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Bonsoir à tous,
Par la présente je relance l'information donnée en Juillet dernier dans une autre section moins fréquentée.
En effet, le 31 Janvier 2003 la Cité de la Musique de Paris nous propose une lecture du poeme Beowulf, récit important pour l'oeuvre de Tolkien.
Benjamin Bagby sera le "chanteur de conte" de cette soirée, accompagné d'une harpe.
Le programme précise: "Benjamin Bagby, né aux Etats-Unis, descendant d'un clan danois émigré en Angleterre au VIIe s., est aujourd'ui le grand spécialiste et l'interprète privilégié de Beowulf dont il connut l'envoûtement dès l'age de 12 ans."
Agréable soirée en perspective. Avis aux amateurs.
Tarif: 16 euros.
Bien à vous et bonne année JRRVFienne :-)
Aredwin.
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Je suis intéressé par cette histoire à condition que ce soit chanté en anglo-saxon - mais cela semble logique a priori. Je vais essayer de réserver ma place.
Merci Aredwin, et peut-être à bientôt :-)
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Petit complément d'informations pour vous faciliter la tache, les résas se font au 01.44.84.44.84 entre 11h et 19h (tel. dés 11h sinon ils sont surchargés) ou sur www.cite-musique.fr/resa
Tout le plaisir est pour moi, Cirdan et je te souhaite une agréable soirée :-)
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Suilad,
Les heureuses personnes qui pourront se rendre à cette soirée pourraient-elles nous livrer leurs impressions à nous, pauvres provinciaux?
Sur ce, je vous souhaite une agréable soirée.
Vinch'
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Pas de problème! Puisque j'ai réservé, je chargerai de rapporter quelques impressions personnelles sur ce fuseau.
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Lol! Une phrase, deux erreur !
>> "Pas de problèmeS"
Et je voulais bien sûr dire "je ME chargerai..."(je n'ai pas d'employés pour écrire à ma place:-))
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C'est ce soir que Beowulf affronte Grendel...
... Et le Dragon Brumeux y sera, accompagné d'une Dame de la Nuit et d'un Barde Elfique.
Ptêt qu'on y croisera Cirdan, alors :)
Didier.
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« Hwæt ! » [Hearken !]
Dès l’entrée en scène du scop, toutes les conversations se taisent, tous les regards se tournent vers l’estrade où il s’est installé, la harpe* à la main, tandis qu’il commence à déclamer les premiers vers du poème : « wē Gār-Dena in geār-dagum/ þēod-cyninga Þrym gefrūnon,/ hū ðā æþelingas ellen fremedon. » [The Spear-Danes in days gone by/ and the kings who ruled them had courage and greatness./ We have heard of those princes’ heroic campaigns.**]
La voix puissante et protéiforme du poète, soulignée par sa gestuelle expressive et l’accompagnement épars mais émouvant de son instrument, parvient à rendre vivants les personnages devant l’assemblée des huscarls et des thanes captivés, réunis aujourd’hui pour festoyer dans le grand mead-hall du roi Harold. Le temps paraît suspendu comme les aventures du héros, Bēowulf, et de ses compagnons, se déroulent, avec lenteur ou vivacité selon le rythme adopté par le chanteur, composant une tapisserie mouvante et fascinante de sons à la puissance visuelle irrésistible, qui imprègnent l’esprit de l’auditeur longtemps après que les derniers échos s’en sont évanouis...
Bon, voilà pour la version poétique:-) (je laisse à d'autres le soin de construire un compte rendu plus détaillé:-)), mais qu'ajouter, sinon que ce fut trop court (seulement:-) 852 vers, soit environ 1/4 du poème original), et que j’ai eu le plaisir d’y retrouver Cirdan et Aredwin (par contre, pas de trace du Dragon de Brume...ou alors à l'état gazeux:-))
Iarwain
* pour avoir une idée de l’instrument dont Benjamin Bagby jouait à cette soirée, voir sur cette page : il s’agit de la « replica of the Sutton Hoo lyre in the British museum »
** Trad. de Seamus Heaney
PS: je croise les doigts pour les codes HTML...
