Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1 bas de page
[Édit (Yyr) 2021 : ce fuseau est l'un des nombreux rejetons de l'arbre initial de la traduction des poèmes]
Ceci un essai d’adaptation de la chanson de marche hobbite que fredonnent Pippin, Sam et Frodon un soir au début de leur voyage vers Fondcombe. J’ai choisi des octosyllabes (alternés d’hexasyllabes dans les refrains) car c’est le mètre qui correspond le mieux au rythme d’origine ; dans l’idéal, il faudrait pouvoir chanter les deux versions sur le même air... comme on me l’a rappelé il y a quelque temps pour un autre chant ;-) J’ai conservé aussi le schéma de rimes pour la même raison. Mais il s’en faut que ce soit facile ! J’ai donc dû biaiser, broder pour quelques rimes, et couper quelque peu.... et je crains que le syntaxe ne soit un peu tarabiscotée pour une chanson simple. Mine de rien, j’ai trouvé cela finalement plus délicat que bien des poèmes de ton plus élevé !
Quoi qu’il en soit, voici.
A Walking Song
Une chanson de marche
Upon the hearth the fire is red,
Beneath the roof there is a bed;
But not yet weary are our feet,
Still round the corner we may meet
A sudden tree or standing stone
That none have seen but we alone.
Tree and flower and leaf and grass,
Let them pass! Let them pass!
Hill and water under sky,
Pass them by! Pass them by!
Still round the corner we may wait
A new road or a secret gate;
A though we pass them by today,
Tomorrow we may come this way
And take the hidden paths that run
Towards the Moon or to the Sun
Apple, thorn, and nut and sloe,
Let them go! Let them go!
Sand and stone and pool and dell,
Fare you well! Fare you well!
Home is behind, the world ahead,
And there are many paths to tread
Through shadows to the edge of night,
Until the stars are all alight.
Then world behind and home ahead,
We’ll wander back to home and bed.
Mist and twilight, cloud and shade
Away shall fade! Away shall fade!
Fire and lamp, and meat and bread,
And then to bed! And then to bed!
Dans le foyer le feu rougeoie,
Un feu nous attend sous le toit ;
Mais nos pieds ne se lassent point,
Nous pouvons encor voir au coin
Un arbre, une pierre levée
Que nous découvrons les premiers.
Arbre et fleur et feuille et tronc,
Passez donc ! Passez donc !
Colline, torrents et gués,
Passons-les ! Passons-les !
Au coin peut encore se trouver
Une route ou porte cachée ;
Et si ce jour nous les laissons,
Demain, se peut, nous reviendrons
Prendre ces chemins de fortune
Vers le Soleil ou vers la Lune.
Pomme, épine et prunellier,
Laissons-les ! Laissons-les !
Sable et rocher, val et mare,
Au revoir ! Au revoir !
Maison derrièr’, monde devant,
À parcourir avant le temps
Où les étoiles brillent toutes,
Il y a de nombreuses routes.
Monde derrièr’, maison devant,
Nous rentrerons dans le couchant.
Nuit, brume, ombres à foison
S’évanouiront ! S’évanouiront !
Feu, lampe, viande et pain bis,
Et puis au lit ! Et puis au lit !
B.
Hors ligne
C'est une de mes préférées, avec "I sit beside the fire", que je fredonnent de temps en temps...
Upon the hearth the fire is red,
Beneath the roof there is a bedDans le foyer le feu rougeoie,
Un feu nous attend sous le toit
Ne voulais-tu pas dire « un lit nous attend sous le toit » ?
Pomme, épine et prunellier
J'aime bien la sonorité, mais si ce n'est pas facile à chanter. Et puis, quand mais la mélodie sur ces paroles, on tendance à chanter et à entendre
"pomm' et pine"... il faut bien faire attention et bien prononcer de "e" de pomme...
J’ai donc dû biaiser, broder pour quelques rimes, et couper quelque peu...
