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BONJOUR,
S'il vous plait, où trouver une méthode de quenya ?
(ou m'en envoyer une sur mon email)
-merci d'avance-
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Avant de t'attaquer au quenya, je te conseille de lire les réponses aux questions souvent posées
Greg
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Cela étant fait, est-il possible de disposer d'une méthode?
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Je te réfère aux questions 4 et 5 de ces questions...
Greg
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Il existe plusieurs cours de quenya disponibles sur internet.
Le plus connu est le cours de quenya de Helge Fauskanger, disponible en anglais sur Ardalambion. Ce cours est contestable à plusieurs titres. Tout d'abord, l'approche de l'auteur est tout à fait subjective : son seul but est d'obtenir une langue "utilisable", aussi proche que possible du quenya tel qu'il est illustré dans le SdA. Mais cette ambition fausse évidemment complétement l'approche du sujet : le cours est définitivement prescriptif et normatif, ce qui, à mon sens, ne convient pas à la réalité des langues inventées de Tolkien (évolution interne et externe). De plus, le quenya "mature" qu'Helge tente d'imposer comme norme n'est qu'une chimère : Tolkien n'a jamais eut l'intention de créer une langue utilisable et son intérêt résidait avant tout dans l'évolution historique de ses langues inventées, nourrisant sa création littéraire, celle-ci fournissant àson tour de la matière et de nouvelles idées pour le processus de création linguistique.
Ainsi, Helge à trop souvent tendance à rejeter des formes authentiques de la période du quenya "tardif" (contemporain ou ultérieur au SdA), sous prétexte qu'elle ne correspondent pas avec ses théories, ou celles établies par certains étudiants des langues elfiques. C'est à se demander si celui-ci est au fait des réalités linguistique : une langue naturelle n'est jamais "régulière", toute règle possède des exceptions (sans parler des développement par analogie). Tolkien confessa d'ailleurs dans une de ses lettres qu'il appréciait l'irrégularité de certains pluriels en anglais, irrégularités qui n'étaient qu'apparentes pour quiconque considérerait la langue d'un point de vue diachronique (c'est à dire dans son évolution à travers le temps) plutôt que synchronique (à une période donnée). De plus, toute langue est sensible au phénomène de dialectalisation (les Elfes sont d'ailleurs décrits comme étant très inventifs du point de vue linguistique, et ce qui était la "norme" à une période donnée pouvait avoir évolué quelques milliers d'années plus tard) et l'on peut évoquer les géolectes ou les dialectes de différentes époque (le quenya employé en Gondor à la fin du 3e Age devait être très différent de la langue telle qu'elle était parlée par les Noldor en valinor, à l'époque où les Deux Arbres fleurissaient).
De plus, alors qu'il est si prompt à rejeter des formes en disant que "Tolkien à du se tromper" (c'est parfois le cas, en de rares occasion, mais il ne faut pas sous-estimer l'iventivité linguistique d'un philologue familier de dizaines de langues réelles et qui voulait que ses propres langues inventées soient les plus réalistes possible), Helge va souvent bien vite en besogne pour inclure dans son "quenya mature" des éléments d'autres périodes qui viennent, à point nommé, combler des lacunes de grammaire ou de vocabulaire. Il est aussi très prompt à échaffauder des théories à partir de données très parcellaire afin de combler de telles lacunes (voir par exemple son emploi, plus que douteux, du "verbe négatif" *ume comme auxiliaire de négation qu'il ne s'agit probablement que d'une forme négative du verbe "être", peut-être également employé pour des réponses négatives, comme en anglais "I don't").
Enfin, si le fond est contestable, la forme l'est également : le plan et l'organisation des cours sont assez hasardeux et ne suivent aucune progression logique ou pédagogique. Qui plus est, les leçons ne sont pas du tout synthétiques et la prose d'Helge est souvent inutilement verbeuse et indigeste (sans parler des exemples tirés du film ou les digressions sur Star Wars complétement hors de propos). Pour finir, la première leçon, consacrée à la prononciation, est tout à fait inappropriée pour des lecteurs francophones. On y voit le pauvre Helge tenter d'apprendre à des anglophones comment prononcer de vraies voyelles et de vraies consonnes, ce qui est assez comique (la prononciation du quenya ne pose guère de problème pour des francophones, à l'exception de quelques consonnes). C'est pour toutes ces raisons que je ne compte pas mettre en ligne de traduction des cours de quenya d'Helge sur Ardalambion.fr.
Pour conclure, je dirais donc que je ne recommande guère ce cours, si ce n'est pour se familiariser avec le quenya, comme une sorte d'"initiation au quenya" (pour le moins indigeste), mais ils ne sont rien de plus. Pour une étude sérieuse de la langue le lecteur devra se tourner vers les sources originales : les textes de Tolkien. Cela vaut d'ailleurs pour l'ensemble des sources sérieuses disponibles sur internet : ces sites présentent l'avis d'un auteur, et donc un point de vue orienté. Il est indispensable d'avoir une connaissance des sources première afin d'avoir un avis critique et de se forger sa propre opinion.
Sébastien Bertho
Le site Ambar Eldaron propose une "traduction" de l'ensemble des leçons du cours de quenya d'Helge, ainsi que des "traductions" de cours de sindarin ou du site Gwaith-i-Phethdain. Je tiens à mettre les étudiants éventuels en garde au sujet de ce site dont la qualité des traductions laisse, dans l'ensemble, grandement à désirer.
Certes, le site est beau et agréable, mais les traductions sont très médiocres, pour ne pas dire baclées. A dire vrai, on a souvent l'impression de textes traduits par un traducteur automatique, vaguement relus par un humain : bien des phrases restent incompréhensible ou à la limite du français correct. Ainsi, le cours de quenya est entâchées d'innombrables erreurs, voire de graves contresens, et la plupart des termes linguistiques sont mal traduits. Il me semble risqué de se lancer dans le quenya en suivant ce cours (si vous le faites, sachez que c'est à vos risques et périls). Je conseillerais donc à ceux qui veulent apprendre le quenya avec le cours d'Helge de le faire à partir de la version anglaise. Ainsi, en plus de vous familiariser avec le quenya vous travaillerez votre anglais, ce qui n'est pas inutile par les temps qui courent, d'autant plus si vous souhaitez prolonger sérieusement votre étude en étudiant les sources originales (les ouvrages de Tolkien traitant des langues elfiques les plus importants sont encore inédits en français dans leur grande majorité).
Pour les lecteurs francophones allergiques à l'anglais, je recommande la Gramaire en français du quenya de Terry Dock, essentiellement basée sur les cours d'Helge, la prose verbeuse en moins (c'est par contre un document très synthétique et clairement basé sur une approche du néo-quenya).
Enfin, ceux qui veulent apprendre sérieusement le quenya devront encore patienter quelques mois avant la sortie de la seconde édition du Dictionnaire des langues elfiques, volume 1 Quenya d'Edouard Kloczko, un ouvrage très sérieux qui sera à n'en point douter une référence en la matière, comme ce fut le cas de l'édition précédente.
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