Vous n'êtes pas identifié(e).
Les enfants, en cette fin de mois de novembre 2012, l'échéance se rapproche...
Dans moins d'un mois, les "initiés" du moment auront, parait-il, à coeur d'aller communier ensemble à Bugarach (non loin de là où vivent certains JRRVFiens... ;-)...) pour échapper à une fin du monde qu'ils ont cru pouvoir prévoir en interprétant à leur guise la fin d'un cycle du compte long du calendrier maya. C'est Silmo qui doit être content : après Paco Rabanne et sa prédiction selon laquelle la station spatiale Mini-Mir devait tomber sur Paris (et un morceau de celle-ci également dans le Gers) à l'occasion de l'éclipse solaire du 11 août 1999 (je m'étais réfugié aux États-Unis à l'époque... ;-)...), voila que l'on nous promet, pour le 21 décembre prochain, une collision de la Terre avec un trou noir, un objet géocroiseur ou l'hypothétique planète Nibiru. Et là, apparemment, point d'échappatoire... sauf peut-être une : d'après ces "initiés", ce serait Bugarach ou la mort. Toutefois, à en croire un article du mythique magazine Le Point (eh oui, encore lui !), l'engouement pour Bugarach comme refuge présumé contre la fin du monde, serait finalement un brin exagéré par les médias de masse... Tant mieux pour les Bugarachois si c'est le cas... De toute façon, entre nous, l'idée que des "initiés" puissent devenir les seuls représentants de l'espèce humaine après je-ne-sais quel évènement paranormal planétaire fait autrement plus froid dans le dos que la catastrophe annoncée elle-même... ;-))
Décidément, les "initiés" et leurs discours, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé : tous ces gens qui croient savoir et qui ne savent rien, ou si peu ! Prenons donc notre zapette et changeons de chaîne...
Pendant ce temps, sur une autre planète d'"initiés" d'un tout autre genre, celle des "tolkienomanes" (©EJK), une autre échéance approche : celle de la sortie en salles des nouveaux films de Peter Jackson inspirés de l'univers de J.R.R. Tolkien. Après une première projection à Wellington (Nouvelle-Zélande) le 28 novembre, The Hobbit: An Unexpected Journey, premier film d'une série de trois, sortira donc dans les salles de cinéma le 12 décembre prochain en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Finlande, en Nouvelle-Zélande, en Norvège et en Suède... puis dans le reste du monde dans les jours qui suivront. Encore une fois, comme pour Bugarach, il serait question de cycle... Ainsi, dans le dernier numéro de Studio Ciné Live (n°43, décembre 2012), titrant en couverture "Il était une fois Le Hobbit : rencontre avec Peter Jackson et les créateurs de la Terre du Milieu [sic]", Fabrice Leclerc, rédacteur en chef de ce magazine, propose un "édito" intitulé "Trilogique" et commençant ainsi :
The Hobbit est un roman écrit par J.R.R. Tolkien. The Hobbit: An Unexpected Journey est un film réalisé par Peter Jackson. Tolkien n'est pas un dieu. Jackson non plus n'en est pas un. Peut-être qu'à partir de ce postulat de base on pourra peut-être commencer à discuter sérieusement (mais sans se prendre au sérieux, bien sûr) de ce premier film sortant en salles le 12 décembre ? Je l'espère en tout cas. :-)
Ici, il pourra donc être question de critiques de spectateurs ayant vu le film The Hobbit: An Unexpected Journey (Le Hobbit : un voyage inattendu).
Selon Michel Ciment, auteur de livres de référence notamment sur les films de Stanley Kubrick et de John Boorman, un critique de cinéma doit tendre dans son travail d'écriture vers la réunion de cinq qualités : l'information, l'analyse, le style, l'évaluation et l'enthousiasme. Nous ne sommes évidemment pas des critiques professionnels, et chacun est libre d'exprimer son ressenti comme il le sent, mais pour ma part, j'essaierai de tendre vers la réunion de ces cinq qualités, en étant bon public et en respectant le travail et l'avis des uns et des autres.
Bon visionnage à toutes et à tous donc, et à bientôt.
Cordialement, :-)
Hyarion.
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Il y a quelques temps, j'écrivais perfidement :
Et je vois bien que la question titille toujours les observateurs attentifs :
voir cet excellent article de synthèse, issu d'un site impartial et objectif : http://www.tolkiendrim.com/carte-des-cinemas-equipes-en-3d-48-fps-tolkiendrim-vous-met-a-contribution/">jacksondrim...
I.
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Hem... je perds la main :)
Et je vois bien que la question titille toujours les observateurs attentifs :
voir cet excellent article de synthèse, issu d'un site impartial et objectif : jacksondrim...
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jacksondrim ;-)
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Croisement et salutations au passage cher Isengar ;-)
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Merci Sosryko :)
Etions-nous branchés au même moment, au même endroit ? ou bien restes-tu attentif à la moindre perturbation du silence ambiant ?
A bientôt :)
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La seconde hypothèse est la bonne, sensible au moindre murmure, avec un brin de nostalgie alors que JRRVF est sur le point de muer...
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Pour ma part, je n'irai pas le voir. Je n'ai pas aimé le scandale qui a entaché ce film. Et comme j'aime les animaux...Non, vraiment, ce ne sera pas pour moi. Tant pis, je me relirai le livre, ce sera tout aussi bien! :-)
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Peter Jackson a nié le fait que des animaux aient pu mourir ou être victimes de mauvais traitement pendant le tournage.
Il a tout à fait raison sur ce point : ils sont tous morts entre deux scènes. Et Même que le mouton est mort un peu avant l'heure de l'apéro... Et Peter Jackson nous promet qu'aucune caméra ne tournait à ce moment là :)
Par ailleurs, la majorité des victimes étant des volailles, on peut se demander si les sandwichs au poulet froid (avec des cornichons) servis le soir de l'avant-première à Wellington, ont bien subi les tests d'usage de la part des services vétérinaires locaux...
Mais la résolution consistant à relire le livre (dans la version Lauzon, bien entendu) plutôt que de perdre son temps à subir cette adaptation est quelque chose qui me tente, moi aussi, énormément...
I.
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Pour ceux que ça intéresse : les premières critiques tombent (Elbakin)
I.
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Une revue de la presse anglo-saxonne sur lefigaro.fr.
En vrac :
- le 48 fps a du mal à passer
- très bonne critique sur le jeu des acteurs, Martin Freeman au premier chef, mais aussi Ian McKellen
- un abus d'effets spéciaux (cela parait difficile à croire... :p)
- surtout, les critiques pointent un problème de rythme : le hobbit se trainerait et prendrait trop son temps...
Chacun se fera sa propre opinion, mais la dernière critique me fait penser que si le rythme n'est pas haletant du début à la fin et que la compagnie prend le temps de musarder en chemin, j'aurais du mal à considérer cela comme un péché mortel. Cela dit, en ces lieux, Jackson est attendu au tournant sur d'autres points, me semble-t-il.
A.
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Je suis bien d'accord. D'autant qu'à priori, il ne faudrait pas que la caméra bouge trop pour que l'estomac du spectateur reste bien en place.
Et à côté de ça, rien ne sert de courir, il faut trilogir à point.
Il y a encore deux scénarios à remplir, paraît-il...
I.
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La critique du Figaro, qui est allé le voir à New York. Apparemment, le HFR, c'est une question de goût...
A.
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Ne lisant pas le Figaro, je suis allé voir la critique de Télérama :
http://www.telerama.fr/cinema/c-etait-comment-le-hobbit,90483.php
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On appréciera le "Beau dialogue, sans doute tiré intégralement du livre".
Si Télérama apprécie un blockbuster, alors...
Une autre critique dans L'Express, mais qui n'apporte pas grand-chose, à part faire passer les habitués de ces lieux pour des amateurs de poux.
A.
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sans doute tiré intégralement du livre
Voilà du noble et vrai journalisme... celui qui pense à vérifier ses sources.
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Probablement l'exemple quasi-parfait de ce qu'il ne faut pas faire : la "critique" de Guillaume Loison, publiée vendredi 7 décembre sur le site du Nouvel Observateur...
Des fois que cette "critique" finisse par disparaître dans les limbes du cyber-espace, je me permets de la reproduire ici, comme cas d'école.
Avec cette copie carbone de sa trilogie du « Seigneur des anneaux », Peter Jackson se fatigue. Et nous avec.
« Voyage inattendu » tu parles d’une bonne blague : après avoir pondu en dix ans et trois films de trois heures chacun la charte du geekisme des années 2000, Peter Jackson rouvre donc sa grosse crémerie. Pour trois films encore, identiques aux précédents (c’est sûr) et on en prend le pari, conformes à la future trilogie qui verra fatalement le jour si celle-ci cartonne – la nullité totale de ce « Hobbit » 1 ne devrait pas l’empêcher de remplir les salles à la pelleteuse.
Un désamorçage s’impose dès maintenant : on n’a rien contre Peter Jackson, dont on a aimé les films mal élevés des débuts (« Braindead ») et le « King Kong » qu’il tourna en pleine gloriole, ni contre les geeks ou leurs fétiches tolkienniens. Seulement voilà, on n’aime pas « The Hobbit », la dérive de nabab boutiquier George-Lucasienne de Jackson, son esthétique de réclame Volvic transgénique, ses vues en hélicoptère tournoyantes mais dénuées du moindre souffle lyrique, ses acteurs déformés par des prothèses grotesques, son côté Jérôme Bosch en plastique, sa frigidité pré pubère - pas une femme au casting, même en figuration, hormis trente secondes de Cate Blanchett qui rode en robe de chambre près d’une assemblée de vieillards discutant autour d’une table de jardin.
On n’aime pas non plus la complaisance autiste et paresseuse avec laquelle Jackson ressasse ses gammes des « Anneaux », régime d’images tournant en circuit fermé, et qui malgré les coups de coudes au fan (tu l'as vu Gollum, mec ?), refoule pourtant sa nature roborative. Enorme problème donc, puisque le film passe un temps démesuré à présenter des enjeux et des personnages usés jusqu’à la corde comme s’il s’agissait d’une toute première fois. L’ouverture est à l’avenant. Au « Once upon a time » ultra-platounet du Bilbo vieillissant qui par écrit, raconte sa life au petit Ejilah Frodo Wood comme le papy des bonbons Werther's original, succède un interminable gueuleton présentant les « nouveaux » personnages, horde de faux-nains parés pour l’aventure et grimés comme Albert Jacquard - ou Jonathan Lambert, on se tâte-, pur condensé esthétique du film à venir. Mascarade paillarde qui d’une main, s’évertue à fabriquer de l’émerveillement à coups de blagues carambar et d’effets numériques vulgaires, et qui de l’autre concasse le moindre affect dans une logique d’équipe compacte, homogène – pas un caractère, ni une once de connivence entre deux personnages n’émerge de ce congrès de touffes, juste une humeur, une couleur, toujours la même, qu'en 2h44, le film ne parviendra jamais à étayer.
