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Cher Silmo,
oui, le doc de Dumas était très émouvant, de même que certaines confidences des entretiens donnés à France Culture en 2014.
Merci-merci pour l'info du replay de l'émission sur Téléphone, que je n'avais pas vu passer : )
(MAJ : Je viens de rattraper mon retard avec délectation : émouvant là encore...)
S.
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Pour les médiévistes, triste disparition ce we d'Alain Erlande-Brandenburg qui fut aussi un grand directeur de musées. Je l'ai connu en 1990 et jusqu'à2020. Durant ses dernières années, il était bien malade avec sa canne. Pourtant il ne loupait aucune inauguration d'exposition, ni la biennale des antiquaires, plus ou moins vaillant, il était toujours là. On lui doit de beaux ouvrages d'un grand historien. Je me souviens de l'époque où il emmenait ses enfants au Louvre ou au Grand Palais en disant "une expo / un burger / une expo / un McDo". C'était la récompense pour supporter 2 heures d'archéo ou d’impressionnisme. Il racontait tellement bien les œuvres que les gens se réunissaient autour de lui comme autour d'un conférencier. c'était un grand historien généreux. Sans lui, les musées du Moyen-Âge de l’hôtel de Cluny à Paris et le musée de la Renaissance au château d'Ecouen ne seraient pas ce qu'ils sont devenus. On pense souvent aux vedettes, à nos héros, et parfois, parfois... à nos vieux historiens.
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On pense souvent aux vedettes, à nos héros, et parfois, parfois... à nos vieux historiens.
En effet, et j'ai moi-même parfois évoqué certains d'entre-eux en ces lieux (Jacques Le Goff, Jean Favier, Alan Ducellier), Alain Erlande-Brandenburg étant lui plus précisément un historien de l'art.
Sans lui [Alain Erlande-Brandenburg], les musées du Moyen-Âge de l’hôtel de Cluny à Paris et le musée de la Renaissance au château d'Ecouen ne seraient pas ce qu'ils sont devenus.
En effet, et ce sont de très beaux musées, qui avaient d'ailleurs conjointement proposé en 2009 l'excellente exposition « Le bain et le miroir » (que nous avons évoquée dans un autre fuseau), laquelle exposition ayant été notamment l'occasion pour moi d'aller découvrir le château d'Écouen, qui vaut vraiment le déplacement.
RIP Alain Erlande-Brandenburg (1937-2020)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Erlande-Brandenburg
B.
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l'expo "Le bain et le miroir" n'était pas faite par Erlande-Brandenburg mais par Isabelle Bardies-Fronty qui est toujours bien vivante, heureusement. C'est une amie. On a usé nos fonds de culotte en même temps sur les bancs de l'Ecole du Louvre. C'est aussi une grande médiéviste. Son expo était superbe.
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l'expo "Le bain et le miroir" n'était pas faite par Erlande-Brandenburg mais par Isabelle Bardies-Fronty qui est toujours bien vivante, heureusement.
Évoquer cette exposition ne signifiait pas une confusion de ma part, cher Silmo. :-)
Du reste, je relis régulièrement le catalogue de cette très belle expo, proposée en effet bien des années après qu'Erlande-Brandenburg ait passé la main comme conservateur des musées concernés.
Merci cependant pour tes précisions : je ne savais pas que tu connaissais Isabelle Bardies-Fronty et que tu avais fait l'École du Louvre ! ^^'
B.
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Alors je vais livrer un peu ma vie privée mais sans flagornerie. Isabelle a une carrière plus belle que la mienne et Brandenburg, n'en parlons pas. J'irai à ses obsèques demain matin.
Donc je me livre...
Après un échec en fac de géologie à Angers, un espoir raté en école de cuisine à Nantes, je tombais un jour sur un volume de l'UNISEP qui parlait de l'Ecole du Louvre et l'évidence est apparue, c'est ce que je voulais faire. A l''époque, y'avait pas internet. C'est ma grande soeur qui, allant passer son capes à Paris, a déposé ma candidature. Je m"étais inscrit dans le cours des peintures antiques. J'ai bossé 4 ans (sauf 1 an d'interruption pour service militaire) sur les productions athéniennes de la seconde moitié du 6e s. avant JC et du 1er quart du 5e avant JC !!! Un sujet passionnant : 75 ans de céramiques. C'est là que j'ai connu Isabelle. Parallèlement, étant quatre enfants dans ma famille à suivre des études, il fallait qu'on se débrouille un peu pour financer études et logement. J'ai trouvé un boulot de vacataire au sein de l'Ecole pour diffuser les diapos de tous les cours, de la préhistoire à l'art contemporain, j'ai eu beaucoup de plaisir à être payé pour apprendre tant de choses. Isabelle s'est dirigée vers le médiéval, moi plus tard vers l'histoire des musées et de leurs inventaires dont j'ai fait mon job actuel grâce à Edourard Pommier, un de mes plus grands maitres avec François Villard pour la céramique.
Puisque nous sommes dans l'espace libre, un jour je vais vous raconter une simple potiche qui est un des plus beaux chef-d’œuvre de nos musées en province et qui vous donnera des envies de visite
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...les productions athéniennes de la seconde moitié du 6e s. avant JC et du 1er quart du 6e avant JC...
Donc, si j'ai bien compris, il n'y a que les céramiques du deuxième quart du VIe av. J.-C. qui n'ont pas fait l'objet de tes études ? Ou alors tu voulais parler des productions du 1er quart du Ve siècle av. J.-C., le fameux « siècle de Périclès » ? En tout cas, cela fait effectivement beaucoup d'œuvres à étudier !
Isabelle s'est dirigée vers le médiéval, moi plus tard vers l'histoire des musées et de leurs inventaires dont j'ai fait mon job actuel...
Ah, voila donc notamment pourquoi tu avais été si attentif à la question du transfert des dépôts de l'État aux musées régionaux dans un certain fuseau... ;-)
Puisque nous sommes dans l'espace libre, un jour je vais vous raconter une simple potiche qui est un des plus beaux chef-d’œuvre de nos musées en province et qui vous donnera des envies de visite
À bientôt donc... ^^
B.
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hi hi hi
Oui Hyarion, c'est une erreur de frappe : il faut bien lire "seconde moitié du 6e s. avant JC et du 1er quart du 5e s. avant JC..."
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Je ne crois pas avoir jamais contribué à ce fuseau précédemment et j'admets bien volontiers que les neuf dixièmes des rockers qui y figurent me sont parfaitement inconnus.
Toutefois, avec son décès ce samedi, c'est un des derniers grands noms de la littérature française qui s'en va. Je l'évoquais dernièrement dans ce fuseau. Ardent défenseur des causes perdues et des peuples disparus, grand voyageur, journaliste et écrivain, il fit notamment renaître sous sa plume un des pays les plus éphémères du XIXe siècle, le royaume d'Araucanie et de Patagonie, dont il s'institua même consul général. J'ignore s'il avait lu et appréciait Tolkien, mais il partageait certainement avec lui une idée similaire de la royauté. Par ailleurs, il commit également un livre qui fut fréquemment considéré comme visionnaire et lui valu la réprobation d'une large partie de l'intelligentsia des lettres, le Camp des Saints (que je n'ai pas lu, soit dit en passant). Cela ne l'empêcha pas de recevoir en 2003 le Grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. Il était presque exactement contemporain de Christopher Tolkien. J'ai nommé Jean Raspail (5 juillet 1925 - 13 juin 2020).
E.
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La mort de Jean Raspail n'est pas passé inaperçue, et ce au-delà même des cercles (royalistes ou nationalistes) dans lesquels semblent évoluer ses plus fervents admirateurs. On m'a ainsi chaudement recommandé dernièrement son roman L'Anneau du pêcheur (1995), que l'on m'a dit être fort bien écrit, et dont le propos renvoie à l'existence d'antipapes d'origine rouergate dont j'avais lu par ailleurs l'histoire (assez complexe et mal connue) durant ma jeunesse aveyronnaise.
Dommage que certains des fans de Raspail soient parfois si prompts à étaler leurs points de vue nauséabonds, a fortiori de manière intempestive, lorsqu'ils veulent vanter les mérites de cet écrivain, comme c'est par exemple le cas avec un certain "dagon" s'exprimant en 2009 sur la page du site de la Fnac précisément dédiée au roman que j'ai mentionné (son avis est dit "le mieux noté", mais pas "le plus utile", à l'heure où j'écris... Je m'en tiendrais, de toute façon, à la recommandation que l'on m'a faite en privé) : https://livre.fnac.com/a955051/Jean-Ras … du-pecheur
B.
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Son roman le plus célèbre n'est pas mon préféré et il est très dommage de résumer Raspail à ce seul ouvrage.
Outre 'l'anneau de pêcheur', précité et excellent, je recommande 'qui se souvient des hommes'. Enfin "7 cavaliers quittèrent la ville par la porte de l'Ouest' reste un de mes souvenir de lecture parmi les plus fort et les plus dérangeant.
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Ce n'était certainement pas l'un de mes auteurs favoris, mais au moins il est question d'anneau... on est dans le thème avec ce site !
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plus directement tolkienien
En effet, outre sa prestation très honorable dans le rôle de Bilbo dans les deux trilogies jacksoniennes, Ian Holm a aussi prêté sa voix au personnage de Frodo dans l'adaptation radiophonique du SdA par la BBC en 1981.
Mais, nous partageons sûrement cet avis, Elendil, il a brillé de bien meilleure façon ailleurs, et dans des écrins bien mieux ciselés
Qu'il repose en paix.
I.
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Ian Holm, l'hécatombe se poursuit.
Même si on n'aime pas les films de PJ, il aura au moins contribué à ce que certaines scènes soient regardables (sauf peut--être la tentative de saisie de l'Anneau à Fondcombe)
Me viennent plutôt en mémoire "Brazil" et "Bandits, bandits". ou son jeu impeccable dans le "5eme élément" .... sa filmo est si vaste.
Disons-nous qu'il a embarqué vers d'autres rives et souhaitons lui une bonne traversée.
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Même si on n'aime pas les films de PJ, il aura au moins contribué à ce que certaines scènes soient regardables (sauf peut--être la tentative de saisie de l'Anneau à Fondcombe)
Me viennent plutôt en mémoire "Brazil" et "Bandits, bandits". ou son jeu impeccable dans le "5eme élément" .... sa filmo est si vaste.
Il est également très bien dans Greystoke: The Legend of Tarzan, Lord of the Apes de Hugh Hudson, film dans lequel il joue le rôle de D'Arnot. Cela fait un bon moment maintenant que je me dis qu'il faudrait que je revoie eXistenZ de David Cronenberg : ce film de SF est moins connu que le célèbre Alien de Ridley Scott, mais il se trouve que Ian Holm fait en tout cas partie du casting des deux longs métrages. Entre les deux trilogies jacksoniennes, j'avais eu aussi l'occasion de le voir sur grand écran jouer dans The Aviator de Martin Scorsese et Lord of War d'Andrew Niccol.
RIP Sir Ian Holm Cuthbert, dit Ian Holm (1931-2020)
B.
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Sans oublier le magistral Kafka de Soderbergh (1991) ...
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Mais, nous partageons sûrement cet avis, Elendil, il a brillé de bien meilleure façon ailleurs, et dans des écrins bien mieux ciselés
Je ne prétendrais pas être un expert de sa filmographie, même si je dois dire qu'il joue particulièrement bien dans Alien. Pour Brazil et Le Cinquième élément, deux films que j'apprécie beaucoup, j'avoue ne plus avoir un souvenir bien net des rôles qu'il jouait.
Quant aux films jacksoniens, je trouve qu'il y a trouvé le ton juste pour jouer Bilbo. Il n'y a guère que la scène à Imladris, comme le souligne Silmo, que je trouve ratée. Et j'ai tendance à penser que ce n'est nullement de sa faute, mais celle du réalisateur, qui a malheureusement jugé bon d'y ajouter des effets spéciaux dont on aurait parfaitement pu se passer. C'est d'ailleurs une des qualités que je reconnais à PJ : il a eu l'intelligence de recruter beaucoup d'acteurs talentueux, qui ont grandement contribué au succès des films.
E.
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Dans Brazil, ceci par exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=esSUJJmlPPI
Magistral plan d'introduction et mouvement de caméra ou commence la confusion entre Buttle et Tuttle, prétexte au scénario.
Dans le 5eme Élément de Bessson, à revoir en entier ici :
https://www.youtube.com/watch?v=MMg1Y0oXPZM
Ian Holm joue le rôle du vieux moine héritier de la légende du 5e Elément, le Père Cornélius, un peu dépassé mais convaincu de sa mission (vers la 13e min) et la scène comique avec Gary Oldman où les robots ne peuvent tout faire:
https://www.youtube.com/watch?v=krcNIWPkNzA
Je n'ai pas "Kafka" dans ma collection de dvd mais les autres cités par Benjamin y sont ;-)
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Bien sûr, dans Brazil, Ian Holm est M. Kurtzmann, le directeur du service de la distribution des renseignements apparaissant au bout de ce fameux plan d'introduction dont parle Silmo. ^^
Dans le 5eme Élément de Bessson, à revoir en entier ici...
À mon avis, pas pour très longtemps... mais ceci dit, la version "Full Movie HD" que tu indiques a l'air d'être pleine de petites coupes un peu partout : en fait, on dirait que l'éditeur de cette vidéo YouTube a saucissonné le film et en a fait deux puzzles mis bout à bout (??!)... ^^'
Le résultat donne en tout cas un montage fait avec les pieds... un peu comme pour une de ces bessoneries que Besson se contente de produire et non de réaliser : le résultat est assez comique, mais pour le coup, c'est un peu cruel pour le réalisateur (et pour le compositeur Éric Serra), surtout que ce film est quand même un des ses longs métrages se situant dans le haut du panier (et ils ne sont pas très nombreux) ! ^^' Mais bon, ça suffit tout de même pour se rappeler de la prestation (effectivement très bonne) de Ian Holm. ;-)
Je n'ai pas "Kafka" dans ma collection de dvd mais les autres cités par Benjamin y sont ;-)
Fort bien, cher Silmo. ;-)
Tiens, une anecdote, tirée des Soirées à la Male-Selve (HoMe XIII, Appendice 669 ou quelque-chose comme ça) : lorsque j'ai proposé un soir de revoir eXistenZ de Cronenberg en DVD près de la cheminée, le Dragon m'a dit qu'il trouvait que c'était de la daube, et il a préféré, comme souvent, essayer de me refourguer un énième revisionnage de Reign of Fire de Rob Bowman... Moralité possible : à chacun sa daube (?)... ;-) :-)
Ceci dit, il faut vraiment que je revoie eXistenZ, découvert par hasard lors de sa sortie en salles en 1999, et qui m'avait plutôt laissé une drôle d'impression à l'époque.
