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Laissez ici vos commentaires après la lecture de l'Edito n°2 - La Représentation du Mal.
C.
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Sans vouloir réduire P. Jackson au rôle de tâcheron laborieux s' évertuant à concillier impératifs économiques et attentes esthétiques, on peut émettre quelques doutes sur la profondeur d' analyse que suggère l' édito de Semprini...! Je crains fort que l' ami PJ, en nous montrant, entre autre, Saruman déchaînant les éléments sur nos sympathiques héros, ne fait qu' appliquer les vieilles recettes du cinéma de genre...!
Je me suis étonné, ailleurs, du nombre relativement important de lecteurs qui voyaient, dans le SdA, un roman d' aventure, d' ou le constat, maint fois affirmé, de la soit-disant " lenteur " des premiers chapitres...C' est manifestement la vision que PJ a privilégié, avec son cortège d' événements et de personnages manichéens: le Bon, le Méchant, le Traitre, le Rigolo...ad nauséam !
Se basant sur la supposée incompréhension d'un public " pokémonsterisé ", il articule le récit sur un canevas simpliste, voire primaire: question / réponse, effet / cause, pourquoi / parce que...Opposant la certitude au mystère, PJ a choisi de MONTRER...!
Là où Tolkien met en scène quelques orcs, un troll, terrifiants, par leur apparition soudaine, PJ choisit de les faire " voler "...! Là où la Compagnie pressentait l'ombre menaçante de Sauron, PJ nous montre les gesticulations météorologiques d'un magicien haineux...!
Et dans ce contexte, le Mal ne peut être que lourdement défini, désigné, dénoncé...Porteur de stigmates joailliers, de symboles oculaires dûment référencés ! Il ne faudrait pas que l' on puisse avoir le moindre doute sur l' identité des coupables ! Que tout cela corrobore la vision " classique " du Mal dans le cinéma américain n' est que bonus, si je peux dire...!
Bien entendu, le cinéma n' est pas la littérature, et on peut comprendre que PJ n' ait pas choisi d' illustrer le SdA sous le prisme de Vincent Ferre, mais un peu de subtilité et de finesse n' aurait pas fait de mal...
TB
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PJ accordera une large part au rôle de Saruman comme le méchant de service. Mais si l'on déborde un peu du cadre du film, on peut se demander quelle est la figure la plus marquante du Mal chez Tolkien. Elles sont nombreuses : les Orques, les Trolls, les Neuf, le Balrog, Arachne, Sauron pour les principales.
Pour ma part, c'est Arachne qui m'a laissé l'impression la plus forte. Par son manque total de conscience, voire d'intelligence, on la voit totalement orientée vers sa boulimie morbide. On peut même supposer qu'elle n'a pas de motivation précise, et c'est qui la rend imprévisible et terrifiante.
Qu'en pensez-vous ?
Cédric.
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A la lumière du Seigneur des Anneaux, et plus particulièrement en regardant au travers de l'anneau, je me demande en fait si le mal ce n'est pas "soi-même". Après tout, l'anneau ne fait que "jouer" avec les désirs cachés de chacun. Il les amplifie, promet en quelque sorte de les rendre possible. Ainsi, un être comme Tom Bombadil, qui apparait comme son propre maître et qui se satisfait de son petit monde, de ce qu'il a, reste imperméable aux "sirènes" et même aux pouvoirs de l'Anneau.
Etrange inversion du fameux "l'Enfer, c'est les autres" en "L'Enfer, c'est nous autres" ;p
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Je suis d'accord avec toi Loki, l'Anneau exacerbe les tentations et fait ressortir l'aspect le moins noble de son porteur. Certains ne sont pas foncièrement mauvais, d'autres le déviennent...
Je me rappelle avoir été "choqué" par la réaction de Frodo lorsqu'il avait failli frapper Bilbo qui lui demandait à voir l'Anneau (SdA, éd. Pocket, Vol.1, p.310) :
- Eh bien, j'aimerais juste le voir un instant, dit Bilbon.
En s'habillant, Frodon avait constaté que, durant son sommeil, on avait suspendu l'Anneau à son cou sur une nouvelle chaîne, légère mais solide. Il la sortit avec lenteur. Bilbon tendit la main. Mais Frodon ramena vivement l'Anneau. Avec une affliction étonnée, il s'aperçut qu'il ne regardait plus Bilbon, une ombre semblait être tombée sur eux, et à travers celle-ci, il observait un petit être ridé, au visage avide, qui tendait des mains osseuses et tâtonnantes. Il éprouva le désir de le frapper.
C'est la première occasion je crois où Frodon tombe sous l'influence de l'Anneau et on lit toute la détresse de Bilbo lorsqu'il en voit les effets.
Mais je crois que l'Anneau transforme son Porteur, son mal s'insinue en lui pour modifier son caractère pour le rendre méconnaissable. Malgré toute la volonté et la résistance de Frodon, ce n'est pas réellement lui qui rejette Sam au Mont du Destin et déclare vouloir garder l'Anneau. A ce moment précis, sans l'intervention de Gollum, l'Anneau aurait définitivement anéanti la personnalité de Frodo qui se serait alors effacée pour faire place à une émanation de celle de Sauron.
Et que ce soit dans le film ou le livre, Saruman tombera lui-aussi sous son influence. Lui qui ne l'a jamais touché ni même vu.
Cédric.
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Tout a fait d'accord. L'anneau n'est qu'un prisme qui exacerbe le mal qui est en nous.
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Hop!
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