J. R. R. Tolkien, The Complete History of Middle-earth, [edited by] Christopher Tolkien, London, HarperCollins Publishers, 3 tomes, 2000-2002.

La série Home a été éditée par Christopher Tolkien entre 1983 et 1996 en douze volumes. Les volumes VI-IX, constituant la sous-série The History of the Lord of the Rings (dont Douglas A. Anderson rend compte dans cette Feuille, infra), font l’objet d’une réunion en coffret depuis quelques années. Harper­Collins exploite maintenant l’ensemble de la série en trois tomes, d’abord en édition de luxe (environ 150 euros le tome) avec reliure en cuir noir et papier bible aux tranches dorées (2000-2001, tirage limité à 1000 exemplai­res) et en hard­back (2002, 75 euros environ le tome). Ne varietur, le pre­mier tome reprend les volumes I à V, le deuxième tome les volumes VI à IX et le troisième tome les volumes X à XII. Grosso modo, nous disposons donc, de manière cohérente chronologiquement, des écrits relatifs au Silmarillion anté­rieurs à la publication originale du Seigneur des Anneaux (t. 1), de l’histoire de la rédaction du Seigneur des Anneaux (t. 2), et des écrits relatifs au Silmarillion postérieurs à 1955 (t. 3).

À l’intérieur de chacun de ces tomes, la pagination n’est pas continue : on a conservé celle des volumes séparés, dont on retrouve jusqu’aux pages de titre. Il n’y a pas non plus de double pagination. On ne le regrettera pas, tout cela aurait accentué encore les problèmes de référence si fré­quents dans les études tolkieniennes…

Il est dommage que l’on n’en ait pas profité pour corriger certaines erreurs. Christopher Tolkien avait saisi ces “opportunités” dans ses Avant-propos notamment. Quel­ques problèmes de cartes connus persistent donc. Celle de Home IV, 228, par exemple est fautive (comme il est expliqué en Home V, 3), de même l’inversion du Sud et du Nord dans celle de Home VIII, 200-201 (voir la correction due à Charles E. Noad en Home IX, p. xiii). D’autres corrections concer­nent les textes eux-mêmes.

L’édition de luxe est très maniable, et même s’il est pratique d’avoir ces unités chronologiques réunies en un tome, le volume de l’édition hardback est encombrant. L’utilité se paie donc au prix fort. On se plaît à rêver à une véritable nouvelle édition, pratique, plus fiable et tout à fait com­plète, de la série en trois tomes où l’on retrouverait toutes les illustrations couleurs, où les fautes de typographies seraient expurgées, où les bonnes cartes remplaceraient les fautives. Et enfin, pourquoi ne pas supprimer des trois tomes les diffé­rents indices (maintenus à l’heure actuelle en leurs lieu et place dans chaque volume) puisqu’existe désormais un vo­lume autonome d’index général ? Il trouverait d’ailleurs aussi une place assez naturelle à la fin du tome 3. Ce dernier n’en serait pas outre mesure alourdi puisqu’il est le moins épais, ne reprenant que les trois derniers volumes. Et cela équilibre­rait par la même occasion l’ensemble, les deux premiers tomes étant eux allégés proportionnellement… Mais ceci est une autre histoire !

 

Michaël Devaux.
© La Compagnie de la Comté, novembre 2003.