Concernant le Kafka de Soderbergh, que je ne crois pas avoir vu, note que le Dragon ne m'a jamais proposé de le regarder : ce serait une bonne idée ça, tiens ! ;-)
Sinon, à part cela, j'ai notamment revu Greystoke à la télé, il y a quelques mois : c'est selon moi une des meilleures adaptations au cinéma du personnage littéraire de Tarzan, et encore une fois, Ian Holm y est très bien dans son rôle de D'Arnot.
Quant aux trilogies de PJ, quels que soient tous leurs défauts, le personnage de Bilbo tel que l'incarne (de façon convaincante) Ian Holm, constitue un des éléments de réussite contribuant à faire, décidément, du premier film de la première trilogie le meilleur de tous. ;-)
Enfin, j'avoue que j'ai une question qui me brûle les lèvres, alors je la pose : pourquoi, cher Silmo, t'exprimes-tu si souvent sur le présent forum en employant des petits caractères ? Tout ce que tu peux écrire en ces lieux ne relève pas forcément de la digression... ^^
B.
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Les petits caractères, c'est parce que je chuchote
eXistenZ c'est pas de la daube mais ça vieillit mal et ce n'est pas mon préféré de Cronenberg, je préfère "les Promesses de l'Ombre" (tiens, avec Viggo Mortensen dans un de ses meilleurs rôles)
Quant aux aventures arboricoles de Tarzan, je garde une tendresse pour la version de Van DYKE W.S. en 1932 et juste histoire de rire et parce que je suis sensible à la plastique, le John Derek de 1981 qui, du coup, est une vraie daube, pourtant comment résister à Bo Derek et Miles O'Keefe aussi inspiré qu'un parpaing mais qui joua tout de même avec autant de talent en 1984 dans L'Épée du vaillant - avec Sean Connery, excusez du peu (Sword of the Valiant: The Legend of Sir Gawain and the Green Knight) ce qui nous ramène à Tolkien
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Merci pour tes précisions quant au chuchotement... ;-)
eXistenZ c'est pas de la daube mais ça vieilli mal et ce n'est pas mon préféré de Cronenberg, je préfère "les Promesses de l'Ombre" (tiens, avec Viggo Mortensen dans un de ses meilleurs rôles)
Les Promesses de l'ombre (Eastern Promises) est un très bon Cronenberg, en effet, et Viggo Mortensen y est excellent : je l'avais vu au cinéma également, et il est diffusé assez régulièrement à la télé.
Pour ce qui est d'eXistenZ, c'est une autre histoire, car le film semble en fait un peu oublié : en tout cas, je ne m'attends pas à des miracles quant à mes impressions après un revisionnage plus de vingt ans après... ^^' À noter qu'à l'époque, j'étais complètement passé à côté du sous-texte sexuel quand l'utilisation du pod enfoncé dans le bas de dos (innocent que j'étais !), mais maintenant que nous vivons environnés d'objets connectés, parfois jusqu'à l'absurde, j'y repense régulièrement en me disant que Cronenberg avait peut-être métaphoriquement anticipé l'entubage (pour rester poli) que l'humanité tend à subir de nos jours du fait d'une certaine dérive technologique... Mais bon, il faudrait que je revoie le film pour faire un peu le point sur tout ça. ^^'
Quant aux aventures arboricoles de Tarzan, je garde une tendresse pour la version de Van DYKE W.S. en 1932 et juste histoire de rire le John Derek de 1981 qui, du coup, est une vraie daube :)
J'aime bien moi aussi les premiers Tarzan avec Weissmuller et Maureen O'Sullivan, le film de Van Dyke de 1932 mais aussi celui de Gibbons et Conway (Tarzan and his mate) de 1934, le dernier a avoir été réalisé sans trop subir la censure pudibonde du code Hayes (les plans de baignade de Jane nue avec Tarzan avaient dû être coupés à l'époque, mais heureusement ils ont pu tout de même être réintégrés au montage par la suite).
Quant au film de John Derek, hahaha, rien que de revoir la bande-annonce, avec Bo Derek (toujours très belle) en train de manger une banane devant un Miles O'Keeffe aussi expressif que la banane en question (sans jeu de mots), je te rejoins pour dire que c'est peut-être seulement à revoir juste histoire de rire... ;-)
B.
...pourtant comment résister à Bo Derek et Miles O'Keefe aussi inspiré qu'un parpaing mais qui joua tout de même avec autant de talent en 1984 dans L'Épée du vaillant - avec Sean Connery, excusez du peu (Sword of the Valiant: The Legend of Sir Gawain and the Green Knight) ce qui nous ramène à Tolkien :)
En effet, et il y a bien longtemps maintenant que je connais l'existence de cet autre film, avec Sean Connery dans le rôle du chevalier vert... mais sans avoir encore jamais eu l'occasion de le voir ! ^^'
Pour mémoire, le site Nanarland (qui n'est plus guère actif aujourd'hui, semble-t-il) l'avait classé dans la même catégorie que Barbarians... ;-)
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J'ai appris, l'autre nuit, la mort de l'historien israélien d'origine polonaise Zeev Sternhell, survenue ce 21 juin à l'âge de 85 ans. Il était notamment connu pour ses recherches sur les origines intellectuelles françaises du fascisme en Europe et pour sa thèse de l'existence d'une droite révolutionnaire française, située entre les anti-Lumières et le fascisme, incarnée notamment un temps par divers mouvements – le boulangisme, les ligueurs de Déroulède, l'Action française... –, et dont les théoriciens (notamment les nationalistes Maurice Barrès et Charles Maurras, mais aussi un marxiste « révisionniste » antirationaliste comme Georges Sorel) furent actifs de 1885 à 1914. Cette thèse de Sternhell a remis notamment en cause la thèse classique des trois droites de René Rémond. Sternhell a fait partie de mes lectures quand j'étais étudiant, notamment dans le cadre de mes recherches en histoire politique française du XIXe siècle (et plus particulièrement sur le Second Empire de Napoléon III). Il y aurait trop de choses à dire sur sa thèse, que ce soit pour l'approuver sur certains points ou pour la nuancer sur d'autres, mais en tout cas, j'étais d'accord avec Sternhell (et je le suis encore aujourd'hui) pour ne pas intégrer le bonapartisme (conçu comme césarisme plébiscitaire propre au XIXe siècle) dans une préhistoire du fascisme.
Ainsi se forge, au court du quart de siècle qui précède la Première Guerre Mondiale, la droite révolutionnaire qui donne son expression politique à la révolution intellectuelle et traduit en idéologie politique les prémisses philosophiques de la révolte contre les Lumières. Cette droite populaire, parfois prolétarienne mais violemment antimarxiste, sécrète un nationalisme de la Terre et des Morts, de la Terre et du Sang. N'est-il pas étrange de voir en ce phénomène nouveau, pur produit de la crise de conscience du tournant du siècle, des profonds changements qui affectent la société, une forme de bonapartisme (*) ? Cette droite nouvelle répond à des besoins intellectuels, sociaux, psychologiques, que le bonapartisme, produit de la société pré-industrielle, n'entrevoyait même pas. Le bonapartisme manque de ces deux ingrédients essentiels : le radicalisme antimarxiste et le nationalisme organique, à caractère biologique. Il n'est pas porté par l'historicisme, par l'antirationalisme, par le déterminisme, par un profond pessimisme culturel et une crainte toujours vive de la décadence ; il n'entend pas façonner une nouvelle morale, un nouveau type de société ni de nouvelles règles de comportement politique. Ce vieux populisme de coup d'État supporté par une masse de paysans avides d'ordre et de stabilité n'appartient pas au XXe siècle.
(*) Telle est pourtant la thèse des trois droites de R. Rémond, cf. Les Droites en France, Paris, Aubier, 1982. [Note de l'auteur]
Zeev Sternhell, La droite révolutionnaire, 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, collection « Folio Histoire » Gallimard, 1997 (première édition : 1978), Introduction « La droite révolutionnaire. Entre les anti-Lumières et le fascisme », p. XLV-XLVI.
Sternhell était surtout un historien des idées : c'était sa force et aussi sa faiblesse, comme pour tout chercheur spécialiste (quelle que soit sa discipline). Ses travaux et ses thèses sur les origines françaises du fascisme ont régulièrement suscité des controverses et des critiques volontiers virulentes de la part de nombreux historiens français. Il y a sans doute des choses discutables dans ce qu'il a proposé à travers ses recherches historiques, notamment sa relative minoration du rôle de la Première Guerre Mondiale dans la naissance du fascisme, et il est bien possible qu'au nom d'un définition in fine assez large du fascisme, il ait eu notamment tendance, à la longue, à voir du fascisme là où il n'y en avait pas toujours forcément au sein du nationalisme français de l'entre-deux-guerres. Mais de façon générale, il a eu, en tout cas, le mérite de mettre les pieds dans le plat, et de susciter le débat là où, peut-être, certains auraient préféré qu'il n'y en ait pas.
Sternhell fut, par ailleurs, un homme engagé à gauche, francophile, attaché à l'héritage des Lumières du XVIIIe siècle, sioniste non-marxiste figurant parmi les fondateurs du mouvement pacifiste israélien Shalom Akhchav (La Paix maintenant). Il meurt au moment où la paix en Israël/Palestine semble, hélas, plus chimérique que jamais, par la volonté imbécile d'extrémistes de tous bords (comme d'habitude).
Saluer la mémoire de Zeev Sternhell m'amène à réparer ici un oubli en saluant également la mémoire d'un autre historien, français, décédé le 28 février 2018, lui aussi à l'âge de 85 ans, et notamment spécialiste de l'histoire des fascismes, des relations internationales, de la France et de l'Italie des XIXe et XXe siècles, à savoir Pierre Milza. Lui aussi a fait partie de mes lectures quand j'étais étudiant, notamment en tant que biographe de Napoléon III, ce qui correspondait alors parfaitement à mon sujet de recherches en maîtrise et master. Sa biographie du premier président de la République française sous le nom de Louis-Napoléon Bonaparte et du dernier empereur des Français sous le nom de Napoléon III (1808-1873), biographie publiée chez Perrin en 2004, avait été critiquée, dans une certaine presse d'opinion « républicaniste », comme étant trop complaisante à l'égard du personnage et de son régime, comme s'il fallait encore de nos jours donner un énorme crédit aux outrances d'un Victor Hugo (Ego Hugo !), outrances que n'approuvait pas même un Émile Zola, pourtant fort peu suspect de sympathie envers le régime impérial comme on le sait. Citons Zola justement, au passage, lequel a écrit ceci, en août 1895 dans le journal le Gaulois : « le Napoléon III des Châtiments, c'est un croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de l'imagination de Victor Hugo. Rien n'est moins ressemblant que ce portrait, sorte de statue de bronze et de boue, élevée par le poète, pour servir de cible à ses traits acérés, disons le mot, à ses crachats. » Et Zola d'ajouter plus loin : « Le Napoléon III des Châtiments, avec le temps, deviendra comique. » Pour ma part, qu'il s'agisse des Châtiments, d'Histoire d'un crime, de Napoléon le Petit ou de L'Année terrible, tous les écrits hugoliens relatifs à Napoléon III et au Second Empire, étudiés en partie au lycée, m'ont tellement paru truffés de charges balourdes, d'outrances haineuses, voire de « fake news », qu'ils m'ont précisément motivés pour étudier ensuite, à l'université, la réalité historique de la période et du personnage de l'empereur, au-delà ce que Hugo voulait à tout prix que l'on en retienne. Victor Hugo était un grand poète, un grand romancier et un dessinateur inspiré, mais au rayon de la politique, c'est une autre histoire : avec lui, le problème n'était pas la justesse des causes choisies (contre la peine de mort, pour la justice et la liberté, contre la misère), mais le poids de son ego dans l'engagement (Louis-Napoléon, qu'il a d'abord soutenu, avait osé ne pas le nommer ministre !), et l'exagération de la portée de sa trajectoire politique par les vainqueurs (républicains) de l'Histoire.
Or donc, face à ceux qui restent tentés, encore aujourd'hui, de faire de Napoléon III une sorte de Dieu du Mal hugolien dont aurait triomphé la République ou le premier dictateur moderne qui aurait préfiguré le fascisme à travers le bonapartisme, Pierre Milza s'est contenté de faire son travail d'historien, honnête, documenté et sans complaisance pour les idées reçues. Je ne suis pas nostalgique de l'Empire, et Milza ne l'était pas non plus. On lui a cependant reproché de diminuer les fautes de « Napoléon le Petit », mais pourtant il n'a fait... que tenir compte des faits, lesquels ne sont pas toujours ce qu'un Hugo (entre autres) s'est cru autorisé à en dire, tout simplement. Concernant le bonapartisme, ou plus précisément le modèle politique césarien de Napoléon III, Milza le conçoit comme une matrice idéologique (césarienne et plébiscitaire) commune à deux familles politiques françaises, celle d'un national-populisme dans le sillage du boulangisme, et celle de la démocratie plébiscitaire, finalement principalement représentée par le gaullisme sous sa forme originelle et n'ayant guère survécu à De Gaulle lui-même. Pour ma part, du côté d'un national-populisme, je ne crois pas que l'on puisse établir de postérité évidente au bonapartisme au-delà du boulangisme (Milza reconnaît lui-même des mutations idéologiques postérieures trop profondes pour qu'il y ait une filiation directe, et en cela, comme je l'ai dit plus haut, Sternhell me parait avoir raison d'estimer que le bonapartisme n'appartient pas au XXe siècle), tandis que du côté de la démocratie plébiscitaire, je constate comme beaucoup d'historiens que les analogies entre bonapartisme et gaullisme sont nombreuses et que cela s'intègre à la fameuse thèse des trois droites de René Rémond, mais sans que cela me paraisse véritablement s'appliquer au-delà de la période proprement gaullienne de la Ve République (si riche en référendums notamment, ce qui fut nettement moins le cas après la démission de De Gaulle).
Bref, je recommande en tout cas la lecture de cette biographie de Napoléon III par Milza, qui par la force des choses n'est déjà plus aussi récente qu'à l'époque de mes études universitaires, mais qui reste une utile mise au point sur bien des points, et qui prouve en outre que l'on peut être de sensibilité socialiste et républicaine, comme l'était Milza, sans que cela vous empêche de faire un travail d'historien sérieux sur autre chose que l'histoire de la gauche ou de la République, tout en dépassant les postures idéologiques convenues.