Plus grave encore, cette permanence du même produit à la longue la sensation d’une saga bis en deçà de son modèle d’origine. Hormis le progrès technique, unique valeur ajoutée, l’heure est franchement à la déréliction. Toujours ces sempiternels plans aériens, ces créatures moyenâgeuses en latex dématérialisées par le carcan illustratif de l'ensemble (si le film s'hystérise et piétine souvent, rien ne s'incarne à l'intérieur des images), ces couchers de soleil javelisant une authentique nature sauvage désespérément maquillée en voiture volée (pourquoi diable Jackson insiste-t-il pour tourner au fin fond de la Nouvelle-Zélande si c’est pour la défigurer à ce point ?).
Dans les « Anneaux », au moins, il y avait Liv Tyler et Mortensen en roi sans terre. La première n’est pas remplacée (trop féminine manifestement) et le second a pour super-sub un mélange lilliputien d’Henri Leconte et d’Eric Cantona. Et puis Jackson est toujours aussi mal à l’aise avec la notion de gigantisme et d’échelles (alors que « King Kong » à l’inverse gérait admirablement l’infiniment petit), il caricature plus que jamais l’arc narratif déjà pas très finaud de Tolkien. On peine à croire que le squelette de « The Hobbit » ait été charpenté par cinq scénaristes (dont Guillermo Del Toro). Sans mentir, l’affaire se résume à ceci : une rando / un décor / un danger / un cul de sac / le coup de baguette magique de Gandalf qui ouvre une brèche / reprise de la rando / nouveau décor etc. On ne vous raconte pas la suite. Tout le monde l’a déjà vue.
Information : superficielle ;
Analyse : grotesque ;
Style : je-m'en-foutiste ;
Évaluation : paresseuse ;
Enthousiasme : apparemment inexistant.
Bref, ce qu'a fait Loison, en matière de critique cinématographique, Michel Ciment serait sans doute en droit de penser que c'est du grand n'importe quoi... ;-)
En fait, on a un peu l'impression que ledit Loison se sert de l'exercice de la critique comme Baby Herman se sert d'un hochet dans le cartoon "Bobo bidon" mettant en scène Roger Rabbit, cartoon dont le titre français a peut-être servi d'inspiration à Loison pour le titre de sa "critique" du Hobbit... Pour savoir ce que Baby fait de son hochet, il n'y a qu'à revoir le sympathique cartoon en question... ;-)
De toute façon, concernant The Hobbit: An Unexpected Journey, il est grand temps maintenant de se faire sa propre opinion. J'essaierai d'aller voir le film mercredi, jour de sa sortie.
Cordialement,
Hyarion.
P.S.: par ailleurs, hier dimanche, je suis allé voir Royal Affair au cinéma, et... je recommande chaudement ce magnifique film historique de Nikolaj Arcel. :-)
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Il n'a vraisemblablement pas lu le Hobbit, ce brave homme...Il n'y a pas une seule femme dedans! Pourquoi donc tenir à ce point à ce qu'il y en ait dans ce film? Et puis, quelle critique brouillonne...sans queue ni tête...
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Bonjour à tous, ;)
Voici donc Peter Jackson qui remet le couvert. Je vais normalement voir le film ce week-end (avec mes enfants), mais pour ce que j'ai déjà pu en lire, et bien, cela promet... :)
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Semprini à nouveau présent en ces lieux : voila un retour que j'apprécie. :-)
Bien cordialement,
Hyarion.
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cela promet
Voilà l'édito le plus court de la série :p
Bonjour Semprini, et bienvenue chez toi :)
I.
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Bonjour à tous,
Je reviens à l'occasion de cette sortie, et je viens de tomber sur ceçi :
http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/12/10/le-hobbit-en-48-images-par-seconde-vomir-237628
étant moi-même un geek averti, je vais aller cela en 48 IPS, hi hi... et je me réjouis par avance de vous lire sur ce forum, que je vais continuer de lire pendant quelque mois pour juger de l'oeuvre avec vous! Merci aux anciens que je retrouve avec joie dans ce fuseau, de votre culture sur le sujet et au plaisir de converser avec vous!
bien entendu une fois le film vu, je relirai immédiatement l'original pour m’ôter l’éventuel mauvais goût plastique, mais que voulez-vous, j'y reviendrai, je suis dépendant du plastique j'ai grandi avec les lego et les playmobil!! ;-)
un lecteur parmi les autres.
ps: j'ai vu un fort joli ouvrage de monsieur Kloszko à la FNAC le mois dernier, je tenais à l'en féliciter car il est beau et plaisant à lire, et même pour un néophyte en langue elfique comme moi, je compte me le procurer à l'occasion de Noel,
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Salut Babar !
Décidément, pour ça au moins, la tribilogie a du bon :)
I.
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Merci Hyarion et ISENGAR. ;)
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Je garde un très bon souvenir de la découverte de tes éditos sur l'adaptation du Seigneur des Anneaux à mon arrivée ici (il y a bientôt neuf ans maintenant...), et j'espère que tu pourras nous faire part de ton avis éclairé sur le film qui sort en salles demain. :-)
Bien cordialement,
Hyarion.
P.S.: je salue également le retour de Babar... ;-)
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J'attends ce week end. Je vais voir un film. Je ne vais pas voir Tolkien. J'emmène ma petite fan de 12 ans et ses copines. Salut Isengar. Bravo pour ta parution. Ma fille était épatée d'y voir mon site en ref. Pas encore acheté. Je te le paie si tu me le dédicace.
stephane_grignon@yahoo.fr
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Une dédicace de ma part pour maître Anglin Turcam des Caves de Chant-de-Fer ? C'est beaucoup d'honneur pour un modeste Hobbit... mais c'est tout à fait envisageable :)
I.
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Vu en kiosque ce matin
Après/avec la promo du film, le Figaro sort un hors-série sur Tolkien.
Le rouge au joues (c'est le Figaro, tout de même), je m'apprêtais à acheter le magazine quand mes yeux sont tombés sur les titres-accroches de la couverture, dont celui-ci : "parlez-vous elfique?"... j'ai tourné les talons. Faut pas pousser !
Silmo
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Sur internet, Le Figaro titre "Peter Jackson : Ma vie avec Tolkien". Voici qui devrait plaire à Isengar.
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Intéressant papier dans Libé :
http://next.liberation.fr/cinema/2012/12/11/le-hobbit-attaque-a-nains-armes_866830
On y lit notamment : "Quel que soit le degré d’attirance que l’on éprouve pour l’épopée fantasy du romancier britannique, on s’accordera facilement pour dire que cette œuvre se suffit à elle-même et qu’il n’est nul besoin de l’étendre, l’enrichir ou l’embellir. Or, c’est justement ce que, dans son essence hollywoodienne, se propose de faire la vaste entreprise d’adaptation lancée par le cinéaste néo-zélandais qui, après la trilogie superlative du Seigneur des anneaux, remet le couvert avec un triptyque consacré à Bilbo le Hobbit." [...] "Seule la logique du commerce explique cette expansion du domaine de Bilbo".
L'article n'est toutefois pas aussi négatif que pourraient le laisser croire ces deux extraits.
Silmo
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Ouch !
Un titre du Monde en ligne est un peu bancal!
mais l'article est lumineux et rappelle quelques fondamentaux sur l'histoire mouvementée de ce film.
I.
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Oui, cela m'a fait tiquer aussi. Bon après, une image verdoyante de la Comté à la une du site change un peu.
Un dilemme en vue : voir le film en VO 2D, ou en VF 3D + HFR ? La 3D ne m'a jamais emballé, mais j'avoue que ma curiosité a été éveillée sur le 48 fps.
A.
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La 3d ne m'a jamais vraiment branché non plus... Je pense donc que je le verrai sur un écran 19 pouces, légèrement pixelisé, avec un sous-titrage en russe ;)
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Avec l'image qui tremble parce que ça a été filmé par un téléphone, avec deux ou trois catarrheux dans la salle...
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Évidemment sinon, ça perd tout son charme :)
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« Choisissez bien où vous vous asseyez : au centre de la salle et le plus loin possible de l’écran ;
hydratez-vous bien ;
regardez le film dans une salle bien éclairée ;
bougez en même temps que le film (chaise à roulettes ou rocking-chair) ;
prenez des remèdes naturels : gingembre, menthe, citron, voire acupuncture ;
si ça ne marche pas, fermez les yeux. »
Pourquoi autant d'étapes alors que la dernière sera surement la plus recommandable?
J'ai quelques connaissances qui sont allés le voir, et leur réaction à coup de "sa dè chire" ne m'ont pas rendu optimiste.
Peut être des nains moins ridicules que dans les précédant films?
Pas clair tout ça.
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J'ai lu quelques critiques sur nos autres sites tolkienniens. Pour le coup enthousiastes. Pour moi j'ai un peu peur d'avoir à faire à trois ou quatre gimli bis et deux ou trois rollerskaters legolasiensjaxonoides.
Sinon j'ai compilé : Long ... Wahou les géants des montagnes ... Énigme en plus ... Scènes de combat capoeresques ...
J'espère maintenant juste passer un bon moment avec ma petite moitié ma mangeuse de popcorn de 12 ans et ses pipelettes de copines.
Elles adorent Twilight, le SDA Jaxonien, les Marvels ... Pour elles ça devrait être sympa genre : " trop cool, hein pas vrai papa ?! "
Isengar. Je t'ai envoyer un mail. Notre 'trade' en douce de puristes peut se faire ailleurs qu'ici non ;)
Ça sent un peu les excuseurs de PJ ici non ;)
Moi c'est vous qui m'avez manqué pas nécessairement le ptit gros à la barbe genre Spielberg qui dit aimer Tolkien.
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Je pensais le regarder moi aussi en version pixelisée sous titrée en russe, mais plus j'en lis, moins j'ai envie en fait...
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Je suis allez voir la chose Jacksonienne, ce matin et je suis fort désappointé. Une fois de plus l' adaptation d'une oeuvre littéraire est encore baclée ! Le pire est que la somme des films de Peter Jackson empêchera quiconque de vouloir refaire un remake, plus conforme à l' esprit du texte ( a moins de faire ça en série tv, façon Games of Thrones ! je crains le pire ! Mais à la limite, via ce vecteur que représente la télé et le web, on pourrait un jour dans 40 ans au moins, imaginer que des gens retentent le coup et réussissent une belle oeuvre d'adaptation).
Déjà fort mécontent de l' apparence du sus-dit Radagast le Brun ( pauvre Istari ; Saroumane le fait d'ailleurs remarqué dans le film), quelle ne fut ma surprise lorsqu'il se mit à nommer son hérisson : " Sébastien" ! je me demande encore si j'ai pas déliré. Mais j'ai relevé la m^me remarque sur internet, dans certains forums à la gloire du Troll bourrin qui se dit réalisateur de talent !!!!! donc, je n'ai pas rêvé.
Deuxième fait, le fameux Azog,m'a curieusement rappelé un alien dans le film Prométhéus, préquelle de la série des Aliens... tiens encore une préquelle ! Quelle imagination les designers, bravo, faire du papier/coller sur un film de sf ! Que dire d'autre, j'ai quand m^me aimé la partie du prologue du film, où l'histoire de la chute d' Erebor est montrée... et la partie où Bilbo raconte sa véritable aventure...
J'imagine le pire avec ce personnage fictif de Tauriel ! Finalement je trouve que le scénario tient grossièrement avec des bouts de ficelles de scenarii de JRTM, le jeu de rôle la Terre du Milieu, ou bien peut-être de Dongeons et Dragons ( Quoique ayant joué à ces jeux, j'ai déjà lu quelques bons scénarios.. ou est-ce plutôt de bons souvenirs d'enfance... ). L'équipe des scénaristes aurait pu faire un effort d' écriture, quitte à inventer des choses, autant essayer de le faire avec style, non?
