Vous n'êtes pas identifié(e).
Dans le premier cours, nous avons rapidement vu (en simplifiant un peu) qu'il existe deux grands groupes de verbes en Sindarin:
1) Les verbes dérivés, dont le radical se termine par -a: teitha- "écrire", adertha- "réunir"...
2) Les verbes de base, formé sur une base consonantique: ped-, "dire, parler", dag- "massacrer", dar- "s'arrêter".
Je propose que nous abordions aujourd'hui la formation de leur infinitif, de l'impératif et de la première personne du singulier.
L'INFINITIF ET L'IMPERATIF
En fait le terme est mal choisi, nous ne savons pas vraiment s'il s'agit réellement d'un infinitif, à proprement parler... Dans tous les cas, c'est sous cette forme que sont donnés la plupart des verbes dans The Etymologies, et il peut donc être utile de davoir les reconnaitre, pour ceux qui possèdent cet ouvrage.
L'infinitif du premier groupe se forme simplement en remplaçant le /a/ final par un /o/.
teitha- donne teitho "écrire"
adertha- donne adertho "réunir"
Au premier groupe toujours, l'infinitif et l'impératif ont la même forme. Donc nous pourrons avoir:
teitho! "écris!" ou "écrivez!"
Sur la porte dans de la Moria dans Le Seigneur des Anneaux, le verbe minno "entrez!" est sous cette forme. Dans l'injonction de Gandalf pour essayez d'ouvrir cette même porte, nous avons lasto "écoutez!".
Jusque là, c'est facile. Bien...
L'infinitif du second groupe se forme en ajoutant un /i/ au radical du verb. Mais les difficultés commencent ici... Le /i/ en Sindarin a une propriété très particulière, il provoque ce que l'on appelle un umlaut, c'est-à-dire une mutation des autres voyelles du mot.
En Sindarin classique (parlé à l'époque du Seigneur des Anneaux), cette mutation se fait systématiquement en /e/:
ped- donne pedi "parler" (inchangé, déjà en /e/)
dag- donne degi "massacrer" (umlaut)
dar- donne deri "s'arrêter" (umlaut)
Ceci s'applique uniquement à l'infinitif. Pour l'impératif, heureusement, c'est beaucoup plus simple, ces verbes suivent le même modèle que ceux du premier groupe, et reçoivent donc simplement un /o/:
pedo "parle, dit!" ou "parlez, dites!"
daro "halte!"
Ces deux exemples viennent du Seigneur (sur la porte de la Moria pour le premier, et lorsque la compagnie arrive en Lothlorien et rencontre Haldir, pour le second).
En conclusion, si je vous donne un infinitif du premier groupe, par exemple tegi "conduire", vous serez incapable de me dire s'il s'agit de tog-, tag- ou teg- (pour information, c'est le premier). C'est bien embêtant. Vous comprendrez donc pourquoi je préfère donner les verbes sous la forme de leur radical...
LA PREMIERE PERSONNE DU SINGULIER
Comment dire "j'écris" ou "je massacre"? C'est très facile, il suffit d'ajouter un /n/ à la forme de l'infinitif...
Ou alors, repartir du radical, de remplacer le /a/ par /on/ pour le premier groupe, et d'ajouter /in/ pour le second groupe, en appliquant de surcroît l'umlaut... Faites comme vous préférez, mais j'ai choisi ma solution...
Donc:
teithon "j'écris" (1er groupe)
degin "je massacre" (2eme groupe)
Faisons-nous plaisir avec quelques phrases:
teithon le beth edhellen "Je t'écris un mot elfique" (super pour vos cartes postales).
Im degin yrch "Moi, je massacre des orcs" (une devise pour nos amis rôlistes).
EXERCICES
Cette semaine nous commencerons très simplement.
1/ Trouvez tous les impératifs du Seigneur des Anneaux.
2/ Trouvez de même tous les verbes conjugués à la première personne du singulier.
3/ Même choses dans The Lays of Beleriand pour ceux qui possède ce livre, et The War of The Jewels.
4/ Commenter ces formes.
Les tricheurs et les fainéants iront sur Ardalambion. Pour les autres, à vos bouquins!
Bon amusement.
Didier.
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Juste un petit exercice (n°5) de plus: vous pouvez aussi chercher les impératifs dans Contes et légendes inachevés.