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Tant pis, j'abandonne pour l'instant(mais voici tout de même l'adresse de la page: http://www.regia.org/music.htm)
Iarwain (dépité...)
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Music and Verse :-)
Iarwain, comment t'y prends-tu pour afficher ces caractères ? Les tapes-tu directement dans ton message (par codes ALT, genre ALT 165 pour "Ñ"), ou passes-tu par un traitement de texte genre Word ?
Je cherche vainement un moyen de taper en Unicode par défaut sous Windows 2000, mais il me semble que l'OS n'accepte que les traditionnels codepages en entrée (1252, ISO Latin 1, etc) bien qu'il gère l'Unicode en interne.
Cordialement,
Patrice
(qui lorgne sérieusement son futon)
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Tu m’as devancé, cher Iarwain, mais je vais y aller aussi de mon petit compte-rendu.
Benjamin Bagby est un nom à retenir. Comme tous ceux qui eurent le privilège d’assister à cette interprétation, j’en suis ressorti impressionné par la somme de travail, de génie et d’amour à laquelle nous venions d’assister. Si je puis me permettre cette parenthèse personnelle, je préciserai qu’étant musicien, j’ai trouvé dans cette interprétation quelque chose d’unique, de parfaitement hors du commun de part l’ampleur de l’entreprise (il s’agit d’un voyage dans le temps, dans un autre temps, qui bouscule à jamais la perception de l’œuvre Beowulf) et la splendide réussite de l’exécution. Benjamin Bagby montre clairement qu’ effleurer l’art total ne nécessite pas les moyens de l’opéra wagnérien, ni même ceux du flamenco…
Véritable musicien, sa harpe germanique (qu’il pratique avec une diversité rythmique décrivant aussi clairement que sa voix, la tension, les variations de l’action, les dialogues et la présence spirituelle du narrateur) accompagne une voix puissante, qui oscille entre chant pur et interprétation théâtrale, souvent mêlant les deux dans une osmose qu’on eut difficilement imaginée.
Même si l’expression peut paraître maladroite, anachronique, je diras sans hésiter que son jeu d’acteur était digne des meilleurs élèves de Stanislavski – non sans doute dans la méthode, mais davantage dans l’intensité émotionnelle du résultat. Voilà un interprète qui ETAIT Beowulf tout comme il ETAIT Unferth et Grandel.
Benjamin Bagby peut être considéré comme deux êtres : il est un barde, un vrai ‘scop’ exilé dans notre époque déchue, qui nous apporte un témoignage poétique aux frontières du sacré ; mais il est aussi un très grand chercheur, dont l’amour du texte et de l’âme anglo-saxonne, est un travail d’une minutie hallucinante – par le sien, il donne un sens à tout travail, toute entreprise artistique, qui est réalisé dans le sérieux et l’amour ; il montre qu’une tâche ardue, apparemment impossible, peut être couronnée d’un succès sans nuages, clair comme le diamant (ou même oserai-je dire, comme un Silmaril) dans un monde couvert de cumulonimbus.
De musicien, chanteur et acteur, on peut ajouter une autre corde à la harpe de cet homme : celles de connaissances philologiques vastes – car le texte vieil anglais, dans sa bouche, est bien moins une récitation de mots d’un passé brumeux qu’une langue vivante ramenée de chez les morts. L’extraordinaire assurance linguistique dont il a fait preuve pendant près d’une heure et demie ne peut, selon moi, qu’être le fruit d’un immense travail sur la langue, et un travail de passion.