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J'ai vu le film hier soir, jour de sa sortie en salles, en VF, en 3D, et avec le procédé habituel des 24 images par seconde. Il faudra que je le revoie samedi en VO et en "high frame rate" (HFR ; 48 images par seconde) pour me faire une idée plus complète sur un plan formel (non, les enfants, je ne suis pas masochiste ou hérétique, mais simplement soucieux de pouvoir éventuellement prendre ensuite la parole en sachant un minimum de quoi je parle). ;-)
À ce stade, mon avis sur The Hobbit: An Unexpected Journey est tel qu'il s'annonçait être au départ : c'est un avis nuancé, et cela bien que Le Hobbit soit un roman qui, pour moi, compte plus que Le Seigneur des Anneaux, à la différence de beaucoup d'autres lecteurs de Tolkien. Je publierai ma critique ici dans quelques jours, après ma deuxième séance. Autant prévenir tout de suite : il ne faudra pas compter sur moi pour ce qui est de tenir un discours passionnel : s'agissant de l'oeuvre de Tolkien adaptée au cinéma, j'en ai beaucoup trop lu et entendu depuis dix ans pour avoir envie de patauger dans je-ne-sais quelle nouvelle gué-guerre entre "gardiens du temple" et clients des "marchands du temple" ou que-sais-je.... Comme cela a déjà été dit par le passé, on n'a pas attendu l'apparition des films de Peter Jackson pour défendre les livres de J.R.R. Tolkien face aux incompréhensions et aux préjugés qu'ils ont suscité depuis leur parution, et c'est tant mieux. :-)
Ceci dit, je reconnais qu'il m'est arrivé, par moments, de penser à JR / Isengar pendant la projection d'hier soir, et - sans surprise - je lui déconseille totalement de voir le film... ;-))
Amicalement,
Hyarion.
P.S.: Radagast sera-t-il à Peter ce qu'un certain Jar Jar fut à George ? Comme dirait JR : "L'Histoire jugera". ;-)
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Allons-y à notre tour. Je l'ai vu hier soir en VO 2D : après avoir vu les
trailers en anglais, la VF ne me tentait vraiment pas.
En guise de préambule, tout d'abord, je rejoins entièrement Hyarion. Sans surprise : j'étais déjà tout à fait d'accord avec lui sur les films précédents. Une fois de plus, on parle ici d'une adaptation cinématographique, pas d'une réécriture du livre qui par magie remplacerait le texte de Tolkien par le scénario de Boyens, Walsh et consorts dans nos bibliothèques. J'ai pris un immense plaisir à lire The Hobbit l'an dernier pour la première fois dans le texte (qu'il est loin, le temps où mes parents m'avaient offert le livre de poche pour ma bonne année de... CM1 !), et le film n'y changera rien.
Revenons donc à nos moutons néo-zélandais. Sans surprise aucune, c'est bien du Jackson, avec ses qualités et ses défauts.
Dans les qualités, du moins selon mon ressenti, évidemment l'aspect visuel et sonore : les décors, les costumes, les paysages, la musique. Les acteurs également : quel plaisir de retrouver Gandalf le Gris (le Blanc était quand même nettement moins attachant). Mention spéciale à un excellent Bilbo, qui ajoute souvent une note d'humour légère (si si, c'est possible) tout à fait bienvenue. Les nains sont bien moins massacrés qu'on ne pouvait le craindre (même Bombur s'en tire mieux que Gimli), avec un rôle important pour Balin. Enfin, les riddles in the dark sont très réussies (même si, peut-être, il était possible de faire encore mieux). Le prologue plante joliment le décor (certes, la présence de Frodo n'était pas absolument indispensable).
Les défauts, maintenant. Je ne sais comment le dire, mais je trouve que le voyage de la Comté à Imladris est un peu décousu, et manque de "liant", en quelque sorte. Mais surtout, on retrouve les gros sabots défauts de Jackson dans la représentation de l'ennemi : combats à n'en plus finir contre des hordes de gobelins, ce qui finit par ôter toute crédibilité à l'action, représentation visuelle d'un goût souvent douteux de ce qui est invisible dans le livre, terrifiante menace à l'arrière-plan ou à l'horizon, et par-dessus tout, ce qui me heurte le plus, ce sont ces incessants gros plans sur les grands méchants Orcs qui font des "beeeeeuuuuuuuuuuaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh" à n'en plus finir en retroussant leurs dents jaunies, sans parler des Wargs. S'il pouvait avoir un minimum de sobriété dans ces scènes, l'impression générale serait tellement meilleure !
Reste les points en suspens, à digérer, et peut-être à ne juger qu'à la fin de l'ensemble de l'adaptation : les modifications scénaristiques et autres digressions. Je suis très loin d'être contre le fait d'enrichir la trame en puisant dans les annexes, CLI et tout ce que vous voulez. Encore faut-il que cela ait un sens. Inclure une réunion du Conseil Blanc à Imladris, par exemple, pourquoi pas ? Faire intervenir Radagast, en soi, pourquoi pas ? Mais un peu plus de crédibilité ne nuirait pas ; je ne suis pas du tout convaincu par les araignées qui montent sur son toit puis en descendent. Quant à la poursuite par Azog, et sa rancune personnelle avec Thorin, cela sent le prétexte pour des poursuites en Wargs et des gros plans sur des crocs dégoulinants de bave.
Voilà, reste à digérer un peu tout ça. Peut-être retournerai-je tester la fameuse HFR, sur laquelle je suis assez curieux, je l'avoue.
Un dernier point : la salle a eu l'air de beaucoup aimer en tout cas. Comme c'était du VO, il n'y avait quasiment que des jeunes de 18 à 30 ans ; le profil était quand même très typé.
Bon piratage visionnage à tous,
A.
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Petite parenthèse sur "Game of Thrones" cité plus haut :
Il m'a été de voir les deux premières saisons de cette serie fantasy basée sur les livres de Georges R. Martin. Résultat surprenant et je dois le dire quasi coup de coeur de mes quelques années précédentes. J'ai ensuite lu les critiques (Elbakin notement) et j'ai vu au combien là aussi une telle adaptation pouvait déranger. Pourtant pour moi tout ce que j'attendais d'une serie fantasy y était : cohérence du monde, profondeur (background) des personnages, non-starisation de ses acteurs (Le nain Tyrion Lannister est un monstre d'acteur au passage), décors, intrigue, mouvements géographiques et dans le rythme des épisodes, cliffhangers de fin de série haletants.
Bref j'étais conquis !
Ce qui m'ammène au point positif de ce genre d'adaptation -> je me suis mis à lire cette saga. Et pour la première fois en comparaison avec Tolkien j'ai donc commençé a vivre l'experience interressante inverse. Pourtant dans ce cas précis le début de lecture ne m'apporté qu'un réconfort, des précisions, de la continuation dans mon début de compréhension de la cohérence du monde de Martin ... petit plus (ou moins selon certains) nous avons des visages à accoler à notre lecture, ce qui me parait pour mon cas assez heureux dans le cas de GoT.
Notons aussi que le traducteur de Martin nous gâtes quasiment à chaque page de mots ou de formules si médievales et peu usitées que mon dictionnaire chauffe de jour en jour devant ma méconnaissance surprenante.
Enfin ... même si dans mon cas cela à pris, je doute qu'un spectateur du Hobbit Néo-zélandais soit aussi heureux de lire un récit de 300 pages somme toute cohérent et suffisant avec toutes les digréssions effectuées par notre Jaxon. Il ne retrouvera pas des nains joviaux parés de capes de couleurs, il ne retrouvera pas un fil précis, il ne comprendra peut être pas la cohérence de ce roman, il cherchera sans doute un background guerrier à nos nains, un radagast inexistant ? Trouvera t-il autant de têtes coupées, d'armes world of warcraftiennes ... cherchera-t-il Tauriel, ou Galadriel ?
Peut-être même pourrions nous lui suggerer au cas échéant de lire du David Gemmell (que j'aime beaucoup moi aussi) pour sentir un peu plus le côté guerrier, combat et jeu de rôle qu'il a du a coup sur trouver dans cette adaptation plutôt que dans notre cher et presssssieeeeuuux petit hobbit.
Gageons qu'en achetant la bande originale du film un affiche ou deux de gandalf (le gris +++) de Gollum ou de Bilbo et insister sur quelques paysages ma fois fort sympathiques comme ceux de la comté, il aura là plus matière à se rejouir de la fidélité dans sa propre experience ...
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Aie aie aie que de fautes dans mes messages. L'enthousiasme ou l'excitation sans doute.
Veuillez me pardonner, vous seriez mes obligés.
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Pour information, du Trône de fer (A Song of Ice and Fire) de George R.R. Martin et de son adaptation en série télévisée, il en est beaucoup question dans un autre fuseau du présent forum, ledit fuseau étant intitulé "Le Trône de fer - article du Point" (c'est bien connu, maintenant : ici, on adore Le Point... ;-)...)
Cordialement, :-)
Hyarion.
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Nouveau flash :
Brad Pitt joue en fait une pub faite pour Viggo/Aragorn.
Jaxon number 5 .... Inévitable.
Look style phrasé. Tout est clair maintenant.
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Salut à tous,
une petite réapparition sur ce forum pour voir un peu les avis des affictionados comme des "snobs" de Tolkien (que nous sommes tous un peu parfois).
Il se trouve que je suis allé voir Bilbo en VF et en 3D (pas eu le choix pour la 3D), et je dois avouer que j'ai été enchanté par le film.
Je ne sais pas si c'est parce que je vieillis et que je suis moins difficile, ou si c'est parce que j'étais en bonne compagnie, mais sicèrement, j'ai revu à la TV un bout des épisode de la saga jacksionnienne du SdA, et je n'ai pas tenu très longtemps avant d'être obligé de fermer le poste.
Non, Même aujourd'hui je ne supporte pas les films du Seigneur des Anneaux (à quelques scènes près).
En revanche, je suis tout de suite entré dans le Hobbit, et j'ai adhéré très vite à l'adaptation.
Le nouvel acteur de Bilbon y est pour beaucoup, il est excellent dans le rôle qu'il doit jouer : entre comique, maladroit et héroïque.
Les images y sont pour beaucoup aussi. L'arrivée de Gandalf face à Bilbon est si semblable à l'image que je m'en faisais qu'elle a dû être pompée chez tous les illustrateurs de Tolkien.
Les Nains ne sont pas aussi ridicules que Gimli. Le cinéma a dû leur donner des traits les différenciant tous abusivement, mais c'est plutôt réussi pour apporter un peu d'humour à cette histoire qui n'en est pas dépourvue.
Ce que j'ai noté très rapidement aussi c'est l'abondance des chants dans le film, et cela m'a vraiment séduit. Des chants comiques aux chants graves des Nains, on retrouve là le véritable esprit de Tolkien qui manquait si cruellement dans la saga du SdA.
Et puis le récit a réussi une très belle intégration des explications données par Tolkien dans d'autres textes ultérieurs (comme l'intérêt de Gandalf pour Smaug par exemple).
