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Le personnage de Merlin a été évoqué dans le Légendaire ( Fuseau "TB était-il agnostique" - pardon pour ma nullité en HTML ). Je me permet d'ouvrir ce fuseau-ci pour continuer la discussion de façon plus libre - et donc moins rattachée à TB.
Je reprends : Vinch' rattache Merlin à TB de par le nom Elfique de ce dernier, le sans-père, Merlin étant effectivement né sans père (mortel) selon la légende, et rattaché comme TB aux forces primordiales de la nature.
Merlin est très souvent aussi comparé à Gandalf, particulièrement dans le cadre d'un parallèle Arthur/Aragorn.
Or, en parcourant les sites Arthuriens indiqués par Didier, je suis tombé sur une version de l'identité de Merlin que je n'avais jamais rencontrée encore : Merlin dit à Vortigern qu'il est Ambrosius Aurelianus ( donc le dirigeant légitime de la Grande Bretagne selon les Romains et les Chrétiens ) . Celà me paraît curieux, voir presque "sacrilège". Ambrosius est clairement une figure chrétienne de l'histoire de grande Bretagne, et le fait de lui assimiler Merlin consiste à lui faire intégrer le Christianisme, à l'opposé de la figure du Merlin "panthéiste". Ce qui va dans le sens également d'une christianisation de la Légende Arthurienne en général.
Autr chose : Merlin est un "lien entre deux mondes" , de mère humaine et de père ( ??? ). On pourrait dans ce cas le rapprocher de Gandalf, lui aussi lien entre Valinor et la TDM, de corps humain et d'esprit angélique, ou à la limite d'Elrond ( de père humain, mais ayant acquis un statut quasi-divin. Ouh ... je m'engage sans doute beaucoup trop,là ). Mis à part que le "père" de merlin est plutôt présenté comme un esprit mauvais ( le "Fils du Diable" ) . Est-ce que ce côté négatif de l'esprit de l'autre monde, ou esprit paien, n'entre pas aussi dans cette tentative de christianisation de la légende, Merlin
étant souvent représenté comme rejetant cette part de lui-même ?
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Chère Lambertine,
pour ma part, je suis totalement inculte sur ces questions celtico-anglo-saxonnes mais je lirais avec intérêt les réponses qu'on vous fera.
S-N
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c'est que Merlin est une figure celtique christianisée; le Merlin panthéïste n'est que survivance...
Myrrddin, Taliesin, Lailoken, c'est-à-dire ses "ancètres" c'est autre chose...
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N'empêche que cette assimilation de Merlin qui reste une figure celtique et "religieuse" à un Ambrosius Romain et politique me laisse un goût bizarre.
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Hargn, pourquoi donc n'ais-je pas regardé ici avant de poster sur le fuseau de Tom Bombadil ? Je parlais de cela justement. Il va sérieusement falloir que je regarde dans ces liens ;-). Mais pour moi, Ambroisus n'est pas Merlin (c'est du moins ce que j'ai lu jusqu'à maintenant dans les récits merveilleux) : c'est un moine (antiquement un druide ?) qui a été le maître de Merlin, et à qui Merlin raconta ses histoires. Bon, ça va me faire de quoi travailler ;-).
Oh, et pour le côté lecture : Le Pas de Merlin de Feltjaine (l'orthographe de son nom doit être affreusement maltraitée, je ne m'en souviens jamais ;-); celui du Crépuscule des Elfes). Très bien traité.
>Autr chose : Merlin est un "lien entre deux mondes" , de mère humaine et de père ( ??? ). [...]Mis à part que le "père" de merlin est plutôt présenté comme un esprit mauvais ( le "Fils du Diable" ) . Est-ce que ce côté négatif de l'esprit de l'autre monde, ou esprit paien, n'entre pas aussi dans cette tentative de christianisation de la légende, Merlin étant souvent représenté comme rejetant cette part de lui-même ?
Je ne suis pas spécialiste de la question, mais je dirai que oui, cela rentre dans cette tentative de christianisation (en passant, que je trouve fortement regretable). Mais Tolkien en a peut-être dit plus à ce sujet quelque part.
