Vous n'êtes pas identifié(e).
Andrzej Sapkowski est un écrivain polonais surtout connu pour être le créateur du personnage de Geralt de Riv, aussi appelé Le Sorceleur (Wiedźmin dans la langue de l'auteur et traduit en anglais le plus souvent The Witcher), aux aventures duquel il a consacré plusieurs nouvelles et romans de fantasy depuis la deuxième moitié des années 1980.
En 1992 parait en Pologne le volume L'Épée de la Providence (Miecz Przeznaczenia), un recueil contenant six nouvelles, suivi en 1993 par la parution du volume Le Dernier Vœu (Ostatnie życzenie), autre recueil contenant sept nouvelles dont quatre (Le Sorceleur, Un grain de vérité, Une question de prix et Le Moindre Mal) sont des récits qui ont été publiées initialement dans le magazine polonais Fantastyka à partir de 1986 et qui avaient déjà fait l'objet d'un recueil intitulé Le Sorceleur (Wiedźmin) publié en 1990.
Dans la chronologie des aventures de Geralt de Riv, les histoires contenues dans le volume Le Dernier Vœu (Ostatnie życzenie) sont antérieures à celles du volume L'Épée de la providence (Miecz Przeznaczenia), d'où sans doute le fait que c'est d'abord le volume Le Dernier Vœu qui ait fait l'objet d'une traduction française par Laurence Dyèvre parue en 2003 chez Bragelonne (puis chez Pocket en 2005) : http://www.noosfere.org/icarus/livres/n … re=-318335
Le recueil L'Épée de la Providence a été quant à lui publié dans une traduction en français par Alexandre Dayet chez Bragelonne en 2008 : http://www.noosfere.org/icarus/livres/n … 2146558211
Les deux recueils ont finalement fait l'objet d'un volume unique publiée en 2012, toujours chez Bragelonne, sous le titre Sorceleur : http://www.noosfere.org/icarus/livres/n … 2146582678
Sapkowski a également consacré par la suite plusieurs romans à Geralt de Riv : Le Sang des elfes (Krew elfów, 1994), Le Temps du mépris (Czas pogardy, 1995), Le Baptême du feu (Chrzest ognia, 1996), La Tour de l'hirondelle (Wieża Jaskółki, 1997), La Dame du lac (Pani Jeziora, 1999), tous publiés en français chez Bragelonne entre 2008 et 2011, avant d'être réédités dans la collection de poche de l'éditeur, Milady, entre 2011 et 2012 tout comme les deux recueils de nouvelles précédemment évoqués. Plus récemment, un roman à part vis-à-vis de la série, La Saison des orages (Sezon burz, 2013), qui raconte une aventure du Sorceleur se situant avant les évènements du Sang des elfes, a été publié en français chez Milady en mai dernier.
Sapkowski est un écrivain à succès. Son éditeur attitré en France rappelle régulièrement ce qui suit sur les quatrième de couvertures des livres de l'auteur qu'il publie : "Andrzej Sapkowski est né en Pologne en 1948. Il a remporté un succès spectaculaire avec le cycle consacré au Sorceleur. Best-seller en Pologne, ses ventes y dépassent celles de Stephen King ou Michael Crichton. Traduit en neuf langues, dont l'anglais chez le prestigieux éditeur londonien Gollancz, il a vendu 1,5 millions d'exemplaires dans toute l'Europe. Les aventures de Geralt de Riv ont été adaptées au cinéma, en série télé, en BD, en jeu de rôle et en jeu vidéo sous le titre The Witcher."
À noter que la troisième version du jeu vidéo en question, The Witcher 3: Wild Hunt, est sorti en mai dernier, précédé de critiques apparemment élogieuses et de la mise en ligne d'une cinématique de bonne qualité dédiée à l'univers du jeu inspiré de celui des livres : http://www.elbakin.net/jeux-video/23308 … o-remember
Mais qu'en est-il au juste du contenu et de la qualité des textes de Sapkowski ? J'avoue pour ma part que jusqu'à récemment, les seuls échos que j'en ai eu, à partir de 2012, ont été ceux d'Acta et Fabula (www.actaestfabula.fr), site proposant un regard critique et/ou humoristique sur la fantasy... et malheureusement porté disparu depuis le mois d'avril dernier. Fort heureusement, comme rien ne se perd jamais tout-à-fait sur la Toile, les précieux écrits de ce site en rapport avec le sujet du présent fuseau, pieusement recueillis, refont à présent surface ici même, avec l'accompagnement original d'illustrations commentées spécialement reconstitué pour l'occasion (c'est Jean qui va être content...), sachant qu'il s'agit de versions non censurées d'images de "romance cards" virtuelles tirées du premier jeu vidéo The Witcher.
