Sourire et consternation :
Compte rendu de Vrai Journal n°16
Article pour Hiswelókë.
© 2001-2002 Didier Willis.
Le Vrai Journal, n°16 (revue), décembre 2001, article « La confrérie des fous de Tolkien ».
Cédric Fockeu a consacré une « chronique » à cet article. L'essentiel a donc déjà été dit, mais qu'il me soit permis d'ajouter quelques mots « de l'intérieur ».
Ce numéro du journal de Karl Zéro, bien connu pour son humour décapant, contient donc un article de Loic Houdoy « La confrérie des fous de Tolkien », dans la rubrique « vrais gens ». Le titre évoque Les Fous du langage de Marina Yaguello (Les Fous du langage, Des langues imaginaires et de leurs inventeurs, Le Seuil, 1984, en anglais Lunatic Lovers of Languages: Imaginary Languages and their Inventors, Londres, 1991), ouvrage que les passionnés de langues imaginaires connaissent peut-être, et qui est une référence sérieuse en la matière bien que son approche psychologique du profil des inventeurs de langues fasse parfois frémir... C'est dire, au vu du seul titre, combien nous pouvions nous attendre au pire. Loic Houdoy, qui signe une bonne majorité des articles de la revue, avait demandé à participer à l'une de nos désormais traditionnelles rencontres au Sous-Bock (excellentes bières mais mauvais sandwichs) et il faut avouer que nous n'étions guère rassurés... J'apprécie le verve caustique de Karl Zéro et de ses confrères, mais de là à en faire les frais en personne, c'est une autre histoire.
Si l'article prête parfois à quelques sourires dans sa formulation goguenarde (saluons notre « brunette aux cheveux longs », ainsi que l'ami Michel, dont la pèche au brochet est décidément légendaire) et ne retranscrit pas toujours avec une exactitude parfaite la teneur des positions de chacun, j'ai été agréablement rassuré (quant au ton que Le Vrai Journal aurait pu donner à une passion que d'autres qualifieraient de lubie) par sa bonne facture. On y retrouve notamment les impressions que le journaliste a pu recueillir de vive voix auprès de Necsipaal et Sébastien Dupont (du site Númenor, www.numenoreen.com), Mathias Daval (association Tolkien & Co), Vincent Ferré (auteur de Sur les rivages de la Terre du Milieu, Bourgois, 2001), et enfin moi-même, Didier Willis (pour l'association La Compagnie de la Comté et pour le site JRRVF, www.jrrvf.com). Nous voilà tous affublés, désormais, d'un étonnant bonnet à grelots : une aventurière, un pélerin, un linguiste (devinez qui), un géographe, etc. Mais une telle étiquette, après tout, n'est pas pour me déplaire, même si certains de mes confrères ont grincé des dents devant cette simplication bien journalistique. Qu'il soit donc remercié à Loïc d'avoir su nous écouter et d'avoir donné dans son article une vision de Tolkien faisant défaut à bien d'autres médias - avec la dérision propre à ce type de revue, certes, mais sans offense pour autant. Je ne suis pas mécontent d'avoir réussi à caser une référence à History of Middle-earth et à mentionner les travaux de La Compagnie de la Comté.
Voilà pour le « Sourire » de ce jour-là. Mais d'autres médias, justement, et d'autres procédés : le même soir, je m'achetais aussi, pour ma plus grande consternation, le n°16 de Synopsis, d'une toute autre teneur.