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La parution de l'ouvrage étant imminente (11 octobre 2012), je me permets d'ouvrir un nouveau fuseau faisant suite au précédent.
Vincent vient de publier sur son site une liste des notices du Dictionnaire Tolkien par domaines, liste que je me permets de reproduire ci-dessous.
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Arda et la Terre du Milieu (lieux, époques)
Age, Premier
Age, Deuxième
Age, Troisième
Age, Quatrième
Aman
Arda
Arnor
Astres
Barad-dûr
(Le) Beleriand
Cavernes et mondes souterrains
(La) Comté
Cosmologie
(Le) Doriath
Est
Fleuves et rivières
Forêts
Forteresses et châteaux
Géographie imaginaire
Gondolin
Gondor
Grande Vague
Havres Gris
Isengard
Lothlórien
Lumière
Marrissement
Mer
Minas Morgul
Marais des Morts
Montagnes
(La) Montagne du Destin
Mordor
Moria
Númenor
Ouest
Rohan
Soleil et lune
Terre du Milieu
Thangorodrim
(Le) Vide
Villes et villages en TdMilieu
Voie Droite
Personnages et créatures
Aelfwine, Eriol
Ainur, Valar et Maiar
Animaux
Anneau - porteurs de l’
Anneau - Spectres de l’
Arachne
Aragorn
Arwen
Balrog
Beorn
Beren
Bombadil, Tom
Boromir
Brandebouc, Meriadoc (Merry)
Dragons
Eärendil
Elendil
Elfes
Elrond
Ents
Éomer
Éowyn
Eru, Dieu
Faramir
Fëanor
(Les) femmes dans l’œuvre
Galadriel
Gamegie, Sam
Gandalf
Géants
Gil-galad
Gimli
Gollum
Gríma Langue de Serpent
Hobbits
Hommes en Terre du Milieu
Húrin
Legolas
Lúthien
Mages, Istari
Maggotte, Père
Mandos
Monstres
Morgoth, Melkor
Mûmak(il)
Nains
Orques
Rohirrim, Eorlingas
Sacquet, Bilbo
Sacquet, Frodo
Saruman
Sauron
Semi-Elfes
Théoden
Thorin Ecu-de-chêne
Touque, Peregrin (Pippin)
Tuor
Túrin
Valar
Wargs
Objets, choses
Anneaux du Pouvoir
Anneau Unique
Arbres et plantes
Armes et armures
Epées
Herbe à pipe
Joyaux et bijoux
Livre Rouge de la Marche de l’Ouest
Machine, Machines
Mazarbul, livre de
Palantíri
Silmarils
Œuvres, textes de Tolkien
A Middle English Vocabulary
Ancrene Wisse
« (L’)anglais et le gallois »
L’Anneau de Morgoth
Appendices
(Les) Aventures de Tom Bombadil…
« Beowulf : Les monstres et les critiques »
(La) Chute d’Arthur
(La) Chute de Gondolin
(La) Chute de Númenor
Contes et légendes inachevés
(La) Défaite de Sauron
« Discours d’adieu… »
Du conte de fées
(Les) Enfants de Húrin
Enregistrements sonores
Essays Presented to Charles Williams
Exodus
Faërie et autres textes
(Le) Fermier Gilles de Ham
Feuille, de Niggle
Finn and Hengest
(La) Formation de la Terre du Milieu
(La) Guerre de l’Anneau
(La) Guerre des Joyaux
Histoire de la Terre du Milieu
(The) History of the Hobbit
[Bilbo] (le) Hobbit
Imram
Jonas
(Le) Lai d’Aotrou et Itroun
(Les) Lais du Beleriand
Legendarium
(La) Légende de Sigurd et Gudrún
Lettres
Lettres du Père Noël
(Le) Livre des Contes Perdus
M. Merveille
Manuscrits et textes inédits
« Mythopoéia »
Nomenclature…
Oxford English Dictionary
Pearl
(Les) peuples de la Terre du Milieu
Poèmes de Tolkien
(Le) Retour de Beorhtnoth…
(Le) Retour de l’Ombre
(La) Route Perdue
(La) Route se poursuit…
Roverandom
(Le) Seigneur des Anneaux
(Le) Silmarillion
Sire Gauvain et le chevalier vert
« Sire Gauvain et le chevalier vert »
Sir Orfeo
Smith de Grand Wootton
« Traduire Beowulf »
(La) Trahison d’Isengard
Un Vice Secret
Notices biographiques
Angleterre, Tolkien et l’
Angleterre - une mythologie pour l’
Barfield, Owen
Coalbiters
Eagle and Child
Inklings
Leeds
Lewis, C.S.
Morgan, Père Francis
Orange, Etat libre d’
Oxford
Religion
TCBS
Tolkien Estate, Tolkien Trust
Tolkien illustrateur
Tolkien, Adam
Tolkien, Arthur Reuel
Tolkien, Baillie
Tolkien, Christopher Reuel
Tolkien, Edith
Tolkien, Hilary
Tolkien, John
Tolkien, J.R.R., carrière & travaux universitaires
Tolkien, J.R.R., Enfance et jeunesse
Tolkien, Mabel
Tolkien, Michael,
Tolkien, Priscilla
Unwin, Allen &
Unwin, Rayner
Unwin, Sir Stanley
Waldman Milton
Williams, Charles
Wright, Joseph
Postérité, Réception
Adaptations cinématographiques
Adaptations ludiques
Adaptations radio
Allemagne, réception en
Culture populaire
Etats-Unis, réception aux
Fans
France, réception de l’œuvre
Howe, John
Illustrateurs
Jackson, Peter
Jeux de rôles (sur table)
Jeux de rôles Grandeur Nature
Jeux vidéo
Lectures critiques & interprétations
(féministes, psychanalytiques, politiques,
écocritiques, chrétiennes, contemporaines)
Lee, Alan
Réception de l’œuvre
Successeurs et imitateurs
Autres auteurs, sources et œuvres
(La) Bataille de Maldon
Beowulf
(La) Bible
Carter, Lin
Celtiques, légendes
Dunsany, Lord
Eddas
Eddison, E.V.
Enigmes
Folklore et sources
Gordon, E.V.
Indo-européen (l’héritage)
(Le) Kalevala
Lang, Andrew
Légendes, Mythes, mythologie
Morris, William
Nordiques, légendes et littératures
Peake, Mervyn
Shakespeare
Sources
Wagner
Langues
Alphabets inventés
Anglais comme langue maternelle, l’
Anglo-saxon
Elfiques, langues
Langues inventées par Tolkien
Moyen anglais
Philologie
Vieil anglais
Notices transversales
Allégorie et applicabilité
Amour
Amour courtois, courtoisie
Bien et mal
Boisson et sociabilité
Calendriers
Cartes
Comique
Conservatisme
Copyright
Corps et apparence
Création
Cycle
Destin
Devoir
Diable
Don
Echec
Economie
Epopée, épique
Eucatastrophe
Evasion, une littérature d’ ?
Faërie
Fantasy
Généalogies
Grâce
Guerre
Héroïsme
Liberté
Libre arbitre
Littérature de jeunesse
Magie et enchantements
Mal
Médecine
Modernité, Tolkien et la
Mortalité, mort
Moyen Âge, Tolkien et le
Musique dans l’œuvre de Tolkien
Musique, Tolkien et la musique moderne
Nature, représentation de la
Noms, onomastique et nomenclature
Objets, matérialité
Orgueil
Paradis
Parodies
Pitié
Politique
Pouvoir
Première Guerre mondiale, Tolkien et la
Providence
Racisme
Récit, art du
Récits, ensemble des
Rédemption
Religion dans l’œuvre de Tolkien
Rétribution
Roi, royauté
Romance
Sacré
Sacrifice
Seconde Guerre mondiale, Tolkien et la
Sexualité
Subcréation
Temps, temporalité
Ténèbres et obscurité
Tentation
Verbe et parole
Vêtements
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La liste des auteurs (chacun ayant rédigé entre 1 et 15 notices) est connue depuis longtemps :
Laurent Alibert, Hervé Aubron, Damien Bador, Gil Bartholeyns, Anne Besson, Annie Birks, Alain Bonet, Daniel Bonvoisin, Mélanie Bost-Fiévet, Grégory Bouak, Chrystel Bourgeois, Angela Braito, Aurélie Brémont, Fabienne Claire Caland, Leo Carruthers, Marc Chémali, Antoine Dauphragne, Charles Delattre, Clément Delesalle, Emilie Denard, Marine Dérobert, Michaël Devaux, Véronique Favéro, Vincent Ferré, Eric Flieller, David Giraudeau, Sébastien Hoët, Thomas Honegger, Claire Jardillier, Gabrielle Lafitte, Anne Larue, David Ledanois, Nicolas Liau, Julien Mansencal, Sébastien Marlair, Laura Martin-Gomez, Romain Meilhon, Patrick Moran, Emeric Moriau, Marguerite Mouton, Anca Muntean, Valérie Naudet, Piotr Nowik, Isabelle Pantin, Benjamin Perrot, Emmanuele Poulain, Maxime Priou, Sandra Provini, Jean-Philippe Qadri, Charles Ridoux, Anne Rochebouet, Anne Salamon, Estelle Salleron, Tatjana Silec, Vivien Stocker, Yvan Strelzyk, Viara Timtcheva, Jean-Rodolphe Turlin, Mirella Vadean, Myriam White Le Goff, Didier Willis.
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Cordialement,
Hyarion.
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merci Hyarion, qui a été plus rapide que moi. A noter que la liste des notices est téléchargeable en PDF, sur la même page.
vincent
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Chic !
Tiens ? Pas de Fendeval (ou Fondcombe) ?
Je suis également surpris de retrouver Sacquet, La Comté, ...