Les romans nationaux ne sont pas ma tasse de thé, que ceux-ci véhiculent, par exemple, l'idée d'une France vierge de toute tentation fasciste ou l'idée d'une France destinée de toute éternité à devenir une gentille république avec Victor Hugo en guise de prophète. L'histoire de la France renverra toujours à des réalités bien plus complexes et bien moins manichéennes qu'un roman national invitant forcément à se bercer d'illusions quand on le prend trop au sérieux. Sauf à se prendre éventuellement pour Michelet, le travail de l'historien ne consiste pas (ou plus) à être complaisant vis-à-vis de cela, et même si c'est toujours une histoire que l'historien raconte, avec un point de vue qui reste forcément lié à sa propre époque, ce doit être, autant que possible, un roman vrai, c'est-à-dire un récit d'évènements vrais, pour reprendre les mots de Paul Veyne, certes évidemment sans prétendre à un détachement absolu de l'historien comme le rappelait volontiers Sternhell, mais en rejetant en tout cas les tentations du manichéisme et de l'anachronisme.
Voila notamment pourquoi il m'arrive d'avoir envie de hausser les épaules quand, entre autres exemples, j'entends tel démocrate « républicaniste » associer tranquillement bonapartisme et fascisme, ou quand j'entends tel « libéral-conservateur » associer, tout aussi tranquillement, socialisme, nazisme et fascisme, ou même quand je vois tel ou tel tolkienologue se satisfaisant des amalgames grossiers d'un J. R. R. Tolkien « apolitique » mélangeant socialisme, nazisme et stalinisme : j'ai autre chose à faire que de chercher à les convaincre qu'ils ont tort, mais pour moi, tout cela n'est simplement pas sérieux, et l'appréhension que nous devons avoir de l'histoire de l'humanité, et a fortiori de l'histoire des idées, me parait mériter mieux que tous ces amalgames sans aucune portée, faute de rigueur intellectuelle. Les historiens sont là pour faire la part des choses, ou du moins essayer de la faire à travers cette connaissance mutilée (encore une expression de Paul Veyne) que constitue l'histoire. Pierre Milza et Zeev Sternhell étaient de ceux-là, sans être évidemment infaillibles... et sans être d'ailleurs forcément d'accord entre eux : ils ont notamment débattu ensemble, il y a quelques années sur France Culture, de l'histoire et de l'avenir du fascisme en France, en se tutoyant mais avec animation (et avec Finkielkraut au milieu, ce qui donne un tableau radiophonique assez amusant, du moins à mes yeux, car avec Finky je ne peux pas m'empêcher de penser notamment au fameux Finkielkraut Sampler, mais le débat entre les deux historiens n'en est pas moins intéressant sur le fond).
RIP Pierre Milza (1932-2018)
https://www.franceculture.fr/histoire/m … erre-milza
RIP Zeev Sternhell (1935-2020)
https://www.franceculture.fr/histoire/z … x-est-mort
Amicalement,
B.
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j'ai autre chose à faire que de chercher à les convaincre qu'ils ont tort, mais pour moi, tout cela n'est simplement pas sérieux
C'est un peu comme faire l'amalgame entre Jackson et Tolkien...
je blaaague ! ne perds pas ton temps à répondre. Il faut que tu dormes un peu !
Merci pour ce double hommage, Hyarion.
L'évocation de Milza et Rémond me projette avec délice dans le souvenir ému de mes années étudiantes
En revanche, je n'ai jamais pris le temps de lire Sternhell - m'étant à l'époque contenté paresseusement de fiches de lectures.
Mais l'été est propice à ce genre de rattrapage.
I.
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Pour ma part, je vais faire concis. Hugo forever, Napoléon III never.... Dans les Châtiments, l'Expiation est remarquable ainsi que le "Souvenir de la nuit du 4" qui est une des plus belles compositions de la langue française (Aragon disait 'la meilleure leçon de poésie qui soit')
avec ces vers "Il avait dans sa poche une toupie en buis" (un vers si simple et si magnifique) et la conclusion du texte : "C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères, de leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, cousent dans le linceul des enfants de sept ans."
Ca me fait penser à la Syrie et à la Libye aujourd'hui et à tous les lieux de guerre.
Dans les phrases : "Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique, est pauvre, et même prince ; il aime les palais ; il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, de l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, ses chasses ; par la même occasion, il sauve la famille, l'église et la société ; il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, où viendront l'adorer les préfets et les maires",
Il n'est pas difficile de changer quelques noms et quelques lieux. Bachar ou Ankara ou d'autres en France.
Hugo reste d'actualité et c'est pour cela que je le relis souvent et que je m'en tiens à lui plus qu'à Napoléon le petit.
Silmo
mais ce n'est pas le sujet de ce forum. Ouf, on est dans l'espace libre.
ps : et please Benjamin, tente de faire concis aussi. Il y a beaucoup de choses à lire chaque jour ici et ailleurs et la nuit, je dors ! Aussi quand tu prépares tes messages, fais nous des résumés C'est pas méchant mais comme tu me demandais pourquoi j'écrivais en petits caractères car cela te turlupinais, je te pose à mon tour la question qui me turlupine : comment faire bref ?
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Pour ma part, je vais faire concis. Hugo forever, Napoléon III never...
Pour ma part, je m'en tiendrais plutôt à la synthèse de Hyarion, aussi touffue soit-elle, car elle me semble tenir un équilibre difficile entre le talent gigantesque de Hugo et ses motivations profondes, pas toujours aussi altruistes que les causes qu'il choisit de défendre, ainsi qu'entre les torts et les erreurs indéniables de Napoléon III et ses réalisations réelles et souvent oubliées, lesquelles ne furent ni négligeables, ni entièrement tournées vers sa personne.
E.
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On passera sur Sedan et je reconnais à N III les mérites de l’extension du Louvre, l'éphémère Palais de l’industrie, la création de l'Opéra, l'aménagement de Compiègne et Saint-Cloud, la bise à Victoria, etc... bref ses propres lieux de plaisirs et de frivolité que nous avons joie à visiter aujourd'hui (pas Victoria, les Palais), pourtant à l"époque une débauche indécente de crédits pour son seul divertissement et les "séries", bordels mondains de l'époque... Tant d'insouciance, au point de perdre une guerre !
Pendant ce temps Hugo rédigeait "Les Misérables"; Valjean, Fantine, Cosette, Gavroche, quelle distance plutôt qu'un équilibre
N III a su arriver au pouvoir dans des circonstances improbables comme certain récemment et fit plus à l'époque que celui auquel je songe. Pourtant je n'apprécie ni l'un ni l'autre.
Hugo est bien plus cher à mon cœur et pèse plus lourd dans la balance de cet équilibre.
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Décidément, le sort s'acharne sur les historiens, décès de Marc Fumaroli, 88 ans et vieux réac, mais qui fit tellement pour le Louvre. Je ne salue pas toutes ses opinions mais son extraordinaire travail, toujours constant, pour le patrimoine et les musées.
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Pour ma part, je vais faire concis. Hugo forever, Napoléon III never.... Dans les Châtiments, l'Expiation est remarquable ainsi que le "Souvenir de la nuit du 4" qui est une des plus belles compositions de la langue française (Aragon disait 'la meilleure leçon de poésie qui soit')
avec ces vers "Il avait dans sa poche une toupie en buis" (un vers si simple et si magnifique) et la conclusion du texte : "C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères, de leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, cousent dans le linceul des enfants de sept ans."
Ca me fait penser à la Syrie et à la Libye aujourd'hui et à tous les lieux de guerre.
Dans les phrases : "Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique, est pauvre, et même prince ; il aime les palais ; il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, de l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, ses chasses ; par la même occasion, il sauve la famille, l'église et la société ; il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, où viendront l'adorer les préfets et les maires",
Il n'est pas difficile de changer quelques noms et quelques lieux. Bachar ou Ankara ou d'autres en France.
Hugo reste d'actualité et c'est pour cela que je le relis souvent et que je m'en tiens à lui plus qu'à Napoléon le petit.
Je comprends ce que tu veux dire, cher Silmo, et je peux comprendre ton point de vue. Dans Souvenir de la nuit du 4, que tu cites, Hugo évoque les victimes anonymes de la violence politique et de l'oppression, la grand-mère du poème apparaissant comme une métonymie du peuple opprimée. Mais pour autant, je crois qu'Émile Zola a raison quand il dit que le Napoléon III des Châtiments n'est qu'un « croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de l'imagination de Victor Hugo » sans rapport avec la réalité complexe du personnage, et en tenant compte de tout ce qu'il a pu se passer, en Europe et dans le monde, depuis 1853, Napoléon III ne me parait pas être un bon exemple pour personnifier le Mal historique comme le désirait Hugo. Que penserait ce dernier d'Hitler, de Staline, ou de Mao, sachant ce qu'il espérait, lui, Hugo, du XXe siècle ? Quant aux tyrans sanguinaires actuels, en Syrie ou ailleurs, c'est encore autre chose... Les Châtiments ont pris un énorme coup de vieux... de même que tous ses écrits contre Napoléon III censés édifier l'humanité...
Puisque je ne l'ai pas fait précédemment, il me faut ici citer Milza :
Louis-Napoléon n'était ni un cynique comme Morny, ni un sabreur sans remords comme Saint-Arnaud. Vingt ans après la révolte des Romagnes, il n'avait pas complètement oublié qu'il avait combattu avec son frère aux côtés des soldats de la liberté. Certes, le bannissement, les tentatives avortées de coups de force, les années passées en forteresse à Ham l'avaient endurci et accoutumé à l'idée que le cheminement de l'histoire ne se fait pas sans heurt. Il n'en avait pas moins été choqué par le zèle excessif de ses lieutenants dans la répression de la résistance parisienne. De l'image manichéenne que donnera du 2 décembre l'auteur de l'Histoire d'un crime, on retiendra surtout que l'outrance et la mauvaise foi ne furent pas seulement du côté des vainqueurs. Tout est affabulation et volonté de diabolisation dans le récit que fait Hugo de la fusillade des Grands Boulevards :
Le coup d'État était perdu ; il fallait un coup de terreur pour le relever. On le fit. Louis-Napoléon ordonna de massacrer tous les passants qui encombraient les boulevards de la rue de Richelieu à la rue Saint-Denis. On fusilla, on massacra surtout les femmes et les enfants ; une rivière de sang coula sur le boulevard. [...] Chaque général avait reçu un million et chaque soldat deux pièces d'or. On avait pourvu aux dépenses de cette corruption et de cette orgie en dévalisant la Banque de France de vingt-cinq millions (*).
Non seulement Louis-Napoléon n'a pas « ordonné » le massacre, mais il a incontestablement été dépassé par l'évènement et affecté par le bilan humain d'un succès payé au prix fort. À Paris, la répression armée avait été disproportionnée aux risques encourus par les putschistes. En province, ce fut principalement sur le plan judiciaire que s'exerça, sous la pression du « parti de la peur », l'élimination plus ou moins prolongée des défenseurs de la République. Dans les deux cas, le prince-président subit plus qu'il ne dirigea l'action de ses partisans, complices sans scrupules et sans pitié, ou notables effrayés par la menace d'une révolution sociale. Pour reprendre les termes du général de Barail, « Louis-Napoléon n'a pas fait tout ce qu'il voulait et n'a pas voulu tout ce qu'il a fait » (**). Il s'en excusera auprès de George Sand lorsque celle-ci, venue solliciter en janvier 1853 la clémence de l'empereur pour quelques-uns de ses amis, se verra répondre : « Ah ! C'est vrai, mais ce n'est pas moi. [...] Demandez tout ce que vous voudrez, pour qui vous voudrez. »
(*) Hugo (Victor), Histoire d'un crime, Paris, 1877.
(**) Barail (François du), Souvenirs, Paris, 3 vol., 1894-1896.
Pierre Milza, Napoléon III, Perrin, 2004, chapitre 8, p. 224-225.
S'agissant du témoignage de George Sand, je me permets de compléter Milza avec un passage de la biographie d'Éric Anceau, qui apporte notamment une précision de date :
George Sand [...] qui se vit accorder une audience, le 29 janvier 1852, trouva devant elle un homme [(Louis-Napoléon)] très différent de celui qu'on lui avait décrit : « J'ai vu une larme, une vraie larme dans cet oeil froid et il m'a tendu les deux mains tout d'un coup [et] m'a dit : "Demandez-moi tout ce que vous voudrez pour qui vous voudrez (*)" » Cependant, elle n'obtint pas l'amnistie générale qu'elle réclamait, mais uniquement des grâces particulières et une nouvelle entrevue, le 6 février, fut suivie des mêmes résultats.
(*) Lettre à P.-J. Hetzel du 30 janvier 1852, in G. Sand, Correspondance générale, Garnier frères, 1969, tome X.
Éric Anceau, Napoléon III. Un Saint-Simon à cheval, Éditions Tallandier, 2008, Deuxième Époque, chapitre VI, p. 198-199.
S'agissant encore de George Sand, son jugement sur Napoléon III au moment de sa mort, en 1873, est reproduit en annexe (n°15) de la biographie d'Anceau : c'est un jugement qui, sans être complaisant, me parait équilibré et bien plus fin que n'aura pu jamais l'être celui de Hugo.
...je reconnais à N III les mérites de l’extension du Louvre, l'éphémère Palais de l’industrie, la création de l'Opéra, l'aménagement de Compiègne et Saint-Cloud, la bise à Victoria, etc... bref ses propres lieux de plaisirs et de frivolité que nous avons joie à visiter aujourd'hui (pas Victoria, les Palais), pourtant à l"époque une débauche indécente de crédits pour son seul divertissement et les "séries", bordels mondains de l'époque...
Il y aurait trop de choses à dire, sur le Paris haussmannien, le Louvre et les Tuileries enfin réunis, sur la « fête impériale », les « séries » de Compiègne, les opéras-bouffes d'Offenbach, les courtisanes et le demi-monde de l'époque, l'opéra Garnier, le Salon officiel et le Salon des refusés (voulu par Napoléon III)... Tout cela mériterait de longs développements... que je t'épargne. ;-) :-)
Napoléon III a été le premier chef d'État français à engager clairement les pouvoirs publics dans le domaine social, et en ce qui concerne la vie politique, même s'il est né d'un coup d'État, le Second Empire a été une période durant laquelle, même si les dés furent longtemps plus ou moins pipés notamment avec le système des candidatures officielles, les Français ont fait l'apprentissage de la démocratie et du suffrage universel, simplement en prenant l'habitude d'aller voter aux élections et lors des plébiscites, ce qui représentait déjà, dans un pays encore très rural malgré l'industrialisation, une évolution importante pour les mentalités d'alors : j'ai pu le constater en étudiant une part des nombreuses archives publiques et privées de l'époque, dans le cadre de mes recherches universitaires lorsque j'étais étudiant.
Tant d'insouciance, au point de perdre une guerre !
Tu sais que c'est plus compliqué que cela... ^^ La défaite française lors de la guerre de 1870-1871 ne s'explique pas que par la « fête impériale », et la France a notamment été, par la suite, bien contente d'avoir les moyens financiers (hérités de l'Empire) de payer rapidement la dette de guerre pour mettre fin à l'occupation prussienne d'une partie du pays. Du reste, Napoléon III a capitulé à Sedan mais il a refusé de discuter de pourparlers de paix avec Bismarck : il n'a donc pas perdu la guerre, mais une première phase de celle-ci, le conflit s'étant poursuivi sans lui, tandis qu'il était, du reste, prisonnier.
