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Bonjour à tous.
C'est la premiere fois que j'intervient sur ce forum, et j'aimerais le faire de maniere vigoureuse. Ma question pourait etre posée dans l'espace libre, mais je la pose ici pour m'assurer des réponses!
Ma question peut paraitre provocatrice, mais elle n'a pour but qu'une meilleur compréhension de cette "obsession" pour Tolkien. La voici:
-Pourquoi une telle ferveure? Car au bout du compte, nous ne dissertons dans ce forum que de chose qui n'existent pas. Nous emettons des hypothèses sur des choses qui, instrinsequement, n'ont aucune importance, ni aucune incidence sur notre vie.
Je me demande si les intervenants ne recherche pas un sorte de "seconde vie" a travers la lecture passionée des livres du professeurs, et n'on enfaite "rien de mieux a faire". Je ne cherche aucunement a irrité qui que se soit, et je m'excuse si cela parait outrecuidant.
Mais j'ai personelemment passé ma vie sans rien faire de veritablement important, je ne suis qu'une mere au foyer. J'ai un jour lu les oeuvres de Tolkien et ai chercher a en savoir plus. J'ai été literalement clouée sur place lorque j'ai vu l'enorme communauté des tolkiendil.
J'ai été presque choqué d'apprendre que certain apprennent une des langues elfiques, et qu'il y ai meme une faculté. Je me suis demandé, "Mais mon Dieu, les pauvres! passer sa vie sur un forum tient de ..quoi?"
Une des questions recemment posée est la suivante: "si vous pourriez aller en terre du milieu, que feriez vous?" (la question ne se pose pas) , je prefere quand a moi savoir ce que je ferai a mes prochaines vacances avec ma famille, palpable celle ci.
Mais rever ne devrait pas se faire en plein jour, et se detacher de la réalité me parait presque dangereux. Je suis totalemment pour la recherche de l'innocence, mais de la s'avatarisé et s'inventer une histoire... je suis perplexe.
Me voila donc.
Merci de votre compréhension, et pardonnez mon imcompréhension.
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... et mes fautes des grammaire!
MT.
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Bonjour et bienvenue.
Je comprends tes questions Marie-Thérèse. Et j'entends (façon de parler, heu... d'écrire) ton incompréhension sur l'étrange alchimie qui bouillonne dans les pages virtuelles de ces lieux.
Ceci-dit - et sans vouloir choquer outre-mesure - mes activités sur le forum ne correspondent qu'à une infime partie de mes activités de tolkiendil. Dingue, non ?
Et d'ailleurs, chronologiquement, j'étudie JRR Tolkien depuis presque 17 ans, alors que j'explore les fora dédiés au professeur depuis 5 petites années à peine.
75% de mon futile travail sur Tolkien se passe et s'est toujours passé dans* des vrais livres, et des livres d'histoire, de linguistique, de philosophie, de théologie, des contes et des comptes-rendus, et puis aussi sur des feuilles volantes hâtivement griffonnées, des dessins et des peintures - de moi et d'autres - et plus généralement sous** les branches d'un vieux saule quelque part sur les bords du Loir (et autrefois en bord de Seine, à Triel, à Vaux ou à Meulan, ou sur ma colline boisée - ma Comté à moi, pas très belle, c'est vrai, mais si envoutante)
Et je combine très bien ces petites folies superficielles avec ma vie de famille et mes activités professionnelles.
Bref, tout va bien. Je pense être épanoui et éveillé. Et si je suis un mécréant de la pire espèce, rien ne m'empêche pas de rêver en plein jour, de garder un pied en Faërie - un pied seulement, je ne pense pas mériter plus.
Tout celà fait partie de moi, et je suis assez fier du résultat. Même si on peut mieux faire et - au hasard des rencontres sur les quelques fora et sur ce forum, justement - mieux trouver :o)
Et pour les fautes de grammaire, ma vieille habitude de forumiste, c'est de me relire avant de poster.
Amicalement.
I.
*je dis "dans", car on rentre aussi facilement dans un livre que dans un forum... après tout, bien que le support soit différent, l'activité reste la même : la lecture... serait-ce d'ailleurs une des clés pour comprendre un peu mieux nos activités ?
** je dis "sous" car les Hobbits, c'est bien connu, détestent grimper aux arbres - sauf en cas de nécessité, ou lorsque le Dame d'Emilieu - charmante co-forumiste - les y invitent... mais ceci est une autre histoire qui se passe dans la vraie vie... et donc se retrouve ici parfaitement hors-sujet.
PS : vous avez remarqué que je n'utilise pas le mot "communauté" dans mes propos.
Je desteste ce mot depuis que son sens réel est galvaudé et jeté en pature aux médias.
On l'utilise à toutes les sauces, des plus absurdes aux plus malsaines.
Il fait aujourd'hui partie du vocabulaire des donneurs de leçons, des propagandistes et des prosélytes de tout bord, des semeurs de troubles, des analystes-partiteurs et des découpeurs aux intentions les plus obscures.
Si je pense être un tolkiendil, je refuse d'être catalogué dans une "communauté". Car ne faisons-nous tous pas partie d'une seule et unique vaste communauté, d'une seule et vaste fraternité : l'Humanité ?
