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Bonjour à toutes et à tous.
Quelques considérations personnelles qu’il ne faut pas prendre comme un jugement de valeur, mais tout au plus comme un témoignage.
Depuis toujours, et en particulier dans mon jeune age sur les bancs d’école, je suis fâché avec l’apprentissage des langues étrangères, et il fut un temps où il m’arrivait de considérer qu’il aurait été plus commode d’être dans un monde ou toute l’humanité ne parle qu’un seul et unique langage (quel qu’il soit). J’ai fini par reconnaître depuis, l’importance culturelle de la diversité des langues dans le monde, même si cette reconnaissance reste chez moi d’ordre purement intellectuelle.
Sans nier l’importance objective des langues dans l’œuvre et la vie de J.R.R. Tolkien, j’avoue que tout ce qui touche au domaine de ses langues imaginaires dans ses écrits est la partie à laquelle je suis le moins sensible : Dans ma perception personnelle, j’intègre les éléments de langage elfique ( ou nain, ou autre … ) comme un élément du décor, un accessoire d’illustration anecdotique .
Aussi, cela me laisse t’il rêveur de constater chez autrui le désir d’apprendre les langues elfiques ( ou naines, ou autre … ). Très prosaïquement, mon étonnement m’amène à penser : A quoi cela peut-il servir ?
De ma fenêtre, même si je conçois qu’il en est différemment pour d’autres, je me dis :
C’est déjà assez difficile d’apprendre une langue réelle ( « utile » ) , alors quel intérêt peut-il y avoir à s’emm…. à apprendre une langue imaginaire ?! Quelle utilité ?
En disant cela, je sais que la vie n’est heureusement pas faite que d’actes utiles, et qu’il est sain de s’épanouir dans le plaisir d’accomplissement d’actes gratuits. Aussi je ne nie pas le plaisir qu’il peut y avoir pour d’autres que moi dans l’étude des langues imaginaires de Tolkien. Je ne fais que livrer des considérations qui ne se rapportent qu’à moi-même.
Quitte à devoir apprendre une langue, retravailler mon anglais qui est resté à un faible niveau scolaire, me semblerait à priori plus prioritaire, que d’apprendre le Quenya ou le Sindarin, pour autant que je sois prêt à 42 ans, à en faire l’effort. Ne serais ce que parce que la maîtrise de l’anglais, me donnerais accès à l’œuvre de Tolkien en version originale, et en particulier à ses œuvres encore non traduites ( HoME, sweet HoME, rivages inaccessibles … (soupirs) )
( Et l’apprentissage du malgache aurait aussi la priorité sur le Quenya ou le Sindarin, pour pouvoir suivre les conversations familiales dans ma belle-famille, sans qu’on soit obligé de me traduire ce qui se dit )
Une interrogation, en guise de conclusion :
Y en a t’il parmi vous, qui ont fait l’expérience suivante, en partant d’un faible niveau d’anglais, d’améliorer celui ci par la simple lecture en V.O. des œuvres de Tolkien ; aidés dans cette entreprise par la connaissance familière qu’ils ont pu acquérir auparavant dans la lecture en version traduite de ces mêmes œuvres ?
Est-il illusoire d’imaginer que parce qu’on est familier des récits qui se passent en terre du milieu, on aura plus de facilité à décrypter par exemple Bilbo le Hobbit en anglais, et améliorer peu à peu son niveau, pour pouvoir passer progressivement à d’autres œuvres de Tolkien; sans qu’il soit nécéssaire de s’inscrire à des cours de remise à niveau en anglais ( facheuse option que je souhaite éviter ) ?
Merci de me livrer vos expériences personnelles, vos propres témoignages, en me faisant part des difficultés ou des succès que vous avez pu rencontrer .
Chaleureusement votre
Philippe.
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Swing Kid>>>"Y en a t’il parmi vous, qui ont fait l’expérience suivante, en partant d’un faible niveau d’anglais, d’améliorer celui ci par la simple lecture en V.O. des œuvres de Tolkien ; aidés dans cette entreprise par la connaissance familière qu’ils ont pu acquérir auparavant dans la lecture en version traduite de ces mêmes œuvres ?