Fermions-nous les yeux un instant que nous étions déjà en quelque halle anglo-saxonne à festoyer parmi les nobles guerriers de jadis…
Cirdan (qui se dirait ‘enchanté’ – si le mot n’avait perdu de son pouvoir)
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Première tentative de HTML (après plus d'un an de fréquentation du forum - lol !) et première erreur...
grr.. Je savais bien qu'il ne fallait pas que j'essaye... :-)
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Ai Oi! M'éveillant lentement d'un songe enchanté, il me semble bien avoir aperçu un Cirdan (ou tout au moins un visage connu, je m'embrouille parfois dans les pseudos des uns et des autres), filer droit vers la sortie à la fin, à la suite d'un groupe d'ami, sans que je puisse le rattraper sur les flots *rire*. Nous étions sur la rangée du haut, pour notre part, à hauteur de la porte, mais tout au bout de l'allée.
Mais tout a fort bien été résumé : c'était un grand moment. Benjamin Bagby est un véritable scop jongleant entre le lyrisme épique (la belle entrée en scène de Beowulf et ses compagnons), l'humour (aah, quel Unferth éméché!), la terreur (ooh, l'arrivée du monstre au milieu de la nuit!) et la dérision (un petit sourire en coin quand Grendel déchu s'enfuit!). J'avais à peine lu le programme avant de réserver, je ne savais pas si le texte serait en anglo-saxon ou non... Et j'avoue qu'aux premiers vers, et aux mines sérieuses de l'assemblée réunie dans la salle, j'ai craint une minute que la soirée soit intellectuelle au possible et un brin ennuyeuse. Mais non! la toute petite minute de doute dépassée, et ce malgré la barrière linguistique d'un texte réputé difficile, Benjamin Bagby m'a fait entrer immédiatement dans le mythe et la poésie, jusqu'à en oublier parfois que le texte en français défilait sur l'écran derrière - Parce que, les yeux grands ouverts, les oreilles attentives, tout entier j'étais charmé par le poète -- comme pouvaient l'être, sans doute, ainsi que l'a dit Cirdan, les convives d'antan pour lesquels les bardes entonnaient leurs vers. Aux applaudissements enjoués qui ont conclu la représentation, je gage que je n'étais pas le seul à avoir été transporté.
J'aurais envie de dire plein de belles choses encore, mais je ne sais guère que m'extasier d'un prosaïque "Ouah! Quelle claque!" ;-)
Didier.
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Dommage! après Grendel, la rencontre d'un dragon (fut-il de brume) n'eut point été inappropriée... :-)
L.
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S'extasier oui, c'est bien le mot!
Deux jours pour revenir de la Route de la Baleine, pour sortir de ce rêve évocateur des temps anciens. Et encore, ma tête est toujours emplie de ces sons magics.
Ce à quoi nous avons assisté est de l'ordre de la grandeur, même si comme le remarque justement Iarwain, il n'y eut que 852 vers.
Beowulf, c'est la fin d'un monde (du moins l'ai-je ressentis comme tel), vivant entre deux croyances et par là même la fin d'une langue.
Nous avons touché un monde pagano-chrétien où le héros est présenté comme celui qui le délivrera du mal. Alors que la premiere transcripion fut établie vers la fin du Xeme siecle (à l'époque où etait écrit La Chanson de Roland), quand etait-il vraiment de son authenticité avant celle-ci? Seuls les Dieux en connaissent la réponse.
Mais nous sommes également "rentrés" dans une survivance qui passe par des conteurs tel que Benjamin Bagby. Par lui, ce sont tous les Scops qui l'ont précedé dans l'interprétation de Beowulf, qui se sont exprimés, même si nous sommes bien conscients que les mots furent altéres ou amplifies au fil des veillées. Brillant hommage que celui-ci.
Cirdan, Iarwain et Hisweloke ont su relater des impressions partagées.
J'espère retrouver un jour de telles émotions face à B. Bagby et de nouveau en si charmante compagnie.
Peut-être en 2005, au Lincoln Center Festival de New-York, pour une interprétation complète de 6 heures... chiche...:-))
A noter aussi, pour ceux qui n'ont pas pu assister à la soirée, la sortie en 2004 d'un DVD sur l'interprétation de Beowulf...non Vinchmor tu n'es pas un pauvre provincial, la Bretagne à bien d'autres richesses :-)
Aredwin.
