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L'introduction de Merlin par Vinch' dans les discussions m'amène - par la bande - à me poser une question au sujet de Tolkien - ou plutôt de l'opinion ( si elle est connue ) de Tolkien sur ces personnage historico-légendaires.
Si je ne me trompe pas, il fait d'Hengest et Horsa les fils d'Aelfwine d'Angleterre. Or, dans l'histoire et la légende, Hengest et Horsa ont été les alliés de Vortigern, qui est en général considéré comme un tyran et un usurpateur.
Existe-t-il des textes de Tolkien concernant ce personnage, sur les relations bretons/saxons de l'époque et sur les relations histoire/légende les concernant, et sur ses propres sentiments à leur égard ?
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C'est là où je me rends compte qu'il y a des domaines où je suis profondément inculte.;)
S-N
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Lambertine: Or, dans l'histoire et la légende, Hengest et Horsa ont été les alliés de Vortigern, qui est en général considéré comme un tyran et un usurpateur.
J'ai fait un petit tour sur internet pour ramener ça: marikavel.net. Juste pour fixer quelques idées, je me suis permis de faire un copier coller. Ayant cité et pointé la source de ce texte, je ne pense pas enfreindre les règles de la propriété intellectuelle.
Une quinzaine d'années après la bataille de l'Alléluia, Vortigern se trouve une nouvelle fois confronté à une coalition de Pictes et de Scots sur les frontières du nord. Pour essayer d'endiguer ce nouvel assaut des Bretons barbares, les Britto-romains font appel au patrice Aetius, à qui Rome a confié la responsabilité de la défense de l'Occident. Mais celui-ci est déjà bien trop occupé à essayer de contenir les Huns d'Attila qu'il lui est impossible d'intervenir en même temps dans l'Ile. Du reste, il ne renvoie même pas dans l'Ile les Britto-romains installés en Gaule armoricaine, et qui combattent à ses côtés sous le nom de Letavii. Vortigern se tourne alors vers de nouveaux alliés, les jutes, installés au nord de la Germanie, dans la presqu'île danoise. Ceux-ci, répondant à l'appel, arrivent en Bretagne en 449/450, près de Rutupiae / Richborough, sous le commandement des deux frères Hengist et Horsa. Cette alliance porte ses fruits à merveille, et ensemble Britto-romains et Jutes parviennent à refouler à nouveau les Pictes et les Scots hors de la Bretagne romaine. Cette alliance victorieuse est ensuite concrétisée par le mariage de Vortigern avec la fille du chef Hengist. En plus, à titre de paiement pour leurs bons et loyaux services, les Jutes reçoivent du chef breton l'autorisation de s'installer dans l'île de Thanet, située à l'extrémité sud-est de la Bretagne, et de l'exploiter à leur libre convenance. Une personne cependant ne trouve pas cette alliance à son goût, c'est l'évêque Germain d'Auxerre, et il ne manque pas d'en faire le reproche à Vortigern. En effet, outre le fait que Vortigern a pour son mariage répudié son ancienne épouse, une britto-romaine chrétienne, ces Barbares sont aussi païens, et ils finissent par prendre avec le temps l'habitude de faire venir à Thanet en nombre de plus en plus croissant leurs familles et alliés restés en germanie. Germain, évêque chrétien et romain, ne peut accepter de voir ainsi remettre en cause sa victoire de 429 sur le paganisme. Gagnés par l'inquiétude, les chefs britto-romains dont alors savoir à Hengist et Horsa qu'ils ne peuvent accepter un tel afflux de population, prétextant qu'il leur est devenu impossible d'assurer des vivres et des habillements pour tous, et insistent pour que les nouveaux arrivants repartent de Bretagne au plus tôt. Mais Vortigern se voit alors pris au piège d'un dilemme personnel, car cette affaire de caractère national se double pour lui d'une querelle familiale, étant comme on l'a vu le propre gendre du chef jute. Les chefs britto-romains restant fermes sur leurs positions malgré la position équivoque de