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Bonjour à tous,
Une question me brûle, la voici sans ambages : est-il juste de considérer que le terme Adûnaic ou Adunaic, qui désigne en anglais la langue des Númenóréens (Adûnai ou Adûnaim dans Sauron Defeated), est une formation typique de la langue anglaise sur le même modèle que "Arabic", "Icelandic", voire "Rohirric" ?
Si oui, pourquoi conserver en français le terme "adûnaic" (apparu pour la première fois dans les CLI, sans doute), au lieu d'écrire, de manière tout à fait française, "adûnaique" ? Est-ce simplement par habitude ?
Sinon, quelle serait l'origine du terme "adûnaic" ?
Certains d'entre vous pourront éclairer ma lanterne, j'en suis certain !
Daniel
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Je suis pour ma part partisan d'"adûnaïque". Il n'y a pas de raison que ce mot fasse exception à la traduction du "-ic" anglais en "-ique".
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Lomelinde a choisi pour Tolkiendil d'utiliser adunaïque.
Suivant les exemples :
Hebraic > fr. hébraïque
Judaic > fr. judaïque
prosaic => fr. prosaïque
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Vous avez, je pense, tout à fait raison d'un point de vue logique (logic?)
Mais pour ma part, je regretterai la disparition d'"adunaïc" qui est si délicieusement exotique (exotic?)
Enfin, je m'en remettrai :o) c'est sans doute de la simple résistance au changement ;o)
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Dans ma traduction de l'article traitant de cette langue sur feu Ardalambion.fr, j'avais opté pour la forme "adûnaïc", au féminin "adûnaïque", avec ce commentaire :
Sans tréma dans l’original. Le terme est formé du radical adûnaïc adûna- « Ouest » (cf le nom du roi Adûnakhôr « Seigneur de l’Ouest ») et du suffixe d’adjectif anglais -ic. Il s’adapte sans mal au français mais requiert un tréma pour garantir la prononciation avec hiatus, bien que Tina Jolas ne l’ait pas ajouté dans sa traduction des appendices du SdA. J’utiliserai donc adûnaïc et son féminin adûnaïque, sur le modèle d’adjectifs comme public / publique, laïc / laïque. [NdT]
Dans son Dictionnaire des langues des hobbits, des nains, des orques, Edouard Kloczko a maintenu adûnaic pour la langue, mais utilisé comme adjectif adûnaïcque, sur un modèle similaire à "grec / grecque" - modèle exceptionnel, mais qui préserve une trace de la graphie originale avec c.
La consultation d'un dictionnaire de rimes montre rapidement que les adjectifs latins en -icus, ica, icum - car c'est au latin que nous les avons pris, dites, pas aux anglais tout de même :-P - s'adaptent généralement sous une forme épicène en -ique, avec quelques rares cas d'opposition écrite entre masc. -ic / fém. -ique. Je suppose que la forme en -ic a été choisie pour rester proche de l'original anglais... de même que telerin est le plus souvent écrit sans accents (on devrait écrire télérin en orthographe française normal). C'est assez dans la logique étymologisante de l'orthographe du français. Nous écrivons toujours football, les espagnols ne se gênent pas pour utiliser fútbol.
Aucune règle ne s'impose, hormis j'imagine celle de rester cohérent dans un même texte - le choix en soi de peu d'importance. En l'occurrence, on ne peut pas "suivre l'usage" parce qu'il n'est visiblement pas fixé, justement.
S'il s'agit de la forme à adopter dans une traduction officielle, la forme en adûnaic est déjà été publiée dans la traduction des appendices et des CLI par Tina Jolas, ce qui crée un précédent. J'ajouterais quand même bien au moins le tréma, mais là je ne fais guère autre chose que de défendre mon choix personnel contingent :)
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Je ne vois pas effectivement d'autre cas au moins à première vue pour les langues autres... mais si l'orthographe d' adûnaïc était fixée la question ne se poserait justement pas !
Avant de déboucher sur l'argument circulaire ou, autre modalité, le dialogue de sourds :)... je raisonnais de façon descriptive, pas normative. Le fait est qu'il n'y a pas de façon généralement reconnue d'écrire cet emprunt. Après, certainement, on peut bel et bien constater que l'usage en -ic s'écarte du cas habituel des noms de langue terminées par ce suffixe.
De toute façon, ça n'a guère d'importance et ne créera certes pas d'ambiguïté. On pourrait aussi bien garder plusieurs orthographes, comme cela n'est pas rare pour les emprunts (voir des cas comme yiddisch / yiddish / yidiche...) ou même dans des cas comme clef / clé.
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D'abord, merci pour vos réponses. En révisant la traduction du Seigneur des Anneaux, et dans les traductions qui viennent d'être publiées ou qui le seront prochainement, j'ai eu l'occasion de procéder à une réévaluation de la traduction "reçue" de chaque nom et de chaque terme rencontrés, en recherchant avant tout la fidélité, bien sûr, mais aussi la clarté et l'uniformité. C'est dans ce contexte que se plaçait ma question.
Me voilà au moins fixé sur un point : il s'agit bien d'un terme anglais avec suffixe -ic, comme je le pensais. D'un point de vue de traducteur-terminologue, l'origine de ce suffixe m'intéresse moins ; puisqu'il convient de recréer ce terme en conservant le radical adûna- et en traduisant le suffixe, j'obtiens, assez mécaniquement, adûnaique. J'aime la simplicité de ce raisonnement, qui évite les complications. Mais les explications de Bertrand permettent à tout le moins de justifier, d'une certaine façon, la conservation de adûnaic dans les traductions futures. Cela permettrait d'éviter un changement peut-être inutile. Notez le conditionnel et le "peut-être" ! ;-)
> Je suppose que la forme en -ic a été choisie pour rester proche
> de l'original anglais...
De la part de Tina Jolas, il est permis d'en douter. Elle a choisi de conserver "Twilit Meres", sans doute parce qu'elle a cru que c'était un nom en langue inventée... Alors pour ce qui est de adûnaic...!
> la forme en adûnaic est déjà été publiée dans la traduction
> des appendices et des CLI par Tina Jolas, ce qui crée un précédent.
Certes, mais il n'est pas exclu, il serait même très souhaitable, que les deux soient un jour corrigés et réédités : le problème n'est donc qu'apparent. Il ne s'agit pas de manquer de respect envers nos prédécesseurs, mais parfois leurs choix n'étaient pas les meilleurs et il est toujours permis de les mettre en doute, n'est-ce pas ?
Quant au tréma, je me donne un an de réflexion... ;-)
Daniel
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Tout à fait HS, mais la question me trotte en tête depuis un moment : comment allez-vous faire le raccord entre le LQS et la vf du Silmarillion ? En tout cas, je vous souhaite à tous bien du courage :-)
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Je m'aperçois que j'ai changé de pseudo en cours de fuseau.... excusez la confusion.
Dior:
La traduction française du Silmarillion est à refaire. Je ne sais pas quand, ni comment, ni par qui elle peut être refaite, mais c'est à souhaiter. Si c'est le cas, il sera plus facile d'harmoniser les différentes traductions.
Nous sommes d'accord, pour les Appendices. Patience !
Daniel
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