P.S. Désolé pour l'italique de partout...
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Je me suis permis d'enlever les italiques en trop ;-)
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Suilad ! :-)
Merci beaucoup Didier, pour cette série de cours de Sindarin ! :-)) Ils ont l'avantage d'être clairs, de respecter une réelle progression, d'illustrer chaque règle générale sur un exemple précis et d'allier références à Tolkien et formules usuelles.
C'est décidé, je vais faire Sindarin 2ème langue ! ;-)) Je partage entièrement l'avis de Cédric sur la qualité de tes cours et en apprécie la dimension pédagogique :-)
Une petite question : dans ton paragraphe de conclusion sur "L'infinitif et l'impératif", ne faut-il pas remplacer "si je vous donne un infinitif du premier groupe" par "si je vous donne un infinitif du second groupe" ?
Pour les exercices du premier cours, je me suis fait grillé par l'ami Cédric. Pour cette deuxième série d'exercices, il me faudra encore un peu plus de temps.
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Cedric et Fangorn m'ont dit en privé avoir besoin d'un petit coup de main pour l'exercice... Eh, ce n'est pas parce que je les connais que je vais leur donner la soluce;-)
Juste un peu d'aide, alors.
1/ On a dit que l'imperatif se termine par -o... Alors regardez les phrases prononcees par Gandalf devant la porte de la Moria, la phrase de Glorfindel pour forcer son cheval a courir lorsque Frodon hesite, les phrases de louanges quand Frodon et Sam reviennent du Mordor et sont fetés a Minas Tirith...
2/ Pour le premier groupe en -on, regardez le chant en Sindarin chez Elrond et les cris de Sam lorsqu'il est seul dans la tour de Cirith Ungol. Pour le second groupe en -in, il y a un piege. Cherchez dans le fragment d'histoire d'Aragorn et Arwen (LotR/App.A)
3/ La c'est facile, il n'y a qu'UN SEUL passage en Sindarin dans les "Lays".
Je vous laisse travailler ;-)
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Pffft, on peut vraiment pas compter sur ses amis, c'est grave !! ;-)
Tant pis, j'ai trouvé quand même !
Je vous donne les diverses citations/phrases en Sindarin que l'on peut trouver comme le précisait Didier dans Le Seigneur des Anneaux et The Lays of Beleriand.
Je ne les commente pas pour le moment, je laisse commencer d'autres participants, je ferai mes commentaires ensuite...
Les références données sont celles de l'édition SdA en trois volumes chez Pocket :
* T1, Chap. III. L'ANNEAU PREND LE CHEMIN DU SUD, Page 386:
- Lorsque Gandalf allume un feu sur le Caradhras :
Naur an edraith ammen!
Naur dan i ngaurhoth!
T1, Chap. IV. UN VOYAGE DANS L'OBSCURITE, Page 407:
- L'inscription sur la Porte de la Moria :
Ennyn Durin Aran Moria:
pedo mellon a minno.
Im Narvi hain echant:
Celebrimbor o Eregion teithant i thiw hin
ce qui veut dire :
Les Portes de Durïn, Seigneur de la Moria.
Parlez, ami et entrez.
Moi, Narvi, je les ai faites.
Celebrimbor de Houssage a gravé ces signes.
T1, Chap. IV. UN VOYAGE DANS L'OBSCURITE, Page 408:
- L'incantation de Gandalf pour ouvrir la Porte de la Moria
Annon edhellen, edro hi ammen!
Fennas nogothrim, lasto beth lammen!
T1, Chap. XII. FUITE VERS LE GUE, Page 282:
- La bienvenue de Glorfindel à Aragorn :
Ai na vedui Dúnadan! Mae govannen!
T1, Chap. XII. FUITE VERS LE GUE, Page 287:
- Glorfindel donne l'ordre à son cheval de prendre la fuite :
Noro lim, noro lim, Asfaloth!
T1, Chap. I. NOMBREUSES RENCONTRES, Page 317:
- La chanson chez Elrond :
A Elbereth Gilthoniel
silivren penna míriel
O menel aglar elenath!
Na-chaered palan-díriel
O galadhremmin ennorath,
Fanuilos le linnathon
nef aear, sí nef aearon
T3, Chap. I. LA TOUR DE CIRITH UNGOL, Page 258:
- Cri de Frodon dans la Tour de Cirith Ungol :
Aiya elenion ancalima !