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Ahh... quelle belle annonce !
Au passage, beau lien internet jrrvéfien Vincent ^^...
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@pellucidar :
si, bien sûr : il s'agit d'une liste abrégée ; dans le dictionnaire, les formes Sacquet/Bessac coexistent dans les titres d'entrées, tout comme Fondcombe/Fendeval,
etc.
@shudhakalyan
effectivement, ce doit être le premier réussi en 12 ans!
cordialement,
vincent
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Cédric
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CEDRIC, quel plaisir de te lire de nouveau!
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CEDRIC, quel plaisir de te lire de nouveau!
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Hé bien ! Comme tu le vois Cédric, tu nous fait tous bégayer ;)
Pareil que Jean !! :)
Pour information, ce n'est pas le premier lien réussi par Vincent ; j'en avais relevé déjà un. Mais celui-ci est très beau de toute façon :)
La liste des contributeurs aussi est abrégée, non ? ;)
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J'ai peut-être loupé l'info (pas forcément étonnant direz-vous) mais en sait-on un peu plus sur le type de contenu de ce dictionnaire ? Dictionnaire dit définition, soit, mais vu les intervenants de qualité, la direction, et la maison d'édition, nous ne sommes pas sur un dictionnaire standard. La valeur ajoutée est significative, je le parierai.
Donc, mini-article/essai sur chaque définition (le "faible" nombre d'entrées laissent entrevoir la chose) ?
D'accord, je n'ai pas longtemps à attendre, le 11 est proche, mais un petit trailer attiserait plus encore ma curiosité. Vincent ? ;-)
"Amusant" également de voir que des entrées prestigieuses (Morgoth, Lúthien, Valar) côtoient d'autres a priori plus "banales" comme le Père Magotte. C'est que la profondeur de l'oeuvre peut aussi être mise en avant en mettant en relief des personnages, apparemment insignifiants, mais entrant dans un canevas beaucoup plus large et inattendu de prime abord.
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Effectivement, le Dictionnaire présente des articles de nature encyclopédique pour chacune des entrées. C'est très complet. D'autant que l'esprit du Dictionnaire s'attache autant à faire découvrir J.R.R.T que son œuvre - et pas seulement le légendaire.
Donc Morgoth, Maggotte, mais aussi et surtout E.V. Gordon, Leeds, Gauvain, Roverandom, Pearl... :)
La multiplicité des auteurs, des styles et des points de vue à été mise en harmonie par l'immense travail de Vincent et de la commission scientifique (c'est comme ça qu'on dit ?).
Un livre à posséder absolument !
I.
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Quelqu'un a déjà le livre entre les mains ? ;-)
Perso, je vais devoir attendre samedi au mieux pour me le trouver.
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Il était hier à Saumur (dans un carton) où je l'ai réservé (mais pas encore vu).
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et visiblement, les auteurs non plus ne l'ont pas encore reçu.
(Eric, pardon pour le retard pris par mon mail : je n'ai pas encore eu le temps de chercher la lettre de JG, archivée).
vincent
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Je l'ai vu tout à l'heure à la Fnac de Bordeaux (mais la librairie Mollat ne l'avait pas, pas glop!)
Comme le fait remarquer Vincent, les auteurs ne l'ont pas reçu : j'attends en tout cas toujours mon exemplaire... arglll... en attendant, il est là, devant moi, dans mes mains, Il est beau je trouve :-)
Une présentation (mise en page, typographie, à l'exclusion de la couverture, sans photographie de Tolkien) similaire aux autres titres déjà parus dans la collection (Dumas, Flaubert, Malraux, Romantisme) : texte sur deux colonnes, avec une police agréable à lire. 670 pages de lectures inédites à savourer précieusement.
Quelques réactions déjà, ça et là
S.
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Et voilà, je suis l'heureux propriétaire d'un exemplaire. Je suis déjà conquis par l''objet" et la forme en générale et que dire du fonds que je vais découvrir peu à peu. Je m'en réjouis d'avance.
Encore bravo aux auteurs, participants et autres partenaires. De la belle ouvrage ! ;-)
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merci beaucoup Cédric de cette appréciation. espérons que, pour la version augmentée et mise à jour (pas avant quelques années tout de même), tu pourras participer :-)
vincent
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Il est bel et bien là. Il est même très bel !
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Et pourtant, sa couverture n'est pas en cuir de mouton...
(bel... mouton... ok je sors)
I. :)
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L'évènement d'hier : balade à la Fnac de Louvain-la-Neuve où je découvre ET Les promenades, ET le dictionnaire ; ma tendre et douce m'appelle l'après-midi même après avoir fait une découverte identique en centre-ville bruxellois ; je passe avec une collègue à l'Agora/Libris de LLN en soirée où l'on fait ajouter Les promenades et Le dictionnaire à une présentation d'ouvrages lors d'une projection du SdA (trilogique, jacksonien et long) pour des centaines d'étudiants (la nouvelle traduction de Lauzon étant déjà incluse) ; puis, après une vaillante journée de travail, je rentre dans la douceur du foyer pour découvrir, théâtralement mis en scène par la fée du logis, un emballage carton qui trône royal sur une table enchanteresse : le dictionnaire, en "chair et en os"...
Un sentiment de grâce et de gratitude m'envahit.
Au passage, comme je le mentionnais ailleurs :
S.
ps :
Pour l'honorable et honoré webmestre soulignant, à juste titre (et je trisse l'enthousiasme de Jean avec un "à nouveau" qui n'aurait pas le même sens) :
Je signale, à toutes fins utiles, qu'Isengar, avec l'aide de Silmo et de quelques autres spécialistes, ont depuis longtemps résolu la question en suggérant, au choix : Shudh, Shudhy, Shuwy, Shudha, Shu, etc.
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Je reviens d'une semaine de vacances et découvre (enfin) mon exemplaire. Il est beau, très agréable à lire :-))
Et puisqu'on avait parlé avec quelques participants à Cerisy d'une correspondance notices/contributeurs, la voilà pour ceux que ça intéresse (en espérant ne pas avoir introduit trop de coquilles) ;-)
S.
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Merci, Sosryko, pour cette très utile liste, permettant enfin de savoir facilement qui a écrit quoi. ;-)
Amicalement,
Hyarion.
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merci Jean-Philippe ! cette liste aurait effectivement dû être intégrée au Dictionnaire.
amicalement & bonne lecture à tous
vincent
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Le Dictionnaire Tolkien est sur Google Livres et plusieurs notices sont acessibles. Dommage que ce soit la version liseuse (il me semble) qui ait été retenue, car elle est bien laide comparée à la version livre :-(
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dommage, surtout, que ce soit une version pirate ! (ce que sosryko ne savait pas)
cordialement
vf
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Peut-être mais j'aurais pu/dû le soupçonner. Shame on me...
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un site bien informé ;-) annonce une rencontre/débat/ présentation du Dictionnaire Tolkien à "L’entrepôt" (Paris 14e) le 27 novembre à 20h. plus d'informations à venir.
vincent
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@ Vincent : Bel évènement en perspective !
@Sosryko : Merci pour la liste, c'est génial !!
S.
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cesse de battre ta coulpe, Sosryko !
visiblement, cnrs Editions a donné son accord à l'indexation du Dictionnaire par google, et 10% sont consultables en ligne.
vincent
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Ouf ! Merci pour l'info Vincent, je commençais à fatiguer ;-))
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Oups !
C'est vrai qu'il y a un "e" à Tove, j'aurais pu m'en douter :)
Merci pour cette rectification. Ça pourra surement être corrigé à l'occasion d'une réimpression ?
I.
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Dans l'article « ANGLETERRE, Tolkien et l' », Isabelle Pantin mentionne que Tolkien n'est que rarement sorti du territoire de l'Angleterre. Elle donne ainsi trois excursions outre-Manche avec l'Italie, la France et l'Italie. Liste que je comprends être exhaustive.
Mais n'a-t-il pas fait également une visite sur le territoire Belge, le 2 octobre 1954 pour la remise de son Doctorat Honoris Causa décerné par l'université de Liège ? Voir à ce propos l'excellent fuseau Tolkien & Simonne d'Ardenne (Oxford-Liège-Oxford) alimenté de main de maître par Pellucidar.
Cédric.
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Mais n'a-t-il pas fait également une visite sur le territoire Belge, le 2 octobre 1954 pour la remise de son Doctorat Honoris Causa décerné par l'université de Liège ?
Oui, à l'évidence, cette visite en Belgique étant du reste évoqué par l'auteur lui-même dans une de ses lettres de l'époque (n°165). Mais peut-être n'était-ce pas particulièrement un voyage d'agrément, au sens où l'entend peut-être Isabelle Pantin dans son propos ?
trois excursions outre-Manche avec l'Italie, la France et l'Italie.
Sans doute voulais-tu parler de la Suisse (en 1911), de la France (en 1913) et de l'Italie (en 1955)... ;-)
Amicalement,
Hyarion.
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Mais peut-être n'était-ce pas particulièrement un voyage d'agrément, au sens où l'entend peut-être Isabelle Pantin dans son propos
Effectivement, ce doit être ça, tu as évidemment raison.
Sans doute voulais-tu parler de la Suisse (en 1911), de la France (en 1913) et de l'Italie (en 1955)... ;-)
Je me le demande. Hem, oui, bien sûr (même pas capable de recopier correctement )
Cédric
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Elle a oublié l'année 1958 où il est invité à Rotterdam à un "diner hobbit" offert par l'éditeur hollandais Het Spectrum.