Fantasme #1 – Sapkowski et le repos du guerrier
That's the Witcher's life, folks.Elle entra discrètement, tout doucement, à pas feutrés, flottant dans la pièce comme un fantôme, un spectre. Le froufrou de sa mante à capuchon sur sa peau nue était le seul bruit qui accompagnait ses gestes. [...] Il ne bougea pas, il n’eut même pas un frémissement. La jeune fille s’approcha de lui, se défit de sa mante et puis lentement, avec hésitation, ploya un genou qu’elle appuya contre le bord du lit. [...] La fille grimpa avec précaution sur le lit, sur lui, et l’enserra de ses cuisses. Prenant appui sur ses bras tendus, elle effleura son visage de ses cheveux qui fleuraient la camomille. Résolue et comme impatiente, elle se pencha, lui caressant la paupière, la joue, la bouche, de la pointe de seins. Il sourit et l’attrapa par les épaules, d’un geste très lent, avec retenue et délicatesse. Elle se redressa, échappant à ses doigts, rayonnante, éclairée par-dessous ; la leur brumeuse de l’aube estompait son éclat. Il remua, mais d’une ferme pression des deux mains, elle lui interdit de changer de position ; avec des mouvements légers mais décidés de ses hanches, elle exigeait une réponse.
Il répondit. Elle ne reculait plus devant ses mains, elle renversa la tête en arrière, secoua ses cheveux. Sa peau était fraîche et étonnamment lisse. [...] Bercé, il sombra dans une mer de camomille dont le calme disparut pour céder la place à la tempête de ses flots mugissants.
La fantasy, c’est pas pour les prudes. Les femmes, chez Sapkowski, sont des gourmandes. Pour info, cette scène est l’incipit du premier livre de la saga du sorceleur, et ça commence donc très fort avec une scène de cul complètement gratuite : la fille visiblement dominatrice choisit la position d’Andromaque, idéale pour l’excitation du clitoris. À bon entendeur…
La Saga du sorceleur d’Andrzej Sapkowski, chez Bragelonne.
Aaah, la stimulation du clitoris... On n'en parle jamais assez !
Cependant, je repense à ce que Jean avait écrit l'année dernière à propos de Game of Thrones :
Je ne suis pas particulièrement bégueule et j’accepte les scènes de sexe quand elles ont un rapport avec l’action.
D'après Fingo, ce ne serait pas le cas ici, mais pour en avoir le cœur net, il va falloir se forger une opinion personnelle en lisant tout le recueil Le Dernier Vœu.
Le texte suivant est consacré aux romans de Sapkowski dont j'ai parlé plus haut, et plus précisément aux quatre premiers d'entre eux.
Andrzej Sapkowski – La saga du sorceleur (tomes 1 à 4)
En vrai, l'univers, c'est ça.Rappelons d’entrée que le principal atout des livres de Sapkowski est son personnage : Geralt de Riv, alias le sorceleur. D’ailleurs c’est écrit dessus, en sous-titre : La saga du sorceleur. Malheureusement Geralt le dur à cuire des recueils de nouvelles qui ont précédé la fameuse saga (récompensée par le Gemmel Award 2009, tout de même – un mauvais signe, sans aucun doute), dont les relations avec les femmes reposaient essentiellement sur des non-dits plutôt que sur de bonnes grosses phrases poisseuses de sentiments. Bref, entre deux massacres de monstres, on imaginait avec ce cycle pouvoir s’asseoir à table avec Geralt, boire une bière sans rien dire et mater les nibards de la serveuse. Loupé. Circulez machos, y a rien à voir.
Il s’avère que Sapkowski a cédé au syndrome roman d’initiation avec un ado en guise de figure centrale. En l’occurrence, une fille particulièrement insupportable nommée Ciri. Et le brave Geralt de servir de papounet paniqué à l’idée qu’on touche à un cheveu de sa gamine, qui surmonte mal ses problèmes de famille dysfonctionnelle. Elle va donc céder progressivement à l’attrait de la violence, de la drogue et du sexe. La jeunesse, c’est le mal. En somme, pendant que la crétine s’éclate, le brave Geralt se fait éclater par tout un tas de méchants qui manquent singulièrement de caractère (quand on a vu un magicien véreux, on les a tous vus). Vous l’aurez compris : selon le bon vieux principe qui veut que plus le héros en chie, plus le triomphe sera orgasmique pour le lecteur, Sapkowski fait souffrir son héros.
Ou ça...Et ça dure. Longtemps. Très longtemps. Au bout de quatre tomes actuellement publiés en français, l’intrigue a réussi à ne pratiquement pas progresser. Un exploit. Comme il faut bien combler le vide, les personnages se multiplient sans aucune utilité narrative, sinon celle de fournir des dialogues répétitifs à souhait. Le sorceleur solitaire n’est plus. D’ailleurs il n’y a plus guère de sorceleur (= tueur de monstre), mais un vague sous-Aragorn familial avec la chevelure d’un Elric (les cheveux blancs, c’est chic).
Par acquis de conscience, signalons toutefois que les femmes ont une place de choix dans la série, si bien que les amateurs de féminisme ne seront pas déçus.
Vous l’aurez compris : Sapkowski est pris en flagrant délit d’application de la méthode « comment écrire un roman de fantasy », avec une joyeuse accumulation de poncifs qui pourront soit déprimer le lecteur avide d’originalité, soit détendre le lecteur avec des valeurs sûres pas trop regardant sur la dépense occasionnée. Il est donc recommandé de s’en tenir aux deux tomes de nouvelles qui ont précédé ce cycle décevant, voire de se contenter du premier, le plus réussi, qui conservait encore une certaine touche personnelle.
En revanche, l’équipe ne peut que vous conseiller les excellents jeux-vidéo tirés de l’univers de Sapkowski, The Witcher 1 et 2 (mention spéciale pour les cartes à jouer du premier opus – les vrais savent).
