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#1 24-01-2003 14:01

Bard
Inscription : 2003
Messages : 1

Les chevaux chez Tolkien

Bonjour
J'ai remarqué que les chevaux ont une place privilégiée dans Le Seigneur Des Anneaux comme le témoigne l'importance du cheval de gandalf Gripoil et le poney de Sam Bill. On peut aussi observer les chevaux de Rohan.
Je souhaiterais savoir si Tolkien s'est inspiré de légendes anciennes et si oui lesquels.
Merci

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#2 28-01-2003 22:06

jean
Inscription : 2002
Messages : 893

Re : Les chevaux chez Tolkien

C’est vrai que les chevaux ont une réelle importance dans l’œuvre de Tolkien. En plus des passages que tu cites on pourrait en rajouter de nombreux. En particulier, je t’invite à lire dans les CLI la description de Numenor dans laquelle Tolkien parle un peu plus en détails de sa conception de la relation entre cavaliers et montures.

Pour ce qui est des sources de Tolkien, il est difficile de se prononcer. Les légendes et le mythes incluant des chevaux sont extrêmement nombreux dans presque toutes les mythologies. D’une manière générale ces chevaux mythiques présentent, le plus souvent, des capacités surnaturelles comme de voler (Pégase ) de pouvoir galoper sur l’eau (fréquent dans les mythologies celtiques) ou sont doués de parole (cf le cheval d‘Odin à 8 pieds).

Aucun des chevaux de Tolkien (à ma connaissance) n'est ainsi doué de tels pouvoirs surnaturels.
Même Gripoil ou encore le cheval d’Eorl  dans les CLI en sont démunis. Ils sont d’une beauté, d’une vélocité et d’une endurance insurpassées mais restent des chevaux « ordinaires ».

Si je devais chercher une correspondance je serais, malgré tout, tenté par deux sources possibles
- le cheval Bayard dans la chanson de geste « les quatre fils Aymond » capable de porter 4 cavaliers avec la même aisance qu’un seul pour un cheval ordinaire et de franchir le Rhône d’un seul bond.
- Bucéphale le cheval légendaire d’Alexandre le Grand que lui seul pouvait monter (comme Gripoil pour Gandalf)

Mais je précise que ces propositions n’engagent que moi et ne reposent sur aucun texte de Tolkien

cordialement

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#3 29-01-2003 13:48

Leo
Inscription : 2000
Messages : 201

Re : Les chevaux chez Tolkien

Il y a quand-même Nahar, la monture de Oromë, qu'on peut classer parmi les animaux "extraordinaire": sabots d'argents et capacité à s'exprimer, me semble-t-il. Et qui a engendré les Mearas :)

Quant à la corresponcance Gripoil-Bucéphale, elle me fait surtout penser à Felarof, l'ancêtre de Gripoil dompté par Eorl, alors que Léod était mort en tentant de faire de même (même si Philippe n'est pas mort en tentant d'apprivoiser Bucéphale).
En fait c'est surtout l'éternelle jeunesse de Eorl (et sa [véritable] jeunesse au moment des faits) qui me fait peut-être penser à ce parrallèle :) D'autant plus que, tout comme Felarof a vécu aussi longtemps que son maître, Bucéphale a porté Alexandre pendant une bonne partie de ses conquêtes (jusqu'à... Buképhalia :p)