Tolkien est allé 3 fois à Liège :
- En 1950 pour les fêtes du 60ème anniversaire de la Faculté (sections romane et germanique)
- En septembre 1951 pour un Congrès International de Philologie Moderne (il y présentera Middle English Losenger)
- En octobre 1954 pour recevoir un doctorat d'honneur (il en avait déjà reçu un en Irlande la même année). Comme il visite aussi son amie Simonne chez elle à Solwaster, on pourrait aussi considérer ces voyages comme "d'agrément".
Il y aurait eu un 4ème voyage (mais pas vraiment d'agrément, celui-là) en Belgique qui remonte à la première guerre : son régiment se serait trouvé dans les Flandres près de Poperinghe, une des dernières petites poches de territoire belge non occupé par les Allemands.
J-M
Professeur Shadokon
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Et puisqu'il a été un moment à Poperinghe pour un voyage de désagrément, ne pas oublier un petit tour de sinistre mémoire du côté de la Somme en 1917... de quoi vous couper toute envie de partir régulièrement en voyage
I.
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Je viens de découvrir que Meneldur de Tolkiendil avait concocté en 2007-2008 une carte avec Google Maps où sont listés et pointés tous les endroits que Tolkien a visité (ou habité) dans sa vie.
J'ai remarqué avec surprise qu'un séjour chez Simonne d'Ardenne à Solwaster en 1957 avait été répertorié (avec des dates très précises : du 13 au 19 septembre). Je serai grandement intéressé de connaître la source de cette info car j'étais convaincu jusqu'à présent qu'ils ne s'étaient jamais revus après octobre 1954.
Ami Meneldur, si tu nous lis...
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Ami Meneldur, si tu nous lis...
I do. (: J'avais totalement oublié cette petite carte ! Un bon souvenir. Dommage que je n'arrive plus à la modifier... Il faudrait que je la reprenne avec mon compte Google actuel, beaucoup d'informations manquent encore.
Les informations sur le séjour de Tolkien à Solwaster proviennent (comme toutes les informations biographiques un tant soit peu précises) du Companion and Guide de Hammond & Scull : en l'occurrence, la petite notice Belgium du Companion (p. 82-83), et les entrées correspondantes de la Chronology (p. 511-512). On y lira que, tête en l'air, Tolkien s'est rendu compte le 17 septembre qu'il était censé assister à une réunion à Oxford le lendemain... (:
Quant aux voyages de Tolkien hors d'Angleterre, on n'oubliera pas non plus l'Écosse (bigre, la conférence Du conte de fées ne s'est pas faite par Skype ! et il s'est rendu à St Andrews dès 1910) et l'Irlande (en vacances en 1951 et 1965, pour le travail en 1949, 1950, 1951, 1954, 1958 et 1959). Pas si mal pour quelqu'un de « very untravelled » !
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Je pense que Meneldur a utilisé comme source The JRR Tolkien Companion and Guide de Scull et Hammond, t.I, Chronology, p. 511-513 et l'article "Belgium" dans t. II, Reader's guide, p. 82-83.
On y apprend que Tolkien n'aime pas la pluie belge...
... et qu'il est étourdi :
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Excellente collision de messages
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arf, croisement de post avec M/Weneldur ;-))
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Werci beaucoup ! La pluie est effectivement une de nos spécialités nationales, qui heureusement ne dure que 250 jours par an. Les autres jours, il "drache" !
C'est bien qu'il y ait une lettre de Tolkien lui-même qui en parle, autrement j'aurai toujours douté, car cette visite n'est pas mentionnée dans l'échange de courrier Carpenter / d'Ardenne (alors que les autres le sont). De plus, quelqu'un de très bien informé avait écrit : "His last visit to Melle d'Ardenne, and his last visit to Belgium, took place in 1954, [...] Though their correspondence continued until Tolkien's death in 1973, they did not meet again after 1954." (E. Schweicher dans le catalogue de l'exposition Tolkien de mai 1992 à l'ULg).
Je vais le recontacter et s'il en ressort des infos intéressantes, rendez-vous dans le fuseau ad hoc...
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Quant aux voyages de Tolkien hors d'Angleterre, on n'oubliera pas non plus l'Écosse (bigre, la conférence Du conte de fées ne s'est pas faite par Skype ! et il s'est rendu à St Andrews dès 1910) et l'Irlande (en vacances en 1951 et 1965, pour le travail en 1949, 1950, 1951, 1954, 1958 et 1959). Pas si mal pour quelqu'un de « very untravelled » !
Et on n'oubliera pas non plus le Pays de Galles, name of a pipe !
S.
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Faut-il croire que la parution d'un Dictionnaire Tolkien de qualité et à un prix abordable à donné des idées à d'autres ? On peut rêver... mais toujours est-il que le jusqu'alors excessivement cher J. R. R. Tolkien Encyclopedia: Scholarship and Critical Assessment dirigé par M. C. Drout va paraître en version brochées à l'automne et c'est une bonne nouvelle pour ceux qui n'avaient pas pu se le procurer. Il faudra peut-être être patient, puisque la sortie était initialement annoncée au printemps dernier ;-)
Sur la comparaison entre les deux ouvrages, pour ceux qui ne l'avaient pas déjà lue, c'est ici.
Hors ligne
Bonsoir à tous,
Zelphalya a signalé des problèmes d'approvisionnement, qui ont conduit des librairies en ligne à le proposer à des prix prohibitifs ; mais elle a aussi donné des liens vers un site recensant les librairies où le Dictionnaire est encore disponible à un prix normal (expédition possible en France) :
http://www.leslibraires.fr/offres/2225991
et
http://www.placedeslibraires.fr/dlivre. … 2271075048
merci à elle!
Par ailleurs, les éditions du CNRS viennent de me confirmer qu'une réimpression est en cours. La date de livraison sera bientôt connue.
n'achetez pas d'exemplaires à 80 € !
cordialement
vincent
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Chers amis, une réédition du Dictionnaire Tolkien se profile en septembre, non plus au éditions du CNRS, mais chez Bragelonne, rien que ça.
Mon petit doigt me dit que de nombreuses coquilles ont été corrigées, des mises à jour bibliographiques effectuées, et des notices supplémentaires ajoutées ; ça mérite que je me penche dès que possible sur la publication d'un article sur la page actualités du site
I.
En ligne
Bonjour à toutes et à tous,
Une nouvelle édition du "Dictionnaire Tolkien" (le vrai, pas celui de dédé) étant à l'ordre du jour chez Bragelonne, je suis preneur de toute coquille présente dans l'édition de 2019. Je ne veux pas faire travailler des bénévoles mais je regretterais de ne pas signaler ce projet !
amicalement
vincent
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Merci Vincent pour cette bonne nouvelle ! Et tu fais bien évidemment de nous demander de "t'aider", et cela nous ferait plaisir de pouvoir encore améliorer (très modestement car c'est un titre excellent en soi) la qualité du dictionnaire.
Peut-on savoir l'éditeur qui ambitionne cette nouvelle édition ? On parle toujours de Bragelonne ?
Cédric.
En ligne
merci Cédric pour ces encouragements ;-)
je viens de compléter le message précédent
et je précise que je viens de mettre en ligne ici le draft de la notice "adaptation en série", consacrée à la série a.a.o.
amicalement
v
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Merci Vincent pour la primeur mais il me semble que le lien ne s'ouvre pas ou plutôt qu'il ouvre la page sur laquelle nous sommes...
S.
Hors ligne
merci, c'est corrigée ;-)
et ici
Hors ligne
et je précise que je viens de mettre en ligne ici le draft de la notice "adaptation en série", consacrée à la série a.a.o.
Merci pour le partage ;-)
Quelques détails suite à lecture :
- "aux caractéristiques très altérés" : lire plutôt "altérées" ?
- "ne convient pas à un produit dérivé" : un caractère parasite (semble-t-il) provoque un espace entre les mots en fin de ligne
- "On pourrait en outre évoquer d’’autres ajouts", cf le double apostrophe avant "autres"
C.
En ligne
Je ne peux pas commenter directement sur le brouillon, alors quelques remarques en vrac ici :
- p. 1, §1 : pourquoi mettre "télévisés" et "étranger" entre guillemets ?
- p. 1, §2 : espace double.
- p. 1, §3 : Star Wars devrait comporter des majuscules (idem à House of the Dragon). A voir s'il ne convient pas de mettre le nom des différentes séries citées en italiques plutôt qu'entre guillemets (à l'instar du nom de la série de Rings of Power plus haut).
- p. 2, §2 : Si l'ensemble de l'article a plus le ton d'une critique que d'une synthèse (ce que je comprends fort bien), la dernière phrase est injuste. Ed Wood a été critiqué (à raison) pour la pauvreté de ses effets spéciaux due à un budget indigent. Cela n'a rien de commun avec la série présentée, qui utilise des techniques différentes, emploie quantité de techniciens et bénéficie d'un financement colossal. De plus, Ed Wood était amoureux du cinéma, d'où ses tentatives très personnelles de se lancer dans la réalisation. On peut fortement douter que les réalisateurs de la série soient animés par les mêmes intentions. Bref, Ed Wood a produit certains des plus remarquables nanars du cinéma, là où la série est un simple objet de consommation qu'on oubliera vite. S'il fallait comparer, autant parler de la dernière adaptation de Conan au cinéma ou de tout autre film s'effondrant sous le poids de son propre budget faute de scénario crédible.
Dernier point, qui pourrait aller dans le premier paragraphe, je pense : il faudrait préciser que la série entre ouvertement en contradiction avec les indications laissées par Tolkien dans l'Akallabêth et les CLI, que les réalisateurs n'avaient pas le droit d'utiliser puisqu'ils n'en avaient pas les droits.
E.
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S'il fallait comparer, autant parler de la dernière adaptation de Conan au cinéma ou de tout autre film s'effondrant sous le poids de son propre budget faute de scénario crédible.
