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Je fais mes premiers pas dans cette partie du forum et il me semble que la question du statut de Tolkien dans la littérature n’a pas été encore abordée. Si je me trompe, faites-le moi savoir… :-)
Je me pose la question suivante : pourquoi ai-je découvert Tolkien si tardivement, par hasard en errant parmi les rayons d’une bibliothèque municipale ? Pourquoi ai-je cru qu’il s’agissait tout d’abord d’un auteur russe ? Certes l’assonance phonétique avec Tolstoï y est pour beaucoup mais le silence critique autour de l’œuvre en France est le véritable responsable de l’ignorance dans laquelle j’étais plongée.
Il a donc fallu attendre qu’un Néo-Zélandais ait l’idée d’adapter le SDA à l’écran pour que les langues se délient et qu’on découvre enfin un écrivain de génie ! Bien sûr il y a l’étude de Vincent Ferré mûrie, je pense, bien avant la sortie du film. Mais il le souligne dans son introduction, son ouvrage est la première étude francophone de l’œuvre de Tolkien…
Cinquante ans après la parution du SDA, l’œuvre n’a pas les faveurs des critiques et des universitaires ! C’est un tort évident , surtout quand on découvre toutes les profondeurs qu’elle recèle et combien son auteur pouvait être inspiré dans bien des domaines (linguistique, intertextualité, critique littéraire…)
Pourquoi la littérature mondiale a-t-elle retenu un auteur comme Cervantès qui puise lui aussi son inspiration dans la littérature médiévale mais dont le style est bien décevant une fois passée la surprise du ton parodique. Pardon pour ses admirateurs mais j’attendais tellement mieux de cette lecture récente ! Pourquoi chante-t-on les louanges de Peer Gynt dont l’univers est parfois si proche de celui de Tolkien même si là aussi le traitement est bien différent et pourquoi le nom de Tolkien n’est pas prononcé dans une UV d’histoire de la littérature ?
Ce n’est donc pas le sujet traité qui repousse les critiques ! J’avance donc plusieurs hypothèses :
- Le genre de l’heroic-fantasy est considéré comme un sous-genre, indigne d’atteindre quelque titre de noblesse ; pourtant de la noblesse, il y en a chez Tolkien !
- On n’a jamais pardonné à Tolkien d’avoir été au départ un auteur pour la jeunesse ! Que dire alors de l’étude des Fables de La Fontaine à l’école primaire ? Doit-on mépriser une œuvre par ce qu’elle a différents niveaux de lecture ?
Il me semble donc qu’une chape de préjugés entoure l’œuvre de Tolkien, privant ainsi beaucoup de lecteurs du réel plaisir de découvrir un auteur qui revisite toute une tradition littéraire pour en faire un monument digne d’éloges, capable de réconcilier classicisme et modernité !
Qu’en pensez-vous ?
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Salut,
Il paraît aussi que les français n'auraient pas la "tête épique" (in Tolkien en France ). Tolkien, un auteur russe ? C'est un nom plutôt germain, rien à voir avec les slaves (j'en profite, Szpakowicz = fils de l'oiseleur ; Nikita, n.m.) Hé, hé ...
Sinon, plutôt d'accord avec toi, les français sont lamentables .... peut-être dans 4000 ans ??
Cathy
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Tolkien, Russe?? lol!!
Effectivement, la non-reconnaissance de la Fantasy, de la Science-Fiction ou de l'Epouvante est typiquement francaise...mais je te rassure Nikita Tolkien est reconnu a sa juste valeur dans pleins d'autres pays, et dans le sien il a ete elu "Author of the Century" (le XXeme, pas celui la), c'est pas rien. Et il est toujours l'objet d'etudes universitaires Outre-Manche, entre autres.
Mais alors pourquoi ce rejet de la Fantasy, de la SF en France? Je me suis souvent pose la question, et la seul reponse que j'ai trouve est bien pauvre: en France tous ces genres sont consideres comme etant de la litterature enfantine/pour ados, mais alors pourquoi j'en sais fichtre rien. A moins que ce soit notre cartesianisme legendaire qui soit a mettre en cause? En tout cas les choses changent, j'en veux pour preuve le nombre de memoires de maitrise sur Tolkien...et il est peu probable que la majorite des, disons 15-25 ans qui frequentent ce forum "retournent leur veste" et denigrent ces genres litteraires dans 20 ans!
Turambar, ravi d'etre en Angleterre
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Comme le dit mon ami Turambar, les prejuges vis-a-vis de l'oeuvre de Tolkien sont ceux vis-a-vis de la sf et de la fantasy en general. Et si Tolkien n'est pas mieux recu dans les cercles litteraires anglais que francais (je parle principalement de la dictature du bon gout: universitaire et editieurs forment un puissant lobby litteraire cherchant a empecher la legitimite de toute oeuvre qui leur echappe par ses criteres litteraires personnels), il est au moins respecter par la population qui possede une veritable culture individuelle. Ce n'est pas le cas en France.
La violence et l'acharnement de desinformation critique autour de Tolkien montre que son statut les depassent: Ils ont maintenant en face d'eux un auteur populaire et profond, ce qui bouleverse leur hierarchie. La posterite de Tolkien me semble quaisment etablit et, c'est ce qui apparait insupportable a ces gens.
Mais prenons d'autres auteurs de genie dans les "sous-genre" - par exemple, Dan Simmons. Bien que celebre et hautement respectes dans le milieu de la SF, on peut considerer qu'il n'existe meme pas pour les critiques litteraires contemporains ni pour le lecteur lambda.
Et quel dommage!
Les Cantos d'Hyperion qui sont une oeuvre revolutionnaire de notre epoque pourraient etre le sujet d'une multitude d'etudes universitaires tant la densite d'idees et de traditions litteraires de cette oeuvre est incroyable. Mais le statut de son genre l'en empeche. Ces critiques qui ne cesse de s'inventer un racisme de Tolkien font eux preuve d'une intolerance ideologique et esthetique beaucoup plus reelle.
Non, la question pour moi, n'est pas celle du statut de Tolkien dans la litterature, mais bien celle de la legitimite de la conception universitaire de ce qu'est la litterature.
Cirdan (etudiant en lettres, malgre tout...)
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et malgre les fautes (honte sur moi...)
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>Szpako : Merci pour tous ces renseignements ! J’espère que mon degré d’ignorance des langues slaves ne t’offusque pas trop…J’aimerais bien en apprendre plus car c’est un domaine qui m’attire.
Je pensais bien que cette petite anecdote ferait sourire mais je voulais démontrer à quel point Tolkien était loin d’être connu en France il y a un an ! C’est chose faite !
Pour ce qui est du sujet qui nous intéresse, je ne pense comme toi, Szpako (j’ai un réel problème d’orthographe avec ton pseudo !!!) que les Français n’aient pas « la tête épique ». n’oublions pas les quelques monuments nationaux que sont « La chanson de Roland » ou « La légende des siècles » ! Je suis plus proche de l’analyse de Turambar et de Cirdan.
Cela dit, si les choses sont en train de changer et que Tolkien devient, sinon un sujet d’étude, du moins un auteur connu du public, un grand pas aura été fait et je m’en réjouirai ! Je ne serai pas la seule, je crois…:-)
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C'est une question clef qu'il ne faut ni negliger, ni sous-estimer. La rubrique 'Chroniques' sur JRRVF a precisement pour vocation de s'attaquer de front a ces prejuges en cherchant a les mettre a bas.
Je rejoins Cirdan pour dire que c'est un probleme plus global qui tient a la definition que l'on donne de la litterature.
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Je viens de lire l’article écrit par Laurent (alias Finrod) dans la rubrique CHRONIQUES du site : « Tolkien , un auteur pour enfants ? ». J’en recommande la lecture à tous ceux qui cherchent à comprendre l’indifférence voire le mépris de certains critiques pour Tolkien.