Ce n'est qu'un chant de marche de hobbits, rien de bien méchant...
Hors ligne
Ne voulais-tu pas dire « un lit nous attend sous le toit » ?
Heu, si, bien sûr. Merci !
Pour la question de mètre, il y a un gros oubli dans mon message - rédigé trop tard le soir, on dirait bien ! - au sujet des deux premiers refrains, d'où la sensation de difficulté : ils alternent heptasyllabes et hexasyllabes. Le rythme est donc 7 / 6 / 7 / 6, avec les hexasyllabes césurés 3 / 3. En revanche, le dernier (comme dans l'original) a un rythme différent 7 / 8 / 7 / 8 avec les octosyllabes césurés 4 / 4. Ce devrait rendre mes intentions plus claires, j'espère :)
B.
Hors ligne
Là où tu as traduit :
Vers le Soleil ou vers la Lune.
j'ai l'impression que les genres hobbits pour nos deux luminaires passeraient bien, cette fois, non ?
Vers la Soleil ou vers le Lune.
Hors ligne
Disons que je n'arrive toujours pas à avaler le Lune avec sa terminaison -une si féminine à l'oreille, mais sinon oui, on peut sûrement :)
Hors ligne
Hummmm
je vais regarder à une traduc moi aussi. Cette chanson, ça fait des années que je la chante, donc j'ai des idées sur comment les mots sonnent dans mon oreille.
Note que ça ne sera pas très académique, mais il y a peut être moyen de "se payer une bonne tranche de marrade"
Hors ligne
Voici donc la tranche de marrade
Evidemment, les longueurs de vers ne sont pas les mêmes, et il faut souvent tricher (faire une *diérèse*, si j'ai bien compris comment ça s'appelle) en prononçant ar-bre au lieu de "arbre" mais bon... puisque il paraît que c'est permis...
Sur les rimes, c'est très dur, va faire rimer quelque chose avec "nuit" !
J'ai un parti-pris : garder le sens au plus près de celui que je percevais en lisant la chanson, donc j'ai souvent sacrifié l'esthétique au nom de la précision...
J'ai essayé de ne pas copier Bertrand, je lui ai emprunté son « que nous découvrons les premiers » mais le reste est de moi...
Hem.... je demande votre indulgence, c'est la première fois que je traduis quelque chose, je suis juste là pour essayer d'apprendre.
Dans le foyer, le feu rougeoie (8)
Il y a un lit dessous le toit (8)
Mais nos pieds ne sont pas encore lassés (10)
Au tournant nous pouvons encore trouver (10)
Un arbre soudain, une pierre dressée (8)
Que nous découvrons les premiers (8)
Arbre et fleur, herbe et feuillée (8)
Passons-les, passons-les ! (6)
Colline et eau sous les cieux 7
Adieu, adieu ! (4)
Là, au tournant toujours nous guettent (8)
Nouvelle route ou porte secrète (8)
Et même si nous les laissons aujourd’hui (10)
Demain peut-être reviendrons-nous ici (10)
Prendre les sentiers qui s’égayent (8)
Jusqu’à la Lune ou le Soleil (8)
Pomme, épine et noisette et pialle (8)
Qu’elles s’en aillent, qu’elles s’en aillent ! (6)
Sable et pierre et mare et vallon (8)
S’en iront, s’en iront ! (6)
La maison derrière, le monde devant (10)
Et plus d’un chemin nous attend (8)
A travers l’ombre, jusqu’au bout de la nuit (10)
Et que chacune des étoile brille (8)
Puis, le monde derrière, la maison devant (10)
Nous retrouverons foyer et lit, errant (10)
Brouillard et crépuscule, nuage et ombre (10)
Disparaîtront, disparaîtront ! (8)
Feu, viande et pain et lampe qui luit (8)
Et puis au lit, et puis au lit ! (8)
Hors ligne
Ah oui, j'ai utilisé la même ruse que Bertrand pour "sloe", c'est normalement une prunelle, donc une "piallousse", et je l'ai subsituée au nom du prunelier, donc une "pialle", c'est du patois de chez moi, mais j'ai trouvé ça croquignolet.
