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hiswe-category/pmap.gifGéographie - Mystères géographiques (2) : La position de Númenor (2)

Mystères géographiques n°2 :
La position de Númenor —
De la réfraction cartésienne aux chateaux de fées

Article pour Hiswelókë & JRRVF
© 2003 Benjamin Babut « Benilbo »

Dans notre article Du kirinki au puffin cendré, la problématique de la position de Númenor, nous avions tenté, ainsi que des chercheurs en quête de l'Atlantide tolkienienne, de localiser Númenor à partir des indications parcellaires fournies par les textes. Benjamin, rebondissant sur nos résultats et re-considérant les textes sous un autre angle, nous présente ici une toute nouvelle approche, dont les conclusions ne manqueront pas de vous intriguer.
Among the Exiles many believed that the summit of the Meneltarma, the Pillar of Heaven, was not drowned for ever but rose again above the waves, a lonely island lost in the great waters[...]. And some there were of the seed of Eärendil that afterwards sought for it, because it was said among loremasters that the farsighted men of old could see from the Meneltarma a glimmer of the Deathless Land.
J.R.R.Tolkien, The Akallabêth
(notre emphase)
Cet article a pour objet de mettre en avant certaines considérations scientifiques nouvelles, mises au grand jour par de récentes découvertes biblio-archéologiques, permettant d'apporter plus de précisions sur la localisation de l'île de Númenor, et tentant ainsi de compléter l'étude réalisée par notre cher Dragon Brumeux, que nous vous invitons avec grand plaisir à relire (). Nous soulignons l'importance des nouvelles données que nous allons vous exposer ici, car elles permettront, nous l'espérons, de mettre en place de nouvelles équipes d'exploration sous-marines afin de ramener à la surface des secrets perdus depuis plusieurs millénaires, et voire même de mettre le doigt sur l'emplacement secret où se trouve enfermé le restant des manuscrits linguistiques númenoréens non encore publiés à ce jour.

De la Rotondité de la Terre

Dans les premières conceptions de Tolkien, et pendant bon nombre d'années, Arda était plate, avec Valinor à l'Ouest, la Terre du Milieu au centre, et une terre semblable à celle de Valinor (symétriquement) à l'Est. Nous savons que Tolkien a revisé tout son système plus tard et que dans ses conceptions tardives (cf. notamment HoME X et XI), il a tenté de privilégier une certaine cohérence scientifique : Arda fut conçue ronde dès l'origine et pas seulement à partir de la Submersion de l'île de Númenor. Le texte sur lequel nous fonderons principalement notre raisonnement étant l'Akallabêth du Silmarillion, nous nous devions de souligner cela car la forme du monde dans ce texte est ambigüe. Nous allons tenter de prouver ici que si Tolkien n'a pas fait d'erreur d'inattention, il avait déjà commencé à revoir son système lors de l'écriture de l'Akallabêth.

En effet, dans l'Akallabêth (p. 343 de l'édition Pocket du Silmarillion), il est écrit :
Les Númenoréens le savaient fort bien et parfois, quand l'air était limpide et le Soleil à l'est, ils regardaient vers l'ouest et apercevaient sur une rive lointaine une ville blanche et radieuse, un grand port et une tour. A cette époque, les humains de Númenor avaient la vue perçante mais c'étaient néanmoins les plus clairvoyants d'entre eux qui jouissaient seuls de cette vision, depuis le Meneltarma par exemple, ou du pont d'un navire avancé aussi loin vers l'est qu'il leur était parmi d'aller. [notre emphase]
Cette citation permet à elle seule de justifier qu'Arda est ronde. En effet : asseyez-vous sur une plage et regardez au loin un bateau s'en aller. Même par une mer avec la quiétude d'un miroir, vous verrez le navire disparaître derrière la ligne d'Horizon, à cause de la courbure de la Terre. Ici, il se passe le même phénomène. Observons la figure ci dessous :

bateaux.gif

Le bateau en P1 ne peut pas voir le port d'Avallónë (situé en V2) à cause de la courbure de la terre, bien qu'il soit à la même distance de Valinor que le Meneltarma du haut duquel on peut parfois apercevoir le port elfique si les conditions sont bonnes. Le bateau P2, lui, le peut, car il s'est avancé suffisamment pour que le haut de son mât soit passé au dessus de la tangente à la terre passant par Avallónë. Si la terre avait été plate, un rapide dessin montre que la position du bateau n'aurait pas eu d'importance et que le Port des Cygnes aurait été de toute façon visible, quelle que soit cette position.