Bravo et merci Finrod pour cette lecture « rassérénante » à bien des égards ! En effet comment ne pas tomber d’accord avec de tels arguments ? On se le demande sur www.jrrvf.com !:-)
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Je pense qu'il y a aussi une autre raison de ce dédain des "élites intellectuelles" pour Tolkien. Elles se vantent de la "supériorité" française en littérature et se moque des rares auteurs anglais reconnus : Shakespeare, Dickens. Mais c'est faux, les Anglais sont quand même les meilleurs auteurs gothiques, SF et fantasy. (cela n'implique que moi bien sûr)
Ce mépris pour les littératures étrangères se répercutait sans doute sur la publicité qu'on faisait autour de Tolkien... Merci PJ !
Namarie
AVA
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A quand la troisième Chronique sur JRRVF ? ;-)
Je verrais bien un titre comme : "Tolkien, un auteur méconnu"
Cédric.
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Avalinde, je suis surprise. Penses-tu réellement que nos "élites intellectuelles" se moquent des "rares auteurs Anglais reconnus"?
Les auteurs que tu cites sont loin d'être dédaignes ou même meprisés par ces "élites", si l'on peut employer ce qualificatif. Shakespeare est, me semble-t-il, infiniment respecté. Mais ceci est un autre débat.
Toujours est-il qu'une discution autour de Tolkien avec un professeur de littérature américain, m'a rassurée sur le fait que son oeuvre etait toujours étudiée en université ainsi que différents genre de lit. SF.
Aredwin.
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>Avalinde: Tes jugements sont un trop radicaux à mon goût! Certes les Français ont une réputation de chauvinisme qui est en partie justifiée (Je recommande à ce titre la lecture d’un petit « Xenophobe’s guide to the french », que l’on pourra trouver dans les librairies mais uniquement de l’autre côté de la Manche ; tout cela est de bonne guerre évidemment) !
Cela dit le fait même que tu puisses citer des auteurs comme Shakespeare ou Dickens prouve qu’ils ne sont pas aussi méconnus que Tolkien ! Et puis il ne faut pas oublier que les auteurs romantiques français du XIXe siècle ont puisé leurs inspiration dans Shakespeare qu’ils ont fait redécouvrir au public français : Victor Hugo dans sa « Préface de Cromwell » lui rend un hommage appuyé. Bon tu vas me dire, il aura fallu attendre 2 siècles avant cette reconnaissance ! Il n’empêche, aujourd’hui il n’est pas de bon théâtre français qui n’ait à son répertoire une pièce du dramaturge anglais… J’exagère un tout petit peu mais il faut avouer qu’il est devenu un véritable classique en France, en dépit de sa nationalité…
Nous en revenons à notre question de départ : pourquoi Tolkien n’est pas lui aussi devenu un classique ? Est-il amené à le devenir dans un futur plus ou moins proche ? Il faut souvent du temps pour distinguer tout le génie d’une œuvre ou d’un auteur… Il y a quelques années, j’avais dû disserter sur la définition d’un classique en littérature : qu’est-ce qui fait que l’histoire de la littérature retient une œuvre plutôt qu’une autre dans la mémoire collective ? Une des réponses possibles était qu’une œuvre retient l’attention parce qu’elle renouvelle les lois du genre et amène ses contemporains à s’interroger sur les nouvelles potentialités qui s’ouvrent à eux : l’exemple célèbre est celui du « Cid » de Corneille qui fit scandale à l’époque car pour la première fois dans la dramaturgie française une pièce mêlait des éléments tragiques et comiques. La première fut un « four » mais Corneille entra dans l’histoire de la littérature !
Ne peut-on pas dire de l’œuvre de Tolkien qu’elle bouleverse nos représentations traditionnelles du conte de fée et du mythe de manière plus générale ? Ses personnages sont loin d’être de simples archétypes, je renvoie ici à l’analyse très fine qu’en fait Vincent Ferré dans son ouvrage « Sur les rivages de la Terre du Milieu ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que son œuvre originale surprend le lecteur et lui ouvre de nouveaux horizons littéraires !
Voilà, c’était ma maigre contribution à une éventuelle future chronique « Tolkien, un auteur méconnu mais qui gagne à l’être » !:-)
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Je rectifie le lapsus avant qu'on ne m'en fasse le reproche:
"Tolkien, un auteur méconnu mais qui gagne à être connu"! Of course!
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Je reconnais que je suis allée un peu loin, surtout en ce qui concerne Shakespeare. Mais je n'ai JAMAIS étudié un seul texte d'un auteur anglais (peut-être aussi préfère-t-on les textes originaux? je ne sé pô). Et je me souviens encore qu'un de nos profs a passé un quart d'heure à démonter Dickens parce qu'il avait entendu un copain dire qu'il l'aimait...
D'accord je peux citer quelques auteurs anglais, mais je peux aussi citer Tolkien et le fuseau est censé chercher les raisons de sa "méconnaissance", isn't it? ;-)
Shakespeare est vraiment un cas à part, mais je n'ai pas vraiment entendu des éloges dithyrambiques sur lui, alors qu'on ne s'en prive jamais pour les classiques français (Racine est à mon sens moins intéressant que Sha, et pourtant chaque année j'ai droit à une de ses tragédies en cours...)
Namarie
AVA (qui hait Racine encore plus qu'avant depuis qu'elle l'a eu à l'oral du bac...)
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Une réponse que je n'avais pas pu poster un mois plus tôt:
"Je ne penses pas non plus que la méconnaissance de Tolkien soit directement imputable aux universitaires et au critiques ou cercles littéraires.
Avant ça, il y a un vrai snobisme français: "ah! des elfes et des petits lutins, des méchants monstres et des épées". Ce peut plaire, divertir diront-nous, mais ça ne sera pas pris au sérieux. Ceux qui ont du temps à perdre pourront lire ce genre de choses, les gens sérieux, eux, liront des choses sérieuses.
Je crois que le problème vient d'un certain orgueil, dont toutes les autres nations sentent le poids, il paraît, quand ils sont en présence de français. Ce qui n'a pas l'air sérieux, n'est pas sérieux. les français ont peut-être du mal à distinguer l'apparence des réalités (je le vérifie trop souvent), se contentant des idées toutes faites par d'autres plutôt que des leurs (je prend un exemple polémique, mais tant pis : "le Pen est un nazi !" - il y a ceux qui y ont réfléchi, ont enqueté avant de le dire, et il y a la masse des autres).
C'est une habitude générale de caler ses goûts sur ceux des autres, et le simple goût pour les sondages le prouve. Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir d'intéressant à se jeter sur les chiffre qui quantifient et indiquent les soit disant goûts ou habitudes des autres. je ne dit pas que c'est sans intérêt, mais l'engouement est trop fort.
J'accuse donc non pas la littérature, mais un état d'esprit mimétique général, qui en empêche beaucoup d'oser revendiquer leurs goûts personnels, par crainte de ce qu'on dit que les autres diront.
Les français semblent peu aventureux. Quelque chose qui a l'air idiot (des petits lutins), n'allont surtout pas l'explorer."
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Vous exagérez un peu
Tout ceci était peut-être vrai il y a une dizaine d'années, mais maintenant la Fantasy marche très bien -avec les revers que le succès soustend, à savoir qu'on trouve en rayons le meilleur comme le pire - et le genre évolue avec de nouveaux auteurs, qui apportent quelque chose d'autre que les anglosaxons qui ont eu tendanc,e c'est vrai, à s'endormir sur le succès de JRRT, côté créativité, ce qui a engendré pas mal de clichés plus ou moins bien réussis qui ont bien desservi la fantasy et surtout la vision qu'on peut en avoir.