-fin du hors-sujet :o)
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Bonjour,
A votre question, je répondrais par plusieurs, que pensez vous de ceux qui ont passé toute leurs vies à essayer de calculer le 100-iéme décimale de Pi, à chercher s'il existe des corps finis non commutatifs, ou des corps infinis localement compact de caractéristique non nul ? , la communauté des mathématiciens existe depuis l'antiquité, ne cesse d'échanger des idées par les possibilitées des rencontres, discutent d'objets absoluments concrets et donc qui existent ( on démontre d'ailleurs quelles existent comme certains qui n'existent pas ), se posent des questions, ... . Dans un registre différent, pensez à tous ceux qui ont écrit les mythologies antiques ( greques, nordiques, ... ), qui font toutes la richesse et la valeur d'une civilisation, à ceux qui font des études de théologies, ... . Est ce dire que tous ces gens n'ont rien de mieux à faire ? .
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Cher Isengar,
Désolé d'avoir utilisé le mot << communauté >> pour la communauté des mathématiciens, je ne savais pas que ce mot était devenu si détestable.
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Ca n'engage que moi.
Ca m'irrite, sans plus.
Mais c'est le républicain laïc, goguenard et méfiant qui est en moi qui s'exprimait à ce sujet ;p
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J'avais jamais remarqué le sens marri du mot 'communauté'... Sans doute parce que je regarde pas assez les infos :-þ Pour ma part, j'ai tendance à l'utiliser, dans le sens de la communauté de l'Anneau par exemple, réunie autour d'un but commun
Marie-Thérèse, si tu as fait le choix de t'inscrire sur ce forum, c'est sans doute que tu es intéressée par Tolkien et son uvre, non ?
Si tel est le cas, même sans vouloir passer une partie non négligeable de ton temps à étudier l'uvre et les dires de ce grand monsieur, tu dois sans doute comprendre que ce soit captivant.
Des tas de gens passent leur vie (dans le cadre de leurs études/recherches, ou à titre de 'loisir') à étudier l'uvre de Beethoven, d'Euler, ou d'autres... Je ne trouve aps ça différent d'étudier celle de Tolkien, même si dans ce cas précis, il a inventé un univers complet, et nous invite soit à l'étudier, de l'intérieur (étude de la terre du Milieu) ou de l'extérieur (comment Tolkien a-t-il écrit Bilbo? par exemple...), soit simplement à se laisser emporter par notre imagination et ses mots...
Pour avoir rencontré nombre des intervenants (et même parmi les plus érudits, je m'en flatte si je veux!) de ce forum, je peux t'assurer qu'ils ne vivent pas seulement en Arda, mais ont aussi (quand il faut) les pieds bien ancrés sur terre dans leur 'vraie vie' ...
Sur ce, ma vraie vie m'appelle, je dois aller au boulot ;-þ
Lalette
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Ma réponse sera sensiblement la même que celle d'Isengar -- avec quelques années de moins, sans doute -- et que Lalette. Cela ne fait qu'une dizaine d'année que je connais Tolkien et son univers. Je ne suis pas encore « adulte » en ce sens que, encore étudiante, je n'ai ni chez-moi, ni famille à m'occuper mais guère, tout de même, de temps libre.
Rechercher une « seconde vie » à travers Tolkien, oui, sans doute, mais toute proportion gardée :) Comme tout monde « virtuel », à savoir qui n'existe pas ici, là, sous mes pieds, maintenant tout de suite, dans le monde physique, les Terres du Milieu permettent de prendre un masque, de se projeter ailleurs, dans un autre monde, et c'est, je pense, très bon pour l'esprit. Que font les écrivains quand ils écrivent de la fiction ? Ils projettent une partie d'eux-même sur le papier. Tolkien n'a pas fait autre chose. Il a même sorti un univers entier de sa tête. De nous tous, c'est le plus fou, je dirai :) Nous ne faisons « que » reprendre ce qu'il a créé, n'ayant probablement pas les mêmes capacités quoi que... une certaine Lambertine...
Et quel mal à cela ? A condition de ne pas mélanger les pinceaux, bien sûr. Stéphanie moi qui écrit ces lignes n'est pas, au bureau ni dans la famille, ni même à la fac, Laegalad mon avatar en Terre du Milieu, le nom sous lequel on me connaît ici, et le nom sous lequel je déambule en terres évanescentes. Il n'y a pas d'amalgame, je ne me suis pas fait tailler les oreilles en pointe, je ne grimpe pas dans les arbres, et même, je ne sais pas parler sindarin. De toute manière, ça ne se peut pas :)
Je ne passe pas ma vie sur JRRVF encore que j'y passe tous les jours ou presque, quand j'ai une connexion. Mais il ne se passe guère de jour sans que je ne pense aux amis que je m'y suis fait aux amis, j'insiste. Car le forum est peut-être virtuel, mais certains d'entre nous se sont rencontrés plusieurs fois, et de véritables liens se sont tissés.
Et puis, les Terres du Milieu sont un formidable tremplin vers la compréhension du monde. Pour moi, par exemple, ça m'a menée à découvrir Bachelard et les mythologies scandinaves auxquels je serais sans doute venue, mais quand ? -- et les échanges, riches, entre intervenants que ce soit sur le forum, par courriel, ou dans la vraie vie, lors de nos rencontres n'ont fait qu'enrichir ma compréhension de l'âme humaine. Est-ce perdre mon temps ? Je ne pense pas. Etant humaine, vivant parmi les humains, cela me semble d'une importance capitale.
Stéphanie -- bah voilà, passer une demi-heure sur JRRVF au lieu de rédiger un guide d'utilisation... ou de chercher quels sont ces oiseaux qui volent en bande au soir et au matin, avec ce cri particulier qui éveille comme un écho ? Martinets ? Ils me semblent gros, pourtant...
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Bonjour Marie-Thérèse, et bienvenue sur ce forum ;-)
Je ne vois pas ce que je pourrai encore ajouter à ces interventions qui résument assez bien ma pensée.