On passera sur Sedan...
Ah mais non, cher Silmo, au contraire, une fois n'est pas coutume, parlons-en un peu, de Sedan... et en compagnie de Victor Hugo, qui n'y était pas (ou alors seulement « après », en bon téléologue), mais qui bien sûr nous en parle dans un poème de son recueil L'Année terrible (1872) : https://fr.wikisource.org/wiki/L'Année_terrible/Sedan
[...]
Plaine ! affreux rendez-vous ! Ils y sont, nous y sommes.
[...]
Là c'était l'Allemagne et là c'était la France.
Tous avaient de mourir la tragique espérance
Ou le hideux bonheur de tuer, et pas un
Que le sang n'enivrât de son âcre parfum,
[...]
Tandis que nos soldats luttaient, fiers et tâchant
D’égaler leurs aïeux que les peuples vénèrent,
Tout à coup, les drapeaux hagards en frissonnèrent,
Tandis que, du destin subissant le décret,
Tout saignait, combattait, résistait ou mourait,
On entendit ce cri monstrueux : Je veux vivre !
[...]
Alors la Gaule, alors la France, alors la gloire,
Alors Brennus, l'audace, et Clovis, la victoire,
[...]
Napoléon, plus grand que César et Pompée,
Par la main d'un bandit rendirent leur épée.
À Sedan, bombardée par des centaines de canons prussiens, comme le constate Milza et bien d'autres historiens, et contrairement à ce que raconte Hugo, Napoléon III a cherché la mort, en parcourant à cheval le champ de bataille, malgré la maladie de la pierre qui le rongeait. Mourir à Sedan, comme le note Milza, aurait mis fin à ses souffrances physiques et morales et aurait pu racheter les ultimes fautes de son règne aux yeux de l'Histoire. Il aurait pu mourir, comme un des officiers de son escorte, et il a voulu mourir, mais la mort, ce jour-là, n'a pas voulu de lui... peut-être parce que, quelque part, il était alors déjà mort, ainsi que le pensait George Sand. Alors, comme il voulait cependant éviter le massacre des milliers de soldats français qui l'entourait, il a fini, lui qui n'avait plus le commandement de quoi que ce soit à ce moment-là (ni militaire, ni politique), par prendre la responsabilité que personne ne voulait prendre, à savoir celle de hisser le drapeau blanc. Et lorsqu'il a ensuite rendu son épée, il ne l'a fait qu'en son nom propre, sans engager la France comme puissance combattante (ce qui n'arrangeait pas les affaires de Bismarck). Plus tard, en exil, pour s'expliquer au sujet de cette « capitulation honteuse » si vivement reprochée, Napoléon III déclarera : « On a prétendu qu'en nous ensevelissant sous les ruines de Sedan, nous aurions mieux servi mon nom et ma dynastie. C'est possible. Mais tenir dans la main la vie de milliers d'hommes et ne pas faire un signe pour les sauver, c'était chose au-dessus de mes forces. [...] Mon cœur se refuse à ces sinistres grandeurs. » Dès le lendemain de la capitulation, prisonnier des Prussiens, il écrivait à l'impératrice Eugénie : « J'aurai préféré la mort à être témoin d'une capitulation si désastreuse, et cependant, dans les circonstances présentes, c'était la seule manière d'éviter une boucherie de 100 000 personnes. [...] »
Alors, sachant cela, quand je vois Victor Hugo se pointer comme une fleur, et donner son avis haineusement « éclairé » sur ce que Napoléon III a fait à Sedan, j'avoue que je suis assez tenté de trouver son attitude indigne et méprisable (pour rester poli), sur un plan humain au-delà même de la politique et de l'histoire. Voila bien à quoi, en tout cas, aboutit la haine. À quelque-chose de laid, même écrit avec de beaux vers de grand poète, hélas. La plume est peut-être plus forte que l'épée, mais pas moins capable de se mettre au service de la bassesse... et de la haine.
Je crois qu'il y a une différence entre ne pas aimer ou détester quelqu'un, et carrément le haïr. Je ne comprends pas comment Hugo a pu haïr à ce point Napoléon III, en tant qu'adversaire ou ennemi politique. Si j'essaie de comparer, très modestement, avec mes propres détestations politiques, je n'ai pas le sentiment d'éprouver autant de haine. Ainsi, pour prendre des exemples évidents m'ayant notamment cassé les pieds durant tout un quinquennat, je déteste Sarkozy et Fillon. Je les déteste politiquement pour les « valeurs actuelles » qui sont censés être les leurs à des degrés divers, et je les déteste également pour le rapport personnel abusif qu'ils ont avec le pouvoir, les lois, les apparences et bien sûr avec l'argent. Les différents procès qu'ils ont actuellement au derrière sont tous mérités sur le principe, et j'espère (sans me faire d'illusions) qu'ils seront effectivement condamnés, pour l'exemple, même si ces individus-là, malheureusement, s'en sortent toujours, d'une manière ou d'une autre. Ce que j'éprouve à leur égard est un mélange de détestation et de mépris. Mais je m'efforce tout de même d'éviter de tomber dans la haine, à leur égard comme à celui des autres politiciens que je déteste (à droite et à l'extrême-droite, naturellement, mais aussi à gauche, du côté qui est censé être le mien, et à l'extrême-gauche, sans oublier quelques insupportables faux-culs centristes, et bien-sûr Macron et ses courtisans, que je déteste aussi cordialement). Il ne me viendrait pas à l'esprit de consacrer toute une œuvre artistique engagée à ces détestations, à consacrer des poèmes à cela, en y incluant des noms qui n'évoqueraient plus rien à personne 160 ans plus tard, sauf pour les historiens et les passionnés d'histoire. Alors certes, Hugo en son temps réagissait à un contexte politique (celui d'un coup d'État et de sa répression en particulier) qui n'est pas censé être celui que nous connaissons en France au XXIe siècle, mais il n'empêche que quand je relis les Châtiments, je sais certes de qui Hugo parle quand il parle de Morny, de Maupas, de Rouher, de Baroche, de Montalembert, etc., parce que j'ai longuement étudié la période, mais honnêtement je trouve que tout cela n'a plus guère de portée aujourd'hui, et dès lors les attaques hugoliennes m'ennuient sans convaincre. On a dit qu'il importait peu que l'on ne souvienne plus de tous ces personnages, parce que leur seule nomination suffisait à les déshonorer, en 1853 et pour la postérité. Pour ma part, j'aurai tendance à paraphraser plus ou moins Karl Marx, qui reprochait à Hugo de grandir Napoléon III au lieu de le rapetisser comme il le prétendait : paradoxalement, Hugo aide tous ces gens à ne pas être oubliés et a posteriori finit, quelque part, par les honorer malgré lui ! Alors, du coup, se pose la fameuse question : pourquoi tant de haine ? Seul le piège de l'ego me parait, un peu, expliquer la chose...
Mais je m'en voudrais de ne partager ici qu'un regard critique, voire négatif, sur Victor Hugo. Le Hugo politique, encore très célébré à l'époque du bicentenaire de sa naissance, m'a beaucoup agacé par le passé, mais à présent, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et j'avoue sans peine que mon regard est plus apaisé. Du reste, on parle moins aujourd'hui du Hugo politique, et plus du Hugo créateur, et cela me convient quand même bien mieux... car c'est ce qu'a produit l'Hugo créateur, immense écrivain, que j'ai envie de retenir. Hugo poète, Hugo romancier, Hugo dessinateur, Hugo spirituel, et Hugo sensuel aussi : la créativité de cet Hugo-là m'attire bien davantage, comme celle de beaucoup d'artistes du XIXe siècle, époque décidément chère à mon cœur de lecteur et d'esthète, si j'ose m'exprimer ainsi.
Il y a quelques années, je suis passé à la Maison de Victor Hugo, place des Vosges, pour y voir une belle exposition intitulée « Eros Hugo - Entre pudeur & excès » , et je recommande la lecture du petit catalogue de cette expo, si vous en avez l'occasion.
Enfin, si je devais citer un gros livre sur Hugo qui mérite la lecture, ce serait — aussi surprenant que cela puisse peut-être paraître pour quelqu'un qui a étudié l'histoire à l'université — la biographie hugolienne d'Alain Decaux (Victor Hugo, Perrin, 1984) : Decaux, décédé en 2016 à 90 ans (RIP Alain Decaux), n'était pas un historien de formation, mais son travail particulier sur Hugo m'a toujours paru sérieux et intéressant (même si Decaux a notamment eu tort de nier les ambitions ministérielles déçues de Hugo sous le mandat présidentiel de Louis-Napoléon).
ps : et please Benjamin, tente de faire concis aussi. :) Il y a beaucoup de choses à lire chaque jour ici et ailleurs et la nuit, je dors ! :) Aussi quand tu prépares tes messages, fais nous des résumés :D C'est pas méchant mais comme tu me demandais pourquoi j'écrivais en petits caractères car cela te turlupinais, je te pose à mon tour la question qui me turlupine : comment faire bref ? :/
Aïe, aïe, aïe... Comment faire bref, François... dans un monde où le mètre-étalon du partage et de la communication numérique mondiale semble être le réseau social Twitter, avec son nombre de caractères limités ? Eh bien, pour faire bref, je suppose qu'il suffit de suivre le mouvement vers le « toujours plus court »... Sur le réseau de Mark Z., cela fait longtemps que je n'écris plus que de très courts messages en partageant surtout des images (comme sur Instagram), et j'évite de plus en plus de commenter les posts des autres, pour éviter les polémiques stériles et chronophages. J'ai la faiblesse de penser qu'un forum de discussion comme JRRVF — un forum littéraire, qui plus est — n'a pas (encore) forcément vocation à s'inscrire dans la même logique...
Ceci dit, tu n'es pas le premier à me reprocher mes longueurs et mes pavés, y compris parmi les JRRVFiens... Mais je ne sais pas ce que vous voulez... Du temps pour lire autre chose ? Mais, moi aussi, j'ai besoin de temps pour lire autre chose, chaque jour ici et ailleurs... et je m'efforce de le prendre, ce temps, même avec des journées bien remplies et qui ne sont pas plus extensibles que les vôtres ! Quant à la nuit pour sommeiller, personne ne vous oblige à veiller pour voir si je vais pondre éventuellement quelque-chose sur le présent forum, pendant que tout le monde dort ou est censé dormir... :-)
Tu veux des résumés, François... alors que je fais pourtant déjà des efforts pour éviter de faire trop de digressions... ^^' Et à chaque fois que je poste quelque-chose ici, je me dis : « je ne devrais pas : qu'est-ce qu'ils vont encore s'imaginer ? » Mais bon, je prends bonne note de tes remarques, et en m'excusant de ne pas avoir sans doute été encore assez concis cette fois-ci, je vais essayer de continuer à faire des efforts... en espérant quand même que l'on ne m'obligera pas à en venir à me limiter au mot de Cambronne (très concis, certes, mais facilement mal interprétable)... ;-)
Amicalement, :-)
B. (qui, au lieu de faire le zouave sur JRRVF, doit enfin terminer une relecture de thèse, entre autres choses urgentes...)
[EDIT: corrections de fautes diverses]
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J'envisageais notamment de glisser un mot au sujet de la modernisation politique et industrielle de la France sous Napoléon III, modernisation toute imparfaite au demeurant à nos yeux contemporains — la condition sociale des classes ouvrières était infiniment plus dure qu'on ne parvient à l'imaginer aujourd'hui, sauf à voyager dans les nouveaux ateliers du monde en Asie du Sud-Est — mais Hyarion en a dit plus que je ne l'aurais fait.
J'ai failli aussi évoquer Sedan et la tache indélébile de la reddition, qu'Hugo représente en effet assez injustement en s'acharnant sur l'homme à terre. Sans doute aurait-il mieux valu en effet pour la réputation posthume de Napoléon III que celui-ci eût trouvé la mort sur le champ de bataille... Il est vrai que cet empereur-ci n'avait aucunement le génie militaire de son prédécesseur — au sujet duquel il y aurait sans doute plus à dire en matière de volonté de puissance et de mépris de la vie d'autrui.
Bref, Hyarion, pour ma part, je ne te reprocherais aucunement d'éventuelles longueurs. C'était une belle synthèse, plus complète que je n'aurais su l'écrire, même si j'avais eu le temps (j'ignorais tout de l'implication de George Sand, par exemple), et aussi équilibrée que j'aurais souhaité l'être. Bref, je ne vois rien à y retrancher.
E.
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Comme disait Pilate "Quod scripsi, scripsi" (ce que j'ai écrit restera écrit), je continue à chérir Hugo et détester Napoléon le petit, dont la Commune nous a au moins débarrassés, pour hélas temporairement installer un premier Adolphe (Thiers de son nom). Il repose au Père-Lachaise dont je suis le très proche voisin, 300 m., mais j'aime moins le mausolée de ce personnage que le mur des Communards. Lorsque le cimetière à pu ouvrir, je suis sitôt allé déposer quelques cerises sur la tombe de Jean-Baptiste Clément, pas sur celle de Thiers.
Le Souvenir de la Nuit du 4 n'est pas une fable mais un témoignage d'un drame auquel Hugo a personnellement assisté en 1851 au moment du coup d'Etat avant de s'exiler.Ca compte dans sa façon de décrire la scène.
Dans l'Expiation, j'aime le verbe d'Hugo, même parfois grandiloquent puis sa conclusion extraordinaire et surtout ce vers "Soudain, joyeux il dit 'Volfgangamadeus, c'etait Astérix". Bref, on aime Hugo comme on veut.
Sedan : défaite plus politique que militaire (je reste concis) mais au moins des pertes humaines moindres que sous N I.
FrA
ps : Benjamin, ne te prive pas des écritures nocturnes, nous attendons surtout celle que tu nous annonces depuis tant d'années et celle-la, je te promets de la lire en entier, avec plaisir.
pps : et chacun son avis sur l'histoire
ppss : oui pour la modernisation industrielle : vapeur, train, vélo, grands boulevards, supermarchés naissants, égouts, etc... les bases sont connues et N III les a encouragées, c'est sûr.
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Et encore un petit truc pour se détendre, nos chères Goguettes en trio mais à quatre et cette fois-ci à deux, qu"importe l'arithmétique :-)
https://www.facebook.com/lesgoguettes/v … 370277685/
Faut mettre le son
S.
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Bref, Hyarion, pour ma part, je ne te reprocherais aucunement d'éventuelles longueurs. C'était une belle synthèse, plus complète que je n'aurais su l'écrire, même si j'avais eu le temps (j'ignorais tout de l'implication de George Sand, par exemple), et aussi équilibrée que j'aurais souhaité l'être. Bref, je ne vois rien à y retrancher. :)
Merci, Elendil. :-)
Il est vrai que cet empereur-ci [Napoléon III] n'avait aucunement le génie militaire de son prédécesseur — au sujet duquel il y aurait sans doute plus à dire en matière de volonté de puissance et de mépris de la vie d'autrui.