Je pense pouvoir dire qu'aujourd'hui, en France, la France est loin d'être méprisée, et même qu'elle est courtisée par ceux-là même qui la descendaient hier.
Claire
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Ah bon ??
Je veux des exemples, je n'y connais pas grand chose après tout.
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oops. lire "je veux bien des exemples"
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Salutations à tous,
Si je puis me permettre d´intervenir dans le débat, je trouve que vous éxagérez un peu. Pour tout vous dire, j´ai lu le seigneur des anneaux étant tout petit et je connaissais pas (OK je connaissais pas grand chose) mais Tolkien est vachement reconnu comme auteur. A sa sortie, Bilbo le hobbith a fait un véritable carton. Le problème est que Tolkien a été classé livre pour enfant, comme chacun sait et il est vrai qu´il y a une naiveté (charmante par ailleurs) dans BlH qu´on ne retrouve pas dans SdA ( j´en veux pour preuve la remarque que Frodon fait à Bilbo à Fondcombe, comme quoi sa quète est bien différente de celle de Bilbo, beaucoup plus sombre et sans gloire, à ce moment-là). Ceci étant dit, quand on voit dans combien de langues a été traduit Tolkien, ca impressione. Je voyage pas mal (je suis actuellement en Allemagne) et je tombe toujours sur des gens qui connaissent Tolkien et avec qui je peux parler (le gars qui me recoit actuellement a, totalement par hasard, une vingtaine de bouquins de Tolkien et d´autres sur le sujet). Ce petit exemple perso (excusez-moi de raconter ma vie) pour dire que Tolkien est l´auteur le plus connu dans son genre et que le film va encore accentuer les choses. Evidemment il y a encore des ignorants (le quoi ??? le silence des agneaux???) mais ils sont de moins en moins. Courage, compagnons. La nuit finira!
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salutations parisiennes (grisaille et mouillure = bon pour la lecture)
Allez vous promener dans les allées des grands libraires, au rayon SF : les tables, autrefois réservées à la SF, sont majoriatairement remplies de romans de fantasy, et illustrent parfaitement la percée des signatures francophones, par exemple : les années 90 sont marquées par le déclin (pour ne pas dire autre chose) d'éditions cultes comme le fleuve noir, et l'émergence sans cesse croissante d'éditeurs : Mnémos, Nestiveqnen, Bragelonne, et dernièrement ISF, pour ne citer qu'eux.
Par ailleurs, et ce n'est pas un hasard, les "à côté" pointent le bout de leur nez, comme les revues : Faeries, il y a deux ans, première revue consacrée à la SF (avec rien moins que deux numéros consacrés à Tolkien d'ailleurs !), et bientôt, la petite soeur de la cultissime revue SF "Galaxie", "Asphodale" revue de fantasy trimestrielle, dont le premier numéro va paraître en octobre. Je ne citerai pas l'attention particulièrement intense (même si maladroite et "inculte") de la presse lors de la sortie du SDA et de Harry Potter. Ce ne sont pas les premiers films à succès sur le genre, mais les premiers à susciter autant d'intérêt... depuis Conan. Que des journaux dits "sérieux" se mettent à chroniquer des livres de fantasy, ou, comme ce fut le cas pour le mien, des organes aussi importants (par rapports à ce dont nous parlons là) que la reuve Inter CDI (revue des libraires et bibliothécaires,et tout particulièrement des CDI : bibliothèques scolaires) prouve la reconnaissance du genre comme littérature à part entière, et pas seulement un filon juteux à la mode.
claire
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Alix:la revue Inter CDI (revue des libraires et bibliothécaires,et tout particulièrement des CDI : bibliothèques scolaires) prouve la reconnaissance du genre comme littérature à part entière, et pas seulement un filon juteux à la mode.
C'est à dire ? Ca m'intéresse. Dans quel cadre et selon quels terme est-ce dit ? Est-ce accepté ou juste une idée ?
Va-t-on pouvoir dire fièrement: j'écris de la fantasy ?
(comme tu es auteur, ta rponse est doublement intéressante) :-)
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Salutations parisiennes et bruineuses aussi ;p
J’ai l’impression que le débat manque un peu de recul.
Je me demande quel était l’impact de Victor Hugo, de Jules Vernes ou de Jean Giono (par exemple) en Angleterre, en Allemagne, en Espagne ou en Italie quelques années après leur mort… Je ne suis pas sûr qu’il était bien supérieur à celui de Tolkien en France il y a 5 ou 10 ans. Ces auteurs étaient-ils pour autant victimes d’un ostracisme appuyé des « élites universitaires » de ces pays ? Je ne pense pas.
En lisant certaines personnes, j’ai l’impression que parce qu’elles apprécient Tolkien, une monographie ou édition critique sur le « maître et son œuvre » devrait sortir chaque semaine, des colloques universitaires célébrant son génie devrait se tenir chaque mois ou presque, que l’on devrait couronner JRR « Auteur du siècle » ou, à défaut, lui élever une statue. Et dire qu’il fut un temps, j’ai été considéré comme un « intégriste tolkienniste » ;D
Tolkien serait méconnu en France ? Mon expérience personnelle me pousse à penser le contraire. J’étais en 6ème lorsque ma mère m’acheta Bilbo pour me faire patienter dans la salle d’attente de notre médecin de famille. Lorsque mon tour arriva, le médecin en question jeta un œil sur le livre et commença à me parler de Tolkien… c’était à la fin des années 70, au fin fond des Yvelines. L’année suivante (toujours dans le même coin paumé des Yvelines), mon prof de Français nous fit étudier.. . Bilbo !
Quelques années plus tard, en DEUG d’histoire, j’avais pris en option une UV d’initiation à la psychanalyse et la linguistique ;p Dans le cadre d’un travail de synthèse sur la partie « psychanalyse » du cours, je proposais à la prof le sujet « Psychanalyse d’un conte de fées : Bilbo le Hobbit ». Elle fut emballée, étant elle-même fan de Tolkien…
Souvenons-nous aussi que la parution en France du Seigneur des Anneaux avait été saluée par des magazines à grand tirage comme « Elle » ou des quotidiens nationaux comme « Le Monde ». Que depuis plusieurs années, Tolkien occupe le devant des rayons « littérature anglo-saxonne » de la FNAC. Au point que même les calendriers inspirés de son œuvre y ont été en vente ! Et je ne parle pas de sa mise en avant constante dans le rayon SF.
Indifférence ? Quelle indifférence ?
Oh certes ! On n’enseigne pas systématiquement Tolkien au Lycée ou en Université. Il faut dire qu’en matière de littérature, la France n’est pas démunie, loin s’en faut. Il y aurait même pléthore. Alors rien d’étonnant à ce que les universitaires se penchent d’abord sur la « matière » nationale. J’ai parfois l’impression que dans les universités françaises, « littérature » veut dire essentiellement « littérature française », et que pour étudier les auteurs étrangers il faut soit qu’ils s’inscrivent dans la lignée d’un auteur français ou dans un thème traité par l’un d’eux, soit faire des études de langues étrangères. Alors faut-il voir dans cette même attitude vis à vis de Tolkien, auteur étranger très récent, une volonté affirmée et ciblée de mépris ou d’indifférence ? Là encore, je ne le pense pas.
A mon sens, Tolkien n’est pas un classique en France parce que c’est un auteur de langue anglaise et qu’il est très récent. Il est possible qu’il le devienne (un classique), au même titre qu’un Shakespeare, Dickens, Swift, Shelley ou Poe (et j’en passe ! Qui a dit que les auteurs anglo-saxons étaient méconnus en France ?) mais cela prendra alors un peu (beaucoup ?) de temps.
