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Il m'est venu par la tete, un jour, que si Mallarme etait encore vivant, j'aurais bien aime qu'il ecrive un "Tombeau de Tolkien" comme il a fait pour Poe et Baudelaire.
Comme il est mort et que personne ne s'en charge, je me suis attaque a l'entreprise. J'aimerais vos reactions. J'ai surtout peur de la derniere phrase, qui est une tentative personnelle de Quenya (ou je suis a vrai dire debutant). J'espere qu'elle n'est pas fausse ou qu'au moins on peux voir a quoi je fais allusion. Quand a la ponctuation dans le poeme, c'est a vous de reconnaitre les accents, car je n'arrive toujours pas a les utiliser avec un qwerty. Pour le ton pompeux, c'est volontaire, car c'est un hommage a un defunt.
TOMBEAU DE TOLKIEN
Il y a ces chansons, ces feux et ces legendes: /
Grendel se reveillant, enfant aupres d'un aigle; /
Quelques amis bavards - rire vif, oeil espiegle; /
- L'un d'eux chante les arbres que les hommes fendent. /
Abyne et nuit, alors, s'ouvrent sur cette ecorse /
Dont le toucher rugueux, dur et beau, s'eternise /
A nous montrer l'amour qu'Eru, seul a sa guise, /
Laisse naitre d'Arda aux Atani sans forces. /
De son glaive Glamdring trempe d'une encre rouge, /
Il ecrit, rememore un peche - Numenor - /
Qui guette l'Edain trop fier - l'homme qui bouge /
D'ouest en est et qui crie partout qu'il a vaincu /
Mandos; Lui, sage, sa main sur un arbre dit /
En s'en allant: "Lirin ochta ar atani".
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lire v.5 "Abyme et Nuit"
v.7 "Eru, seul, a sa guise" (je tiens a cette virgule)
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V.11 lire "l'Adan", edain étant pluriel.
@+ Rínon
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Je ne sais pas qui est Grendel (Home ?), maisje trouve le poème assez réussi même si difficile à comprendre. j'aime beaucoup cette phrase:
L'un d'eux chante les arbres que les hommes fendent.
Abyne et nuit = Abîmes et nuits (Abyme existe aussi je crois, mais pas utilisé
ecorse = écorce
d'ouest en est = d'Ouest en Est (les points cardinaux prennent une majuscules quand utilisés comme nom)
je ne crois pas que tu puisses faire ce que tu fais après la 3e strophe (coment on dit déjà): repousser la suite de la prhase (qui n'a aps de sens sans cette suite) à une autre strophe. On peut le faire au sein d'une même strophe, mais ce n'est déjà pas trsè joli) mais faire un tel saut est un peu grand. Je n'aime pas trop la dernière strophe, mais c'est un bel essai (par contre je ne vois pas où est Tolkien là dedans)
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Grendel, c'est le premier méchant que se coltine Beowulf (on en parle quelque part sur ce site)
je ne crois pas que tu puisses faire ce que tu fais après la 3e strophe (coment on dit déjà): repousser la suite de la prhase (qui n'a aps de sens sans cette suite) à une autre strophe. On peut le faire au sein d'une même strophe, mais ce n'est déjà pas trsè joli) mais faire un tel saut est un peu grand
Ben, quand on s'inspire de Mallarmé, on se doit de faire dans l'abscons et la syntaxe obscure, non? =D
Pour la phrase en quenya, quelqu'un peut proposer une traduction??
elicec
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Ça doit être :"je chante la guerre et les Hommes".
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Merci merci!
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pas mal!
abyme ne s'emploi que pour 'mettre en abyme'
mais vu que c'est le même mot étymologiquement (tout deux veinnent d' abussos en grec), on peut pt etre laisser abyme, ça fait moyenageux
Pour le rejet de strophe à strophe, ça surprend un peu, mais il doit y avoir pas mal de précédents dans les sonnets 'modernes' (je veux dire post-romantiques).
Iranon
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merci pour vos reactions diverses. Mes problemes d'orthographe sont decidement terrifiants. Quant a "Adan", c'est vraiment stupide, j'oublie tout le temps ce singulier. C'est d'ailleurs dommage car ca fait sauter une syllabe. Il va falloir refaire ce vers.
Je vais tacher maintenant de faire comprendre ce que ces elucubrations hermetiques etaient censer signifier, au risque de casser le charme (si on pouvait en trouver un).
La premiere strophe fait reference aux Inklings. J'aime bien m'imaginer Tolkien, Lewis et Cie, lisant Beowulf avec des voix si enthousiastes et convaincante (je trouve, soit dit en passant, que Tolkien lit tres bien dans ses enregistrements) que l'auditoire, une stout a la main, coude sur le comptoir, ressent dans L'Eagle and Child (Pub ou ils se retrouvaient)le Monstre ressuciter.
Je voulais garder l'atmosphere du confort "hobbitesque" pour la premiere strophe (tout au moins jusqu'a la cesure - qui n'en est pas une - du quatrieme vers) avant d'evoquer dans la seconde strophe la relation tres ambigue de l'homme a Arda (c'est un point important chez Tolkien : ce melange de haine et d'amour qu'on les hommes pour la Terre - lieu ou, comme il l'ecrit, nous ne sommes que de fugitifs invites).