Les Historiens émetteront des doutes sur cette thèse. En effet, p. 369 du Silmarillion, on peut lire, après le récit de la Submersion de l'Ile :
Ceux qui naviguaient au loin découvrirent seulement les nouvelles terres, qu'ils trouvèrent identiques aux anciennes et sujettes à la mort. Et ceux qui allèrent encore plus loin ne firent que le tour de la Terre et retrouvèrent leur point de départ en disant avec lassitude :
-- Maintenant tous les chemins se rejoignent.
Plus tard donc, grâce aux voyages des navires, aux récits des marins et à la connaissance des étoiles, les rois des hommes virent qu'en effet le monde était devenu rond.
[...] Alors les plus savants des Humains dirent qu'il devait exister une Voie Droite pour ceux qui avaient permission de trouver [Valinor]. Et ils enseignèrent qu'alors que le nouveau monde était courbe, l'ancienne route et le chemin du souvenir de l'Ouest continuaient tout droit comme un pont invisible et gigantesque jeté dans l'air du souffle et de la lumière (désormais courbé à l'instar du monde) qui traversait Ilmen, où la chair ne peut vivre sans aide, pour atteindre Tol Eressëa, 1'Ile Solitaire, et peut-être même Valinor où les Valar vivaient encore et contemplaient le déroulement de l'histoire du monde.
[S'ensuivent quelques renseignements sur la naissance de légendes et de croyances númenoréennes]
Mais cet argument qui tendrait à prouver que la terre était plate avant la Submersion (dans l'Akallabêth, du moins) tient assez difficilement : il s'agit là du point de vue des Númenoréens et on sait qu'ils sortent tout juste d'une période de croyances assez intense et sous la grande influence de Sauron - qui leur apporta une science noircie d'immoralité et nécessairement partiale - ce qui ne donne que peu de poids sur cette connaissance précise de la rotondité de la terre, connaissance qui n'a pas de toute évidence pu être physiquement expérimentée, à cause de l'interdit des Valar.

Cette conclusion de la Rotondité de la Terre étant acquise (soyez sympas, évitez de me brûler vif maintenant !), nous pouvons à présent entrer le coeur en joie dans le vif du sujet.

L'Interdit des Valar

Nous allons tenter de donner, selon un raisonnement scientifique, une approximation de la distance séparant l'île de Númenor et la limite qu'il est permis d'atteindre aux marins dúnedain, à savoir l'interdit des Valar. Cette limite se définit de manière simple : il s'agit de la distance maximale vers l'Ouest au-delà de laquelle il n'est plus possible d'apercevoir l'île de Númenor.

Nous n'avons qu'un rapide calcul de triangulation à faire, ce qui est fort agréable. Appuyons-nous sur le shéma suivant :

interditvalar.gif

Le fait qu'il s'agisse de la condition limite implique que la droite reliant l'interdit des Valar et le sommet du Meneltarma est tangente à la Terre, ce qui justifie l'angle droit figurant sur le shéma. En appliquant le théorème de Pythagore, on tombe sur la formule suivante :

formule1.gif

Ce qui se simplifie, en considérant que la hauteur du Meneltarma est négligeable devant le rayon de la Terre, en :

formule2.gif

L'application numérique donne, en prenant 4 km pour la hauteur du Meneltarma, et 6400 km pour le rayon de la Terre, une distance de 250 km environ.

Mais, comme pourra vous le confirmer tout bon marin versé dans les sciences de propagation des ondes dans les milieux réfringents, ce résultat est bien moindre que celui qu'on obtient en réalité, car il ne tient pas compte du gradient décroissant de la pression atmosphérique en fonction de l'altitude.

En effet, comme l'a observé un certain plombier italien au début du XVIIe siècle (Torricelli - non, il n'avait pas de casquette rouge !), la pression atmosphérique décroît en fonction de l'altitude. Cela entraîne que la densité de l'air est plus faible dans les couches hautes de l'atmosphère et est plus forte dans les couches basses, au niveau de l'horizon. La principale conséquence pour le problème auquel nous nous intéressons ici est que l'indice de réfraction de l'air est plus fort dans les couches denses que dans les couches peu denses. La loi pour l'indice de réfraction en fonction de l'altitude suit donc celle de la pression et va prendre cette forme :

formule3.gif

avec n(0) l'indice au niveau de l'horizon, z l'altitude (positive), et Z0 une constante positive.