Hors ligne
OooOOooh c'est monstre le Choupitrognon la "piaille"
Et sinon, au vers 10, si on fait une diérèse avec le "Adi-eu", ca fait 6 pieds, tout pareil que pour les autres vers qui remplissent la même fonction (ie vers 8, 18, 20, ...)
non, mais c'était juste une tentative de critique constructive hein, faizé pas attention
Hors ligne
J'y avais même pas pensé.... waow. Alors là, il faut qu'on forme un binôme toi et moi, que dis-je, une paire ! Un groupe de deux quoi !
Comme les Sith : un maître et un apprenti (on pourra alterner évidemment)
Hors ligne
Je ressortais hier mes traductions pour le DragonVert, et puis partie dans le mouvement, je suis retombée sur ce poème (la version anglaise sur Tolkiendil). Ce n'est qu'au bout d'une strophe et demie que je me suis dit que j'avais déjà eu l'impression de bosser dessus... mais en fait non, c'était Moraldandil et Kendra ^^
Je propose donc une troisième version français :
Dans le foyer le feu rougeoie,
Il y a un lit sous le toit;
Nos pieds ne sont pas fatigués,
Nous pourrions toujours rencontrer
soudain un arbre ou un caillou
que nul n’aura vu à part nous.
Arbre et fleur et feuilles et gazon,
Passons donc ! Passons donc !
Eau sous le ciel ou bien vallée,
Passez-les ! Passez-les !
Au tournant peuvent se trouver
une autre route, un pont secret,
si aujourd’hui nous les laissons
demain peut-être reviendrons
sur les chemins cachés qui mènent
Vers la Lune ou vers le Soleil.
Pomme, épine, et prunelle et noix,
Laissez moi ! Laissez moi !
Sable et pierre et vallon et mare,
au revoir ! au revoir !
Maison au loin, monde au devant,
bien plus d’un chemin nous attend
des ombres à la nuit tombée
et aux étoiles allumées.
Monde au loin, maison devant, lors
nous rentrerons là où l’on dort.
Brume et couchant, ombre et nuée
Disparaissez ! Disparaissez !
Pain et soupe, et feu et bougie,
Et puis au lit ! Et puis au lit !
Commentaires : j'ai respecté scrupuleusement la forme métrique. L'original repose principalement sur des octosyllables (en réalité, des tétramètres iambiques parce que les anglais sont compliqués. ça peut expliquer que certains vers se retrouvent avec 7 syllabes au lieu de 8 sans que la structure ne soit bancale), sauf dans les refrains où l'octosyllabe est alterné avec un hexasyllabe césuré. Excepté pour le tout dernier refrain, où cette fois on a des octosyllabes de partout...
Rimes plates, j'ai fais de même.
Et le plus drôle c'est que je n'ai même pas eu à faire trop de modifications, à part une colline qui devient vallée, et un endroit où j'ai traduit l'esprit plutôt que la lettre (« We'll wander back to home and bed » > « nous rentrerons là où l’on dort »)... Je crois qu'on grandit même pour traduire des poèmes :)
Hors ligne
Je crois qu'on grandit même pour traduire des poèmes :)
Et pour applaudir aussi :)
Et puis au lit ! Et puis au lit !
La semaine a été tellement difficile que je crois que je vais suivre la consigne de ce pas :)
I.
En ligne
C'est un plaisir de te relire ici Laegalad, et de nous faire relire fuseau & poème.
Merci ! :) :) :)
poème bien difficile je trouve à rendre dans la traduction !
