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J'avoue que c'est un réel mystère pour moi! Il y a tout plein de mots qui résument "Uin" (je ne fais pas, je ne suis pas) ou bien "ván" (je ne veux pas, je ne ferai pas) mais pas de NE universel! Je ne sais même pas comment écrire "Je ne sais pas?" Serait-ce quelque chose comme Ú-istan? Pour le moment, je m'embrouille dans une voie de contournement du genre: Nan Ú sina istar... Quelqu'un pourrait-il m'aider?
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Vaste et complexe question que la négation en quenya...
> J'avoue que c'est un réel mystère pour moi! Il y a tout plein de mots qui résument "Uin" (je ne fais pas, je ne suis pas) ou bien "ván" (je ne veux pas, je ne ferai pas)
Il s'agit de uin et umin "je ne fais pas" et "je ne suis pas" passé úme), dérivés des racines UGU- et UMU- dans les Etymologies (LR p. 396), et de ávan, ván, ványe "je ne veux pas, je ne ferai pas", dans Quendi and Eldar, aussi utilisé à la première personne du pl. avamme, vamme "nous ne voulons pas, nous ne ferons pas" (WJ p. 371).
Dans la leçon 9 de son cours de quenya, Helge imagina une utilisation de *um- "ne pas être" (la forme de base de umin) + l'infinitif pour exprimer la négation d'un verbe. Mais cela est tout à fait hypothétique et, à mon avis, peu orthodoxe. A mon avis, le verbe *um- est plutôt employé pour faire une réponse négative à une question. Ex. Q : "Vois-tu des Orques ?" - R : umin, "I don't", "non (je n'en vois pas)". Q : "As-tu vu des Orques ?" - R : úme, "I didn't", "non (je n'en ai pas vu)".
De même, les dérivés de la racine ABA- (décrite dans Quendi and Eldar) que sont ávan, ván, ványe, etc. servent à exprimer un refus. Ex. Q : "Iras-tu combattre les Orques ?" - R : ványe !, "I won't", "non (je n'irais pas)".
> mais pas de NE universel! Je ne sais même pas comment écrire "Je ne sais pas?" Serait-ce quelque chose comme Ú-istan? Pour le moment, je m'embrouille dans une voie de contournement du genre: Nan Ú sina istar... Quelqu'un pourrait-il m'aider?
Effectivement, le préfixe négatif ú fut longtemps employer pour exprimer une phrase négative, par analogie avec le linnod de Gilraen (sindarin).
Heureusement, un article publié dans le Vinyar Tengwar n° 42, "Negation in Quenya" pp. 32-34, nous a apporté de précieuses informations (bien que la forme de l'article, écrit par Bill Welden, soit assez contextable puisque l'auteur cite différentes sources mais se contente d'en donner des extraits alors que le sujet aurait mérité d'être amplement développé, un défaut récurent de l'équipe éditoriale de VT).
Je n'entrerai pas ici dans une analyse détaillée de cet article, qui mériterait d'ailleurs qu'un article à part entière y soit consacré (ne serait-ce que pour l'évolution "externe" de lá qui passa successivement du sens "non, ne pas" à "oui" puis à nouveau "non"), et me contenterai de donner la forme "définitive" envisagée par Tolkien (à moins que des manuscrits "oubliés" par Christopher n'apparaissent entre temps !) :
Û : ú est doté du sens "mauvais, malaisé, difficile" (similaire à l'indo-européen *dus, au grec dus- et au germanique tuz-, tor-). Ainsi únótime (dans Namárië) signifie "difficile, impossible à compter" ("innombrable"). Mais en quenya ce préfixe n'est pas utilisé en conjonction avec un verbe, alors qu'en sindarin ú était un préfixe adjectival mais aussi verbal, avec le sens intensifié de "impossible", proche d'une simple négation mais avec une nuance importante cependant (úchebin ne signifie pas "je ne garde pas" mais "je ne peux pas garder").
AL, LA : ala est un préfixe, reduit à al- devant une voyelle ou une consonne favorable à la syncopation au contact du li.
lá sert à exprimer une négation accentuée "non, ne pas", et la non accentuée, ce dernier étant aussi utilisé comme préfixe négatif devant certains adjectifs verbaux.
La racine ne peut pas former un verbe négatif (par préfixation) ou prendre d'affixe pronominaux, sauf si le verbe n'est pas exprimé, auquel cas lanye et autres formes verbalisés sont l'équivalent de l'anglais "I don't" ou "I'm not" (il s'agit donc d'une réponse négative, comme umin ci-dessus).
Les exemples d'utilisation de la négation avec lá ou la semblent indiquer que la particule doit être placée au début de la phrase.
*Lá istan : "je ne sais pas"
*Lá istan quete Eldalambenen : "je ne sais pas parler la langue des Elfes" (lit. "avec la langue des Elfes")
Dans le cas de phrases "relatives" où la négation ne se trouve pas dans la phrase principale, la particule lá semble se placer avant le verbe auquel elle se rapporte.
*Mára ná lá quete : "Il est bon de ne pas parler"
Enfin, on peut apparemment dériver des substantifs négatifs en ajoutant la à un verbe à l'infinitif (l'exemple donné est lakare "ne pas faire, inaction". Le résultat est un nom, pas un "infinitif", et ne peut pas recevoir d'objet.
Voila, j'espère avoir répondu à tes questions, Ilmen, et ne pas avoir dit de bêtises (note : ceci est mon interprétation personnelle de l'article de Bill Welden, que les érudits n'hésitent pas à me corriger si je me trompe).
Namárië !
Toko
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Bon, je ne vais pas corriger mes typos (qui n'empêchent pas la compréhension de mon post), mais juste préciser que la fin de la première phrase décrivant la racine AL, LA est : "...favorable à la syncopation au contact du l" (et pas "du li).
Toko
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Merci beaucoup Toko! C'est beaucoup plus clair, maintenant!
Namárie!
Ilmen
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