Globalement, je dirai que toutes les passions engendent leurs lots de scepticisme et d'interrogations. Ainsi, il se trouvera toujours quelqu'un pour critiquer ceux qui lisent Tolkien (ou un autre auteur) assidumment, ceux qui fréquentent les stades de foot pour s'exclamer lorsqu'un joueur fait de belles choses avec son ballon (je suis de ceux-là ;-)), ceux qui se lèvent à 3h du matin le week-end pour photographier une libellule sur son brin d'herbe (j'en suis aussi...), etc, etc. En somme, rien de méchant, mais il est parfois plus facile de condamner l'autre que de le comprendre.
Pour moi, le principal but de ces échanges sur le forum est la stimulation intellectuelle, et non la recherche d'un monde secondaire pour échapper au nôtre. Je ne discute pas de sujets et d'autres pour chercher la petite bête ou m'extasier sur tel ou tel personnage du Seigneur des Anneaux ni ne me prend pour un elfe.
Toutes ces discussions ne sont que le prétexte pour discuter avec d'autres personnes, d'élargir l'horizon de mes connaissances via des lectures annexes, de stimuler ma réflexion sur un sujet donné, d'essayer de synthétiser des idées et de les rendre intelligibles pour pouvoir les partager avec d'autres.
Effectivement, on peut parfois se prendre au jeu et, sur le mode de la plaisanterie lancer des fuseaux tels que "si vous pourriez aller en terre du milieu, que feriez vous?". Ton interrogation peut paraître justifié mais avant de porter un jugement, prends d'abord le temps de nous connaître, et tu verras que tes "craintes" ne sont pas justifiées ;-)
Cédric.
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Stimulation intellectuelle, a dit "Ouebmaistre, ô bon ouebmaistre.." et je partage totalement son avis.
Je n'ai pas besoin de Tolkien, de Proust, d'Homère ou de qui que ce soit pour "partir dans un monde secondaire". J'ai le mien. Il vaut ce qu'il vaut, mais il me permet de m'évader "à volonté", en compagnie de "mes personnages". Par contre, à la suite de la lecture -tardive - d'un livre appartenant à mon fils qui traînait sur la table du salon alors que je devais prendre le train pour me rendre au travail - j'ai tapé dans Google "Le Seigneur des Anneaux" et... de liens en liens, je me suis retrouvée ici, où je me suis retrouvée face à des débats d'un niveau que je n'avais plus rencontré depuis la fin de mes études (entre les "je ne vous livre pas la commande avant d'avoir reçu le paiement de la précédente", le "ne crois-tu pas que cette impression est un peu trop rouge", le "versez cette somme sur le compte suisse n° untel" et le "Waouw... si Zidane sortait avec Nolwenn, ça ferait un couple génial - sort par une docteur en psyco". J'aétais dans le désert et j'ai trouvé une source. Et cette source a continué à m'abreuver quand j'avais tout perdu. Et cette source n'était pas Tolkien "stricto sensu" mais tout l'univers intellectuel qui "en découlait" sur ce site. Eliade, Proust, la Bible, l'histoire des Vandales ou des Néanderthaliens, les légendes Russes, le vieux Gallois, Aristote, Saint-Augustin, les chamanes indiens... et à nouveau Tolkien.
Tolkien n'a pas été pour moi une "fermeture" sur un hobby (qui en vaut un autre... pourquoi pas étudier une langue inventée plutôt que de classer des vignettes colorées dans des albums, ou de vibrer aux exploits des Bleus ) mais une ouverture vers un monde que j'avais oublié dans la "vie quotidienne" : celui de l'intelligence, de la culture. Celui des rencontres, aussi. Des rencontres humaines, physiques, qui ont initié mon aîné au frisbee et m'ont entraînée au musée de Cluny, fait découvrir les pêches au thon aux français, et partir à la chasse aux araignées dans une maison de campagne normande. Un monde virtuel qui a débouché sur un monde ô combien réel !
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Tu es un sacré cumulard d'obessions, toi, il fallait bien cela pour créer ce site de névrosés ;-)
Il faut bien comprendre : Tolkien ne désirait pas faire des rêves, mais il rêvait car l'homme ne peut se contenter d'exister, car l'homme désire également et avant tout vivre. La "vie réelle" ne suffit pas à combler le désir de la Vie.
Aussi, Tolkien ne désirait pas faire des rêves, mais ses rêves portaient en eux un profond désir...
Or n'est-ce pas cela un rêve... véritable ? Non pas une chimère, non pas une évasion inconsidérée et la recherche d'une vie qui n'est pas la mienne, mais une vision que je fais mienne ou (plutôt) qui se propose et s'impose à moi, qui porte en elle le moyen de rendre le monde "plus riche et plus beau".
Le rêve n'est donc pas (seulement) pour moi mais pour les autres (cf. plus bas la considération de Tolkien sur les ingénieurs des chemins de fer). Dès lors, les rêvasseries (je ne veux pas employer négativement le mot rêverie cher à Bachelard, ce serait attrister Laegalad et ça, c'est pas bien du tout ;-)) ne font pas partie des rêves "en plein jour" !
Qu'est-ce qu'un rêve en plein jour ? Le meilleur exemple, archiconnu au point qu'on en viendrait à le négliger (pour ne pas dire mépriser) : le discours de Martin Luther King.
I have a dream... Ou le rêve comme force de dévoilement, qui démontre que "la vie réelle" est factice (ou plutôt dévoyée, perdue) et qui donne le désir de la "vie véritable". Car la réalité n'est pas la vérité. C'est tout l'écart entre le monde rêvé (=vision offerte à tous) d'un Martin Luther King et notre triste réalité 30 ans plus vieille que la sienne et certainement pas meilleure.