(d'ailleurs excellent idée de ne jamais montrer Smaug pendant son attaque au début du film)
Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais franchement, j'ai été emporté par la mise en scène, la bonhommie de Bilbon, et les ajouts pas si mauvais.
Radagast est bien sûr loin d'être aussi fou dans ma lecture du roman, mais Saroumane ne l'appelle-t-il pas "Radagast le fou" parce qu'il vit avec les animaux. Le personnage créé ici est peut être exagéré, mais il est bien dans l'esprit de Tolkien je trouve, et ajoute beaucoup d'humour à un récit qui en a besoin.
Gollum tentant de dévorer un gobelin, ce n'était pas dans mes souvenirs et augmente le côté monstrueux de la créature... bon pourquoi pas.
Les géants de pierre, il manquait la poésie de Tolkien qui fait qu'on n'est pas sûr que ce ne soit pas une vision, mais franchement, la scène était très sympa. Le cinéma de toute façon est rarement poétique sans être ... ennuyeux.
Donc de mon côté j'applaudis à ce film en me demandant si c'est vraiment le même Peter Jackson qui l'a réalisé. Il est bien plus conforme à l'esprit de Tolkien, tout en réussissant à l'intégrer au SdA mieux que le roman original lui-même (pour cause).
Et je le recommande à ceux qui savent encore s'émerveiller en sortant de la loi de la lettre.
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Je l'ai vu.
Comment dire ...
Je n'ai vu du Hobbit qu'à réellement un seul moment : Riddle in the Dark.
Que dire de plus ... Je pense qu'Isengar s'il consent à voir ça saura très exactement exprimer mon ressentiment.
Il faut dire qu'en plus de ce fil incompréhensible choisi par Jaxon votre serviteur nain fut quelque peu gêné de voir en cet excellent acteur jouant Bilbo un clone de son vrai petit frère. Même ma petite femme n'en revenait pas. Visage et attitude !!! Mon Frédéric à moi ;)
Je ne veux pas en dire plus à chaud (si vite refroidi en fait).
Ah si. Mais pourquoi toute cette violence ! On dirait parfois un jeu -16 ans. Ou 13 John Mc Lane et un mix de Thor et d'un magicien indestructibles. C'est si navrant.
J.R. Heureusement je vais bientôt me promener dans tes jardins.
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Or donc, j'ai vu le film The Hobbit: An Unexpected Journey (Le Hobbit : Un Voyage Inattendu) deux fois ces derniers jours : une première fois mercredi soir (12 décembre) en version française, en 3D et en 24 images par seconde, puis une deuxième fois hier après-midi, samedi (15 décembre), en version originale anglaise, en 3D et en "high frame rate" (HFR) de 48 images par seconde.
S'agissant du roman The Hobbit de Tolkien, mon point de vue est évidemment particulier, et je me permets de le rappeler brièvement en préambule. Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire ailleurs, j'ai été profondément marqué par ma première lecture du Hobbit, vers la fin du siècle dernier quand j'étais pourtant déjà au lycée. Depuis, J.R.R. Tolkien figure parmi les écrivains importants à mes yeux. J'ai ensuite, peu à peu, découvert l'ensemble de l'univers de cet auteur, en version française et en version originale, mais sans pour autant y vouer une sorte de culte, même si cet univers me plait... comme d'autres univers littéraires me plaisent. Je me souviens avoir été déçu que Bilbo soit évacué presque dès le début du Seigneur des Anneaux, ainsi que d'avoir trouvé que ce roman comportait certaines longueurs, sur un plan narratif, ce qui a fait que je n'ai jamais préféré ce dernier ouvrage au Hobbit, à l'inverse de beaucoup d'admirateurs de Tolkien, qui pour certains semblent par ailleurs redécouvrir Le Hobbit seulement maintenant, à la faveur d'une nouvelle traduction, comme si ce très beau roman n'était qu'anecdotique par rapport au Seigneur des Anneaux, ce qui me parait assez injuste pour le Hobbit, sans lequel ledit Seigneur des Anneaux n'existerait peut-être pas.
Ainsi, à l'inverse des admirateurs inconditionnels du roman Le Seigneur des Anneaux, la trilogie cinématographique de Peter Jackson sortie en salles en 2001, 2002 et 2003 n'a pas eu sur moi l'impact passionnel qu'elle a visiblement eu pour d'autres... mais les réactions souvent exagérément passionnées que cette première trilogie a suscité en son temps ont cependant au moins eu une utilité pour les personnes qui, comme moi, préfèrent Le Hobbit : l'utilité de prendre conscience qu'une adaptation n'a jamais vocation à imposer sa vision et encore moins à prendre la place de l'oeuvre originale dont elle s'inspire, et qu'il est évidemment nécessaire de faire la part des choses dans un tel contexte.
Du reste, beaucoup trop d'années sont passées entre Le Retour du Roi de 2003 et Le Hobbit : Un Voyage Inattendu de 2012 pour qu'une éventuelle impatience puisse être finalement au rendez-vous, après cet interminable feuilleton juridico-financier qui a caractérisé la difficile genèse de l'adaptation de The Hobbit, un temps envisagée comme devant être réalisé par le talentueux Guillermo del Toro, avant que Peter Jackson, qui ne voulait pas initialement s'en charger personnellement, ne finisse par reprendre en main ce projet aux débuts chaotiques.
Venons-en donc, sans plus tarder à ce premier long métrage d'une nouvelle trilogie, The Hobbit: An Unexpected Journey, d'une durée de 169 minutes dans sa version sortie en salles mercredi dernier.
Le film est à l'image de ce qu'a fait Jackson par le passé : l'intrigue originale est suivi dans les grandes lignes, avec toutefois une volonté clairement affichée d'inscrire l'histoire dans l'univers et le contexte précédemment présenté dans les salles de cinéma en 2001-2003. Ainsi, si le ton se veut un peu plus léger que dans l'adaptation du Seigneur des Anneaux, ce en quoi le ton original du livre Le Hobbit - par rapport à sa très sérieuse suite romanesque - est respecté, le spectateur ayant lu et relu le livre ne pourra que constater un net décalage entre le roman et le film. En effet, bien que la grande maturité d'écriture du roman publié en 1937 témoigne du fait qu'il serait une erreur de considérer Le Hobbit de J.R.R. Tolkien uniquement comme étant un simple livre pour enfants, il n'en est pas moins vrai que l'adaptation qu'en a tiré Jackson ne peut guère s'adresser, elle, à un très jeune public, compte tenu de la violence mise en scène à travers de longues séquences de combats, ainsi que de la pointe de vulgarité qui, parfois, pointe le bout de son nez dans ce long métrage, comme par exemple lors du "concours" de beuverie suivi de rôts des Nains dans la salle à manger de Bilbo, qui rappelle la scène assez navrante de la beuverie de Gimli dans Le Retour du Roi de 2003. Christopher Tolkien, dont on sait tout le "bien" qu'il pense du travail de Peter Jackson et de ses collaborateurs effectué à partir de l'oeuvre littéraire de son père, a déclaré dans Le Monde, en juillet 2012, s'agissant de la précédente adaptation du Seigneur des Anneaux : "Ils ont éviscéré le livre, en en faisant un film d'action pour les 15-25 ans. Et il paraît que Le Hobbit sera du même acabit." De fait, c'est effectivement plutôt à la tranche d'âge des 15-25 ans que semble s'adresser également la nouvelle trilogie, du moins principalement. Toutefois, en dépit du fait que Le Hobbit soit un livre pouvant être lu à de très jeunes enfants - à la différence du Seigneur des Anneaux, sans parler du Silmarillion ou des Enfants de Húrin... -, on était prévenu dès le départ qu'en soi Peter Jackson n'avait pas l'intention de proposer en 2012-2014 quelque-chose de radicalement différent de ce qu'il avait déjà proposé en 2001-2003 : il n'y a donc, à ce niveau-là pas de surprise. Quant au fait que The Hobbit: An Unexpected Journey soit un film d'action à l'image des précédents, c'est là encore une évidence, même si la dimension du conte, tout-à-fait caractéristique du roman Le Hobbit, n'est pas pour autant absente, comme nous le verrons.
Point de véritable surprise non plus s'agissant plus précisément du déroulé du récit. Là encore, avec The Hobbit: An Unexpected Journey, le même constat s'impose, d'emblée : ce film - comme ce sera probablement le cas des deux suivants - est largement tributaire de l'adaptation cinématographique en trois volets du Lord of the Rings qui l'a précédé. Ce constat peut se faire tout le long de ce film, dans lequel Peter Jackson multiplie - parfois de façon excessive, en tuant tout suspense -, les références aux films de 2001-2003, ne cachant pas sa volonté de s'adresser de façon privilégiée aux personnes qui ont vu - et apprécié - ses précédents longs métrages consacrés à la Terre du Milieu.
La situation vis-à-vis du The Hobbit en devient dès lors un peu paradoxale : le problème auquel avait été confronté Peter Jackson avec Le Seigneur des Anneaux était la structure narrative très dense, longue et complexe de ce roman, structure narrative rendant forcément difficile son adaptation à l'écran, fusse en trois longs métrages d'une fort importante durée... alors qu'avec Le Hobbit, Jackson s'est cette fois-ci retrouvé face à un roman à la structure narrative sensiblement plus simple, courte et linéaire que celle du Seigneur des Anneaux, mais dans le contexte particulier d'un cinéaste devant finalement "adapter Tolkien à rebours de son écriture" - pour reprendre la formule de Noémie Luciani dans sa critique publiée sur le site du journal Le Monde le 11 décembre dernier -, en ayant dès lors visiblement à coeur d'établir une certaine continuité de conception à dix ans d'intervalle et fusse-t-elle à rebours. À cela s'ajoute le fait que Jackson et ses collaborateurs, pour des raisons que l'on ne peut que très difficilement imaginer ne pas être commerciales, ont choisi d'adapter le roman Le Hobbit en trois films, au même titre que Le Seigneur des Anneaux, roman pourtant sensiblement plus épais et dense comme on l'a précédemment souligné. Ainsi, après avoir été très critiqué pour avoir supprimé des passages du Seigneur des Anneaux afin de faire rentrer l'histoire dans le cadre cinématographique voulu, Jackson a dû étirer au maximum l'histoire du Hobbit pour occuper suffisamment d'espace narratif dans le même cadre cinématographique que sa précédente trilogie. Pour quel résultat ? C'est encore difficile à dire à ce stade, compte tenu du fait qu'il n'y a pour le moment qu'un seul film sur trois à voir : seul un visionnage des trois longs métrages pourra permettre d'essayer de se faire un avis éclairé sur l'adaptation de The Hobbit par Peter Jackson, et juger éventuellement de sa réussite.