Hors ligne
Merci à vous deux :)
Pas si difficile à traduire que ça, j'ai trouvé. Juste un peu galéré sur la rime en "-oix" et quelques autres petits détails, mais je vous dis, j'ai dû grandir aussi pour les traductions et j'ai même été déconcertée par la facilité que j'ai eu à traduire celui ci :)
Hors ligne
En fait, je le trouve difficile à rendre de telle sorte qu'il puisse être toujours chanté ...
— mais c'est vrai que pour un texte destiné à la lecture, c'est du pinaillage ;)
Hors ligne
Merci Laegalad *applaud - clap, clap*
Ca me donnerait presque envie de faire de la randonnée (c'est dire !!)
Pour les rimes en "oi(x)", c'est ici : http://1001rimes.com/listeperson.php?le … x&start=50
Silmo :-)
(j'ai bien dit 'presque')
Hors ligne
Ils font rimer "noix" avec "tabloïd"... j'aurais dû y penser !! Merci Silmo (je parie que c'es plutôt le dernier refrain qui t'inspire :p)
Hors ligne
En postant dans ce fuseau, je n'avais pas prêté attention au fait que ce poème avait fait l'objet d'autant de traductions. Le pire, c'est que j'étais très satisfait d'avoir trouvé une solution satisfaisante pour le premier couplet, tout ça pour découvrir que Moraldandil m'avait précédé pour le premier vers et Laegalad pour le second. Sic transit...
Tant pis, je remets ma version ici. Et j'emprunte un peu de pain bis à Moraldandil. C'est plus digeste que les oublies.
Upon the hearth the fire is red,
Beneath the roof there is a bed;
But not yet weary are our feet,
Still round the corner we may meet
A sudden tree or standing stone
That none have seen but we alone.
Tree and flower and leaf and grass,
Let them pass! Let them pass!
Hill and water under sky,
Pass them by! Pass them by!
Still round the corner there may wait
A new road or a secret gate,
And though we pass them by today,
Tomorrow we may come this way
And take the hidden paths that run
Towards the Moon or to the Sun.
Apple, thorn, and nut and sloe,
Let them go! Let them go!
Sand and stone and pool and dell,
Fare you well! Fare you well!
Home is behind, the world ahead.
And there are many paths to tread
Through shadows to the edge of night,
Until the stars are all alight.
Then world behind and home ahead,
We'll wander back to home and bed.
Mist and twilight, cloud and shade,
Away shall fade! Away shall fade!
Fire and lamp, and meat and bread,
And then to bed! And then to bed!
Dans le foyer, le feu rougeoie,
Il y a un lit sous le toit ;
Mais nos pieds ne sont pas fourbus,
Nous pourrions trouver impromptu
Au tournant un arbre, un rocher,
Que nul n'a jamais approché.
Arbre et fleur, feuille et gazon,
Passeront ! Passeront !
Mont et eau sous les nuées,
Passons-les ! Passons-les !
Peut-être au tournant attendrait
Nouvelle voie, portail secret,
Qu'aujourd'hui nous ne prenons point,
Mais que nous suivrions demain
Sur chemins cachés, sanspareils,
Vers la Lune ou jusqu'au Soleil.
Pomme, prunelle et bruyère,
En arrière ! En arrière !
Roc et lac et promontoire,
Au revoir ! Au revoir !
Monde devant, maison derrière ;
Et bien des routes traversières
Mènent d'ombre en obscurité,
Quand les astres sont embrasés.
Maison devant, monde derrière,
Nous reviendrons vers la chaumière.
Brume et sombres frondaisons
S'estomperont ! S'estomperont !
Lampe et feu, viande et pain bis,
Et puis au lit ! Et puis au lit !
J.R.R. Tolkien, SdA, I/3
trad. personnelle
E.
Hors ligne
C'est beau :).
Hors ligne
Chouette remontée de fuseau, pour le coup
Et puis au lit ! Et puis au lit !
Encore un peu tôt, mais je n'aurai pas dit non à une micro-sieste avant de redémarrer après la pause méridienne
I.
En ligne
Pages : 1 haut de page