La saga du sorceleur, tomes 1 à 4, d’Andrzej Sapkowski chez Bragelonne.
Liens utiles :
http://www.actaestfabula.fr/fantasme-1- … errier-178 [voir texte du 3 mars 2012 précédemment cité]
Depuis, j'ai pensé à aller regarder du côté de nooSFere pour trouver une critique de 2003 par Pascal Patoz du premier volume de nouvelles (en bas de la page dédiée) : http://www.noosfere.org/icarus/livres/n … re=-318335
Il semblerait décidément que ce soit ce volume-là, Le Dernier Vœu, qui soit le plus intéressant.
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous lu des histoires du Sorceleur de Sapkowski ? Et si oui, quel est votre avis ?
Amicalement,
Hyarion.
Hors ligne
Inconnu au bataillon.
Je demanderai bien à mon amie polonaise (grosse lectrice) dès qu'elle sera rentrée de vacances si elle le connaît...
En attendant, concernant les clichés, poncifs et autres tics récurrents de la Fantasy actuelle, je vous invite à déguster cette hilarante note du très talentueux dessinateur Boulet.
Hors ligne
Un ami à moi, polonais par son papa est en train de le (re)traduire, pour son amusement personnel.
J'ai donc lu les 5 chapitres qui commencent le recueil de nouvelles "Le dernier voeu".
Si la toute première histoire s'ouvre effectivement sur une (brève) scène où une ondine nue grimpe sur le (lit du) héros, honnêtement, le sujet n'est pas là, et si c'est le seul truc que "Fingo" en a retenu... c'est parce que c'est ça qu'il avait envie de retenir.
Les chapitres qui suivent sont un peu décousus, dans le sens où on doit vraiment suivre pour se dépatouiller avec la chronologie, mais c'est assez agréable à lire, rafraîchissant par pas mal d'aspects. Et on n'y entend pas tant parler de sexe que ça, sans rire.
Jusqu'au chapitre cinq, y a pas d'autre scène affriolante.
Et puis je précise, en réponse à "Caracole" que c'est pas parce qu'une histoire contient plein de femmes qu'elle est "féministe", surtout si les femmes sont des clichés ambulants.
Donc voilà... je ne peux pas vraiment parler des livres, vu que toute ma connaissance se résume à cinq chapitres du premier. Mais j'crois qu'il faut arrêter de se focaliser sur les scènes affriolantes.
Hors ligne
Merci d'être venue donner ton avis ici (aussi), Kendra (en sus d'échanges sur le sujet sur le réseau de Mark Z.). :-)
Concernant la présence d'érotisme dans l'univers de Sapkowski, comme je l'ai écrit aussi chez Mark, je pense comme toi que ce n'est pas a priori quelque-chose de central dans les récits, pour le peu que j'en ai lu (moins que toi à ce jour), et il me semble clair qu'une certaine partie de l'imagerie propre au jeu vidéo a dû avoir, sur certains avis, sa (grosse) part d'influence quant à la perception de l'univers fictif en question. ;-)
Amicalement, :-)
Hyarion.
Hors ligne
Quelques années plus tard...
Je me permets de remonter le présent fuseau, puisque l'œuvre littéraire de Sapkowski a fait l'objet récemment d'une (nouvelle) adaptation en série télévisée, intitulée sans surprise The Witcher et dont la diffusion a commencé le mois dernier (décembre 2019) sur Netflix : http://www.allocine.fr/series/ficheseri … 22146.html
N'ayant pas Netflix dans ma télé, je ne saurais en dire plus pour l'heure, mais on m'a dit tout récemment que cette série était bonne, voire très bonne, alors si vous voulez éventuellement confirmer ici, ne vous gênez pas. ^^'
Amicalement,
Hyarion.
Hors ligne
Post-scriptum (quelques jours plus tard) :
Une autre personne, grande connaisseuse de fantasy, m'a donné à son tour son avis concernant cette nouvelle série télé The Witcher, en me disant que le résultat était finalement... très moyen, et en cela plus ou moins à l'image de l'œuvre littéraire d'origine d'après elle (œuvre littéraire qui, sans surprise, a tendance à bien se vendre en librairie ces temps -ci).
Pour le peu que j'ai lu de Sapkowski, il me semble plus à l'aise dans l'exercice de la nouvelle que dans celui du roman, mais j'avoue que ce n'est pas un auteur qui m'aura beaucoup intéressé jusqu'ici.
Il semblerait que certains aient voulu voir en The Witcher un nouveau Game of Thrones, mais... la plate-forme Netflix a-t-elle les épaules aussi larges que HBO pour produire un résultat à la hauteur du mastodonte GoT ? Il semble qu'il soit permis d'en douter, mais bon, pour ce qui serait de le vérifier, de toute façon, un abonnement à Netflix ne fait pas partie de mes priorités budgétaires...
Je viens de découvrir qu'un bilan a, en tout cas, déjà été dressé de cette première saison de The Witcher la semaine dernière chez Elbakin : http://www.elbakin.net/fantasy/news/The … 1-le-bilan
Hyarion.