T3, Chap. IV. LE CHAMP DE CORMALLEN, Page 315:
- Sam et Frodon encensés pour leur courange :
" Vive les Semi-hommes! Louez-Les avec de grandes louanges!
Cuio i Pheriain anann ! Aglar'ni Pheriannath!
Louez-les avec de grandes louanges, Frodon et Samsagace!
Daur à Berhael, Conin en Annûn ! Eglerio !
Louez-les !
Eglerio !
A laita te, laita te ! Andave laituvalmet !
Louez-les !
Cormacolindor, a laita tarienna! '
Louez-les ! Les Porteurs de l'Anneau, louez-les avec de grandes louanges ! "
- Fragment d'histoire d'Aragorn et Arwen
Onen i-Estel Edain, ú-chebin estel anim
Ce qui veut dire :
J'ai donné l'espoir aux Dúnedain, je n'ai gardé aucun espoir pour moi-même
Issu de The Lays of Beleriand, page 354
Ir Ithil ammen Eruchîn
menel-vîr síla díriel
si loth a galadh lasto dîn!
A Hîr Annûn gilthoniel, le linnon im Tinúviel.
Bon, je vous laisse travailler.
Une petite question pour Didier cependant : comment différencier le Quenya du Sindarin ? Tout simplement en connaissant les deux et être ainsi à même de faire la différence. Ou y a-t-il quelques repères qui nous permettent d'identifier les phrases de telle ou telle langue...
Cédric
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Les deux langues n'ont pas du tout la même phonologie. Quelques petits trucs pour les distinguer rapidement:
Seul le Sindarin possède les voyelles ultra longues â, ê, î... dans les mots monosyllabiques accentués. Par exemple Hîr ne peut être que Sindarin.
Le dh n'existe en Sindarin, de même que le y en position vocalique (c'est le /u/ francais, [y] en phonétique - le u sindarin se prononce /ou/ [u]). Donc edhel et lyg ne peuvent être que Sindarin. Attention, le y est une semi-consonne en Quenya, donc il apparaît dans des mots comme vanya (toujours suivi d'une voyelle).
Le qu n'existe qu'en Quenya. Le d seul n'existe pas en Quenya classique, où il est toujours sous la forme nd. Par exemple pedo ne peut être que Sindarin...
Pour finir, en Quenya les mots se terminent assez souvent par une voyelle (elda, carne...) alors qu'en Sindarin ils se terminent généralement par une consonne (eledh, caran). Bien entendu, ceci est à ajuster en fonction des cas particuliers et des terminaisons à ajouter aux mots (pluriel, flexions), mais ça reste une bonne règle statistique. Im [Narvi] hain echant sonne définitivement Sindarin!
Il y a sans doute d'autres "trucs", à vous de me faire connaître les votres.
Didier.
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Suilad,
Dans ma réponse ci-dessus, il faut lire "le dh n'existe qu'en Sindarin".
Petit passage en revue des phrases elfiques listées par Cédric:
** Lorsque Gandalf allume un feu sur le Caradhras :
Pas de verbe congugué ici à la première personne (pas de terminaison -in ou -on). Pas d'impératif non plus (pas de mot en -o).
** L'inscription sur la Porte de la Moria :
Deux impératifs, pedo "parle, dit!" et minno "entre!".
** L'incantation de Gandalf pour ouvrir la Porte de la Moria
Deux impératifs, edro (que Gandalf prononce aussi plusieurs fois dans ce chapitre), "ouvre(z)", et lasto "ecoute(z)".
** La bienvenue de Glorfindel à Aragorn :
Ni impératif, ni verbe conjugué.
** Glorfindel donne l'ordre à son cheval de prendre la fuite :
Visiblement un impératif noro, non traduit par Tolkien. Sans doute "Galope, galope vite, Asfaloth".
** La chanson chez Elrond :
Fanuilos le linnathon = Fanuilos, pour toi je chanterai.
Le verbe est linna- (premier groupe), avec la marque du futur -tha-, et la terminaison de la première personne du singulier -on.
