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Bien le bonjour, tolkiendili jrrvfiens,
J'ai eu le malheur de perdre mon exemplaire des Letters et voulais savoir dans quelle lettre (et à quelle page si possible), le professeur Tolkien avait exprimé le regret d'avoir nommé les trolls du chapitre 2 "Bert", "Tom" et "William". En effet, ces prénoms étant répandus dans le monde anglo-saxon, ils n'aidaient pas à induire l'effet de distanciation utile à une oeuvre se situant dans un monde secondaire.
Il s'agit d'un détail, mais j'aime autant être précis, c'est pour mon mémoire portant sur la traduction de Bilbo le Hobbit...
Merci d'avance,
Wouass
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JRRVF possèdent de nombreux moteurs de recherche dont un sur l'index des Letters.
http://www.jrrvf.com/letters/letters.html
A priori on parle du troll William dans les lettres 187 et 191.
Voilà :)
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C'est plutôt en pages 187 et 191 que les trolls sont évoqués :) soit dans la lettre n° 153 à Peter Hastings, datant de septembre 1954.
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Merci bien pour ces précisions, désolé de ne pas avoir utilisé le moteur. Mon intention n'était pas de polluer le forum, mais je suis un peu gauche quant à l'utilisation d'outils informatiques. Je saurai cependant que je peux revenir cette page pour trouver ledit moteur
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Ne t'inquiète pas, Wouass :) Il n'y a pas de pollution, et tu seras toujours le bienvenu si tu as d'autres questions, en rapport ou non avec Tolkien ;)
Allez, je me fend même d'un copier-collé sur la citation qui t'interesse plus précisement :
Par contre, je ne vois pas (dans les Lettres) de citation collant avec "l'effet de distanciation" ? Le passage où il parle des Trolls traite plutôt de la Pitié...
S.
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En effet, l'effet de distanciation dont je parle se trouve dans mon travail. Je veux illustrer le propos selon lequel, pour rendre un monde secondaire crédible, il est souhaitable ne pas avoir d'allusions au monde réel, et donc de prénoms répandus. La notion de distanciation, même si elle n'est pas mentionné en tant que telle, est davantage évoquée dans "Faeries", dont je fais un synopsis au début de mon mémoire.
En tous cas, merci pour la citation !
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À propos de la citation, "Bert" et "Tom" ne sont pas mentionnés, par hasard ?
Wouass, qui regrette que le forum ne dispose pas de touche "éditer" pour ne pas avoir à double poster.
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De rien pour la citation ;) Si tu veux la vf, je pourrai la poster ce soir (je n'ai pas mes bouquins au boulot ;)).
Et non, il ne parle ni de Bert, ni de Tom. Par contre il aborde, dans la lettre, la question de subcréation. Peut-être que le plus simple serait que je t'envoie la lettre ;) Tu auras tout sous la main, comme ça.
S. -- tellement habituée au double-postage que ça ne la choque même pas ;)
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Flûte, désolée pour la confusion entre numéro de lettre et de page, j'ai hésité, j'avais mis pages au départ, mais le descriptif du moteur semblait sous-entendre qu'il parlait de lettre
"Ce premier moteur permet une recherche dans l'index des Letters. Par un mot, un concept, vous pourrez retrouver précisement dans laquelle de ses lettres Tolkien a pu en parler."
En plus j'avais oublié le fait que ce forum ne fait pas les liens automatiquement.
Donc revoilà le lien :
Moteur de recherche dans l'index des Letters (VO)
Le moteur ne donne pas de réponse quant à Bert et Tom :(
(Il ne renvoit que des Robert ou des Tom Bombadil :P)
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Si ça peut aider:
" L’emploi de « burrahobbit » - traduit par « cambunhobbit » - est en effet la contraction de cambrioleur et de hobbit. Ce lapsus qui permet à Bilbo de se dégager de l’emprise du Troll à qui il est en train de livrer le but de sa mission forme un calembour au moment le plus dramatique de l’action.
Comme les Trolls ont plutôt un bas niveau de culture, ils ne comprennent pas la formation du mot, ignorant surtout ce qu’est un hobbit.
Le lecteur s’amuse de plus en plus de cette situation paradoxale : Bilbo n’arrive jamais à retourner la situation en sa faveur, ne serait-ce qu’un seul instant, pour s’échapper.
Au contraire, Bilbo perd à nouveau tous ses moyens. Il est capable de faire alliance avec les Trolls pour les servir en qualité de cuisinier puisqu’il est attiré, comme eux, par l’excès de nourriture.
Bilbo est même sur le point de trahir ses compagnons les Nains en dévoilant qu’ils sont cachés dans le voisinage.
Le pauvre petit bonhomme.
Alors que William a de la pitié pour notre héros : « Le pauvre petit bonhomme ! Laissez-le aller ! », Bert veut comprendre les paroles contradictoires de Bilbo : « Pas avant qu'il ne nous ait expliqué ce qu'il entend par des quantités et pas du tout ». Les Trolls énoncent bien le statut de Bilbo à ce moment de l’aventure : « un pauvre petit bonhomme ».
Peter Hastings, directeur d’une librairie catholique d’Oxford, reprocha à Tolkien d’avoir fait éprouver à William, l’un des Trolls, un vrai sentiment de pitié envers Bilbo.
« Je ne suis pas d'accord (si vous admettez cet élément de conte de fées) avec l'idée que mes Trolls montreraient un quelconque signe de « bonté », au sens strict et impartial. Je ne dis pas que William a ressenti de la pitié (un mot qui possède pour moi une valeur morale et imaginative : c'est la Pitié de Bilbo puis, plus tard, de Frodo qui permet au final à la Quête de s'accomplir) et je ne pense pas qu'il ait montré de la Pitié. Je n'aurais peut-être pas dû (si Bilbo le Hobbit avait été écrit avec plus de soin et si j'avais autant réfléchi à mon monde il y une vingtaine d'années) utiliser l'expression « pauvre petit bonhomme », tout comme je n'aurais pas dû appeler ce troll William. Mais je n'y voyais aucune pitié, même alors, et l'ai montré clairement. La pitié doit vous retenir de faire une chose immédiatement désirable et apparemment avanta¬geuse. Il n'y a ici pas plus de « pitié » que chez un prédateur qui bâille, ou tapote avec paresse un animal qu'il pourrait manger mais ne le fait pas parce qu'il n'a pas faim ; ou, encore, pas plus que dans nombre d'actions des hommes, qui ont leurs origines réelles dans la satiété, l'indolence, ou une pure mollesse innée amorale, quand bien même ils les ennobliraient du nom de « pitié ». »
Ce que sous-entend Tolkien, c’est qu’au moment de la rédaction de Bilbo, il n’avait pas mis au point la langue noire de Sauron."
Extrait de La Quête du sens dans Bilbo le Hobbit.
A+
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