Hors ligne
On vient d'engloutir, sur notre Netflix tout neuf (premier mois gratuit), la saison 1 au rythme d'un épisode par soir (il y en a 8 ) : honnêtement, c'est plutôt plaisant — un plaisir coupable, peut-être ?:D Mais quoi, un guerrier au regard ténébreux, des sorcières badasses (j'ai un doute, ou bien était-ce bombasses?), des vilains-pas-beaux qui tuent et pillent à tour de bras... Ce n'est pas infaillible, il y a bien des poncifs, mais ça se regarde bien, je trouve, avec quelques moments joliment réalisés et un final de saison bien fichu. La structure temporelle morcelée du récit est un peu déroutante au début, mais on se prend vite au jeu. En termes de fantasy bas de gamme, on a vu bien pire sur Syfy ou autres chaînes du même acabit, sans commune comparaison.
Netflix a aussi la série Dark Crystal — et le résultat réjouit l'enfant en moi.
D.
Hors ligne
... des sorcières badasses (j'ai un doute, ou bien était-ce bombasses?)...
C'est malin... maintenant, il va falloir que je vienne vérifier à la Male-Selve, tiens ! ;-p
Merci pour cet avis, Didier. ^^
Amicalement,
B.
Hors ligne
Merci pour vos retours.
A noter qu'il y a également un certain buzz sur le jeu vidéo inspiré de l'oeuvre : les ventes (pourtant le jeu a quelques années) et les statistiques d'utilisation du jeu sont montées en flèche ces dernières semaines !
Hors ligne
J'avais oublié de revenir en parler, mais une évocation récente des Soirées à la Male-Selve (anciens chapitres de l'appendice dédié dans HoMe XIII) me rappelle à mes devoirs alors que l'arrivée de Netflix dans un certain salon nous a fait changer un peu d'époque quant aux Soirées en question. ;-)
J'ai donc pu voir, il y a quelque temps, grâce au Dragon et à sa fée, un peu de cette série télé The Witcher, apparemment encore disponible sur Netflix plusieurs mois après la sortie officielle. Finalement, j'ai trouvé cela moins cheap que ce à quoi je m'attendais. Certes, les moyens ne sont pas ceux de Game of Thrones, mais il ne faut pas oublier que la série GoT elle-même n'a pas toujours bénéficié, notamment à ces débuts, des moyens colossaux caractérisant surtout les dernières saisons. Au-delà des poncifs que le Dragon a lui-même évoqué ici précédemment, ce que j'ai pu voir de The Witcher m'a paru être plutôt de bonne tenue, à l'aune des ambitions - assez modestes - affichées.
S'agissant de l'adaptation des récits de Sapkowski, le choix scénaristique d'introduire des éléments inspirés des nouvelles dans une trame plus générale inspirée de la part proprement romanesque de l'œuvre me semble être une bonne idée. En comparant avec les histoires de Conan de Robert E. Howard, c'est un peu comme si l'on adaptait le seul roman de la série de récits howardiens en y adjoignant des éléments issus des nouvelles de ladite série, ce qui pourrait peut-être donner un résultat intéressant... possiblement plus intéressant d'ailleurs que ce semble vouloir proposer Amazon avec sa future série télé tolkienienne, la structure cyclique de l'œuvre d'un Tolkien me paraissant moins se prêter à une structure en série que l'œuvre d'un Howard... ou que celle d'un Sapkowski. Dans le cas de ce dernier, en tout cas, cela semble plutôt fonctionner.
Être un peu prévenu du caractère segmenté de la structure narrative de The Witcher aide à ne pas être trop perdu dès les premières alternances chronologiques de séquences dans le premier épisode. Accessoirement, j'ai retrouvé dans cette série le procédé de diffusion en 48 images par seconde (HFR) dont il avait été notamment question avec la deuxième trilogie tolkienienne de Peter Jackson : dans le cadre d'une série télé, on se pose moins de questions que dans le cadre d'une projection ciné sur grand écran, mais le procédé apporte en tout cas une certaine impression de réalisme. Les effets spéciaux, quant à eux, ne sont pas exceptionnels, mais tout de même corrects compte tenu des modestes ambitions affichées déjà évoquées.
Bref, comme l'a déjà dit le Dragon, on peut effectivement trouver bien pire que cette série à la télé en matière de fantasy de seconde zone, et The Witcher peut sans doute être, en tout cas, une série assez stimulante pour inciter à donner envie, au moins pour la partie la plus liseuse et/ou curieuse du public, de venir (ou revenir) à la littérature avec les récits originaux de Sapkowski.
Amicalement,
B.
[EDIT: corrections de fautes]
Hors ligne
Accessoirement, j'ai retrouvé dans cette série le procédé de diffusion en 48 images par seconde (HFR) dont il avait été notamment question avec la deuxième trilogie tolkienienne de Peter Jackson : dans le cadre d'une série télé, on se pose moins de questions que dans le cadre d'une projection ciné sur grand écran, mais le procédé apporte en tout cas une certaine impression de réalisme.
Ce n'est guère le sujet, mais je serais curieux de connaître ton avis plus en détail à propos de ce procédé. Je n'ai guère vu que les films du Hobbit en HFR, et j'avoue ne pas voir trop remarqué de différences par rapport aux films classiques. Peut-être une question de luminosité plus réaliste, mais c'est tout.
E.