Donc maintenant vous savez former le futur des verbes du premier groupe:
teithon le beth edhellen "Je t'écris un mot elfique"
teithathon le beth edhellen "Je t'écrirai un mot elfique"
** Cri de Frodon dans la Tour de Cirith Ungol :
Ca, c'est du Quenya, pas du Sindarin ;-) Le passage auquel je faisais allusion se trouve à la fin du volume II, lorsque Sam est seul et commence à gravir les marches menant à la tour de Cirith Ungol... Je vous laisse chercher.
** Sam et Frodon encensés pour leur courage :
Petit piège: les deux dernières phrases sont en Quenya. Le reste est en Sindarin et contient deux impératifs, cuio et eglerio.
** Fragment d'histoire d'Aragorn et Arwen
Petite difficulté, ú-chebin est visiblement un verbe du second groupe conjugué au présent, bien qu'il soit traduit par un passé composé. Sans doute la traduction de Tolkien est-elle assez libre, le sens exact serait peut-être "je ne possède plus".
Maintenant, vous savez aussi exprimer une négation, avec le prefixe ú-. Celui-ci provoque le fameux phénomène de lénition dont nous avons parlé succintement au début de ces cours. Si l'on restaure le verbe, cela nous donne en principe hebin.
Petite question pour voir si vous avez bien suivi ce cours: quelle est la difficulté posée par cette forme verbale?
** The Lays of Beleriand
Un imperatif lasto (voir si dessus) et un verbe conjugué linnon.
Le linnon im Tinúviel = "Pour toi je chante, moi Tinúviel"
Voilà. Outre un passage du SdA mentionné plus haut, il reste encore deux impératifs dans les Contes & Légendes Inachevés, et nous aurons fait, je crois, le tour de la question.
Didier.
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Merci Didier pour toutes ces explications.
Je complète les occurences :
- SdA, Chapitre X : Les Choix de Maître Samsagace, page 781 (édition en un volume chez Christian Bourgeois) :
"A Elbereth Gilthoniel
O menel palan-diriel
le nallon si di'nguruthos !
A tiro nin, Fanuilos !"
Et pour les CLI :
"Lacho calad, drego morn !"
Voilà qui est terminée pour ce qui est du relevé des occurences. ;-)
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La difficulté posée par la forme verbale hebin se situe dans le fait que l'on est incapable de retrouver son infinitif.
hebin est donc un verbe du deuxième groupe conjugué au présent. On a donc ajouté /n/ à la forme à l'infitif qui est donc hebi.
La formation de l'infinitif implique l'application de l'umlaut, nous ne savons donc pas restituer le radical du verbe. Le choix se situant entre hod-, hed- et had-.
Mon analyse est correcte ?
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Je corrige ma première phrase au message précédent :
La difficulté posée par la forme verbale hebin se situe dans le fait que l'on est incapable de retrouver son RADICAL.
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Bonne réponse... Juste une petite typo: le choix se situe entre hob-, heb- et hab-. Comme je l'ai expliqué au début de cours (voir ci-dessus), le /i/ dans la terminaison de hebin provoque ce que l'on appelle un umlaut, c'est-à-dire une mutation en /e/ des autres voyelles du mot. Donc ils nous est impossible de restaurer le radical d'un verbe qui nous est donné uniquement sous cette forme. C'est bien dommage: nous ne pourrons pas le mettre à l'impératif, ni le conjuguer à toutes les formes.
Mais il ne faudrait pas que Cédric et moi soyons les seuls à jouer... Est-ce que cela n'interesse personne? Est-ce qu'un délai de 7 à 15 jours est trop court? N'hésitez pas à faire connaître votre opinion et vos envies.
Suite aux dernières phrase indiquées par Cédric, il reste un petit exercice à terminer (identifier les formes verbales dont nous avons parlé dans ce cours).
Pour le cours suivant, nous avons le choix entre étudier le pluriel des noms communs (pourquoi le pluriel de aran "roi" est-il erain?), ce qui mettre à profit ce que nous venons de voir sur l'umlaut, ou alors regarder du côté des lénitions qui modifient la consonne initiale des mots, comme nous l'avons vu au travers d'exemples jusqu'ici. Je ne sais pas...
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A mon grand regret, il faut dire qu'en ce moment, l'audience n'est pas vraiment présente.