Oui, je suis d'accord en tout point avec cela, et c'est notamment à cette aune que, quand Victor Hugo parle de l'oncle Napoléon Ier comme étant « Napoléon le Grand » et du neveu Napoléon III comme étant « Napoléon le Petit », je ne peux pas m'empêcher d'y voir une ironie tragique, y compris vis-à-vis du point de vue de Hugo sur l'Histoire...
Comme disait Pilate "Quod scripsi, scripsi" (ce que j'ai écrit restera écrit), je continue à chérir Hugo et détester Napoléon le petit, dont la Commune nous a au moins débarrassés, pour hélas temporairement installer un premier Adolphe (Thiers de son nom). Il repose au Père-Lachaise dont je suis le très proche voisin, 300 m., mais j'aime moins le mausolée de ce personnage que le mur des Communards. Lorsque le cimetière à pu ouvrir, je suis sitôt allé déposer quelques cerises sur la tombe de Jean-Baptiste Clément, pas sur celle de Thiers.
[...]
pps : et chacun son avis sur l'histoire
[...]
Bien entendu, François. :-)
Mais attention, tout de même, aux raccourcis historiques. ;-)
En l'occurrence ici, c'est un peu comme si tu disais que les deux révolutions russes de 1917 ne faisaient qu'une et que Lénine aurait directement succédé à Nicolas II, alors qu'en réalité il y a eu tout de même plusieurs mois de gouvernement provisoire de Kerenski entre la chute du régime tsariste et la prise du Palais d'hiver par les bolcheviks ! ;-)
Je me permets donc juste de revenir (rapidement) sur ce point en ce qui concerne la France en 1870-1871 : la Commune de Paris n'a pas renversé l'Empire de Napoléon III, et c'est la République bourgeoise de Thiers qui a écrasé la Commune, cette République préexistant à l'insurrection révolutionnaire des communards (ou communeux).
Le régime du Second Empire, déjà très fragilisé dès les premières défaites militaires françaises du mois d'août 1870, s'est littéralement évaporé à la suite de la défaite de Sedan, survenue le 1er septembre. Au passage, pour l'anecdote, un des derniers décrets signés par l'impératrice Eugénie, régente en l'absence de l'empereur, fut un décret d'attribution de la Légion d'honneur à... Jules Verne, qui venait de finir de publier Vingt Mille Lieues sous les mers au mois de juin. Bref, dès que la nouvelle du désastre de Sedan est connue à Paris, le régime impérial s'est évanoui presque tout seul, incapable de survivre à la défaite et à la captivité d'un empereur qui était pourtant encore plébiscité au mois de mai... À cette aune, si Napoléon III a été renversé, son sort politique n'a cependant rien à voir avec ceux de Charles X ou de Louis-Philippe Ier qui, eux, ont été directement renversés par des révolutions avec barricades, en 1830 et 1848, sans rapport avec une guerre extérieure. Lorsque, le 4 septembre 1870, la république est proclamée à Paris, Napoléon III est prisonnier du roi de Prusse (il restera captif en Allemagne jusqu'en mars 1871) et cela faisait, de toute façon, déjà quelque temps qu'il ne commandait plus rien, politiquement et militairement, comme je l'ai dit précédemment. La foule ayant envahi ce jour-là le siège du Corps législatif, les députés (bourgeois) d'opposition républicains comme Gambetta et Favre, qui avaient de facto un boulevard politique devant eux, ont voulu éviter, face aux clameurs de la foule parisienne, que la situation ne finisse par leur échapper en faveur de quelque révolution (blanquiste ou socialiste internationaliste) autrement plus radicale. La proclamation de la république à l'Hôtel de Ville, par Gambetta, s'est donc en fait imposée par la force des choses, et ne doit pas être confondue avec la future Commune de Paris sous peine d'anachronisme. S'agissant de la composition du gouvernement de la Défense nationale qui se met alors en place, « gouvernement des Jules » (Favre, Ferry, Simon, Trochu...) constitué presque entièrement de députés républicains de Paris, tout au plus a-t-on consenti à y intégrer Henri Rochefort, tout juste sorti de prison, comme caution d'extrême-gauche (drôle de caution, à vrai dire, quand on pense a posteriori à la personnalité bizarre du personnage, Rochefort ayant certes brillé comme opposant républicain railleur vers la fin du Second Empire, avant de soutenir ensuite plus ou moins la Commune, ce qui lui valu d'ailleurs la déportation en Nouvelle-Calédonie [malgré le soutien de Hugo et la protection de Thiers], mais qui s'est retrouvé plus tard parmi les partisans nationalistes du boulangisme, et plus tard encore parmi les antidreyfusards [qui n'étaient certes pas tous de droite]).
Ce n'est que plusieurs mois plus tard, lorsque la guerre est définitivement perdue, malgré notamment le sacrifice des Parisiens durant le siège de la capitale par les Prussiens, que les évènements vont commencer à directement engendrer la naissance de la Commune de Paris : un armistice franco-allemand est d'abord signé le 28 janvier 1871 par le gouvernement républicain de la Défense nationale, puis une majorité monarchiste emporte la victoire aux élections législatives du 8 février (Hugo figurant parmi les élus républicains), et enfin a lieu le retour au pouvoir d'Adolphe Thiers, ancien premier ministre louis-philippard et ancien opposant libéral à l'Empire, qui est élu « chef du pouvoir exécutif de la République française » par la nouvelle Assemblée Nationale réunie à Bordeaux le 17 février 1871, quelques jours avant la signature à Versailles d'un traité préliminaire de paix avec Bismarck. Thiers deviendra plus tard, le 31 août 1871, le premier président de la Troisième République... mais il est donc déjà au pouvoir lorsque apparaît la Commune de Paris, et pour cause : c'est en ordonnant à la troupe, en mars 1871, de s'emparer des canons de la Garde nationale sur la butte Montmartre que Thiers met le feu aux poudres, et provoque l'insurrection parisienne du 18 mars et l'instauration de la Commune, laquelle sera finalement écrasée par le même Thiers lors de la tristement célèbre « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871.
Bref... la Commune de Paris ne nous a donc débarrassés de rien du tout, mon cher François, mais cependant je te comprends sans peine lorsque tu dis préférer aller devant le mur des Fédérés ou la tombe de Jean Baptiste Clément au Père-Lachaise plutôt que devant le mausolée de Thiers dans ce même cimetière...
Au passage, pour celles et ceux que cela intéresserait, l'histoire de la Commune, de ses origines révolutionnaires à sa répression, a fait l'objet de plusieurs conférences télévisées d'Henri Guillemin pour la TSR, en 1971. Catholique de gauche (et même plutôt très à gauche pour un catholique), Guillemin était un historien engagé, avec donc un fort parti pris (essentiellement contre la trahison et la lâcheté permanentes de la bourgeoisie) dont il faut naturellement tenir compte quant à son interprétation des évènements et des personnages historiques, mais cet esprit démystificateur était, en tout cas, de la trempe d'un Decaux pour ce qui est de savoir raconter le passé avec conviction au grand public : https://www.rts.ch/archives/dossiers/he … paris.html
ps : Benjamin, ne te prive pas des écritures nocturnes, nous attendons surtout celle que tu nous annonces depuis tant d'années et celle-la, je te promets de la lire en entier, avec plaisir.
Merci beaucoup, François. :-)
Arf, quand je pense que j'en parlais déjà ici en... 2012 ! ^^' J'ai peut-être eu tort d'annoncer la chose tout en ayant eu tendance, dans le même temps, à sans doute « voir trop grand », d'où des ajouts et des réécritures sans fin, pendant des mois qui sont devenus des ans... >_<' Mais au prix d'un retour à plus de modestie quant à la quantité et au traitement du sujet, je ne désespère pas d'en finir enfin cette année. ^^
Et encore un petit truc pour se détendre, nos chères Goguettes en trio mais à quatre et cette fois-ci à deux, qu"importe l'arithmétique :-)
Hahaha, merci pour le partage ! J'ai particulièrement apprécié ce passage :
LA PRINCESSE CHLOROQUINE
[...]
Voilà tous mes exploits en plein confinement
LE CONSUL ALTOVIRUS
Mais comment as-tu pu rompre l'engagement
Que tu m'avais donné avant la pandémie
Nous devions, souviens-toi, nous unir pour la vie
Que s'est-il donc passé ? Pourquoi choisir Brutus ?
LA PRINCESSE CHLOROQUINE
Il a su me trouver six rouleaux de Lotus
En bravant intrépide une foule en furie
Qui se ruait d'assaut dans une épicerie
À quoi ça tient, parfois, l'amour ! ;-)
Mais je reconnais bien là ces grands moments « épiques » que nous avons pu connaître au mois de mars dernier, notamment durant les premières heures du confinement en France, lesquelles, à n'en pas douter, furent des heures de gloire pour celles et ceux qu'une de mes amies a joliment appelés « les angoissés du PQ »... ;-D
N'empêche, pour moi, ça reste une énigme, cette panique des rouleaux... Entre nous, au pire, tant qu'on a de l'eau courante, on peut toujours s'en sortir, n'est-ce-pas ? Alors, honnêtement, pourquoi paniquer ? Comme on disait chez Téléchat : mystère et jambe de chaise...
Amicalement,
B.
[EDIT: corrections de fautes diverses]
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Cette amusante video ne doit pas nous faire oublier les traditions Goscinnyennes et Uderzoniennes de ce site. On a toujours rendu hommage à Astérix.
De mémoire, il n'y eu jamais de Altovirus dans les albums d'Astérix, par contre chez les Helvètes, on trouve tout de même un fameux gouverneur de Condate, Gracchus Garovirus fellinien dans ses orgies.
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Altovirus ou Garovirus : l'un n'empêche pas l'autre, comme là, avec en plus un bel hommage à Téléphone récemment évoqué il y a peu ici-même ;-)
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content que tu découvres en t'amusant, les Goguettes c'est chouette
et je crois qu'on avait déjà évoqué le conducteur de char Coronavirus dans "Astérix et la Transitalique" en 2017
Mais par contre nous oubliâmes Antivirus, légionnaire de Babaorum dans "le Papyrus de César" et Tadevirus, décurion dans "Le Grand Fossé"
Le tour est fait des virus
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Un immense bonhomme qui s'éteint...
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La nouvelle est effectivement tombée ce matin : Ennio Morricone est mort dans la nuit de dimanche à lundi dans une clinique de Rome, des suites d'une chute, à l'âge de 91 ans. Un peu plus de trente ans après, ce très grand compositeur et chef d'orchestre rejoint donc le très grand cinéaste qui lui restera le plus souvent associé, son ami Sergio Leone (1929-1989), dont il fut le camarade de classe à l'école primaire avant de constituer plus tard avec lui un duo majeur et incontournable du septième art.
Même s'il s'agit d'une nouvelle à laquelle il fallait bien s'attendre un jour ou l'autre, ce matin je suis triste. En matière de musique de film, comme en matière de musique tout court, Ennio Morricone, au moins depuis l'adolescence et même avant, fait partie de mon horizon musical personnel comme en font partie ses autres illustres collègues, eux aussi disparus, Bernard Herrmann, Miklós Rózsa, Basil Poledouris, Jerry Goldsmith, Georges Delerue, Maurice Jarre, Wojciech Kilar, John Barry...
Si je devais choisir une seule musique de film de Morricone, ce serait évidemment celle composée pour Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo / The Good, the Bad and the Ugly), et en particulier le saisissant morceau The Ecstasy of Gold (L'Estasi Dell'oro), qui fut une révélation dès ma découverte de ce chef d'œuvre de Leone, vu pour la première fois au début des années 1990, dans la petite télé en noir et blanc de la maison familiale...
Mais il y aurait tant d'autres musiques de films à mentionner, celles des films de Leone donc bien sûr, qui représentent sans doute la partie la plus éclatante de l'œuvre du prolifique Morricone, mais aussi celles de bien d'autres longs métrages, italiens, français, américains... Toutes ses compositions, écrites durant plus d'un demi-siècle pour des productions diverses, ne sont certes pas d'une qualité égale, mais Morricone n'en fut pas moins un immense musicien, d'une très grande créativité. Ainsi, récemment encore, en 2015, il avait montré qu'il n'avait pas perdu la main en écrivant la musique originale du film Les Huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino (ce dernier citant par ailleurs régulièrement les partitions de Morricone dans les bandes originales de ses films). À noter que Morricone fut aussi un compositeur de musique de concert ou musique dite savante, ayant notamment écrit plusieurs concertos pour orchestre et divers instruments solistes.
RIP Ennio Morricone (1928-2020)
https://www.francemusique.fr/actualite- … s-de-films
https://www.franceculture.fr/cinema/ser … cenaristes
Amicalement,
B.
[EDIT (07/07/2020): corrections de fautes et ajout de la deuxième image]
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j'avais découvert ce compositeur avec le film "Mission" en 1986 et dont j'écoute encore régulièrement le CD.
RIP
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Oui, Mission, quel beau film et quelle belle musique.
C'est une bien déprimante nouvelle...
I.
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Hier soir, dimanche, à 19h00, la chaîne ARTE a rendu hommage à Ennio Morricone en rediffusant Morricone dirige Morricone, réalisé par un de ses enfants, Giovanni Morricone, et qui propose un concert filmé à Munich en 2005, avec le Münchner Rundfunkorchester (orchestre de la Radio de Munich), le Chor des Bayesrischen Rundfunks (choeur de la Radio bavaroise) et la soprano Susanna Rigacci, sous la direction du compositeur et chef d'orchestre italien en personne. Plusieurs morceaux de musique de films de Morricone sont interprétés à cette occasion, extraits notamment des longs métrages Il était une fois dans l'Ouest (C'era una volta il West) de Sergio Leone, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto) d'Elio Petri, Sacco et Vanzetti (Sacco e Vanzetti) de Giuliano Montaldo, 1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci, Mission (The Mission) de Roland Joffé, Les Incorruptibles (The Untouchables) de Brian De Palma, Cinema Paradiso (Nuovo cinema Paradiso) de Giuseppe Tornatore, et bien sûr Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo) de Sergio Leone. L'enregistrement du concert est complété par des extraits de films et un entretien avec le compositeur.
