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#1 26-11-2003 14:43

Silmo
Inscription : 2002
Messages : 4 060

TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

Dans le fuseau du Légendaire intitulé Le militarisme de Tolkien , MJ a posé la question suivante (au sujet de la phrase *Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles*) : « Je n’arrive pas à retrouver cette phrase dans le livre ! Pitié, ne m’agressez pas ! Est-elle de Tolkien ou de PJ ? »

Ce sont les scénaristes du film, Philippa Boyens et Fran Walsh, qui sont à l’origine de cette phrase et la présente section est donc mieux appropriée pour en parler.

Situons l’action dans le film : Frodon vient (Grrrrr) de dévoiler l’Anneau à un Nazgul sur les ruines d’Osgiliath. Sam le tire d’affaire en le faisant rouler au bas d’un escalier pendant que Faramir transperce d’une flèche la panse de la monture ailé du Nazgul.
Le film est sur le point de s’achever. c’est un bref moment de répit. Frodon a, selon les scénaristes, été ramené à la réalité par Sam et ce dernier fait un commentaire sur les grandes *histoires* et sur les héros  qui y ont participé alors qu’ils auraient eu le loisir de rentrer chez eux mais ne l’ont pas fait « parce qu’ils avaient foi ». Le commentaire de Sam est fait en voix-off et c’est l’occasion pour le réalisateur de survoler toutes les différentes histoires du film qui sont en train de s’achever (victoire au gouffre de Helm, victoire en Isengard,…etc…).

La tirade sur les héros qui auraient pu rentrer chez eux est inspirée par le livre (SdA, Les Deux Tours, Les Escaliers de Cirith Ungol) :
SAM: ” - Oui, c'est vrai, dit Sam. Et nous ne serions aucunement ici, si on en avait su plus long avant de partir. Mais je pense qu'il en va souvent ainsi. Les vaillantes choses dans les vieilles histoires et les vieilles chansons, Monsieur Frodon : les aventures, comme j'appelais ça. Je pensais que les merveilleux personnages des contes partaient à la recherche de ces choses parce qu'ils les désiraient, parce qu'elles étaient excitantes et que la vie était un peu terne - que c'était une sorte de jeu, pour ainsi dire. Mais ce n'était pas comme ça avec les histoires qui importaient vraiment ou celles qui restent en mémoire. Il semble que les gens y aient été tout simplement embarqués, d'ordinaire - leur chemin était ainsi tracé, comme vous dites. Mais je pense qu'ils avaient trente-six occasions, comme nous, de s'en retourner, mais ils ne le faisaient pas. Et s'ils l'avaient fait, on n'en saurait rien parce qu'ils seraient oubliés. On entend parler de ceux qui continuaient tout simplement - et pas toujours vers une bonne fin, notez; du moins pas à ce que les gens qui sont dans l'histoire et pas en - dehors appellent une bonne fin. Vous savez : rentrer chez soi et tout trouver en bon état, quoique pas tout à fait pareil - comme le vieux Monsieur Bilbon. Mais ce ne sont pas toujours les meilleures histoires à entendre, si elles peuvent être les meilleures dans lesquelles être embarqué! Je me demande dans quel genre d'histoire nous sommes tombés.”

Dans le bonus du DVD4 intitulé « du livre au film » (ou « du scénario au film »), Philippa Boyens dit ceci :
« L’amusant, c’est qu’on séchait à ce moment-là. On a repris la réplique du livre ‘’parce qu’ils avaient la foi’’ [réplique que je n’ai pas retrouvée pour le moment en ces termes là]. On l’a mise en scène dans la bouche de Sam et naturellement Frodon ajoute ‘’En quoi avons-nous foi, Sam ?’’. Et là, on a séché. On s’est regardés en pensant ‘’En quoi ont-ils foi ? De quoi parlent-ils, bon sang ?’’ L’idée était de faire attendre le public. C’est de ça qu’il s’agit à la fin du deuxième film. Il s’agit d’attendre. Je me souviens qu’on se regardait en fixant les murs. Il fallait que ça reste vrai. J’ai dit à Fran : ‘’J’ai une réplique que tu vas détester, car c’est le genre de phrase qu’un écrivain qualifierait de casse-gueule’’. Mais si elle est dite avec sincérité, ce qui doit être le cas, ça peut marcher. A savoir ‘’Il y a du bon en ce monde, M. Frodon.’’. Fran a adoré et a dit qu’il fallait ajouter ‘’qui mérite qu’on se batte’’ ».