The Hobbit: An Unexpected Journey se propose de raconter l'histoire de Bilbo en s'appuyant sur les chapitres 1 à 7 du roman original. Le scénario de Peter Jackson, Philippa Boyens, Frances Walsh et Guillermo del Toro fait intelligemment commencer le récit dans le cadre de la rédaction du Livre Rouge par Bilbo et en situant le début de l'action exactement le jour où se situe le début de l'histoire suivant le prologue dans le premier film de la première trilogie, La Communauté de l'Anneau, à savoir le jour où Bilbo doit célébrer son 101eme anniversaire en 3001 du Troisième Âge du Soleil. Montrer Bilbo à sa table de travail en train d'écrire le Livre Rouge, alors que Frodo va à la rencontre de Gandalf de retour dans la Comté, était sans doute le meilleure façon d'inscrire le récit dans la continuité de l'histoire précédemment contée... L'action se transporte ensuite soixante ans plus tôt, en 2941 du Troisième Âge, alors que le magicien Gandalf le Gris rend visite à Bilbo pour lui proposer de participer à une certaine aventure... puis par la suite, la narration se fait assez linéaire, avec quelques flash-backs dans l'esprit de ceux existants dans la précédente trilogie.
La longue séquence situant l'action dans la demeure de Bilbo, où il reçoit la visite inattendue de Gandalf et des Nains, m'a paru tout-à-fait fidèle au livre sur un plan narratif. Certes, je n'ai pas du tout reconnu "mes" Nains tels que je les ai toujours imaginé en lisant et relisant le roman, mais le choix de Jackson de leur donner un aspect physique très différenciés entre eux alors que ce n'est pas le cas dans le livre n'est cependant pas une surprise tant il était déjà connu à l'avance depuis longtemps. Bref, sur ce sujet, comme sur tant d'autres, il faut bien se dire que l'on a affaire à une vision spécifique de l'histoire proposée par le réalisateur, vision qui n'a évidemment aucunement vocation à se substituer à l'imaginaire de chacun lorsqu'il lit et relit le roman de Tolkien. À l'exception de la scène des rôts des Nains pas très finaude, l'interprétation de cette longue séquence précédent le début de l'aventure de Bilbo, témoigne en tout cas que l'esprit du conte figurant dans le roman original est aussi bien présent à l'écran à ce moment essentiel du récit : cela particulièrement perceptible avec le fait que Bilbo soit présenté comme le narrateur de l'histoire, en employant lui-même la formule inaugurale de Tolkien "in a hole in the ground there lived a hobbit", et avec la présence des chants des Nains entonnés chez Bilbo, chants évocateurs et agréables à écouter en version originale anglaise.
Le film mêle chronologiquement plusieurs évènements censés ne pas se passer à la même époque selon les textes de Tolkien, le scénario prolongeant plus ou moins la Guerre des Nains et des Orques afin de faire d'Azog le grand ennemi de Thorin et compagnie, en marge de l'expédition d'Erebor, alors qu'à l'époque de cette expédition, ledit Azog est censé être mort depuis longtemps à la bataille d'Azanulbizar. Ainsi a-t-on dès lors droit à une expédition d'Erebor régulièrement contrariée par des attaques d'Orques montés sur des Wargs (ou Ouargues) ne figurant pas dans le roman original, mais qui rappellent évidemment certaines scènes de combats des longs métrages de 2001-2003, en particulier du film Les Deux Tours de 2002. Dans le même registre, le passage des nains, de Gandalf et de Bilbo à Rivendell coïncide avec un Conseil Blanc - réunissant sur place Gandalf, Elrond, Galadriel et Saruman - qui ne correspond pas exactement, sur le fond et sur la forme, avec la chronologie originale des faits. C'est là une occasion de réunir des personnages importants déjà présents dans l'adaptation du Seigneur des Anneaux, toujours pour souligner le lien existant entre les deux trilogies malgré la distance chronologique séparant le temps de l'expédition d'Erebor du temps de la Guerre de l'Anneau. Peter Jackson et son équipe ont visiblement voulu exploiter au maximum la matière contenu dans les appendices et certains passages du Seigneur des Anneaux - passages relatant des faits en marge de l'action principale de ce roman - pour l'intégrer au récit de l'adaptation du Hobbit. Le résultat, bien qu'évidemment imparfait, n'est cependant pas particulièrement dérangeant, dans la mesure où, encore une fois, on sait faire la part des choses entre ce que l'on connait des livres de Tolkien, et ce que propose Peter Jackson en matière cinématographique.
À cela s'ajoute une structure narrative très étirée en ce qui concerne les péripéties des personnages directement tirées du roman, notamment la séquence des trolls et ainsi que celle du Grand Gobelin des monts de Brume, prétextes à de longues séquences d'action, dont on ne peut nier le caractère vidéo-ludique, tout particulièrement en ce qui concerne les combats de Gandalf et des nains sur les ponts de bois de gigantesque repère des gobelins dans les cavernes des monts de Brume. Une autre importante séquence, spectaculaire et plutôt réussie, est consacrée aux fameux géants de pierre du chapitre 4 du roman. Smaug est introduit dans le récit presque dès le début, avec le récit que fait Bilbo de l'attaque du dragon contre Dale et Erebor, sans que la créature soit entièrement visible lors de la spectaculaire séquence en flash-back accompagnant le récit du hobbit. La toute fin du long métrage évoque à nouveau le dragon, dont on croit pouvoir deviner qu'il dévoilera, dans les deux autres films à venir, un aspect semblable à celui imaginé par les illustrateurs Alan Lee et John Howe, même si peu de choses de cet aspect en sont encore montrées pour le moment...
Un personnage seulement évoqué dans le roman original s'est vu attribuée une place importante dans The Hobbit: An Unexpected Journey : il s'agit du magicien Radagast le Brun, magicien auquel Jackson donne un rôle de découvreur, depuis sa demeure forestière de Rhosgobel (demeure visiblement joliment inspirée du brillant travail artistique de John Howe), de la transformation de Vert-Bois-le-Grand en Mirkwood et de l'arrivée du Nécromancien / Sauron à Dol Guldur. Ce rôle attribuée à Radagast n'est pas du tout illogique, mais le magicien, qui rencontre son "cousin" Gandalf et les membres d'expédition d'Erebor avant leur arrivée à Rivendell, est cependant présenté par Jackson comme un personnage pour le moins farfelu, ce qui ne le rend pas totalement convainquant, même pour un rôle de magicien marginal ayant choisi de préférer la compagnie des animaux à celle des hommes. Sylvester McCoy, qui interprète Radagast, a toutefois visiblement simplement fait ce qu'on lui demandait, à savoir apporter une touche humoristique décalée au récit, même si à l'arrivée, il peut donner l'impression d'en faire un peu trop... Ceci dit, je pense que la scène de sauvetage par Radagast d'un hérisson empoisonné qu'il appelle affectueusement "Sebastian" ("Sébastien" en version française) ne manquera pas cependant de plaire à tous celles et ceux qui aiment les hérissons (c'est notamment le cas de mon brumeux voisin et de sa fée... ;-)...), même si appeler Sebastian / Sébastien un hérisson en Terre du Milieu a de quoi être considéré comme étant un brin incongru... ;-)
En dehors de ce cas particulier de Radagast ainsi que de celui du personnage d'Azog (sans doute un peu trop mis en avant, même si c'est sans doute pour occuper le terrain en attendant notamment l'arrivée de Smaug), l'ensemble du casting de ce film est plutôt convainquant. Martin Freeman est particulièrement excellent dans le rôle principal de Bilbo Baggins, dont il a su parfaitement retranscrire à l'écran le caractère à la fois humble, maladroit, courageux et drôle que le personnage a dans le roman. Ian McKellen est également excellent dans le rôle de Gandalf : on le sent nettement plus à l'aise dans le rôle du Gandalf le Gris, qu'il interprétait déjà dans La Communauté de l'Anneau, que dans celui du Gandalf le Blanc qu'il joua ensuite dans Les Deux Tours et Le Retour du Roi. Richard Armitage s'est vu attribuer avec le personnage de Thorin Oakenshield, un rôle de roi sans royaume que les scénaristes ont voulu visiblement rendre très proche de celui d'Aragorn dans la précédente trilogie : il sent sort honorablement. Ken Stott est également convainquant dans le rôle de Balin. Andy Serkis connait visiblement toujours son rôle de Gollum sur le bout des doigts, son personnage créé à partir de la fameuse technique de la capture de mouvements (motion capture ou performance capture) étant encore plus réaliste et crédible que dans Les Deux Tours de 2002 et Le Retour du Roi de 2003, ce qui témoigne au passage des progrès énormes accomplie par cette technique en quelques années. Hugo Weaving et Cate Blanchett sont de retour dans leurs rôles respectifs d'Elrond et de Galadriel déjà incarnés par eux en 2001-2003, et eux-aussi sont convainquants, le fait que Galadriel soit intégrée au récit alors qu'elle ne figure pas dans le roman n'étant en aucun cas dérangeant à mes yeux, bien au contraire (je n'ai jamais caché que ma seule véritable réserve concernant le roman The Hobbit est le fait que ce livre manque de personnages féminins... même si je n'en ai jamais fait tout un fromage, contrairement à certains critiques ces temps-ci... ;-)...).
La mise en scène de Peter Jackson et de ses collaborateurs m'a semblé être dans la droite ligne de ce qui a été fait dans la précédente trilogie, avec les qualités et les défauts qui y sont inhérents. On sent toujours notamment ce souci d'alterner de façon plus ou moins équilibrée les moments de contemplation et les moments d'action, l'histoire du Hobbit se prêtant sans doute davantage à ce genre d'alternance que l'histoire du Seigneur des Anneaux. Le résultat se mesure à l'aune des choix faits sur le plan de la structure narrative, notamment vis-à-vis de l'étirement du récit central issu du roman associé à l'incorporation de divers éléments appartenant au Seigneur des Anneaux et aux appendices de cet autre roman : loin d'être parfait à l'arrivée, le film n'en remplit pas moins sa mission de plaire aux admirateurs des films précédents, tout en proposant une vision de l'histoire tout-à-fait spécifique à P. Jackson et à son équipe.
Sur un plan de la beauté visuelle, il convient évidemment de souligner l'immense qualité esthétique du travail effectué par les concepteurs artistiques sur ce nouveau long métrage. Les plus belles séquences du film sont sans doute celle de Rivendell, celle des énigmes avec Gollum, ainsi que celle du vol des aigles vers le Carrock. On sent notamment là, entre autres séquences, toute l'excellente part artistique qu'ont apporté, comme pour la trilogie de 2001-2003, les illustrateurs Alan Lee et John Howe dans les décors et les atmosphères esthétiques du film.
Rivendell est magnifiquement mise en valeur, bien plus que dans La Communauté de l'Anneau, film qui pourtant, déjà en 2001, la présentait fort bien. L'ensoleillement sur Rivendell, de même que l'ambiance nocturne propice au déchiffrage par Elrond de la Carte de Thrôr à la lumière de la lune, rappellent beaucoup certaines aquarelles d'Alan Lee, tandis que la scène de Galadriel et Gandalf conversant dans le soleil couchant fait notamment penser à l'ambiance lumineuse inspirée du génial peintre Claude Gellée - dit Claude le Lorrain -, ambiance picturale que ledit Alan Lee avait déjà employé pour la séquence des Havres Gris dans le Retour du Roi de 2003. Le résultat final à l'écran est vraiment superbe. Andrew Lesnie m'a paru, par ailleurs, avoir fait du très bon travail comme directeur de la photographie.