Le programme est disponible sur le site de la chaîne du 07/07/2020 au 04/10/2020, et la prochaine diffusion aura lieu le 15 juillet à 05h00 : https://www.arte.tv/fr/videos/032530-00 … morricone/
Ce lundi soir, toujours en hommage à Ennio Morricone, ARTE rediffuse, à 20h55, Il était une fois la révolution (Giù la testa), un des films de Sergio Leone qui est souvent un des plus méconnus mais qui n'en mérite pas moins d'être vu ou revu : https://www.arte.tv/fr/videos/069830-00 … evolution/
S'agissant de la musique composée par Morricone pour ce film évoquant la désillusion des idéaux, on retrouve la soprano Edda Dell'Orso (aujourd'hui âgée de 85 ans) dont la magnifique voix étincelait déjà dans Le Bon, la Brute et le Truand et dans Il était une fois dans l'Ouest.
B.
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Peter Green vient de nous quitter.
Ce fabuleux guitariste anglais au parcours personnel pour le moins atypique était l'un de mes préférés, et je me sens bien tristounet, ce soir.
Il était le fondateur du célèbre groupe Fleetwood Mac, qu'il abandonna en plein succès naissant en 1970. Fragile, torturé, profondément dépressif, il a traversé les années 70 et 80 comme il a pu, avant de revenir apaisé dans les années 90 et de redémarrer une carrière discrète avec les bluesmen de Splinter Group, puis avec des prestations en solo dans les années 2010.
Je n'ai glissé ici, qu'un très modeste aperçu de son oeuvre de guitariste de blues et de rock et de l'étendue de son talent. Mais si vous ne connaissez pas, foncez, vous ne regretterez pas. Il n'est plus là, mais sa musique reste encore un peu avec nous.
Bien entendu, ce Peter Green là n'a rien à voir avec un autre Peter Green plus ancien, qui a été un critique désagréable de la Fraternité de l'Anneau à sa sortie en 1954 dans le Daily Telegraph (Lettre 149).
RIP Peter Greenbaum dit Peter Green (1946-2020)
I.
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triste disparition (que de souvenirs d'albums écoutés en boucle au lycée).
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Et une triste nouvelle de plus !
Je ne sais pas si c'était prémonitoire mais tout récemment encore (le 25 février dernier), Mick Fleetwood organisait à Londres un concert-hommage en l'honneur de son vieux complice, durant lequel défilèrent une belle brochette de rockstars : David Gilmour de Pink Floyd, Steven Tyler d'Aerosmith, Billy Gibbons des ZZ Top, Kirk Hammett de Metallica, Pete Townshend des Who, Noel Gallagher… Un beau témoignage de respect pour son incroyable talent et son impact sur le monde de la musique. Un coffret est prévu pour octobre mais on peut déjà apprécier de nombreuses vidéos de cette performance sur YouTube (tapez Peter Green Tribute Concert).
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merci de l'info
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Autant en emporte Olivia, une parisienne s'en va à 104 ans, Olivia de Havilland, inoubliable dans "Autant en emporte le vent" et grande activiste pour les droits sociaux des artistes. Plus que centenaire, c'est bien. je m'en souviens surtout dans Robin des Bois.
S.
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Quelques années après, alors qu'elle venait de fêter ses 104 ans, Olivia de Havilland rejoint donc sa sœur Joan Fontaine, disparue en 2013 et avec laquelle elle avait certes toujours eu des relations difficiles... Restent bien sûr les films de ces deux grandes actrices.
Suite aux disparitions de Kirk Douglas et de Diana Serra Cary en février dernier en Californie, puis à celle de Olivia de Havilland ce mois-ci à Paris, Norman Lloyd et Marsha Hunt sont aujourd'hui les derniers acteurs centenaires rappelant encore l'ancien Hollywood.
À l'occasion du centième anniversaire d'Olivia de Havilland, en 2016, Rafik Djoumi avait raconté, sur le réseau de Mark Z., cette anecdote liée au choix de l'actrice de s'être installée en France et d'être devenue française et parisienne :
Un jour, je m'étais installé aux enchères du square Montholon pour y revendre des DVD. N'ayant guère que des zones 1 américains, je ne me faisais pas trop d'illusion. Pourtant un vieux monsieur très élégant en récupéra une pile et me questionna sur différents titres, notamment ce que valait la copie de l'édition collector des Aventures de Robin des bois.
-"Elle est parfaite" lui dis-je.
-"Et le western, Dodge City ?"
-"Copie correcte."
-"Bien. Ça va lui faire plaisir; je crois que ça fait longtemps qu'elle ne les a pas vus"
-"Votre épouse ? Votre fille ?" m'aventurerais-je
-"Ho non. Olivia De Havilland elle-même. C'est une amie très chère. Nous nous voyons ce weekend."
Mon cerveau a buggué comme si je vivais une rupture du continuum espace-temps. Il m'apparaissait improbable que la "vraie" Maid Marian, la belle Arabella de Captain Blood, la femme du Custer de La Charge fantastique, la douce Mélanie d'Autant en emporte le vent puisse regarder, tranquillement chez elle, un de mes DVD. Ces deux dimensions, celle de mon quotidien et celle du monde des récits qui m'avait vu grandir, semblaient incompatibles.
Mais nous vivons bien dans le même monde.
Bon Anniversaire, Olivia De Havilland
Rafik Djoumi, message public sur Facebook, 1er juillet 2016.
RIP Olivia Mary de Havilland (1916-2020)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
B.
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Gisèle Halimi, la célèbre avocate franco-tunisienne, est morte aujourd'hui, 28 juillet, à Paris, à l'âge de 93 ans. C'était une belle personne, qui aura eu « une belle vie », pour reprendre les mots d'un de ses fils.
Dès les années 1950, jeune encore, elle eut à plaider à l'Élysée, devant René Coty puis le général de Gaulle, plusieurs recours en grâce pour des condamnés à mort, avant notamment d'obtenir plus tard, lors du célèbre procès de Bobigny en 1972, la relaxe pour une jeune fille qui avait avorté après un viol, ouvrant ainsi la voie à la loi Veil promulguée en 1975. Politiser un procès n'est pas toujours juste, mais dans ce cas-là, Gisèle Halimi à l'évidence avait eu raison d'agir ainsi.
Puisse la profonde justesse (selon moi) des engagements qui furent les siens, pour le droit à l'avortement, la criminalisation du viol, l'abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l'homosexualité, continuer à être toujours fermement reconnue aussi longtemps qu'il faudra défendre, dans ce monde de cinglés, la liberté pour toutes et tous dans la justice, en particulier la liberté des femmes à disposer de leur corps et leur droit à vivre en harmonie avec celui-ci, sans avoir à subir les carcans « traditionnels », idéologiques et religieux imposés par d'autres. À noter tout de même, à titre de nuance, que le positionnement — plus ou moins prohibitionniste — de Gisèle Halimi concernant la question complexe de la prostitution fut, par contre, très décevant... mais personne n'est parfait et chacun connaît (ou devrait connaître) les limites de tout militantisme face au réel, quel que soit le bord politique.
Avec des personnalités comme Gisèle Halimi, la notion de féminisme, fut-elle plurielle, avait en tout cas un sens qui tend malheureusement à se perdre un peu aujourd'hui, tout comme la notion d'antiracisme d'ailleurs, les causes associées à ces notions valant mieux que ce que tendent à en faire, de nos jours, certains esprits « radicaux » peu soucieux d'éviter le piège de la pensée « lithique » sur fond de cirque médiatique, mais c'est là une autre histoire...
RIP Zeiza Gisèle Élise Taïeb, dite Gisèle Halimi (1927-2020)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
B.
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Voilà une actualité et surtout un plaidoyer dont le forum de JRRVF devrait pouvoir se passer.
Merci d'en prendre note.
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Je ne plaide pas, Jérôme : c'est le travail des avocats, et comme j'ai déjà eu l'occasion de te le dire ailleurs en ces lieux, nous ne sommes pas dans un tribunal. Ceci étant précisé, je prends bien sûr note de ta remarque modératrice.
B.
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Je partage totalement la remarque de Yyr. Ce message militant est déplacé sur Jrrvf
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J'ai lu sur JRRVF des messages plus militants pour des opinions différentes et qui me fâchaient.
Hyarion a le droit de rendre hommage aux personnes qu'il admire et Gisèle Halimi fut avant tout une défenseure des libertés. Elle eut des contradicteurs mais suivait ses opinions. On n'est pas obligé de les partager (pour ma part, je les manifeste et y adhère sur les mêmes sujets car grâce à des avocats comme elle, je suis aujourd'hui plus libre au quotidien - on peut penser autrement mais ni condamner ni censurer). On fait avec les pensées des uns et des autres. Parfois on bout et on se retient mais on ne dit pas SVP qu'un point de vue n'a pas sa place dans ce fuseau. Merci Benjamin pour ce portrait touchant où tu dis aussi ce que tu ne partages pas. et tant mieux pour ceux qui pensent que la tolérance fonctionne dans les deux sens. Sans celle du Ouebmaitre, il y a longtemps que j'aurais cessé ce forum.
S.
ps : Anastasie censurait Hugo, un autre militant des libertés. Pas de ciseaux ici.
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Merci Benjamin pour ce portrait touchant où tu dis aussi ce que tu ne partages pas.
Merci à toi, cher François, pour ton message, qui me touche (beaucoup) également.
Comme en d'autres occasions par le passé, il s'agissait bien ici de rendre hommage, et non de provoquer une polémique.
Pour mémoire, j'ai déjà eu l'occasion de préciser ici-même, en juin 2017, mon point de vue sur les fuseaux "In Memoriam", désormais réunis en un seul.
B.
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Bien sûr que si, François, que de nombreuses choses n'ont pas leur place partout. Il ne s'agit pas de censure (le post de Benjamin n'a pas été supprimé) mais d'un appel au bon sens et justement à la tolérance — pas dans son sens actuel de licence mais dans celui qui était le sien à l'origine de prudence. Si nous étions des tolkieniens turques, la dernière chose à faire serait de mettre le génocide arménien sur le tapis. Idem pour le présent sujet. D'autres espaces de discussion s'y prêteront mieux. Tu es / nous sommes pourtant très bien placés toi et moi pour savoir que certains sujets peuvent nous faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal.
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Il ne s'agit pas de censure (le post de Benjamin n'a pas été supprimé)
Il est évident que si ce pas avait été franchi, je n'aurai plus eu qu'à prendre mes distances avec le présent forum, comme j'ai déjà pu le faire ailleurs pour des motifs similaires.
Si nous étions des tolkieniens turques, la dernière chose à faire serait de mettre le génocide arménien sur le tapis. Idem pour le présent sujet.
Si nous étions en Turquie, Jérôme, je ne suis même pas sûr que nous aurions le droit de parler librement de Tolkien, comme en a témoigné notamment un très malheureux fait signalé, dans un autre fuseau, il y a quelques années. Comparons ce qui est comparable et réjouissons-nous de ne pas vivre dans des pays ne bénéficiant pas (ou plus) des mêmes libertés que nous, dont la liberté d'expression et d'opinion.
Tu es / nous sommes pourtant très bien placés toi et moi pour savoir que certains sujets peuvent nous faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal.
Jérôme, ne t'en prends pas à François : je pense qu'il a compris le sens de mon message, et encore une fois, comme par le passé, je rappelle que je ne suis pas intervenu sur ce fuseau particulier dédié aux hommages pour polémiquer, et encore moins pour "faire du mal" à qui que ce soit. Nous pouvons tous souffrir, en effet, des opinions d'autrui, et je suppose que c'est le risque à courir dès lors que l'on souhaite échanger et partager malgré tout : qu'y pouvons-nous, à part continuer à faire mutuellement des efforts pour nous supporter, si toutefois nos partages paraissent encore en valoir la peine ?
B.
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Bien, parfait.
Chacun s'étant exprimé sur ce sujet, je pense qu'on peut en rester là, sans chercher à remettre 20 centimes dans la machine à chiffons rouges.
I.
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J'en remets dix, ami Isengar.
Jérôme et moi avons fait des pas l'un vers l'autre après des années de distance et nous sommes expliqués pour ne plus nous fâcher. On fait des efforts.
Donc basta. On respecte les idées de chacun. D'accord, pas d'accord, on s'accepte et chacun peut exprimer ses opinions modérées comme l'a fait Benjamin.
Aucun souci si Jérôme et Jean donnent leur opinion; Ce que je n'aime pas, c'est "n'a pas sa place" et je le répète Benjamin a été fort mesuré.
Je ne puis m'exprimer sur la Turquie sans menacer mes proche qui y vivent. Ce qui s'y passe est très grave.
Mon cher Jérôme, je suis un incorrigible gauchiste, mais pour une fois, je vais citer l’Intitulé du Figaro, journal de droite qui quotidiennement cite Beaumarchais en en-tête "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d"éloge flâteur"
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Silmo que tu me compares, même à demi-mots, à « Anastasie » est blessant, limite insultant. Jamais il ne me viendrait à l’idée d’empêcher quelqu’un d’avoir ses idées et de les exprimer La question est juste de savoir où et quand le faire. Il existe de nombreux forums ou lieux de débats pour aborder les sujets politiques ou sociétaux et en débattre. Je ferraille moi-même avec un certain entrain dans plusieurs d’entre eux pour y défendre les idées qui me sont chères.
Mais ce n’est pas le cas de JRRVF. Il s’agit d’un lieu (virtuel) de convivialité ou des gens qui partagent un centre d’intérêt commun ont plaisir à se retrouver pour discuter entre gens de bonne compagnie. Je ne veux pas faire de JRRVF un lieu aseptisé. Alors échanger sur des sujets sensibles, si et seulement si, ils concernent Tolkien ou la fantaisie me semble OK. Digresser sur des sujets qui n’ont rien à voir avec Tolkien, si tout le monde y prend du plaisir et en bonne intelligence OK.
Mais tout le monde sait qu’aborder sciemment, dans un lieu de convivialité, un sujet hautement clivant, dont on sait parfaitement qu’il va heurter et/ou blesser certains présents, est un manque de tact et de bonnes manières. Hyarion est très intelligent, nous le savons tous. Il sait donc parfaitement que parler ici d’avortement revient à lancer une grenade dégoupillée. Moi-même et plusieurs autres participants, lui avons demandé à plusieurs reprises de ne plus le plus le faire mais il refuse d’entendre raison et revient encore et encore sur ces sujets polémiques
Mon message n’était donc pas de la censure, mais un rappelle aux règles de la courtoisie et de la politesse élémentaire. On ne fait pas exprès de mettre sur la table les sujets qui fâchent. Jamais je n’aurais cru il y a quelques années écrire un tel message aussi abrupt mais, trop c’est trop.
Comme vient de le dire un adjoint à la culture « je n'ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m'emmerder ». Je passe donc à autre chose et ce message sur JRRVF sera mon dernier
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.... et ce message sur JRRVF sera mon dernier
Je souhaite très sincèrement ce ne soit pas le cas.
Mais je le répète pour tout le monde : on en reste là.
Merci.
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Je m'apprêtais moi-même à signifier mon départ du forum, si jamais il n'y avait que cela pour régler le problème, mais JR m'a coupé dans mon élan...