Mais, tout comme mon expérience en ce qui concerne la renommée de Tolkien en France (ou l’expérience de chacun des intervenants de ce fil) cela reste un point de vue très personnel ;)
Did
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Salutations de Lyon où il fait un soleil radieux et où la pluie semble nous avoir épargnés depuis le début de la semaine…
Trêve de bulletin météorologique, Did, je me permets de répondre à ton post qui a le mérite de relancer le débat et qui finalement nous rend un peu plus optimistes sur le devenir de Tolkien ou plutôt de ses écrits.
Did :
« Je me demande quel était l’impact de Victor Hugo, de Jules Vernes ou de Jean Giono (par exemple) en Angleterre, en Allemagne, en Espagne ou en Italie quelques années après leur mort… Je ne suis pas sûr qu’il était bien supérieur à celui de Tolkien en France il y a 5 ou 10 ans. »
Je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment comparer la postérité de ces auteurs si différents (à l’exception peut-être de Giono mais personnellement je ne le situe pas au même niveau que Tolkien !) étant donné que les moyens de diffusion ont bien évolué depuis un siècle… L’accès aux littératures étrangères est devenu plus facile de nos jours…
Did :
« En lisant certaines personnes, j’ai l’impression que parce qu’elles apprécient Tolkien, une monographie ou édition critique sur le « maître et son œuvre » devrait sortir chaque semaine, des colloques universitaires célébrant son génie devrait se tenir chaque mois ou presque, que l’on devrait couronner JRR « Auteur du siècle » ou, à défaut, lui élever une statue. »
Je ne suis pas de ceux-là. Sans aller jusque là, on peut regretter un certain silence sur le génie de Tolkien dans le milieu universitaire. Je sais, les choses changent et les sujets d’étude se multiplient mais contrairement à toi, Did, je n’ai pas eu cette chance d’entendre ne serait-ce que mentionner le nom de Tolkien à la faculté de lettres durant 5 bonnes années. Même chose à l’IUFM où l’on encense des auteurs certes talentueux mais où je n’ai jamais entendu parler de Tolkien ! Alors dis-moi, est-ce qu’on vit sur la même planète ?
Did :
« Il faut dire qu’en matière de littérature, la France n’est pas démunie, loin s’en faut. Il y aurait même pléthore. Alors rien d’étonnant à ce que les universitaires se penchent d’abord sur la « matière » nationale. »
C’est vrai ! On nous encourage même vivement à laisser la part belle à la littérature française ! Ce point de vue, je ne peux que le partager mais cela ne doit pas nous faire oublier tout le reste et quand chef d’œuvre il y a, il est dommage de s’en tenir à de tels principes.
Did : « A mon sens, Tolkien n’est pas un classique en France parce que c’est un auteur de langue anglaise et qu’il est très récent. »
C’est un point de vue tout à fait défendable mais personnellement je pense que Tolkien souffre des préjugés qui entourent le genre « littéraire » de la Fantasy. Dans la bibliothèque municipale que je fréquentais, il y avait une sous-catégorie de romans dans laquelle était classé Tolkien : SCIENCE-FICTION, comme si ce genre n’appartenait plus à la littérature au sens noble du terme. L’œuvre de Tolkien vaut plus que cela et dépasse les limites du genre, c’est pourquoi j’employais les termes de « mépris » et d’« indifférence ». Si le site de jrrvf publie des chroniques, c’est justement pour réhabiliter l’image que l’on peut donner de l’œuvre de Tolkien : on en parle de plus en plus certes mais en quels termes en parle-t-on ? C’est pourquoi j’attends avec impatience la réponse de Panier-Alix à la demande de Vinyamar…:-)
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Eh loki ? Tu changes de nom ?? :-)
Loki, je réagis un peu comme Nikita (connection lyonnaise ? :-) )
Et je crois qu'il faut distinguer deux étapes: avant et après l'arrivée massive de la fantasy.
je suis persudadé que Tolkien, ent ant qu'unique ou rare auteur parlant l'Elfe et d'arbre qui parlent devait être associé à une littérature shakespearrienne ou de conte de fée, mais dans les deux cas à un genre demeuré noble avant 1970 (à ce que je crois, je n'y étais pas moi).
Mais depuis que le genre "fantasy" a été créé, et que Tolkien s'y trouve fourré, c'est toute cette catégorie de la littérature qui, comme dit Nikita, est devenue une sous catégorie, une sous-littérature (et il y a souvent de quoi, comme ces romans roses qu'on vend dans les gares - désolés pour ces demoiselles qui en consomment). Le genre a été sali, abîmé, et Tolkien est passé dans le raz-de marée.
Oui, aujourd'hui, je crois que l'on trouver encore beaucoup de personnes qui admirent Tolkien, mais peu qui oseront le clamer à cause du courant de pensée qui en France devient régulièrement totalitaire (cf. analyse exquise de la revue Spectacle du Monde de Mai au sujet des massives manifs anti Le Pen), c'est à dire une vérité imposé par les pseudo-élites (je suppose que ce sont elles) sans se donner la peine d'y réfléchir.
Il y a bien aujourd'hui un mépris pour le genre. Il l'a mérité, à mon avis, mais pas Tolkien.
Tout le combat, pour moi, consiste à situer Tolkien en dehors de ses minables avatars.
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Vinyamar :
Eh loki ? Tu changes de nom ?? :-)
Non, non Hem… Comment dire… Je ne retrouvais plus ce foutu mot de passe qui m’a toujours posé des problèmes… Alors j’ai créé un nouveau compte. Et puis je me suis souvenu avoir changé de mdp la dernière fois que j’étais passé, afin de m’en souvenir plus facilement…
Sans commentaire ;D
Nikita :
Je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment comparer la postérité de ces auteurs si différents (à l’exception peut-être de Giono mais personnellement je ne le situe pas au même niveau que Tolkien !) étant donné que les moyens de diffusion ont bien évolué depuis un siècle… L’accès aux littératures étrangères est devenu plus facile de nos jours…
En fait, je n’ai que partiellement choisi ces auteurs au hasard. Comme tu le sais, Victor Hugo a passé une partie de sa vie en exil dans les îles anglo-normandes, ce qui pouvait le rendre plus « proche » pour d’éventuels lecteurs anglais. Il est aussi une figure très marquée du romantisme, et j’ai toujours eu l’impression qu’il y avait une part de romantisme dans les œuvres de Tolkien. Enfin, il a écrit le poème « La Fée et la Péri » ;p
Jules vernes… Ah Jules Vernes. Celui que l’on nomme « père de la Science Fiction » mais qui écrivit aussi un texte beaucoup plus fantastique : « Le château des Carpates » ;p Outre ses ouvrages, Vernes a été un véritable european-trotter. Là encore, on pourrait penser que ces voyages en pays étrangers auraient pu l’y faire connaître, palliant ainsi des moyens de diffusion dont Tolkien aurait pu bénéficier.
Quant à Giono, outre le fait que j’apprécie cet auteur (pour le peu que j’en ai lu ;p), il a lui aussi un lien assez fort avec un pays étranger (l’Italie bien sûr). Il y a une certaine « fantasy » dans ses romans, des références aux mythes, aux mythologies et aux légendes à peine voilées, et il partage avec Tolkien certaines idées sur la nature, le machinisme… A noter que ces idées, déjà parues dans ses écrits d’avant-guerre, lui valurent une arrestation à la libération, une incarcération de quelques mois (si je me souviens bien) puis un ostracisme certain. En effet, elles étaient considérées comme trop proches des idéaux « vichystes » ! Quand on connaît ses idées politiques, ce genre de jugement laisse rêveur.