Si je puis me permettre de compléter, dans le cas du dernier film Conan en date (celui de Nispel sorti en 2010), on n'est même pas dans le cas d'une adaptation, pas plus que pour les productions précédentes, au cinéma ou en série : pour mémoire, le personnage de Conan le Cimmérien et son univers, tels que créés par Robert E. Howard n'ont jamais fait l'objet d'une véritable adaptation à l'écran, le nom de Conan servant plutôt de simple prétexte de surface pour mettre autre chose en scène que la matière littéraire originale (Le « Conan le Barbare» des grand et petit écrans, celui des lieux communs partagés par encore trop de monde, n'est pas le personnage original de Howard). C'est d'ailleurs là une nette différence avec la réception de Tolkien : les films de Bakshi et de PJ sont bien, eux, des adaptations. Pour la série Amazon, par contre, c'est sans doute une autre histoire...
Si jamais notre ami Vincent repasse par ici et nous fait l'amitié de nous lire, je me permets une remarque sur un autre point de fond du Dictionnaire Tolkien à l'occasion de sa nouvelle réédition.
Je ne plaiderai pas la cause de Robert Howard : depuis la première édition de 2012, seule Anne (Besson) le mentionne, une seule fois, dans la partie de l'article « Tolkien et la Fantasy » qu'elle a rédigé, ce qui est, de toute façon, la moindre des choses, et même si l'on pourrait en dire plus sur cet écrivain dans un tel ouvrage de référence, je continuerai à me contenter de l'existant, s'il reste en l'état. S'agissant de la partie de l'article « Tolkien et la Fantasy » que tu as rédigé, Vincent, je me permettrai simplement de suggérer la suppression de la référence, en bibliographie, à ton article pour la revue pédagogique Textes et documents pour la classe en 2009 : outre le fait que ce que tu y disais sur « Conan le Barbare » était déjà discutable à l'époque, je crois que l'article est devenu un peu daté aujourd'hui (d'un point de vue général sur la fantasy), et qu'il y aurait, à mon humble avis, avantage à le remplacer par une référence plus récente, idéalement de ta main. Je ne sais plus si, par ailleurs, le Dictionnaire de la fantasy dirigé par Anne avait été rajouté dans la bibliographie de l'article lors de la réédition de 2019 (je ne l'ai pas sous la main à l'heure où j'écris), mais ce sera une bonne chose si cela a déjà été fait la dernière fois (ce que je suppose a priori) ou si cela est fait cette fois-ci.
Je plaiderai, en revanche et une dernière fois, la cause de William Morris. Celui-ci a droit à son article depuis la première édition du Dictionnaire Tolkien, mais il n'a jamais été mis à jour, notamment en matière de références bibliographiques, ce qui me paraissait déjà difficilement justifiable lors de la réédition de 2019 chez Bragelonne. J'avais pourtant écrit en ce sens à Patrick Moran (l'auteur de l'article), via Academia, avant cette précédente réédition, mais il ne m'avait même pas répondu : peut-être m'avait-il pris à tort alors pour un arriviste, avec mon modeste article sur William Morris publié dans Fantasy Art and Studies en 2018 que je lui avait signalé, mais je pensais simplement personnellement, et je pense toujours, qu'il faudrait au moins mentionner, en bibliographie de l'article, les traductions françaises des romances de Morris publiées, depuis le début des années 2010, par la maison d'édition Aux Forges de Vulcain.
Tout ceci ayant été écrit seulement dans un esprit constructif, j'espère que cela sera bien pris.
Amicalement,
B.
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chers tous
merci pour vos remarques constructives et nombreuses ! l'effet domino lié à la tempête m'oblige à dire que j'ai intégré toutes les remarques de forme (sauf celles à trancher par l'éditeur) / les suggestions de maj biblio (merci !) et que je rejoins Elendil sur Ed Wood - l'analogie n'est pas claire, nous en reparlerons de vive voix
merci encore !
et n'hésitez pas à faire d'autres remarques sur telle ou telle notice
amicalement
vincent
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Juste une proposition (que je ne pourrai pas rédiger...) : étoffer la notice Lectures politiques (fort belle au demeurant de Patrick Moran) pour y mentionner
- au moins la récupération de Tolkien par la droite et l'extrême-droite italienne actuellement au pouvoir (encore tout récemment on apprend que G. Meloni va inaugurer la grande exposition Tolkien à la Gallerie Nationale de Rome le 15 novembre prochain)
- voire la contre-offensive multiculturaliste avec le casting inclusif de la série Amazon (avec renvoi à la nouvelle notice sur cette série ? ou vice-versa ?)
- mais aussi la récupération de la mythologie tolkienienne par les partisans de l'Ukraine pour Sauroniser Poutine... et inversement puisque William Blanc lui-même pense le geste de l'offrande des anneaux par V. Poutine aux dirigeants de la CEI préparé par lui pour évoquer une telle référence !
Ou comment Le Seigneur des Anneaux est devenu, par l'entremise cinématographique, un objet qui non seulement est appliqué au commentaire politique mais participe activement de la politique, au plus haut niveau, avec un cynisme et une noirceur qui n'ont plus rien à voir avec les slogans universitaires "Gandalf for président".
Puisqu'on parle de William Blanc, la bibliographie cet article avait-t-elle été étoffée, en 2019, de la référence à son livre Winter is coming. Une brève histoire politique de la fantasy (éd. Libertalia, 2019) ? (je ne dispose pas de la première édition de Bragelonne)
S.
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merci Sosryko - je venais d'écrire en ce sens à P Moran ;-) mais la question est aussi celle du temps : j'ai été prévenu vendredi dernier et les délais sont très serrés...
merci pour la suggestion biblio
amicalement
vincent
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J'approuve les suggestions de Sosryko concernant l'article "Lectures politiques", et je vois que Vincent lui a déjà répondu, alors je ne sais pas s'il lira ce message, mais bon tant pis, je jette cette dernière bouteille à la mer...
Concernant Patrick Moran, j'avoue, sans surprise compte tenu de tout ce que j'ai pu écrire en ces lieux, que je n'ai jamais été d'accord avec son postulat d'un Tolkien "apolitique" tel qu'il l'a exprimé, de mémoire, dans l'article "Tolkien et la politique" : le conservatisme catholique de l'écrivain, même insuffisamment connu faute peut-être de publication de certains écrits personnels, est tout de même documenté, son admiration pour le pontificat antimoderne de Pie X ne peut être réduit à des considérations "purement" spirituelles, son positionnement pro-franquiste durant la Guerre d'Espagne, même s'il ne valait pas cautionnement du nazisme allié au franquisme, témoigne d'une orientation idéologique tout de même claire, et que la foi catholique ne rendrait pas en soi "pure" ou "évidente" (cf. l'orientation différente choisie par des écrivains catholiques comme Bernanos ou Mauriac vis-à-vis de ce conflit), a fortiori quand on voit le bilan atroce de la guerre civile espagnole et des années de la dictature franquiste (se réclamant du catholicisme, saluée par Pie XII dès 1939) qui ont suivi en Espagne. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire, et je continue par exemple de m'interroger sur le sens exact que l'on donne au mot "humanisme" quand on veut l'appliquer à Tolkien : l'humanisme, tel que je l'entends, s'est développé en Occident à partir de la Renaissance contre le primat de la théologie sur la pensée humaine (même si l'on a voulu parler plus tard, pour le XXe siècle, d'un "humanisme chrétien" pour désigner des penseurs comme Teilhard de Chardin, etc.), et il me parait clair que Tolkien n'avait pas foi en l'humanité comme William Morris (socialiste), etc., etc. ...
Pourquoi personne n'a jamais voulu traiter franchement de cette question politique, pourquoi le postulat d'un Tolkien prétendument "apolitique" et "humaniste" s'est imposé à tous, notamment en France, pendant des années, je me le demande encore... mais bon, je n'ai plus de temps à consacrer à tout cela... alors si encore aujourd'hui personne ne veut se pencher sur le problème, autrement ou au moins en complément ou contrepoint du postulat de Moran dans le Dictionnaire Tolkien, ma foi, je n'y peux plus grand-chose...
Que l'on ne s'étonne pas, en tout cas, de certaines lectures politiques pouvant être faites aujourd'hui de Tolkien. Certes, il y a évidemment de la récupération et une manipulation idéologique éhontée de l'œuvre sur le terrain politique, et en particulier identitaire, mais je ne crois pas que ce soit pour autant totalement sans rapport avec le propre rapport de Tolkien avec la politique, la religion, son propre rapport à l'identité et au passé historique, etc. Tolkien n'était évidemment pas un affreux "raciste fasciste", mais ce n'était pas non plus un "aimable catholique social-démocrate ouvert sur le monde comme il va", si je devais résumer, à très gros traits, la situation vis-à-vis du "débat public" actuel au niveau souvent superficiel des "rézosocios".
Bref, si les délais d'une mise à jour sont de toute façon très serrés, j'imagine que l'on en restera là sur ce point. Mais bon, au moins le problème aura été posé ici aussi, au moins une fois (après l'avoir été ailleurs sur le forum, quoique souvent dans l'indifférence, du moins apparemment), de façon sans doute décousue (je m'en excuse), mais toujours dans un esprit constructif.
Amicalement,
B.
[P.S. (12/09/2024) : L'article de Patrick Moran que j'ai évoqué dans ce message ne s'intitule pas "Tolkien et la politique" mais "Conservatisme : Tolkien était-il conservateur ?".]
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De rien Vincent.
Puisque les délais sont serrés, voici seulement quelques propositions bibliographiques (qui ne sont que des propositions), pour compléter la bibliographie qui figure en fin d'ouvrage.