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S'extasier oui, c'est bien le mot!
Deux jours pour revenir de la Route de la Baleine, pour sortir de ce rêve évocateur des temps anciens. Et encore, ma tête est toujours emplie de ces sons magics.
Ce à quoi nous avons assisté est de l'ordre de la grandeur, même si comme le remarque justement Iarwain, il n'y eut que 852 vers.
Beowulf, c'est la fin d'un monde (du moins l'ai-je ressentis comme tel), vivant entre deux croyances et par là même la fin d'une langue.
Nous avons touché un monde pagano-chrétien où le héros est présenté comme celui qui le délivrera du mal. Alors que la premiere transcripion fut établie vers la fin du Xeme siecle (à l'époque où etait écrit La Chanson de Roland), quand etait-il vraiment de son authenticité avant celle-ci? Seuls les Dieux en connaissent la réponse.
Mais nous sommes également "rentrés" dans une survivance qui passe par des conteurs tel que Benjamin Bagby. Par lui, ce sont tous les Scops qui l'ont précedé dans l'interprétation de Beowulf, qui se sont exprimés, même si nous sommes bien conscients que les mots furent altéres ou amplifies au fil des veillées. Brillant hommage que celui-ci.
Cirdan, Iarwain et Hisweloke ont su relater des impressions partagées.
J'espère retrouver un jour de telles émotions face à B. Bagby et de nouveau en si charmante compagnie.
Peut-être en 2005, au Lincoln Center Festival de New-York, pour une interprétation complète de 6 heures... chiche...:-))
A noter aussi, pour ceux qui n'ont pas pu assister à la soirée, la sortie en 2004 d'un DVD sur l'interprétation de Beowulf...non Vinchmor tu n'es pas un pauvre provincial, la Bretagne à bien d'autres richesses :-)
Aredwin proche de l'extase.
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Caledfwlch> Merci d'avoir réparé le lien:-)
Pour ce qui est des caractères spéciaux, en fait j'utilise simplement la table de caractères de Windows, dans laquelle je tape mon texte, comme par exemple Sē wæs Hrōþgāre ; il ne me reste plus qu'à le copier, soit dans Word, soit directement ici, et le tour est joué:-)!
Iarwain, "spellbound":-)
PS: pour ceux qui voudraient en savoir plus:-), sachez que l'ensemble Sequentia, dont Benjamin Bagby est le directeur et co-fondateur, a déjà réalisé plusieurs enregistrements de poèmes eddiques, dont la Voluspa...
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J'utilise Windows 2000 tous les jours et j'arrive encore à apprendre de nouvelles choses. Merci Iarwain :-)
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Merci d’avoir accéder à ma requête en postant ici vos impressions (et tant pis si cela me fait rager de ne pas avoir pu me rendre à cette représentation). Un double merci pour Aredwin de me signaler la sortie future d’un DVD sur l’interprétation de Béowulf (non pas celui avec C. Lambert ;-)). Et je sais que la Bretagne a d’autre richesses:grâce à Vincent, se déroule une semaine consacrée à Tolkien sur Rennes en avril.
A bientôt, peut être au Lincoln Center Festival de New-York ;-)
Vinch’
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Voici un fuseau que j'exhume de vraiment fort loin !
... pour signaler que Benjamin Bagby sera de retour à Paris pour redonner son interprétation harpée de Beowulf à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, le jeudi 11 mai 2017 à 20h.
Le spectacle est en vieil anglais surtitré en français. Places à 20€ (tarif réduit 10€ pour les moins de 26 ans, demandeurs d'emploi, personnels de la Sorbonne). Il est nécessaire d'acheter à l'avance en ligne, il n'y aura pas de vente sur place le jour même.
Informations et vente sur le site Culture Sorbonne.
Et pour se faire une idée, comme en 2003 il n'y avait pas Youtube...
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