Peut-être devrions-nous clarifier, une fois pour toutes, le fait de savoir à qui nous pouvons rendre librement hommage dans ce fuseau particulier de l'espace libre, afin d'éviter à l'avenir des réactions aussi disproportionnées que regrettables : je me suis permis d'écrire à Cédric en ce sens.
B.
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Jean, cher Jean,
ce serait dommage d'en rester là car, d'accord ou pas, toutes tes opinions sont précieuses.
Nous ne sommes pas unis sur tous les thèmes sinon les débats seraient stériles.
On peu se chamailler, discuter. Je suis longtemps resté fâché avec Yyr que j'aime pourtant comme ami. On s'est ensuite expliqué tous les deux et rabibochés.
Chacun son idée su Halimi, l'avortement,les viols, les gays (j’ai été de tous ces combats dès 1979- ce fut rude, on l'a emporté et ne lâcherons plus rien).
Je sais qu'il faudra encore 30 ans avant l'évolution des mœurs. "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage " (La Fontaine)
On peut toujours militer, argumenter, sans violence ,jamais !.
Que personne ne quitte ce beau lieu d'échanges, restons courtois et que tous les disparus qu'on a appréciés aient leur place au Mémoriam (rockeurs, musiciens, actrices, avocats, conteurs, etc).
Jean, Benjamin, stay there.
Enguirlandez vous sympathiquement. Je ne dirai pas comme JR, restons en là.. je dirai restez là !
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Jean
Sorry, Anastasie n'était pas bienvenue, la colère est toujours mauvaise conseillère. Je te demande pardon.
Courtoise et politesse font partie de mon éducation quand bien même il m'arrive de franchir la ligne
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Hello,
Je n'ai malheureusement ni le temps ni l'énergie en ce moment pour vous donner mon sentiment sur ces derniers messages, que je regrette d'ores et déjà. En attendant, et pour permettre à tous de reprendre son sang froid, je ferme temporairement le fuseau. Je reviens vers vous.
Cédric.
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Bonjour à vous,
De l'eau a coulé, ainsi que de l'encre, il est temps pour moi de rouvrir le fuseau. J'espère que nous pourrons à nouveau discuter sereinement.
Après toutes les années que nous avons vécu "ensemble", les choses, les échanges et le plaisir de nos rencontres, je n'ose imaginer que cette dernière salve de messages soit ce que nous en retenions.
Revenons donc à une sérénité qui ne peut que nous faire du bien.
Je reprends également contact avec vous en privé.
En espérant vous lire (encore) souvent (c) et longtemps ! ;-)
Portez-vous bien,
Cédric.
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Apparemment, ne sachant plus, sans doute, si c'est bien le le lieu et le moment de se se rappeler à notre bon souvenir, il semble que la Mort, même, ait fini par mourir...In memoriam, donc, In Memoriam.
Et profitons de ce silence pour écouter un mort, Jean-Roger Caussimon, permettre à un autre mort, Léo Ferré, de ne pas chanter la Mort...
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Merci TB,
je m'en souviens dans Tavernier, "le Juge et l'Assassin", une belle gueule.
Une pensée aujourd'hui pour Diana Rigg, une des rares femmes dont je fus amoureux au petit écran. Chère et si belle Emma Peel, on aura toujours 'besoin de vous'. Alors forcément, au revoir et merci dans cet extrait.
https://www.qwant.com/?q=peel%20besoin% … 9e0d75615f
FrA -S.
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Cinq ans après, Mrs. Peel a donc rejoint Mr. Steed...
Outre ses rôles bien connus dans la série The Avengers, le film On Her Majesty's Secret Service, ou plus récemment dans Game of Thrones, Diana Rigg a très longtemps été une comédienne de théâtre, ayant joué dans de très nombreuses pièces, classiques et modernes, dont notamment des rôles du répertoire shakespearien (entre autres Cordelia dans King Lear, Helena dans A Midsummer Night's Dream ou Viola dans Twelfth Night dans les années 1960, Lady Macbeth dans Macbeth dans les années 1970, puis Cléopâtre dans Antony and Cleopatra dans les années 1980) et parfois aussi du répertoire classique français : son interprétation du rôle de Célimène dans une version modernisée (par Tony Harrison) du Misanthrope de Molière, à Londres et New York dans les années 1970, fut remarqué en son temps, et plus tard, elle joua, dans des tragédies de Racine, le rôle-titre de Phèdre et Agrippine dans Britannicus.
À noter que lorsqu'elle interpréta Lady Macbeth, au Old Vic Theatre de Londres en 1972, ce fut au côté d'Anthony Hopkins, jouant Macbeth lui-même.
En 2015, dans un entretien accordé au Daily Mail, à la question “Which living person do you most dislike?”, elle avait répondu : “I think you have to know someone to truly dislike them, don't you? That said, I'd shove most politicians into a cauldron and boil them up.”
Elle ne verra donc pas la fin du feuilleton (de plus en plus pitoyable) du Brexit... mais bon, au point où en sont les choses, à mon avis, elle ne ratera rien.
RIP Dame Enid Diana Elizabeth Rigg, dite Diana Rigg (1938-2020)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.theguardian.com/global/2020 … g-obituary
https://www.nytimes.com/2020/09/10/obit … -dead.html
Amicalement,
B.
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Une voix et tellement de variations qui ont accompagné des doublages inoubliables.
Également un grand acteur de théâtre (de Molière à Feydeau ou Offenbach). Roger Carel fait partie des disparus de 2020.
On ne va pas refaire toute sa carrière consultable en ligne (Kermit, C3PO et tant d'autres sans omettre les premiers mots traduisibles de Chaplin dans le Dictateur, peut-être la légion d'honneur de ce grand interprète). Il fut aussi de tous les films de son pote Pierre Tchernia.
Sa voix ne s’éteint pas, elle est conservée par de nombreuses archives. Astérix aura pour toujours sa voix.
RIP Roger Carel (1927 - 2020)
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Micheline Dax ayant disparu en 2014, la voix de Kermit rejoint celle de Miss Piggy...
Sa voix ne s’éteint pas, elle est conservée par de nombreuses archives. Astérix aura pour toujours sa voix.
Pour ma part, Roger Carel fut et reste notamment la voix francophone de Kermit la grenouille, la voix d'Astérix évidemment, mais aussi la voix française de feu Alfred Hawthorn Hill dit Benny Hill (en matière d'humour british, j'ai mieux connu le Benny Hill Show que les Monty Python quand j'étais gamin), et tout particulièrement la voix française d'Hercule Poirot puisque Carel a doublé David Suchet pendant environ vingt ans, presque jusqu'à la fin de la série télévisée Agatha Christie's Poirot (douze saisons sur treize, Carel ayant pris sa retraite avant la toute dernière saison de 2012-2013).
Sa voix a aussi accompagné les séries animées Il était une fois... d'Albert Barillé, et il avait même doublé le personnage principal de Fritz the Cat de Ralph Bakshi en 1972... mais il est impossible de tout évoquer de toute façon...
Comme pour d'autres enfants des années 1970 et 1980, Roger Carel a aussi été pour moi notamment la voix de Winnie l'ourson quand j'étais petit. J'ai encore, quelque part dans un carton, le petit disque longue durée de 1975 dans lequel Carel interprète toutes les voix de l'histoire Winnie l'ourson et le tigre Boum, adaptation discographique en livre-disque du court métrage Winnie l'ourson et le Tigre fou (Winnie the Pooh and Tigger Too, 1974), du temps où le tigre en question ne s'appelait pas encore Tigrou en français : https://www.youtube.com/watch?v=csZTrUpD73k
RIP Roger Henri Élie Bancharel, dit Roger Carel (1927-2020)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.franceculture.fr/cinema/rog … x-est-mort
Amicalement,
B.
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Difficile de passer d'un sujet à l'autre : Ruth Bader Ginsburg, juge de la Cour Suprême démocrate aux USA, l'ultime barrière contre ce stupide Trump vient de claboter. Grande magistrate modérée et défenseure des libertés plus que des interdits. Flute, le boulevard est ouvert aux pires cons(ervateurs).
https://www.huffingtonpost.fr/entry/mor … r-homepage
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Oui, j'ai aussi appris la mort de Ruth Bader Ginsburg (“RBG”) cette nuit : c'est effectivement une bien triste nouvelle, a fortiori dans le contexte politique et social actuel aux États-Unis d'Amérique...
RIP Ruth Bader Ginsburg, née Joan Ruth Bader (1933-2020)
https://www.nytimes.com/2020/09/18/us/r … -dead.html
B.
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Difficile de passer d'un sujet à l'autre : Ruth Bader Ginsburg, juge de la Cour Suprême démocrate aux USA, l'ultime barrière contre ce stupide Trump vient de claboter. Grande magistrate modérée et défenseure des libertés plus que des interdits. Flute, le boulevard est ouvert aux pires cons(ervateurs).
Si l'on veut féminiser un nom qui n'en demande pas tant, il existe déjà défenderesse, qui est d'ailleurs un terme de droit. Comme quoi progressisme à outrance et orthographe font rarement bon ménage...
Parce que si l'hommage est sans nul doute justifié, le militantisme perce sous les hyperboles et les jeux de mots douteux. Et la précision politique n'y gagne pas, vu que Trump est certainement machiste, égocentrique et populiste, mais n'a rien de commun avec un conservateur. Bien au contraire, son but est de tout bouleverser pour refaçonner son pays (et, s'il le pouvait, le monde) à son image. En somme, on pourrait dire que c'est un Marat réactionnaire.
E.
P.S. : Je vais finir par croire que Cédric n'avait pas eu tort de fermer le fuseau...
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C'était un vrai hommage à une très grande dame, hommage militant je le reconnais volontiers pour une 'défenderesse' (merci de m'avoir corrigé si tu préfères cette version quoique défenseuse et défendeure existent aussi dans les lexiques reconnus par la" délégation générale à la langue de France et aux langues de France"). Pas besoin de jouter ici sur le vocabulaire, cher Elendil. Défenderesse est plus correct et convient à cette magistrate toujours belle, élégante et juste. Pour Donald T. l'histoire jugera plus tard.
La notion de "Marat réac", je n'y aurais pas songé et j' réfléchirai sans être sûr qu'elle fonctionne et sans jamais souhaiter à ce type une Charlotte Corday (voila qui me donne l'envie d'aller à Bruxelles pour revoir le tableau de David et y méditer)
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Je vais finir par croire que Cédric n'avait pas eu tort de fermer le fuseau...
Allons Damien, essayons d'éviter à nouveau les tentations de censure pénalisant in fine tout le monde... ^^'
Quelles que soient leur nature, elles ne sont jamais bonnes dans une perspective d'échanges respectueux, et toi et moi savons à quels regrettables incidents cela peut aboutir. Personnellement, je n'ai pas oublié que le fait d'avoir un jour qualifié le magazine Valeurs actuelles de torchon sur un autre forum tolkienien m'a valu de ta part une censure liée à des divergences politiques fortes entre nous, divergences qui n'auraient pourtant pas dû entrer en ligne de compte. C'est du passé, mais il n'en reste pas moins vrai que nous avons tous nos opinions, et que nous ne pouvons pas en permanence faire semblant d'être « neutres » sur tout : c'est ce que l'expérience de nos échanges en ligne sur les forums/fora m'a appris, même quand le thème est censé être essentiellement Tolkien (un thème pas si « apolitique » que ça, du reste). À nous, sans doute, de continuer à faire des efforts pour nous supporter, sans forcément voir de la provocation derrière chaque allusion, réelle ou supposée, comme si nous étions ailleurs...
Sur le fond, de ce que j'en ai compris, en parlant d'un boulevard ouvert aux « pires cons(ervateurs) », il me semble que Silmo a évoqué des conservateurs bien particuliers, que l'on pourrait appeler des conservateurs sociaux et religieux, assez spécifiques aux États-Unis d'Amérique dans leur activisme volontiers très virulent, et auxquels cependant ne saurait sans doute être réduits ni la totalité des adhérents ou sympathisants du Parti républicain (je pense par exemple à quelqu'un comme Arnold Schwarzenegger, qui est loin d'être un soutien de Trump tout en restant pourtant républicain), ni même la totalité des gens plus ou moins attachés à un certain conservatisme en matière d'idéaux liés à la supposée « grandeur de l'Amérique », « grandeur » tant célébrée malgré une réalité autrement moins glorieuse s'agissant de ce pays immense, complexe et actuellement très fortement divisé. Il est bien entendu que Donald J. « FakeNews » Trump n'est pas en soi assimilable aux conservateurs sociaux et religieux en question, mais il me parait évident que Trump est pour eux une sorte d'idiot utile, dont les intérêts politico-égocentrés rejoignent les leurs dès lors notamment qu'il s'agit, conformément aux prérogatives constitutionnelles d'un président américain en exercice, de remplacer une juge comme Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des États-Unis. Les conservateurs en question ne veulent pas d'un équilibre, que “RBG” contribuait à essayer de garantir à son poste depuis de longues années : ils veulent imposer leurs idées normatives à tout le monde, qui plus est sur des sujets graves. Je t'avoue que j'ai vu mieux comme preuve d'intelligence. Ainsi, dans le contexte trumpien, j'aurai plutôt tendance à considérer que la bêtise se rajoute à la bêtise, et que ce n'est pas de nature à arranger les choses vis-à-vis d'une situation générale déjà très difficile pour tout un pays.
Sur la forme, on en revient à la question de ce que nous pouvons ou non exprimer en ces lieux, ce qui a déjà fait l'objet d'échanges en privé cet été. Jean a parlé ici, il y a quelque temps, d'autres nombreux endroits en ligne « pour aborder les sujets politiques ou sociétaux et en débattre », et dans lesquels il « ferraille [lui]-même avec un certain entrain » : personnellement, cela fait maintenant bien longtemps que j'évite les sujets en question sur les « rézosocios », et que j'évite même de fréquenter en général les endroits supposés dédiés au « débat » sur de tels sujets. Dans tous ces endroits, il n'y a généralement que des coups à prendre, et l'on y cherche trop souvent non pas tant à avoir raison qu'à avoir raison de l'autre : ce n'est pas ma tasse de thé. Ceci étant précisé, je n'entends pas pour autant « compenser » avec des allusions dans des lieux comme celui-ci, mais cependant, parfois, on laisse plus ou moins entendre ce que l'on pense, notamment à l'occasion de certains hommages en ces lieux par exemple, et c'est ainsi : on ne va quand même pas réclamer la censure pour cela, n'est-ce-pas ? Nous vivons des temps difficiles, et même si nous sommes, il me semble, tous d'accord pour considérer le présent forum comme un lieu d'échanges, d'entente et de détente plutôt que de disputes ou d'affrontement, je crois que nous pouvons tous aussi convenir que les tentations de censure, même sous couvert de modération, ne sont guère indiquées dans le contexte qui est le nôtre. À cette aune, ne regrettons donc pas que le présent fuseau ait été à nouveau ouvert : ce serait dommage. :-)
Pas besoin de jouter ici sur le vocabulaire, cher Elendil.