S.
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Tout le monde à tout dit, là, non? Alors juste un mot en tout petit :
D'accord avec Laegalad. Marie Thérèse, mais tu rigoles!!?? :-))) Elever des gosses, aider un être humain à passer de l'état de bébé à celui d'adulte épanoui, généreux, heureux et équilibré ... T'aurais vraiment RIEN fait d'autre, que t'aurais déjà mieux réussi ta vie que n'importe qui! Plus, évidemment, ménage, courses, lessives, repassages, préparation des piques-niques, organisation d'activités ludiques quoiqu'éducatives, consolage, réparation des bobos divers, taxi-driving entre maison-école-cours de danse-stage de judo ... Pfffff. Rien d'important, qu'elle a dit!!!!! Hey! :-D :-D :-D
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Sosryko : rrr-rronrr-rronrr-rr-r :o)
;)
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Merci à vous tous pour vos réponses longues et élaborées.
Nombre d'entre vous on relevés le phrase suivante:
"Mais j'ai personelemment passé ma vie sans rien faire de veritablement important, je ne suis qu'une mere au foyer." Notez que j'ai utilisé une virgule pour la juxtaposition et non deux point. Je voulais dire par la qu'à la différence de Tolkien, je n'avais rien créé qui serai digne d'etre étudié ou autre.
Je sens que j'ai mieux compris grace a vous toute la part d'épanousissemment personnel qu'il y a dans l'entreprise de l'étude ou la lecture de Tolkien. Je crois en etre un peu passé a coté. J'imagine qu'une sorte de jalousie vis a vis des autre tolkiendil, si proches mais pourtant si loin d'une oeuvre qu'ils ont plus que cotoyée m'entraine a écrire ce genre de poste.
Leagalad, je suis séduite par la justesse du raisonemment qui te conduit à "une meilleur compréhension ded l'ame humaine", comme tous le monde ici sans dout. Il semblerait que j'ai oublier le coté philosophique des oeuvres du professeur, ou peut etre étais-ce recherché, pour m'éviter la douloureuse constation que j'aurai préférer etre Galadriel de Lorien que Marie Therese de la Creuse.
Je pense finalement qu'il est nécessaire d'avoir une ouverture d'esprit importante pour apprécier à sa juste valeur le travail d'une vie du professeur.
Meme si je comprend mieux les raisons de chacuns grace à vos longues explications (je vous en suis extremement reconaissante), je reste perplexe quand à l'utilisation de Tolkien comme "seconde vie" (merci pour la clarification, Leagalad), en soit je prefere Lambertine qui dit: "Je n'ai pas besoin de Tolkien, de Proust, d'Homère ou de qui que ce soit pour "partir dans un monde secondaire". J'ai le mien. Il vaut ce qu'il vaut, mais il me permet de m'évader "à volonté", en compagnie de "mes personnages"".
Merci a tous, Marie Therese.
PS: lalaith, oui je me suis inscrit par interet sur ce site dont je salue au passage l'homogénéité et l'exhaustivité, mais c'est justement que je ne comprends les "sources" intereures de cet interet.
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Et bien, disons que créer un univers n'est pas forcément facile. ça prend du temps, ça exige une sacrée dose d'imagination, et ça prend une énergie que nous ne sommes pas tous capables de mettre en oeuvre... Lambertine fait ça formidablement bien :) Mais pour d'autres, ce n'est pas forcément évident... Et on a, avec les Terres du Milieu, un monde qui a son fonctionnement propre, sa logique, ses peuples et ses histoires, un monde suffisament développé pour être "tangible", et en même temps avec suffisamment de zones inconnues pour laisser libre l'imagination. Il est tentant de l'utiliser :)
Et puis aussi... c'est une "référence", dans le monde de la fantasy. Mettons, si je dis "Je suis une Elfe Silvan de la forêt de Mirkwood, Capitaine de la Garde de Thranduil", on voit approximativement ce que ça veut dire -- si je disais "Je suis une Juiténa des bois d'Arhy, Nifer de Sopcaol" (ne cherchez pas, je viens d'inventer), c'est beaucoup moins évident, même si ça sonne plus exotique. Par conséquent, si l'on a envie d'échanger sur ce mode-là -- en jeu de rôle, par exemple, et les jeux de rôle pour moi s'aparentent au théâtre ; mais pas forcément : on a envie de se promener dans le monde qui nous enchante tant, c'est normal -- il est plus facile d'utiliser un monde déjà existant et formé, et reconnu.
Mais encore une fois : il s'agit de l'Evasion au sens noble... pas d'une dérive dangereuse :) (quoi que... diront certains :p)
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Pour ma part, je ne me vois pas comme une "obsédée" de Tolkien. Certes, je vais sur plusieurs forums consacrés au sujet et ceci régulièrement. Mais je n'en suis pas pour autant coupée du monde, j'ai d'autres passions et d'autres lectures que Tolkien.
Ce que je recherche sur ces forums, c'est avant tout la communication avec des gens qui ont le même jardin que moi, un bout en tout cas, et puis comme l'a dit Lambertine, les forums sur Tolkien offrent une véritable stimulation intellectuelle (celui-là tout particulièrement je dois dire).
Et les forums sont aussi un lieu de rencontre, je me suis fait des amis bien réels dans ce monde, tout virtuel qu'il puisse être.