Voilà hélas, MJ, d’ou viendrait cette phrase que tu trouves, à juste titre, attachante… De la nécessité de faire attendre le public…!!!

Heureusement, ce n'est pas le seul point de vue exprimé puiisque dans le commentaire du film, Fran Walsh dit «On doit se demander quelle est la morale du film, quelle idée maitresse le gouverne. S'il y avait un isntant dans le film où l'on pouvait tout rassembler sous la banière d'un thème unique, c'est bien celui-ci. Cette grande idée, c'est l'importance des Histoires, ce qu'elles sont, ce qu'elles nous apportent et l'idée qu'il existe un sens universel du bien. Que cela trouve ou non un écho dans la réalité. Mais en définitive, nous en avons tous besoin. Les Histoires sont nécessaires. Le bien est une valeur universelle qui n'est pas sujette aux caprices de l'existence.[...] La question que pose Frodon ''en quoi avons-nous foi?'' hante également Gollum/Sméagol car lui aussi se trouve entre deux eaux. Quand il entend qu'il y a encore du bon dans ce monde, il comprend qu'il ne sera jamais comme lui.» Et Philippa Boyens ajoute «Cette Beauté, il l'a perdue et il ne la retrouvera jamais. Frodon peut la retrouver grâce à Sam. Il [Sméagol] a pu croire qu'il y avait encore du bon en ce monde, il a tenté de s'y accrocher mais il a échoué. [...] Sans que nous l'ayons voulu, il y a aussi une grande tristesse dans ce personnage numérique».

Voila de quoi alimenter aussi les opinions sur ce pauvre Sméagol.

Silmo

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#2 26-11-2003 15:01

Vinchmor
Inscription : 2002
Messages : 1 110

Re : TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

J’ai honte…

Honte de vous dire ça, mais la fameuse réplique "Il y a des choses qui valent la peine de se battre" semble avoir été également utilisée par Angel dans la série Buffy contre les Vampires, épisode intitulé Gingerbread. Je vais faire taire tout de suite les médisants, je ne suis franchement pas fan de la série, c’est google qui me l’a dit :Gingerbread ;-)

Que peut-on en conclure ? Entre autres, que c’est une jolie phrase mais franchement pas originale ;-)

Vinch' ;-)

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#3 26-11-2003 15:05

Vinchmor
Inscription : 2002
Messages : 1 110

Re : TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

Petit soucis de lien: C'est par là

Mais je comprends que JRRVF réchigne à faire un lien vers Buffy ;-)

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#4 26-11-2003 15:34

Elladan
Inscription : 2003
Messages : 13

Re : TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

  En effet si cette phrase est une citation de Buffy ça fait moins classe! Néanmoins, ce passage est très beau ( je me rapelle même avoir eu les larmes aux yeux au cinéma). Il est parfait pour la fin du deuxième volet et permet avec les nombreuses images diffusés à ce moment là de faire un bilan de la situation. On voit encore bien le talent de PJ et de ses scénaristes qui reprennent des morceaux du livre pour constituer un passage grandiose!

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#5 26-11-2003 16:31

Edoras
Inscription : 2002
Messages : 351

Re : TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

En même temps les scénaristes ne sont pas sensé connaitre tout les dialogues écrit pour le cinéma et la télévision...

Et cette phrase est plutôt entendu. Il n'y a rien d'original et c'était bien la seule chose à dire ayant un sens ou un intérêt (dans le contexte de ce début de dialogue.).

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#6 26-11-2003 22:38

Mj du Gondor
Inscription : 2003
Messages : 574

Re : TTT DVD4 Il y a des choses qui valent la peine qu'on se batte pour elles

Merci Silmo, pour ton dévouement  (tu n’as pas taper trop fort sur mes doigts !!) Même si vos commentaires me laissent un peu penaude.
Mais soyons fidèle jusqu’au bout et tentons de défendre ce qu’on trouve beau ou bon.
Eliminons tout d’abord l’aspect "Buffy" (honte à toi Vinchmor ;-)))
Je ne connais pas ce film (cette série ?) mais je crois qu’elle est diffusée par une chaine télé qui ne brille pas par la délicatesse de ces émissions, amplement soumise aux contraintes de l’audimat (c’est le mot ?) ce qui qui n’en fait pas une référence de qualité !
La reprise ici d’un thème somme toute, comme vous le dites, pas très original ne saurait toutefois en diminuer la valeur.
Les grands thèmes musicaux par exemple peuvent être souvent galvaudés par la pub, ils n’en perdent pas pour autant leur beauté et la fleur de lotus qui éclot dans la boue des marécages n’en a que plus d’éclat (j’espère que Buffy est franchement moche !)