Pour expliquer le phénomène, revenons simplement aux lois de Descartes, qui donnent la relation entre un rayon incident et son réfracté au passage d'un dioptre séparant deux milieux d'indices n1 et n2.

loidescartes.gif

Lorsqu'un rayon passe d'un milieu d'indice n1 vers un milieu d'indice n2 (n1<n2), il subit une déviation d'angle qui le rapproche de la normale. Au contraire, selon le retour inverse de la lumière, lorsqu'il passe d'un milieu d'indice n2 vers un milieu d'indice n1 (toujours avec n2>n1), il subit une déviation qui l'écarte de la normale.

Due à la décroissance de l'indice avec l'altitude comme expliqué précédemment, on peut considérer de manière simplifiée l'atmosphère comme un empilage très rapproché de dioptres d'indices successivement décroissants, comme le montre le schéma suivant qui illustre la trajectoire d'un rayon pris de manière quelconque :

gradient.gif
Note : ε,ε'et ε'' très petits et ε<ε'<ε''

Cela a donc pour effet de courber la trajectoire des rayons lumineux, ce qui permet à un observateur situé sur le Meneltarma de pouvoir apercevoir un bateau situé en V2, alors que si cet effet n'existait pas, il ne pourrait apercevoir, qu mieux, qu'un bateau situé en V1 :

rayoncourbe.gif

Nous n'intégrerons pas ici les équations qui donnent l'expression de la trajectoire des rayons et donnerons simplement le résultat pour le Meneltarma : nous gagnons entre 150 et 200 km, ce qui, en arrondissant grossièrement, localise l'Interdit des Valar à 450 km de l'île de Númenor.

Conclusion : Après ces quelques considérations, il nous est plus aisé de comprendre les rituels mystérieux de Sauron, lorsque celui-ci s'installe sur Númenor. Dans le Silmarillion, p. 358, Tolkien écrit :
Sauron fit le premier feu avec les branches de Nimloth qui crépitèrent en se consumant, et les hommes furent frappés par la puanteur qui en sortit : un nuage pesa pendant sept jours sur le pays avant de glisser lentement vers l'ouest.
Sauron aura vraisemblablement observé le phénomène et tenté de mettre au point un stratagème, via la fumée de Nimloth, pour modifier l'indice des couches d'air basses et ainsi modifier la trajectoire des rayons dès leur départ, depuis Valinor. Il aura espéré ainsi duper les marins Númenoréens en leur faisant croire que l'interdit avait été repoussé.

Sí vanwa ná, Rómello vanwa, Valimar !

De toute évidence, pas si vanwa (perdue) que ça... Nous allons tenter dans cette partie d'estimer le chaînon manquant qui puisse nous permettre de localiser Númenor, à savoir la distance séparant Tol Eressëa de l'île des Dúnedain. Nous nous baserons encore sur l'observation faite par les marins Númenoréens et donnée plus haut :
Les Númenoréens le savaient fort bien et parfois, quand l'air était limpide et le Soleil à l'est, ils regardaient vers l'ouest et apercevaient sur une rive lointaine une ville blanche et radieuse, un grand port et une tour. A cette époque, les humains de Númenor avaient la vue perçante mais c'étaient néanmoins les plus clairvoyants d'entre eux qui jouissaient seuls de cette vision, depuis le Meneltarma par exemple, ou du pont d'un navire avancé aussi loin vers l'est qu'il leur était parmi d'aller.
Cette observation peut paraître très surprenante : on peut s'étonner du fait que si vraiment la tour blanche d'Avallónë était visible depuis le Meneltarma, alors l'inverse ne fût pas vrai (i.e. le Meneltarma visible depuis Avallónë), ce qui aurait rendu fortement caduque l'Interdit des Valar, puisqu'alors les marins Númenoréens avec une bonne vue auraient été capables d'apercevoir leurs propres côtes depuis Eressëa. La seule théorie qui semble tenir debout et que nous allons exposer maintenant, est que Tolkien a glissé de manière sous-entendue et fort maline dans son récit un phénomène physique assez connu des marins : celui des mirages supérieurs.