Quoi qu’il en soit, pour se faire connaître, ces auteurs avaient d’autres avantages sur Tolkien que les moyens de diffusion modernes. De plus, au 19ème et début 20ème (pour Hugo et Vernes par exemple), les auteurs reconnus (ou moins reconnus d’ailleurs) contribuaient beaucoup à faire connaître leurs homologues étrangers, il me semble. Et d’une façon plus sûr qu’aucun média actuel. Je pense notamment à la renommée en France d’E. A. Poe qui doit beaucoup aux traductions de Baudelaire et aux essais d’auteurs français comme J. Vernes justement.
Au final, j’ai l’impression que la postérité, la reconnaissance du « génie » (si génie il y a) n’obéissent pas à des règles clairement définies ou à un ensemble de concours de circonstances logiques et connus. Sinon, il serait facile de devenir un « classique » et cela serait enseigné de façon très docte en université, ne penses-tu pas ? ;)
Et n’y-a-t il pas plusieurs façons d’entrer au panthéon des écrivains marquants (pour ne pas dire « classiques » ou « géniaux ») ? Par la petite porte, celle des élites intellectuelles qui tentent de faire connaître et partager (mais pas toujours avec succès ;p) des goûts qu’ils estiment surs. Ou par la grand porte, celle du succès, de l’affection et de l’intérêt du « grand publique ». Et si un jour Tolkien devais faire partie de ce panthéon, je préférerais qu’il y pénètre par la grande porte. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il soit si loin d’y arriver ;)
Loki :
(pseudo diatribe sur les « fanatiques du maître »)
J’espère que tu excuseras cette petite envolée qui était en fait, au moins pour moitié, de l’autodérision. Et surtout une façon de me calmer après la lecture de ce que je considère comme un tissu d’inepties sur un autre fuseau (celui concernant les Jeux de Rôle) et sur lequel j’ai préféré ne pas intervenir ;> On n’est jamais aussi bien servit que par soi-même.
L’autre moitié essayait de faire passer l’idée qu’on peut apprécier un auteur/chanteur/acteur/autre, le trouver génial avec la meilleure bonne foi possible, sans que ce sentiment soit partagé par la majorité, le grand publique, les élites concernées. Bien sur, on a alors l’impression d’une grande injustice. Tu sais ce qu’on dit : les goûts et les couleurs…
Nikita et Vinyamar :
(Tolkien subirait le même mépris que les autres auteurs de Fantasy)
Peut être… Je n’en suis pas convaincu. Condamne-t-on tous les œuvres d’un genre parce que la majorité de celles qui le composent sont mauvaises ? Dans le domaine du cinéma par exemple, condamne-t-on Gladiator ou Ben-hur parce qu’ils s’apparentent aux péplums ? Le 19ème siècle français a été très prolifique en matière de pseudo-romanciers. Beaucoup étaient mauvais et sont maintenant oubliés. Condamne-t-on pour autant quelqu’un comme Flaubert ?
A l’inverse, Lord Dunsany était un authentique auteur de Fantasy, et ce bien avant la vague dont tu parles Vinyamar. Qui le connaît ? Et parmi ceux qui le connaissent, combien ne se sont pas limités à la Fille du Roi des Elfes, lisant ses autres romans, ses pièces de théâtre et ses poèmes ?
Là encore, je ne suis pas sûr qu’il y ait des mécanismes bien rodés qui expliqueraient la renommée d’untel et l’indifférence pour d’autres.
Au passage Vinyamar, je trouve ta « condamnation » des auteurs de Fantasy d’après « la grande vague » bien sévère. Par contre, je partage ton idée sur la dictature des courants de pensées... Malheureusement… L’anecdote concernant Giono et le « Vichysme » l’illustre si besoin était.
Ouf ! Je bavarde, je bavarde… Tout cela va finir par devenir indigeste, pour peu que ça ne le soit pas depuis longtemps :D
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Bonsoir à tous,
J'ai moi aussi l'impression que Tolkien souffre d'un préjugé très défavorable dans les milieux " intellectuels ". Un exemple : lorsque mon émission de critique de cinéma préférée (Le Masque et la Plume, pour ne pas la nommer…) a parlé du film de Jackson, j'ai entendu des trucs assez sidérants. Les critiques présents englobaient et le film (ce qui peut se comprendre) mais aussi le livre dans le même mépris. Le pire c'est qu'apparemment la plupart ne l'avaient même pas lu, mais il leur suffisait de savoir que ça parlait d'elfes et de magiciens. Une des critiques semblait penser que le livre n'avait connu un bref succès que pendant les années 70 et était depuis tombé dans l'oubli et elle s'étonnait du bruit que l'on faisait autour de la sortie du film, un autre l'a décrit par le terme " gothique pop ". Le tout étant accompagné de beaucoup de ricanements. Bon d'accord il s'agissait de critiques de cinéma mais je crains que beaucoup de critiques littéraires régissent de la même façon. Peut-être que c'est effectivement (comme le dit Loki) une question de temps, et que Tolkien sera de plus en plus apprécié à sa juste valeur.
Cela m'amène à vous poser une question : je sais d'expérience que Tolkien est très lu dans les milieux scientifiques (enfin parmi les jeunes en tout cas) et je me demandais si c'était aussi le cas pour les jeunes ayant une formation littéraire, ce qui nous promettrait une " relève " mieux informée sur Tolkien.
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Bon je vais tâcher de répondre à tout le monde.
>Vinyamar : RAS ou connexion lyonnaise si tu veux. :-)
>Loki ex Did : Pardon mais je trouve tes parallèles entre Tolkien , Hugo, Verne et Giono très périlleux voire un peu tirés par les cheveux ! Le fait est qu’il n’y a pas d’équivalent français de Tolkien ! Le seul auteur étranger avec lequel j’oserais le comparer, ce serait Ibsen et c’est pourquoi j’évoquais la postérité de « Peer Gynt » dans mon message d’introduction.
Loki : « Quoi qu’il en soit, pour se faire connaître, ces auteurs avaient d’autres avantages sur Tolkien que les moyens de diffusion modernes. »
Quels meilleurs avantages connais-tu que l’intérêt financier d’un éditeur à traduire une œuvre en étant sûr qu’elle conquerra un nouveau public et les moyens de communication modernes tels qu’Internet pour fournir un travail efficace et rapide ? Je doute que notre cher Hugo en ait bénéficié , de même que je doute fort qu’il ait « profité » de son exil pour faire un peu de promo !!!
Loki : « De plus, au 19ème et début 20ème (pour Hugo et Verne par exemple), les auteurs reconnus (ou moins reconnus d’ailleurs) contribuaient beaucoup à faire connaître leurs homologues étrangers, il me semble. »
Tout à fait d’accord !
Loki : « Et d’une façon plus sûre qu’aucun média actuel. »
Pas d’accord ! Le crédit accordé à un écrivain de renom n’a que peu de poids face au pouvoir d’un mass média comme actuellement la télévision. Il suffit d’observer les chiffres de vente des livres qui ont eu la chance d’être présentés dans des émissions comme feu « Bouillon de culture » le lendemain de l’émission pour s’en rendre compte !!!
Je te rejoins par contre quand tu distingues les deux façons de se faire connaître en matière de littérature : le « prosélytisme » d’un grand nom de la littérature ou la reconnaissance du public. Si Tolkien a d’ores et déjà acquis ses lettres de noblesse auprès de son public chaque jour plus nombreux, on peut rêver qu’un jour il gagne celles du panthéon des écrivains !
