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Revues de presse - Compte rendu de Synopsis n°16
Odeurs de plagiat : |
Synopsis p. 32 (intégralité de « S comme Sauron ») | Hiswelókë n°2, pp. 55-59 (extraits) |
Enfin le personnage de Sauron a de nombreuses caractéristiques communes avec ce que George Dumézil a appelé le « dieu lieur ». | Plusieurs indices permettent de rapprocher Sauron de l'archétype du « Dieu Lieur » identifié par Georges Dumézil dans le légendaire indo-européen. |
Cette figure divine, partagée par toute les mythologies indo-européennes, a pour fonction le liage des êtres et des choses, au sens propre comme au figuré. | Sous cette dénomination, on désigne un motif mythologique, une fonction divine qui se rattache au principe du « liage », tant au sens propre (liens physiques, tels la corde de pendu d'Odin ou la chaîne d'Ogme) que figurativement (lien spirituel, emprise magique) |
Il est décrit, ainsi que Sauron, comme un assaillant sombre, colérique ou violent. On retrouve ce dieu chez les Grecs avec Ouranos, ou chez les Indiens avec Varuna. | Les religions qui puisent leur matière dans le fonds commun indo-européen présentent souvent un tel dieu, puissant magicien aux allures de souverain terrible, sous un aspect assaillant, sombre, ténébreux, violent et colérique : Ouranos chez les Grecs et Varuna en Inde, Odin pour les peuples germaniques, Ogme/Ogmios chez les Celtes.. |
L'anneau de Sauron est l'attribut typique du dieu Lieur, en ce qu'il est le maillon de la chaîne et le symbole, dans le folklore, des liens du mariage. Dans Le Seigneur des Anneaux, c'est par des anneaux offerts aux Nazgûls que Sauron les tient sous sa coupe, liés à lui dans le monde des ténèbres. | L'indice le plus net réside dans la magie particulière dont Sauron entoure l'Anneau Unique, |
Comme Sauron, le dieu Lieur ne participe pas directement à la guerre, qu'il se contente de diriger. On peut citer ce passage de l'Edda de Snorri Sturluson, qui rappelle la position de Sauron dans la bataille finale : « Il est un lieu à Asgardr, un lieu appelé Hlidskialf et dans lequel se trouve un trône : quand Odin y prenait place, il pouvait observer tous les mondes et de même que l'activité de tout un chacun, et il comprenait tout ce qui s'offrait à son regard. » Sauron lui aussi semble être omniscient. Il comprend et devine les faits et gestes de ses adversaires. | Dans les mythologies celtique et germanique, le Dieu Lieur préside aux guerres sans y participer en personne ; il en fait une lutte magique provoquant et utilisant la frayeur de ses adversaires. Sauron dirige ses opérations militaires sans quitter son trône dans la Tour Sombre, et la peur qu'il instille dans le coeur des hommes est son arme la plus efficace. Le Souverain Terrible voit tout et sait tout (note 10). Sauron connaît les principaux secrets de ses adversaires, et leurs plans lui sont facilement révélés. Son « Oeil » perçant observe leurs moindres mouvements, et la Quête de l'Anneau ne peut être menée à son terme que de justesse, aux extrêmes limites du péril. (note 10) : Images et Symboles, op. cit., p. 127. A titre d'exemple, on comparera le trône de Sauron dans la Tour Sombre à celui d'Odin à Asgard. Livre VI, chapitre 3 du Seigneur des Anneaux :
L'Edda de Snorri Sturluson, op. cit, p. 39 (Gylfaginning §9) :
Le nom composé Hliðskjálf est interprété comme « tour d'observation placée au dessus d'une porte » (p. 150). [...] |
Comme le dieu Lieur, il est à l'origine de l'invention de l'écriture magique, comme celle qui est utilisée sur l'anneau unique et qui est révélée par le feu. | Enfin, le Dieu Lieur est très souvent associé à l'invention de l'écriture magique : chez les germains, Odin et les runes, dans la mythologie celtique Ogme et l'ogham. Bien que Sauron n'ait pas inventé les Tengwar dont il se sert dans l'inscription de l'Anneau, la fabrication de ce dernier relève néanmoins d'un acte d'écriture, dans une langue inventée par le forgeron. [...] |
Bien sûr, Sauron est une figure totalement maléfique, ce qui n'est pas le cas du Dieu Lieur. Mais il lui emprunte une image de toute-puissance inquiétante. | [Une telle approche] reste avant tout sujette à controverse : Sauron est entièrement maléfique, alors que le premier aspect de la fonction souveraine est tout au plus terrible...