Ce mirage est analogue à celui qu'on observe dans les déserts chauds, et bien connus de tous, sauf qu'il se produit de manière inverse. Dans le cas du mirage saharien, les couches d'air proches du sol surchauffé atteignent des températures très élevées, ce qui modifie les propriétés de propagation de la lumière en leur sein (la température étant importante, les gaz se dilatent, la densité de l'air et l'indice de réfraction sont modifiés). Certains rayons arrivant du ciel seront courbés jusqu'à arriver à l'oeil d'un observateur avec un angle particulièrement peu naturel, lui donnant l'impression de voir un lac ou d'une mer dans le sable, alors qu'il ne s'agit que du reflet du ciel :

mirageinf.gif DR

Dans le cas du mirage supérieur, ce sont les couches proches du sol qui se trouvent à une température moindre, ce qui provoque une courbure épousant la forme ronde de l'horizon, et permet de voir des objets normalement cachés à cause de la courbure de la Terre :

mirage.gif DR

Ce phénomène de mirage supérieur n'est donc pratiquement observable qu'en mer, et sous des conditions bien particulières (en général favorisées dans les régions polaires, avec une mer particulièrement froide). Néanmoins, si on se reporte aux indications de Tolkien, que nous répétons ici :
[...] et parfois, quand l'air était limpide et le Soleil à l'est, ils regardaient vers l'ouest et apercevaient sur une rive lointaine une ville blanche et radieuse, un grand port et une tour. [notre emphase]
Le Soleil étant à l'Est, nous en déduisons immédiatemment qu'il s'agit, pour l'observateur, de la matinée. Or Tolkien précise bien que l'air est limpide, donc les nuits précédentes ont été des dégagées. On sait bien que les nuits dégagées sont plus fraîches que les nuits couvertes, car l'absence de couverture nuageuse permet, la nuit, un renvoi (sous forme d'infrarouges) plus facile de l'énergie solaire accumulée lors de la journée. En été et en début de matinée, on obtient donc exactement les conditions permettant l'observation d'un mirage : mer froide, et air supérieur chauffé par le soleil matinal.

Nous n'avons pas d'exemple ayant été observé d'une montagne telle que le Meneltarma pour pouvoir avoir un ordre d'idée de la distance réelle du port d'Avallónë, les témoignages reportés étant pour la plupart ceux de marins ayant fait des observations depuis leurs bateaux. Nous préférerons donc utiliser ces chiffres, considérant qu'il s'agit d'observations faites par les marins dúnedain sur leurs bateaux positionnés à la limite de l'Interdit des Valar, et nous ajouterons cette estimation de la distance Interdit des Valar - Avallónë aux 450 km obtenus précédemment.

Selon ces observations et vu la rareté du phénomène observé par les Dúnedain, on peut estimer que la distance en question se situe aux alentours de 200 à 300 km. Le cas le plus notable jamais enregistré, fut celui de l'équipage d'un navire piloté par Willem Barents en 1596 au nord de l'île Novaya Zemlya (76° de latitude Nord) dans des conditions extrêmes. Ils virent, en pleine nuit Arctique, apparaître le Soleil pendant un court instant au dessus de l'horizon : les rayons du soleil atteignant le bateau avaient parcouru une distance anormalement grande due à leur trajectoire courbe, qui excédait de 400 km sa valeur normale.

Conclusion : Le récit de la vision occasionelle de Valinor depuis Númenor émergeant principalement de témoignages de marins natifs de l'île, Tolkien s'est bien gardé de nous préciser que ce que ces marins avaient observé n'était en réalité qu'un mirage, ce qui dans leur ignorance du phénomène ne faisait qu'accentuer leur désir de pousser plus avant vers l'Ouest. Fort heureusement, ces témoignages nous ont été d'une grande utilité, et l'Histoire au service de la Science nous permet ainsi de localiser Númenor environ 700-750 km à l'Est de Tol Eressëa.