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Lambertine, au sujet de la paternité "diabolique" de Merlin voilà ce que j'ai trouvé dans quelques extraits de textes en ma possession (publiés en livre de poche "Merlin l'enchanteur" présenté par Danièle James Raoul)
Si on prend l' Histoire des rois de Bretagne de Geoffrey de Monmouth,( rédigée entre 1135 et 1138), la paternité de Merlin est attribuée à des "démons incubes"( catégorie existante du temps d'Apulée écrivain latin,vers 125/170 et définie par lui). " Ils participent à la fois de la nature des anges et de celle des hommes. Ils prennent quand ils le veulent nature humaine et s'unissent à des femmes". Dans cette version, le roi consulte des "mages", ce qui, d'après les notes de la dame qui présente le texte, fait explicitement référence au paganisme celtique (druide) et non à la chrétienté, par opposition au terme de "clerc".
En revanche la version ultérieure de Robert de Boron (date apparemment incertaine entre la fin du 12ème siècle et le début du 13ème,semble t il vers 1200)fait intervenir des diables purs et durs désirant engendrer un antéchrist, et un prêtre témoin au procès de la mère de Merlin (son confesseur).
Il semble donc que la Christianisation de la paternité de Merlin, avec son explication purement diabolique date de Robert de Boron, qui semble connu pour avoir christianisé l'ensemble des légendes tournant autour du Graal ( ressource internet, pas de références plus précises)
Espérant avoir été de quelque utilité (mais je ne suis certainement pas spécialiste de littérature médiévale, s'il y en a un dans la salle... ;o) )
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Lambertine>>N'empêche que cette assimilation de Merlin qui reste une figure celtique et "religieuse" à un Ambrosius Romain et politique me laisse un goût bizarre.
Tu pourrais préciser ta pensée ? Ca me semble un sujet annexe assez intéressant.
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Cher Vinyamar,
Comme la plupart des occidentaux, j'ai entendu parler de Merlin depuis ma plus tendre enfance. Merlin l'enchanteur, Merlin le sage ( hum... ) conseiller d'Arthur, Merlin l'enchanté par Viviane etc... J'ai lu pas mal de versions de la Matière de Bretagne, et dans toutes ces versions Merlin était un personnage aux origines étranges ( fils du Diable, fils d'un Esprit ... ), métamorphe, très fortement relié à la nature ( "chaman" druidique ? ) et ayant avec la religion chrétienne des liens plutôt lâches, même si sa mère est souvent présentée comme chrétienne. C'est également un personnage qui va, qui vient, qui disparaît dans le "royaume enchanté" de Viviane, tout en étant régulièrement présent à la Cour Arthurienne. C'est pour celà que je l'ai qualifié de "lien entre deux mondes". Entre la religion pré-chrétienne et le christianisme, comme entre le monde des Esprits et le monde réel.
Ambrosius Aurelianus est lui un personnage qui est passé dans l'Histoire ( une Histoire peu connue, mais l'Histoire quand même ) comme un des chefs politiques et militaires de ce qui était à l'époque la Bretagne, romanisée et en butte aux invasions Saxonnes. Ambrosius était ( au moins en apparence ) chrétien. Bref, un type concret, aristocrate, politicien et soldat, et de plus détaché de ce que j'appellerai la "Bretonnitude", romanisé et adepte de la Religion nouvelle.
Ce qui m'a plus qu'intriguée ( choquée, même ) c'est cette assimilation de deux personnages qui me semblent à ce point contradictoires ( même si le but des deux, à savoir la défense de la Bretagne insulaire contre l'envahisseur, aurait pu être un but commun ).
A moins que la phrase "je suis Aurélius" n'aie en vérité ( ou en légende ... ) voulu dire "Je suis l'homme d'Aurélius", c'est à dire celui qui venait annoncer à Vortigern que son peuple ne le suivait plus ?????
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Si vous voulez en savoir plus sur Merlin et sur le mythe du Graal en général, je vous conseille de lire l'excellente série "Le Graal" de Jean Markale.
Il a réécrit et synthétisé l'ensemble des textes touchant au mythe du Graal, français, breton, anglais ou allemands, avec de nombreuses explications sur l'origine et l'évolution des thèmes et personnages avec le temps et selon les différents auteurs.
On peut y découvrir ainsi l'origine et la naissance de Merlin (expliqué dans les posts ci-dessus), son enfance, adolescence, vie adulte et mort
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>>C'est pour celà que je l'ai qualifié de "lien entre deux mondes". Entre la religion pré-chrétienne et le christianisme, comme entre le monde des Esprits et le monde réel.
J'aime bien cette remarque sur Merlin (le Merlin déjà christianisé évidemment).
Je comprend mieux ton amertume, qui n'était que sur la confusion "politique" impossible des deux. (J'avais cru à un nouveau lancé de pierre sur la christiannisation des légendes païennes).