Hors ligne
Il apparait que j'ai parlé un peu vite précédemment en indiquant que j'avais retrouvé dans The Witcher le procédé de diffusion en 48 images par seconde (HFR) de la trilogie du Hobbit de PJ. En fait, plus exactement, il m'a semblé retrouver ce procédé, par rapport à ce que j'ai vu à l'écran à la Male-Selve. Après vérification, la série The Witcher n'est présentée nulle part comme étant conçue avec le même procédé que la deuxième trilogie jacksonienne, mais par contre, elle est présentée comme une série proposée en Ultra HD (ou 4K) qui est une définition d'image apparemment chère à Netflix. Or, d'après ce que j'ai compris, l'Ultra HD est censée s'accompagner d'un certain nombre d'innovations dont feraient notamment partie le HDR (High Dynamic Range), grande gamme dynamique permettant de doter l'image de nombreux niveaux d'intensité lumineuse, et le HFR (High Frame Rate), cadence élevée augmentant le nombre des images par seconde avec des vitesses variables (le choix de 48 images étant en fait une possibilité parmi d'autres). Je n'ai pas trouvé grand-chose sur le Web en matière d'explications simples et claires sur tout cela, mais disons que dans tous les cas, l'objectif est toujours le même, à la télévision comme au cinéma : offrir des possibilités d'immersion toujours plus importante au spectateur, avec une recherche la plus poussée possible du réalisme.
Dans le cas de The Witcher, j'ai donc en fait retrouvé une impression plus ou moins identique à celle que j'avais eu avec le Hobbit de PJ : soit une impression de réalité beaucoup plus détaillée et fluide dans la perception des images et des mouvements. C'est quelque-chose d'assez difficile à définir et à expliquer avec des mots... Disons qu'en gros, avec l'accent mis sur une précision accrue des images qui tend à modifier l'attention que l'on y porte en tant que spectateur, c'est différent de ce que proposent les films classiques, contenant 24 images par seconde, et certaines séries télévisées tournées historiquement de façon plus ou moins semblables (essentiellement avant le triomphe du numérique). Avec le HFR, et plus largement avec l'Ultra HD, l'image apparait particulièrement nette, détaillée, mise en valeur par une combinaison complexe mais réaliste de différents niveaux de lumière, tandis que les mouvements des personnages et de la caméra ont tendance à apparaître plus fluides, plus « naturels », et éventuellement presque trop rapides par rapport à ce à quoi nous avons généralement été habitués à voir avec les productions classiques (au cinéma plus qu'à la télé). Si l'œil du spectateur s'y habitue et y adhère, l'immersion peut s'en trouver facilitée à divers degrés, mais l'impression que tout cela peut aussi éventuellement générer, c'est celle d'une sorte d'« effet caméscope » ou, dit autrement, d'une impression d'avoir affaire à des images comme si elles avaient été tournées « sur un coin de table » avec une de ces caméras HD que certains peuvent utiliser pour leur amusement personnel, ou pour tourner en numérique certaines séries télé ou téléfilms d'aujourd'hui... soit quelque-chose de finalement trop prosaïquement réaliste, en somme, et de « trop pressé » même si paradoxalement la vitesse des mouvements à l'écran semble très proche de ce que nos yeux peuvent percevoir dans notre quotidien. Mais encore une fois, c'est difficile d'expliquer cela seulement avec des mots...
Je dirais que ce qui est là en jeu, c'est une sorte de miroir (encore symbolisé par l'écran, grand ou petit) à travers lequel l'œil humain peut être plus ou moins habitué à regarder la fiction sous forme d'images en mouvement, sachant qu'aucune caméra n'a réussi jusqu'ici à égaler la complexité des perceptions que nous avons avec nos yeux : jusqu'à quel point sommes-nous prêts à supporter que le miroir se brise, sous couvert d'immersion ? Chaque ressenti peut avoir, à cette aune, ses spécificités... sachant que l'immersion et ses enjeux me paraissent pour l'heure rester davantage limitées par la taille d'un écran de télé (fut-elle importante) que par celle d'un écran de cinéma.
Dans le premier épisode de la série The Witcher, on peut voir le héros Geralt de Riv rendre visite à Stregobor, un mage superstitieux et misogyne (il croit à une stupide prophétie du Soleil Noir prédisant un retour de Lilit pour exterminer la race humaine) qui vit caché à Blaviken, dans une tour où il s'est créé un intérieur basé sur une illusion magique, illusion faisant évoluer ledit mage et son visiteur (et le spectateur) dans un jardin luxuriant où des jeunes femmes nues cueillent des fruits. Geralt n'est évidemment pas dupe de toute cette mise en scène accompagnant le discours du mage, et toute la séquence se déroule dans une ambiance assez ironique où le réalisme des personnages et de leurs échanges contraste avec l'illusion qui les entoure, pourtant aussi réaliste en apparence que Geralt et Stregobor mais qui n'est en fait qu'une sorte de « fond d'écran » magique. In fine, avec The Witcher, Netflix propose une fantasy télévisée dont la magie devient « concrète » de façon très poussée, mais dont la proposition d'immersion, à travers une scène comme celle que j'ai essayé de décrire, se révèle ambivalente, que le point de vue soit interne ou externe, et peut donc même donner un peu à réfléchir en marge du divertissement...
Mais arrêtons-là ces divagations de nuits courtes... en espérant cependant qu'elles auront eu quelque part d'utilité... ^^'
B.