Vortigern, les chefs jutes Hengist et Horsa renversent alors leur alliance, et font collusion avec les Saxons, les Pictes, et les Scots. En 455, ils sortent de l'île de Thanet et mettent tout l'est du Kent à feu et à sang, faisant fuir la population terrorisée à l'ouest. La rencontre inévitable entre l'armée britto-romaine, commandée par Vortigern, et celle des Jutes d'Hengist et Horsa a lieu enfin à Rhyd yr Afael / Aylesford, sur la rivière Medway. L'engagement est d'une extrême férocité, à tel point que deux des principaux chefs y trouvent eux-mêmes la mort, à savoir Catigern, deuxième fils de Vortigern, du côté britto-romain, et Horsa lui même du côté jute. En fin de compte, les Germaniques sont arrêtés dans leur élan dévastateur, et Hengist, reconnaissant son échec, fait des proposition s de paix à son gendre et néanmoins ennemi Vortigern. En vérité, il s'agit d'un piège, car les hommes d' Hengist ont dissimulé leurs armes sous leurs vêtements. Vortigern est rapidement capturé, alors que trois cent de ses compagnons sont massacré sans pitié. Contraint de se soumettre aux exigences de son beau-père ennemi, Vortigern va alors commettre l'erreur la plus tragique de toute l'Histoire de Bretagne, en reconnaissant officiellement l'autorité de Hengist et de ses Jutes sur toute la partie est du Kent, jusqu'à la rivière Medway. Ceci fait que du même coup, Hengist prend possession de la capitale tribale des Cantiaci, Durovernum / Cair Caint / Canterbury, qui a été l'une des plus belles et des plus florissantes ville de la Bretagne romaine, et qui plus st est fortifiée, de même qu'il prend possession de la forteresse de Rutupia / Richborough, ancien quartier général de la Legio II Augusta, et point stratégique de toute première importance, ainsi que du fort côtier de Regulbium / Reculver, sur l'embouchure de la Tamise, et enfin de Douvres, porte maritime et commerciale naturelle de l'Île avec le continent. En quelque sorte, Hengist vient de s'emparer des clefs stratégiques, militaires et économiques, de la Bretagne ! Hengist est tellement sûr d'avoir remporté une grande victoire qu'il n'hésite pas à prendre immédiatement, et en toute tranquillité, le titre de Premier roi Jute du Kent, établissant sa capitale de son royaume à Cair Caint, dont le nom évoluera désormais sous la forme germanique Cantwaraburg. Quand ils se sont enfin remis de leur surprise et qu'ils ont pris conscience du danger qui les menace, les Britto-romains reconstituent leurs forces et, sous les ordres du prince Vortimer, fils de Vortigern, livrent une série de batailles contre les Jutes et leurs alliées. Malheureusement, ce réveil de la conscience nationale est bien trop tardif, et les Britto-romains vont au-devant d'une terrible défaite lorsque, en 456 ou 457 selon nos sources, soit deux ans environ après la défaite d'Aylesford, ils rencontrent à nouveau les jutes, assistés désormais par les saxons, et commandés par Hengist et son fils le prince Aesc, sur les bords de la rivière Cray. C'est une véritable hécatombe et un désastre complet ! La Chronique anglo-saxonne parle de quatre mille britto-romains tués dans la bataille. Ce qui reste de l'armée bretonne se replie en toute hâte sur Cair Lunden / Londres, capitale civile de la Bretagne romaine, pour se mettre à l'abri derrière les murs de la Ville. Mais peu de temps après, Vortimer lui-même décède, apparemment empoisonné par un complot mené sa belle-mère; la fille du roi ennemi Hengist. Hengist et Aesc sont maintenant totalement les maîtres du jeu dans le Kent, et Vortimer, le Dux de Bretagne, se voit à nouveau contraint de subir l'humiliation d'une paix imposée. Ces deux grandes défaites lui ont fait perdre successivement ses deux fils aînés, Katigern, puis Vortimer. Il ne lui reste donc plus que Pasgen et Faustus, mais ce dernier s'est retiré en religion. Cette situation ne peut plus durer, et les esprits des nationalistes britto-romains commencent à être exaspérés et à perdre confiance