Loki : « Condamne-t-on tous les œuvres d’un genre parce que la majorité de celles qui le composent sont mauvaises ? »
Attention à bien utiliser la notion de genre ! La Fantasy est un genre littéraire, le péplum un genre cinématographique mais le terme de roman est trop vague selon moi. Sous le terme « roman », on peut distinguer des catégories comme le roman fantastique, de science-fiction, le récit policier, le roman d’aventures, le roman historique…etc. De toute manière ces notions de genre sont toujours délicates à utiliser car trop restrictives. D’ailleurs pour moi, la véritable littérature échappe à la notion de genre !
>Beruthiel : « Cela m'amène à vous poser une question : je sais d'expérience que Tolkien est très lu dans les milieux scientifiques (enfin parmi les jeunes en tout cas) et je me demandais si c'était aussi le cas pour les jeunes ayant une formation littéraire, ce qui nous promettrait une " relève " mieux informée sur Tolkien. »
Pour le savoir, il faudrait faire un sondage mais franchement je ne pense pas qu’une quelconque vérité en sorte ! Pour ce qui est de ma propre expérience et à mon grand étonnement, Tolkien attire plus mes amis « scientifiques » que « littéraires » !:-(
Voilà, c’est tout pour ce soir !
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Nikita :
Le seul auteur étranger avec lequel j’oserais le comparer, ce serait Ibsen et c’est pourquoi j’évoquais la postérité de « Peer Gynt » dans mon message d’introduction.
Il n'y a évidemment pas de parallèle possible. Pas même avec Ibsen puisque son Peer Gynt bénéficia des musiques de scènes de Grieg (dont certains morceaux ont été popularisés par la publicité ;p).
Nikita :
Quels meilleurs avantages connais-tu que l’intérêt financier d’un éditeur à traduire une œuvre en étant sûr qu’elle conquerra un nouveau public et les moyens de communication modernes tels qu’Internet pour fournir un travail efficace et rapide ? Je doute que notre cher Hugo en ait bénéficié , de même que je doute fort qu’il ait « profité » de son exil pour faire un peu de promo !!!
Plusieurs oeuvres de Tolkien sont traduites en France depuis 1969. Tolkien bénéficie de nombreux sites Internet dédiés, et ce depuis un bon moment. Et pourtant, cela ne semble pas aider à sa diffusion et à sa reconnaissance en France.
Pour en revenir au 19ème et 20ème, le publique susceptible de connaître et reconnaître les auteurs était beaucoup plus restreint et ciblé. En gros, à l’époque il n’y avait que la petite porte pour entrer au panthéon des auteurs reconnus. D’où l’impact des auteurs nationaux sur la diffusion des auteurs étrangers au sein de ces élites.
Nikita :
Pas d’accord ! Le crédit accordé à un écrivain de renom n’a que peu de poids face au pouvoir d’un mass média comme actuellement la télévision. Il suffit d’observer les chiffres de vente des livres qui ont eu la chance d’être présentés dans des émissions comme feu « Bouillon de culture » le lendemain de l’émission pour s’en rendre compte !!!
Peut être as-tu raison. Mais quel est l'impact d'une telle émission sur l'oeuvre générale des dits auteurs ? N'est-ce pas juste ponctuel ? Une sorte de mode vite oubliée ?
Nikita :
Attention à bien utiliser la notion de genre ! La Fantasy est un genre littéraire, le péplum un genre cinématographique mais le terme de roman est trop vague selon moi. Sous le terme « roman », on peut distinguer des catégories comme le roman fantastique, de science-fiction, le récit policier, le roman d’aventures, le roman historique…etc. De toute manière ces notions de genre sont toujours délicates à utiliser car trop restrictives. D’ailleurs pour moi, la véritable littérature échappe à la notion de genre !
C’est vrai :) Bien m’dame. Je l’refrais plus :)
Pourquoi ai-je eu l’impression d’être corrigé par une prof de Français ? Au moins, tu m’épargnes la correction de mes fautes d’orthographe… ;p
En fait, ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle le manque de renommée en France vous met dans ces états :) Ou même son éventuel mépris. Peut être est-ce parce que je pratique les jeux de rôle depuis 20 que je ne me formalise plus de la méconnaissance étudiée, du mépris, voire de la diffamation pratiqués par certaines élites pseudo-intelectuelles. L'expérience m'a appris à ce propos que quand les dites élites ont opté pour un point de vue, elles en changent rarement, quelles que soient les méthodes adoptées pour essayer de les "instruire". Ou pour instruire le grand publique. ;)
Dis-toi que ça pourrait être pire. Sous prétexte d'être adepte d'une littérature "d'évasion", de côtoyer les fées et les magiciens, on pourrait vous accuser de toutes les affaires "étranges" non résolues du genre violations de sépultures, meurtres bizarres et suicides d'ados soit disant inexplicables.
Allez ! On reparlera de tout ça dans 20 ans, quand Tolkien sera enseigné en université ;p
Loki
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Loki :
En fait, ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle le mannque de renommée en France vous met dans ces états :) Ou même son éventuel mépris.
C'est juste que ce n'est pas très agréable de voir traîner dans la boue ce qu'on aime. Mais je te rassure ça ne m'empêche pas de dormir ;-)
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Je m’étais promis de ne plus intervenir mais tu as le don, Loki, de me faire bondir !
Quelques rectifications alors :
1) Loki : « Il n'y a évidemment pas de parallèle possible. Pas même avec Ibsen puisque son Peer Gynt bénéficia des musiques de scènes de Grieg (dont certains morceaux ont été popularisés par la publicité ;p). »
Comment ça « pas de parallèle possible » ? Tolkien et Ibsen n’ont-ils pas puisé leur inspiration dans la mythologie nordique ? Ne se sont-ils pas servi de ces mythes pour s’interroger sur la condition de l’homme et sur d’autres questions philosophiques (la mort, le destin…etc). Maintenant, que le nom de la pièce d’Ibsen ait été popularisée par la musique de Grieg et son utilisation dans la publicité, c’est un fait, mais combien sont allés lire « Peer Gynt » et étudier son œuvre ? Cela dit, le débat n’est pas là mais je voulais juste m’expliquer sur ce choix.
2) Loki : « Plusieurs oeuvres de Tolkien sont traduites en France depuis 1969. Tolkien bénéficie de nombreux sites Internet dédiés, et ce depuis un bon moment. Et pourtant, cela ne semble pas aider à sa diffusion et à sa reconnaissance en France. »
C’est justement ça le hic ! Comme tu recentres bien le débat, Loki ! Bien sûr, par reconnaissance, il faut entendre reconnaissance littéraire par ses « pairs ».
3) Loki : « Pourquoi ai-je eu l’impression d’être corrigé par une prof de Français ? »
Peut-être parce que j’en suis… :-)
4) Loki : « Au moins, tu m’épargnes la correction de mes fautes d’orthographe… ;p »
Euh…ben…J’ai pas pu résister quand je t’ai cité… Mais bon il faut me comprendre, ça fait 2 mois que j’ai pas corrigé une copie. :-)
5) Loki : « En fait, ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle le manque de renommée en France vous met dans ces états :) Ou même son éventuel mépris. »
Bien sûr, il faut relativiser tout cela ! Je trouvais juste que c’était un sujet de discussion intéressant qui trouvait sa place dans ce forum, isn’t it ? :-)
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Moi, j'ai lu Peer Gynt l'année dernière ;-)
Finrod, qui aime les écrits de Tolkien et aussi Ibsen ;-)
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Bonjour à tous,
Je passe par là et je me posais une question au sujet des études francophones sur Tolkien. Je n'ai pas lu toutes les réponses au problème soulevé par Nikita, donc peut-être que quelqu'un en parle déjà. Mais j'ai effectivement lu que le livre de Vincent Ferré était la première étude sur Tolkien en français. Et celui de Nicolas Bonnal alors ? Je crois que ça s'appelle "Tolkien, les univers d'un magicien." Peut-être que je me laisse abuser par son nom et qu'en fait il n'est pas français ? Et n'y a-t-il pas eu un autre livre par Edouard K. (avec une image du dessin animé en couverture) ?