Hors ligne
Revenons-en un peu aux livres... Quelques vacances : l'occasion de terminer ce soir la lecture de cette saga.
Elle commence par deux recueils de nouvelles plutôt plaisantes, jouant habilement avec les codes du genres et les contes traditionnels, sans trop de prétention, avec de l'humour et une belle plume — On pourra toujours objecter, quant à ce dernier point, que c'est une traduction et que cela ne dit pas forcément tout du style de l'auteur, mais je sais reconnaitre une trame narrative et une construction astucieuse... Et c'est bigrement bien fichu ! Peut-être que certains trouveraient que c'est une facilité de revisiter Blanche-Neige et Cie... Mais c''est fait non sans talent, d'une manière plutôt originale, et bien posée, avec respect.
Puis démarre la saga elle même, sur 5 volumes qu'une critique d'un "Caracole" citée plus haut par Hyarion disait "décevante" et bourrée de "poncifs"... Alors chacun ses goûts, sans doute... Parce que si le tout début est peut-être assez conventionnel dans la littérature de ce genre (ce qui n'est pas une critique, mais simplement le constat qu'il faut un peu de temps pour bien poser un univers), le récit part dans des directions assez inattendues, dans une forme de narration sans cesse renouvelée... Oui, cela progresse lentement — quoique toujours en crescendo. Oui, il y a pléthores de personnages secondaires — mais bien brossés, et à mon sens apportant tous quelque chose à la vue d'ensemble. La tension dramatique croit, sans que l'humour disparaisse pour autant, et la narration devient en même temps une sorte de déconstruction qui explose complètement son cadre, tant spatial que temporel. Au risque de me répéter, je parlais plus haut de trame narrative astucieuse : là cela devient une structure de haut vol, bourrée de références, de clins d’œils, d'emprunts malins, d'entrelacements osés, d'allers et retours puissants, de grands moments épiques, de discussions philosophiques ou de poésie pure. A l'apogée, tout le bestiaire du conte y est convoqué, elfes parfaitement non-humains, batailles et conflits, licornes, matière arthurienne, paysages féériques, ouroboros, et même hobbits (si, si !).
Les grands auteurs de fantasy se comptent sur les doigts d'une main. A mon sens, Sapkowski y a pleinement sa place. Sauf si un sorceleur ou une sorceleuse en ont tranché les doigts ;-)
EDIT: Si Netflix veut vraiment adapter ça, ils ont du cran. A côté, GoT, c'est de la gnognotte facile
Hors ligne
Merci Hisweloke de partager avec nous ce retour de lecture de l'intégralité du cycle ; ça donne fichtrement envie de découvrir l’œuvre écrite (si seulement j'avais le temps de terminer ma pile de livres à lire ;-)) !
Hors ligne
Merci pour vos retours éclairés. Assurément donc, un titre à ajouter dans la liste comme le disait Sosryko. Une série, peut-être, à voir également.
Bonne journée !
Hors ligne
Quant aux jeux vidéos, comment ne pas tomber sous le charme d'une balade à cheval sous les étoiles dans les campagnes de Beauclair...!
Hors ligne
Dans un autre fuseau,
Sur la forme, je pense qu'à la différence des récits de Conan de Howard ou du Sorceleur de Sapkowski, l'œuvre de Tolkien, de part sa narration (cyclique) n'est pas vraiment compatible avec une structure en série.
En fait, la saison 2 du Witcher de Netflix se rend coupable d'un certain nombres d'errements que l'on reprochait au SdA de PJ. Autant le saison 1 montrait une certaine ambition (avec son traitement des allers et retours dans le temps entre les épisodes, et l'alternance entre l'adaptation des nouvelles courtes et la trame du roman) avec une certaine fidélité (pas à toute épreuve, mais disons, acceptable). autant la saison 2 est plus que déroutante : compression de l'espace et du temps (et impossibilité géographique des voyages alors évoqués), simplification tellement extrême de la géopolitique et des enjeux personnels que cela en devient risible, sans compter les nombreuses contradictions avec les romans et les raccourcis dommageables (soit très prévisibles, soit incompréhensibles).
La révélation, au "final" de cette saison, d'un cliffhanger qui met, à l'écrit, plusieurs volumes à apparaître, dans un contexte tout autre que celui présenté ici, est assez déconcertante aussi, à se demander à quel moment l'histoire des livres fait encore sens... Sans le révéler, c'est un peu comme si on nous montrait déjà, au début de l'Empire Contre Attaque, que Darth Vader était le père de Luke, à sa recherche... En terme de logique narration, beh...
Une série, plus qu'un film, entend-on parfois, peut se donner le temps de développer ses thèmes et ses personnages, ses arcs secondaires et ses enjeux. Je n'ai pas le sentiment que c'est ce qu'ils ont fait ici. Il n'y a pas que du mauvais, certaines scènes ne sont pas déplaisantes, mais la trame générale est très maladroite et n'a plus grand chose à voir, il me semble, avec les matériaux d'origine. Bref, je demande à voir encore plus quelle suite peut-être donnée à cela après tous ces changements.
EDIT: Une vidéo (avec spoilers) qui décrit assez bien les problèmes de cohérence et les faiblesses de construction narrative... (Oui, encore un vidéo... Mais je n'ai pas encore trouvé d'article fouillé et l'illustration en cartes ailleurs).