La musique d'Howard Shore s'inspire très largement de celle qu'il avait déjà composée pour les films du Seigneur des Anneaux. Le compositeur utilise beaucoup le leitmotiv pour accompagner l'action des personnages, comme il l'a fait par le passé, parfois d'une manière un peu appuyée. Les habitués des films de 2001-2003 reconnaitront facilement les thèmes musicaux déjà précédemment associés à la Comté, aux Hobbits, à Gandalf, à Rivendell, à Gollum, à la Moria (pour la séquence des cavernes des Monts de Brume), aux Aigles, à la Lórien (pour Galadriel), à l'Isengard (pour Saruman), etc. À ces thèmes musicaux s'ajoutent essentiellement un thème inédit associé à Thorin Oakenshield, aux nains et à l'expédition d'Erebor. Je n'ai jamais caché que j'appréciais généralement, dans la précédente trilogie, la musique de Shore associé aux Hobbits et aux Elfes (ainsi qu'au Rohan et au Gondor), tout en étant d'accord pour trouver outrancières l'accompagnement musical des scènes avec les Nazgûls, Sarouman, les Orques et Sauron, avec les hurlements excessifs des choeurs et le bruit assommant des percussions et des cuivres dans ces moments-là. S'agissant de The Hobbit: An Unexpected Journey, Howard Shore y ayant plutôt davantage mis en avant les thèmes musicaux des Hobbits, des Elfes et des Nains, l'ensemble me parait tout-à-fait convenable, sans être toutefois particulièrement original. Nous verrons bien ce qu'il en sera pour les films suivants.
Ayant testé la projection du film en 24 images par seconde puis en 48 images par seconde (HFR), j'ai pu voir la différence de perception entre les deux procédés. Avec le HFR, les mouvements des personnages m'ont paru par moments anormalement rapides au début, et on a parfois l'impression d'être directement sur le plateau de tournage avec les comédiens dans certaines scènes d'intérieur tellement les détails sont apparents et les mouvements à une vitesse proche d'une réalité presque palpable, mais on finit cependant par s'habituer assez vite à ce procédé d'augmentation du nombre d'images par seconde, qui tend à rendre très précis ce que l'on voir à l'écran. Lors de la projection en HFR, il m'a aussi semblé que mes yeux étaient plus sensibles à certains effets en 3D. Ce n'est pas la grande révolution à ce stade, mais on sent tout de même bien la différence avec ce que l'on connait d'habitude en matière d'expérience visuelle au cinéma. Ajoutons que s'agissant de la longue séquence de combat souterrain de Gandalf et des nains avec les gobelins des Monts de Brume, le HFR avec 48 images par seconde m'a paru apporter un réalisme accru au mouvement des personnages atténuant un peu de ce fait l'aspect très vidéo-ludique de cette séquence, par rapport au procédé traditionnel des 24 images par seconde que j'ai expérimenté en premier.
Pour conclure, sans forcément toujours atteindre le niveau des belles qualités introductives de La Communauté de l'Anneau de 2001, mais en évitant en même temps les maladresses et approximations du Retour du Roi de 2003, Le Hobbit: Un Voyage Inattendu se révèle être, malgré certains défauts, une adaptation somme toute intéressante du livre Le Hobbit, adaptation certes sans génie mais néanmoins plutôt de bonne tenue en soi et en l'état, grâce notamment à ses qualités esthétiques - lesquelles qualités sont assurément davantage du fait d'Alan Lee et de John Howe que de P. Jackson lui-même, de mon point de vue - associées à une histoire qui, malgré son caractère très étiré, reste agréable à suivre et fidèle au livre dans les grandes lignes. Il ne faut évidemment pas perdre de vue qu'il ne s'agit là que de la vision de Peter Jackson, et que ce film est visiblement avant tout - c'est sans doute là sa limite - destiné à un public ayant déjà vu et apprécié son adaptation du Seigneur des Anneaux, bien plus qu'aux lecteurs du très beau roman de J.R.R. Tolkien. Bref, dans ce contexte, et de mon point de vue, c'est un film qui tient la route... en attendant de voir la suite.
Cordialement,
Hyarion.
P.S.: malgré ma relecture, des fautes d'orthographe et/ou de syntaxe m'auront probablement échappées. Mille excuses pour cela.
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Et bien voilà la critique la plus approfondie qu'il m'ait été donné de lire jusqu'à maintenant, et je l'apprécie d'autant plus qu'elle exprime fort bien ma propre opinion de cette adaptation (à quelques nuances près, naturellement).
Une critique bien sentie donc, à tel point qu'il n'est guère étonnant de lire que Richard Armitage "sent sort (fort ?) honorablement". ;)
A.
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Et puis, comme l'a justement écrit Maitre Hyarion, on ne va pas faire de cette odoriférante homonymie tout un fromage. :)
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Merci d'avoir pris le temps de me lire, Aglarond. :-)
J'ai décidément bien fait, hier, d'écrire en post-scriptum qu'il risquait d'y avoir encore des fautes malgré ma relecture : cela ne pouvait que se confirmer... ;-)
Bien évidemment, au onzième paragraphe de ma critique, il faut donc lire : "Richard Armitage s'est vu attribuer avec le personnage de Thorin Oakenshield, un rôle de roi sans royaume que les scénaristes ont voulu visiblement rendre très proche de celui d'Aragorn dans la précédente trilogie : il s'en sort honorablement."
Je m'aperçois que j'ai également oublié de mettre en italique certains titres d'oeuvres, mais j'espère que cela ne gêne pas trop la lecture.
Amicalement, :-)
Hyarion.
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Bonne analyse Hyarion . Quelques jours ont passés et je pense avoir était peut-être un peu fielleux, façon Saroumane, sur ce film. Je pense que j'aurais dû méditer la philosophie Entique de Sylvebarbe... j'aurais du me montrer moins hâtif, mais j'exprimais ainsi mon ressenti d'admirateur de l'oeuvre de Tolkien. Je vais peut-être donner l'impression de radoter, mais je trouve que les adaptations tuent les oeuvres !
Don vivement une autre adaptation, mais cette fois en format Série.
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je viens soumettre à vous autres une reflexion, et j'en appelle à vos yeux de Lynx.
il me semble que l'extension au format trilogie a contraint Jakson à des changements de dernière minute assez voyants. Bolg, au départ prévu pour être le grand méchant "incarné" face à Thorin me semble être passé complètement à l'arrière-plan, au profit de son père Azog- dont la longévité étonne, du coup. Même si Jackson a un peu emmelé la chronologie et aplati les généalogies, va-t-il encore pourvoir faire de Bolg le fils d' Azog ? Bolg apparaîtra-t-il seulement dans les films suivants ? le projet est-il de tuer Azog dans le deuxième film pour donner un objet de vengeance à Bolg, et fourni à Jackson la matière aux motivations psychologiques dont il aime enduire ses personnages ?
je n'ai vu le film qu'une fois, mais il ne m'a même pas semblé que Bolg apparaisse dedans. Et avec son look marquant, je pense que je l'aurais vu. Alors, Bolg, il y est, ou pas dans An unexpected journey ?
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Sauf erreur de ma part, Bolg n'apparait pas dans ce premier film... mais il aurait évidemment vocation à apparaître dans les films suivants...
Cordialement,
Hyarion.
P.S.: ce soir, en cette veille de fin du monde qui n'aura pas lieu, et en écho à mon premier message sur le présent fuseau, j'ai une pensée pour les Bugarachois, qui seront enfin bientôt libérés du délire médiatique dont fait l'objet leur village depuis de longs mois... ;-)
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à mon tour je poste ma modeste opinion sur ce film, et après avoir l'avoir lu, je trouve ta critique très juste Hyarion.J'ai peut-être aimé le film plus que toi. Je l'ai regardé alors que je venais à peine de commencer à le relire!
D'abord sur le plan technique je le trouve réussi, en ce qui me concerne je trouve le format HFR convaincant, et ajoute à la 3D, que je n'ai jamais aimé jusqu'à présent, quelque soit le film. Les décors sont réussi, et malgré toutes les remarques, je les trouve globalement cohérent, j'ai hâte de voir la foret noire!
Sur le film en lui-même, Je suis en colère sur les trois films, ces logiques commerciales m'exaspèrent au plus haut point, surtout pour voir où s’arrête cette première partie, mais que vont ils donc inventer pour la suite?!?
attention à partir de là je vais spoiler un peu donc si vous voulez des surprises ne lisez pas le paragraphe suivant :-)!
Je m'interroge sur la motivation de PJ, quel est son but? modifier l'histoire pour montrer son talent d'inventeur, se la réapproprier? Je n'aime sa manière de réinterpréter les personnages, les elfes en hippie jouant de la flute traversière et mangeant de la mâche et des carottes râpées... j'ai bien ri par moment... Le moment le plus vulgaire étant le bon radagast tirant sur la pipe de gandalf comme un pétard, et partant en course poursuite avec ses lapins de rosghobel, et son traineau, il ne manquait plus qu'il soit habillé de rouge et blanc... Et où disparait il à la fin? Bizarre d'éliminer le personnage surtout qu'il va réapparaitre avant la fin vu la longueur de ces films. Ensuite la présence d'Azog pour donner un méchant charismatique était elle indispensable? bof bof... Enfin La présence des Géants m'a semblé hors de propos, pour finalement la relire dans le livre, donc pourquoi pas.
Malgré tout à la sortie, en ayant fait abstraction du roman, j'avais le sentiment d'avoir vu un bon film, qui j'espère donnera envie aux gens d'aller plus loin et de lire!
Je crains de beaucoup moins aimer la suite, j'avais aimé le premier seigneur des anneaux et moins ses suites.
à bientôt
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Merci à Aldaril et à Babar d'avoir, eux aussi, pris le temps de me lire, et merci à tous de communiquer ici vos impressions... :-)
Corrigeons encore au moins quelques autres fautes glissées dans le texte de ma critique (publiée le 16-12-2012 à 18:24, sans avoir décidément eu le temps de me relire suffisamment) :
- Neuvième paragraphe : "[...] les combats de Gandalf et des Nains sur les ponts de bois du gigantesque repère des Gobelins dans les cavernes des monts de Brume."
- Treizième paragraphe : "Sur le plan de la beauté visuelle, [...]"
- Quatorzième paragraphe : "[...] tout en étant d'accord pour trouver outrancier l'accompagnement [...]"
Par ailleurs, j'ai oublié, hier, de répondre à Aldaril :
Cordialement,
Hyarion.
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D'ailleurs personne n'a trouvé cette course-poursuite invraisemblable? Pourquoi leur tourne t'il autour?
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De mon point de vue, la séquence de la course-poursuite dans la prairie avec les Wargs ne fait pas partie des séquences les plus réussies du film en l'état, et je ne sais pas si la version longue à venir du long métrage y changera quelque-chose. Heureusement, on oublie assez vite ce moment un peu confus du film, car il précède presque immédiatement la très belle séquence de Rivendell.
Cordialement,
Hyarion.
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En effet, voila un patronyme qui ne manque pas de piquant :-D
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C'est peut être la que l'on se dit qu'un 'Mal est' un bien.
Sébastien Mâle est un Hérisson !!! Première nouvelle !
La scène du hérisson mort n'est elle pas la même dans Narnia ?
Un animal en Rade de Gaz t-répasse à l'écran ?
