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bien le bonjour tout d'abord à tout le monde :)
nouvellement inscrit sur le forum, je me permet déjà de poser une question, n'ayant pas trouver de réponse dans les anciens posts...
Celle ci concerne le sindarin, les articles en tout genre, débutant depuis peu, je suis déjà perdu ... :)
On dit que l'article indéfini ne s'exprime pas en sindarin.
donc pas de "un", "une", "des".
L'article défini lui s'exprime, "le", "la", "l'", "les" peuvent devenir "i", "ir", "in" selon les cas et peuvent etre suffixes attachés à une préposition. Jusque là je crois que c'est bon.
L'article génitif "du", "de", "de la" s'exprime par "en" si le mot après l'article est un nom commun.
Voila... ca se complique...
Rien trouvé sur l'article partitif francais, bien qu'il soit mentionné comme article indéfini, je suis un peu perdu...
les articles partitifs sont employés devant un nom désignant une réalité indénombrable ou désignant une chose abstraite :
"de", "de l'", "de la", "des"
Quelques exemples pour avoir vos avis sur la chose, et savoir comment serait traduite les phrases suivantes en sindarin, savoir si l'article est indéfini, défini...
1. Il a "du" courage
2. Je bois "du" lait
3. Je bois "de l'"eau
4. Je bois "de l'"eau bénite
5. Je bois "de la" liqueur
6. Je mange "des" kilo "de" bonbon
7. Il saute "du" toit
8. Il saute "de" toit en toit
9. Je suis au dessus "du" tertre
10. Je suis au dessus "d'un" tertre ....
11. La maison "de" nicolas
12. L'église "du" village
13. Je me permet "de" demander
On peut trouver d'autres phrases qui peuvent porter a confusion...
comment ces phrases peuvent elles se traduire ? pas dans l'intégralité mais simplement en classifiant les articles...
J'ai une solution pour certaine, pour d'autres, je suis dans le brouillard ;)
En vous remerciant par avance de vos réponses.
Nico.
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Lui répondez pas tous en même temps :D
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Je vais essayer de repondre le plus vite possible.
Lionheart,le posteur fou
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"Lui répondez pas tous en même temps"
Tout doux, Feamor, c'est posté d'aujourd'hui même, laisse aux choses le temps de se faire.
"L'article défini lui s'exprime, "le", "la", "l'", "les" peuvent devenir "i", "ir", "in" selon les cas [...]"
Plus précisemment, i au singulier, in au pluriel (provoquant éventuellement une mutation nasale du mot suivant, avec réduction par assimilation : in + periannath = i-pheriannath).
La forme ir ? Hmmm, très contestée comme article. C'est une théorie, il y en a d'autres. On ne sait pas avec certitude comment interpréter cette forme non traduite, et le contexte n'est pas explicite, donc il vaut mieux l'oublier en première approche.
Quant aux autres questions...
11. La maison "de" Nicolas
Cf. Ennyn Durin, aran Moria Portes [de] Durin, seigneur [de la] Moria : simple apposition, sans particule explicite.
12. L'églisé "du" village
Cf. Methed-en-glad "L'orée du bois". Article génitif en.
Et pour tous les autres points, en gros : on ne sait pas ! On pourra ergoter sur certains, mais c'est querelle de spécialistes. On est loin de maîtriser tous les aspects de cette langue, comme on le rappelle souvent.
Didier.
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En fait... c'est une question de français au moins autant que de sindarin :-)
Pour commencer, il faut remarquer que les systèmes d'article sont différents d'une langue à l'autre – sans parler des nombreuses langues qui s'en passent tout bonnement. Par exemple, l'emploi des articles en anglais est significativement différent de ceux du français, et il faut s'attendre à des différences en sindarin aussi. "Article défini, indéfini" : il s'agit surtout d'étiquettes servant à nommer des outils linguistiques de rôle proche, mais pas identique d'une langue à l'autre (ou même dans deux états historiques différents d'une même langue : il y a des différences en français entre l'emploi actuel et celui du XVII° siècle).
Je ne reviendrai pas sur les différentes formes des articles sindarin, mais rappellerai juste que comme nous n'avons pas beaucoup d'exemples, certains emplois peuvent encore nous échapper. Et pour compliquer les choses, les conceptions de Tolkien ont visiblement changé avec le temps (on trouve des incohérences).
Je trouve également que l'hypothèse que ir soit un article est très douteuse. Il semble qu'en sindarin, les noms d'astres Anor et Ithil soient traités comme noms propres. La graphie le suggère puisque ces noms apparaissent toujours avec une majuscule dans la romanisation, y compris dans ce fameux Ir Ithil ammen Eruchîn du Chant de Lúthien, LB:354. Les noms des deux tours des fils d'Elendil sont Minas Anor et Minas Ithil et non quelque chose comme **Minas-en-Anor, **Minas-en-Ithil, ce qui contraste avec une expression comme Narn en·Êl "Conte de l'Etoile" (MR:373). De même en quenya : dans les Contes et légendes inachevés Tuor est salué de la formule Anar kaluva tielyanna "THE Sun will shine upon your path" (c'est moi qui souligne), non **I Anar... Certes, l'article gallois, y devant consonne, est yr devant voyelle, mais le sindarin n'est pas une simple copie du gallois même s'il lui doit beaucoup.