Quel est aussi "l'esprit négatif de l'autre monde" dont tu parles ? (et parles-tu d'Avalon, que je ne connais pas bien, c'est bête). J'ai toujours beaucoup aimé la christiannisation de Merlin où l'on nous le présente comme fils du diable doté de toutes ses facultés de volonté pour refuser la voie de son père et marcher dans la voie de la justice et de la sagesse, sous la loi de Dieu (qui redevient absent après ça).
Et je n'ai donc pas perçu de côté obscur chez Merlin (contrairement à Viviane).
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Cher Vinyamar,
Je suis plongée en plein dans la matière de Bretagne ces derniers temps ( dans Robert de Boron hier soir, enfin dans la traduction en français "moderne" ).
C'est un fait que dire que Merlin est le fils du Diable, et lui faire choisir malgré tout clairement le camp de Dieu ( grâce à la piété de sa mère et le soutien de Dieu lui-même ) lui donne une grandeur certaine - peut-être trop de grandeur quelquefois pour qu'il nous soit proche.
Ce que je voulais dire en parlant d'"esprit mauvais", c'est tout simplement que les légendes et mythologies paiennes sont pleines de ces "esprits", nymphes, fées, dieux secondaires etc... et que le christianisme naissant les a automatiquement assimilés à des créatures diaboliques visant à détourner les ouailles de la Vraie Religion ( pour curieusement les remplacer assez vite par des "Saints" locaux parfois sujets à caution quant à leur réalité historique ... ).
Et j'avoue que, toute chrétienne que je sois, la lecture "retravaillée" de certaines légendes me hérisse. Je ne parle pas de Chrétien de Troyes, par exemple. Par contre, voir la légende Arthurienne SANS l'adultère de Guenièvre, SANS l'inceste d'Arthur ( et donc sans Mordred remplacé par Keu dans le rôle du traître ), SANS l'amour de Merlin pour une Dame du Lac qui appartient visiblement à un autre monde, mais avec des Bondieuseries à toutes les pages, avec une explication allégorique et missionnaire de toutes les têtes coupées par Gauvain etc... c'est simplement briser la légende elle-même, et non l'enrichir où la retransposer.
Quant à Avalon... terre sacrée des Druides devenue Glastonbury la Chrétienne... Je dirais à son propos qu'il y a des lieux où souffle l'Esprit, et que ce n'est pas étonnant que les cultes des religions successives aient lieu aux mêmes endroits.( Au passage, je conseille à tous ceux qui visitent l'Angleterre de grimper au sommet du Tor et
de visiter ensuite les ruines de l'Abbaye. A la fois très instructif quand on s'intéresse aux premiers temps du christianisme, et émotionnellement très fort ). Si la Légende dit que Joseph d'Arimathie y planta la sainte Epine ( et serait à l'origine de la famille de Perceval ? ), pourquoi pas ? Saint jacques a bien échoué à Compostelle et les Saintes Maries ... aux Saintes Maries.
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Pour information,je conseille à tous la trilogie de Jean-Louis FETJAINE:"Le crepuscule des elfes","La nuit des elfes" et "L'heure des elfes".FETJAINE remonte aux source de la legende arthurienne apres avoir fait des recherches approfondies sur l'ethymologie des noms celtes.C'est ainsi que l'on retrouve:
-Les 4 tribus de la déesse Dana:elfes,nains,montres et hommes
-Les 4 talismans:Pierre de Fal pour les hommes,Chaudron de Dagda(=le Graal)pour les elfes,la lance de Lug pour les monstres,et l'épée de Nudd(=Excalibur)pour les nains
Ainsi,on peut voir que le héros de la légende n'est autre que Uter,le pére de Arthur partagé entre son amour pour Ygraine,reine des hommes,epouse de Pellehun et pour Lliane,reine des elfes.
Et Myrddin,l'homme-enfant,conseiller d'Uter et Lliane,s'oppose par leur biais à un christianisme grandissant chez les hommes qui deteste le paganisme des elfes et nains.
Donc,Merlin est le chef spirituel,symbole du paganisme,qui s'oppose au christianisme.
(C'était long pour mon premier post)On trouve la Trilogie aux édition Pocket et en francais.
Lionheart
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Me suis replongée dans l'univers arthurien moi aussi, du moins une 'petite encyclopédie du Graal" de Markalé, très bien faite, et qu'i m'a remis les idées en place : j'avais confondu Ambrosius et Blaise ! (Honte à moi ! ).
Bienvenue Lionheart, si d'autre ne te l'on pas déjà dis ;-)
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