Léo

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#4 29-01-2003 19:16

Laegalad
Lieu : Strasbourg
Inscription : 2002
Messages : 2 998
Site Web

Re : Les chevaux chez Tolkien

Je retranscris ici texto ce que tu peux trouver sur l'exellent site de l'arbre celtique.(www.arbreceltique.com je crois. Désolée, je ne me souviens plus comment on fait les liens).
"Il est le symbole de la chasse des animaux, mais aussi celui de la guerre. Il est aussi associé à la course du soleil et à la lune protectrice. C'est sans doute le bien le plus précieux d'un Celte (voir les nombreuses histoires et représentations le mettant en scène). Epona est la déesse celtique des chevaux : les Romains l'adoptent et en font leur protectrice qu'ils représentent en amazone sur un cheval. Morvarc'h, le cheval marin (cheval de Marc'h) se déplace sur terre et sur mer sans laisser aucunes traces. Son maître le tue malencontreusement en chassant à l'arc une biche blanche qui, poursuivie sous la mer, trouve refuge chez Dahud. Cette dernière lui fait pousser les oreilles et la crinière de Morvarc'h.
La valorisation négative du symbole chthonien (relatif à la terre et au monde souterrain) fait du cheval une manifestation de la mort, analogue à la faucheuse de notre folklore [voir les cheveaux des Nazguls, je rajoute]. En Irlande, le héros Conal Cernach possède un cheval à tête de chien, le Rouge de Rosée, qui déchire le flanc de ses ennemis. Les chevaux de Cuchulainn, le Gris de Macha (c'est le roi des chevaux d'Irlande)[tiens, un cheval gris roi des cheveaux ? ;-)] et le Sabot Noir, ont une intelligence humaine : le Gris refuse de se laisser atteler au char du héros qui se prépare pour son dernier combat, et il verse des larmes de sang ; un peu plus tard, il guidera le vengeur Conal Cernach vers le corps de son maître ; le Noir, lui, va se noyer de désespoir.
Les chevaux de mort ou de cauchemar hantent le folklore celtique : le March-Malaen (malaen : latin malignus) est un des trois fléaux de l'île de Bretagne ; les Kelpies d'Ecosse sont des chevaux-démons et le folklore breton est rempli d'anecdotes ou de contes relatifs à des chevaux diaboliques, qui égarent les voyageurs ou les précipitent dans des fondrières ou des marais. Les chevaux noirs, dans ces contes, sont le plus souvent soit le diable, soit un démon, soit un damné, soit une âme en peine, ou bien ils sont la monture d'un héros de ces chasses maudites, dont le plus célèbre est sans doute le roi Arthur, condamné à poursuivre dans une course sans fin un gibier inaccessible. Il est significatif, au passage, de remarquer que dans ses plus anciennes versions, la chasse d'Arthur est accompagnée d'une meute de chiens blancs et poursuit un lièvre, animal typique lunaire. Du symbole chthonien au symbole agraire, il n'y a qu'un pas.
En Irlande, selon le récit d'un témoin oculaire, rapporté par Frazer (G.J. Frazer, The Golden Bough, London 1911-1915, 10, 203), au cours d'une cérémonie des feux de la Saint-Jean, après que tous les paysans eurent sauté par-dessus les braises, on vit apparaître une grande construction en bois d'environ huit pieds de longueur, munie à l'une de ses extrémités d'une tête de cheval, et recouverte d'un grand drap blanc qui cachait l'homme qui la portait. On l'accueillit pas de grands cris : Le Cheval Blanc ! Le Cheval Blanc ! Le masque sauta par-dessus le feu, puis se lança à la poursuite des spectateurs. Quand le témoin demanda ce que représentait le cheval, on lui répondit : tout le bétail. Le cheval est donc devenu le symbole de toute abondance, ce qu'expliquent son dynamisme et sa force impulsive et généreuse.
Dans les rites d'intronisation des rois d'Irlande, au XII° siècle, le futur roi, au cours d'une cérémonie solennelle, devait s'unir à une jument blanche. Celle-ci était ensuite sacrifiée et sa chair, bouillie, partagée dans un festin rituel, auquel le roi seul ne prenait pas part. Mais il lui fallait ensuite se baigner dans le chaudron contenant le bouillon de l'animal. L'analyse de ce rite est éloquente. Il apparaît en effet que, par leur accouplement, l'homme et la jument reproduisent le mariage ourano-chthonien ; le futur roi se substitue à la divinité céleste pour féconder la Terre, représentée par la bête. Mais, dans la dernière épreuve de ce rituel, celle du bain de bouillon, il opère un véritable regressus ad uterum : le chaudron représente le ventre de la Terre-Mère et le bouillon les eaux placentaires. De ce bain, au caractère typiquement initiatique, le futur roi renaît, ayant reçu, comme au cours d'une seconde gestation, communication des pouvoirs les plus subtils, les plus secrets, de la Terre-Mère qu'il avait éveillée sous la forme de la jument. Il quitte par cette double opération la condition humaine pour se hisser au niveau du sacré, inséparable de la condition royale. Le cheval de guerre est omniprésent dans les épopées celtiques. Il est souvent caractérisé par sa robe alezane, couleur de feu. On a retrouvé dans un trésor celtique, à Neuvy-en-Sulias (Loiret), un cheval votif accompagné d'une inscription au dieu Rudiobus (le Rouge) : c'est le cheval roux de l'Apocalypse, annonciateur de guerre et d'effusion de sang. "

Je ne dirais pas que Tolkien a repris texto les légendes, mais il ne les ignorait pas. Cependant, l'opposition cheval blanc (ou plutot gris)/cheval noir (des Nazguls) obéit à une symbolique universelle (blanc vs noir) et ne concerne pas que les chevaux.

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