J'ose espérer que le phénomène est cyclique et que nous allons revenir à une période plus faste très prochainement. Il me semble que nous avons plus de lecteurs que de participants, voilà qui est dommage...
Vous qui nous lisez, n'hésitez pas à intervenir ;-)
Pour en revenir à notre sujet :
- Désolé pour la faute de typo ;-(
- Pour ce qui est de la suite des leçons, c'est bien entendu toi qui choisit ;-)
Par contre petite remarque, avons-nous vu toutes les temps (conjugaison) que l'on peut utiliser en Sindarin ? Une forme au passé existe-t-elle ?
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Tiens, je n'avais pas complété l'analyse des dernières citations relevées par Cédric... C'était un exercice laissé au lecteur, mais comme ce cours date un peu maintenant, je pense qu'il est temps de donner la correction.
SdA, Chapitre X : Les Choix de Maître Samsagace: nous avons un impératif tiro "regarde" (A tiro nin, Fanuilos "regarde moi, Fanuilos").
Nous avons aussi une forme conjuguée nallon "je crie" (le nallon si di'nguruthos "Je crie vers toi maintenant, sous l'ombre de la mort").
Et pour les CLI, "Lacho calad, drego morn" contient bien évidemment deux impératifs lacho et drego, des verbes "enflammer, bruler" et "fuir" respectivement.
Ces verbes ne sont pas attestés par ailleurs, donc nous ne pouvons pas dire à quel groupe ils appartiennent. La première personne du singulier pourrait etre lachon, dregon (si les verbes sont du premier groupe, lacha-, drega-) ou lechin, dregin (si les verbes sont du second groupe, lach-, dreg-). Ma préférence va à lachon et dregin respectivement, mais sans l'aval de Tolkien c'est purement subjectif...
Juste pour la petite histoire, nous avons aussi un nom commun lhach "flamme" donné dans l'annexe linguistique du Silmarillion (pour diverses raisons un peu longue à expliquer ici, il faudrait sans doute le corriger en lach). Il apparait dans le nom composé Dagor Bragollach, la "bataille du feu soudain". Nous avons aussi le nom propre Lachend, pluriel Lechind. C'est un nom que donnent les elfes Sindar aux elfes Noldor (aux elfes ayant vu la lumière des arbres, plus généralement). Il signifie "aux yeux de feu".
Pour finir en beauté, un petite exercice:
1. Traduire en francais: hûn nîn lacha, ir tíron le
2. Traduire en Sindarin: "Chante pour moi, mon ami, et raconte moi une histoire"
3. Et traduire la reponse, pour finir: "Je chanterai pour toi, je te raconterai l'histoire de la liberation de Hurin"
Nouveau vocabulaire, dans l'ordre alphabétique (je ne répète pas les verbes déjà vus dans ce cours...):
a (ou ar) "et",
anim pronom composé "pour moi" (an+im),
hûn "coeur",
ir "quand",
le pronom datif "pour toi, vers toi",
leithia- "libérer",
mellon "ami",
narn "histoire, saga",
nîn adj. poss. "mon, ma",
trenar- "raconter" (attention, c'est un verbe du 2eme groupe, infinitif treneri).
Indice: si vous vous limitez au vocabulaire présenté ici, vous aurez probablement besoin du cours #1 ("le gérondif") pour la dernière question. Il y a aussi une autre solution, en utilisant un autre mot...
Didier.
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Allez, je me lance :
1/ hûn nîn lacha, ir tíron le
- hûn : coeur
- nîn : mon, ma
- lacha : brûle
- ir : quand
- tíron : du verbe tira- conjugué au présent à la 1ère personne => je vois
- le : pour toi, vers toi
Je proposerai donc : Mon coeur brûle lorsque je te vois
2/ "Chante pour moi, mon ami, et raconte moi une histoire"
- chanter : linna-, à l'impératif donne linno
- pour moi : anim
- mon : nîn
- ami : mellon
- et : a
- raconter : nara-, à l'mpératif naro
- histoire : nârn
Je proposerai donc : Linno anim, nîn mellon, a naro im nârn
3/ "Je chanterai pour toi, je te raconterai l'histoire de la liberation de Hurin"
- chanter : linna-, au futur => linnatha, 1egrave;re personne => linnathon
- libération : leithiad
- raconter : nara-, au futur => naratha, 1ère personne => narathon
Je proposerai donc : Linnathon le, narathon le nârn leithiad Hurin
C'est surement truffé de fautes, mais j'aurai essayé ;-))
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Félicitations!