Mais revenons au thème lui-même ou plutôt à sa présence dans le film.
Je me demande si Philippa Boyens et Fran Walsh ont fait suffisamment preuve de modestie en en avouant l’initiative ou bien si elles n’ont pas sous-estimé l’extrême pouvoir de suggestion de Tolkien. N’ont-elles pas tout simplement succombé à cet envoûtement qui prouve encore une fois son génie :
Silmo nous rappelle que la partie du commentaire de Sam sur « les histoires » est extrait du livre (les escaliers de Cirith Ungol)
Dans ce passage Sam évoque les histoires ; Mais il oppose celles qu’on aime parce qu’elles répondent à notre besoin d’évasion, et qui en fait importent peu, à  celles que nous préférons et qui méritent notre attention, notre souvenir (sous entendu pudique à mon avis pour parler de notre admiration, de notre reconnaissance) ; ce sont celles qui évoquent les actions des hommes qui se dépassent et vont au delà d’eux mêmes, quelle qu’en soit l’issue pour accomplir leur destin c’est à dire  réaliser une quête , une mission. Il s’agit bien d’actes héroiques pouvant aller jusqu’au sacrifice de soi.

Frodon lui répond dans le livre, que ceux qui sont dans les histoires n’en connaissent pas le dénouement et que cependant ils continuent.
Il me semble que c’est bien là une caractéristique de la foi que de persister dans une voie dont l'issue pour soi-même n'est pas révélée. et la réplique du film me paraît logique et cohérente, induite même .
« En quoi avons –NOUS la foi ? »


Or, déjà,en insistant sur ce mot "histoire" (5 fois cité),Tolkien nous a ramené à une autre scène où il est question d’ « histoire » : au miroir de Galadriel , où on a pu lire :
« Frodon savait d’une façon ou d’une autre faire partie d’une GRANDE HISTOIRE dans laquelle il était lui-même engagé »
Le motif de cette scène du miroir de Galadriel était alors tout entier centré sur les conséquences d’une victoire du Mal : A Frodon le miroir dévoile l’avenir du monde des hommes, les possibles bons ou mauvais et à Sam les effets plus directs sur sa chère Comté qui lui suggèrent un retour immédiat vers les siens afin de protéger ce qu’il aime !
Chacun voit à sa dimension, ce qui mérite d’être sauvé et ce pour quoi Sam et Frodon poursuivront leur route en dépit des dangers !

Mais ce pouvoir de suggestion auquel les scénaristes semblent bien avoir déjà succombé se trouvait avoir été  encore renforcé par ce qui fait suite à la tirade sur les « histoires » quand Sam se souvient de l’histoire de Beren :
« Mais c’est une longue histoire, naturellement qui dépasse le bonheur pour passer dans l’affliction et au-delà – et le Silmaril poursuivit sa course pour venir à Eärendil. Et pourquoi, Monsieur, je n’avais pas pensé à ça ! Nous avons – vous avez une parcelle de sa lumière dans ce cristal d’étoile que la Dame vous a donné ! »
C’était un argument supplémentaire , s’il était nécessaire pour nous ramener à Galadriel et à son miroir et marier de façon indissociable les idées, en  assurant un lien entre la Communauté de l’Anneau et les Deux Tours.

Alors l’enchainement dans le film, des propos de Sam s’achevant sur cette fameuse phrase m’apparaît comme un trait de génie et lui donne toute son intensité. Consciemment le mérite aurait pu en revenir aux scénaristes mais en avouant l’empirisme de son élaboration Tolkien en reste bien le seul artisan (au sens elfique bien entendu !)

Quant à Gollum, Fran Walsh n’a rien inventé non plus : un peu plus loin dans le livre, Gollum regarde avec envie la tendresse qui unit Sam à Frodon.
L’espace d’un instant Gollum regrette son lointain passé ses champs, ses ruisseaux, sa jeunesse et le remord pour ce qu’il va accomplir le tenaille ; mais Sam rompt le charme ; Pour lui,il n’y a plus rien de bon à sauver en ce monde !!

En guise de conclusion, je dirais que les scénaristes ont été subjuguées et qu’elles prouvent ainsi une lecture sérieuse du SDA (Ce qui est quand même réconfortant , non ?)
Mj

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