Tolkien a construit un univers à part entière, et c'est vrai que pour moi c'est un moyen de s'évader. Mais quand je suis sur un forum je ne cherche pas l'évasion (il me suffit de la trouver dans les livres puis en moi :)) mais la communication.
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Bonjour Marie thérèse,
A mon tour de te souhaiter la bienvenue sur ce forum. Je n'ai pas le temps de te faire ce soir une réponse longue, mais c'est promis, je le ferai.
Je souhaite simplement réagir moi aussi sur ton affirmation : "j'ai personelemment passé ma vie sans rien faire de veritablement important, je ne suis qu'une mere au foyer". Comment peut-on dire une chose pareille! qu'y a t'il de plus important que d'être un mère (ou un père) et de se consacrer à l'éducation de ses enfants.
cordialement
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Pour répondre à l'idée d'un monde imaginaire propre -- Lamberte a le sien, Laegalad aussi, etc...
J'ai moi-même (personnellement ;¬þ) un (ou plutôt des...) monde(s) à moi, que j'ai, et dans lesquels je peux me réfugier si j'en ai envie. Cela ne m'empêche pas de réfléchir des fois à des vrais trucs qui existent dans le monde réel, entendons-nous bien (oui, je passe du temps sur mon ordinateur, oui, je suis tolkiendil, et oui, je joue à des tas de jeux de rôle, enfin deux ou trois, mais non je ne suis pas asociale ! Parce qu'à travers l'ordinateur je recherche mails et forum, qu'à travers Tolkien je recherche non seulement l'enrichissement de mon monde personnel - j'y reviens) mais surtout l'échange avec des gens érudits, sympathiques et cultivés (c'est vous, les gens), et qu'à travers je jeu de rôles je vois surtout l'occasion de passer une bonne soirée entre copains, autour d'une pizza et de dés à plein de faces ;-þ)
Bref, je disais... oui.
Mon monde personnel a été nourri de toutes les lectures et expériences faites depuis mon enfance (des Belles Histoires que me lisait ma maman à la Métamorphose de Kafka que j'ai du relire en prépa, en passant par des tas de trucs lus dans des revues et journaux, sur internet, et Tolkien, évidemment), et donc sans doute, sans que je m'en rende compte, largement influencé par Tolkien, puisque j'ai beaucoup lu de lui, beaucoup échangé dessus, et surtout beaucoup été attirée par l'univers que lui m'a fait miroiter -- le sien.
Car comment ne pas être impressionnée, toute pleine d'imagination que je fût, par la richesse et l'aboutissement auquel ce Monsieur avait mené son propre monde, et la générosité avec laquelle il acceptait de m'y laisser entrer?
Je ne lui ai pas volé son monde pour en faire le mien. Je l'ai un peu étudié (dans de très, très modestes proportions...), et puis j'en ai intégré certains aspects (je ne saurais même pas dire lesquels, tant ils ont été dilués et modelés à mon image), et puis j'ai (re)découvert par Tolkien des tas de choses (à commencer par la Fantasy, le conte que j'ai abordé différemment, et un certain nombre de mythologies que j'ai aussi regardées d'un autre il), qui elles aussi ont influé sur mon monde.
Et pour répondre à Stéphanie/Laegalad, je signe et on m'appelle Lalette même en dehors d'ici, parce que c'est mon surnom centralien. Mais Lalette n'est pas Lalaith, et n'a plus grand chose à voir avec la fille de Morwen (dont déjà on sait bien peu de chose)
Lalette, c'est facile : c'est moi en tant que rôliste, en tant que centralienne (mais pas toujours) et en tant que tolkiendile. Ce qui représente... souvent :-)
Mais dans mon cas, il n'y a pas dichotomie (chotomie)... Suis-je anormale, docteurs ???
;¬p
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Lalette : :) Tout dépend de ce que tu qualifies de "normal" :)
Ce que je veux dire, c'est que certes, je suis toujours Laegalad, d'un certain côté. Mais parce que j'ai "créé" Laegalad à mon image, et que je me suis construite avec ce double imaginaire (et certes, quelque peu idéalisé. Mais cela participe, je pense, du "rêve en plein jour" dont parlait Sosryko, avec les bémols de circonstance, puisque la visée n'était que de me construire, moi. Pas de reconstruire le monde :)). Cependant, seuls le savent les tolkiendili, et quelques unes de mes amies. Et seuls les tolkiendili utilisent ce nom (ou presque). Laegalad est un personnage "privé" (rien n'est privé sur Internet, certes, d'où les guillemets :)), pas une personne publique. Mais c'est parce que je le veux ainsi :)
D'ailleurs, tu vois, tu fais la distinction toi-même : tu dis "Lalette c'est moi en tant que, en tant que, en tant que". Mais Anne ne disparaît pas.
C'était, je crois, ce qui inquiétait Marie Thérèse : que nous jouions trop à être quelqu'un autre au point d'en oublier notre véritable identité. D'où le pourquoi j'ai bien posé le distingo :)
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Pour moi oui c'est un monde d'évasion et oui j'aime(rais car je n'ai pas tous les accessoires) me déguiser. J'aime m'y plonger, m'y replonger et découvrir toujours plus. Pourquoi pas un autre sujet ? je ne sais pas, peut-être tout simplement parce que c'est là que j'ai rencontré les premières personnes avec qui j'ai su m'entendre et partager des projets. J'aurais bien envie de découvrir d'autres univers tout de même mais voilà, ici je m'y sens bien et je rencontre des gens. Finalement j'ai le sentiment que pour moi, ce n'est qu'un simple sujet de discussion :P.