en ce Vortigern, incapable de sauvegarder l'intégrité du territoire national, et qui plus est, est marié à la propre fille du roi ennemi. C'est un comble ! Aussi, pour essayer de faire face au parti de Vortigern, favorable par lâcheté ou par impuissance à cette alliance contre nature, on voit se constituer un parti d'opposition patriotique, nationaliste et britto-romain, dirigé par Ambrosius Aurelianus / Ambroise Aurèle. C'est le parti des Compatriotes, connu sous le nom de Cymri. Opposé une première fois politiquement à Vortigern et rival malheureux de celui-ci lors de l'élection du Dux élu de Bretagne, il résidait depuis à Bourges, en Gaule aquitaine Ière. On lui connaît un frère cadet prénommé Uther. Il semble qu'ils arrivent en Ile de Bretagne à Portus Adurni, près de l'actuelle Portsmouth. L'affrontement politique des deux tendances, rigoureusement différentes et opposées, finit donc logiquement par dégénérer en guerre civile, chose dont la Bretagne romaine n'a certes pas besoin en ces moments difficiles. Les éléments hétérogènes stationnés en Bretagne, fédérés ou mercenaires, dont beaucoup sont eux-mêmes d'origine germanique, ne manquent pas d'attiser le feu, en se rangeant immédiatement du côté de Vortigern. Mais le nouveau leader breton est bon stratège et reprend rapidement le dessus. Il refoule Vortigern et son clan dans les montagnes de l'ouest, et finit par le pre,ndre au piège dans leur propre forteresse. Vortigern finit par trouver la mort dans l'incendie de la tour dans laquelle il est réfugié. Ambroise Aurèle, le vainqueur, est alors élevé au pouvoir par les Britto-romains. Il est le nouveau Dux de Bretagne. Son nom en langue britto-romaine nous est parvenu sous la forme Emreis gWledig = Ambroise, le chef de la Nation. Par la même occasion, son frère cadet Uther est nommé magister equitum, c'est à dire le commandant de la cavalerie, c'est à dire général en chef de l'armée. De ce fait, son nom nous est parvenu sous la forme Uther Pen-dragon = Uther, le commandant des Dragons / le commandant de cavalerie. Quant à Pasgen, le fils de Vortigern, il lui est laissé la vie sauve sous condition de reconnaître le nouveau Dux Ambroise Aurèle, et de régner sur ses terres de Builth et de Gwerthrynion.
Peu de temps après, il invite Vortigern et les chefs Britto-romains à un repas de réconciliation, auquel bien entendu les convives des deux peuples viendront sans armes. Cela ressemble déjà à de la chevalerie, ne trouvez-vous pas ?
Ambroise Aurèle est issu d'une famille noble britto-romaine. Ses parents eux-mêmes ont péri dans les massacres organisés par l'envahisseur germanique.
Nous sommes dans l'année 456, ou 457, ou 458. Dates à retenir !
Vinch'
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Merci, Vinch'
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A ce sujet, on peut relire "conte d'une matinee d'hivers" de Pratt.
Pratt propose une maniere de restaurer la creance secondaire et des valeurs fort differents de Tolkien.
CdC
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Lambertine,
Pour apporter des éléments de réponse à ta question (ou plutôt de l'opinion ( si elle est connue ) de Tolkien sur ces personnage historico-légendaires), voici une partie du message du 9 juillet de Claire posté dans le fuseau "Une mythologie pour l’Angleterre" de la rubrique "Tolkien et la littérature" (c’est par là):
[…] dans l'un des innombrables carnets de Tolkien, intitulé "Histoire de la Vie d'Eriol", ce personnage est mis en relation directe avec l'un des sujets favoris de l'auteur (en tant que professeur): l'invasion des îles britanniques par Hengest et Horsa au Vè siècle après JC. Tolkien a donné des cours sur ce sujet à l'Université d'Oxford, s'intéressant au conte Beowulf dans lequel apparaît Hengest.
De ce fait, des textes de Tolkien sur ces personnages doivent exister. Peut-être que Claire pourrait nous en dire plus sur ceux-ci?
Vinch'
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