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#1 27-09-2000 01:01

Fangorn
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Codex Rivien

    Est sortie ce mois-ci la traduction française du Rivan Codex de David et Leigh Eddings (Le Codex de Riva, éd. Pocket, coll. « Rendez-vous ailleurs », tr. fr. par Isabelle Troin, 2000, 477 p.). Il s'agit, comme le précise le sous-titre, des Etudes préliminaires de la Belgariade et de la Mallorée.
    Le volume s'ouvre par une Introduction de David Eddings, où il expose, avec son ironie habituelle et un style très oral, la méthode en 10 leçons pour réussir à écrire une bonne œuvre de fantasy... Suivent la première version de l'Histoire de Belgarath le Sorcier (qui servira de fondement pour le Préquelle du même nom) et celles des Livres Saints (dont de nombreux extraits ont été utilisés dans la décalogie). De taille et d'importance variables, ils sont souvent l'occasion pour Eddings de s'amuser un peu (le Testament du peuple-serpent a une forme de serpent...). Par contre, le Codex Darin et le Codex Mrin resteront à jamais inédits, pour le plus grand profit de la décalogie.
    L'auteur enchaîne sur une présentation des différents peuples mis en scène dans la Belgariade. Une lecture cursive risquerait de devenir fastidieuse, à force d'expositions des monnaies et de l'habillement de chaque peuple. Ces fiches détaillées seront surtout utiles pour d'éventuels rôlistes désireux de parfaire tel ou tel personnage.
    Après le récit épique de la Bataille de Vo Mimbre et un Interlude goguenard de l'auteur qui faussement s'étonne de l'endurance du lecteur après une telle profusion d'informations, on en vient aux Etudes préliminaires à la Mallorée. On a souvent reproché à Eddings de s'être contenté, avec la Mallorée, d'une répétition de la Belgariade. Le Codex de Riva ne faillit pas à la règle, avec la Brève histoire des royaumes angaraks et les Livres des Oracles de Mallorée (moins étendus toutefois).
    La Conclusion est du même ordre que l'Introduction : David Eddings s'adresse à ses lecteurs, avec l'espoir et la crainte d'être pris au sérieux lorsqu'il conseille les futurs écrivains de fantasy.

    Pour les passionnés de la Belgariade et de la Mallorée, ce volume reste une bonne occasion de parcourir de nouveau les œuvres. Mais on cherche en filigrane les personnages attachants de la décalogie sans jamais les retrouver vraiment. Le sous-titre se vérifie : l'impatience nous gagne de quitter ces préliminaires pour en (re)venir aux péripéties et aux réparties mordantes des principaux protagonistes. On aurait pu s'attendre à un index nominum général, mais il n'entrait malheureusement pas dans la ligne directrice de l'ouvrage. Il faut donc le prendre tel qu'il se donne, à savoir comme un recueil préparatoire qui, paradoxalement, conclut la décalogie (et les Préquelles). Toutefois, certains traits d'humour tombent justes, la synthèse des informations s'avère utile et quelques joyaux se découvrent au fil des pages.

    Pourquoi un tel compte-rendu dans un forum sur Tolkien ? Tout simplement, parce que David Eddings ne peut s'empêcher de faire référence à son prédécesseur. Puisqu'il entreprend de définir le genre qu'est la fantasy (mais on est loin de l'essai Sur les contes de fées) et de raconter comment il y est venu, Eddings ne peut faire l'économie de Tolkien.

    Morceaux choisis :

    - "Un siècle plus tard arriva Tolkien, sans doute plus prude encore que la reine Victoria. Avez-vous remarqué la totale absence de jeunes femelles hobbits ? Des petites filles et des vieilles tantes obèses, oui, mais pas d'adolescentes ni de femmes dans la fleur de l'âge. Les Victoriens vivaient dans l'illusion qu'une femme n'existe pas au-dessous de la ceinture" (p. 14).
    Rq : sur ce point, voir le sujet "Tolkien grivois ?". De plus, on peut rappeler que Rose n'est ni une petite fille, ni une vieille tante...

    - "Les écrivains de fantasy contemporains s'inclinent tous poliment devant Lord Tennyson et Tolkien, puis ils les « contournent » pour revenir aux textes originaux [i.e. les romans médiévaux] et y puiser leur inspiration" (Ibid.).

    - "(...) j'étais dans une librairie à la recherche des romans de « fiction sérieuse ». En passant devant le rayon « fantasy », j'ai repéré un exemplaire d'un des trois volumes du Seigneur des Anneaux et marmonné : « je n'arrive pas à croire que ce vieux machin se vende encore ». En le feuilletant, j'ai remarqué qu'il en était à son soixante-dix-huitième tirage ! Du coup, je suis rentré chez moi et j'ai ressorti le famaux gribouillage [i.e. la carte initiale des Royaumes du Ponant, pp. 20-21], qui m'a semblé plein de possibilités" (p. 19).

    - "L'idée d'univers différent lancée par Tolkien a pour conséquence que la fantasy est souvent assimilée à la science-fiction et rangée dans les mêmes rayons, où elle n'a pourtant rien à faire. (...) Mais nous écrivons de meilleures histoires qu'eux [i.e. les auteurs de science-fiction] : ils passent trop de temps à expliquer comment marche une montre ; nous nous contentons de dire l'heure qu'il est et de reprendre notre récit" (pp. 30-31).

    - "Tolkien a autrefois écrit : « J'ai sagement commencé par dessiner une carte ». Je ne suis pas certain de la qualité du premier gribouillis que j'ai produit, mais sans le vouloir, j'ai suivi le bon chemin, et il m'a conduit jusqu'à la Belgariade" (pp. 473-474).

Evidemment, tous ces propos sont à entendre avec la bonne humeur habituelle du "grand Dave" (sic, p. 477 ;-)

Sébastien

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#2 06-03-2007 12:41

Fangorn
Inscription : 1999
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Re : Codex Rivien

Je viens d'apprendre sur Elbakin le décès de Leigh Eddings, l'épouse de David Eddings avec laquelle il a écrit la plupart de ses romans.

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