Synthétiquement, Tolkien me permet de :
- stimuler mon esprit
- motive à réaliser des projets
- fait rencontrer des gens sur le net et en vrai (dans les salons que je fais en représentant Tolkiendil)
- discuter
- rêver
- m'épanouir
- s'ouvrir
- découvrir d'autres cultures et mode de pensée
(bon y'a des points qui sont similaires, j'ai mis en vrac :D)
En fait chacun a besoin de ce genre de chose et chacun a sa méthode à soit, par le sport, le chant, l'art, l'écriture, la recherche, le jeu, le point de croix, la photo, la religion etc... Mais je ne sais pas dire pourquoi j'ai choisi Tolkien. Je m'y sens juste bien, je trouve son univers magique. C'est aussi en fait, une histoire de goût, comme on peut aimer le chocolat ou non.
PS à lambertine : "fait découvrir les pêches au thon aux français" ça fait parti des choses que j'ai découvert par Tolkien en quelque sorte :)
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Pour continuer dans l'optique développée par Laegalad et Lalaith.... Je dirais que Lambertine c'est Michèle et que Michèle c'est Lambertine - ou Dame Lamberte, comme m'ont surnommée certains... Il n'y a pas de "césure" entre les deux... mis à part que, quand je me rends à un festival médiéval habillée (plus ou moins) "d'époque", ou quand je mets en scène des personnages sortis tout droit de ma petite tête, c'est ma facette "Lambertine" qui agit, que quand je ponds un rapport adressé à la Fondation Roi Baudouin, ou que je règle mon loyer, c'est ma facette "Madame Huwart", et quand je discute avec mes enfants ou que je prépare le repas, c'est ma facette "Michèle". J'ai plusieurs facettes... comme tout le monde, et la "Lambertine" est loin de faire de l'ombre aux autres.
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Lambertine, dans mes bras :) C'est exactement ça :)
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Lambertine : Oué! (et la facette qui s'appelle "icelle" ? ;-))
Et sinon, plusieurs de mes facettes s'appellent Lalette, surnom que j'utilise trèèèèèèès souvent (msn, club jdr, en fait tous les centraliens, pratiquement, plus les tolkiendili, soit euuuuuh 80% des gens que je connais ? ); 'Anne' n'apparaît vraiment (et de façon exclusive : les rôlistes et les tolkiendili me connaissent aussi en tant que Anne évidemment) que pour le boulot (et ça tend à devenir "mademoiselle S... ", et ma famille.
Mais comme il y a aussi plusieurs Lalette, ca commence à être le bazar ;-)
Lalette-Fleurette
(et Anne passe en seconde année ! year ! ;¬þ)
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Comme lont souligné Isengar et Sosryko (entre autres), ce forum en particulier (ainsi que luvre de Tolkien en général) est affaire de lecture (pas seulement, cest vrai, mais essentiellement).
Dans son Expérience de critique littéraire, C.S. Lewis étudie différents types de contructions de limagination, et il en vient notamment à la distinction suivante :
« Mais la rêverie normale proprement dite peut se classer en deux catégories séparées par une différence capitale. Elle peut être égoïste ou désintéressée.
[1. Rêverie égocentrique] Dans le premier cas, le rêveur est toujours le héros et tout est vu par son propre regard. Il est celui dont les répliques sont toujours spirituelles ; il captive les jolies femmes ; il se voit propriétaire de yachts de haute mer, il est salué comme le plus grand poète contemporain.
[2. Rêverie désintéressée] Dans lautre cas, le rêveur nest plus le héros central, et il nest peut-être jamais présent dans la rêverie. (...) Je ne suis sans doute pas le seul, tant sen faut, à mamuser, pendant les nuits de veille, à inventer des paysages. Je trace le cours de fleuves imaginaires partant de lestuaire peuplé du cri des mouettes, traversant les sinuosités de gorges sans cesse plus étroites et plus abruptes pour parvenir enfin au murmure à peine perceptible de leur source, dans un repli de la lande. Mais personnellement, je ne suis pas là, ni comme explorateur, ni comme touriste. »
(C.S. Lewis, Expérience de critique littéraire, chap. VI ; NRF Gallimard, 1965, p. 78-79)
Il fait alors le lien avec plusieurs catégories de lecteurs.
1) Au rêveur égoïste ou égocentrique correspond le lecteur qui veut pouvoir se projeter dans le héros pour en partager les plaisirs et les aventures.
« Tout en ne prenant pas leur rêverie pour la réalité, ils veulent pouvoir se dire quelle pourrait être réelle » (ibid., p. 83).
Voilà pourquoi le lecteur égocentrique est avide de récits quil qualifie de « réalistes », et quil napprécie les romans fantastiques (terme général employé par Lewis pour désigner tout ce qui relève dun monde imaginaire) que dans la mesure où il peut sidentifier au héros. Cest une lecture qui ne le tire guère de lui-même.
2) Le lecteur désintéressé sait quune « histoire qui introduit le merveilleux, le fantastique, sous-entend : « Je suis seulement une uvre dart. Il faut me prendre ainsi, vous devez goûter les impressions que je vous suggère, ma beauté, mon ironie, ma construction. Il nest pas question de croire quune aventure semblable pourrait vous arriver dans le monde réel ». » (p. 84).
Lewis prend soin de préciser que la ligne de partage ne passe pas entre les lectures réalistes et les lectures dévasion.
« Il est bien clair que toute lecture, quelle quelle soit, est une évasion. Elle implique un transfert provisoire de notre esprit, de notre milieu réel sur des objets simplement conçus ou imaginés. Cest ce que se produit aussi bien quand nous lisons un livre dhistoire ou de science que quand nous parcourons un roman. Cette évasion nous fait toujours fuir la même chose : la réalité actuelle et concrète. Limportante question est de savoir vers quoi nous nous échappons. » (chap. VII, p. 102).
