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Salut à tous.
Je relis le Silmarillon, en VO, et j'ai été marqué par un passage que j'avais relevé, mais sans plus, lors de mes lectures précédentes: c'est la discussion entre Thingol et Beren quand il revient de sa quête:
But Beren knelt before him, and said: 'I return according to my word. I am come now to claim my own.'
And Thingol answered: 'What of your quest, and of your vow?'
But Beren said: 'It is fulfilled. Even now a Silmaril is in my hand.'
Ce passage est terrible: Beren plaisante alors qu'il vient de se faire boulotter la main qui tenait un Silmaril par Carcharoth.
Comme c'est un passage que je redécouvre, je me demande s'il y en a d'autres de cette veine que j'ai loupé, si Tolkien a usé de l'humour noir ailleurs que dans ces quelques lignes.
D'avance merci.
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Je ne suis pas certain que Tolkien raffole de l’humour noir, ni que Beren tende son moignon l’air pince-sans-rire... ;-))
J’ai plus l’impression que les rares endroits du Légendaire où de mauvais esprits pourraient déceler une trace d’humour noir se situent précisément du côté des serviteurs de Morgoth ou de Sauron.
Je ne suis pas sûr, par exemple, que l’orque Gorbag s’en tienne au premier degré lorsqu’il évoque le sort réservé à Frodon. Shagrat vient de lui dire que « le prisonnier devra être entièrement dépouillé », et Gorbag ne trouve rien de mieux à répondre que ceci :
« Dépouillé, hé ? Quoi, les dents, les ongles, les cheveux et tout ? » (SdA, IV, 10 ; éd. du Centenaire, p. 792).
D’ailleurs, ils ont l’air de bien se marrer, les deux, car Shagrat enchaîne rapidement avec la bonne blague du vieil Ufthak :
« Quand elle [i. e. Arachnée / Shelob] chasse, elle leur donne simplement un petit coup dans le cou, et ils deviennent aussi flasques que du poisson dont on a retiré les arêtes ; et après, elle en fait ce qu’elle veut. Tu te rappelles le vieux Ufthak ? On l’avait perdu pendant plusieurs jours. Et puis on l’a trouvé dans un coin ; perdu qu’il était, mais tout éveillé et furibond. On avait bien ri ! Peut-être l’avait-elle oublié, mais on n’y a pas touché — ça ne vaut rien d’intervenir dans les affaires d’Arachnée » (ibid., p. 793).
Ils ne se calmeront pas, et continueront à se poiler sur le sort de Frodon...
Cet humour d’Orque est noir, peut-être parce que c’est ce qui leur reste, privés de toute joie...
Sébastien
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Il y a des passages très intéressant sur le rire des orques (entre autre sujets) dans l'article de Tom Shippey "Ombre, spectres de l'anneau et Être des Galgals : les représentations du mal chez Tolkien"
traduit dans le dernier recueil Tolkien : 30 ans après.
Tom se demande si ce sens de l'humour des orques (parmis d'autres caractéristiques) n'est pas une trace de leur humanité.
Sinon, je suis d'accord avec Fangorn, je ne vois pas d'humour noir dans la réponse de Beren. Le passage est certes noir, mais il n'y a rien pour rire.
Son serment était de tenir en sa main le Silmaril volé par Morgoth, et l'enjeu était la main de Luthien. Il montre par là qu'il a tenu sa part du marché, tournant son semi-échec en victoire.
J'y vois du défi envers Thingol, mais pas de l'humour.
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Bonjour à tous :-)
Hum, sans être vraiment "humoristique", la réponse de Beren est quand un petit peu ironique, non ?
Bien sûr, cela "claque" comme un défi à la face de l'elfe, orgueil pour orgueil : malgré ce qu'en pense Thingol, les hommes peuvent tenir leurs promesses.
Je pense qu'ici, l'ironie de Beren sert à souligner la vanité et la condescendance du roi à l'égard des hommes, et bien qu'il ne s'agisse pas d'humour à proprement parler (et je suis tout à fait d'accord sur ce point là), j'y vois quand même une piquante réplique.
M'enfin, bon, c'est l'impression que m'a laissé ce passage.
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