Si je ne me trompe pas et si ça n'a pas déjà été fait, il serait temps de rétablir la vérité, j'ai horreur de la publicité mensongère que nous font les éditeurs...
Si je me trompe, MEA CULPA.
A+
Greyelm
PS: En réponse au premier message de Turambar... Ceux qui font un mémoire de maîtrise sur Tolkien en parleront-ils plus dans 20 ans que ceux qui en sont tombés amoureux il y a déjà vingt ans ? J'espère.
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Bonjour à tous, :)
Le livre de Vincent est bien, je crois, le premier ouvrage 'sérieux' paru sur Tolkien en France. Le Tolkien en France d'EJK, de 1995 si je ne m'abuse, était une compilation d'articles divers, non un livre unique et approfondi défendant une thèse. Quant au "livre" de Nicolas Bonnal, il proposait plus d'une interprétation farfelue et infondée, rien de 'sérieux'(voir aussi le compte-rendu qui en est fait dans La Feuille de la Compagnie).
En ce qui concerne le sujet qui nous occupe ici, un long fuseau (à propos d'un article de 'Lire') lui a été consacré dans "Divers", il y a bien un an et demi. Pour avoir lu quantité d'articles inexacts ou méprisants sur Tolkien, dans Le Monde, les magazines et les encyclopédies littéraires, je suis de ceux qui considèrent que la réputation de Tolkien en France est tout à fait problématique. Tu n'auras sans doute pas lu, Loki, les articles parus en décembre dernier dans Libération, Les Inrockuptibles, Le Nouvel Observateur, Le Journal du Dimanche qui faisaient de Tolkien un écrivain mi-réac, mi-fasciste, une curiosité lisible uniquement par les enfants et les adolescents incultes.
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Bonjour à tous
excusez-moi d'avoir un peu tardé à vous répondre, mais j'étais en Belgique à la Convention de SF, où devait avoir lieu le 2nd tour du vote du Prix Merlin (primant la fantasy francophone,et dont c'était la toute première session cette année : reconnaissance, donc, enfin, de la fantasy par le milieu de la SF qui la méprisait cordialement depuis belle lurette. A noter que ce prix merlin est à l'initiative du club Présences d'Esprits - qui est une association de fans de SF issue des prestigieuses (mais défuntes) éditions Présences du Futur/Denoël.
Bref.
Vous me demandez en quels termes la revue Inter-CDI exprime sa reconnaissance du genre. Bon, pour commencer je dirai que le simple fait qu'elle ouvre ses colonnes à un roman de fantasy parle de lui-même (je me retrouve chroniquée entre Isaac Asimov pour "les vents du changement", et Norman Spinrad pour "les solariens", Brian Aldiss pour "supertoys : intelligence artificielle et autres histoires du futur...
Je cite le commentaire après le résumé : "Une magnifique épopée au sein des mondes imaginaires de l fantasy, une trame à la fois complexe, subtile et magistrale s'étalant sur des milliers d'années, des décors démesurés et variés, des tragédies humaines, des personnages complexes, un rythme haletant font incontestablement de ce premier roman une réussité. Un véritable enchantement qu'on conseillerait à tout non-initié pour peu qu'il soit bon lecteur. A partir de la 3è."
dans ce commentaire (c'est un peu gênant pour moi puisqu'il s'agit de mon livre, mais il est interressant de voir que ces documentalistes arrivent à mettre le doigt sur ce qu'est la fantasy, loin de tous les clichés rôlesques et abrutissants qui ont tellement desservi le genre) on voit bien ce qui rend ses lettres de noblesse au genre, et qui lui ouvre des portes qui n'auraient pas dû lui être closes.
Je vous laisse analyser leur commentaire.
ce qui m'intéresse, moi, c'est que ce sont des spécialistes du livre, et qu'ils s'adressent aux CDI en collège et lycée. On sait que les budgets y sont serés, et que normalement on y trouve surtout des classiques. Qu'ils se piquent d'y introduire cette littérature en l'accompagnant de louanges qui ne manquent pas (je peux vous le dire) de faire le effet, prouve que la fantasy ne laisse pas (plus) indifférent, et qu'elle ne fait plus sourire de façon narquoise.
Par ailleurs, mon éditeur me disait il y a quelques jours qu'ils étaient de plus en plus distribués dans les bibliothèques municipales, et sollicités par les CDI.
Enfin, puisque j'en reviens, il y a eu une petite polémique à la convention de SF car le prestigieux prix Rosny Ainé (pour la SF) se retrouvait au second tour avec une majorité de textes (romans et nouvelles) plebiscités au 1er tour par le vote du public... de fantasy ! je vous laisse déduire...
Le journal le Monde, pour ne citer que celui-ci, fait désormais régulièrement des chroniques sur des ouvrages de fantasy, ou sur la revue Faeries. J'en ai un qui date de 2000; avant le boum SDA-Jackson.
voili voilo
claire panier-alix
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Claire,
d'abord merci pour nous avoir divugué un commentaire de ton roman. Si tu ne le fais pas, qui le fera ? Et puis ça donne envie de le lire. Quel est le titre déjà ("les échiquiers du temps "?) ?
Cependant, le commentaire ne te qualifie pas de livre de fantasy, tu remarqueras, mais plutôt d'épopée: "Une magnifique épopée au sein des mondes imaginaires de la fantasy", comme si tu te servais de ces mondes imaginaires sans en faire partie. Il y a déjà un bon point, mais la fantasy n'y est pas mise à l'honneur. (et je le répète, je ne suis pas sûr qu'elle le mérite).
Tolkien fait tache dans la fantasy, (ou plutôt la fantasy fait tache sur Tolkien). Que Tolkien soit reconnu à sa juste valeur, oui, et elle dépasse de loin Eddings ou les autres grands du genre.
Pour le reste, je n'ai pas bien compris, mais je reconnais que la piste semble bonne, on va vers une reconnaissance un peu meilleure du genre.
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Un "livre" est un livre, même avec des guillemets, et il avait le mérite (ou non) d'exister.
Mais je trouve que pour encenser un ouvrage, il n'est jamais bon de tenter d'occulter, d'ignorer ceux qui l'ont précédé, cela n'aura qu'un effet négatif sur ledit ouvrage. Autant jouer franc-jeu, cartes sur table, et dire "il y en a eu d'autres, mais celui-là est mieux..." plutôt que "c'est le seul, l'unique, l'Illuvatar des bouquins sur ce sujet."
Juste pour donner un autre exemple, prenez les propos de Joel Silver sur Matrix (qui n'a rien à voir avec Tolkien, mis à part que c'est aussi une trilogie) : "Premier film du 21ème siècle, les frères Wachowski ont tout inventé... etc."
1ère partie, soit. Le film aura marqué le genre, voire le cinéma.
2ème partie, pitié, non. Ils sont allés chercher des idées dans tout ce qui s'est fait dans le genre pendant les années 80, en littérature (Gibson, K. Dick), en essais (Baudrillard), en anime (Ghost in the Shell), au cinéma (Dark City peut-être, et des dizaines d'autres sûrement), etc. etc.
Leur film est unique, mais au lieu de nier ses influences, assumons les, elles ne le rendront que plus riche.
Le livre de Vincent Ferré est unique en soi, mais situons-le dans son véritable environnement, il n'en sera que plus intéressant et profond.