YES...!!!! I did it... :-)))
Très honnêtement, hors les oeuvres de Tolkien, je lis rarement des livres en anglais dans le texte.... juste par-ci par-là quelques articles de journaux - en anglais comme en espagnol - pour ne pas perdre la main. Pour Bilbo, un anglais de niveau lycéen est tout à fait suffisant... Pour le SdA, l'aide d'un dico est bienvenue lors de la première lecture mais ensuite, une fois qu'on compris que "dwraf = nain" et que "elve = elfe", tout va bien. Pour HoME, l'effort est plus imporant et le dico bilingue un peu plus corné... En tout cas aucun doute en ce qui me concerne, le fait de connaître le Légendaire (modestement et relativement) en VF m'a bien aidé à progresser en anglais en lisant JRRT en VO... Silmo
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I did it too, mais je ne peux pas dire que mon niveau était exécrable... pas grâce aux professeurs du collège et lycée - ils n'ont jamais réussis à me dégoûter, mais c'est pas faute d'avoir essayé - , mais justement, grâce à Tolkien qui m'a aidé à affronter vaillamment le manque de contenu des cours, l'accent horriblement américain (alcoo... non, ne jamais dire du mal de ses professeurs) et l'absence totale de motivation et du prof, et des élèves. Cependant, je serai un peu moins optimiste que Silmo : si Bilbo ne devrait pas présenter de difficultés, pour le SdA, si tu tiens à une compréhension mot à mot, je conseille l'achat d'un bon bilingue -plus il est gros, mieux c'est. Mais le fait de l'avoir lu une vingtaine de fois en français permet d'être moins perdu quand même :) Et une fois que tu l'auras lu deux fois en anglais, je crois que tu auras une lecture agréablement aisée du reste :)
Stéphanie - qui elle est bien obligée de lire autre chose que Tolkien en anglais, but with less pleasure... except for Yeats :)
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Un peu comme Laegalad, mon niveau d'anglais était loin d'être exécrable au départ, mais il est certain que la lecture de Tolkien a contribuer à le conforter et à me faire découvrir la langue plus en profondeur. Je m'intéressais déjà aux langues avant de lire Tolkien, mais il a puissamment contribué à nourrir chez moi cette passion :)
Cela renvoie à la question de départ : pourquoi apprendre aux langues de Tolkien. Pour commencer, le terme d' "apprentissage" est trompeur, et c'est plus d'étude qu'il faut parler : ces langues ne sont pas apprenables comme des langues vivantes, et n'ont pas été conçues dans cette fin. Elles ne sont en rien complètes, et Tolkien n'a cessé de modifier ses conceptions à leur sujet.
Ensuite, il est bien évident que l'on n'entreprend pas cette étude par intérêt pratique, même s'il est en soi délicat de parler d'acte gratuit - euh... je n'ai pas l'intention d'entrer dans une discussion sur sa simple possibilité, ce n'est peut-être pas le lieu :) C'est affaire de plaisir et de passion, un moyen de voyager dans le monde secondaire, de mieux comprendre Tolkien, et, ainsi qu'il le considérait, la contemplation d'une oeuvre d'art. Je te conseille vivement de lire la dernière question de notre FAQ pour une première réponse :-)
B.
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"apprendre aux langues" !!! Splendide collision :-(
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POur ma part, je trouve simplement que les langues elfiques sont belles. En avoir connaissance, même juste un peu, me permet de mieux apprécier les oeuvres de Tolkien, d'être plus proche du récit, de comprendre les noms, les chants et ainsi pouvoir les raccrocher aux légendes anciennes de la Terre du milieu. Par exemple, le chant du roi qui fait directement référence à ses ancêtres et bien plus émouvante quand on en connait sa signification, sinon, on pourrait se demander pourquoi Aragorn chante quand on lui remet la couronne... Enfin, tous des petits détails du genre.
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Etant anglophone, je suis en peine de répondre à cette question. Mais (et j'espère qu'il m'en pardonnera) j'aimerais apporter l'exemple d'un ami, physicien et dont le prof d'anglais au gymnase aura dit "j'ai le souvenir de quelqu'un qui parle beaucoup mais dont on ne comprend rien". Il a cependant eu une bonne note d'anglais, grace en grande part au fait d'avoir lu tolkien et jusqu'a 5000 autres pages de romans en anglais.
Apart ca, moi c'est tout le contraire: dans les langues, je vois la beauté, l'évasion et un moyen de s'intégrer dans une autre culture. Les bizarreries des langues me plaisent aussi: les changements de sons, les sons étranges, les formes verbales irrégulières. Autant de choses qui font que je parle l'anglais et le francais. Je baragouine l'allemand et le suisse allemand. j'apprends ou étudie le quenya, le sindarin, l'anglo-saxon, le breton, le lojban. J'aimerais un jour en savoir plus sur le chinois, le japonais, l'espagnol, l'espéranto, le xhosa, le latin et le grec...
Juste une remarque par rapport à l'anglais: Apprendre l'anglais n'apporte pas autant un sentiment de réussite que d'autres langues:
- Y'aura toujours 500000000 personnes qui parleront aussi bien ou mieux l'anglais
- On ne réussira jamais a passer pour quelqu'un de langue maternelle anglaise (c'est le cas aussi pour la plupart des langues, mais presque aucune autant que l'anglais)
- L'anglais n'est pas une langue intéressante: on trouve très peu de phénomènes linguistiques anglais qui ne se produisent pas en francais.
En conclusion, vive le lojban! (non, non, je rigole!)