Carruthers, Leo, Tolkien et la religion. Comme une lampe invisible, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2016, 312 p. [cité en bibliographie de la notice Bible, mais pas certain qu'il apparaissent dans la bibliographie finale des revues etc. de l'édition 2019]
Bowers, John M, Tolkien's Lost Chaucer, Oxford University Press, 2019, 336p.
Freeman, Austin, M., Tolkien Dogmatics. Theology throught Mythology with the Maker of Middle-Earth, Bellingham (Washington), Lexham Press, 2022, x+476 p.
Garth, John, Les mondes de Tolkien. Les lieux qui ont inspiré la Terre du Milieu, trad. par Xavier Hanart, Vanves, Hachette Livre, 2020, 208 p.
Imbert, Yannick, From Imagination to Faërie. Tolkien's Thomist Fatasy, Eugene (Oregon), Pickwick Publications, 2022, xxi+279 p.
Lehoucq, Roland, Mangin, Loïc & Steyer, Jean-Sébastien (éd.),Rafaelian, Arnaud (ill.), Tolkien et les sciences, Paris, Belin, 2019, 384 p.
McIlwaine, Catherine, Tolkien. Créateur de la Terre du Milieu, trad. par Fabrice Canepa, Paris, Hoëbeke, 2019, 416 p.
McIntosh, Jonathan S., The Flame Imperishable. Tolkien, St. Thomas and the Metaphysics of Faërie, Kettering (Ohio), Angelico Press, 2017, xii + 289 p.
Willis, D. (éd.), Tolkien, le façonnement d'un monde. 2. Astronomie & Géographie, Toulouse, Le Dragon de Brume, 2014, 356 p.
Je ne fais que mentionner le catalogue de la BNF, car tu as déjà dû penser à ajouter cette référence ;-)
Notice : Livre de Mazarbul
Mentionner (bibliographie de la notice ou fin de celle-ci ?) le fait que les pages figurent dans l'édition intégrale 2023 (p. 370-372) ?
Notice : Aventures de Tom Bombadil.
Bibliographie : mentionner la récente édition : Tolkien, J.R.R., Les Aventures de Tom Bombadil, traduction et notes par Marguerite Mouton, Paris, Pocket (col. Langues pour tous : bilingue), 2021, 141 p.
Notice : Machine
Bibliographie : mentionner Lefèvre Alain, "Navires volants, du mythe à la Machine", in: Brecq, M., Carruthers, L., Casademont & R., Willis, D. (éd.), Fées, navigateurs & autres miscellanées en Terre du Milieu, 2017, p. 69-110.
Rq : dans la bibliographie déjà présente,
- sous DROUT, la référence au JRRT Tolkien Encyclopedia manque d'une date (2006 pour l'édition reliée initiale, 2013 pour l"édition broché, pagination inchangée)
- Sous LEE, A Companion to J. R. R. Tolkien a connu une seconde édition en 2022 (592 p.).
Rq2 : dans la notice "Langues inventées" :
Ne pas lire "« Rapport de Lowdham sur la langue adûnaïque » ; DS, p. 413-440" mais lire "« Rapport de Lowdham sur la langue adûnaïque » ; SD, p. 413-440".
Idem pour la notice "Peuples de la Terre du Milieu", qui évoque "La Défaite de Sauron (DS, p. xi)".
S.
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son positionnement pro-franquiste durant la Guerre d'Espagne...
Oum oum...
Que tout cela est hâtif.
Je serais un peu taquin, je dirais que nous avons là un magnifique exemple de raccourci à la J. Sfar.
Oh, oui. Je suis taquin
Le seule mention connue de Franco sous la plume de Tolkien date d'octobre 1944 (lettre 83). Elle mentionne la fascination toute récente qu'un baroudeur-beau parleur avait alors exercé sur un Tolkien et un Lewis éméchés lors de plusieurs rencontres dans un pub.
Le baroudeur en question, Roy Campbell, très en vogue à l'époque, avait effectivement combattu dans les rangs franquistes, essentiellement par réaction anti-communiste.
Lors des discussions animées au pub ou dans l'appartement de Lewis, les "souvenirs de vétéran" de Campbell en faveur du camp franquiste - et surtout pour aider les catholiques pris pour cible par les Républicains - ont pu troubler et questionner Tolkien autant qu'ils ont pu laisser Lewis de marbre (si on crois la lettre de Tolkien). D'où la petite phrase ambigue
Nothing is a greater tribute to Red propaganda than the fact that [Lewis] (who knows they are in all other subjects liars and traducers) believes all that is said against Franco, and nothing that is said for him.
lettre 83
H. Carpenter a déduit de ce passage des lettres une "explication" qui ne figure pas dans la biographie de Tolkien, mais dans son livre sur les Inklings :
But during the Spanish Civil War, Tolkien largely sympathised with Franco's cause in Spain, not because he approved of fascism but because he saw Franco as the defender of the Catholic Church against Communist persecution. Roy Campbell had not only fought on Franco's side but had become a Catholic in the process, so that Tolkien had a large area of agreement with him
Humphrey Carpenter, THE INKLINGS, C. S. Lewis, J. R. R. Tolkien, Charles Williams, and theirfriends, 1979, p. 192
Ce point de vue ne s'appuie sur aucune autre source, à notre connaissance.
De là à en déduire un "positionnement pro-franquiste" chez Tolkien, n'est-ce pas aller un peu vite ?
Et je suis prêt à rédiger une notice à ce sujet pour la réédition du Dictionnaire, s'il le faut
I.
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Coquilles pour la notice "adaptation en série" :
- p. 1, §5 : Deuxième Age > Âge (x2).
- p. 2, §2 : A l’heure et A chacun > À.
Mon avis sur l'utilisation de la déclaration de Tolkien pour justifier tout type d'adaptations (comme quoi il y était favorable) : « Je comptais faire un récit complet de certains des principaux contes […]. Les cycles […] laisseraient le champ libre à d’autres esprits et à d’autres mains, pratiquant le dessin, la musique et le théâtre. » (lettre n° 131). Je pense que cette citation est sortie de son contexte et surtout que les réalisateurs extrapolent pour justifier leur travail.
Selon moi, Tolkien était favorable aux adaptations de ses œuvres seulement à travers les arts qu'il affectionnait, c'est-à-dire : « le dessin, la musique et le théâtre. » Il ne cite que ces trois-là et termine bien par « et » le « théâtre », ce qui implique qu'il ne pensait qu'à ces trois-là seulement. Il ne fait en aucun cas mention d'une volonté d'adaptations radiophoniques, télévisuelles ou cinématographiques ; ni ailleurs.
Concernant ces dernières, il est à chaque fois déçu et très agacé du résultat ou projet.
Par exemple, il n'aima pas l'adaptation radiophonique du Seigneur des Anneaux produite par la BBC (1955-1956) : « Je pense peu de bien des adaptations radiophoniques. À l'exception de quelques détails, je trouve qu'elles sont mal faites même en acceptant le texte et la légitimité de la démarche (que moi je n'accepte pas). » (lettre n° 176, 8 décembre 1955).
Ailleurs, Tolkien critiqua en longueur et à plusieurs reprises le projet de film du Seigneur des Anneaux (1957-1959) en montrant toute sa colère face au script de Zimmerman.
Il semblerait qu'il se résigna à chaque fois à accepter les propositions d'adaptations dans des formats qu'il n'aimait pas (radiophonique, cinématographique) uniquement pour des raisons financières.
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Hyarion a écrit :son positionnement pro-franquiste durant la Guerre d'Espagne...
Oum oum...
Que tout cela est hâtif.
Je serais un peu taquin, je dirais que nous avons là un magnifique exemple de raccourci à la J. Sfar.
Oh, oui. Je suis taquinLe seule mention connue de Franco sous la plume de Tolkien date d'octobre 1944 (lettre 83). Elle mentionne la fascination toute récente qu'un baroudeur-beau parleur avait alors exercé sur un Tolkien et un Lewis éméchés lors de plusieurs rencontres dans un pub.
Le baroudeur en question, Roy Campbell, très en vogue à l'époque, avait effectivement combattu dans les rangs franquistes, essentiellement par réaction anti-communiste.
Lors des discussions animées au pub ou dans l'appartement de Lewis, les "souvenirs de vétéran" de Campbell en faveur du camp franquiste - et surtout pour aider les catholiques pris pour cible par les Républicains - ont pu troubler et questionner Tolkien autant qu'ils ont pu laisser Lewis de marbre (si on crois la lettre de Tolkien). D'où la petite phrase ambigueNothing is a greater tribute to Red propaganda than the fact that [Lewis] (who knows they are in all other subjects liars and traducers) believes all that is said against Franco, and nothing that is said for him.
lettre 83
H. Carpenter a déduit de ce passage des lettres une "explication" qui ne figure pas dans la biographie de Tolkien, mais dans son livre sur les Inklings :
But during the Spanish Civil War, Tolkien largely sympathised with Franco's cause in Spain, not because he approved of fascism but because he saw Franco as the defender of the Catholic Church against Communist persecution. Roy Campbell had not only fought on Franco's side but had become a Catholic in the process, so that Tolkien had a large area of agreement with him
Humphrey Carpenter, THE INKLINGS, C. S. Lewis, J. R. R. Tolkien, Charles Williams, and theirfriends, 1979, p. 192
Ce point de vue ne s'appuie sur aucune autre source, à notre connaissance.
De là à en déduire un "positionnement pro-franquiste" chez Tolkien, n'est-ce pas aller un peu vite ?
Et je suis prêt à rédiger une notice à ce sujet pour la réédition du Dictionnaire, s'il le fautI.
Franchement, JR, me sortir ça maintenant, alors que cela fait des années que le sujet a été régulièrement mis sur la table en ces lieux... Où étais-tu donc passé, à chaque fois que la question a été abordée ?