Lisons-nous pour « utiliser lévasion comme un substitut de laction au moment où laction serait plus indiquée » (p. 103) ou parce que « la littérature nous permet laccès à tout ce qui existe » (p. 202-203), y compris lenchantement de la beauté ?
Tolkien a ainsi (sub)créé un monde qui se prête de façon singulière à une lecture désintéressée, même si son Légendaire tolkienien peut faire lobjet des deux grands types de lecture.
Toutefois, le lecteur égocentrique passera à côté de lessentiel de luvre, en ne sattachant quau récit des événements, en ny voyant quun scénario et une galerie de personnages.
Ai-je un pseudo dEnt parce que je me prends pour un Ent, ou parce quil porte un regard particulier sur la beauté du monde ? ;-)
« Lhomme qui se contente de nêtre que lui-même, et par conséquent dêtre moins quun être humain, vit dans une prison. Mes propres yeux ne me suffisent pas, à moi, je veux voir avec ceux des autres. La réalité, même vue par les yeux dune multitude dhommes ne me suffit pas. Je veux voir ce que les autres ont inventé. Et même, il ny a pas assez des yeux de toute lhumanité. (...)
Lexpérience littéraire adoucit la blessure sans saper le privilège de lindividualité. Il y a les émotions de la masse qui pansent la blessure, mais elles détruisent le privilège. En elles, nos « moi » séparés sont mis en commun, et nous nous trouvons replongés dans la sub-individualité. Mais en lisant de la bonne littérature, je deviens un millier dhommes et pourtant je demeure moi-même. Comme le ciel nocturne du poème grec, je vois avec une myriade dyeux, mais cest encore moi qui vois. Alors, comme dans la foi, lamour, lacte de morale et lacte de connaissance, je me transcende, et je ne suis jamais plus moi-même quà ce moment-là. » (p. 203-204).
Le forum JRRVF (qui nen a heureusement pas lexclusivité pour autant) participe à cette réunion de perspectives, qui dépasse la simple juxtaposition des opinions égocentriques.
Chacun devient paradoxalement plus que lui-même en sefforçant de parler à la fois personnellement et objectivement de luvre.
Sébastien
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Marie Thérèse,
J'avais promis de faire une réponse plus longue sur mon " obsession pour
Tolkien ".
Tout d'abord je voudrais dire que je me considère comme tout sauf un obsédé.
Dieu merci, j'ai dans la vie bien d'autres centres d'intérêt que Tolkien.
- Tout d'abord, il y a la femme que j'ai épousée il y a maintenant vingt
ans presque exactement et qui reste encore le centre de ma vie, mon bonheur
quotidien, ma raison de vivre. Si Tolkien (ou quoi que ce soit d'autre) me
semblait venir en concurrence avec elle, ses désirs ou son bonheur, je suis
certain que je le sacrifierais immédiatement pour lui plaire
- Ensuite viennent les cinq enfants que nous avons eus ensemble et que
nous nous efforçons d'élever du mieux que nous pouvons. Je suis certain
qu'ils trouvent souvent que nous ne sommes pas très doués, mais au moins
nous essayons. La encore Tolkien est toujours secondaire par rapport à cette
préoccupation.
- J'ai aussi une carrière professionnelle honorable qui me prend pas mal
de temps (je suis directeur financier d'une banque). Lors de mon
recrutement, il y a quelques années, le cabinet de recrutement m'avait fait
passer de nombreux test de personnalité et il en avait conclu que j'étais un
" hyper rationnel ", ce qui avait convaincu mon employeur actuel de
m'embaucher en pensant que je ne jouerai pas des milliards sur un coup de
tête. Il y a donc loin entre un homme de finance travaillant au quotidien
sur des chiffres, des ratios pesant le plus objectivement possible les plus
et les moins des investissements et un doux rêveur vivant dans un monde
imaginaire obsédé par la Terre du Milieu.
- J'ai mon cheval que je tâche de monter 3 fois par semaines. Là aussi il
ne s'agit pas " d'être ailleurs " car l'animal ressent immédiatement si son
cavalier est attentif ou non. Le contact avec le cheval oblige à être très
ancré dans la réalité.
- J'ai construit un bateau de 6 mètres des mes propres mains avec l'aide
de mes fils. Là encore, le travail du bois ne permet pas de tricher.
Lorsqu'on passe une après midi à brocheter un bordé en travaillant le fil du
bois, on ne peut pas être plus dans le concret et loin d'un monde
imaginaire.
Je ne crois pas avoir déjà autant parlé de moi sur ce forum, je ne sais pas
d'ailleurs si cela intéresse grand monde, mais c'était pour illustrer le
fait que l'on peut s'intéresser à Tolkien tout en étant très concret et non
pas obsédé par un monde imaginaire.
Alors pourquoi consacrer du temps à Tolkien ? J'ai du mal à répondre à cette
question. Probablement car les histoires qu'il raconte sont belles et me
touchent. Car elles étaient une prolongation naturelle de mon goût pour les
mythologies. Car elles sont empreinte d'une religiosité si puissante
qu'elles m'inspirent et m'aident à devenir meilleur (ou moins pire).