Greyelm
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je ne savais pas que l'on parlait de mon bouquin ici, vous auriez pu m'appeler ;-)
cela aurait évité à Greyelm de faire fausse route :
il n'a pas été dit par mon éditeur que c'était le premier livre en français sur Tolkien, évidemment ! il avait déjà publié l'Anneau de Day et la bio de Carpenter...
où as-tu lu cela ?
je te remercie des compliments sur mon livre, et je suis ok pour qu'on "le situe dans son environnement", mais je pense que tu confonds : il a été dit que mon bouquin était le premier sur le SdA, et non sur Tolkien. ce n'est vraiment pas la même chose, et ce n'est pas jouer sur les mots - j'ai horreur des approximations.
tu as peut-être lu cela dans des articles, écrits par des journalistes qui ignoraient la réalité ? ou qui trouvent que mon bouquin est le meilleur (lol)
ok ? je ne réponds pas de manière trop elliptique ?
il ne faut pas se laisser abuser par des "informations" qui trainent, en particulier sur le net. pour prendre un cas qui m'intéresse en ce moment : concernant ledoux, ce qu'on lit parfois est à mourir de rire...
amicalement
Vincent
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ps : est-ce la phrase de Nikita ("il le souligne dans son introduction, son ouvrage est la première étude francophone de l’œuvre de Tolkien…") qui t'a induit en erreur. "oeuvre", ici, désignait le SdA
et oui, Nikita, mûrie depuis longtemps, effectivement ;-)
V
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Suilad,
Vincent, je pense qu'il s'agit plutôt de l'intervention de Semprini du 2 septembre.
Namárië
Vinch'
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Tu as raison Greyelm, un livre est un livre et mes guillemets étaient de trop. Mais le terme de "livre sérieux" me parait valable par contre.
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merci Vinchmor, je m'y perdais un peu ;-)
et nous avons oublié de mentionner, avant le bouquin de Bonnal, le très bon livre de P Kocher (quoique forcément daté, depuis la publication de Home), publié en 1980 en français.
Vincent
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Pour dissiper tout malentendu, je dois vous avouer que quand j’écris : « son ouvrage est la première étude francophone de l’œuvre de Tolkien », je me base sur la quatrième de couverture du livre de Vincent Ferré qui dit ceci :
« Sur les rivages de la Terre du Milieu est le premier livre en français consacré au chef-d’œuvre de J.R.R. Tolkien. »
Quand je lis cela, j’imagine bêtement qu’il n’existe aucune autre étude francophone ! Mais c’est sans compter (ou plutôt lire) l’introduction de Vincent qui rectifie le tir :
« Pourtant, peu de livres sont disponibles en français pour aider le lecteur qui veut découvrir Le Seigneur des Anneaux ou mieux le comprendre, et les textes critiques anglais ou américains sont parfois difficiles à trouver, ou décourageants… » (p.9)
Merci donc Greyelm d’avoir précisé les choses !
Et merci Vincent pour cette étude de texte !
>Vincent : Puisque tu es là, je vais te faire rester (à défaut de t’avoir appelé… J). Que penses-tu du sujet qui nous préoccupe ? Est-il bien vu de s’intéresser à Tolkien à l’université ? N’est-il rangé dans une de ces pudiques catégories : « littérature populaire », « écrivains atypiques »… ?
NIKITA
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>Est-il bien vu de s’intéresser à Tolkien à l’université ? N’est-il rangé dans une de ces pudiques catégories : « littérature populaire », « écrivains atypiques »… ?
tu poses une question importante, mais à laquelle il est difficile de répondre. je ne peux pas vraiment généraliser : des groupes de recherche s'intéressent au fantastique, auquel Tolkien est raccroché (faute de mieux puisque la Fantasy n'est pas du fantastique) ; on voit de plus en plus de maîtrises consacrées à cet auteur, et le projet de semaine Tolkien à Rennes II (avril 03) a été tout de suite accepté.
maintenant, il est vrai que _certains_ enseignants ne souhaitent pas diriger de maîtrise sur Tolkien, et que (selon les étudiants qui m'écrivent à ce sujet) leur refus se fonde visiblement sur une méconnaissance de Tolkien (ils ne l'ont pas lu et ne veulent pas le lire). mais c'est loin d'être une attitude générale !
par ailleurs, seules 10 thèses ont été soutenues sur Tolkien, entre 1980 et 2001... peu d'articles ont paru dans des revues littéraires. l'intérêt visible des années 70 est donc un peu retombé, mais j'espère que les choses sont en train de repartir.
il se peut d'ailleurs que mon prochain travail sur Tolkien, collectif, sera publié par des presses universitaires.
voilà. est-ce que cela répond à ta question ?
Vincent
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oops, mauvaise réécriture : il se peut que ... _soit_... ;-)
V
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Suilad Vincent,
Pourrais-tu nous fournir le programme de la semaine Tolkien à l'université de Rennes? J'y ferai volontier un saut. Merci.
Vinch'
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Merci Vincent pour ces éléments qui confirment un peu mon septicisme de départ quant au statut de Tolkien en France.
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Quelle horreur, je corrige tout de suite:
il faut lire scepticisme et non septicisme!
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Je trouve vraiment captivante cette discussion.
Par contre, comme je vis dans la Belle province, je ne peux pas vraiment ajouter mon point de vue sur l'indifférence que l'on retrouve en France. D'autant plus que vous en savez un tantinet beaucoup plus sur la littérature. Ma maigre connaissance générale me force donc à me taire sur ce point.
Néanmoins, je voudrais juste ,par la présence, indiqué l'indifférence que l'on peut ressentir sur le continent à l'Ouest de vous. Bien sûr, cela n'a aucun lien avec le côté anglophone du Canada ou même des États-Unis d'Amérique.
De ce que je peux en dire, l'oeuvre de Tolkien est relativement très peu connu. Je m'étonne continuellement d'entendre :
-John Ronald Reuel Tolkien.
-Qui?
-(Soupir de ma part) L'auteur du Seigneur des Anneaux.
-Le film?
-(consternation) Non! Le roman!
Pour ce qui est de l'élite littéraire que l'on retrouve à l'Université, je crois que le sujet est difficilement abordé à cause de la mauvaise connaissance du sujet. N'ayant pas une littérature grandiose....(personnellement je dirais carrément ennuyante) les étudiants doivent se tourner vers les auteurs reconnus mondialement des courants littéraires du XVIIIe, XIXe et XXe siècle. Même là, ils n'accordent pas, (c'est mon avis et çà ne tient qu'à moi) plus de valeur à Tolkien qu'il n'en mérite.
Tolkien est relégué au status d'auteur populaire pour ados (D'ailleurs, nombre de travail de français au secondaire porte sur Bilbo le Hobbit). Ceux qui connaissent bien l'oeuvre de Tolkien, sont ceux comme moi, qui pratiquent les jeux de rôles et/ou apprécient les cultures nordiques et/ou s'intéresse au médiéval-fantastique.
En somme, le peuple apprécie relativement l'oeuvre de Tolkien, mais au niveau des intellectuels, il est un peu....disons...écarté.
Bien à vous,
Julien
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On peut quand même soutenir un mémoire de maîtrise sur Tolkien dans une faculté de lettres, puisque c'est ce que je viens de faire!
Il y a d'ailleurs des universitaires qui respectent Tolkien, et plus que ce qu'on pourrait croire, simplement... il se font moins entendre que les autres, et c'est là le problème.
Cirdan
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Un mémoire de Maîtrise sur Tolkien ?
Waaw !
Quel était le titre de ton travail ?
L'oral s'est bien passé ?
I. admiratif.
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Désolé Isengar, je n'avais pas vu ton post. L'intitulé de mon mémoire était assez conventionnel (je me suis efforcé pour que le contenu ne le soit pas trop... :-)): "Imaginaire médiéval et mythologique dans l'oeuvre de Tolkien".
Cirdan
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Et l'oral s'est bien passé, merci.
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