La troisieme strophe est surtout basee sur le premier vers, car je trouvais qu'il sonnait bien avec cette alliteration en "gl" un peu tape-a-l'oeil :-)
En fait, Vinyamar, je renvoie bien a la premiere strophe en faisant un
rapport Tolkien/Gandalf (ca a du me venir de cette phrase de W.H.Auden parlant de JRRT lorsqu'il lisait Beowulf dans les amphitheatre "Votre voix, alors, etait celle de Gandalf" - on peut le ressentir parfois dans ces enregistrements), mais en essayant de laisser planer le doute avec l'evocation d'Eru dans la strophe precedente.
En effet, Tolkien, bien qu'il se presente en historien, est bien l'Eru de sa sub-creation, non? (Je maintiens la comparaison JRRT/Eru dans l'avant-dernier vers avec la majuscule a "Lui").
Il y a aussi cette phrase "trempe dans l'encre rouge" qui renvoie au fait que Tolkien dit du SdA qu'il l'a ecrit avec son sang. Propos dont la veracite me semble impossible a remttre en question.
La derniere strophe est sans doute la plus bizarre. Le premier vers correspond a une (legere) extrapolation sur la facon dont je percois l'attitude Numenoreenne sous le regime d'Ar-Pharazon. Quelque part, j'ai l'impression qu'ils se voyaient deja vainqueurs des Valar avant meme de les avoir rencontrer. Je trouve cet exces de confiance en soi proprement incroyable de leur rapport a l'inconnu. Certes ils ont la plus grande armee navale qui soit, mais tout de meme...
Enfin, l'avant-dernier vers me viens de la derniere photographie de Tolkien, ou on le voit une main sur l'un de ses arbres preferes; et le Professeur, sur cette photo, fait beaucoup plus vieux et fatigue que sur toute les autres que j'ai pu voir de lui. C'est la seule, en fin de compte, ou il a veritablement l'air d'un viel homme, mais l'expression de son visage (je surinterprete sans doute, mais c'est sincerement le sentiment qui me vient) est celle d'un homme qui sait qu'il est au bout de sa route terrestre, mais qui est serein malgre tout.
Alors, pourquoi diantre, direz-vous, le Shipwright est allez lui faire dire cette phrase de Quenya qui ne reflete pas le ton general? Et bien je dois avouer que c'est l'envie de faire un rapport Tolkien/Virgile, car, apres tout, le premier vers de l'Eneide n'est-il pas applicable a l'oeuvre de Tolkien? C'est le grand paradoxe, et un point qui m'interesse tout particulierement: Tolkien peut se morfondre pour la mort d'un arbre (cf. preface de Tree and Leaf) et en meme temps chanter "la joie de la guerre" qui prend les Rohirrim a Pelennor. Il s'en degage une force unique - que mon poeme trop opaque n'a pas su faire ressortir. Et puis j'ai sans doute trop de gout pour un certain type de rimes qui demandent trop de compromissions, quand on est un simple rimailleur comme moi.
Mais encore merci a tous pour vos suggestions.
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"Sa main sur un arbre". J'aime bien cette image. Et la photo est belle en effet. Je ne suis pas non plus gêné par le saut de phrase de la troisième à la quatrième strophe en fin de sonnet. Le poème, en forme d'énigme réservé aux initiés, correspond bien à la conception qu'avait parfois Mallarmé de la poésie.
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j'aime bien l'image aussi, surtout maintenant que j'en comprend la raison, mais je trouve la forme un peu (un poil, quoi) ratée (aïe, je voudrais pas que l'auteur d'un si bau pamphlet prenne ça mal).
la 3e strophe me gêne:
D'ouest en est et qui crie partout qu'il a vaincu
"et qui" n'est pas très élégant, et "crie" l'est encore moins. Qui critique construit; je propose une forme du genre:
..l'homme qui bouge
d'Est en Ouest, clamant qu'il a vaincu
(maintenant tu te débrouilled avec les pieds :-)))) )
Mandos; Lui, sage, sa main sur un arbre dit
On ne dirai pas "sa" main mais "la" main. En poésie, je dirais plutôt l'arbre que un arbre. J'aime le ";" par contre.
Mandos; sage, la main contre l'arbre
(idem, tu peux rajouter ce qu'il faut pour combler les pieds)
En s'en allant: "Lirin ochta ar atani".
le "En "me semble en trop en poésie:
S'en allant, dit: "etc..."
Maintenant l'auteur est seul maître de son oeuvre. Ce ne sont que des commentaire (d'un type non-initié en plus :-) )
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Je n'y connais rien en stylistique ni a Malarme mais ca ne m'empeche pas de grandement apprecier tout ca, Cirdan! Quand est-ce qu'on va a Oxford pour que tu lises ca sur la tombe du maitre??
Turambar
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Sans vouloir ergoter, Vinyamar, je préfère 'la main sur un arbre' 'à la main contre l'arbre'. :)
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Je sais bien que "sa main sur un arbre" ca ne se dit pas, mais encore une fois j'aime l'alliteration en "s", donc je garde. Et je garde aussi le tres imposant "Lui".
Neanmoins Vinyamar, tu m'as convaincu d'une chose: il y a trop de "qui/qu'" dans ces vers.
Je reformule donc les vers 11-12:
[...]
Qui guette l'Adan trop hardi - l'homme qui bouge
D'Ouest en Est, et criant au vent avoir vaincu
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