Tolkien a aussi été l'occasion d'élargir mon champ d'investigation en
découvrant d'autres auteurs comme CS Lewis par exemple ou en relisant des
-uvres que j'avais beaucoup aimé mais délaissé par la suite comme le
Kalevala. Mes recherches sur le christianisme de Tolkien m'ont aussi amené à
relire certains pères de l'Eglise, St Augustin en particulier. Tolkien a
donc indirectement contribué à enrichir ma vie, ma culture et je suis
reconnaissant pour cela.
Je ne doute pas que si je n'avais pas trouvé Tolkien il y a 20 ans tout a
fait par hasard, ma vie aurait été passionnante aussi mais elle aurait été
différente, certainement
Hors ligne
Merci Jean pour ta réponse, elle est efficace mais soulèvent encore un autre question de ma part. Tu dis que ces histoire "sont empreinte d'une religiosité si puissante
qu'elles m'inspirent et m'aident à devenir meilleur (ou moins pire)."
Je n'arrive pas a concevoir qu'une fiction puisse aider a devenir meilleur. J'ai comprie grace a vos réponse l'aspect complémentaire d'une comparaison de ca vie a des personnages tous comme l'interet d'une étude, d'une reverie ou autre; mais je ne comprend pas comment on peu s'inspirer d'une histoire si ... "décalée" dans la vie de tous les jours.
La bravour de Boromir devant les Huruk hai pour sauver deux malheureux hobbits vous enclinerait-elle a sauter devant une voiture si deux petits garcons allait se faire écraser? J'ose esperer que vous sauteriez avant d'avoir fait le rapprochement.
Marie Therese.
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Mmmm... faut que je me méfie, je commence souvent par dire "mmm", si ça continue je vais devenir comme Bouche Dorée dans les Corto Maltese... Mmmm... remarquez, elle est bien, Bouche Dorée :) Je pense que ce qu'a dit Jean rejoint ce qu'on dit Fangorn et Sosryko avant : c'est en s'ouvrant au monde que l'on devient meilleur, et Tolkien est une façon (puissante, pour nous, mais pas forcément pour tout le monde) de s'ouvrir au monde. Comme tout héros que l'on admire et qui nous pousse à nous surpasser.
L'exemple que tu donnes ne cadre pas avec cela, parce qu'il s'agit d'une action immédiate, qui fait jouer instinct et trippes.
Tolkien nous aiderait à devenir meilleur (lui, ou tout autre écrivain/penseur/philosophe !) plutôt sur la durée, en nous faisant murir -- parce que, comme je le disais plus haut, il nous permet de mieux comprendre l'âme humaine, donc aussi la sienne propre. C'est en cela qu'il (entre autres) nous rend meilleur. Et mûrir est un acte de tous les jours, un acte quotidien !
Entre parenthèses : merci Fangorn pour ce très beau message... Je l'enregistre et le garde comme une noisette :)
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ahhh... Bouche Dorée ;-))
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"qu'elles m'inspirent et m'aident à devenir meilleur (ou moins pire)."
Comment ?
Eh bien l'oeuvre de Tolkien comporte tellement d'histoire différentes qu'elle apporte plein de position et de situation différente.
Si on prend par exemple le personnage torturé de Gollum : Que ferions nous à sa place ? Comment réagirions nous face à une telle pulsion d'attraction sur un objet ? Comment réagir face à un personnage comme lui ? Comme Frodo ou plutôt comme Sam ?
Si on prend le personnage de Fëanor : Nous serions nous laissé influencer par Morgoth ? Qu'aurions nous fait face au vol de notre trésor, notre propre création forgée avec notre coeur ?
Dans ces récits Tolkien montre bien qu'il n'y pas qu'une seule manière d'agir en général. Il y a des personnages aux personnalités différentes, aux histoires différentes. Et tout cela nous apporte une réflexion sur nos propres situations.
Quelqu'un qui se montre gentil et attentif peut en fait se révéler être un Morgoth qui chercherait à nous détourner de la bonne route. On cherche toujours à vivre plus longtemps mais est-ce véritablement souhaitable ? Comment réagirions nous face à un peuple différent de nous autant que le sont les Elfes avec les Humains ou encore les Nains ? Tolkien n'apporte pas les réponses mais nous apporte des visions qui nous donne une plus large ouverture d'esprit de part sa diversité.
Moi c'est ça que je vois.
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Marie Thérèse,
Je crois fermement que des fictions peuvent avoir une influence forte sur léducation ou même le comportement des personnes. Il suffit de penser aux fables de La Fontaine qui jusquà une période récente ont servi de base à léducation de tous les écoliers français. Plus loin de nous Platon enseignait grâce à des fictions (le mythe de la caverne, le mythe du sac de peau) ou le Christ lui aussi enseignait les foules au moyen de paraboles qui étaient des fictions.
En ce qui me concerne, Tolkien ma influencé cest vrai, mais pas de la manière que tu citais. Je serais plus proche de la manière quévoque Laegalad. Jévoquerai deux points en particulier.
- accepter le vieillissement et la mort non comme une malédiction mais comme un Don qui nous permettra daccéder à un Etat meilleur que le notre actuellement. Ce thème est central dans luvre de Tolkien et est peut-être sa plus grande originalité.
- Savoir reconnaître les signes de la tentation de la corruption dans des actes apparemment anodins de la vie quotidienne. Comme de chercher à nuire à un collègue qui préalablement vous a fait une « crasse » en se justifiant par un « après tout ce nest que le battre avec ses propres armes » (par exemple).
Encore une fois, je ne dit pas que ces thèmes sont spécifiquement propres à Tolkien ni que je naurais pas pu les trouver ailleurs. Je dis simplement que pour moi Tolkien ma aidé dans ces deux domaines.
Jespère que cette précision explicite un peu ma pensée.
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