Crois-tu qu'il suffise de faire un inventaire de rares citations pour faire le tour de la question ? As-tu étudié la nature particulière du franquisme, notamment vis-à-vis des autres totalitarismes de la même période ? As-tu étudié le contexte de l'époque, notamment s'agissant de l'opinion publique, en Espagne, en Grande-Bretagne, en France, au Vatican ? Crois-tu, comme d'autres, qu'il suffise de dire "la Guerre d'Espagne, c'est compliqué ; Tolkien était un fervent catholique, il faut le comprendre ; et voila, cela devrait suffire" ? Crois-tu que son opinion soit réductible à l'épisode Campbell/Lewis de 1944 (en pleine répression franquiste post-guerre civile en Espagne) ? Le peu qu'a pu dire, à ce sujet, la propre fille de Tolkien, ne plaide pas en ce sens.
Je ne suis pas "hâtif", mon cher JR : depuis des années, je (re)mets le sujet sur la table, à un moment ou à un autre, faute de spécialistes, fans ou autres, pour se pencher sérieusement sur la question... ce qui supposerait, naturellement, de laisser de côté tout parti pris tolkienophile visant d'abord à "défendre" Tolkien a priori.
Je fréquente la planète Tolkien depuis suffisamment d'années maintenant, pour savoir que la priorité absolue des fans et spécialistes de Tolkien a toujours été de "disculper" l'écrivain des accusations de fascisme, de racisme, d'extrémisme de droite dont il fait plus ou moins régulièrement l'objet. Je n'ai jamais désapprouvé leurs efforts pour lutter contre ces accusations, d'autant plus qu'elles sont le plus souvent grossières. Mais le problème est que cette priorité a toujours plus ou moins écrasé le reste, et en particulier la question générale du conservatisme politico-religieux de Tolkien, son rapport à l'antimodernisme de Pie X (pape de 1903 à 1914), son opinion clairement favorable au camp nationaliste franquiste durant la Guerre d'Espagne (parce que pour lui, comme pour beaucoup de catholiques conservateurs en Europe, Franco était avant tout le défenseur de la Chrétienté contre "l'Athéisme Rouge", ce qui ne relève pas, à mon humble avis, de "l'apolitisme", ni non plus d'ailleurs de "l'humanisme"), sa critique en principe du système politique démocratique (qui n'a pas à être relativisée d'emblée parce que ce qu'il en dit, dans sa correspondance, relèverait d'une "provocation restant privée", comme j'ai pu parfois l'entendre), etc.
Au risque de me répéter, Tolkien n'est pas "apolitique", et à cette aune sa sympathie pour Franco ne devrait ni surprendre, ni embarrasser, ni nécessiter une minimisation dès qu'on l'aborde, au nom de la défense d'un écrivain qu'il faudrait toujours promouvoir avec ferveur, voire éventuellement au nom de la préservation d'un illusoire irénisme tolkienophile. Les faits sont les faits, et il ne sert à rien de prétexter un manque de sources pour invoquer une prudence qui justifierait de rédiger un article mélioratif dans un dictionnaire supposé être de référence. Vincent l'a dit lui-même un jour : Tolkien n'est pas une vache sacrée. Cet auteur n'est pas, n'a jamais été, le "type formidable " que certains imaginent en fantasmant cela à partir de ce que l'on a bien voulu leur laisser connaître du "grand homme". Nous ne savons pas assez de choses sur Tolkien pour partir systématiquement du principe qu'il serait un "esprit supérieur" sous prétexte d'admirer son œuvre littéraire. Tolkien a eu des opinions, et même en n'en sachant pas autant qu'on le pourrait peut-être, elles sont sans doute loin d'avoir toujours collé à l'idée que l'on pourrait se faire de "l'humanisme" pour peu que l'on ne galvaude pas cette notion. Et ce n'est pas le suspecter d'être un "fasciste" (encore une notion galvaudée) que de dire cela. Pie X n'était pas un humaniste. Franco non plus. Et le monde ne se divise pas entre "gentils humanistes" et "vilains fachos", avec nécessité absolue qu'il y aurait à classer Tolkien dans une telle dichotomie simpliste. La religion, les obsessions identitaires, tout cela transcende les clivages binaires, moraux comme politiques. Des catholiques européens ont cru "simplement" soutenir le "camp du bien" en soutenant Franco durant la guerre civile espagnole et après : le bilan de conflit et de la dictature qui a suivi ne plaide pas en faveur d'une clairvoyance "chrétienne" à ce propos, mais en faveur "simplement" d'un choix de principe se révélant de facto politique.
J'aurai aimé que quelqu'un étudie tout cela sérieusement, donc sans complaisance, de façon approfondie (donc sans se limiter à un pauvre plaidoyer en faveur d'un auteur adoré), et pourquoi pas en France, puisqu'il paraît, selon Thomas Honegger, que la recherche française sur Tolkien se distingue notamment par son indépendance. Mais cela n'a jamais été fait. Citer des lettres, toujours les mêmes, dans lesquelles Tolkien révèle son anti-nazisme et son opposition à l'apartheid ne suffit pas, ne peut plus suffire. On peut avoir détesté le nazisme, et avoir cependant soutenu (avec ou sans états d'âme) le camp de Franco durant la Guerre d'Espagne. On peut avoir détesté l'antisémitisme nazi et le système raciste sud-africain, et avoir eu cependant ses propres préjugés racistes dans sa jeunesse (il n'est pas question de Sfar ici, mais simplement de Dimitra Fimi, qui rappelé les faits, il y a déjà bien des années).
Bref, on pourrait continuer ainsi pendant longtemps, mais je suis fatigué de parler de ces questions, le plus souvent dans le vide, et comme je l'ai dit précédemment, je ne peux pas, ou plus, m'occuper de ça... Que les spécialistes fassent leur boulot, en arrêtant de privilégier sans cesse la promotion d'un écrivain, au détriment de la recherche sur des sujets difficiles, et dont ne devrait pas souffrir la réception de Tolkien, si son œuvre est si transcendante qu'on le prétend.
Voilà ce que ton message m'a soudainement poussé à écrire ce soir, mon cher JR. Il faut croire que c'était la goutte d'eau... même si je ne t'en veux pas personnellement.
Si tu veux sérieusement écrire un article sur Tolkien et la Guerre d'Espagne, je pourrais partager ici (dans un autre fuseau) ma documentation, si cela peut être utile. Comme je l'ai dit, je ne peux plus continuer à m'occuper de ça, mais si je peux aider dans le cadre d'une démarche constructive sur ce thème, j'essaierai d'œuvrer en ce sens.
Amicalement,
B., très fatigué, de tout.
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Tu as du mal me lire car je n'ai rien minimisé.
J'ai juste rappelé que les sources sont particulièrement réduites (à dessein, peut-être, sûrement...) et qu'en déduire un "positionnement pro-franquiste" sur la foi des relations de Tolkien et de Zulueta (entre autres exemples), ça reste court.
Même si à tes yeux, tout ceci paraît une évidence, ce n'est pas mon cas. Et je connais suffisamment la période et les enjeux du Franquisme aussi bien à l'époque de la guerre civile que durant la Guerre froide, merci bien.
Si personne n'a jamais répondu à tes messages sur le sujet (en tout cas depuis 2016 - de mémoire, ta première allusion sur le sujet) c'est justement parce qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Parler de "positionnement pro-franquiste" de Tolkien (parce que Zulueta, parce que Pie X, parce que Campbell, etc.), de mon point de vue, c'est aussi rapide que de parler d'un "racisme fondateur de l’œuvre de Tolkien (parce que naissance à Bloemfontein, parce qu'enlèvement par un "zoulou" fou, etc. ) = ça reste des extrapolations.
Sans doute moins grossières pour la première [encore que c'est l'expression ainsi formulée que je trouve grossière et hâtive - note de 11h00] que pour la seconde, mais extrapolations tout de même.
réponse un peu rapide et décousue, mais je suis - moi aussi - bien occupé.
I.
(Mise à jour rapide à 11h pour un peu de mise en forme et de corrections de coquilles.)
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Petite réf. secondaire pour votre débat, Hyar et JR -- on doit pouvoir en trouver d'autres -- mais je crois que vous n'êtes pas dans le bon fuseau... José Manuel Ferrández Bru, J.R.R. Tolkien and the Spanish Civil War (Mallorn 51, 2011)
EDIT: Je vois ci-dessous / ci-après que tous deux vous connaissez déjà cet article, je ne vais pas encombrer davantage d'un autre message. Je me contenterai de cet "ajout" ici:
Pour l'anecdote, l'article était mentionné aussi là -- en anecdote, justement, d'un long message n'appelant pas "spécialement de réponse" -- et dont l'auteur indique aussi ne "pas du tout" être attiré par ce domaine de recherche -- dans un fuseau fort long lui-même, que je suis bien aise de n'avoir entièrement lu alors, avec son lot d'opinions, de disputes et de quiproquos en apothéose... Je n'ai pas trouvé de mention ailleurs, mais sans doute ma maîtrise du moteur de recherche laisse-t-elle à désirer en effet, fût-il nécessaire de tout relire avant d'intervenir... J'en suis fort marri.... Mais je suis bien heureux de ma (re?)lecture (de l'article de José Manuel Ferrández Bru, s'entend; pas du fuseau précédemment mentionné, qui dépasse mes modestes capacités de lecture).
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Merci Didier.
J'ai une copie imprimée de l'article, ensevelie dans mon fouillis depuis quelques années... mais c'est encore mieux en version numérique
Effectivement, cette discussion pourrait avoir sa place dans "Tolkien sur JRRVF et les médias"
I.