Notons que ce ne serait pas la première fois... ;-)
Car cela me rappelle en effet un fuseau contenant un vieil échange aigre-doux entre Silmo et Elendil survenu en novembre 2013 : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 367#p81367
pinaise, Elendil, c'est vachement encourageant pour l'auteure un message pareil ! :mad:
Donc ? Je devrais feindre l'enthousiasme pour faire plaisir à l'auteur (sans "e") ? Non, pas d'accord.
Silmo
qui aime bien la féminisation des noms de métiers, n'en déplaise à l'académie
À l'époque, le débat entre « auteur » et « auteure » ne tenait pas encore compte d'« autrice », mot historiquement attestée depuis au moins le XVIe siècle (mais longtemps oublié jusqu'à récemment), l'usage contemporain des deux termes « auteure » et « autrice » ayant depuis, du reste, été reconnu par l'Académie Française dans son rapport de 2019 sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions.
Par curiosité, j'ai recherché rapidement les occurrences des termes « auteure » et « autrice » dans le présent forum, et les résultats se sont révélés un peu inattendus en matière de chronologie :
- Le mot « auteure » a été employé pour la première fois en avril 2003, par une femme : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 3525#p3525 ; hormis l'échange aigre-doux de 2013 entre Silmo et Elendil déjà évoqué, pas d'autre trace de débat, mais l'emploi du terme apparait assez régulièrement chez plusieurs intervenants au fil des années (notamment chez Silmo, Moraldandil, Lalaith, Mj du Gondor, Isabelle Morgil, Adanedhel, JR/Isengar, Cédric notre webmestre, le Dragon Hiswelókë et sa fée, ainsi que votre serviteur, sans être ici exhaustif).
- Le mot « autrice » a été, lui, employé pour la première fois... dès février 2001 (!), par un homme : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 519#p48519 ; mais on notera que l'intéressé a toutefois opté plus tard pour « auteure » en septembre 2004 : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 922#p69922 ; le terme a été ensuite très peu utilisé, seulement par Banshees en 2002, par Saivh en 2007... et par Yyr en 2020 (!), avec ce commentaire de janvier dernier, en petits caractères et que j'avais oublié : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 190#p88190
Pour ce qui est de « défenderesse », la moisson est plus mince, car il n'y a rien avant le dernier message d'Elendil ici même, mais on trouve tout de même une « défenseuse » dans un message d'Ithilë écrit en 2004 ( https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 206#p28206 ) et dans un message de Laegalad datant de 2005 ( https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 742#p15742 ). Pour le reste, tout remonte seulement aux derniers échanges dans le présent fuseau : il est clair que nous sommes sur un forum littéraire et non juridique. ;-)
Bref, le forum de JRRVF se révèle être aussi en tout cas, année après année et à sa façon, un vénérable témoin (fut-ce de manière aléatoire) de l'évolution et de l'usage historiques d'une langue : idéal pour les Journées européennes du patrimoine ayant précisément lieu ce week-end ! ;-)
Comme quoi progressisme à outrance et orthographe font rarement bon ménage...
C'est une constatation qui me semble quelque peu univoque, quand on songe à tous les usages plus ou moins orientés que l'on peut faire des mots, sous couvert de militantisme « progressiste » mais aussi sous couvert de rigorisme savant, rigorisme présenté comme « neutre » mais qui en fait est loin d'être forcément exempt de positionnement idéologique... Le dossier « auteur/auteure/autrice » semble en ce sens assez exemplaire, d'ailleurs, car il peut être manipulé dans tous les sens, avec notamment le mot « autrice » utilisé tantôt dans un sens militant féministe, tantôt dans un sens élitiste érudit qui se trouve être totalement compatible avec un anti-féminisme ou plus largement un anti-« progressisme » condamnant au passage aussi bien « auteure » que l'écriture inclusive (cette dernière n'ayant certes pas en soi ma préférence)... Dans tous les cas, qu'on le veuille ou non, et quels que soient les arguments, on ne peut exclure des arrière-pensées, même au nom d'un rigorisme de la langue... Difficile, dans ces conditions, je vous l'avoue, de se positionner quand on est soucieux d'équilibre comme votre serviteur... Quand « autrice » a été sorti plus ou moins de l'oubli, il y a seulement quelques années, il me paraissait a priori un peu plus « malsonnant » (désagréable à l'oreille) par rapport à « auteure », mais cette impression s'est estompée avec le temps... Reste cependant la question de l'usage, que j'avoue avoir encore du mal à trancher : j'ai parfois utilisé « auteure » par le passé, mais il ne me satisfait plus vraiment aujourd'hui, tandis qu'« autrice » m'évoque encore trop les arrière-pensées (dans un sens ou dans un autre) évoquées plus haut, alors même que je n'ai pourtant aucun problème à employer les mots « sculptrice » ou « défenderesse », par exemple. Le temps continuera peut-être à faire son œuvre en faveur d'un choix particulier, mais rechercher l'équilibre, décidément, n'est pas une sinécure, y compris au milieu d'une « bataille de mots » ! ^^'
Trump est certainement machiste, égocentrique et populiste, mais n'a rien de commun avec un conservateur. Bien au contraire, son but est de tout bouleverser pour refaçonner son pays (et, s'il le pouvait, le monde) à son image. En somme, on pourrait dire que c'est un Marat réactionnaire.
La notion de "Marat réac", je n'y aurais pas songé et j'y réfléchirai sans être sûr qu'elle fonctionne et sans jamais souhaiter à ce type une Charlotte Corday (voila qui me donne l'envie d'aller à Bruxelles pour revoir le tableau de David et y méditer)
Comparer Donald J. « FakeNews » Trump à Jean-Paul Marat ne me serait pas non plus venu à l'esprit... C'est original, et même assez osé, bien que je n'ai aucune sympathie pour Marat, quand bien même cet ancien médecin des gardes du futur Charles X, sensible aux idées anti-esclavagistes de Montesquieu sous l'Ancien Régime, n'a pas toujours été le révolutionnaire radical et sanguinaire qu'il est devenu sous la Terreur. Il me parait cependant assez difficile de faire de lui une sorte de modèle politicien transposable au cas Trump... Marat incarne un certain esprit révolutionnaire, et une pratique du pouvoir très particulière puisqu'en tant que journaliste pamphlétaire et conventionnel, quoiqu'il ait été très influent, il n'a jamais exercé directement de fonction politique exécutive, comme c'était notamment le cas de George Washington à la même époque que lui de l'autre côté de l'Atlantique. Marat est un idéologue, ce que n'a jamais été et ce que ne sera jamais Trump... Peut-on les comparer en matière d'égocentrisme ? C'est assez difficile au-delà d'un postulat de base : un ego plus ou moins prononcé caractérise toujours les hommes de pouvoir... Marat était persuadé d'être un génial penseur et un grand scientifique (critiqué dans les deux cas, ce qu'il semble avoir très mal supporté), tandis que Trump a toujours voulu lui aussi, à sa façon, être au centre de l'attention avec ses Trump Towers phalliques et son émission de télé-réalité centrée sur sa personne (moqué par Obama, il en aurait tiré un motif pour prendre le pouvoir et pour détruire le bilan présidentiel de son prédécesseur), mais quitte à comparer Trump à quelqu'un en matière d'ego mêlé à l'exercice du pouvoir, je penserai plutôt à Néron, ou du moins à l'image qu'une certaine tradition historiographique romaine en a retenu... mais ceci dit ça n'irait pas forcément plus loin que cela, tant chaque époque est différente et que les êtres humains aussi sont tous différents...
Tout cela me rappelle cependant une vieille référence en matière d'ouvrages d'historiens, découverte du temps où j'étais encore lycéen : l'Introduction à l'histoire des relations internationales de Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle. Une partie de ce livre, devenu depuis longtemps un classique, est consacrée à la question de la personnalité de l'homme d'État, et il se trouve que j'en avais parlé en 2009 dans un article de mon vieux blog politique et culturel : ce dernier, tout poussiéreux dans son jus des « années Sarkozy » et donc bien sûr déjà très daté, a été expurgé depuis longtemps de la majeure partie de son contenu (rien que le fait d'évoquer ce vieux blog justifie ce message dans le fuseau « In Memoriam » : j'ai parfois l'impression que c'était il y a 100 ans !), mais comme il faut bien cependant assumer son passé d'une manière ou d'une autre, j'ai quand même laissé quelques vieux articles en ligne, dont justement celui consacré au contenu du livre de Renouvin et Duroselle et tout particulièrement à la question de la personnalité des hommes de pouvoir. L'article ne remplace pas la lecture de l'ouvrage, mais permet sans doute d'en savoir suffisamment pour les besoins de la discussion.
Si je suis un modèle de classification caractérologique évoqué dans l'ouvrage (chapitre 9), je me dis qu'il est peut-être possible d'associer Marat et Trump au grand type de combinaisons caractéristiques des « Émotifs - Actifs - Primaires, ou colériques », comme Danton, Gambetta, Jaurès... même si ça me fait mal de les voir ainsi associés à un grand homme comme Jean Jaurès ! Mais Marat était peut-être finalement plus « secondaire » que « primaire », quand on y réfléchit, auquel cas il faudrait davantage le rattacher aux « Émotifs - Actifs - Secondaires, ou passionnés », comme Napoléon, Richelieu ou Hitler... Mais tout cela, au fond, ne saurait être en soi concluant. Plus loin (dans le même chapitre), Duroselle propose, de façon plus empirique et moins systématique, d'autres critères que sont les tempéraments de dirigeants politiques opposés deux par deux (le doctrinaire et l'opportuniste, le lutteur et le conciliateur, l'idéaliste et le cynique, le rigide et l'imaginatif, le joueur et le prudent). À cette aune, Marat et Trump me paraissent s'opposer frontalement dans les cas d'au moins deux « paires » sur cinq : dire que Marat est un doctrinaire et un idéaliste tandis que Trump est un opportuniste et un cynique me parait assez réaliste pour ce que l'on sait d'eux. Les deux personnalités se rejoignent sans doute globalement pour le côté lutteur et peut-être aussi pour le côté joueur (preneur de risques)... Pour le reste, c'est un peu plus compliqué : on pourrait les croire tous deux rigides, mais Marat me donne quand même l'impression d'avoir eu un tempérament plus imaginatif que Trump, au moins à la base, même s'ils se rejoignent en tout cas en matière de tempérament violent.
Bref, in fine, le bilan comparatif me parait être plutôt mi-figue, mi-raisin, même s'il y a tout de même matière à faire quelques distinctions plus ou moins significatives... Duroselle ajoute cette phrase que j'aime bien, a fortiori en pensant aux cas ici examinés : « On aurait beaucoup plus de peine à distinguer par exemple l'intelligent du non-intelligent, car il y a sur ce point une vaste part d'appréciation subjective. » C'est le moins que l'on puisse dire... ;-) De mon point de vue subjectif, vu ce que l'un et l'autre ont dit, fait ou encouragé chacun dans leur registre et leur époque, je dirais a minima qu'il y peut y avoir diverses façons d'être « non-intelligent »... ^^'
Concernant Trump, je ne lui souhaite pas non plus une Charlotte Corday : de toute façon, en matière d'image, avec entre autres sa coiffure au coloris « jaune dégueulasse » insupportable de laideur (cette couleur étant simplement due, parait-il, à une impatience de l'intéressé vis-à-vis du temps de pose de son produit de coloration), ce n'est pas de Jacques-Louis David dont il aurait besoin, mais plutôt de Jean-Louis David ! Mais bon, pas de chance, les deux sont décédés : le grand peintre Jacques-Louis D. en 1825, et le célèbre coiffeur Jean-Louis D. en... avril 2019 ; qu'ils reposent tous deux en paix, même si je ne crois pas qu'ils étaient liés (?)...
Pour Donald T. l'histoire jugera plus tard.
Certes, mais souhaitons quand même au moins que la chasse soit enfin tirée en novembre prochain...
Je repense à un entretien que le dessinateur Art Spiegelman, le célèbre auteur de Maus, avait accordé à Éric Mandel pour le Journal du Dimanche en 2018 : c'était à l'occasion de la venue de Spiegelman à la Philharmonie de Paris pour parler de bande-dessinée sur scène et en musique avec le saxophoniste de jazz Phillip Johnston, dans le cadre d'une conférence-concert intitulée ironiquement “Wordless!”.
[...]
É. M. : Doit-on vous appeler professeur Spiegelman?
A. S. : Si vous voulez, mais un professeur avec un bonnet d'âne car je n'ai jamais été un élève modèle. Le spectateur peut se rassurer, ce ne sera pas un cours magistral soporifique. Il s'agit d'une performance multimédia avec des projections vidéo et des séquences musicales comme dans un club de jazz. J'aime cette association. La musique et les images sont les seuls espérantos compréhensibles par tous, au-delà de la barrière de la langue. Je donne beaucoup de conférences aux États-Unis. Elles me permettent de m'arracher à la solitude propre à la création. Je le fais avec beaucoup de cœur. On me surnomme "l'évangéliste des comics" tellement j'aime partager. Je me sens ainsi moins dans la peau de l'artiste narcissique monomaniaque. De toute façon, mon pays est dirigé par un narcissique monomaniaque avec lequel je ne peux pas rivaliser.
É. M. : Trump représenté par un animal, comme à l'époque de Maus, lequel serait-il ?
A. S. : Un gros tas de merde.
É. M. : Mais ce n'est pas un animal !
A. S. : C'est pour l'instant la seule chose que j'aie pu dessiner en pensant à lui. Je me demande s'il a vraiment achevé, voir entamé, le stade de l'évolution animale. S'il y parvient, il finira peut-être en lézard…
[...]
Éric Mandel, entretien avec Art Spiegelman, Le Journal du Dimanche, juin 2018.
De fait, si l'actuel locataire de la Maison-Blanche est sans doute un être humain, j'avoue moi-même que, politiquement, dans le sillage graphique de Spiegelman, j'ai du mal à voir Trump autrement que ce qu'il me parait être fondamentalement avant tout : un problème à évacuer d'urgence tel Hercule nettoyant les écuries d'Augias...
Amicalement, :-)
B.
P.S.: une fois de plus, les enfants, vous m'avez fait passer trop de temps sur JRRVF, pour encore pondre un énième pavé... Mais bon, vu le thème, entre deux laborieuses séances d'écriture ailleurs et sur autre chose, et au milieu d'autres obligations, disons que cela m'aura fait office de... petite récréation du dimanche matin... ^^'
[EDIT : rétablissement de la taille de police de caractères par défaut ; la taille initiale, petite pour souligner la dimension discursive du message, rendait le tout difficilement lisible]
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