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J’ai enfin vu le « hobbit » hier soir en VF (pas de VO) et en 3D. Le délai mis à le voir montre mon degré de motivation mais enfin je me devais d’y aller. Qu’en dire ? J’ai du mal à synthétiser mes impressions
- La 3D je suis agréablement surpris. D’habitude je trouve que ça n’apporte pas grand-chose mais là je dois dire que j’ai été émerveillé par certaines scènes (le vol des aigles par exemple)
- 48 images/s je ne sais pas si j’ai vu une vraie différence
Pour le reste je suis partagé. L’histoire est finalement assez fidèle (plus que je n’osais l’espérer) même si la vision de PJ n’est pas la mienne, mais ça c’est inévitable et là encore j’ai été plutôt agréablement surpris. Alors d’où vient mon malaise ? pas réellement des introductions de PJ. Finalement peu importe que ce soit Radagast et non Gandalf qui découvre la vraie identité du Nécromancien. Radagast est rigolo et décalé oui mais pourquoi pas, le Hobbit est une œuvre pour enfants et pleine de clins d’œil et c’est bien que PJ ne se prenne pas trop au sérieux. L’introduction d’Azog là encore pas très grave.
Je trouve cependant au final que le film en fait trop, Trop de quoi ? ben de tout
- Trop de nain dans l’Erebor même au temps de sa splendeur (même Smaug ne pourrait pas venir à bout de dizaine de milliers de nains sur leur territoire)
- Trop d’or dans le trésor pour être crédible
- Des cavernes trop grandes (la montagne devrait s’effondrer comme une coquille d’œuf au moindre mouvement tectonique) (de ce point de vue la grande salle de la Moria dans FR était plus crédible avec ses forets de colonnes)
- Trop de bastons à répétition
- Trop de violences
- Trop de cascades inutiles (les géants de pierre oui mais pas avec les nains sur leurs genoux, les pins ne devraient pas tomber en dominos sous l’effet de quelques wargs)
- Trop de chutes à répétitions et de trop haut (comment croire que les nains ou Bilbo peuvent survivre à des dizaines de mètres de chute successives)
- Trop d’orcs (comment croire à la sortie de la montagne)
- Etc, etc
En bref je trouve que pour faire « faire spectaculaire PJ a trop enchainé les effets spéciaux au risque de tomber parfois dans l’excès.
Cependant les autres spectateurs semblaient aimer alors c’est peut être moi qui suis un vieux grincheux…
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Alors on est au moins deux vieux Grincheux. Je suis completement d'accord avec ton second paragraphe Jean.
Bofur = Grincheux en Islandais (donc en fait on est trois ...)
Tolkien : « C'était Bofur, et il ronchonnait à ce sujet quand Bilbo ouvrit les yeux. .» Bilbo le Hobbit, VII, Un curieux logis.
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Moi j'aime pas le Hobbit au cinéma
I. ;)
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Lui non plus ...
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Bonjour à tous,
Pour ma part, je suis allé au cinéma en me disant que je n'allais pas voir "l'adaptation à l'écran d'un roman de Tolkien" mais "la préquelle aux films du Seigneur des Anneaux selon Peter Jackson". Je n'en attendais donc rien de spécial, puisque je savais que ce serait radicalement différent du livre que j'aime. Au final, je ne suis sorti ni déçu, ni enthousiasmé : c'était bien du Jackson, avec ses qualités et ses défauts.
Heureusement tout de même que j'étais prévenu de certains ajouts, comme le traineau à lapins que je trouve parfaitement ridicule et invraisemblable. Néanmoins, en discutant avec quelqu'un qui n'a pas lu le livre, j'en suis venu à me demander si, au fond, cette innovation est vraiment si éloignée que ça de l'esprit du roman. Ne serait-ce pas un peu dans la même veine que les animaux serviteurs de Beorn? En revanche, là où le bât blesse à coup sûr, c'est que ce traineau comme Radagast ne servent à rien. Inutile de m'étendre sur ce que tout le monde a déjà dit : contrairement au Seigneur des Anneaux, Le Hobbit est un roman à la construction linéaire qui va droit au but. L'adaptation en semblait donc bien plus facile, et pourtant Peter Jackson a préféré ajouter des tas de scènes qui n'apportent rien à l'histoire.
Bien sûr, la tentation de "faire des liens" avec Le Seigneur des Anneaux était grande, et je peux comprendre que certaines scènes, comme celle du Conseil Blanc, étaient trop tentantes pour être mises de côté. Encore fallait-il que ce soit bien fait. Dans l'histoire que nous montre Jackson, Saruman s'obstinant à nier l'évidence n'est pas crédible une seule seconde, au point que ni Gandalf ni Galadriel ne l'écoutent. Comment diable a-t-il pu être considéré comme un grand sage dans de telles conditions? À propos de Galadriel, je me serais d'ailleurs bien passé de son petit tour de magie : était-elle là ou non? Mystère! ...Oui, sauf qu'on s'en fiche et qu'encore une fois, ça n'apporte rien.
Et c'est là une manie de Peter Jackson qui peut être anodine, mais qui a tendance à m'agacer : celle d'ajouter des petites scènes ou de modifier de petites choses comme pour le plaisir de changer ou d'en faire plus. Je donnerai un seul exemple, qui m'a fait taper la main sur le front : Thranduil qui chevauche un cerf. Pourquoi diable? Un cheval, ce n'était pas assez bien (un cheval blanc aurait eu le double avantage de "faire style" et de coller tant avec la tradition féérique qu'avec le cerf de la Forêt Noire)? Apparemment, c'était trop sobre pour Jackson. Il lui faut du spectaculaire (ou du ridicule ; les deux vont souvent de paire chez lui). Au point qu'il verse souvent dans la caricature. Caricature des nains qui ne savent pas ce qu'est un légume, caricature d'elfes qui jouent de la flûte pour de gros bourrins. La caricature peut avoir du bon, mais a-t-elle vraiment sa place dans l'adaptation des textes fondateurs du genre?
Pour continuer dans les reproches, je dirais que contrairement à la plupart des avis que j'ai pu lire, j'ai trouvé la scène de l'attaque d'Esgaroth et du Mont Solitaire mal fichue. Dès les premières secondes, on comprend (du moins ceux qui ne s'en doutaient pas) qu'on ne verra pas Smaug. Et je trouve que c'est une mauvaise idée qui ne pouvait donner qu'un résultat médiocre. C'est censé être une scène de carnage avec un dragon énorme : ce n'était pas le moment de laisser planer un pseudo-mystère ou je-ne-sais-quoi, mais de montrer une de ces batailles avec plein de figurants que Peter Jackson affectionne tant! Bien sûr, révéler d'entrée de jeu l'apparence du dragon qu'on ne rencontrera qu'à la toute fin aurait gâché le suspens... Eh bien il suffisait de commencer par autre chose.
Je fais un peu le reproche inverse à l'arrivée de Gollum, qui apparaît tout bêtement. Par ailleurs, la scène des énigmes, si bonne soit-elle, nous montre un Gollum assez différent de celui qu'on voit dans le roman, où il est franchement inquiétant et dans lequel on ne décèle, en fait, guère de trace du "Sméagol" qui ne réapparaîtra que bien plus tard grâce à l'influence de Frodo. En soi, pourquoi pas, d'autant que le jeu d'Andy Serkis est toujours aussi bon et que cela donne lieu à quelques gags bien trouvés. Seulement voilà : cela bouleverse complètement le sens de l'acte généreux de Bilbo quand il choisit de le laisser en vie. En effet, le Gollum du film est, la moitié du temps, plutôt sympathique et même mignon ; avoir pitié de lui devient dans ces conditions bien plus facile (pour ne pas dire normal) que dans le livre où Bilbo ne voit en lui qu'un tueur potentiel certes misérable, mais aucunement gentil et encore moins drôle. C'est de là que vient toute la beauté de son geste, que le film rabaisse à quelque chose de bien plus banal.
Si surprenant que cela paraisse, il y a tout de même certains ajouts que j'ai appréciés, comme Gandalf disant à Bilbo que le monde n'est pas dans ses livres ni dans ses cartes, mais à l'extérieur : c'est peut-être une réflexion un peu trop sérieuse pour le roman, mais je trouve qu'elle convient parfaitement.
J'ai aussi beaucoup apprécié la chanson des nains (dommage qu'elle ne dure pas plus longtemps), particulièrement prenante. J'apprécie l'air troublé de Bilbo lorsqu'il l'entend, et j'aime à penser que cette chanson a beaucoup pesé dans sa décision de joindre à l'expédition. De même, le fait qu'elle soit interprétée dans le générique de fin par Martin Freeman (ou par quelqu'un ayant une voix très proche de la sienne) montre à quel point Bilbo tend à se rapprocher du groupe de Thorin, à adopter leur quête qui, à la base, ne le concerne pas, et enfin colle parfaitement à son rôle de "passeur culturel", d'intermédiaire entre les Hobbits et les autres espèces.
Bref, cette adaptation m'a laissé mi-figue mi-raisin. Il me semble clair que pour ce qui est de la profondeur et de la poésie, le film n'arrive à la cheville du roman qu'à de rares reprises. Cependant, malgré tous les défauts cités, j'ai globalement passé un bon moment, même si je n'attends pas pour autant les épisodes suivants.
En tout cas, cela reste bien mieux que le massacre opéré sur Tintin (que j'avais eu la sottise d'attendre avec impatience)...
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J'ai également vu le film : je suis rentré dans la salle heureux et j'en suis ressorti las.
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C' est dommage...Je m' en faisais toute une joie!
Déjà que j' avais été injuste, pour le SdA...Alors qu' au final, j' ai l' ultimate-trop-bonne-collector-des-goûts-cuted-à-donf-édition, et que je l' ai regardée plusieurs fois! Je tenais, publiquement, à demander pardon à Peter Jackson, pour toutes les horreurs que j' ai pu proférer à son endroit...
Après tout, si on fait abstraction de toute association d' idée(s) avec, disons...La littérature anglo-saxonne du siècle dernier...Il est pas si mal, ce film, nan!? Je veux dire, sur une planète qui semble considérer Justin Bieber, Depardieu, et Amélie Nothomb, comme des artistes...Mmmh!?
Comparé à, je sais pas, moi...Eragon, par exemple!? Ou à une tentative d' explicitation idéologique ( Ou même, simplement logique...On laisse tomber les idéaux! ) de la carrière politique de Cohn-Bendit...Hein...C' est pas si mal, nan!?
Vous allez me dire: " Cohn-Bendit...C' est n' importe quoi! Qu' est-ce qu' il a à foutre avec Tolkien, et le SdA, Cohn-Bendit...!? "
C' est ce que je disais...Tout pareil! ( Pour Eragon, je reconnais...C' était bas! )
Bref, je peux pas en vouloir à un type qui m' a permis d' avoir, sur une décennie ( Et c' est pas rien, 10 ans...Il suffit de se regarder dans un miroir pour s' en rendre compte! ), le plaisir de lire Isengar, et les contributeurs de ce délicieux forum, et de faire, bonjour la cerise, resurgir la légende...Vinyamar, Semprini, Sosryko, Silmo ( C' est dingue, j' avais pas remarqué comme l' alphabétique serpent participe de la légende...)!
Et qui sait, demain: GreenGnou, Fangorn, Kloczko, Caledfwlch...Et Cédric!