Ta liste d'exemples me laisse à penser que ton problème est dans la préposition de, qui s'amalgame aux articles définis le, les pour produire ce que la grammaire traditionnelle appelle "articles contractés" : du, des. Pas de chance, c'est avec à la préposition la plus courante en français, avec des emplois multiples, parfois très abstraits. Elle n'est évidemment pas "traduisible", il faut s'attacher à l'effet de sens produit ; et ils peuvent correspondre à plusieurs constructions différentes dans une autre langue.
On a dû écrire des volumes sur les emplois de "de" en français... Je me contenterai d'en relever quelques uns en m'appuyant sur tes exemples.
Origine : tes ex 7 "il saute du toit" et 8 "il saut de toit en toit". C'est un sens assez concret (aussi valable dans le temps : "De 1995 à 2002..."). Ce sens est rendu par la préposition o en sindarin, par ex dans A Elbereth Gilthoniel : o menel "du ciel, o galadhremmin ennorath "depuis les régions emmaillées d’arbres de la Terre du Milieu". Dans l'inscription de la Porte de la Moria : Celebrimbor o Eregion "Celebrimbor d'Eregion".
Possession : tes ex. 9 à 12 ; c'est un emploi en continuité de sens avec le précédent ; cela se voit par ex. dans la Lettre du Roi (SD:128-129) on trouve suilad uin aran o Minas Tirith nelchaenen uin Echuir "the King's greeting from Minas Tirith the thirty-first day of the Stirring " "le salut du Roi le trente-et-unième [jour] de la Reverdie". Ici, c'est o qui est employé seul ou avec article suffixé, d'où uin.
Plus typiquement, on trouve la construction génitive : le déterminé est suivi du déterminant, précédé si c'est un nom commun de l'article génitif en (déclenche la "mutation mixte") : ered e·mbar nín ! "les montagnes de mon pays !"UT:40, 54 ; CLI 1:70, 88 (mais on trouve aussi l'article singulier "habituel" i, qui déclenche la mutation douce : cf. Condir i Drann "Maire de la Comté" dans la Lettre du Roi) ; si c'est un pluriel, de l'article pluriel in, qui déclenche la mutation nasale, cf le "titre" de Pippin Ernil i Pheriannath "Prince des Semi-Hommes". Il faut remarquer que le premier nom est défini, bien qu'il n'ait pas d'article : cf l'ex. d'UT plus haut. On trouve le même phénomène en gallois : car y tad "la voiture du père"... et en anglais avec les termes dans l'autre ordre : the father's car.
Parfois on trouve aussi la préposition na : Sylvebarbe chante Orod-na-Thôn "Montagne de Pin" (SdA livre III ch. 4), manifestement un autre nom de Dorthonion.
Cet emploi apparaît plus souvent en noldorin, le précurseur du sindarin d'un point de vue externe (dans les années 30-40) ; il apparaît dans d'assez nombreux noms de lieux. Les version sindarines ultérieures ont plutôt l'article génitif. Ex : Taur-na-Farothdes années 30 a été changé plus tard en Taur-en-Faroth qui apparaît dans la version publiée du Silmarillion.
Partie : tes ex. 1 à 6. C'est également un développement de sens à partir de l'idée d'origine. Bien des langues peuvent se passer purement et simplement d'article dans ce sens : l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'ancien français. En revanche, le français moderne a beaucoup développé les constructions partitives, et a créé une série d' "articles partitifs" d'emploi obligatoire. L'article indéfini pluriel des tire également son origine de cette construction.
En sindarin, on n'a aucun exemple pour le moment.
Propos : tu n'as pas donné d'exemple de cet emploi, que l'on observe dans une phrase comme "Je parle de Pierre". Dans les Etymologies (LR:378) on trouve la préposition noldorine o "about" "sur, au sujet de (peut-être aussi "autour")" ; ATTENTION ce n'est pas la même que plus haut, c'est un homonyme ! Particularité : un h- est préfixé à un mot qui la suit s'il commence par une voyelle. On a ainsi o Hedhil "about Elves" "des elfes, au sujet des elfes". On ne sait si elle était encore valide en sindarin, faute d'exemple d'une expression ayant ce sens.
Subordination : de s'emploie aussi pour introduire une subordonnée infinitive après certains verbes, en concurrence avec à et avec une construction directe ; on parle parfois de "complémenteur" pour cet emploi. C'est ton exemple 13.
En sindarin. Grave question :-) Le statut et la syntaxe de l'infinitif et/ou du gérondif n'est pas clair du tout ; les différents témoignages ne se recoupent pas, et il n'est pas improbable que Tolkien ait changé ses idées là-dessus plusieurs fois. Nous avons un exemple de ce qui ressemble à une subordonnée infinitive, dans la lettre du Roi : e aníra (...) suilannad (...) "il désire (...) saluer (...)", avec une construction directe. Cela ne prouve absolument pas que ce soit le cas général : cf. l'existence en français de plusieurs constructions distinctes de l'infinitif (ex : il se permet de parler ; il commence à parler ; il souhaite parler).
Hem... ai-je vraiment éclairci les choses ? Du moins peut on voir que l'étude des langues inventées de Tolkien n'est pas simple...
Moraldandil
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