Hors ligne
Ça me fait penser qu'à l'occasion, il faudra que je me procure les livres : ta critique de 2020 laisse penser que cela vaut bien la peine de s'y intéresser.
E.
Hors ligne
Je viens de faire l'acquisition des livres, l'intégrale en 3 volumes (ainsi que La roue du Temps de Jordan) pour la médiathèque départementale que je dirige.
Plus rien ne s'oppose à ce que je découvre ce cycle
Quant à la série, ma fille l'a regardée plusieurs fois de suite sur Netflix et m'enjoins régulièrement de m'y mettre.
Et si je me mettais aux deux concomitamment ?
I.
Hors ligne
Moi aussi, j'ai récemment craqué, après visionnage des deux saisons et pour la même raison que toi, me souvenant de la critique de Didier ;-) Premier tome en cours, avec un plaisir de lecture qui me rappelle celui des nouvelles d'Howard que je découvrais il y a plus de tente ans (ouch!).
S.
Hors ligne
ainsi que La roue du Temps de Jordan
Dans le fuseau voisin, Silmo citait à l'instant Boileau, et je dois dire que le vers « Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire » résume à merveille ce que je pense de Jordan.
La Roue du Temps est pour moi un des plus ennuyeux cycles de fantasy, à égalité avec la trilogie de Shannara, de Terry Brooks, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire. Cela tient sans doute au fait que ces deux cycles font partie des œuvres où l'influence du SdA se perçoit à chaque page, sans recul critique, avec un style littéraire à des années-lumière en deçà de celui de Tolkien. Pour une trilogie de fantasy fortement influencée par Tolkien, mais avec du talent dedans, mieux vaut selon moi se tourner vers la Tapisserie de Fionavar, de Guy Gavriel Kay (qui assista Christopher Tolkien dans son travail de préparation du Silmarillion, s'il est besoin de le rappeler).
E.
Hors ligne
Oui, je suis assez d'accord avec toi en ce qui concerne Jordan, pour le peu que j'en ai lu.
Mais vois-tu, des adhérents du réseau des bibliothèques de mon coin ne sont pas de notre avis. Cédant aux suggestions d'achat des uns et des autres, j'ai donc procédé à cette petite acquisition pour compléter (je n'ai pas dit enrichir) la collection fantasy, bien maigre avant mon arrivée
I.
Hors ligne
Bien d'accord avec vous deux sauf peut-être sur l'aspect de la constitution d'une collection de bibliothèque. Certes je bosse plus côté musées où l'on élimine à l'entrée, rarement en sortie tandis que, juridiquement les bibliothèques ont le droit de faire du "désherbage" (vocable officiel). Mais avec prudence car qui peut dire que tel ouvrage est mauvais aujourd'hui et sera peut-être bon demain ? L'aune de notre goût n'est pas toujours celle de l'histoire. J'aime toujours prendre l'exemple de Cézanne sans considération durant des décennies et dont le tout premier tableau dans les collections nationales n'entra que par donation (même pas par achat) après 1945. On passait alors à côté d'un artiste majeur. Je ne dis pas que c'est le cas pour Jordan que je n'ai pas lu mais sa modeste entrée en bibliothèque permettra au moins aux lecteurs de se faire une opinion avant désherbage si c'est vraiment nul.
Hors ligne
Farpaitement !
La bibliothèque publique doit répondre aux besoins de tous les groupes d’âge. Elle doit recourir, pour les collections qu’elle constitue et les services qu’elle assure, à tous les types de médias appropriés (...). Il est essentiel qu’elle (...) soit adaptée aux besoins et au contexte locaux. Elle doit être à la fois reflet des tendances du moment,et de l’évolution de la société, et mémoire de l’entreprise et de l’imagination humaines.
Manifeste de l'UNESCO sur les bibliothèques publiques, 1994
I
Hors ligne
On passe de Boileau à La Fontaine en faisant un tour vers l'UNESCO... "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage". Il existe un vieil ouvrage dont je n'apprécie pas l’auteur (Germain Bazin) et que s'appelle "le Temps des musées" qui montre tout le TEMPS nécessaire à l'entrée dans les collections publiques, dizaines ou centaines d'années. Il en va de même pour les bibliothèques. C'est hors sujet ici (n'en déplaise) mais juste par curiosité, existe-il des commissions scientifiques préalables aux acquisitions des bibliothèques comme cela existe pour les musées dans chaque région?
Hors ligne
existe-il des commissions scientifiques ?
Non, le système est plus simple, car en bibliothèque départementale, les collections ont en théorie vocation à se renouveler et à être constituées de nouveautés (on a des vieux trucs, mais pas de quoi prétendre à être une bibliothèque patrimoniale ).
Dans mon équipe, chaque responsable de collection est spécialiste dans son domaine (littérature adulte/jeunesse, documentation adulte/jeunesse, BD, multimédias, vidéothèque, discothèque...). Il sélectionne les documents de sa spécialité, valorise les collections auprès des bibliothèques du réseau, et procède au désherbage du fonds dont il est responsable.
Malheureusement, n'y a plus vraiment de politique documentaire, la dernière conservatrice à peu près rodée sur le sujet ayant pris sa retraite l'an dernier, sans être remplacée. Quant à moi, depuis ces deux dernières années, je me suis surtout battu pour que le service ne ferme pas sous le prétexte du ralentissement de l'activité pour cause de pandémie
Mince, v'là que je parle du boulot sur mon temps de JRRVF
I.