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D'abord on m'a sèchement opposé un « Il n'y pas de droit sur internet.». Mais c'est une affirmation fausse, par jurisprudence le droit applicable sur Internet pour un texte est le même que celui du livre, protégé par le Code de la propriété intellectuelle, notamment l'article 335-3. Tout au plus faut-il pouvoir prouver la propriété dudit texte, or il se trouve que je peux faire preuve de l'antériorité de mes articles par rapport à ce volume de la revue Synopsis, ayant déposé numériquement mes fanzines auprès de l'IDDN (organisme internationnal de référencement, agréé par le droit français).
On m'a alors affirmé en retour que « le plagiat n'existe pas en droit ». C'est tout à fait vrai, la loi ne reconnaît que la contrefaçon. Or en matière d'écrits, la loi ne protège pas l'idée, mais « les emprunts concernant la forme sous laquelle sont présentées les idées, à savoir l’expression et la composition. S’agissant de l’expression et de la composition, le juge prend en compte l’importance quantitative de l’emprunt. Cela dit, un emprunt formel, même de faible étendue, peut être jugé illicite, s’il porte sur un élément caractéristique de l’œuvre plagiée. Un élément est dit caractéristique, s’il est marqué par la personnalité de l’auteur et s’il apparaît comme vraiment original. Dans ce cas, il est protégé par la loi. [...] Le juge n’est pas dupe d’un recopiage habile, comportant des variantes non significatives et uniquement destinées à masquer le délit. La loi ne protège donc pas seulement l’expression littérale. La transposition directe (sans aucune transformation de l’original) n’est pas la seule à être interdite. L’emprunt indirect peut lui aussi faire l’objet d’une condamnation. Il faut toujours aussi s’interroger sur le caractère intentionnel de l’emprunt, même s’il relève apparemment de la contrefaçon. En ce sens, le juge tient compte des mouvements de mode, des coïncidences, de l’utilisation de sources communes due à l’assimilation par deux auteurs différents d’une culture commune, d’ouvrages fréquentés par une même génération. » (citation d'un article d'un internaute résumant assez bien l'esprit de la loi). -- Or c'est justement ce que je conteste ici. Passe encore l'entrée « L comme langage », trop brève pour faire l'objet d'une critique, mais dans le cas de « S comme Sauron », les phrases sont calquées sur les miennes par utilisation systématique de synonymes, et la forme même, dans l'ordonnancement des arguments, est identique.
Etranges ressemblances qui pourraient justifier un procès en bonne et due forme, si j'en avais le temps et le loisir. Non pas tant par combat personnel, que par conviction profonde : on ne devrait pas pouvoir piller le net. Tout article est le travail d'un long labeur, et tout auteur mérite reconnaissance. Qu'aurait coûté un petit lien vers l'article d'Hiswelókë, de la part de la rédaction ? Mais laissons là ce Synopsis à son triste sort. Après tout, je devrais être tout à la joie d'avoir découvert une journaliste qui semble avoir exactement les même idées que moi... Cela prouve que mes idées sont bonnes, finalement... Je plaisante... Le code de la propriété intellectuelle et la déontologie ne semblent pas gêner certains journalistes, et c'est bien fâcheux. Combien touche-t'on par signe, quand on publie ce genre d'article ? Question de conscience : Synopsis est une revue à tirage nationnal et ce numéro était vendu 36 FF. N'allez pas donc vous embarrasser à dépenser vos deniers -- quoiqu'il en aille de la légitimité de mon étonnement consterné, il n'y a rien là dedans que vous ne trouverez pas déjà gratuitement sur internet. Alors pourquoi s'embarrasser, hein ?
Date de création : 16/12/2007 @ 14:32
Dernière modification : 20/12/2007 @ 18:55
Catégorie : Revues de presse
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