Pour le (1), pas de commentaire, encore bravo.
Pour le (2), je pense qu'on dirait plutot "mellon nîn" pour "mon ami"; dans tous les exemples que nous connaissons, l'adjectif possessif suit le nom (comme tous les adjectifs d'ailleurs). Il y a une petite faute d'accent, et un petit piège dans lequel tu es tombé (le pronom "im" ne sert apparamment que pour le sujet, la forme accusative est légèrement différente et figure dans l'un des textes que nous avons étudiés). J'aurais bien voulu aussi que tu utilises le verbe "trenar-" indiqué dans le vocabulaire ci-dessus (c'est quoi, cette façon d'éviter les difficultés?:)
Le problème d'accent et la dernière remarque se retrouvent tous les deux dans le (3), tout à fait correct par ailleurs. Bravo de t'etre souvenu de "leithiad" pour le gérondif. L'autre solution est bien sur le nom "leithian" ("délivrance, libération"), connu par... Le Lai de Leithian, tout simplement.
Didier.
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Merci Didier pour tes encouragements ;-)
J'aurai bien voulu utiliser le verbe trenar- mais je ne sais pas former le futur des verbes du deuxième groupe ! ;-(
Je soupçonne très fortement que tu le savais fort bien ;-)
Alors, comment je fais ?
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Le problème d'accentuation, comme vous l'aurez sans doute rectifié de vous même, est narn au lieu de **nârn.
J'ai indiqué que le pronom im n'était à notre connaisse valide que pour le sujet. Pour le complément d'objet direct, la forme attestée est nin, que nous avons vue lorsque nous avons étudié les phrases du SdA (tiro nin, "regarde moi", dans l'exclamation de Sam). Ici c'est un peu plus délicat, nous aurions besoin d'un complément d'objet indirect ("raconte *moi* une histoire"). Dans le doute, peut-être pouvons nous utiliser la forme anim "pour moi, vers moi", que nous avons déja vue aussi (ú-chebin ... anim).
Pour le futur des verbes basiques, très bonne question: ce n'est pas attesté dans les écrits de Tolkien publiés à cette date. Nous admettrons donc par défaut que la marque du futur -tha- est utilisée de la même manière que pour les verbes dérivés, c'est-à-dire est simplement ajouté à la base verbale infléchie pour la conjugaison (donc en faisant attention au phénomène d'umlaut dont il a été question au début de ce cours).
Cela donne donc:
2/ Linno anim, mellon nîn, a trenaro narn anim "Chante pour moi, mon ami, et raconte une histoire pour moi"
3/ Linnathon le, trenerithon le i-narn leithiad Hurin "Je chanterai pour toi, je te raconterai l'histoire de la libération de Hurin".
La difficulté de l'exercice résidait en fait dans les deux formes du verbe trenar- "relater, raconter" illustrées ici: (a) l'impératif, construit en ajoutant la terminaison -o au radical verbal, et (b) l'indicatif futur, construit sur la base de l'infinitif treneri, qui illustre l'umlaut.
Voilà, sauf si vous avez des questions, nous en avons fini avec ce cours. Nous y avons vu l'impératif, l'infinitif, l'indicatif présent et l'indicatif futur (pour la première personne du singulier).
Je pense que nous en resterons là, dans un premier temps, pour la conjugaison. Il nous reste à voir la formation du passé et les autres personnes pour faire le tour du sujet. Le but de ces cours étant de vous permettre d'exprimer des idées simples en Sindarin, je pense que nous n'avons pas besoin du passé pour le moment. Quant aux autres personnes de la conjugaison, nous y reviendrons un peu plus tard, ou alors je les indiquerai en annexe sur le résumé du cours que nous préparons avec Cédric.
Pour ma part, je pense qu'il est temps d'aborder le nom et l'adjectif, et notamment la formation du pluriel. Cela nous permettra de tordre définitivement le cou à cet "umlaut" dont nous avons très brièvement parlé. Cela fera aussi une excellente transition avec le cours de Cayin sur la langue Quenya: nous pourrons comparer la formation du pluriel dans les deux langues, c'est très instructif.
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