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Petite réf. secondaire pour votre débat, Hyar et JR -- on doit pouvoir en trouver d'autres -- mais je crois que vous n'êtes pas dans le bon fuseau... José Manuel Ferrández Bru, J.R.R. Tolkien and the Spanish Civil War (Mallorn 51, 2011)
Je connais le texte en question depuis déjà plusieurs années, et si tu avais utilisé le moteur de recherche du présent forum, tu aurais pu constater que j'ai déjà évoqué cet auteur en ces lieux...
Pour information, cet article de 2011 a été intégré, sans modification, à la fin de l'ouvrage de José Manuel Ferrández Bru "Uncle Curro". J.R.R. Tolkien's Spanish Connection, paru chez Luna Press Publishing en 2018 (de mémoire, il existe deux éditions du livre, en anglais et en espagnol). Je ne suis pas d'accord avec la conclusion de l'auteur (dans l'article, repris dans son livre) entendant plus ou moins clore le débat sur la question de la Guerre d'Espagne finalement au nom d'une certaine complaisance envers Tolkien (l'auteur a correspondu avec sa fille), mais par contre son avis (dans son livre, en dehors de l'article) rejoint le mien s'agissant du rapport de Tolkien à Pie X sans doute pas forcément limité à des considérations "purement" spirituelles (contrairement à ce que laisse entendre un commentaire en note dans les Letters).
mais je crois que vous n'êtes pas dans le bon fuseau...
Si tu m'avais bien lu, tu aurais vu que j'ai moi-même suggéré, dans mon message précédent, un éventuel partage de documentation dans un autre fuseau... et je ne crois pas, du reste, avoir laissé entendre que je voulais ouvrir un "gros débat", ni dans le présent fuseau ni ailleurs.
Effectivement, cette discussion pourrait avoir sa place dans "Tolkien sur JRRVF et les médias"
... ou dans d'autres sections du forum, comme "Tolkien et la Littérature" où se trouve déjà le présent fuseau, et même pourquoi pas dans "Le Légendaire", puisque Tolkien lui-même comparait Campbell à Aragorn (et qu'un fuseau intitulé "Tolkien était-il un « logocrate » ?" figure déjà dans cette section)...
À vous, JR ou Didier, d'ouvrir un autre fuseau ailleurs si vous le souhaitez, et si vous avez éventuellement des choses à partager : je suis (très) fatigué d'être à l'initiative (entre autres choses...).
B.
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Une autre remarque pour la mise à jour du dictionnaire, à la suite des précédentes , à laquelle Vincent aura certainement déjà pensé (mais au cas où...) : mettre à jour la référence aux Clés de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, de Paul H. Kocher, puisque l'édition 2022 remplace et complète celle de 1972.
S.
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Vincent, s'il est encore temps...
Dans l'article "lectures écocritiques : Tolkien et l'écologie"(p. 36 du vol.2 de Bragelonne, p. 344 du CNRS), Tatjana Silec cite les lettres 283 et 239 à propos de l'idée de Patrick Curry voyant Tolkien comme un "auteur engagé (ayant eu) pour projet de re-sacraliser le monde au moyen d'un ré-enchantement de l'expérience ordinaire de la nature"
Or, aucune de ces deux lettres ne fait allusion à tout ceci, ni par un bout, ni par un autre.
Je pense que c'est une erreur de Tatjana Silec, qui a peut-être voulu citer Curry à cet endroit (il parle beaucoup de ré-enchantement dans son livre Defending Middle-Earth: Tolkien: Myth and Modernity, 1997, 2004).
A mon avis il vaut mieux supprimer cette mention "voir les lettres 283 et 239" dans l'article.
Et il faut aussi corriger juste après "lorsqu'il [Curry] publia son livre en 1991". car la première édition du livre de Curry est de 1997.
I.
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Si jamais Vincent repasse par ici, je me permets de revenir rapidement sur l'article "William Morris (1834-1896)" : après vérification, une partie de la bibliographie avait été mise à jour dans la réédition de 2019, mais il manque encore la mention de la traduction française du romance de Morris The Water of the Wondrous Isles (auquel j'avais consacré mon article dans Fantasy Art and Studies No 4 [p. 11-21], signalé précédemment) : Le Lac aux îles enchantées, Paris, Éd. Aux Forges de Vulcain, 2012, rééd. 2018. Il faudrait aussi mettre à jour la mention de l'édition française de The Well at the World's End : La Source au bout du monde, édition illustrée par Edward Burne-Jones et William Morris d'après l'éd. originale de la Kelmscott Press, préfacée par Anne Besson, Paris, Éd. Aux Forges de Vulcain, 2016. Sans doute n'est-il pas interdit de mentionner les traducteurs en français de ces romances : voir pour cela la bibliographie de mon article (p. 20-21), si besoin.
Rapidement là encore, je confirme que la mention du Dictionnaire de la Fantasy, dirigé par Anne (Besson), ne figure pas dans la bibliographie de l'article "Tolkien et la Fantasy" de la réédition de 2019, et devrait donc y être rajoutée.
Enfin, j'ai cité précédemment, dans le présent fuseau, et dans le cadre d'échanges dont je regrette le ton exaspéré que j'y ai employé (je m'excuse auprès de tous, et en particulier auprès de JR et de Didier : pour parler comme dans un roman de Romain Gary, j'en ai gros sur la patate en ce moment, et Didier sait d'ailleurs maintenant pourquoi...), un livre de José Manuel Ferrández Bru, qui est mentionné dans l'article de Leo Carruthers consacré à Francis Xavier Morgan (1857-1935), mais pas dans sa version la plus récente que je me permets donc d'indiquer à nouveau : José Manuel Ferrández Bru, "Uncle Curro": J.R.R. Tolkien's Spanish Connection, Luna Press Publishing, 2018 (éditions en anglais et en espagnol).
En espérant que ces ultimes remarques seront utiles,
Peace and Love,
B. (... qui retourne se coucher...)
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chers tous
merci pour ces précieuses suggestions, corrections , recommandations !
j'ai tout noté même si je ne réponds pas à tous (je reviendrai au message de sosryko avec la longue biblio) ; je me réserve toutefois le droit de sélectionner les titres de la biblio finale
et sans revenir sur la polémique, je dirai que Tolkien est humaniste en deux sens : comme un humaniste de la Renaissance, désireux de partager ses connaissances érudites ; et dans son respect de la vie humaine, dans son souci d'autrui - mais je n'en dis pas plus pour ne pas relancer le débat
amicalement
vincent
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Bonsoir,
Cette nouvelle édition du dictionnaire chez Bragelonne est bien prévue pour 2024 ? Car on ne l'a pas encore celui-là, hein mon trésor et on le voudrait bien. Oh oui zon le veut mon précieux. 2012... 11 ans, pourtant j'ai l'impression que c'était hier que ce dictionnaire paraissait aux presses du CNRS.
N'ayant pas trouvé de fuseau approprié et ne voulant pas en créer un moi-même pour une simple question, je me risque à faire ici un petit hors sentier (après tout il est question Kocher et de son ouvrage quelques messages plus haut ^^). Dans "les clés de l'oeuvre..." de P. Kocher, on peut lire dans le premier chapitre "la Terre du Milieu : un monde imaginaire ?" la phrase suivante : "Sylvebarbe, quant à lui, précéda aussi les elfes, mais le peuple dont il fait partie, les ents, ne savait pas comment parler jusqu’à ce que les premiers des elfes errants le leur apprennent. Sylvebarbe a connu l’époque où les multiples morceaux de forêts séparés qui survivaient encore au Troisième Âge se rejoignaient en ne formant qu’une surface boisée unie qui recouvrait l’Europe des premiers âges."
N'est-il pas surprenant de trouver le mot Europe à cet endroit ? Des parallèles géographiques sont sans doute possibles, mais je m'étonne quand même de cet étrange mélange.
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Bonsoir Paul,
Je n'ai pas encore eu le temps de répondre à un autre de tes messages, posté l'autre jour dans un autre fuseau, que déjà un autre message ici appelle une autre réponse... Patience : tu es précisément chez les Ents, en ces lieux... ^^'
Cette nouvelle édition du dictionnaire chez Bragelonne est bien prévue pour 2024 ?
Oui, si j'ai moi-même bien compris.
Dans "les clés de l'oeuvre..." de P. Kocher, on peut lire dans le premier chapitre "la Terre du Milieu : un monde imaginaire ?" la phrase suivante : "Sylvebarbe, quant à lui, précéda aussi les elfes, mais le peuple dont il fait partie, les ents, ne savait pas comment parler jusqu’à ce que les premiers des elfes errants le leur apprennent. Sylvebarbe a connu l’époque où les multiples morceaux de forêts séparés qui survivaient encore au Troisième Âge se rejoignaient en ne formant qu’une surface boisée unie qui recouvrait l’Europe des premiers âges."
N'est-il pas surprenant de trouver le mot Europe à cet endroit ? Des parallèles géographiques sont sans doute possibles, mais je m'étonne quand même de cet étrange mélange.
Cette mention n'est pas surprenante si l'on tient compte du paradigme d'un monde secondaire conçu comme relevant d'un passé alternatif de notre Terre (comme l'Âge Hyborien chez Robert E. Howard), avec quelques correspondances géographiques, certes très générales mais explicitement reconnues par Tolkien, entre la Terre du Milieu et le territoire européen dans un sens large. Mais ceci étant dit, on peut raisonnablement estimer que Kocher s'exprime-là de façon pour le moins un peu rapide.
Peace and Love,
B.
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Merci Hyarion pour ta réponse.
Haha oui Kocher ne s'exprime pas de manière entique, c'est le moins que l'on puisse dire.
