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bien cher tous,
je vous ennuie encore une fois avec mes questions. J'espère que viendra le moment, où je pourrais moi aussi donner une aide à des nouveaus passionnés par l'elfique.
J'ai l'intention d'offrir à mon cousin l'encyclopédie des langues elfiques (merci Edouard), puisqu'il accepte de s'engager dans la même aventure. Je voulais bien entendu lui faire une dédicace en elfique. Et comme en ce moment, je me verse plus dans le Sindarin que dans le Quenya 'il faut bien commencer par un bout…!) , c'est cette langue que j'ai choisie pour la dédicace en question.
Mais j'ai à nouveau quelques problèmes, et j'aimerais avoir votre opinion et éventuellement vos corrections.
Avant toute chose, je dois préciser que mon cousin a pour pseudonyme "andaloksë"… il a les cheveux longs, vous l'aurez compris.
Mel Andaloksë,
(cher Andaloksë… je pense qu'il préfèrera que je laisse son pseudo tel quel. Est-il indispensable de le traduire aussi en sindarin ?)
Annon le barf sen
"je t'offre ce livre"
anirol le [buitha ??]
"en espérant qu'il te servira", avec de gros points d'interrogation, car je doute fort pouvoir traduire le verbe "servir", dans le sens "être utile" par "buitha". Dans les dialogues du film de PJ, j'ai trouvé aussi "thaed" pour "aider", mais il est absent du dictionnaire d'Hiswelokë, à moins que je n'ai pas regardé avec la bonne entrée (au cas où il y aurait encore quelque mutation…)
Vous sauriez comment retraduire l'idée ?
Aur telitha, ingon, ir peditham a heniatham lam edhellen
Alors, c'est là que vient le pire, à mon avis "le jour viendra, peut-être, où nous parlerons et comprendrons la langue elfique."
Le "peut-être" vient aussi des dialogues du film; mais j'ai de gros doute sur ma syntaxe. J'ai traduit "où" par "quand", ce qui est sans doute un peu libre.
mais j'éprouve en ce moment, je l'avoue, une certaine frustration. Car je me suis passionnée pour les langues elfiques,donc la motivation y est vraiment, mais j'ai l'impression que c'est toute une histoire pour écrire la moindre phrase, car il y a de gros gros manques au niveau du lexique.
Je n'ai pas trouvé ni "can" ni "must", ni "read"… enfin, sur l'ensemble des choses que je souhaite écrire, j'ai l'impression d'en passer continuellement par des périphrases.
Avis aux spécialistes: mon impression est-elle fondée ?
Merci à vous
Lingwiel
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Ton impression est, hélas, fondée... Il y a encore d'immenses gouffres dans les lexiques.
Je pense que tu devrais peut-être te pencher d'abord sur le quenya (une langue un peu mieux connue, tant au niveau de la grammaire que du vocabulaire) avant de t'attaquer au sindarin. Cela ne veut pas dire que ce genre de problème de problème n'existe pas en quenya !
Toko
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Je ne suis absolument pas un spécialiste... mais je vais essayer de t'aider dans la mesure de mes moyens.
A propos de la "sindarisation" éventuelle d'Andalokse... je pense que les Eldar auraient utilisé une forme sindarine, car « ils trouvaient absurde et déplaisant d’appeler des personnes vivantes qui parlaient Sindarin dans leur vie de tous les jours par des noms d’un mode linguistique assez différent » (PM:341). Mais nous ne sommes pas des Eldar... c'est à toi de voir. En tout cas, il me semble qu'une forme sindarine possible serait "Andloch".
> Mel Andaloksë,
Andloch °vell ; l'adjectif est généralement placé après le nom qu'il décrit, et subit alors la lénition.
> annon le barf sen
Le annon °barf °hen ; comme ci-dessus pour l'adjectif (démonstratif) - pour la place du pronom "le", il est difficile de dire grand chose ; quand il s'agit de noms, le COI est placé après le COD, mais il pourrait ne pas de même pour les pronoms (l'ordre que j'ai choisi a surtout pour but d'éviter le problème...). "Le" est une forme polie d'origine quenya, qui correpondrait à un vouvoiement plus qu'à un tutoiement... mais on connaît tellement mal les pronoms sindarins de 2e personne que c'est probablement le mieux que nous puissions faire.
> anirol le [buitha ??]
buitha- me semble effectivement problématique... à moins que l'on ne considère que le livre est en quelque sorte personnalisé. Je pense que buitha- devrait échapper à la lénition ici : le cas est assez similaire à "e aníra... suilannad mhellyn în phain" dans la Lettre du Roi, sans mutation de suilannad. Aníra- signifie "désirer", "espérer" serait plutôt hartha-.