Hors ligne
ISENGAR a écrit :ainsi que La roue du Temps de Jordan
Dans le fuseau voisin, Silmo citait à l'instant Boileau, et je dois dire que le vers « Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire » résume à merveille ce que je pense de Jordan.
La Roue du Temps est pour moi un des plus ennuyeux cycles de fantasy, à égalité avec la trilogie de Shannara, de Terry Brooks, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire. Cela tient sans doute au fait que ces deux cycles font partie des œuvres où l'influence du SdA se perçoit à chaque page, sans recul critique, avec un style littéraire à des années-lumière en deçà de celui de Tolkien. Pour une trilogie de fantasy fortement influencée par Tolkien, mais avec du talent dedans, mieux vaut selon moi se tourner vers la Tapisserie de Fionavar, de Guy Gavriel Kay (qui assista Christopher Tolkien dans son travail de préparation du Silmarillion, s'il est besoin de le rappeler).
E.
J'ai (re)commencé La Roue du Temps il n'y pas très longtemps (vers l'automne dernier - j'en suis au tout début du vol. 5) et hormis que l'action progresse assez lentement (sinon peu, et peut-être un peu répétitivement) et que le personnage "principal" (si tant est qu'il y en ait un, enfin bref, Rand) n'est pas le plus intéressant, je ne l'ai pas trouvé trop ennuyeux (à ce stade...). J'ai toujours eu un peu de mal avec les longues séries de ce type : 14 volumes en v.o., tous pas encore traduits... Lorsque je m'y étais frotté des années auparavant, le cycle m'était tombé des mains - je n'avais vraiment pas accroché - et même si ma lecture actuelle passe mieux, je ne sais pas si j'aurais la patience d'aller au bout ^^
Un point commun avec le Sorceleur de Sapkowski... C'est que depuis peu ce cycle aussi a droit lui aussi à son adaptation en série, avec une saison en 2021 sur (Amazon) Prime Video.
Aucune idée de ce que cela vaut, je ne l'ai pas vue, n'étant pas abonné à ce service, mais j'ai entendu dire que le focus était moins sur Rand que sur le personnage de Moiraine ; et que c'était "plutôt pas mal". Ce n'est qu'un oui-dire d'une seule personne, mais l'autre point de comparaison est la réception telle que décrite sur Wikipédia pour chacune de ces deux séries plutôt louées dans l'ensemble : Cette saison 1 de La Roue du Temps sur Prime Video récolte quand même quelques mauvaises critiques, tandis qu'au sujet du Witcher sur Netflix, les avis sont assez unanimement positifs sur la saison 2... Vu ce que j'ai dit plus haut de cette dernière, cela m'étonne un peu. Sans forcément supposer que ces critiques connaissent les romans ou s'intéressent à la fidélité d'une adaptation, il y a tout de même comme je le disais tout un tas de petites choses dérangeantes en termes de cohérence narrative, voire de "suspension de l'incrédulité" ^^
Avec Jordan, bientôt Tolkien, Amazon Prime Video semble décidé à donner dans la fantasy...
Dans les romans de fantasy fortement inspirés de Tolkien, je m'étais essayé (il y a une vingtaine d'années) à L'Arcane des épées de Tad William. Là, le calque est très fort (des cartes, des langues, des appendices, des elfes - bon ils ne s'appellent pas ainsi, mais c'est très transparent, etc. Il y a 3 romans en v.o. pour un découpage en 8 en français, mais je n'ai pas été aussi loin dans ma lecture. Si j'avais assez aimé l'ambiance de certaines scènes (dans mon souvenir : une description d'une ville elfique en ruine, une rencontre marquante avec un dragon...), je m'y étais ensuite ennuyé fermement. EDIT: Il en avait été question dans un fuseau dédié. J'en avais brièvement causé là (avec un assez bon avis ? Comme quoi) et d'autres en avaient parlé là (avec un TB sévère !) et peut-être ailleurs encore... re-EDIT: Quant à Jordan, il avait eu son bref fuseau ici, mais je n'ai pas regardé si on en avait déjà parlé ailleurs. Ah si, au moins là.
D.
Hors ligne
J'ai lu l'Arcane des épées en v.o. il y a longtemps. C'était mieux que les deux cycles précités, notamment le tome 1, que j'avais plutôt apprécié. Le tome 2 avait quand même des longueurs et certaines intrigues donnaient plutôt l'impression de fournir un prétexte aux héros pour se promener... Par contre, j'avais trouvé la conclusion assez originale. Cela dit, Tad Williams a fait mieux depuis, je trouve. J'ai bien aimé la Guerre des fleurs (en v.o., encore), qu'on pourrait qualifier de steam-fantasy. Par ailleurs, j'avais attaqué la série des Royaumes des Marches (toujours en v.o.) quand je vivais encore aux Etats-Unis, mais je n'ai pas repris depuis, bien que j'ai là aussi trouvé la description du peuple féerique intéressante en ce qu'elle retournait aux sources folkloriques, par-delà les apports tolkieniens. C'est sans doute ce que je préfère chez Williams : son réemploi de personnages de contes de fées traditionnels, comme le Prêtre Jean ou Obéron.
E.
Hors ligne