Greg
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Au fait, bonne question: pourquoi Aragorn *chante-t-il*?
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Voila un post intéressant qui donne à chacun l'occasion de s'exprimer sur le "pourquoi apprendre (ou étudier) les langues imaginées par Tolkien".
On est en plein dans la réponse à la dernière question de la FAQ !
Pour ma part, je m'y suis intéressé parce que je voulais bien comprendre et prononcer les noms du légnedaire tolkiénnien. Ensuite, j'ai voulu voir "en profondeur" s'il s'agissait vraiment de langues cohérentes ou juste d'inventions euphoniques (à l'époque je n'avais que le SdA, le Slm et les CLI à me mettre sous la dent). Et là je fus surpris de constater la grande cohésion des constructions inguistiques de notre cher professeur, et je fut encore plus surpris en découvrant les ressources incroyables contenues dans HoMe (imaginez la découverte des Etymologies pour quelqu'un qui n'en soupçonnait pas l'existence quelques mois auparavant).
C'est là que j'ai du essortir mon anglais qui s'était un peu rouillé depuis le lycée. Mais avec un peu de volonté et grâce à l'amour de Tolkien j'ai pu me lancer dans la lecture du maître en VO et je dois dire que le plaisir est au rendez-vous (les poèmes du SdA en VO sont un régal et n'ont rien à voir avec les traductions parfois bancales ou décalées de la traduction de Ledoux).
Bref, je conseille à tous ceux qui se sentent motivés mais qui n'osent pas de franchir le pas ! La lecture de Tolkien en VO prend vraiment une autre dimension et permet entre autre d'éviter les erreurs de traduction et surtout d'accéder à des inédits qui le resteront encore longtemps pour les pauvres francophones que nous sommes.
Enfin, je pense que toute personne qui commence à étudier les langues de Tolkien fini tôt ou tard par s'intéresser aux langues réelles de notre monde et c'est là la magie de ce bon vieux professeur : derrière Bilbo, le SdA et ses autres oeuvres se cache la plus ludique et passionnante initiation à la philologie et à la linguistique qui soit ! Ainsi, grâce aux langues elfiques, je me suis remis au latin, penché sur le grec, breton, le gallois, le gaulois, l'anglo-saxon, le gotique et les langues germaniques, mais aussi vers les langues en général (groupe sémitique, langues mélanésiennes, etc.). Et ce voyage-là aussi vaut la peine, un voyage où l'on découvre, par hasard, que Wales (le nom anglais du Pays de Galle) et Wallon proviennent de la même origine germanique, d'un mot qui voulait dire "étranger", ou que l'hindi parlé en Inde est plus proche de nos langues que ne le sont le finnois ou le basque...
Sébastien
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Ysgrifennodd Tirno :
> L'anglais n'est pas une langue intéressante: on trouve très peu de phénomènes linguistiques anglais qui ne se produisent pas en francais.
Hmmm, pas tout à fait d'accord, là, surtout en syntaxe :) Il suffit de penser à l'opérateur DO... Enfin, peut-être vois-je le verre à moitié plein et toi à moitié vide, à moins que ce ne soit l'inverse :P
Cela dit, c'est vrai que l'anglais n'est pas ce qui se fait de plus exotique pour nous. Ce ne lui est pas exclusif, évidemment, vu sous cet angle, les langues romanes sont encore beaucoup plus "inintéressantes", pour des raisons évidentes (quoique le français soit assez spécial comme langue romane, mais je m'égare). Mais ça pose la question du dépaysement linguistique : est-ce qu'une part de l'attrait des langues elfiques n'est pas lié à cela ? On sait l'attrait qu'a exercé le finnois, qu'Edouard Kloczko dans le 1er volume des langues elfiques attribue cela au caractère "autre" du finnois, langue non indoeuropéenne.
Je suis d'autant plus porté à le croire que j'ai fait une expérience vaguement similaire : je suis tombé un jour dans ma bibliothèque municipale sur un ouvrage intitulé "Invitation au japonais" (à l'Asiathèque, je présume), un petit truc très simple où étaient exposés le fonctionnement de l'écriture avec les deux séries de kana et un petit nombre de kanji très usuels, et quelques principes de base de la grammaire. Je me souviens que ce livre m'avait fasciné, et plus tard j'ai creusé quelque peu le fonctionnement de la langue (sans l'apprendre pour autant) avec grand plaisir. Auriez-vous fait vous aussi ce genre d'expérience ?
Cela dit, il y a d'autres raisons à l'attrait des langues elfiques, car elles ne sont finalement que modérement dépaysantes pour nous d'un point de vue grammatical, étant quand même largement bâties sur des modèles européens. Le sindarin un peu plus que le quenya, dirais-je - les mutations, c'est assez décoiffant au départ. Mais on finit par s'y faire ;-)
B.
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