Pour "utile", nous avons maer (qui signifie aussi "bon")... mais le verbe "être" est inconnu ! Peut-être : harthol °hen maer *allen / espérant celui-ci utile pour toi
Pas de lénition de maer car 1) je ne suis pas sûr que maer devrait être lénifié : il est attribut du COD "hen", pas épithète ; or, je trouve dans une grammaire qu'en breton, l'adjectif attribut n'est pas lénifié dans ce cas... qu'en est-il en gallois ? et... en sindarin ? 2) _m_ a tendance à "résister" à la mutation... dans le doute, j'utiliserais volontiers cette possibilité
Ou, avec une relative : i *allen harthon maer / que pour toi j'espère utile ?
*Allen est un datif reconstruit par Ryszard Derdzinski (http://www.elvish.org/gwaith) sur le modèle de ammen. Dans le dernier cas, je l'ai placé là où il est essentiellement pour éviter la mutation. (A dire vrai, je me pose aussi des questions sur la mutation suivant le pronom relatif, mais je n'entrerai pas dans les détails ici.)
> Aur telitha, ingon, ir peditham a heniatham lam edhellen
Ingon est un mot reconstruit, donc hypothétique (le site cité ci-dessus donne une analyse des dialogues du film).
Le Sindarin emploie l’article comme pronom relatif… et la date peut s’exprimer avec la préposition or “sur, au-dessus de”, un peu comme en anglais avec “on” (Lettre du Roi). Avec l’article suffixé, on obtient erin “sur le”, qui pourrait peut-être s’employer aussi comme relatif. C’est fort hypothétique – je ne connais pas d’exemple où l’article suffixé à une préposition sert de pronom relatif.
Par ailleurs, j’emploierais des articles ici.
D’où, peut-être : Telitha i aur, ingon, erin peditham a heniatham i lam edhellen.
Soit au final : Andloch vell, annon le barf hen, i allen harthon maer.
Telitha i aur, ingon, erin peditham a heniatham i lam edhellen.
Au cas où tu changerais d’avis quant à la langue à utiliser, j’ai essayé de créer une version quenya. Le problème est d’exprimer “espérer”. Nous n’avons que le nom estel “espoir”, ou peut-être plutôt “espérance” – le mot existe aussi en Sindarin où il a un sens fort, teinté de conotations religieuses ; le mot sindarin à employer ici serait _amdir_. J’ai employé “nin i estel sa...”, littéralement “moi-à l’espoir que...”, c.à.d. “ayant l’espoir que”... On n’est d’ailleurs pas sûr que “sa” soit authentique...
Melin Andaloxe,
len antanye parma sina, nin estel sa nauvas len mára.
I ré tuluva, quíta, yasse quetuvalme ar hanyavalme i Eldalambe.
(Certains mots sont issus du Parma Penyane Quettaron et proviennent de numéros récents de Vinyar Tengwar).
J’ai utilisé les formes polies. Pour avoir un ton plus familier, substituer *cen (hypothétique !) à len, et –ngwe à –lme. Quí peut se substituer à quíta.
Quant aux lacune de vocabulaire... je comprends ta frustration, car il m’arrive de l’éprouver aussi. À vrai dire, ce sont surtout les terrae incognitae de la grammaire qui me gênent. Pour le lexique, c’est vrai qu’il existe des « trous » importants, mais il est souvent possible d’utiliser un composé, ou au pire de « reconstruire » une forme, faute de mieux.
D’un autre côté, j’ai aussi tendance à penser que ces difficultés ajoutent à l’intérêt que l’on prend dans la traduction... je dois être un peu masochiste ! En tout cas, elles nous obligent à bien nous pencher sur le texte initial. Personnellemnt, je ne me suis jamais plongé aussi profondément dans _Le Roi des Aulnes_ que lorsque j’ai essayé de le traduire en Quenya.
Nai Anar caluva tielmanna !
Moraldandil
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Je tiens premièrement à te dire que je suis très touchée que tu te sois ainsi penché sur mon problème, et surtout, que tu me redonnes courage par rapport à mon apprentissage. traduire le Roi des Aulnes !! je n'imaginais même pas que c'était possible. Et cela m'apaise, d'une certaine manière; mais en même temps, quel chemin à parcourir!
Bien sûr, je partage ton avis sur le fait que les lacunes de la langue, ou ses côtés encore obscurs la rende tellement plus intéressante. Ca n'est pas du masochisme, je ne le crois pas, mais plus un goût de l'égnime, le même goût qu'a le paléographe qui essaie d'éditer un texte médiéval à partir d'un manuscrit illisible… je connais ce vertige là, et je goûte un peu au même avec Tolkien.
Mais j'avais simplement besoin qu'on me dise ce que tu viens de me dire… merci
Et c'est reparti. Il est vrai qu'avec un peu plus de temps, je cernerai mieux, et sans doute plus sereinement, ce qui est possible et ce qui ne l'est pas dans les langues elfiques
Lingwiel
Hors ligne
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