La majesté et la grandeur de ces témoignages sont néanmoins fort intriguantes :
[ils] regardaient vers l'ouest et apercevaient sur une rive lointaine une ville blanche et radieuse, un grand port et une tour.
Il existe un mirage d'une grande rareté mais d'une splendeur inégalable, appelée la Fata Morgana. On dit d'elle qu'« elle se forme lorsque les différentes couches atmosphériques en contact présentent des fortes variations d'indice et non régulières. L'indice de réfraction doit tantôt croître tantôt décroître. Il se forme alors des mirages tantôt supérieurs, tantôt inférieurs, avec des images tantôt droites, tantôt renversées, et qui s'enchevêtrent les unes aux autres. Il semble alors que l'on aperçoit au loin les châteaux fantasmagoriques de la fée Morgane, d'où le nom de Fata Morgana. »

fatamorgana.gif DR
Une Fata Morgana © Jack Stephens

Tout laisse à penser qu'il s'agit bel et bien d'une Fata Morgana que ces marins observèrent. Si l'on se reporte au texte de HoME IV, au début de l'Ambarkanta, nous apprenons quelle est la topologie particulière des couches d'air qui enveloppent le monde (The Shaping of Middle-Earth, p. 236) :
Above the Earth lies the Air, which is called Vista, and sustains birds and clouds.[...] But this air lies only upon Middle-Earth and the Inner Seas, and its proper bounds are the Mountains of Valinor in the West and the Walls of the Sun in the East. Therefore clouds come seldom to Valinor, and the mortal birds pass not beyond the peaks of its mountains.[...]
Ilmen is that air that is clear and pure being pervaded by light though it gives no light. Ilmen lies above Vista, and is not great in depth [...]. In Valinor the air is Ilmen, but Vista flows in at times especially in Elvenhome, part of which is at the Eastern feet of the Mountains [...].

Cette configuration bien particulière des couches d'air et l'entrelacement de Ilmen et Vista à l'est proche de Valinor nous permet sans aucun doute de justifier les fortes variations d'indice, non régulières au départ des rayons, permettant ainsi l'existence d'une Fata Morgana.

Le dernier voyage des Númenoréens et le mystère des 39 jours

Cette étude permet de rejeter définitvement le point chaud qui était apparu dans l'étude précédente, quant à la localisation de Númenor par rapport à Valinor. Rappellons-le ici :

Dans Sauron defeated, le texte The Drowning of Anadûnê donne certaines précisions relatives à la durée du Voyage de la flotte Númenoréenne vers Valinor :
In an hour unlooked-for this doom befell, on the seventh evening since the passing of the fleets. [notre emphase]
Cela conforte définitivement le calcul que nous avons fait tout au long de cet article. Un voyage d'approximativement 750 km fait en 6 jours représente une moyenne d'environ 130 km par jour, ce qui n'est pas énorme, mais satisfaisant pour de gros bateaux à voiles remplis d'esclaves et de soldats. Il est de plus précisé dans l'Akallabêth que le premier jour, aucun vent ne souffla, et que les bateaux n'avancèrent que par la force des esclaves. Il nous reste alors à comprendre cette ultime phrase de l'Akallabêth, qui reste toujours un mystère :
In an hour unlooked for by Men this doom befell, on the nine and thirtieth day since the passing of the fleets. [notre emphase]
Elle indique que la submersion d'Atalantë a eu lieu 39 jours après le départ des troupes ce qui peut vouloir dire plusieurs choses. Le voyage des troupes a peut être été fortement rallongé par Tolkien entre les deux textes pour une raison inconnue (organisation des troupes, hésitation d'Ar-Pharazôn, temps de réaction des Valar pour submerger Valinor... passage de la flotte par le triangle des Bermudes*). Nous avons bon espoir de combler ce dernier trou dans le puzzle, qui nous permettra d'obtenir un financement de l'Etat pour lancer les recherches, mais rien ne dit que cela soit chose facile. En attendant, hissons foc et huniers, étarquons la grand voile et préparons nous au voyage... souquez ferme, matelots.

Hisse et ho, et une bouteille de rhum !
Under the water it rumbled on,
Still louder and more dread :
It reached the ship, it split the bay ;
The ship went down like lead.

[Coleridge, The Rime of the Ancient Mariner]
lfleurg.gif

* [note d'Hiswelókë] La remarque humoristique de notre confrère géographe n'est pas dénuée de fondement. Eëarendil, lors de son propre voyage, dut dépasser, non sans difficulté, des îles enchantées (Enchanted Isles) et traverser des mers obscures (Shadowy Seas) avant de pouvoir atteindre Tol Eressëa.

Date de création : 16/12/2007 @ 18:40
Dernière modification : 16/12/2007 @ 19:30
Catégorie : Géographie
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