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J'aurai une question pour Didier. Et pour les autres personnes si elles connaissent la réponse ;-) En lisant hier la version Sindarine du "serment de Cirion et Eorl" sur Hiswelókë, il y a une chose (au moins) qui m'a échappé, et ce dès les premiers mots. Arphent Cirion: i 'west hen bronatha an rîn aglar Dôr-en-Êl a bronwe Elendil Sadron. Hebithar ha aen, i cherir erin erchaim ned Annûn ar i Vin i northa or erchaim phain an uir. Le passage en gras m'intrigue. En fait, je ne vois pas l'utilité du "i", article défini ou pronom relatif. Cédric PS : Didier, il y a une petite faute de typo dans la traduction du Serment, on peut lire "...de la gloire du Pays de l'étoile et et de la ..."
Dans la traduction, on lit ce serment. Or, nous avons dans le texte Sindarin "ce" (hen) et "serment" (gwest).
Est-ce là un phénomène de lénition qui il en arrive souvent ? "hen" et "gwest" ne suffisaient-ils pas ?
J'ai une autre question concernant la "mutation liquide" de arphent. Qu'est-ce donc que cela ? ;-)
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Pourquoi l'article défini i a-t-il été utilisé? Ne cherche pas à voir des lénitions partout! L'article provoque effectivement des mutations (ici il change gwest en 'west), mais cela n'explique en rien sa présence. Alors pourquoi y aurait-il un article? Nous n'avons qu'un seul exemple attesté, c'est celui de la porte de Durin: i thiw hin "ces signes", dans lequel intervient une mutation nasale(*) après l'article défini pluriel. Sans lénitions, nous aurions donc in tiw hin "les signes ces", ou peut-être plus judicieusement "les signes-ci".(**) Que peut-on en déduire ? Probablement que l'adjectif démonstratif hin est perçu comme un simple adjectif qualificatif (pas différent par exemple de "rouge"), et qu'il est donc nécessaire de déterminer le nom, d'où la présence de l'article défini. J'ai retenu cette approche dans mon texte, i 'west hen "le serment-ci", d'où "ce serment". Nous avons une lénition après l'article défini, sans quoi ce serait i gwest hen. Est-ce sufisamment clair? (*) "mutation nasale": en fait le Sindarin possède plusieurs types de mutations initiales des consonnes des mots. La lénition et la mutation nasale sont les deux phénomènes les mieux documentés (par Tolkien). Pas de panique, nous en reparlerons. (**) "ces signes-ci": faisons le parallèle avec le Quenya, où nous avons semble-t-il deux démonstratifs sina et enta. Intuitivement vanda sina "ce serment-ci", vanda enta "ce serment-là". Il est très probable que le démonstratif *hen (plur. hin) en Sindarin soit l'équivalent du Quenya sina. Les lénitions ont l'air de beaucoup vous inquiéter... Je vais donc anticiper légèrement sur le cours en préparation, et vous donner un exemple (que je dois à Edouard). Le saviez-vous: nous avons des lénitions en français! J'exagère à peine: "des" se prononce [dé] Mais "des arbres" se prononce [dé zarbr] Donc vous m'accorderez que le pluriel de "arbre" est "zarbres", non? Oui, je triche un peu, c'est ce que l'on appelle une liaison. Mais dites-vous que les mutations nasales et autres lénitions du Sindarin relèvent en quelque sorte du même phénomène. La seule différence, c'est qu'elles sont écrites. Si Tolkien avait écrit in tiw hin sur la porte de Durin, il aurait fait une faute d'othographe, comme si notre mauvais élève avait écrit "zarbres" sous la dictée. Mais cela ne gêne en rien la compréhension - je pense qu'un elfe aurait rectifié sans problème, comme nous pouvons le faire en français. Poussons le bouchon un peu plus loin. En Sindarin nous avons Eryn Vorn ("bois noir", avec lénition de morn) mais Emyn Muil. Tiens, le m ne subit pas toujours la lénition, il lui arrive d'y resister... Toutes proportions gardées, réflechissez à l'exemple suivant: "des haricots" [dé harico] Certes, en français on expliquera que le h est aspiré... Mais honnêtement, vous trouvez toujours que notre belle langue française est plus simple que le Sindarin? Encore merci à Edouard pour ces très judicieuses observations qui remettent les choses à leur place. Didier.
NOTES:
"arbre" se prononce [arbr]
"des hiver" [dé ziver]
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