D'un autre côté cela sert probablement son propos qui vise à montrer comment instiller du réel dans l'imaginaire peut rendre celui-ci plus plausible, "... pour instaurer un second système de croyance". C'est d'ailleurs certainement un clin-d’œil de sa part. Mais dans ce cas précis, on pourrait dire que Kocher emprunte un raccourci abrupte et qu'il ne tient lui-même pas compte de sa propre analyse sur les procédés d'écriture qu'il décrit en mettant, pour reprendre ses propres termes, peut-être trop de familier dans l'étrange.
Bonne journée chers Ents ^^
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Au risque de me répéter, Tolkien n'est pas "apolitique", et à cette aune sa sympathie pour Franco ne devrait ni surprendre, ni embarrasser, ni nécessiter une minimisation dès qu'on l'aborde, au nom de la défense d'un écrivain qu'il faudrait toujours promouvoir avec ferveur, voire éventuellement au nom de la préservation d'un illusoire irénisme tolkienophile. Les faits sont les faits, et il ne sert à rien de prétexter un manque de sources pour invoquer une prudence qui justifierait de rédiger un article mélioratif dans un dictionnaire supposé être de référence. Vincent l'a dit lui-même un jour : Tolkien n'est pas une vache sacrée. Cet auteur n'est pas, n'a jamais été, le "type formidable " que certains imaginent en fantasmant cela à partir de ce que l'on a bien voulu leur laisser connaître du "grand homme". Nous ne savons pas assez de choses sur Tolkien pour partir systématiquement du principe qu'il serait un "esprit supérieur" sous prétexte d'admirer son œuvre littéraire. Tolkien a eu des opinions, et même en n'en sachant pas autant qu'on le pourrait peut-être, elles sont sans doute loin d'avoir toujours collé à l'idée que l'on pourrait se faire de "l'humanisme" pour peu que l'on ne galvaude pas cette notion. Et ce n'est pas le suspecter d'être un "fasciste" (encore une notion galvaudée) que de dire cela. Pie X n'était pas un humaniste. Franco non plus. Et le monde ne se divise pas entre "gentils humanistes" et "vilains fachos", avec nécessité absolue qu'il y aurait à classer Tolkien dans une telle dichotomie simpliste. La religion, les obsessions identitaires, tout cela transcende les clivages binaires, moraux comme politiques. Des catholiques européens ont cru "simplement" soutenir le "camp du bien" en soutenant Franco durant la guerre civile espagnole et après : le bilan de conflit et de la dictature qui a suivi ne plaide pas en faveur d'une clairvoyance "chrétienne" à ce propos, mais en faveur "simplement" d'un choix de principe se révélant de facto politique.
Eh bien je n'aurais pensé cela ... ;) mais je te suis entièrement Benjamin. En l'occurrence de telles matières ne relèvent pas, dans le Christianisme, de vérités révélées mais de jugements de prudence (i.e. singuliers et circonstanciés), jamais binaires. Et je contresigne tout particulièrement « Et le monde ne se divise pas entre "gentils humanistes" et "vilains fachos" » — merci pour cette bouffée d'oxygène :).
et sans revenir sur la polémique, je dirai que Tolkien est humaniste en deux sens : comme un humaniste de la Renaissance, désireux de partager ses connaissances érudites ; et dans son respect de la vie humaine, dans son souci d'autrui - mais je n'en dis pas plus pour ne pas relancer le débat
Et c'est avec Vincent que je serais en (léger) désaccord ;).
Même si beaucoup de choses dépendent de ce que l'on met derrière les mots, et même si, effectivement on peut rapporter à Tolkien ces deux traits (partage de la connaissance et respect de la vie humaine), je pense que Tolkien ne se retrouverait pas dans ce résumé. Car, à la fin, qu'est ce qui détermine et mesure ces choses (le partage de la connaissance, le respect de la vie humaine, et d'autres) ? Dans l'humanisme c'est par définition l'homme. Ce serait pour Tolkien doublement problématique. D'une part parce que cette référence prend la place du Christ « vrai Dieu et vrai homme » (Concile de Chalcédoine). D'autre part parce que cette référence n'en est pas vraiment une, le critère étant auto-référentiel.
Tolkien aurait été je crois en accord parfait avec le philosophe médiéviste Rémi Brague (toutes les citations qui suivent sont tirées, dans l'ordre, de Modérément moderne, Flammarion, 2014, pp.24-25, 81, 144-145) :
La Modernité peut-elle dire ce que c'est que l'homme, en tant qu'homme ? La pensée antique et médiévale ne se pose pas la question de ce que c'est que l’homme comme une question centrale. Celle-ci affleure rarement (voir par exemple Platon, Téétète, 174b4). Mais la réponse quant à ce qui singularise l’homme est au fond relativement facile : une âme incarnée, ou un corps animé. Ou encore : un vivant qui se distingue des animaux par sa raison, et des esprits purs par la chair qui le rend mortel. Ni ange ni bête, donc. Ou encore : la seule créature qui soit à l’image et à la ressemblance de Dieu, la seule en laquelle, et pour le salut de laquelle, le Verbe s'est incarné.
Cf. les « incarnés », les Mirroanwi du Conte d'Arda.
Pour nous, la tâche de définir l’homme est plus difficile. L'humanisme pré-moderne, qu'il soit « païen » ou chrétien, fondait la dignité humaine sur une référence. La Modernité prétend se passer d’une telle référence. Je proposerai, pour indiquer où se situe le problème, le tableau très simple qui suit :
Époque | Figure du sujet | Référence |
Antiquité | Âme | Nature |
Christianisme | Personne | Dieu |
Modernité | Moi (self) | ? |
Le point d'interrogation final est peut-être le problème même de la Modernité. D'où l’homme de l’humanisme moderne tire-t-il sa légitimité ?
Et, même si l'on ne peut résumer la Modernité au positivisme, toute l'histoire des idées, par la force contraignante de la conception de la science moderne et de son rapport au Monde, y a mené — comme on beurre sa tartine. Et le positivisme rassemble bien, au-delà de ses outrances, cette synthèse proprement moderne et « humaniste » :
L'esprit positiviste représente une synthèse d’orgueil et d’humilité, où la raison ne regarde pas vers le haut, et rejette toute transcendance, devenant une « raison recourbée », pour adapter une expression de saint Bernard de Clairvaux, qui parle, lui, d'« âme recourbée » (anima incurvata). Le positivisme ne porte pas seulement sur un divin extérieur. Chez son fondateur Auguste Comte, il impliquait d’abord la renonciation à comprendre les causes dernières des phénomènes, et la résignation à ne pouvoir qu’en écrire les lois. Derrière tout ceci, on devine la tentation que l’homme éprouve de se considérer comme auto-suffisant, ce que l’on appelle l’« humanisme exclusif». Il n'y a pas de contradiction entre l’orgueil excessif et l'humilité excessive qui, au contraire, font bon ménage. Se prétendre capable de déterminer soi-même ses propres limites n'a rien d’humble, c'est en réalité le comble de l’orgueil.
C'est encore tout Tolkien et son rapport au Monde, celui que Faërie peut nous aider à recouvrer.
Et c'est pourquoi l'humanisme sera, à strictement parler, pour tout chrétien soucieux du sens des mots, un leurre ou un contresens, où l'homme déplore les conséquences des causes qu'il chérit (si la cause des malheurs de l'homme et du monde réside dans la Chute, c'est-à-dire l'autonomisation de l'homme par rapport à Dieu, alors ...). Et je ne doute pas que Tolkien ferait sienne cette analyse de l'histoire des mots et du quiproquo moral qui ont sinon présidé en tout cas accompagné ce contresens :
La « sécularisation » désigne, outre les événements ponctuels que rapporte l’histoire, une théorie de plus vaste ampleur sur l'Histoire en général, laquelle aurait une tendance spontanée à prendre distance par rapport au sacré initial et à s'installer dans le profane. La sécularité serait de la sorte non seulement un état de fait, mais le but vers lequel tendrait le mouvement de l’histoire. Avec le « sécularisme », nous faisons un pas de plus. Le suffixe suggère une valorisation, une prise de parti en faveur du mouvement vers la sécularité, lequel est accueilli non seulement sans regret, mais avec satisfaction, au point que certains souhaitent l’accélérer encore. [...]
Quant au fond, le débat pour lequel il a été forgé est faux : le sécularisme s’imagine que la religion est à l’origine de préceptes moraux, et qu'il convient de montrer que ceux-ci se laissent penser sans une révélation particulière de Dieu. Or, c’est justement ce que le christianisme soutient explicitement depuis l'Épître aux Romains (II, 14-15) et, implicitement, depuis Jésus lui-même (Pour la problématique d'ensemble, voir mon La Loi de Dieu, op. cit., surtout p. 87-88 et 111-113). Les partisans du sécularisme sont d’ailleurs fort excusables, car bien des chrétiens de l'époque croyaient défendre la religion en montrant qu’elle est indispensable pour assurer l'éducation morale de l’homme.
Le Conte d'Arda est là encore entièrement à l'unisson.
Cf. la loi naturelle.
L'humanisme est, pourrait-on dire, une idée, un espoir de finalité commune ... Etsi Deus non daretur — où l'on s'accorde donc à vivre ensemble « comme si Dieu n'existait pas », c'est-à-dire — pour les Chrétiens — comme si l'on s'accordait à faire abstraction de ce qui fonde la finalité commune. À cet égard,
Parler de « sécularisme » permettait en premier lieu d'éviter le terme d’« athéisme », qui était encore ressenti comme infamant dans l'Angleterre victorienne. C'est dans la même atmosphère intellectuelle qu'apparut « agnosticisme». Dans la Grande-Bretagne d’aujourd'hui, on emploie encore en ce sens un troisième mot : humanism.
Jérôme
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