Bon, vous me direz qu' il y a, aussi, Hyarion, et quelques autres...Mais comment critiquer un type qui commence ses contributions par: " Or donc..."! Et puis, faut pas charrier...Même si je trouve Hyarion, un peu ( trop ) gentil, j' entends pas trépigner dans les gradins...On reste dans le dithyrambique soft, le minimum syndical, l' expression du, et de, goût!
Nan, faut savoir reconnaître ses torts...Du moins, en ce qui concerne mon plaisir perso: avec du bol, ai-je pensé, on aura droit à vingt chroniques suplémentaires de Maître Semprini, quelques redoutables précisions d' Hisweloke, une imparable traduc d' un barbarisme maori, dans, et par, un élan du Quebec ( Un Gnou, si vous préférez...! ), une colère jupitérienne, et nécessaire, de Monsieur Edouard! Un genre de compensation, quoi...Le salaire de la Peur, les dix dollards de Judas, la rançon du succés, le prix du sang, et des larmes!
Et au final...Que dalle! Nib...Rien...Si ce n' est le regret, en forme de soupir, de Semprini!
Comprenons-nous bien...Je dis pas qu' un soupir de Semprini vaut pas un film de PJ! Pas plus qu' une disserte de m'sieur Hyarion...Mais bon, j' aurais pas craché sur un peu de rab!
Et le film...!?
Ben, vous allez rigoler...Je l' ai pas vu! Bien sûr, je pourrais me retrancher derrière le fait que j' habite Nemours, une sorte de trou noir, au fin fond de la Seine et Marne...Nulle part, quoi, comme dirais le père Ubu! Et qu' au multitruc du bled, la dernière fois que je suis passé devant, ça jouait Titanic en 3D, un concert, en LIVE, d' un Jackson ( Mais c' était pas Peter...Y chante pas Peter, nan!? ), et un film écolo, produit par Framatom-Areva, et commenté par Cohn-Bendit, sur le bonheur de vivre des bûcherons canadiens...!
Et rectification, Tianic, c' était pas en 3D, c' étaient des tuiles du toit qui avaient pris la tangente, et avec la météo de merdre...Le Centre Culturel d' Animations Artistiques barre en couille, faut dire les choses...La Culture, depuis Malraux, c' est plus ce que ça aurait pu être!
Et puis, vous savez ce que c' est...On dit un truc, et on fait le contraire! Et pour être tout à fait franc...
( En général, quand on vous dit ça, y a des chances pour que votre interlocuteur essaye de vous bourrer le mou dans la seconde qui suit...)
...Mais, moi, je vous le jure...
( Aïe...Ca empire, le serment, c' est pas vraiment la garantie du réel, je serais vous, je commencerais à me méfier! )
...Nan...J' vais être honnête...
( Alors là, c' est la totale...Barrez-vous, je vous aurais prévenu! )
...Aahemmm...Pfffuuit...Bonbonbon...Euh, alors voilà...J' aime pas trop le Hobbit! Je veux dire, le VRAI Hobbit...Le livre, quoi! De Toto...Parfaitement!
Et je dirais même plus...Si ce roman avait été écrit, commako, par J.K. Rowling, R.E. Howard, L.F. Celine, ou moi, vous seriez les premiers à faire la moue, en lisant un truc qui, si on s' amusait à le comparer à une oeuvre musicale, commence en opérette, et se termine en requiem! Et les elfes bourrés, et les pitbuls qui font dans l' aide à domicile...Et...Et...Et...!
- Un jour, quand je serai moins laconique, et moins feignant, je vous préciserai mes réticences. -
Du coup, je suis pas en manque de prod' jacksonienne: vu le texte de base, il a eu le parfait alibi pour donner libre cours à son monumentalent! Le peu que j' en ai vu, et le beaucoup que j' ai lu, ici même, plus une radinerie sélective, m' enjoignent d' attendre que je puisse trouver, au rayon Occasions de Giberts, Boulinier, et/ou autres, l' ultime version de la, seconde, trilogie du siécle! Il me suffit de patienter quatre courtes années...Rien d' insurmontable! D' autant qu' à mon âge canonique, les années comptent double, minimum, et vu le sujet de l' attente, ce sera demain, pour ainsi dire!
Et puis, en ce moment, quand je pratique le cinoche à domicile ( Le seul qui te permet de pis...De pas emmerder la planète, si t' as envie de bouger, et le seul que je pratique encore! ), je découvre des p'tites merveilles: Inception, V pour Vendetta, Seven Swords, Sin City, Doberman...Et à 5 €uros le bout, j' aurais tort de me priver: j' ai même l' intégrale de Pirates des Caraïbes!
Et si on s' envoit du Jackson, on peut bien se coller un bandeaux sur l' oeil, nan!?
Et Toto, vous vous demandez...Ben, j' attends la nouvelle version du Hobbit, à LA librairie du bled! En 2037, si j' ai bien compris...
D' ici là, PJ aura illustré le Silmarillon ( Deux trilogies...), et aura, presque, fini les HoME ( Une trilogie par volume ), et on aura resculpté les Bouddhas de Bâmiyân, à son effigie, pour saluer son élection de Président-à-vie de New Middle-Earth ( Le nouveau nom de la Terre, depuis la resurrection de Toto...Encore que moi, j' affirme que c' est pas Toto, mais Elvis: Toto n' a jamais porté des bottes en crotale! ).
Enfin, c' est comme ça, on écoute jamais les vieux...Ni ce que leus pauv' mains racontent! Pourtant, c' est pas compliqué: le poing serré, et le majeur bien dressé...Et bonne année!
Carpe diem...
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Je crois qu'il faut parfois prendre un peu de recul, en tant qu'amoureux de Tolkien, pour se rendre compte à quel point les films de Jackson respectent les livres d'origine, même si nous pouvons nous disputer à l'infini sur tel ou tel choix, jusqu'au "ton" que dégage le film, et qui d'une certaine façon n'a rien a voir avec ce que j'imagine de la Terre du Milieu. Pourquoi les nains doivent-ils être si grossiers ? Pourquoi les elfes sont-ils systématiquement ridicules ?
On en revient peut-être toujours à la question de l'inadaptabilité du Seigneur des Anneaux et de la fiction de Tolkien, qui a mon sens tire sa beauté de ce qu'elle n'est jamais littérale, mais profondément liée à la nature même du langage. Un cinéaste moins amoureux de ce qu'il met à l'écran et plus de ce qu'il n'y met pas nous aurait peut-être plus satisfait. Le seul, peut-être à avoir éffleuré par l'image la beauté de l'art de Tolkien, c'est sans doute Alan Lee.
Bref, il suffit de lire les lettres que Tolkien consacre à la critique du scénario de l'adaptation animée alors prévue pour le SdA pour comprendre à quoi nous avons échappé.
Que le Hobbit soit du bon cinéma ou pas peut se discuter. Pour ma part, je n'arrive pas vraiment à entrer dans une position critique. Le film m'a fait rouvrir le livre des Contes et légendes inachevés, et reprendre les Appendices du Seigneur.
Le film m'a donné envie de ressortir mes vieilles peintures Citadel pour peindre des figurines de gobelins et de nains.
Le film ma rempli d'une énergie renouvelée et d'un appétit comme vierge pour l'oeuvre de Tolkien. Certaines images m'ont transporté, comme des couvertures de livre de jeu de rôle illustrés par Mc Bride prenant vie. Sans recul, j'éatais "complétement dedans"- et en même temps, comme je sais ce que je vois, et je vois bine que ce n'est pas une grande oeuvre de cinéma. Mais face au Hobbit (plus que face aux Deux Tours ou au Retour du Roi), vraiment, mon sens critique me semble complètement déplacé.
J'ai pris un immense plaisir à un film qui trahit respectueusement toute l'idée que j'ai de Tolkien.
Pour finir, un note amusante: Dans le très beau livre "Art and Design" inspiré par le film, il y a cette mention au début:
"Publié avec la permession mais pas l'approbation de The Tolkien Estate" c'est une mention juridique destinée à se désolidariser par principe des propos tenus dans le livre ou c'est la marque d'un jugement esthétique ?
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Toujours pas trouvé le temps d'aller voir "The Hobbit One".
Y a pas urgence.
Je me garderai donc de critiquer, en mal comme en bien.
Mais c'est toujours un plaisir de lire toutes vos réactions.
Silmo
ps : au fait, "Pirate des Caraïbes", ca reste vachement bien... enfin les trois premiers.
De même que pour Indiana Jones, les lois de la robotique, ou la Sainte Grenade d'Antioche*, on ne doit jamais dépasser Trois !!
* dans "Sacré Graal" (pour les jeunes pousses qui ne connaissent pas ce chef-d'oeuvre) :"then shalt thou count to three, no more, no less. Three shall be the number thou shalt count, and the number of the counting shall be three. Four shalt thou not count, neither count thou two, excepting that thou then proceed to three".
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Je n'y suis toujours pas allé mais j'hésite encore plus après avoir lu CECI !
S.
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Oops je vois plus haut que l'inconvénient avait déjà été signalé en fin d'année dernière...
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Les nausées sont dues au format 48 images/s...car non Isengar, ce n'est pas le film lui-même qui donne la nausée ;), mais à moins d'être (mal)chanceux (c'est selon), très peu de salles proposent ce format... Je l'ai vu en vitesse normale et 3D, et je n'ai eu aucun problème.
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Ayant vu une fois le film en HFR ("high frame rate") de 48 images par seconde (après l'avoir vu en 24 images par seconde), je ne peux que renvoyer aux impressions qui ont été les miennes à ce sujet le mois dernier (cf. l'avant-dernier paragraphe de ma critique publiée ici le 16-12-2012 à 18:24), en ajoutant que je n'ai pas constaté le moindre problème de nausée durant la projection, en tout cas ce qui me concerne. Pour ce qui est des autres spectateurs présents dans la salle (qui était bondée), j'ai bien vu une poignée de personnes déranger quelque peu les autres avec la lumière du couloir lorsqu'ils ouvraient une porte de la salle de cinéma pour aller aux toilettes... mais cela pouvait très bien n'être qu'une simple affaire de besoins naturels à satisfaire, dans le contexte d'une longue projection de 169 minutes... ;-)
Toujours est-il que la projection m'a paru s'être bien passé, et fait finalement assez rare à observer en ce qui me concerne, il y a même eu des applaudissements lors de l'apparition du générique de fin.
Elendil a, lui aussi, vu le film en HFR : pour autant que je sache, il ne m'a pas fait état d'un malaise particulier vis-à-vis du "high frame rate"... ;-)
Amicalement,
Hyarion.
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Je confirme, pas la moindre nausée en ce qui me concerne, juste une simple fatigue oculaire, que j'estime être nettement plus le fait de la 3D que des 48 images/sec. Le format 48 images/sec améliore d'ailleurs nettement le rendu de la 3D et élimine les saccades visibles lors des travellings.
L'impression de « rapidité » de l'image rapportée par certains lors des premières scènes du film n'est absolument pas due à la vitesse d'image. Ayant par la suite vu le film en 24 images/sec., je peux témoigner que l'impression est exactement la même. Si Bilbo vieux donne l'impression de marcher à pas accélérés dans Cul-de-Sac, c'est parce que cela a été filmé ainsi. Je songerais plutôt à incriminer les prothèses de pieds de Hobbits, qui m'ont paru encore plus démesurées que dans le SdA et semblent parfois gêner les acteurs.
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