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Bonjour à tous,
En 2005, j'ai écrit un article qui a été publié en anglais dans le Volume 1 "Tolkien and modernity" (Walking Tree Publishers). L'article s'intitule: "J.R.R. Tolkien: a simplicity between the truly earthy and the absolutely modern". Je viens de mettre en ligne sa version française et originale à l'adresse suivante:
http://eep.univ-mlv.fr/equipes/bertrand-alliot/#c645
Il suffit de cliquer sur le lien correspondant à l'article dans la liste des publications.
Bonne lecture pour ceux que ça intéresse!
Bertrand
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http://eep.univ-mlv.fr/equipes/bertrand-alliot/#c645Description du lien
Hop, pour le lien cliquable :)
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Passionnant article Bertrand! Le sujet était ambitieux et tu l'aborde avec une démonstration incroyable. Difficile en effet de ne pas "intellectualiser" à outrance l'oeuvre de JRR Tolkien tellement riche qu'elle soit. Mais rappeler au lecteur l'humilité qu'a eu l'auteur pour son écriture c'est déjà se positionner dans une forme d'authenticité. A aucun moment, je crois, tu ne fais de parallèle avec une quelconque notion ou vision "écologique" de Tolkien. Et c'est tant mieux car il ne faut pas confondre l'amour de la Terre ou de sa Terre avec les enjeux qui sont certes trés important mais qui dépassent toutes conceptions que peuvent avoir des Hommes de leur vie. Tolkien n'était pas simplement amoureux de sa terre mais de la vie qui s'y déroulait. Les gens les lieux, les rencontres, les situations.. "Etre né trop tard".. c'est cette nostalgie d'un temps oublié ou non vécu qui démontre de l'attachement à ses racines.
Tu soulève la question de la technique dans son oeuvre en disant qu'elle est trés présente. Mais à ce propos je me questionne toujours sur le peu de descriptions que fait Tolkien sur le matériel employé dans la vie courante, cette vie rurale si chère aux Hobbits mais également en d'autres lieux que la contée. Est-ce pour préserver l'imaginaire?
En tout cas bravo, c'est une lecture enrichissante qui ne ferme aucunement à la réflexion. Merlin
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Oups! on ne se relit jamais suffisamment.. Je rectifie "Comté". Je dois certainement oublier encore des fautes. Mille excuses
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Merci Merlin pour ton message.
Effectivement, je ne parle pas de "vision écologique". Je ne crois pas qu'il avait une telle vision car il ne s'agissait pas encore vraiment d'un enjeu de son temps. Il est simplement marqué par la destruction du paysage naturel à cause de la révolution industrielle comme beaucoup de citadins et d'"artistes" de son temps en Angleterre. C'est d'ailleurs à partir de ce sentiment (de la déception de voir la nature se dégrader esthétiquement) qu'ont été formulées les premières revendications écologistes et que sont nés les premiers mouvements de protection de l'environnement (le national trust par ex.). Mais encore une fois, Tolkien, à ma connaissance, n'est pas allé jusque-là.
Sur la question de la technique, je ne sais pas pourquoi il décrit peu le matériel de la vie courante: peut-être, comme tous les citadins et les amoureux de la campagne, il n'avait qu'une faible connaissance de ce genre de chose parce qu'il n'a jamais réellement vécu "au pays" et dans une société paysanne. Il manque de "pratique", disons; un peu comme Niggle. Je ne crois donc pas que ce soit à dessein qu'il n'ait pas décrit cela.
à+,
Bertrand
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Je suis tombé sur cette conférence sur Tolkien par Bertrand Alliot, alias Bertrand2.
Elle date de décembre dernier, c'est donc du tout récent, et la vidéo mérite tout à fait une place de choix dans ce fuseau :)
I.
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Bonjour à tous,
je n'ai pas tout entendu, en raison de la prise de son, et la vidéo a bloqué à la 40e minute. c'est une bonne chose que les étudiants de marne la vallée entendent parler de Tolkien, mais tout de même :
il y a bien des contresens gênants, parfois ponctuels (les Elfes sans corps ? qui ne connaissent pas la mort ? sur les langues "apparues avant le monde"), parfois rédhibitoires pour la démonstration de fond :
opposer la "simplicité hobbite" du côté elfique et du côté "nain" de l'homme est une position risquée, contredite par les déclarations de Tolkien (qu'il ne faut pas croire sur parole, toutefois) et par ses textes : les exemples pris (champignons, et encore l'extrapolation sur la cuisine française...) sont un peu courts.
présenter les hobbits comme vivant dans un "paradis perdu", comme une "race qui n'a pas chuté" : on croit rêver, dans la réduction de l'oeuvre - et la médiocrité des Hobbits, désignée par Tolkien ?
L'oeuvre de Tolkien refuse ce genre de dualisme (de binarisme), qui finit par ressembler au "manichéisme" contre lequel nous nous élevons tous.
sur le plan biographique, il y a une confusion, sans doute, entre "simplicité" et "humanité" de Tolkien - qu'il ait été humain, ce n'est pas un scoop. que dire du portrait du "professeur" d'université et de la caricature de la version "sophistiquée"... dont le portrait correspond... à au travail de Tolkien ? sans parler des clichés sur la vie "banale" de Tolkien, et le portrait de Tolkien en hobbit simple est très caricatural.
sur le plan littéraire, c'est également très friable : le refus de l'allégorie comme preuve de 'simplicité' du récit ? l'opposition entre 'héritage' et 'cosmopolitisme' (comme si Tolkien ne s'était pas intéressé au côté 'cosmopolite' de Beowulf, justement).
et sur le plan politique, quelles sont les implications de cette lecture ?
si l'on quitte Tolkien, c'est du même tonneau : la vision des "paysans" (bon, alors, il en reste en France, ou non ?), en particulier le dialogue imaginaire avec le "paysan"... me fait penser aux clichés "linguistiques" dont le caractère obsolète a été dénoncé depuis longtemps. pas de mot (dans aucun patois?) pour dire la beauté mais 15 mots pour dire la hache ou la chèvre ? on se croirait en 1930...
voir par exemple une recension récente (http://http://www.laviedesidees.fr/Alice-au-pays-des-langues.html) sur Guy Deutscher, Through the Language Glass : How Words Colour Your World, qui revient sur ' le mythe des deux cent mots pour parler de la neige chez les Eskimos'. je conseille la chute : '« Quand quelqu’un commence un argument en disant ‘Les Untels n’ont pas de mot pour dire Chose’, ou ‘Les Untels ont tant et tant de mots différents pour dire Chose’, ne lui faites jamais confiance...'
j'ai déjà, par le passé, mis en garde B. Alliot (à Jena, en 2007) contre ce genre de plaquage de conceptions extérieures, démenties par le texte. la mise en ligne de la vidéo est une bonne occasion d'y penser de nouveau.
bon, il me reste 15 minutes à écouter, pendant que je reporte des corrections d'épreuves, pourvu que cela se débloque!
VF
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