint le summum de son talent dans des histoires très courtes, alors que Tolkien est bon dans la longueur.
Philomythus, sans doute le seul homme amoureux de Susan Calvin ;-)
PS: il sort quand, le bouquin d'Anne Besson? Ca m'intéresse, je ne suis pas sectaire.
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Cher Philocalvinus ;-), le bouquin devrait sortir début novembre.
Voir chez vincent pour plus d'info.
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merci ! je n'avais pas vu qu'on me posait une question :-)
avec un peu de persuasion, Anne Besson viendra parler de son livre sur le forum.
attendons novembre :-)
Vincent
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Merci pour la réponse.
Je retourne à ma cure d'Isaac...
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